Au-delà du voile

Ulick aperçu les rues encombrées de Moldus, et se mit à grogner.

– nous allons devoir rentrer à pied ! Il consulta sa montre à gousset puis se mit à marcher en tenant son balai à la main.

Alden ne répondit pas, il avait d’autres problèmes en tête.

– Il faut la détruire, s’exclama-t-il finalement après quelques minutes de marche dans les allées de Londres.

Comme il s’y attendait, son ami n’était pas du même avis, son visage devint rouge et il se retourna vers Alden.

– Pas question, répondit-il, nous devons la conserver afin de l’étudier !

– Tu as dit toi-même que de l’autre côté se trouvait le Diable !

Ulick serra les dents.

– Justement, répondit-il dans un murmure comme s’il avait peur qu’un démon l’écoute, si nous cassons la porte des enfers, le Diable sera furieux !

Alden soupira, il ne comprenait pas le point de vue de son ami, mais il le connaissait depuis assez longtemps pour savoir que celui-ci ne changerait pas d’opinion.

Sous une pluie battante, ils arrivèrent devant une porte de chêne, portant les inscriptions « Quartier du Maggenmagot ».

Ulick pointa sa baguette sur la porte, qui s’ouvrit dans un grincement.

Les deux sorciers pénétrèrent dans un long hall luxueux, et se dirigèrent vers le fond de la salle, où des escaliers conduisaient à l’étage.

Ils venaient de traverser la moitié de la pièce lorsqu’une voix féminine les appela.

– Monsieur Gamp ! Le président du Maggenmagot allemand vient d’arriver par poudre de cheminette, il souhaite vous parler, par ailleurs...

– Dites-lui de revenir demain ! Coupa Ulick d’un ton bourru sans même se retourner, avant de monter le long escalier de pierre.

Alden lança un regard d’excuse à la jeune femme.

Celle-ci soupira.

– Et bien je suppose que je vais devoir expliquer au président allemand pourquoi il ne peut pas rencontrer Ulick, s’exclama-t-elle d’un ton mi-amusé, mi-irrité.

Elle se retourna et franchit l’encadrure de la porte.

-Emily ? L’interpella Alden, le corps de Clifford a-t-il été rapatrié ? 

– Ah oui ! répondit-elle, salle 42, nous allons procéder à une autopsie demain.

Alden la remercia d’un signe de tête, puis se dirigea vers la salle, un peu effrayé de ce qu’il l’y attendait.

Il monta le grand escalier, passa devant le bureau de Ulick et s’arrêta devant la porte blanche qui menait à la salle 42.

Il contempla la poignée sans savoir s’il devait l’ouvrir, puis après quelques instants il se décida et entra dans la pièce.

Ce fut pire que tout ce qu’il avait imaginé. Le cadavre de son ancien ami était allongé sur un hôtel fait de pierre taillée au centre de la salle.

Ses yeux grands ouverts et son visage meurtri reflétaient une pure terreur, ses bras nus étaient déchiquetés par de longues griffures et sa baguette, poser contre l’hôtel était brisé en deux. Sa peau était si blanche qu’elle semblait avoir été vidée de tout sang.

Alden recula et sortit de la salle. Il savait maintenant, il en avait la certitude, l’arche devait être détruite coûte que coûte, et le plus rapidement possible.

Avec une froide résolution, il referma la salle morbide et se dirigea vers son office. Son bureau était jonché de papier, des livres ouverts traînaient sur le sol, et des objets divers remplissaient des étagères.

Il contempla les feuilles de papier d’un œil noir. Il avait passé 8 ans de sa vie à récolter des informations, à rassembler des documents. Ce soir, il n’en resterait plus rien.

Il sortit sa baguette, et ferma la porte d’un geste rapide, puis les livres et papiers se mirent à voler tout autour de la pièce pour se rassembler et former un tas sur le sol.

Alden pointa sa baguette, le bras légèrement tremblant.

– Incendio ! murmura-t-il avec regret.