Au-delà du voile

Chapitre 2 : Chapitre 2 : De l’autre côté

1083 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/05/2018 22:55

La tête de Sirius heurta violemment le sol dur et froid. La douleur le ranima, le sortilège de sa cousine avait été dissipé. Il se releva, en reprenant lentement ses esprits.

Tout était très sombre, la salle dans laquelle il se trouvait était plongée dans la pénombre.

Il tâta sa poche, espérant y trouver sa baguette, mais elle était vide.

Il ferma les yeux, il avait l’impression de réfléchir au ralenti, comme s’il venait de se prendre un coup sur la tête, ou de se réveiller après avoir trop bu. Il rouvrit les yeux, tout était flou.

Il se concentra, essayant de comprendre comment il était arrivé dans cet endroit.

Les secondes passèrent, durant lesquelles les yeux de Sirius s’adaptaient à l’obscurité, puis enfin, il distingua l’arcade, protégée par un voile.

En un éclair, tout lui revint. Le sortilège de Bellatrix, la longue chute à travers l’arche...

« À travers l’arche », les mots raisonnèrent dans son esprit, il avait traversé le Voile, cela voulait-il dire qu’il était... mort ?

Il fit un pas en avant et son pied buta contre un objet cylindrique. Sirius se pencha pour le ramasser, et constata avec soulagement qu’il s’agissait de sa baguette, elle avait dû tomber à travers l’arche en même temps que lui.

Était-ce comme ça que ça fonctionnait ? Pouvait-on envoyer des objets dans le monde des morts ?

Il observa la salle dans laquelle il se trouvait, c’était la réplique identique de celle dans laquelle il avait combattu les Mangemorts quelques minutes plutôt, seulement, celle-ci semblait bien plus ancienne, et la végétation l’avait envahi, des touffes d’herbes sortaient du sol, et des plantes grimpaient sur les murs.

Au fond de la salle se trouvait une petite porte rouge, verrouillée par un cadenas de fer. Sirius s’en approcha et essaya de détruire la chaîne. Elle était tellement rouillée qu’elle céda dès sa deuxième tentative.

Derrière la porte se trouvait un escalier de briques qui descendait, les marches semblaient ne s’arrêter nulle part, descendre à l’infini.

Un hurlement, déchirant et froid se fit entendre depuis les profondeurs, un cri qui ne semblait appartenir à aucun animal sauvage connu tant il était glaçant et terrifiant.

Sirius recula et ferma la porte précipitamment.

Des rugissements continuaient de se faire entendre en bas de l’escalier.

Sirius tendit l’oreille, était-ce juste son imagination, ou les grognements semblaient se rapprocher ?

Il fit les cent pas dans la salle circulaire à la recherche d’une autre issue ou d’un endroit où il pourrait se cacher de cette... chose qu’il venait d’entendre.

Après plusieurs minutes passées à déraciner des plantes mortes, il remarqua derrière un buisson, une petite porte en fer, qui était extrêmement rouillé. Elle semblait ne pas avoir été ouverte depuis plusieurs siècles. Sirius la poussa, et la porte s’effondra révélant un long couloir, lui aussi plongé dans l’obscurité.

Sirius entra dans le couloir et se mit à marcher en priant pour que la créature qu’il venait d’entendre ne surgisse pas devant lui.

En marchant, il se rendit compte que le couloir était exactement le même que celui du département des mystères qu’il avait parcouru quelques minutes plus tôt, où était-ce quelques heures ? Cet endroit lui avait fait perdre la notion du temps.

Sirius réfléchit, s’il se trouvait en effet dans le département des mystères, alors il ne tarderait pas à arriver au niveau de la Sortie.

Comme pour confirmer ses dires, il arriva devant une porte noire et lisse. Dessus, le mot « Hall », tracés avec de fines rayures, semblait avoir été écrit grâce à une épingle, tel un graffiti.

Sirius se retourna et vérifia qu’il était seul. Le tunnel était parfaitement vide. Un peu rassuré, il posa les deux mains sur la porte qui s’ouvrit sans effort.

Il s’attendait à pénétrer dans la Salle des douze Portes, mais la pièce dans laquelle il venait d’entrer était bien plus large et plus haute. De lourds piliers d’un noir de geais soutenaient un plafond gris qui formait de magnifiques arches. Le sol était nappé de brume blanche et épaisse qui donnait l’impression de marcher sur un nuage.

Sirius promena son regard sur la salle. À chaque extrémité se trouvait une porte, l’une d’entre elles était en bois sombre et une lumière vive sortait de l’encadrement, l’autre laissait échapper de la fumée grise qui formait des spirales dans les airs.

Dessus, un autre mot était écrit en rayure.

« Limbes » déchiffra Sirius à voix haute.

Un bruit de porte qui claque résonna, et Sirius sursauta, il se retourna précipitamment et remarqua que la porte par laquelle il était arrivé avait disparu, remplacé par un mur de brique noir.

Le cœur de Sirius s’accéléra, il posa ses mains contre le mur et poussa, sans succès.

Il essaya de rouvrir le passage avec sa baguette, mais le sortilège d’explosion qu’il avait lancé ricocha sur le mur, et rebondit dans le hall avant d’éclater dans un bruit retentissant.

Des bruits de sabot résonnèrent derrière lui, comme si un cheval galopait dans sa direction. Une forme argentée qui étincelait d’une vive lumière traversa l’un des murs et se posa devant lui.

« C’est un cerf », constata-t-il en remarquant les cornes de l’animal, « Un Patronus en forme de cerf »

Le cervidé projetait une lumière si vive qu’il aveuglait à moitié Sirius.

- Harry ? questionna-t-il, est-ce que c’est toi ?

Soudainement, la lumière devint encore plus vive ce qui força Sirius à fermer les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il se trouvait en face d’un véritable cerf au pelage brun tacheté de blanc, comme si le Patronus s’était transformé en Animal.

Pendant une longue seconde, Sirius observa l’animal, sans respirer.

Non, ce n’était pas un animal, loin de là.

Sirius resta silencieux, ébahit tandis que le cerf se transformait en un homme grand et mince, avec des yeux noisette et des cheveux noirs ébouriffés.

– James ? murmura Sirius.

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