My cannibal obsession

Chapitre 4 : Les tripes

1551 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:34

«  Bonsoir Will.

   - Bonsoir Dr Lecter.

   - Will je vous présente Mademoiselle Hoster, ma nouvelle stagiaire.

   - Enchanté, dit Will Graham.

   - Bonsoir, je suis ravie de faire votre connaissance.

   - Je n’en doute pas. » répond-t-il avec un sourire en coin et en haussant les sourcils.

 

Il semble avoir de l’humour, il sait qu’il m’intéresse beaucoup professionnellement parlant. Il porte une chemise noire et un jean, des chaussures marron plutôt abimées, il est mal rasé et a les cheveux en bataille. Il paraît petit à coté du Dr Lecter, à cause de sa taille, mais surtout par son manque d’assurance.

Après quelques banalités échangées, Hannibal nous invite à nous mettre à table.

Ce dernier se trouve en bout de table, à ma droite. Will Graham quant à lui est en face de moi, les mains sur ses genoux et le regard vide. Hannibal Lecter soulève les couvre-plats qui se trouvent devant nous et desquels se dégage une délicieuse odeur.

 

« Voici des tripes de bœuf aux clous de girofles, bon appétit. »

 

Je n’aime pas vraiment les tripes, pas du tout même, mais ce plat a vraiment l’air exquis.

Je goûte non sans appréhension. Et je ne me suis pas trompée, c’est délicieux. Les tripes fondent dans la bouche, tout est parfaitement assaisonné, je retrouve dans sa cuisine toute la précision dont il fait preuve au quotidien.

 

«  Je vous sers du vin, Marion ? » me demande le Dr Lecter.

 

C’est la première fois qu’il m’appelle par mon prénom, je relève la tête vers lui, il me regarde à son tour.

 

« Oui, merci. », réponds-je.

 

Je reprends ma respiration et bois un coup.

 

« Je ne savais pas que vous acceptiez les stagiaires, spécule Will.

- Ce n’est pas dans mon habitude, je vous l’accorde, mais j’ai pensé que l’innovation pouvait être bénéfique » réplique le Dr Lecter tout en m’adressant un regard complice.

 

Puis le Dr Lecter parle des cours à la FAC que Will Graham donne couramment, on discute de choses et d’autres, il me pose des questions sur les cours que je préfère à la FAC et les sujets qui m’intéressent le plus.

 

Le téléphone sonne.

 

«  Je me demande qui peut bien interrompre ce merveilleux dîner, je répondrai plus tard. Toutes mes excuses. », déclare le Dr Lecter.

 

Le téléphone sonne à nouveau sans qu’il ne réponde, puis c’est au tour du téléphone de Will de sonner. Ce dernier sort son téléphone de sa poche et dit « C’est Jack Crawford », puis il décroche. L’appel ne dure pas longtemps.

 

« Il a besoin de nous sur une scène de crime maintenant, annonce Will.

- Quel dommage pour ce dîner. Allons-y, venez avec nous Marion. » rétorque Hannibal.

 

J’espérais qu’il me propose de venir, à la place il me l’a ordonné, ça me plaît. Nous nous levons et nous dirigeons vers la voiture. La scène se trouve à une vingtaine de kilomètres, nous arrivons rapidement.

 

Le crime a eu lieu dans une énorme maison, plutôt retirée de la ville, il fait noir mais j’aperçois le jardin magnifiquement entretenu et la piscine. Nous entrons puis nous dirigeons dans la chambre. Il y a du monde sur place mais à notre arrivée tout le monde s’écarte pour que nous ayons une vue d’ensemble.

 

J’ai un choc.

 

Sur un grand lit drapé de soie est disposé le corps d’une femme. Ses mains sont attachées à la tête de lit grâce à des menottes initialement destinées aux jeux sexuels, elle est nue et chauve, et on peut voir une très belle et récente cicatrice sur son bas-ventre. Elle n’a pas de jambes, elles ont été récemment amputées. Juste à coté d’elle mais toujours sur le lit se trouve une boite dans laquelle le tueur a soigneusement disposé l’appareil génital interne de la jeune femme, je fais rapidement le lien avec la cicatrice et rapidement je me rappelle les tripes qu’Hannibal nous avait servies pour le dîner. Pour finir, ses cheveux sont dispersés un peu partout autour du lit. Will nous demande de quitter la pièce afin de pouvoir exercer son art, c’est à dire, de se mettre dans la peau du tueur. Je me retrouve dans le couloir avec Hannibal.

 

 « Qu’en pensez vous ? me questionne-t-il

- Je vous avoue que j’ai eu un choc, mais tout cela est fascinant. La personne qui a fait ça connaît parfaitement l’anatomie humaine, du moins l‘anatomie féminine. On dirait que l’ablation de l’appareil génital a été faite ante-mortem.

- Exact, tout comme l’amputation d’après mes brèves observations. »

 

Will sort de la pièce, en état de transe.

 

« L’adultère. Cette femme est l’amante du mari de la criminelle, raconte-t-il.

- Eh bien, quelle vengeance, dis-je.

- Dans l’Antiquité, on arrachait les cheveux des femmes responsables d’adultères, semblablement à ce qu’on peut voir ici, l’incohérence avec ce que dit Will est que, ce n’est pas elle qui a commis l’adultère, mais bien l’homme, explique Hannibal.

- Nous allons faire des recherches, merci de votre aide. Reposez vous, Will, dit Jack Crawford avant d’aller rejoindre un membre de son équipe.

- Nous allons vous reconduire, Will  », dit le Dr Lecter.

 

Nous rejoignons donc la voiture, personne ne dit un mot jusqu’à ce qu’on arrive devant la maison de Will Graham, il remercie le Dr Lecter et rentre chez lui. Nous reprenons donc la route tous les deux, le Dr Lecter et moi.

 

« Je vous ramène chez moi ? s’interroge Hannibal.

- Oui s’il vous plaît. J’aurais aimé voir Will Graham lors de ses observations et de son identification au tueur dans la chambre.

- Je comprends, il vous intéresse n’est-ce-pas ?

- Évidemment, il est passionnant.

- Que pensez vous du fait que cette femme ait probablement assassiné l’amante de son mari, de cette façon ?

- Je trouve ça cruel, un peu comme tout le monde, non ?

Il sourit, sans me répondre.

- Cependant, en quelques sortes, je comprends, ajoutè-je.

- Ne pensez vous pas qu’il aurait été plus logique qu’elle tue son mari ? 

- Pas si c’est l’homme qu’elle aime. Après tout, ce meurtre est une punition suffisante pour lui. Oh, quoi que… Elle aurait peut être même pu lui envoyer la boîte contenant l’organe génital par colis, dis-je en riant.

- En effet, intéressant. » me répond-t-il tout en souriant et en tournant la tête vers moi.

 

Il semble surpris et amusé par ce que je viens de dire. A vrai dire je suis moi même surprise par ce que je viens de raconter.

 

Une fois arrivés, il se gare devant la maison, coupe le moteur me regarde et me lance un sourire en coin, je remarque ses pommettes saillantes, je ne peux m’empêcher de lui sourire en retour.

 

Ce soir, je dors donc chez lui.

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