Bellatrix, une autre vie.

Chapitre 6 : Chapitre 5 : Année 1972, Soutient

1520 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/04/2018 00:41



 Ces vacances d'Hiver Bellatrix ne retourna pas dans la maison de Sirius. Elle détestait sa tante et ne pouvait supporter de passer deux longues semaines en sa compagnie. C'était sans aucun doute réciproque.

La salle commune de Serpentard était vide et silencieuse, tous ses amis étaient rentrés chez eux, Saphir, Meldy et Lucy. Il ne restait plus à Poudlard que de la neige à perte de vue.

Bellatrix détestait la neige. Elle était froide, amère et perfide : elle aimait se glisser dans les chaussures et tremper les chaussettes de la jeune fille. C'était abominable, cette méchanceté lui rappelait parfois sa mère...

Face à la monotonie de ses journées Bella avait décidé de reprendre des nouvelles de ses sœurs, Narcissa et Andromeda. Elle avait appris que cette dernière attendait un bébé.

« J'espère que cet enfant sera différent de cette famille, tous des fous. » avait-elle pensé sur le moment.

Narcissa quant à elle allait faire vie commune avec son amant du lycée, Lucius Malfoy. Elle en faisait tellement l'éloge dans ses lettres à Bellatrix que parfois cette dernière en venait à penser qu'il s'agissait d'un Prince charmant. C'était assez effrayant ça aussi.

Heureusement dans toute cette horreur d'amour, d'enfant et de neige restait une petite lueur de joie en Bellatrix : Tom était resté à Poudlard cet hiver, ce qui signifiait qu'elle allait pouvoir en profiter pour découvrir tous les petits mystères que le garçon se plaisait à lui dissimuler.

Un soir où elle était assise toute seule devant la grande cheminée de la salle commune des Serpentards Bellatrix surprit dans un livre de métamorphose que Tom avait laissé sur une table, des lambeaux de parchemins.

Sa curiosité plus forte que tout, elle ne put s'empêcher de les lui chaparder en les remettant à leur place de suite après, évidemment. Tout ces parchemins avaient l'air très vieux : le temps avait rongé leurs bordures et de la moisissure c'était incrustée ça et là. Bellatrix en était sûr, il s'agissait forcément d'extrait d'un livre provenant de la réserve.

La réserve était la partie de la bibliothèque de Poudlard que était interdite d'accès à tous les élèves. Elle contenait de très anciens livres et parfois de très sombres, qui pouvaient contenir certaines formes de magie noire. Rien que d'y penser Bellatrix en eut des frissons, ce qui raviva encore plus sa curiosité et rendit ses yeux ébènes plus déterminés que jamais. Elle avait dans ses mains de véritables parchemins interdits !

Malheureusement il lui fut impossible de comprendre et ne serait-ce même de lire une seule ligne, la langue qui était utilisée dépassait largement les connaissances de la jeune fille.

Alors Bellatrix tenta quelque chose. Jamais de sa vie elle ne l'avait essayée et elle ne connaissait même pas l'existence de ce sort, pourtant elle le savait. Son tempérament intrépide et curieux ne put résister une deuxième fois. Alors délicatement elle déposa ses petits doigts sur le vieux papier, puis elle laissa la magie circuler dans son corps. Elle la laissa la réchauffer faiblement et dès qu'elle en eut le total contrôle, elle la laissa traverser le parchemin.

Tout d'un coup elle eut très peur, non une peur due à un effet de surprise comme on pourrait le penser, mais plus comme un angoisse profond qui avait toujours existait en elle, qui lui tirait les boyaux jusqu'à ne plus en dormir la nuit, qui la rendait folle. Puis sa peur se transforma en excitation, puis en mélancolie puis en une multitude d'autres sentiments tous aussi paralysants les uns que les autres.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux rien n'avait changé dans la salle de Serpentard, elle était restée là, sur son fauteuil en face du feu. Il fallait qu'elle retrouve Tom. Elle savait.







Remise de ses émotions de la veille, Bellatrix se dépêcha de coiffer ses longs cheveux emmêlés du mieux qu'elle le put avant de courir dans la grande salle pour le petit déjeuner. Ce n'était bien entendu pas la faim qui avait rendue la jeune fille aussi active. Il fallait qu'elle retrouve Tom.

Mais Tom ne fut pas dans la grande salle ce matin là. Il ne fut pas non plus dans les couloirs, ni dans la bibliothèque, ni dans leur salle commune. Bellatrix était désespérée de n'avoir pu retrouver le garçon. Il ne lui restait plus que le grand parc à fouiller.

Reprenant assez de force et de motivation pour traverser la grande plaine enneigée, elle enfila ses bottines brunes et se couvrit du plus chaud manteau qu'elle trouva. Il n'était pas fameux mais il fit l'affaire.

Avant de se rendre dans le parc, Bellatrix passa à la volière pour donner à un des hiboux de Poudlard ses lettres pour ses deux sœurs aînées. Du haut de cette grande tour elle admira la vue. C'était la première fois qu'elle regardait l'école dans son intégralité, pas seulement l'esthétique mais aussi son fond. Elle se rendit compte combien cette troisième année avait été beaucoup plus simple que les précédentes, jamais elle n'aurait pu passer les vacances à Poudlard lors de sa première année. Elle avait détestée Poudlard et aujourd'hui elle commençait à l'apprécier peu à peu.

Son tour dans le parc ne fut pas des plus agréable : la neige s'était mise à tomber brutalement de sorte que le jeune fille ne pouvait voir au-delà de ses propres bottines. Elle faillit tomber une deuxième fois dans un trou de poudreuse de neige mais par chance Mr. Brigain, le concierge de l'école, l'attrapa à la volée :


- Eh bien ma petite demoiselle vous ne devriez pas vous balader par temps aussi frais dans le parc, vous pourriez vous casser quelque chose. Et je vous assure que passer une nuit en plein hiver dans l'infirmerie n'est pas des plus agréable, lui dit-il alors que la jeune fille se débarrassait de la tonne de neige qui lui restait dans les cheveux.


- Je... Je suis désolée Monsieur, bafoua Bellatrix. Merci beaucoup.


- Ne vous en faites pas c'est mon métier. Tenez restez près de moi cela évitera de vous perdre. On ne voit vraiment rien aujourd'hui.


Ils venaient de repartir vers le châteaux.


- Alors comment vous nommez vous mon enfant ? demanda le viel homme. Je vois que vous êtes à Serpentard.


Bellatrix due se faire violence pour réussir à entendre ce que lui demandait le concierge.


- Je suis Bellatrix Black Monsieur. Et oui vous avez raison je suis à Serpentard.


- Ah encore une Black ! Ça n'en finira donc jamais, s'amusa l'homme. Je connaissais très bien vos sœurs, elles étaient charmantes. Et très douées en plus. Vous leur passerez le bonjour de Mr. Brigain.


Bellatrix répondit par un faible hochement de tête, elle n'avait aucune envie qu'on la compare avec ses sœurs. Elle se sentirait perdre à coup sûr. Et puis elle n'avait pas la tête à parler, il fallait qu'elle retrouve Tom.





Lorsqu'elle descendit dans sa salle commune la nuit était déjà tombée. Elle était fatiguée, trempée et désespérée à l'idée de ne pas avoir put trouver Tom. Pourtant, si improbable que cela puisse paraître, lorsqu'elle entra dans la petite salle des Serpentards, elle le reconnu. Il était juste là, devant elle, assis face au feu, immobile. Il avait l'air perdu loin, très loin dans ses pensées, presque endormit.

Doucement Bellatrix se faufila vers le fauteuil où se tenait le garçon puis sans mouvement brusque elle s'assit à côté de lui.

Le garçon ne bougea pas, ne parla pas. Ils n'eurent pas besoin de se parler, Bellatrix savait ce que ressentait Tom, elle savait tout. La veille elle avait lu tous les sentiments qui vivaient en lui à travers le parchemin et Tom le savait. Il n'avait pas besoin d'émettre de son pour qu'elle comprenne l'angoisse incessant qui remontait des profondeur de son âme.

Elle aurait voulu pouvoir l'aider plus tôt, elle aurait aimé faire comprendre au garçon que la mort n'était pas un obstacle, seulement une clé de passage pour un nouveau monde. Mais elle ne put se résoudre à casser le silence, la plaie était toujours ouverte.

Alors avec douceur elle glissa sa petite main dans celle de Tom puis posa sa tête sur son épaule.

Ce soir là, face à l'âme entièrement nue du garçon, elle décida qu'elle ne le laisserait jamais tomber. Il fallait qu'elle soit là à tout jamais pour le soutenir. C'était le seul moyen qu'elle avait pour l'aider : le soutient.


Alors Tom serra à son tour doucement la paume de la jeune fille.

Ils finirent par s'endormir.


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