One moment

Chapitre 3 : II

8333 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/05/2018 21:53

Lorsque les Diggory reprirent le chemin inverse pour rentrer chez eux, le soleil descendait déjà vers l'horizon. Ils franchirent les divers commerces Moldu pour prendre les cheminées et arriver directement dans leur maison avec pour grande surprise le directeur Albus Dumbledore qui les attendaient attablés avec M. Diggory. 


Papa était de ce qu'on pouvait qualifier d'homme stresser en ce moment. Sélène apercevait pour son plus grand malaise quelque goutte de sueur qui descendait sur le front de son géniteur et ses rougeurs avaient doublé d'intensité. 

Une lueur de soulagement apparut dans les yeux de son père à la minute où la cheminée s'enflamma de fumer verte pour laisser place à Mrs Diggory qui alla serrer la main au célèbre Albus Dumbledore.

 

- Albus, s'écria Elise Diggory d'une voix mielleuse en lui offrant une poignée de main. Je suis désolé de ne pas être à l'heure. Les enfants et moi-même étions en train de faire les fournitures scolaires.

 

C'est plutôt lui qui est en avance se dit Sélène intérieurement.

 

- Ce n'est pas grave Elise, dit Albus d'une voix douce et calme tout en serrant la main de Cédric à présent.

 

Albus Dumbledore était un homme avec des lunettes en demi-lune, un long nez aquilin, une chevelure argentée, une barbe et une moustache. Il dégageait un charisme incroyable et son visage tout entier faisait paraître la sympathie et la bienveillance. Après avoir salué Cédric, le directeur posa ses yeux bleus sur Sélène. L'adolescente eut un léger coup de chaud en croisant son regard ; il était si intense, puissant et chaleureux. Albus regardait Sélène avait ce qu'elle aurait pu confondre avec de l'admiration ou de la bienveillance, et étrangement, il la mettait à l'aise dans sa propre maison ! 


- Voici Sélène, je présume, déclara-t-il tout en s'avançant vers la concerner.


- Enchanté, dit Sélène tout en acceptant la main d'Albus qui était incroyablement brulante

 

- Encore plus charmante que l'on me l'avait décrite, révéla-t-il en tournant son regard vers Cédric. 

 

Sélène se mit à rougir sévèrement. 

 

- Alors, reprit-il en se dirigeant vers la table du salon, je suis ici pour te mettre le choixpeau sur la tête... 

 

 C'est à ce moment là que Sélène aperçu sur le table du salon, un chapeau pointu de sorcier. Celui-ci était râpé, sale et rapiécé.

 

- J'espère que tu seras à Poufsouffle, murmura Cedric à sa soeur

 

Tout le monde, à présent, avait les yeux fixés sur le chapeau pointu. Pendant quelques instants, il régna un silence total. Puis, tout à coup. le chapeau remua. Une déchirure, tout près du bord, s'ouvrit en grand, comme une bouche, et le chapeau se mit à chanter :

 

Je n'suis pas d'une beauté suprême

Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit

Je veux bien me manger moi-même

Si vous trouvez plus malin qu'moi

Les hauts-d'forme, les chapeaux splendides

Font pâl'figure auprès de moi

Car à Poudlard, quand je décide,

Chacun se soumet à mon choix.

Rien ne m'échapp'rien ne m'arrête

Le Choixpeau a toujours raison

Mettez-moi donc sur votre tête

Pour connaître votre maison.

Si vous allez à Gryffondor

Vous rejoindrez les courageux,

Les plus hardis et les plus forts

Sont rassemblés en ce haut lieu.

Si à Poufsouffle vous allez,

Comme eux vous s'rez juste et loyal

Ceux de Poufsouffle aiment travailler

Et leur patience est proverbiale.

Si vous êtes sage et réfléchi Serdaigle vous accueillera peut-être

Là-bas, ce sont des érudits

Qui ont envie de tout connaître.

Vous finirez à Serpentard

Si vous êtes plutôt malin,

Car ceux-là sont de vrais roublards

Qui parviennent toujours à leurs fins.

Sur ta tête pose-moi un instant

Et n'aie pas peur, reste serein

Tu seras en de bonnes mains

Car je suis un chapeau pensant !


Lorsqu'il eut terminé sa chanson, des applaudissements éclatèrent, hormis ceux de Sélène qui ne savait pas trop quoi faire. Le chapeau s'inclina pour les saluer, puis il s'immobilisa à nouveau.

 

- Je voulais vous épargniez cela, s'excusa Albus Dumbledore, mais il avait insisté durant le voyage.

 

—Il te suffit juste de porter le chapeau, dit Cedric à l'oreille de Sélène.

 

Sélène eut un faible sourire. Essayer un chapeau dans sa maison valait beaucoup mieux que d'être obligé de le faire devant tous les élèves de Poudlard. Le chapeau l'impressionnait légèrement.

 

- Eh bien, commençons, déclara Dumbledore avançant une chaise pour que Sélène s'installe dessus. 

 

Avant que le chapeau lui tombe devant les yeux en le plongeant dans le noir absolu, Sélène eut le temps de voir la tête de son frère murmurer Poufsouffle plusieurs fois tout en croisant les doigts.

 

—Hum, ce n'est pas facile, dit une petite voix à son oreille...



-C'est même très difficile. Je vois beaucoup de courage. Des qualités intellectuelles, également, Il y a du talent et... ho ! ho ! ma fille, tu es avide de faire tes preuves, voilà qui est intéressant... Voyons, où vais-je te mettre ? Serpentard t'aiderait singulièrement sur le chemin de la grandeur, ça ne fait aucun doute. Non ! Serdaigle augmenterait tes capacités intellectuelles déjà bien avancées... Non, non... Il vaut mieux t'envoyer à... GRYFFONDOR !

 

Sélène entendit le dernier mot résonner dans le salon et son cœur se remit à battre normalement. Elle enleva le choixpeau et entendit des applaudissement enjoués de la part de ses parents et du directeur mais moins enthousiaste du côté de Cédric. 

 

- Tant pis, dit celui-ci se rapprochant de Sélène. Tout me va tant que tu n'es pas à Serpentard ! 

 

- Ced, gronda Maman. 

 

- Quoi ? renchérit celui-ci. 

 

Peu lui importait de savoir dans quelle maison elle était tant que son année se passerait pour le mieux ! De plus être à Gryffondor était un de ses premiers vœux.

 

Albus Dumbledore ne s'attarda pas et après avoir terminé son verre, il repartit en prenant bien soin de félicité encore une fois Sélène lorsqu'il fut seul avec elle.

 

- Je suis heureux que vous ayez choisi Poudlard, dit-il sur le pied de la porte.

 

Albus Dumbledore observait Sélène avec intensité notamment ses grands yeux bleus qu'elle baissa légèrement intimidée.

 

- J'en suis toute autant heureuse, assura-t-elle souriante de bonheur.


Le directeur de Poudlard offrit à Sélène un dernier sourire chaleureux avant de repartir.

 

Le lendemain, Sélène se réveilla dès six heures du matin et s'habilla d'un jean et d'un haut blanc simple moldu. Inutile de se faire remarquer en revêtant une robe de sorcière. Elle se changerait dans le train.

Elle jeta un coup d'œil à sa liste pour s'assurer qu'elle n'avait rien oublié, vérifia que Buck était bien partie pour la rejoindre à Poudlard puis fit les cent pas dans la chambre en attendant l'heure du départ. Une heure plus tard, Mr Diggory l'aida à charger son énorme valise pleine de livres et de fournitures scolaires dans le coffre de leur voiture prêtée par le Ministère et ils prirent la direction de Londres après que Elise Diggory est embrassée ses enfants une bonne centaine de fois. 

 

- Soit prudente, murmura-t-elle à l'oreille de Sélène.

 

- Bien sûr Maman, tu crois tout de même pas que je vais me faire tuer par Sirius Black, blagua-t-elle.

 

Le visage de sa mère prit une tournure effrayante et Sélène prit ses jambes à son cou.

 

A dix heures et demie, ils étaient devant King's Cross. Amos mit les grosses valises sur

des chariots et accompagna ses enfants jusqu'à l'entrée de la gare.

 

—Et voilà, mes enfants, dit-il. Je suis en retard pour le travail, alors Ced je te confie ta soeur et...

 

Les yeux rougis de larmes Mr Diggory enlaça ses deux enfants avec force tout en leur souhaitant une bonne rentrée scolaire.

 

 —Bon voyage !

 

Et Amos repartit en leur envoyant des baisers de loin ce qui gêna énormément les deux enfants Diggory. Sélène vit son père repartir dans leur voiture se mouchant dans un vieux mouchoir et essuyant ses larmes.

 

La gorge sèche, Sélène se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire. La chouette de couleur auburn de Cédric enfermée dans sa cage intriguait les autres voyageurs et elle sentait des regards se tourner vers eux.

 

- Allons-y, déclara Cedric le sourire aux lèvres tout en entraînant par l'épaule Sélène.

 

La jeune Diggory s'efforça de ne pas céder à la panique et au stresse qui l'envahissait au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la voie 9. Elle en faisait même trembler son chariot ce qui amusa son aîné.

 

- Stresser ? 

 

- Non, tu crois, lui répondit-elle amèrement. 

 

 

—Ne t'inquiète pas, dit Cédric qui s'immobilisa entre la voie 9 et 10. Il suffit de marcher droit vers la barrière qui est devant toi, entre les deux tourniquets. Ne t'arrête pas et n'aie pas peur de te cogner, c'est très important. Si tu as le trac, il vaut mieux marcher très vite. 

 

Sélène lança un regard de détresse en direction de son frère qui soupira d'exaspération.

 

— Bon, on va passer ensemble d'accord, proposa-t-il en surveillant les alentours.

 

Ils firent tourner leurs chariots et regardèrent la barrière entre les voies 9 et 10. Elle paraissait très solide.

 

Sélène s'avança alors en poussant son chariot accompagné de son frère et marcha de plus en plus vite, bousculée par les voyageurs qui se hâtaient vers les voies 9 et 10. Penchée sur son chariot, elle se mit à courir. La barrière se rapprochait dangereusement. Trop tard pour freiner, à présent. Elle n'était plus qu'à cinquante centimètres. Elle ferma les yeux et attendit le choc. Mais il n'y eut pas de choc.

 

Elle continua de courir sans rencontrer aucun obstacle et lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit une locomotive rouge le long du quai où se pressait une foule compacte. Au-dessus de sa tête, une pancarte signalait: « Poudlard Express—11 heures ». En regardant derrière elle, Sélène vit une grande arche de fer forgé à la place de la barrière et des tourniquets. Un panneau indiquait: « Voie 9 ¾ ». Elle avait réussi à trouver son train.

De la fumée s'échappait de la locomotive et se répandait au-dessus de la foule, des chats de toutes les couleurs se glissaient çà et là entre les jambes des passagers et la rumeur des conversations était ponctuée par le bruit des valises traînées sur le quai et des ululements que les hiboux échangeaient d'un air grognon.


- Il faut que j'aille dans les wagons des Poufsouffles et toi des Gryffondor, cria Cédric pour se faire entendre parmi le boucan. On se retrouve à Poudlard Sel ! 


Laissant son frère partir tout droit, elle entra dans le train la boule au ventre.

Les premiers wagons étaient déjà pleins d'élèves. Certains, penchés aux fenêtres, bavardaient avec leurs parents pendant que d'autres se battaient pour une place assise. Sélène poussa son chariot le long du quai, à la recherche d'une place libre.

 

Elle se fraya un chemin dans la foule jusqu'au dernier wagon où elle trouva enfin un compartiment qui n'avait qu'un seul occupant, un homme profondément endormi, assis près de la fenêtre. Sélène s'immobilisa à l'entrée du compartiment. Cédric lui avait pourtant affirmé que d'habitude, le Poudlard Express était réservé aux élèves.

 

L'homme portait une robe de sorcier miteuse, rapiécée en plusieurs endroits. Il semblait malade et épuisé. Bien qu'il fût encore jeune, ses cheveux châtains étaient parsemés de mèches blanches.

 

Sélène posa d'abord silencieusement sa petite malle à l'intérieur du wagon, puis elle essaya de hisser sa valise sur le marchepied mais elle ne parvint qu'à la laisser tomber sur son pied.

 

—On peut t'aider ? demanda une fille d'environ son âge, aux cheveux bruns ébouriffés, touffus et aux yeux noisette.

 

 —Je veux bien, répondit Sélène, le souffle court.

 

—Hé, Ron et Harry, venez nous donner un coup de main.

 

Se frayant un passage parmi les derniers élèves, Sélène aperçu alors deux garçons de son âge débarquer dans la cabine. Sans l'observer davantage, ils aidèrent la jeune brune à hisser sa valise.

L'un était très grand, mince avec des cheveux roux flamme, le visage constellé de taches de rousseur et il avait de grands yeux verts. L'autre lui était étrangement familier. Il était mince, de taille moyenne, avec des cheveux d'un noir de jais en bataille. Des petites lunettes rondes entouraient ses grands yeux verts ou peut-être bleus. Et sur son front... une cicatrice ! 

 

Avec l'aide des trois nouveaux arrivant, Sélène parvint à s'installer avec sa valise dans un coin du compartiment libre.

 

—Merci, dit-elle en relevant d'un doigt une mèche de cheveux. 

 

La jeune fille s'installa à côté de l'homme endormit, l'autre adolescente prit place à côté d'elle et les deux garçons sur les sièges d'en face.



Le rouquin et le brun, la regardèrent bouche bée et Sélène se sentit rougir. Puis, à son grand soulagement, la jeune fille aux cheveux touffus prit la parole : 


- Tu es nouvelle ici ? Moi c'est Hermione Granger ! 


- Enchanté, Sélène Digorry ! 

 

-Digorry, répéta le rouquin ? 


Sélène le regarda sans comprendre et les taches de rousseur du rouquin virèrent aux rouges.


- Excuse-moi, Ronald Weasley, mais appelle moi Ron, rectifia-t-il sur un ton d'excuse.


- Et moi Harry Potter, dit l'autre garçon lui tendant une main amicale que Sélène prit en lui souriant.


Sélène fixa Harry pendant quelques instants puis, comme si elle s'était soudain rendu compte de ce qu'elle faisait, elle regarda à nouveau par la fenêtre avant de rediriger son regard vers le prénommer Ron qui la contempla avec des yeux ronds. Elle avait l'habitude qu'on l'observe avec curiosité, mais, chaque fois, elle en éprouvait un certain malaise.


- Je suis la sœur de Cédric, dit Sélène changeant de sujet, je ne sais pas si vous le connaissez ? 

 

- Oh oui bien sûr, assura Hermione qui sortait un livre à bouquiner. 

 

- Il est attrapeur dans l'équipe de Quidditche de Poufsouffle, expliqua Harry en observant l'homme assis à côté de Sélène.

 

- Ced ne m'avait pas dit que le Poudlard express transportait des passagers adultes, lança-t-elle tout en observant l'homme endormit.

 

— C'est qui, à votre avis ? murmura Ron, tandis qu'il refermait la porte coulissante du compartiment.

 

— Le professeur R. J. Lupin, chuchota aussitôt Hermione.

 

— Comment tu le sais ?

 

— C'est écrit sur sa valise...

 

Elle montra le filet à bagages dans lequel était rangée une vieille valise cabossée, entourée d'une longue ficelle soigneusement nouée. Sur un des coins de la valise était écrit « Professeur R. J. Lupin » avec des lettres qui commençaient à s'écailler.

 

 

— Je me demande ce qu'il enseigne, dit Ron, les sourcils froncés, en observant le visage livide du professeur Lupin.

 

— Ça me paraît évident, murmura Hermione. Le seul poste vacant, c'est la Défense contre les forces du Mal.

 

Sélène n'avait jamais eu de professeur dans cette matière et chacun d'eux, d'après Cédric n'était resté qu'une seule année. D'après la rumeur, c'était un poste maudit.

 

— J'espère au moins qu'il sera à la hauteur, dit Ron sans grande conviction. On a l'impression qu'il suffirait de lui jeter un sort pour qu'il rende le dernier soupir. 

 

- D'où est-ce que tu viens, questionna de nouveau Hermione à l'adresse de Sélène sans écouter ses camarades.

 

- De Beauxbatons, répondit celle-ci ce qui intrigua son interlocutrice. J'avais envie de changer et puis, Poudlard est très bien réputé alors...

 

- Oh ça oui, le coupa Ron les yeux pétillants d'excitation. 

 

- Tu t'y plairas, j'en suis sûr, assura Hermione, mais est-ce que tu connais déjà ta maison ? 

 

- Gryffondor, lui répondit Sélène avec fierté. 

 

Les visages des trois adolescents s'illuminèrent.

 

- Tu n'aurais pas mieux choisi, lui confia Harry. On est tous à Gryffondor ici mais qu'est-ce que c'est Beauxbatons, demanda-t-il timidement. 

 

- Tu viens d'une famille moldu n'est-ce pas, sonda Sélène avec gentillesse.

 

Harry hocha la tête gêné.

 

- L'académie de magie Beauxbâtons  est une école de sorcellerie française, expliqua Sélène en lui souriant. La directrice actuelle de Beauxbâtons est Madame Olympe Maxime. Beauxbâtons est similaire à l'école de sorcellerie Poudlard, enfin je crois d'après mon frère.

 

Harry, Ron et Hermione l'écoutait avec attention ce qui la rassura. Avoir trouvé 3 camarades de sa maison, assis avec elle dans le même wagon pour son premier jour d'école était une chance. De plus, Sélène sentait que les trois Gryffondor étaient d'une sympathie et d'une gentillesse peu ordinaire. 

 

- Bienvenue, s'écria Hermione apparemment ravie ! 

 

- Merci ! 

 

- Qu'est-ce que tu voulais nous dire Harry ? ajouta Ron en se tournant vers celui-ci.

 

Harry eut un regard rapide en direction de Sélène.

 

- Je peux sortir si... commença-t-elle se sentant de trop.

 

- Non, non reste, lui certifia Harry ce qui rassura la Diggory.

 

Harry leur résuma une discussion qu'il avait surprise entre Mr et Mrs Weasley, les parents de Ron et l'avertissement que Mr Weasley venait de lui donner. Lorsqu'il eut terminé, Ron paraissait abasourdi et Hermione avait les mains plaquées contre sa bouche en signe d'effarement. Quant à Sélène, elle ne savait pas trop quoi pensée venant à peine de les rencontrer.

 

 

— Sirius Black s'est évadé pour te tuer ? dit-elle enfin.

 

-Harry, cette fois, il faut vraiment que tu sois prudent, déclara Hermione d'un ton sévère. Ne cherche pas les ennuis...

 

— Je ne cherche aucun ennui, répliqua Harry, agacé. Généralement, ce sont les ennuis qui me trouvent.

 

— Il faudrait vraiment qu'il soit idiot pour aller chercher un cinglé qui veut le tuer, dit Ron d'une voix tremblante.

 

 

Sélène fut surpris de leur réaction: Black semblait leur faire beaucoup plus peur qu'à elle et Harry

 

— Personne ne sait comment il s'y est pris pour s'évader d'Azkaban, reprit Ron, mal à l'aise. Personne n'avait réussi à le faire jusqu'à maintenant. En plus, il était dans un quartier de haute sécurité.

 

— Ils vont bien finir par l'attraper, non ? dit Hermione d'un ton grave. Les Moldus aussi le recherchent.

 

— Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? dit soudain Ron.

 

On entendait en effet une sorte de sifflement métallique. Ils regardèrent autour d'eux.

 

— Ça vient de ta valise, Harry, dit Ron qui se leva et alla jeter un coup d'œil dans les bagages.

 

Un instant plus tard, il sortit de la valise de Harry le Scrutoscope de poche. L'objet tournait à toute vitesse dans sa paume en émettant une lumière brillante.

 

— C'est vraiment un Scrutoscope ? questionna Sélène d'un air intéressé en s'approchant pour mieux voir.

 

— Celui-là est plutôt bon marché, dit Ron. Il s'est mis à tourner sans raison quand je l'ai attaché à la patte d'Errol pour l'envoyer à Harry.

 

— Est-ce que tu avais de mauvaises intentions au moment où ça s'est passé ? demanda Hermione.

 

— Non ! Enfin... normalement, je n'avais pas le droit d'utiliser Errol... Il ne supporte plus les longs voyages... Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre pour envoyer son cadeau à Harry ?

 

— Remets-le dans la valise, conseilla Harry, alors que le Scrutoscope sifflait de plus en plus fort. Sinon, ça va finir par le réveiller.

 

Il fit un signe de tête en direction du professeur Lupin et Ron remit l'objet dans la valise, entre deux chaussettes qui étouffèrent le son.

 

— On le fera examiner quand on ira à Pré-au-lard, suggéra Ron en se rasseyant. Fred et George m'ont dit qu'ils vendent ce genre de trucs chez Derviche et Bang, le magasin d'objets magiques.

 

— Qu'est-ce que tu sais sur Pré-au-lard ? demanda Sélène avec avidité. J'ai lu que c'est le seul village d'Angleterre où il n'y a pas un seul Moldu...

 

— Oui, je crois que c'est vrai, répondit Ron d'un ton dégagé, mais ce n'est pas pour ça que je veux y aller. Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'aller faire un tour chez Honeydukes !

 

 

— Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Hermione.

 

— Une confiserie, répondit Ron avec un regard rêveur. Il paraît qu'ils ont absolument tout... Des Gnomes au poivre, qui te font souffler de la fumée quand tu les manges, et d'énormes Chocoballes pleines de mousse à la fraise et aussi des plumes en sucre qu'on peut sucer en classe en faisant semblant de réfléchir...

 

L'estomac de Sélène se mit à sortir les couverts, imaginant des tas de confiserie à ne plus en finir.

 

— Mais Pré-au-lard est un endroit passionnant, non ? insista Hermione. Dans Les Sites historiques de la sorcellerie, on dit que l'auberge du village a servi de quartier général à l'époque de la révolte des Gobelins en 1612 et la « Cabane hurlante » est une des plus impressionnantes maisons hantées du pays.

 

— Il y a aussi de grosses boules de sorbet qui permettent de s'élever à quelques centimètres au-dessus du sol quand on les lèche, poursuivit Ron qui n'avait pas écouté un mot de ce qu'avait dit Hermione. Celle-ci se tourna vers Harry et Sélène.— Ça va être bien de sortir un peu de l'école pour visiter Pré-au-lard.

 

— Sûrement, soupira Harry. Vous me raconterez quand vous en reviendrez.

 

— Qu'est-ce que tu veux dire ? s'étonna Ron.

 

— Moi, je ne pourrai pas y aller. Les Dursley n'ont pas signé mon autorisation et Fudge a également refusé de le faire.

 

Ron sembla horrifié.

 

— Tu n'auras pas le droit de sortir ? C'est impossible... McGonagall ou quelqu'un te donnera bien la permission...

 

Harry eut un rire amer. D'après Cédric, le professeur McGonagall, la directrice de la maison de Gryffondor, était particulièrement stricte.

 

— Ou alors, on demandera à Fred et George, ils connaissent tous les passages secrets qui permettent de sortir du château...

 

— Ron ! s'indigna Hermione. Je ne crois pas qu'il serait très prudent pour Harry de sortir clandestinement du château avec Black à ses trousses.

 

 

— C'est sûrement ce que me répondra McGonagall quand je lui demanderai la permission, marmonna sombrement Harry.

 

— Mais si on est avec lui, dit Ron à Hermione d'un ton enjoué, Black n'osera jamais...

 

— Ne raconte pas de bêtises, répliqua sèchement Hermione. Black a déjà assassiné tout un tas de gens au milieu d'une rue pleine de monde, alors il ne se gênera sûrement pas pour attaquer Harry simplement parce que nous serons là. Tout en parlant, elle tripotait la fermeture du panier dans lequel elle avait transporté Pattenrond.

 

— Ne laisse pas sortir ce truc-là ! protesta Ron.

 

Mais il était trop tard. Le chat se glissa hors du panier, s'étira, bâilla et sauta sur les genoux de Sélène pour venir ronronner.

 

La poche de Ron se mit à trembler et un rat gris en sortit.

 

— Comme il est beau, s'émerveilla Sélène en caressant le poile roux du chat.

 

Hermione semblait ravie et le faisait bien comprendre à Ron ce qui énerva le rouquin encore plus.

 

 Le Weasley s'apprêtait à lui répondre lorsqu'ils entendirent le professeur Lupin bouger. Tous les quatre l'observèrent avec inquiétude, mais il se contenta de tourner la tête, la bouche légèrement entrouverte, sans se réveiller.


Le Poudlard Express poursuivait son chemin vers le nord et le paysage, au-dehors, devenait plus sauvage, plus sombre aussi à cause des nuages qui s'amoncelaient. D'autres élèves passaient et repassaient devant leur compartiment au gré de leurs déambulations dans le couloir. Sélène expliquait la vie à BeauxBatons à ses trois nouveaux camarades qui semblait très intéresser pour son plus grand plaisir.

 

A une heure, une petite sorcière replète apparut, poussant un chariot rempli de boissons et de nourriture.

 

— Vous ne croyez pas qu'on devrait le réveiller ? suggéra Sélène en montrant le professeur Lupin d'un signe de tête. Ça lui ferait peut-être du bien de manger quelque chose.

 

Hermione s'approcha de lui avec précaution.

 

— Heu... Professeur ? dit-elle. Excusez-moi, professeur ?

 

Il ne bougea pas.

 

— Ne t'en fais pas, ma chérie, dit la sorcière qui tendait à Sélène un gros paquet de gâteaux. S'il a faim quand il se réveillera, je serai en tête du train, avec le machiniste.

 

— J'imagine qu'il est simplement endormi, dit Ron à voix basse lorsque la sorcière eut refermé la porte du compartiment. J'espère qu'il n'est pas mort ?

 

— Non, non, il respire, murmura Hermione en prenant le gâteau que Sélène lui donnait.

 

Sa compagnie n'était peut-être pas passionnante, mais la présence du professeur Lupin dans leur compartiment avait ses avantages. Vers le milieu de l'après-midi, alors que la pluie commençait à tomber, brouillant le paysage de collines que le train traversait, ils entendirent à nouveau des bruits de pas dans le couloir et les trois garçons se montrèrent

à la porte: un garçon du nom Drago Malefoy, d'après Hermione qui lui avait chuchoté à l'oreille son nom à la minute où elle l'aperçut.

Celui-ci avait des cheveux d'un blond presque blanc, un teint très pâle, les yeux gris métallisé et un nez en pointe. Il était encadré de deux autres garçons. Tous deux étaient massifs et musculeux. Crabbe, le plus grand des deux, avait une coupe au bol et un cou très épais. Goyle portait les cheveux raides et courts et ses longs bras lui donnaient une silhouette de gorille.


— Tiens, regardez qui voilà, lança Malefoy d'une voix traînante en ouvrant la porte du compartiment. Potter et son poteau. Crabbe et Goyle s'esclaffèrent avec un rire de troll.


Sélène était de plus en plus déconcertée.


— Alors, Weasley, j'ai entendu dire que ton père avait enfin réussi à se procurer un peu d'or, cet été, dit Malefoy. J'espère que ta mère n'est pas morte sous le choc ?


Ron se leva si brusquement qu'il fit tomber par terre le panier de Pattenrond. Le professeur Lupin émit un grognement. Sélène qui éprouvait de plus en plus d'antipathie était affligé par les paroles du blondinet.


— Qui c'est ? demanda Malefoy en reculant machinalement d'un pas à la vue du professeur.


— Un nouveau prof, dit Harry qui s'était levé à son tour au cas où il aurait fallu retenir Ron. Qu'est-ce que tu disais, Malefoy ?


- Je parlais d'elle, renchérit celui-ci ses yeux pâles rivés sur Sélène.


- Une nouvelle Gryffondor marmonna Sélène, incapable de trouver une réponse plus pertinente.


— Venez, marmonna-t-il à Crabbe et à Goyle d'un ton hargneux. Et tous trois s'éloignèrent dans le couloir. Harry et Ron se rassirent.


- Malefoy, appartient à la maison de Serpentard, expliqua Hermione. Il joue comme Attrapeur dans l'équipe de Quidditch, le même poste qu'occupe Harry dans l'équipe des Gryffondor. Crabbe et Goyle ne semblent avoir d'autre utilité dans la vie que d'obéir à Malefoy, ajouta-t-elle ironiquement.


— Cette année, je suis décidé à ne pas me laisser faire par Malefoy, dit Ron avec colère. Et je ne plaisante pas. Si jamais il fait encore une remarque sur ma famille, je lui casse la tête...

Ron fit mine de donner un violent coup de poing.


— Ron ! chuchota Hermione en montrant le professeur Lupin. Fais attention...


Mais le professeur était toujours profondément endormi.


La pluie s'était intensifiée, recouvrant les fenêtres d'une surface grise et luisante qui s'obscurcissait peu à peu à mesure que la nuit tombait tandis que des lanternes s'allumaient dans le couloir et au-dessus des filets à bagages. Le train grinçait dans un bruit de ferraille, la pluie martelait les fenêtres, le vent sifflait, mais le professeur Lupin continuait de dormir.


— On doit être presque arrivés, dit Ron en se penchant vers la fenêtre pour essayer de voir quelque chose à travers la vitre devenue complètement noire.


À peine avait-il fini de parler que le train commença à ralentir.


— Parfait, dit Ron qui se leva pour jeter un coup d'oeil au-dehors en contournant soigneusement le professeur Lupin. Je meurs de faim. Vivement le festin !


— Ça m'étonnerait qu'on y soit déjà, objecta Hermione en regardant sa montre.

 

— C'est normal qu'il s'arrête, questionna Sélène de plus en plus intrigué.

 

Le train continuait de ralentir. A mesure que le bruit des pistons s'estompait, on entendait plus distinctement la pluie et le vent se déchaîner contre les vitres.

 

Harry, qui était le plus près de la porte, se leva pour aller regarder dans le couloir. Sélène l'accompagna.

 

Tout au long du wagon, des têtes sortaient des compartiments pour regarder ce qui se passait.

 

Le train s'arrêta brusquement et des chocs lointains indiquèrent que des bagages étaient tombés de leurs filets. Puis toutes les lampes s'éteignirent d'un coup et le convoi fut plongé dans une totale obscurité.

 

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda la voix de Ron derrière Sélène.

 

— Ouille ! s'exclama Hermione. Ron, tu m'as marché sur le pied.

 

Harry et Sélène retournèrent s'asseoir à tâtons.

 

— Tu crois que le train est en panne ?

 

— Je n'en sais rien...


Il y eut une sorte de couinement et Sélène distingua la silhouette sombre de Ron qui essuyait la fenêtre du plat de la main pour essayer de voir au-dehors.

 

— Il y a du mouvement, commenta Ron. On dirait que des gens montent dans le train. La porte du compartiment s'ouvrit soudain et quelqu'un tomba lourdement sur les genoux de Sélène.

 

— Désolé, dit Hermione étaler sur Sélène.

 

-Vous savez ce qui se passe ? Ouille ! Pardon...

 

— Aucune idée ! Assieds-toi, dit la voix de Ron

 

— Je vais aller voir le machiniste pour lui demander ce qui arrive, s'exclama Hermione.

 

Sélène sentit qu'elle passait devant elle, puis elle entendit le bruit de la porte suivi d'un cri de

douleur.

 

 

— Hermione ?

 

— Qu'est-ce que tu fais ?

 

— Je n'arrive pas à ouvrir la porte.

 

— Entre et assieds-toi.

 

— Pas ici ! dit précipitamment Harry. Je suis là !

 

— Silence ! lança soudain une voix rauque.

 

Le professeur Lupin semblait enfin s'être réveillé. Sélène l'entendait bouger dans son coin. Tout le monde se tut.

 

Il y eut un faible craquement et une lueur tremblante éclaira le compartiment. Le professeur Lupin tenait au creux de sa main une poignée de flammes qui illuminaient son visage gris et fatigué. Il avait les yeux vifs, cependant, et un regard en alerte.

 

— Restez où vous êtes, dit-il de sa voix rauque.

 

Il se leva lentement en tenant les flammes devant lui. Mais la porte du compartiment s'ouvrit avant que le professeur ait eu le temps de l'atteindre.


Debout dans l'encadrement, éclairée par les flammes vacillantes, se dressait une haute silhouette enveloppée d'une cape, le visage entièrement dissimulé par une cagoule. Le nouveau venu était si grand qu'il touchait presque le plafond. Sélène baissa les yeux et ce qu'elle vit lui retourna l'estomac. Une main dépassait de la cape, une main luisante, grisâtre, visqueuse et couverte de croûtes, comme si elle s'était putréfiée dans l'eau...

 

Elle ne la vit que pendant une fraction de seconde. Comme si la créature avait senti le regard de Sélène, la main disparut dans les plis de l'étoffe noire.

 

Alors, l'être dissimulé sous la cagoule prit une longue et lente inspiration qui produisit une sorte de râle. On aurait dit qu'il essayait d'aspirer autre chose que de l'air.

 

Un froid intense envahit le compartiment. Sélène sentit son propre souffle se figer dans sa poitrine. Le froid lui traversait la peau et se répandait dans tout son corps. Un crépitement semblable à une chute d'eau retentit dans ses oreilles. Elle avait l'impression qu'on la tirait par les pieds à mesure que le grondement de l'eau s'intensifiait...

Alors, venus de très loin, elle entendit de terribles hurlements, des cris terrifiés, implorants. Son premier mouvement fut de se porter au secours de la personne qui hurlait ainsi, mais lorsqu'elle essaya de bouger, elle s'aperçut qu'elle était paralysé... Un brouillard blanc, épais, l'enveloppait, s'insinuait en elle...


— Sélène ! Ça va ?


Quelqu'un lui donnait des petites tapes sur le visage.


— Que... Quoi ? Sélène ouvrit les yeux.


Il y avait des lanternes au-dessus d'elle et le plancher vibrait: le Poudlard Express était reparti et les lumières s'étaient rallumées.


Apparemment, elle était tombé par terre après avoir glissé de son siège. Ron et Hermione étaient agenouillés à côté d'elle.

Le professeur Lupin la regardait et Sélène vit Harry qui était dans un sacré état endormit sur le siège d'en face.


Sélène se sentait mal. Elle avait l'impression que quelqu'un s'amusait à lui donner des coups de marteau dans la tête.

Lorsqu'elle leva la main pour s'aider des sièges, quelque chose de froid lui coula sur le front. Hermione lui donna un mouchoir et quand elle finit d'essuyer les dégâts, elle remarque que son tissu était immaculé de sang.


Ron et Hermione la hissèrent sur son siège.


— Comment tu te sens ? demanda Ron d'une voix anxieuse.

 

— Ça va, répondit Sélène en jetant un coup d'œil vers la porte.


La créature à la cagoule avait disparu.


— Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est cette... cette chose ? Et Harry ?


Celui-ci semblait se émerger au même moment et aider de ses camarades ils le hissèrent contre le siège.


Sélène regarda autour d'elle. Le compartiment était brillamment éclairé, à présent.

Harry, Hermione et Ron étaient très pâles.


— J'ai entendu crier...


Un craquement soudain les fit sursauter.


Le professeur Lupin était en train de casser en plusieurs morceaux une énorme tablette de chocolat.


— Tenez, dit-il à Harry et Sélène en leur tendant les plus gros morceaux. Mangez ça, vous vous sentirez mieux.


Sélène prit le chocolat mais ne le mangea pas.


— Qu'est-ce que c'était que cette chose ? demanda-t-elle au professeur.


— Un Détraqueur, répondit Lupin qui distribuait son chocolat aux autres. C'était l'un des Détraqueurs d'Azkaban.


Tout le monde le regarda. Le professeur Lupin froissa le papier qui enveloppait le chocolat et le mit dans sa poche.


— Mangez, répéta-t-il. Ça vous fera du bien. Excusez-moi, il faut que j'aille dire quelque chose au machiniste...


Il passa devant Sélène et disparut dans le couloir.


— Tu es sûr que ça va, Harry ? demanda Sélène en le regardant angoissé.


- Et toi, lui répondit Harry regarda le front de Sélène avec effrois. Je ne comprends toujours pas... Qu'est-ce qui s'est passé ?


Il essuya la sueur sur son front.


— Cette... cette chose... le Détraqueur... est resté là et a regardé partout, enfin j'imagine qu'il regardait puisqu'on ne voyait pas du tout son visage, et toi... toi, tu...


- J'ai cru que tu avais une attaque, ou je ne sais quoi, dit Ron qui avait l'air effrayé. Tu es devenu tout raide et puis tu as glissé par terre et tu as commencé à avoir des spasmes...


- Quant à toi, poursuivit Hermione en s'adressant à Sélène, quand Harry est tombé par terre il t'a bousculé et un des angles de la valise de Ron t'es tombé sur le crâne et...


- Je suis tombé sur Harry, continua Sélène imaginant la scène dans sa tête.


— À ce moment-là, le professeur Lupin vous a enjambé, il s'est avancé vers le Détraqueur et il a sorti sa baguette magique, reprit Hermione. Et puis, il lui a dit: « personne dans ce compartiment ne cache Sirius Black sous sa cape. Allez-vous-en. » Mais le Détraqueur n'a pas bougé, alors Lupin a marmonné quelque chose, un truc argenté et sorti de sa baguette et le Détraqueur ontfait volte-face et il est parti comme s'il glissait sur des patins...

 

— C'était horrible, dit Ron d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire. Tu as senti ce froid quand il est entré ?


— J'ai eu une sensation bizarre, se rappela Sélène en remuant les épaules, mal à l'aise. Comme si j'allais perdre à tout jamais l'envie de rire...


— Je suis vraiment désolé Sélène, dit Harry, apparemment très gêné. Je te suis tombé dessus et si tu as ça...


Il pointa son index sur le sang presque sec sur le crâne de Sélène.


- Ce n'est en aucun cas ta faute, la rassura-t-elle.


Sélène se sentait faible et fébrile, comme si elle sortait d'une mauvaise grippe. 


Le professeur Lupin revint dans le compartiment. Il s'arrêta un instant devant la porte, regarda autour de lui, puis dit avec un faible sourire:


— Rassurez-vous, je n'ai pas empoisonné le chocolat.


Sélène croqua dans son morceau de chocolat pour ne pas le vexer. 


— Nous arriverons à Poudlard dans dix minutes, annonça le professeur Lupin. Ça va, vous deux ?


— Ça va très bien, murmura Sélène un peu gêné.


- Je vais vous arranger ça, garantis le Professeur Lupin sûr de lui.


Il ouvrit sa mâle pour se placer à quelques centimètres du visage de Sélène qui se sentait étrangement rougir par la proximité avec cet individu. Celui-ci prit une petite fiole et renversant le liquide sur sa paume de main, il l'étala sur la blessure. À sa grande surprise, elle éprouva alors une sensation de chaleur qui se répandit dans tout son corps.

 

- Et voilà, s'exclama le professeur Lupin apparemment fier de son travail


- Merci, dit Sélène bluffer.


Ils ne parlèrent pas beaucoup pendant la fin du voyage. Au bout d'un long moment, le train s'arrêta enfin à la gare de Pré-au lard et les élèves se précipitèrent sur le quai dans une grande cohue. Les hiboux hululaient et les chats miaulaient. Sur le quai minuscule, il faisait un froid glacial et un rideau de pluie fine et froide tombait sans relâche.


— Les premières année, par ici, lancèrent une voix rauque.


Sélène se tourna vers une gigantesque silhouette qui se tenait à l'autre bout du quai et faisait signe aux nouveaux élèves apeurés de le suivre pour la traditionnelle traversée du lac.



- Il se nomme Hagrid, chuchota Hermione à l'oreille de Sélène

 

Harry, Ron et Hermione lui firent de grands signes de la main, mais la foule était trop compacte pour qu'ils puissent s'approcher de lui.


Sélène, Harry, Ron et Hermione suivirent les autres sur un chemin boueux où une centaine de diligences attendaient les élèves. Les diligences devaient être tirées par des chevaux invisibles, pensa Sélène, car lorsque les élèves y montaient et refermaient la portière, elles se mettaient aussitôt en marche, cahotant le long du chemin en une longue procession.


Une vague odeur de paille et de moisi flottait à l'intérieur des diligences. Sélène se sentait mieux depuis qu'il avait mangé le chocolat et que le professeur Lupin lui avait guéri sa blessure, mais elle était toujours faible. Cependant, ce n'était rien comparer à Harry qui restait toujours aussi pale.


Ron et Hermione ne cessaient de nous lancer des regards de côté, comme s'ils avaient peur qu'on s'évanouissent à nouveau. Lorsque la diligence s'approcha en bringuebalant du magnifique portail en fer forgé, flanqué de colonnes de pierre surmontées de sangliers ailés, Sélène vit de hautes silhouettes, masquées par des cagoules, de deux autres Détraqueurs qui montaient la garde de chaque côté.

Une vague glacée et nauséeuse faillit l'engloutir à nouveau. Elle s'appuya contre le dossier de la banquette défoncée et ferma les yeux en attendant qu'ils aient franchi le portail. La diligence prit ensuite de la vitesse le long de l'allée en pente douce qui menait au château. Hermione, penchée à la minuscule fenêtre de la portière, contemplait les innombrables tours et tourelles qui se rapprochaient.


Enfin, la diligence s'arrêta en oscillant sur ses roues et Hermione descendit, suivie de Ron et d'Harry.


Lorsque Sélène sortit à son tour, une voix traînante et enjouée résonna à ses oreilles.


— Alors, il paraît que tu es tombé dans les pommes, Potter .


Malefoy écarta Hermione d'un coup de coude pour barrer le chemin à Harry sur les marches de l'escalier de pierre. Avant que Sélène est pue ouvrir sa bouche une autre voix retentit


— Qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda alors une voix douce.


Le professeur Lupin venait de descendre d'une autre diligence. Malefoy se tourna vers lui, contemplant d'un air insolent sa robe rapiécée et sa vieille valise.


— Eh rien, rien... heu... professeur, répondit-il d'un ton légèrement sarcastique.


Puis il adressa un sourire goguenard à Crabbe et à Goyle et monta l'escalier en leur faisant signe de le suivre.

Poussés par Hermione, Sélène, Ron et Harry se joignirent à la foule qui monta les marches, franchit la gigantesque porte de chêne et s'engouffra dans l'immense hall d'entrée éclairé par des torches enflammées. Là, un magnifique escalier de marbre donnait accès aux étages, A droite, une porte ouvrait sur la Grande Salle où Sélène suivit les autres élèves.


Le hall d'entrée du château était si grand qu'on aurait pu y tenir tout entière et le plafond si haut qu'on n'arrivait pas à l'apercevoir. Des torches enflammées étaient fixées aux murs de pierre, comme à Gringotts, et un somptueux escalier de marbre permettait de monter dans les étages. 


- C'est magnifique, dit Sélène les yeux pétillants.


- Et encore ce n'est pas le plus beau, déclara Hermione en poussant les portes de la Grande Salle. 


Sélène éprouvait une sensation bizarre, comme si ses jambes s'étaient soudain changées en plomb. L'endroit était étrange et magnifique. Des milliers de chandelles suspendues dans les airs éclairaient quatre longues tables autour desquelles les autres étudiants étaient déjà assis, devant des assiettes et des gobelets d'or. Au bout de la salle, les professeurs avaient pris place autour d'une autre table.


Dans la clarté incertaine des chandelles, les visages les observaient telles des lanternes aux lueurs pâles. Dispersés parmi les étudiants, les fantômes brillaient comme des panaches de brume argentée. Sélène leva la tête vers un plafond d'un noir de velours, parsemé d'étoiles.


À peine avait-elle eu le temps de jeter un coup d'œil au plafond magique, sombre et nuageux, qu'une voix appela :


— Potter ! Diggory ! Je voudrais vous voir, tous les deux !


Surpris, Sélène et Harry se retournèrent.



Une grande sorcière aux cheveux noirs, vêtue d'une longue robe verte émeraude se tenait dans l'encadrement. Elle avait le visage sévère des gens qu'il vaut mieux éviter de contrarier, pensa aussitôt la jeune Diggory.


- C'est le professeur McGonagall, dit aussitôt Harry tout bas à l'adresse de Sélène, c'est elle qui assure les cours de Métamorphose et occupe également la fonction de directrice de la maison des Gryffondor.


Celle-ci leur faisait signe de la rejoindre. Avec une certaine appréhension, Sélène se fraya un chemin dans la foule. 


— Inutile d'avoir l'air si inquiet, je voulais simplement vous parler dans mon bureau, leur dit-elle. Vous pouvez rester ici, Weasley et Granger, je n'ai pas besoin de vous.


Ron et Hermione regardèrent le professeur McGonagall s'éloigner de la foule bruyante en compagnie de Sélène et Harry.

Ceux-ci la suivirent dans le hall d'entrée, puis dans l'escalier de marbre et le long d'un couloir. Lorsqu'ils furent arrivés dans son bureau, une petite pièce avec un grand feu de cheminée, le professeur McGonagall fit signe à Sélène et à Harry de s'asseoir avant de s'installer elle-même derrière sa table.


— Le professeur Lupin m'a envoyé un courrier par hibou spécial pour m'informer que vous avez eu un malaise dans le train, Potter, dit-elle d'emblée. Quant à vous mademoiselle Diggory, son regard se posa sur Sélène. Je voulais m'assurer que n'ayez rien non plus et je voulais également vous souhaitez la bienvenue dans notre prestigieuse maison Gryffondor en personne. 


Le professeur McGonnagall eut une lueur d'espoir dans les yeux et avant que Sélène ait eu le temps de répondre, quelqu'un frappa discrètement à la porte et une petite femme portant des vêtements d'infirmière, surgit dans la pièce.


- Vous pouvez disposer ma chère, dit le professeur de métamorphose en lui souriant chaleureusement. On fera plus ample connaissance au cours de cette année. 


Elle ressortit dans le couloir entra de nouveau dans la Grande salle où les élèves étaient rassemblés pour le festin de début d'année. Un véritable océan de chapeaux noirs et pointus s'étendait devant elle. Les élèves, répartis selon leur maison, étaient assis à de longues tables, le visage illuminé par la clarté de milliers de chandelles qui flottaient dans les airs. Un minuscule sorcier à la tignasse blanche, emportait un vieux chapeau et un tabouret hors de la salle. Sélène aperçu Hermione qui faisait de grands signes à son attention. Mais avant qu'elle est pue la rejoindre elle vit Cédric se précipiter vers elle et l'enlaçant si fort qu'elle crut que ses yeux allaient sortir de leurs orbites. 


- J'ai appris ce qui t'était arrivé dans le train, dit-il essouffler et inspectant sa sœur de tous les côtés.


- Je n'ai rien, grogna celle-ci en retirant les mains de son frère de son visage gêner.


- Heureusement, gronda celui-ci. 


Cédric regarda sa sœur pendant un moment et puis contre toute attente il explosa de rire. 


Sélène aurait bien aimé lui mettre une tape sur la tête mais beaucoup d'élèves semblaient les observer alors elle se ravisa. 


- Qui a-t-il de si drôle, se fâcha-t-elle lançant des regards meurtriers à Cédric.


- Oh... c'est juste que... 


- Que..., s'impatienta-t-elle


- Bienvenue à Poudlard ! 



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