My cannibal obsession

Chapitre 9 : Cannibalisme.

2392 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:23

Je roule vite, j’essaie de ne pas pleurer pour ne pas que ma vue soit troublée. Je n’arrive pas à penser, je ne sais pas comment je vais retrouver Hannibal. La route me paraît tellement longue, il pleut des cordes. Chaque seconde est une torture.

 

J’arrive enfin chez Will, je vois la voiture d’Hannibal, je sors de la mienne et cours jusqu’à la maison. Je sens les battements de mon cœur dans mon corps tout entier, je tremble comme une feuille, je saisis la poignée et entre sans réfléchir.

 

Hannibal est là, couvert de sang devant moi, mais il va bien. Je cours vers lui et me réfugie dans ses bras puis j’éclate en sanglots. Il va bien et c’est tout ce qui m’importe. Il me serre fort et glisse sa main dans mes cheveux. Après quelques secondes je le regarde dans les yeux, et je me rends compte à quel point je tiens à lui, à quel point j’ai eu peur de le perdre.

 

«Will est arrivé chez toi ensanglanté, je pensais qu’il… Hannibal. Ne disparais plus jamais comme ça.

- Tout va bien, je suis là. », articule-t-il en caressant doucement mon visage.

 

Il fixe quelque chose derrière moi, je me retourne doucement.

 

Une femme est allongée par terre, morte et défigurée, je la regarde longuement.

 

« Qui est cette femme ? », demandé-je.

 

Il ne me répond pas, je m’avance et la contemple. Elle est jeune, mais on ne distingue plus les traits de son visage, quelqu’un l’a frappée très violemment, post mortem visiblement, ce qui doit être à l'orgine des tâches de sang sur les vêtement d'Hannibal et de Will. Néanmoins, elle a été étranglée. Un pistolet est à coté d’elle, ce devait être le sien.

 

« Que s’est-il passé ? Qui est-ce ? , demandé-je à Hannibal.

- Tu ne la reconnais pas ? Tu es pourtant celle qui la comprend le mieux.

- C’est la cocue ? C’est elle ? Que faisait-elle ici ? Tu l’as tuée ?

- C’est bien elle et elle menaçait de tuer Will, je l’ai tuée. Elle s’appelait Elisabeth Forns.

- Comment a-t-elle su que Will était sur l’enquête ?

- Regarde par toi même ».

 

Il me tend des feuilles de papier tachées de sang, à la première phrase je reconnais ces écrits. Ce sont les miens. Cette femme avait en sa possession tout ce que j’ai écrit sur elle et sur l'enquête. Je regarde Hannibal, il est tellement calme, sa sérénité est troublante. On voit qu’il a l’habitude.

 

« Mais pourquoi en voulait-elle à Will ? C’est moi qu’elle aurait du venir voir, déclaré-je.

- C’est ce qu’elle avait prévu de faire.

- Elle voulait me tuer ?

- Non, elle voulait te parler. »

 

Je m’accroupis et la regarde, une larme coule sur ma joue. J’aurais aussi aimé lui parler.

 

« Comment a-t-elle eu mes rapports ?

- Freddie Lounds, une très indiscrète journaliste les a postés sur son blog », me répond-t-il. 

 

 

Je sais qui est Freddie, je me suis souvent servie de ses articles pour mes propres rapports. Cette femme est une vraie fouine, elle obtient tout ce qu’elle veut, je n’arrive pas à le croire, comment a-t-elle pu les récupérer ?

 

« Hannibal, pourquoi est-elle défigurée ? Tu l’as visiblement étranglée. Je ne voulais pas que tu la tues, après tout ce qu’elle a mis en œuvre pour le meurtre qu’elle a commis, elle ne devait pas finir défigurée de la sorte.

- C’était elle ou Will. Penses-tu qu’elle est digne d’estime ? , me questionne-t-il.

- Je ne pense juste pas qu’elle aurait du finir comme ça. Si elle a tenté de tuer Will c’était probablement parce qu’elle pensait ne plus avoir le choix. C’est lui qui l’a frappée ?

- Avec une violence significative. », me répond-t-il.

 

Elisabeth était donc déjà morte quand Will l’a rouée de coups avec une batte de baseball.

 

« Qu’est ce que tu vas faire du corps ? La jeter dans la rivière, la brûler ?

- Qu’en penses-tu ? , me répond-t-il.

- C’est toi l’expert, non ? ».

 

Il sourit et penche la tête.

 

« A ton avis, qu’aurait-elle souhaité qu’on fasse ?, me demande-t-il calmement.

- Quand elle a tué sa victime, elle l’a mise en scène puis a coupé ses jambes pour les manger. J’ai d’abord pensé à une vengeance mais… »

 

Je m’arrête de parler. Je n’avais jamais vu cette femme avant mais j’ai pourtant l’impression de connaître le fond de sa pensée.

 

« Mais ?

- Mais elle était loyale, poursuis-je. Elisabeth détestait la femme qu’elle a tuée puisqu’elle était responsable de l’infidélité de son mari. Mais une fois l’avoir faite souffrir autant qu’elle-même a souffert, elle s’est enfin sentie en paix avec elle même et n’avait plus aucune raison de la souiller. La cocue était une femme juste. Si elle l’a mangée, ce n’était pas par vengeance, mais plutôt pour enterrer la hache de guerre, en signe de respect.

- Bien. Tu voudrais …

- Non ! C’est insensé ! le coupé-je, personne ne va la manger, on va trouver un autre moyen, je vais y réfléchir, décaré-je.

- Je vais m’occuper d’elle, tu devrais aller rejoindre Will. On verra ça plus tard, penses-y activement. », finit par me dire Hannibal.

 

Je me relève et obéis. Je m’assois dans la voiture sans la démarrer et respire profondément. Hannibal a tué ma cocue pour sauver Will puis ce dernier l’a rouée de coups. Je me demande si Hannibal a pour habitude de tuer des gens pour en sauver d’autres, ou s’il le fait uniquement par plaisir.

 

Je n’en ai aucune idée.

 

Je démarre la voiture et retourne chez Hannibal, un peu plus sereine qu’à l’allée.

 

Une fois rentrée, je retrouve Will dans l’état où je l’ai laissé. Je décide alors de le lever puis de l’emmener dans la salle de bain où je lui enlève ses vêtements tâchés de sang. Il tremble de partout et regarde constamment dans le vide, je lui sers un grand verre d’eau et lui donne un calmant. Pendant qu’il boit et se calme je lui passe un gant de toilette sur le corps pour le détendre.

 

« Pourquoi t’es-tu excusé ce matin ? lui demandé-je.

- Je ne voulais pas que tu aies à voir ça.

- Pourquoi tu l’as frappée si violemment ? Tu sais qu’elle ne le méritait pas.

- Arrête de la défendre.

- Je défends ce qui est juste. », m’énervé-je.

 

Je me lève et pose mes mains sur mes hanches.

 

« On n’est pas si différents toi et moi, me dit-il calmement.

- Pourquoi tu dis ça ? rétorqué-je en le regardant dans les yeux.

- On intéresse Lecter, il a tout planifié, il n’y a aucune coïncidence. Il ne nous a pas tués, il y a une raison à cela, il faut que tu m’aides à la trouver. »

 

Je ne réponds rien et reste plantée devant lui.

 

Le téléphone sonne. « Je reviens », lui dis-je.

 

 

« Allô ?

- Tiens, en plus de coucher avec lui il t’embauche comme secrétaire ? »

 

Je reconnais la voix de Camille, mon ancienne amie qui avait ouvertement dragué Hannibal à la soirée du doyen. Ce n’est vraiment pas le moment.

 

« Qu’est ce que tu veux ? rétorqué-je.

- Parler à Lecter.

- Mais qu’est ce que tu lui veux à la fin ? Il m’a prise en tant que stagiaire, trouve-toi un autre psychiatre.

- C’est déjà fait, j’ai décroché un stage avec le Dr Bloom, j’aimerais juste m’entretenir avec lui. »

 

Bien sûr, Bloom et Camille, ça paraissait évident.

 

« Il n’est pas là, lui réponds-je.

- Je rappellerai plus tard. »

 

Je raccroche, essaie de me calmer et trouve un t-shirt à Will. Pendant qu’il se change Hannibal rentre.

Comme à son habitude il pose sa veste sur le porte-manteau. Will entre dans la pièce avec des vêtements propres.

 

« Comment vous sentez-vous ? demande Hannibal.

- Mieux, répond Will. »

 

Wil part en claquant la porte et sans rien dire de plus, il est toujours très perturbé donc nous ne sommes pas très étonnés.

 

Un silence pesant règne dans la pièce

 

Hannibal me demande de m’asseoir, il s’assoit à coté de moi et me sert un Whisky, je l’en remercie. Je crois que j’en ai bien besoin.

 

« As-tu réfléchi pour le corps d’Elisabeth ? m’interroge-t-il.

- Pas vraiment. », réponds-je en posant ma main sur sa cuisse.

 

Je le regarde profondément dans les yeux.

 

« - Les miroirs de ton esprit reflètent le meilleur de toi même, pas le pire de ce qu’est quelqu’un d’autre, déclare-t-il. Tu t’assimiles à cette femme, et cela t’effraie. Tu n’es pas La cocue, mais cela ne t’empêche pas de l’admirer et d’approuver ses actes.

- Je la comprends. Hannibal… Maintenant que je t’ai, je… Je connais tout ça. J’ai besoin de toi. Tu me rends folle. Le cœur a ses raisons, et oui, je m’identifie à Elisabeth qui pourtant peut paraître aliénée. Je ne suis plus moi même.

- Tu te trompes, tu n’as jamais été aussi proche de ton essence, de la personne que tu es vraiment. Tu n’as plus qu’à assumer, tu dois accepter cet aspect de ta personnalité. Viens. », me dit-il en me tendant la main.

 

Je la lui prends et il m’emmène jusqu’à la cuisine. Il ouvre le réfrigérateur où il a disposé soigneusement dans des assiettes de gros morceaux de viande recouverts de film plastique. Il pose sa main au creux de mes reins et me regarde langoureusement.

 

« Ce sont des morceaux du corps d’Elisabeth ? demandé-je.

- Oui c’est bien cela.

- Je ne suis pas cannibale. Je ne peux pas, c’est indécent, tu te rends compte ?» , réponds-je en reculant.

Mais il m'attrappe par la taille.

«  La faim est le plus pur des pêchés. Le cannibalisme a toujours existé. Nous allons donc ce soir, honorer une grande Dame qui ne méritait pas ce qui lui arriva aujourd’hui. Si nous ne le faisons pas, alors qui le fera ? », déclare Hannibal avec un sourire satisfait, tout en sortant la viande du réfrigérateur.

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