Le nouveau professeur de potions

Chapitre 3

1569 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/04/2018 07:20

Minerva McGonagall ne retourna dans les cachots qu'en fin d'après-midi. Elle n'avait pas voulu s'imposer car sa présence n'aurait rien changé. À présent le ciel commençait à s'obscurcir et la directrice s'enfonçait dans les couloirs du château. Même si elle n'y croyait pas, Minerva espérait que la potion soit un succès au moins pour alléger l'une des nuits de son amie lycanthrope.


La directrice frappa doucement à la porte et attendit d'entendre une réponse à l'intérieur. Lorsqu'elle entra, une étrange odeur flottait dans l'air, le chien était assis au coin du bureau qui avait été rangé et nettoyé. Rufus sortit de la réserve et salua McGonagall. Il s'approcha du bureau et lui désigna une fiole soigneusement déposé au milieu de la table.


  • Voilà votre potion tue-loup. J'aimerais que vous puissiez l'apporter au loup-garou le plus rapidement possible car je doute que ma composition soit très stable.
  • Bien.


Sans rien ajouter McGonagall prit la potion et transplana. Rufus se tourna vers Nostro.


  • Il me semblait pourtant avoir lu dans l'Histoire de Poudlard qu'il était impossible de transplaner dans l'enceinte du bâtiment.


Nostro retourna s'asseoir comme s'il n'avait pas entendu la question. Rufus s'assit par terre à côté du chien qui posa sa truffe sur sa cuisse et soupira.




La directrice entre dans un sous-sol sans frapper. La pièce était petite et majoritairement occupée par une cage aux barreaux épais. Sur le mur du fond, un conduit était aménagé pour laisser filtrer la lumière de la pleine lune qui ne tarderait pas à poindre.


Recroquevillée dans un coin, une masse informe tremblait, d'appréhension ou d'impatience, qui sait. Elle avait tressailli au son de la porte que l'on ouvre mais depuis elle n'était guère plus animé qu'une pierre ou qu'une pièce de mobilier.


  • Bonsoir Regina.
  • Minerva pourquoi es-tu venue ce soir ?, répondit la masse sur un ton presque énervé.
  • Ce n'est pas une façon de recevoir une amie, lui rétorqua calmement la directrice.
  • C'est ça, rappelle moi donc nos liens avant que l'envie ne me prenne de te tuer !


Disant cela elle avait bondi sur les barreaux toutes dents dehors. Ses traits étaient encore totalement humains mais ses yeux brillaient du même éclat que la lune.


  • La lune est particulièrement forte ce soir, constata simplement Minerva.


Semblant se reprendre un peu, Regina lâcha les barreaux au prix d'efforts visiblement coûteux. Elle en était reconnaissante à son amie de ne pas avoir eu un geste de recul mais elles se connaissaient assez pour quelle est besoin de l'exprimer à haute voix.


  • Pourquoi es-tu là ? Ce n'est pas pur le plaisir d'observer une métamorphose lycanthrope je suppose.
  • Non, en effet. Je suis venue te donner ça. C'est une potion tue-loup, enfin normalement ; ne te fais pas trop d'espoir qu'en à son efficacité, c'est …
  • … c'est justement pour cette raison que tu me l'as apporté. Je sais. Allez donne-la moi et retourna t'en à ton école.


McGonagall lui tendit le flacon que son amie saisit avidement.


  • Je suis désolée, je dois vraiment y aller. Je revins demain matin pour prendre de tes nouvelles, d'accord ?
  • Ça marche.


Mais déjà Regina n'avait plus d'yeux que pour la petite fiole qui pourrait la tirer de l'enfer, juste une nuit. Elle ne vit même pas McGonagall disparaître.




Lorsque la directrice revint au château, elle décida d'aller tout de suite voir le candidat dans les cachots. Elle ouvrit la porte presque sans frapper. À l'intérieur, elle trouva un bien étrange spectacle. Rufus Prince était endormi, assis au sol. Le chien qui avait la tête posée sur la cuisse de son maître la fixait sans ciller.


Le plus étrange dans tout cela c'est que la positon leur paraissait totalement naturel. McGonagall voyait à la façon dont ils étaient positionnés qu'ils étaient habitués à dormir ainsi.


  • Mais qu'avez-vous donc traversé ?, murmura-t-elle.


Elle vit l'une des oreilles du chien se tourner légèrement dans sa direction. Il leva la tête de la cuisse de son maître et vint légèrement effleurer sa main avec sa truffe. Rufus ouvrit les yeux comme s'il attendait simplement le signal.


Dès qu'il la vit il bondit sur ses pieds. Une fois debout rien ne laissait plus penser qu'il avait été endormi à peine quelques secondes auparavant. Il regardait McGonagall fixement, le corps droit comme un i. Le chien était assis à ses côtés, lui aussi raide comme un piquet. Ils attendaient qu'elle fasse le premier mouvement pour relancer l'action, qui était complètement figée.


  • J'aimerais tester vos aptitudes dans les autres champs de la magie, dans l'éventualité où vous rejoindriez mon établissement, je me dois de connaître vos capacités.
  • Je suis incollable en histoire de la magie. J'aime beaucoup la botanique, il me manque simplement la pratique. Par contre l'astronomie c'est pas mon truc, répondit Rufus avec hâte.
  • Je voulais parler de vos capacités magiques.
  • Je … je sais effectuer quelques sorts de base qui me servent pour les potions et j'ai réussi à maîtrisé un sort de bouclier assez puissant.
  • Bien montrez m'en quelques uns, demanda McGonagall soudain sceptique.


Rufus agita sa main dans les airs et l'un des livres de la bibliothèque quitta son rangement pour venir flotter près de la directrice avant de s remettre à sa place tout seul. Ensuite il ouvrit la main et de petites flammes brûlèrent au bout de ses doigts. Alors qu'il amorçait un autre mouvement McGonagall l'arrêta.


  • Vous n'utilisez pas de baguette ?
  • Comme si j'avais eu les moyens de m'en acheter une.


Il était pauvre à ce point ? Et s'il ne peut pas s'acheter une baguette comme peut-il payer un loyer ? À moins que …


  • Vous pouvez rester dormir ici ce soir en attendant les résultats. Le repas est servi à l'instant même dans la grande salle, venez donc.


Rufus la remercia infiniment et la suivit comme une ombre jusqu'à la salle à manger dont il avait lu tant de choses. Loin de lui gâcher la surprise, ses lectures ne firent que nourrirent sa stupeur de pouvoir admirer le plafond magique, bien plus haut que tout ce qu'il avait imaginé.


La pièce portait bien son nom mais des cinq grandes tables seule celle du fond était occupée par quelques personnes. À voir la façon dont elle était disposée perpendiculairement à toutes les autres, il devait s'agir de la table des professeurs. En bout de table siégeait un centaure qui les regarda à peine entrer. Près de lui s'était installé un homme barbu et massif vêtu de vêtements cousus de diverses fourrures d'animaux. Il n'était pas difficile de deviner qu'il avait du sang de géant.


À côté de lui était assise une femme grande et forte. Malgré son apparence de jeune soixantenaire, ses cheveux longs étaient déjà blancs comme neige. Ses yeux bleus électriques semblaient tout voir et immédiatement le regard de Rufus fut accroché. La femme le regarda lui, puis son chien avant de revenir vers lui. Elle lui fit un signe de la main avec un léger sourire et, sans réfléchir plus, Rufus décida d'aller s'asseoir près d'elle.


McGonagall les dépassa et alla s'asseoir dans le siège du milieu. Personne ne fit attention à l'autre femme qui occupait la table, dans le côté opposé. Elle était maigre et couverte de châles sentant le xérès bon marché. Son visage anguleux était déformé par une paire d'énormes lunettes qui lui donnait, par un effet de loupe puissant, des airs de chouette.


Rufus s'assit sur la chaise libre à côté de la femme. Celle-ci lui souriait d'un air bienveillant. Elle était de ceux qui appelait instantanément aussi bien le respect que le confort.


  • Bonjour je suis Arina. Voici Rubeus, mon collègue de soins aux créatures magiques. Et en bout de table c'est Firenze, le professeur de divination.
  • Bonjour. Je m'appelle Rufus, et voici mon ami Nostro, répondit Rufus hésitant


Même le chien s'était caché de cette Ariana, elle vous regardait comme si elle savait déjà tout.


  • Et que fais-tu là Rufus ?
  • Je postule pour le poste de professeurs de potions. La directrice m'a mis à l'essai mais nous devons attendre demain matin pour les résultats.
  • Une potion tue-loup j'imagine ?


Rufus suspendit son mouvement et hocha la tête. Décidément cette Ariana était bien troublante.


  • Mais n'es-tu pas un peu jeune pour vouloir devenir professeur ?
  • Je … je ne penses pas que … que ce soit une question d'âge. J'ai entre 17 et 18 ans, je vais encore progresser mais mon niveau actuel est suffisant. En fait je ne sais mon âge exact car je viens d'un orphelinat qui ne s'intéressait pas beaucoup à fêter nos anniversaires et …


Brusquement Rufus se tut. Il en avait beaucoup trop dit mais ce regard bleu intense et cette façon qu'elle avait d'être à l'écoute l'avait poussé à parler, même s'il ne la connaissait pas.


- Ne t'inquiète pas, question d'âge je suis pire que toi. J'ai 88 ou 98 ans tout dépend comme tu comptes … mais c'est une longue histoire …


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