Au-delà du voile

Chapitre 7 : Chapitre 7 : Le livre de la magie noire

1084 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/05/2018 18:15

Alden contempla le sinistre bûcher d’un œil noir. Une fumée noire s’élevait de la pile de livre et de papier. Les documents rassemblés en presque une décennie étaient un par un réduit en cendres.

Il n’attendit pas que les flammes aient fini de consumer son précieux travail. Il ouvrit sa fenêtre qui donnait une vue sur l’une des rues les plus peuplées de Londres, puis il enjamba le rebord, et sauta dans le vide, et disparu dans un crack sonore.

Il se rematérialisa dans la ruelle sombre qui menait à la grotte. Il reprit son souffle, il avait horreur du transplannage, mais n’avait pas énormément de choix étant donné les circonstances.

Il descendit les escaliers hâtivement, les torches qu’il avait allumées la veille étaient éteintes, probablement par le vent qui s’était engouffré dans la cavité.

Il pénétra dans la salle du voile, son bras tendu, sa baguette projetant une lumière bleutée sur les parois de la grotte.

L’arcade était toujours là, le voile balançait lentement malgré le fait qu’il n’y avait pas la moindre brise. Tout était silencieux.

Alden mit un pied dans l’eau glacée et s’avança vers l’arcade.

Sa baguette fendit les airs.

- Confringo ! hurla-t-il, en direction de l’arche.

Le sortilège détonna comme un coup de canon, et l’explosion projeta Alden en arrière.

Celui-ci se releva et regarda l’arcade, elle n’avait pas pris le moindre dégât, le voile continuait de se balance lentement.

Il leva sa baguette pour recommencer, mais un grognement retentit derrière lui. Il se figea net. Une main froide et blanche se posa sur son bras nu, lui procurant un frisson de terreur.

 

 

A l’autre bout de la ville, Emily Bones pointa sa baguette contre la serrure du bureau de Alden, et incanta :

– Portaberto

Il eut un bruit sec, et la serrure fut remplacée par un petit trou.

« Il faudrait vraiment créer un sortilège qui permet d’ouvrir des portes sans devoir les détruire », se murmura-t-elle avant de pousser la porte et de pénétrer dans le bureau.

Tous les livres et documents avaient été brûlés par le feu, et remplacés par des cendres grises. Une épaisse fumée s’échappa par la porte. Emily se mit à tousser.

- Ulick ? cria-t-elle dans le couloir.

Un détail attira alors son attention. Tout n’avait pas été brûlé, un livre se tenait au-dessus des braises, intact.

Emily s’en approcha et le ramassa, il ne présentait aucune marque de brûlures, il n’était même pas chaud.

Malgré le fait qu’il avait résisté aux feux, le livre semblait être très ancien, et l’inscription sur la première de couverture était à peine visible.

Elle essaya de le déchiffrer, mais après quelques secondes, elle lâcha l’ouvrage en poussant un cri.

Il avait vibré. Emily se rebaissa pour le ramasser et ferma les yeux. Elle arrivait à percevoir des battements réguliers, comme des battements de cœur.

Elle ouvrit le grimoire et commença sa lecture.

Une voix froide raisonna à sa droite.

– Il peut être très dangereux de lire un livre qu’on ne connaît pas, on ne sait jamais ce qu’on y trouve, on ne te l’a jamais appris ? 

Emily sursauta, et essaya de regarder vers sa droite, mais remarqua horrifier qu’elles incapable de détourner son regard du grimoire.

L’homme continuait d’une voix ponctuée d’humour noir.

– Je vois que mon livre te passionne, quel dommage que pendant près de deux siècles, personne ne l’ai ouvert. Il faut dire que depuis que la pratique a été interdite par le Maggenmagot, ce n’est pas étonnant que personne n’ait osé le lire.

Emily avançait dans les pages, horrifié par ce qu’elle lisait. Le livre décrivait une pratique de magie noire si horrible qu’elle aurait été incapable de l’imaginer même dans ses pires cauchemars.

La porte s’ouvrit, et Ulick pénétra dans le bureau de Alden.

Il resta un instant sans voix devant la scène singulière qui s’offrait à lui. Il regarda l’homme qui s’était assis sur une chaise, et regardait la jeune fille en souriant. Il était assez beau, à sa manière, mais sa peau blanche et ses yeux verts faisaient froid dans le dos. Ulick constata alors que ses contours étaient étrangement flous, comme s’il le regardait à travers une vitre givrée.

– Qu’est-ce qu’il se passe ? interrogea-t-il, qui êtes-vous ?

Il sortit sa baguette et la pointa vers l’homme.

Celui-ci se leva lentement de son siège et se mit à marcher dans l’office en contemplant la bibliothèque vide.

– Parfait timing, dit-il en regardant Emily, oh, inutile de sortir votre baguette Monsieur Gamp, vous ne pouvez pas m’affecter dans cette forme.

-Stupefix ! cria Ulick.

Un éclair de lumière rouge frappa l’homme de plein fouet, mais comme pour confirmer ses dires, le sortilège n’eut aucun effet.

- Voyez ? ajouta-t-il.

- Qu’est-ce qui m’arrive ? interrogea Emily faiblement.

L’homme se mit à sourire et expliqua tranquillement.

– Je suis en train d’utiliser votre énergie vitale pour revenir à la vie, mais ne vous en faites pas, ce ne sera pas long, vous serez morte dans...

Il jeta un coup d’œil à l’horloge qui trônait dans le coin de la pièce et ajouta

-...Deux minutes.

Ulick se mit à paniquer à son tour.

- Qui êtes-vous ? cria-t-il en s’énervant.

– Calmez-vous, monsieur Gamp, répondit froidement l’homme, ce n’est pas la peine de vous énerver comme cela. Je suis l’auteur de se livre dans lequel j’ai enfermé une partie de moi-même, et votre amie ici présente m’aide à revenir à la vie.

Ulick se rua vers Emily.

- Arrête de lire malheureuse ! s’exclama-t-il.

– Elle ne peut pas répondit l’homme, avec un ricanement froid.

Il regarda l’horloge et continua

-...10 secondes.

Emily se mit à haleter, et murmura d’une voix faible.

– Hor... Crux

Puis, elle s’écroula au sol, morte.   

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