Au-delà du voile

Le brouillard se remit à tourner autour de Sirius, et le tribunal disparut. La salle des archives se fit plus nette, et il aperçut à nouveau les deux ministres qui le fixaient l’air mal à l’aise.

– Je pense que tu sais quoi faire maintenant, affirma Alden.

Sirius ne répondit pas, des centaines de pensées lui parcouraient la tête.

– L’âme, commença-t-il, appartient à Lord Voldemort ? Cela veut dire qu’il a formé un Horcruxe ?

Fudge poussa un cri, et Scrimgeour recula en entendant le nom du mage noir.

Alden hésita.

– Je pense, expliqua-t-il très lentement, qu’il en créer plus d’un.

– Plus d’un ? s’exclama James horrifié, qu’est-ce qui vous amène à penser ça ?

– Son apparence, répondit Alden en continuant à fixer Sirius, il est encore moins humain que Herpo, et il affecte les âmes d’une certaine manière.

- Comment ça ? questionna Lily.

Mais Sirius avait compris ce qu’il voulait dire. Il se rappelait la façon dont il avait perdu toutes ses forces lorsque la créature se trouvait à proximité de lui.

– Son âme est tellement divisée et instable qu’elle affaiblit celles autour de lui, expliqua Sirius.

– Tu dois y aller maintenant, s’exclama Alden, nous allons t’envoyer un Blanchombre pour le détruire, mais tu ne dois pas le laisser atteindre son corps, s’il y arrivait, Voldemort aurait des informations sur le monde des morts qui pourrait compromettre le monde entier.

Sirius hocha la tête.

– Bonne chance, s’exclamèrent les morts d’une même voix avant de disparaître.

La brume se dissipa, et Sirius se retrouva seule avec Scrimgeour et Fudge. Dumbledore s’était redressé et respirait difficilement.

Il se dirigea vers le vieil homme pour l’aider à se relever, mais le hurlement de terreur que poussa Fudge l’arrêta net.

Une haute silhouette enveloppée d’une cape blanche avait pénétré dans la pièce.

Sirius sourit en reconnaissant le Blanchombre. Scrimgeour avait levé sa baguette et tentait d’attaquer la créature, mais ne parvenait pas à l’atteindre.

– Il est là pour nous aider, expliqua Sirius en aidant Dumbledore à se redresser.

Il expliqua rapidement la situation aux trois hommes qui écoutèrent sans l’interrompre.

Dumbledore semblait extrêmement faible, et les deux ministres assez réticents à aider.

– Nous pourrions peut-être faire ça demain, s’exclama Fudge qui s’était rapproché de la sortie discrètement, j’ai rendez-vous avec...

Un lynx argenté lui traversa le ventre et il poussa une nouvelle fois un cri de terreur.

Le lynx s’arrêta devant Dumbledore, et ouvrit la gueule pour parler avec la voix grave de Kingsley Shacklebolt.

– Nous avons confronté la bête, Emmeline Vance est morte. Venez vite, Trafalgar Square.

Le lynx se dissipa. Dumbledore prit immédiatement la situation en main. Il se ressaisit et d’un coup de baguette attira Fudge dans leur direction et saisit le bras de Sirius. Scrimgeour fit de même, et attrapa l’ancien ministre.

Sirius ferma les yeux, et soupira, avant de transplanner.

Les sorciers se matérialisèrent sur les marches de la Galerie nationale. En bas des escaliers, Trafalgar Square était rempli de poussière, la rue pavée était entièrement démolie. Une dizaine de cadavres de Moldu était étalée au sol. L’immense colonne qui surplombait d’habitude la place avait été démolie, et de l’eau jaillissait des fontaines, détruite.

Kingsley et Arthur Weasley se battaient contre l’âme mutilée de Voldemort, mais furent éjectés dans les airs et retombèrent au sol. Les moldus essayaient de s’enfuir par tous les moyens.

Dumbledore leva sa baguette, et une bulle de lumière entoura le square.

Le Blanchombre se précipita vers l’âme. Pendant une infime seconde, Sirius pensa qu’il allait y arriver, mais l’âme leva une baguette, qu’il avait dû prendre à l’une des Aurores qu’il avait tuées, et cria d’une voix rauque et bestiale :

— Expecto Tenebris.

Un serpent formé de lumière noire jaillit de sa baguette et traversa entièrement le Blanchombre avant qu’il ne l’atteigne.

Le Blanchombre poussa un cri déchirant, et explosa comme un feu d’artifice blanchâtre.

Scrimgeour et Fudge se précipitèrent en hurlant vers Voldemort.

– NON ! hurla Sirius.

La statue d’un lion noir s’anima brusquement et se jeta sur les deux sorciers qui eurent juste le temps de s’enfuir avant de se faire écraser. Ils se mirent à courir en essayant d’échapper au félin qui leur courrait après.

Dumbledore s’approcha alors de l’âme, et Sirius le suivit.

– Tu n’es pas obligé de faire ça Tom, dit Dumbledore d’une voix douce.

L’âme se mit à rire. Et leva sa baguette.

Dumbledore fit de même, et deux éclairs de lumière se frappèrent, produisant une onde de choc qui fit voltiger Sirius.

Il se releva et aperçut Dumbledore qui fit une grimace, puis poussa un hurlement de douleur, sa main calcinée le faisait souffrir.

Il lâcha prise, et l’éclair de lumière s’abattit sur lui.

- Non... répéta Sirius.

Il se mit à courir vers l’âme en hurlant avec rage.

Il leva sa baguette et cria :

– Avada Kedavra !

L’éclair de lumière verte frappa le fragment d’âme de Voldemort, mais ne sembla pas l’affecter. L’âme fit un bond de près de trois mètres, et se retrouva à quelques centimètres de Sirius.

– Sirius Black hurla l’âme, tu es venu mourir une seconde fois.

Il l’attrapa par le col et le souleva dans les airs. Les forces de Sirius semblèrent l’abandonner.

– Que ce soit clair, s’écria la bête d’une voix terrifiante et chargée de haine pure, quand j’en aurais fini avec toi, je tuerais les deux singes que tu appelés ministre, puis j’achèverais le vieillard et je me dirigerais vers Poudlard, ou je torturerais Harry Potter avant de le tuer de ma propre main.

Sirius sentit la fureur lui monter au cerveau. Il rassembla ses dernières forces et espérant faire le plus de mal possible à Voldemort, il le frappa au visage de la main droite.

Une expression d’incompréhension s’afficha sur le visage de la créature. Elle regarda Sirius sans comprendre, puis son corps se fissura, s’effrita et tomba en poussière ne laissant place qu’à une petite flamme entièrement noire.

Sirius retomba sur le sol. La petite flamme se dirigea vers la Bague qu’il portait toujours à la main, et pénétra à l’intérieur.