Le nouveau professeur de potions

Chapitre 5

1705 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/04/2018 10:08

  • Qui est-ce qui t'a fait cette potion ?


Regina avait presque crié sa question en se jetant sur les barreaux. McGonagll sentit venir une pointe de culpabilité d'avoir utilisé son amie comme cobaye.


  • Ce … c'est un jeune qui est venu postuler pour le poste de professeur de potions et …
  • Prends-le !
  • Pardon ?
  • C'est un jeune ? Jeune comment ?
  • 17, 18 ans.
  • Tu m'amènes une potion tue-loup réalisée par un mec à peine sorti de l'école et non seulement elle a fonctionné mais je dirais même qu'une potion tue-loup n'a jamais aussi bien fonctionné sur moi. Engage-le.


La directrice était restée figée face aux déclarations presque hystériques de son amie. Voulant prendre un peu de temps pour procéder l'information elle ouvrit lentement la cage et, sans surprise, Regina lui bondit au cou et l'enserra dans une étreinte de fer. Jamais McGonagall n'avait rencontré plus tactile que son amie lycanthrope.


  • Tu as trouvé la perle rare Minerva. C'est bien ce que tu cherchais, non ?




Rufus avait été tiré de son sommeil, petit à petit, à mesure que les elfes de maison lovés sur ses flancs se levaient pour aller travailler. Lorsqu'il baissa les yeux sur son entre il vit que Potty n'était plus là mais qu'il avait été remplacé par deux autre elfes qui avaient réussi à s'enrouler efficacement pour pouvoir tenir ensemble sur son torse pas si large.


Le jeune homme se délecta de ma chaleur de tous ces petits corps. Mais immédiatement après que ce sentiment de bien-être l'eut envahit, il fut emporté au loin par une vague d'inquiétude. Rufus se redressa et chercha Nostro du regard. Il ne le vit pas dans le hamac où il s'était installé la veille.


La panique monta en lui en flèche. Jamais depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait il ne s'était réveillé sans Nostro. Il eut le temps de se faire mille des pires scénarios avant de sentir un point humide sous sa main.


Il baissa les yeux et vit une truffe noire. Au bout de ce museau il y avait Nostro, évidement. Au cours de la nuit le chien avait dû descendre et s'était roulé près de la tête de Rufus. C'est pour cela qu'il ne l'avait pas vu en se levant.


La tension quitta ses muscles aussi rapidement qu'elle les avait envahit. Cette terreur passée, il put de nouveau entendre la voix rassurante de son ami tout près de lui dans son esprit. Son cœur battait encore la chamade mais il ne put retenir un sourire en voyant que bon gré, mal gré, plusieurs elfes avaient décidé que Nostro constituait un oreiller de choix. Rufus savait que son ami n'en était pas ravi mais il ne disait rien.


Rufus posa une main entre les oreilles de Nostro juste pour avoir un contact physique avec lui. Ils étaient tellement tout le temps ensemble qu'ils en avaient oublié à quel point se toucher était nécessaire pour eux, juste pour s'assurer que l'autre était toujours là.


Le jeune homme décida de se lever mais il lui fallut presque cinq minutes pour parvenir à s'extirper de l'enchevêtrement de petits corps en essayant d'en réveiller le moins possible. Nostro prit moins de précautions lorsqu'il se mit debout, faisant tomber les quelques elfes qui s'étaient installés sur son dos.


Ils n'avaient pas atteint la porte que déjà l'un des elfes leur proposait de rester manger avec eux. Curieusement Nostro approuvait l'idée de rester ici plutôt que de retourner encore une fois dans la Grande Salle. Il n'en fallait pas plus à Rufus pour accepter l'offre de rester avec ces petits êtres si plein d'affection.


Refusant de s'asseoir sur une chaise, Rufus mangeait assis sur le sol à côté de Nostro. Certes ils mangeaient plus sobrement que la veille mais le repas fut tout aussi copieux. Chaque elfe se faisait un plaisir de leur apporter à manger et , contrairement à la veille, ici Rufus n'avait pas le cœur de leur dire non. Alors il mangea du bacon, des croissants, des toasts, des œufs, des confitures, des salades de fruits …




McGonagall avait été surprise de ne pas voir Rufus à table du petit-déjeuner, et encore plus surprise de ne trouver aucune trace de son passage dans la chambre qu'elle lui avait assignée. Il pouvait être n'importe où dans le château. Elle retourna dans les cachots mais ceux-ci étaient déserts. Elle inspecta les salles communes les trouvant aussi vides qu'elles devaient l'être à cette période. Elle passa par l'infirmerie, son bureau, la bibliothèque, les toilettes et salles de bain sans plus de succès. La directrice soupira, ce n'était plus de son âge de crapahuter dans les couloirs.


Presque aussitôt un elfe de maison apparut.


  • Je peux vous aider madame la directrice ?
  • Non je ne pense pas. Je suis simplement à la recherche du jeune homme qui est arrivé ici hier.
  • Monsieur Rufus ! Venez avec moi.


La directrice fut interloquée que le nom d'un étranger puisse déclencher telle réaction chez ces petits êtres habituellement si discrets et impassibles. À vrai dire elle ne les avait encore jamais vu sourire réellement, les étoiles dans les yeux, comme celui-ci venait de le faire. Même à sa simple démarche, elle ne pouvait pas manquer la joie de l'elfe, il sautillait presque.


McGonagall comprit rapidement que son guide l'emmenait vers les cuisines. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Heureusement pour elle, le repère des elfes de maison n'était plus très loin, elle allongea le pas. Sans se plaindre, et presque au contraire, l'elfe se mit à trottiner devant elle.


Lorsqu'elle ouvrit la porte des cuisines, elle crut avoir une hallucination. La majorité des elfes de maison présents étaient assis en cercle autour d'un figure qu'elle reconnut immédiatement comme celle qu'elle avait passé une partie de la matinée à chercher. Rufus Prince, assis par terre, semblait dans son élément et montrait tout à tour les elfes autour de lui.


  • Danny … Chaussette … Spooky … toi c'est … attends je vais me rappeler … Copper ! …et toi …Cristal … Oh bonjour madame la directrice.


Instantanément tous les elfes de maison avaient disparu car certes ils n'avaient pas abandonné leur poste pour rester ici mais habituellement ils ne squattaient pas les cuisines en attendant d'aller travailler. Rufus se releva et s'épousseta sans se presser. Son chien l'avait rejoint et s'était mis aussi près de lui qu'il pouvait sans tout à fait le toucher et la regarda intensément.


  • Monsieur Prince, j'aurais à vous parler. Peut-on faire cela à l'extérieur ?


Sans lui répondre il fit un signe de main aux elfes encore présent dans la cuisine, ces derniers lui répondirent amicalement avant de le voir sortir. McGonagall se trouva brusquement sous les projecteurs de cette multitude de regards presque … implorants. Jamais les elfes de maison ne l'avaient regardé droit dans les yeux et jamais ils n'avaient eu l'air « implorant ». Pas tout à fait à son aise, la directrice sortit.


Ce qu'elle vit en sortant était presque aussi incongru que ce qu'elle avait vu en rentrant. Rufus était plaqué à terre par un corps, humain, celui de Regina. Le chien avait mordu dans les vêtements de la lycanthrope et essayait de l'ôter de son maître.


« Je ne suis pas son maître » entendit-elle Rufus dire avant de s'exclamer elle-même :


  • Regina ! Peux-tu m'expliquer ce que tu fais ?


Aussitôt la susnommée se releva d'un bond, le jeune homme l'imita avec souplesse. Alors qu'elle baissait les yeux en signe de culpabilité, Rufus lui posa une main rassurante sur l'épaule.


  • Votre amie lycanthrope ici présente me remerciait de l'efficacité de la potion que vous m'avez demandé de concocter. N'est-ce pas Regina ?


Devant le léger sourire de son interlocuteur, Regina sourit aussi.


  • Exactement.


McGonagall les regarda assez surprise de les voir échanger des œillades complices. Elle, qui avait imaginé ce Rufus avec le même caractère froid et distant que Rogue, venait d'avoir tort, pour la deuxième fois, car Severus Rogue ne se serait jamais assis au milieu d'elfes de maison pour leur demander leurs noms. Peut-être avait-elle été mise sur une fausse route par les cheveux noirs ?

Perdue dans ses pensées, McGonagall n'avait même pas remarqué que ses vis-à-vis avaient entamé une conversation :


  • J'aimerais que vous puissiez me fournir en potions.
  • Vous en voulez vraiment, même maintenant, si loin de la prochaine pleine lune ?
  • Oui, on ne sait jamais.
  • C'est vrai que j'aurais dû prévoir les effets secondaires addictifs des pétales de rose en réaction avec les racines de mandragore. Je vais essayer de corriger cela. Regina accepteriez-vous de m'aider à tester et à améliorer ma potion tue-loup ?
  • Oui je le veux.
  • Hum … hum … Pardonnez-moi mais je ne vous ai pas encore accepté.


En un battement de paupières, Rufus regagna son air fermé qui lui avait tant rappelé Rogue. Il la regarda en levant un sourcil bien haut.


  • Vous aviez un candidat très sérieux pour ce poste, c'est pourquoi vous m'ave demandé quelque chose de pratiquement infaisable. J'ai rendu l'impossible possible. Si vous ne me donnez pas le poste après cela … la rumeur de votre sagesse serait bien surfaite.


McGonagall resta un instant sans rien pouvoir rétorquer. Elle ne s'était pas attendue à une réponse si … incisive, cela faisant plusieurs années qu'on ne lui avait pas parlé comme cela.


  • La vanité est un vilain défaut.
  • Le zèle de modestie aussi, répondit-il du tac au tac.


Le jeune homme soutenait le regard de la directrice avec aplomb et cette dernière ne pouvait pas vraiment le contredire. Elle voyait d'ailleurs du coin de l’œil que Regina lui apportait tout son soutient, de même que les elfes de maison un peu plus tôt. McGonagall soupira, vaincue, de toute façon il avait raison. Sans qu'elle n'eut à rien ajouter Rufus lui sourit, savourant sa victoire.  


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