My cannibal obsession

Chapitre 7 : La révélation.

2269 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:25

Mardi 17 mars

 

Cela fait maintenant 2 semaines que la réception du doyen a eu lieu. Hannibal me donne de plus en plus de travail, à tel point que je ne suis pas du tout rentrée chez moi. Ces deux dernières semaines ont donc été extrêmement chargées mais également intenses en émotions. Je passe mes journées et mes nuits avec Hannibal. Il reste très mystérieux, mais j’ai tout de même l’impression de le connaître de mieux en mieux. Quoi qu’il en soit, je me sens bien, je n’ai pas envie de partir, loin de là, en fait j’aimerais que ces moments avec lui durent une éternité. Parfois j’ai l’impression de ne plus être moi même, parce qu’il me rend dingue, mais en même temps je ne lui cache rien, ou plutôt : je ne peux clairement rien lui cacher. C’est assez difficile à expliquer, et je ne comprends toujours pas moi même comment l’amour que je lui porte peux me procurer ces sensations que personne jusqu’à maintenant n’a réussi à m’apporter. On dit que l’amour rend aveugle mais néanmoins j’arrive à discerner en lui une partie sombre, il a un vice, un vice très sombre et il sait que je le sais. Je ne sais toujours pas ce qu’il cache mais j’ai envie qu’il comprenne que j’ai confiance en lui, que je peux comprendre, et que je resterai quoi qu’il tente de dissimuler parce que je ne peux plus imaginer ma vie sans ces moments que je passe avec lui. Ca ne fait que quelques semaines, mais je suis déjà sure de ce que j’avance, même si quand j’y pense tout cela me paraît insensé.

 

Depuis cette fameuse réception je n’ai plus parlé à mes amis. Les seules personnes que j’ai contactées sont mes parents pour leur dire régulièrement que je vais bien et que je travaille beaucoup.

 

 

Il est midi, l’heure de manger, je termine ce que j’ai à faire puis je rejoins Hannibal dans la cuisine.

 

« Mmmh ça a l’air délicieux, qu’est ce que c’est ?

- Un steak tartare, me répond-t-il en déposant l’assiette juste devant moi avec élégance.

- Eh bien, tu n’es pas avare en ce qui concerne la quantité.

- C’est vrai, mais je trouve que tu manges peu depuis quelques jours et cela m’ennuierait que tu perdes cette silhouette plantureuse. », rétorque-t-il avec un petit sourire satisfait.

 

A la fin du repas, je l’aide à débarrasser quand le téléphone sonne, il décroche, parle quelques secondes avec la personne et me tend le téléphone, je le remercie.

 

« Allô ?

- Marion, c’est moi Florine.

- Pourquoi appelles-tu ici ? réponds-je en m’éloignant de la cuisine pour m’isoler.

- C’est le seul moyen que j’ai pour te parler, mais qu’est ce que tu fabriques ? me dit-elle, en colère.

- Je…

- Non. Arrête. Plus d’excuses. J’ai su ce qu’il s’était passé à la réception.

- Quoi ? Il ne s’est rien passé de spécial pourtant.

- Marion. Alex et Clotilde m’ont tout raconté, ton boss, tu lui tenais la main, mais qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu me snobes totalement, est-ce que tu couches avec Lecter? Ecoute, s’il te force à coucher avec lui, je peux t’aider, je t’assure, je…

- Non ! la coupé-je, non ! Je t’assure, tout va bien, ne t’inquiète pas, je n’ai pas besoin de ton aide…

- Ah bon, d’accord, plus besoin de moi, je comprends. »

 

Elle me raccroche au nez.

 

Je m’en veux terriblement, elle ne faisait que s’inquiéter. C’est ma meilleure amie, je me trouve ignoble, mais je n’ai même pas le temps de culpabiliser que le téléphone sonne à nouveau, pensant que c’est elle, je décroche. C’était Jack Crawford, il avait besoin de nous, tout de suite.

 

Dans la voiture, je suis un peu bouleversée, je repense sans cesse à la conversion que j’ai eue avec ma meilleure amie. Hannibal ne pose aucune question, il doit déjà tout savoir, il se contente de poser une main sur ma cuisse et m’adresse un regard compatissant, ce qui suffit à me faire du bien.

 

Nous arrivons sur les lieux, c’est un hôtel de luxe, on aperçoit de vieilles femmes riches en train de pleurer. Nous arrivons dans un grand couloir, je vois au loin Alana Bloom.

 

« Ça fait beaucoup de psy au mètre carré, dis-je à Hannibal.

- Elle est sûrement là pour Will Graham. », me répond-t-il.

 

Une jeune femme typée asiatique qui fait partie de l’équipe de Jack arrive vers nous.

 

« On dirait que La Cocue a encore frappé. », nous dit-elle.

 

La Cocue. C’est le surnom qu’ils ont sûrement donné à la femme jalouse maladive qui a tué la maîtresse de son mari puis qui l’a soigneusement cuisinée.

 

Nous entrons dans la chambre, on peut voir la même mise en scène que la dernière fois : une femme chauve et nue d’une trentaine d’années est attachée aux barreaux du lit, elle n’a plus de jambes et ses organes génitaux ont été déposés dans une petite boite rose. Sauf que cette fois, elle n’est pas seule : un homme est suspendu au plafond par des chaînes en métal. Il est âgé d’une quarantaine d’années, il est aussi totalement nu, ses bras pendent en direction de la jeune femme, il n’a plus de jambes ni d’organes génitaux. Le travail me paraît encore plus précis que la dernière fois.

Will n’est pas encore arrivé, je suis dans la pièce avec Hannibal, Alana, Jack et son équipe.

 

« Ce doit être son mari et une autre de ses maîtresses. Elle devait être vraiment en colère, ils ont du incroyablement souffrir, déclare le Dr Bloom.

- En effet, toutes ces ablations ont été faites ante-mortem, encore une fois », ajoute un des experts.

 

Donner mon avis me démange, Hannibal m’adresse un regard encourageant.

 

« Ce n’est pas elle. Ce n’est pas la cocue, ça ne colle pas, finis-je par dire.

- Bien sûr que si, regardez la précision des incisions, peu de personnes sont capables de faire cela, rétorque Alana Bloom.

- Justement, c’est encore plus précis que la dernière fois. Et elle n’aurait jamais tué son mari, elle n’aurait pas tué l’homme qu’elle aime, elle l’aurait fait avant.

- Elle n’a tout simplement pas supporté qu’il la trompe à nouveau, me répond-t-elle.

- Non, ce n’est pas elle, j’en suis sûre. »

 

Elle commence à m’énerver mais je garde mon calme et reste de glace, je suis persuadée d’avoir raison, j’ai beaucoup travaillé sur ce cas.

 

Alana se tourne vers Hannibal, elle attend qu’il intervienne pour me raisonner, mais il se poste derrière moi. Il est d’accord avec ce que je viens de dire. En signe d’incompréhension, Alana secoue la tête et hausse les épaules.

 

Will arrive, il ne salue personne. Nous sortons tous de la pièce et attendons son interprétation.

 

« Hannibal, il faudrait que je vous parle. », dit Alana Bloom.

 

Maintenant c’est officiel : je la déteste. Ils s’isolent tous les deux dans une autre pièce. De mon côté, j’attends Will avec Jack Crawford et son équipe. Le fait de savoir Hannibal et Alana en train de parler sans moi dans la pièce d’à coté m’exaspère mais ils reviennent assez rapidement avec nous. Dès qu’Hannibal revient je me rapproche de lui et le fixe du regard.

 

Will sort de la pièce, il est encore dans un état second, Alana pose sa main sur son épaule et il dit « Ce n’est pas la cocue, mais quelqu’un qui admire son travail et qui voulait punir ces deux écoeurants amants. »

 

Jack Crawford donne des ordres à son équipe et parle à Hannibal, pendant ce temps Will attrape mon bras et murmure discrètement à mon oreille «Il faut vraiment qu’on parle. »

Je le suis donc, nous sortons de l’hôtel et nous éloignons dans le jardin bien arboré.

C'est un superbe endroit, nous nous éloignons jusqu'à ce qu'on soit sûrs que personne ne puisse nous entendre.

« Il faut que tu m’aides, lance-t-il, j’ai besoin de preuves pour montrer qu’Hannibal est dangereux, je veux rentrer chez lui. »

 

Mon souffle se coupe.

 

« Non, réponds-je en m’éloignant, il en est hors de question.

- Tu sais tout comme moi qu’il est dangereux, il me rend fou, tu n’es pas en sécurité. »

 

Il est vraiment agité et il a l’air désemparé.

 

« Que veux-tu qu’il me fasse ? S’il avait voulu me tuer je serais morte depuis longtemps, tu le sais.

- Il a certainement trouvé un moyen de te faire encore plus de mal. »

 

Je ne lui réponds pas.

 

« Tu arrives à… te mettre à sa place ? finis-je par demander.

- Non, il est impénétrable. Mais tu vois ce meurtre là, ces gens, cette précision… », s’énerve-t-il.

 

Oh mon Dieu. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt. Je m’assois sur un banc et regarde dans le vide.

 

« Tu penses que c’est lui qui les a tués ? » demandé-je.

 

Je n’avais pas pensé à cela, mais maintenant ça me paraît évident. Il ne me répond pas, et se frotte les yeux en signe de désespoir.

 

« Répond-moi », insisté-je.

Mes larmes montent. Mais biensûr, Hannibal tue des gens, et il le fait avec la même précision que lorsqu'il travaille, cuisine ou me fait l'amour, il a totalement le profil, c'est un génie, un artiste, c'est son vice. Le vice parfait, le vice à la hauteur de ce qu'il est.

« Il faut vraiment que je puisse entrer chez lui.

- D’abord j’ai une question à te poser, lui dis-je en le regardant dans les yeux.

- Laquelle ?

- Est ce que tu as envie de le tuer ?

- Parfois », me répond-t-il honnêtement, en se prenant la tête dans les mains.

Laisser un commentaire ?