Bellatrix, une autre vie.

La jeune sorcière se réveilla en sursaut le lendemain matin. Où était-elle ? La mémoire lui revint quand elle vit le corps de Tom allongé à côté d'elle. Il était vraiment mignon quand il dormait. 

Merde elle ne savait pas du tout quelle heure il était, le soleil avait l'air de s'être levé depuis des heures déjà et elle était censée se trouver à Poudlard avec les autres élèves, sûrement pour le Cours de Potion. Elle se leva rapidement et se rhabilla à la hâte. Décidément elle n'avait rien prévu du tout : elle n'avait pas son uniforme avec elle et était vêtue à la place de son pyjama. La malchance et l'étourderie qui envahissaient d'habitude son quotidien avaient l'air d'être toujours présents. Il allait falloir qu'elle trouve un moyen de se rendre dans son dortoir avant les cours.

Il restait une dernière chose qui perturba la jeune fille : comment allait-elle bien pouvoir retourner à Poudlard sans se faire remarquer par le patron de Tom. Cette dernière pensée la fit paniquer, elle réveilla Tom qui ne comprit rien à la situation.

- Mon dieu Bella qu'est ce que tu fais ici ? demanda-t-il à moitié réveillé avant de se relever d'un coup brut. Quelle heure est-il ?

Après s'être habillé à la hâte lui aussi, Tom descendit le premier de sa chambre. Il allait falloir qu'il trouve une excellente excuse à donner à son patron pour son retard, malheureusement il n'en avait aucunes en tête pour le moment. Bellatrix le suivait à pas de loup, il sentait qu'elle était tout aussi stressée que lui, si il n'arrivait pas à distraire suffisamment son patron pour qu'elle puisse rejoindre l'armoire, elle n'aurait aucune chance de retourner à Poudlard aujourd'hui et ça risquait de lui coûter cher. Sachant qu'elle avait déjà loupé le premier cours de la journée, il fallait qu'ils se dépêchent.

Tom entra dans la boutique.

- C'est à cette heure-ci que tu arrives ? bougonna le patron du fond du magasin. Une heure que je t'attends moi !

Il fallait qu'il trouve vite une excuse.

- Je suis désolé monsieur, je ne me sentais pas très bien.

C'était l'excuse la plus pourrie qu'il ait jamais pu trouver, il sentit ses joues rosirent sous l'effet de sa stupidité passagère. Il ne sut si c'était son imagination ou non mais il crut entendre Bellatrix pouffer discrètement de derrière sa cachette. Il roula des yeux désespéramment puis se ré-concentra. Maintenant il fallait qu'il réussisse à entraîner le vieux monsieur loin de la grosse armoire.

- Bon, bon, n'en faisons pas toute une histoire, met-toi au travail maintenant, ronchonna le patron dans sa barbe répugnante.

Le cerveau de Tom tenta de réfléchir très vite.

- Justement Monsieur, hier il me fallait apporter quelques cartons de l'arrière boutique mais je n'arrivais pas à les soulever seul, je me demandais si vous pourriez m'aider.

Ça aussi c'était la chose la plus nulle qu'il ait pu dire.

- Mon garçon tu sais très bien qu'avec mon dos je ne peux rien soulever, sinon je n'aurai pas besoin de toi ici ! Sers-toi donc de ta baguette.

- Vous savez que je suis un peu simple d'esprit Monsieur, répondit Tom avec un peu plus de tact, peut être pourriez-vous me montrer comment utiliser un tel sors vous qui êtes si doué.

C'était déjà mieux.

- C'est vrai que tu n'es pas très futé, répondit le vieux monsieur en avançant le dos courbé vers l'arrière boutique. Suis-moi.

Avant de s'engouffrer dans la pièce, Tom se retourna pour voir une dernière fois Bellatrix et lui faire signe de s'en aller. Mais il ne la trouva pas : la jeune sorcière était déjà partie en douce depuis un petit moment et le jeune homme se sentit sot de ne pas avoir pensé que son patron était aussi à moitié myope. Bellatrix s'était encore bien moquée de lui.

Bellatrix se dépêcha de refermer la porte de la Salle sur Demande et se faufila à une vitesse lumière jusque dans les cachots de Serpentard. Elle avait tenté de recouvrir son pyjama avec son gilet mais en vain : si quelqu'un la croisait il ne mettrait pas une minute avant d'apercevoir les petites fleurs bleues et le joli nœud qui composaient l'habit de la jeune fille. Bonjour la honte. Elle aurait pu bien entendu utiliser un sors pour se camoufler un peu mais elle n'y pensa pas. L'amour étourdi parfois.

Après s'être habillée à la va vite elle continua de courir pour se rendre à l'infirmerie où elle simula une très importante migraine qui l'avait empêché de suivre les premiers cours de la matinée. La vielle infirmière n'y vit que du feu.

Et lorsqu'elle entra en trombe dans la grande salle de classe où tous les autres élèves étaient déjà installés, elle eut le droit à une ribambelle de regards interrogateurs : Lucy la suppliait de venir s'asseoir à côté d'elle, Meldy surexcitée voulait absolument tout savoir à la minute, Mr Jougs lui demandait si elle était capable de suivre le cours avec cette horrible migraine qui lui hantait la tête au point de rater ses cours, et Sirius, au fond de la salle lui lançait un regard interrogateur. Fatiguée de toute cette fanfare de question, d'excitation et de tout autres sentiments humain, Bellatrix se contenta de fermer les yeux.

- Alors t'étais où ? demanda le grand garçon aux cheveux bouclés qui venait de s'adosser sur le mur où se reposait Bellatrix après le cours.

Le jeune fille lui sourit. Les yeux du garçon s'écarquillèrent.

- Quoi t'as fait une connerie ? La petite Bella a enfin enfreint des règles ?

- Il se pourrait bien, murmura-t-elle entre malice et fierté.

Sirius s'assit en face d'elle, aussi concentré que s'il s'apprêtait à réaliser une nouvelle farce avec son ami James. Bellatrix pouffa, la concentration ne lui allait pas du tout.

- Je veux TOUT savoir.

- Hors de question, répondit sa cousine amusée par la situation. Ça ne te plaira pas.

- Tu sais très bien que tout ce qui a un rapport avec les infractions de loi j'adore ça ! insista-il de plus en plus curieux.

- Rêve toujours cousin ! cria-t-elle avant de partir en courant et en riant vers le réfectoire.

Sirius ne comptait pas abandonner pour autant, le mystère que s'était amusée à instaurer sa cousine l'intriguait de plus en plus, il voulait savoir. Sans perdre un instant il lui courut après, bousculant une dizaine de premières années qui envahissaient les couloirs. Malheureusement il ne trouva pas la jeune fille, elle s'était métaphoriquement envolée.

Sirius l'avait donc fixé durant tout le cours de Métamorphose, il n'avait pas un seul instant détourné son regard de la jeune fille et celle-ci en était exaspérée, il était vraiment têtu. 

Elle ne savait pas encore si elle devait raconter ou non au garçon sa petite escapade nocturne. Elle avait peur qu'il se renfrogne, qu'il s'énerve ou qu'il tente de l'empêcher d'y retourner. Alors qu'elle se perdait comme à son habitude dans ses infinies pensées, une grosse boule de papier froissée s'écrasa sur sa tête entraînant l'hilarité générale. Bellatrix se retourna furieuse. Son cousin était le seul à ne pas rire, mais il ne se retint pas pour autant de lui lancer son plus large sourire. "Lis-le" articula-t-il avec ses lèvres. La jeune sorcière s'éxécuta.

" Détends-toi petite Bella, je sais que tu es allée voir Jedusor. Je ne t'en veux pas tête de mule, tu pourrais au moins me prévenir quand tu prépares un mauvais coup".

Bellatrix roula des yeux : son cousin écrivait aussi mal qu'un Troll, c'était un enfer. Mais elle sourit tout de même pour le remercier, enfin il la comprenait.



Les petites entre-vues dans le grenier de Tom arrivèrent de plus en plus souvent. Au moins une fois par semaine Bellatrix se dirigeait à pas de loup vers la grande armoire après s'être assurée que tout le monde dans le château dormait à points fermés et rejoignait son amoureux. Il était tellement rassurant de pouvoir le retrouver, les journée à Poudlard étaient parfois tellement détestables. Bellatrix se sentait seule et toujours aussi vide. Elle s'était pourtant faite de nouveau amis mais aucun d'eux ne pouvait compenser le manque qu'elle ressentait quand Tom était loin d'elle. Ils s'arrangeaient toujours pour qu'elle parte avant le levé du jour et qu'elle soit équipée de son uniforme. Leurs premières erreurs leurs avaient suffit.

Cela dura jusqu'aux vacances de Noël, où d'ailleurs ils ne purent se voir car la tante de Bellatrix et donc la mère de Sirius avait forcé les deux écoliers à passer le Réveillon chez elle.

Bellatrix, Sirius et son petit frère Regulus passèrent leurs journées à se cacher dans la grenier, s'empiffrant de bonbon et autres sucreries tout en faisant vivre un enfer à ce pauvre Kreattur.

Après les vacances de Noël, tout changea.