Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 4 : Fier ou anxieux

2466 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 14/06/2019 11:07

Dans le chapitre précédent : Hermione et Drago ont commencé à se faire des crasses de niveau plutôt enfantin, et se sont fait punir pour l’une d’elles.


Ce chapitre nous est raconté par Drago Malfoy.


Quand la nuit est enfin tombée je profite de mon rôle de préfet pour me promener dans les couloirs vides et sombres, rassurants en somme. J’arpente ces couloirs en me disant à chaque fois que c’est une des dernières fois que je les emprunte. Oui, ma famille et moi avons d’autres projets me concernant pour l’année prochaine. Poudlard ne me comptera plus parmi ses élèves. Je crois que ça me rend heureux, pourtant il semblerait qu’une partie de moi, la plus petite ça va de soi, est nostalgique. Je me réfugie dans la salle sur demande, tous les soirs, j’y passe même la nuit la plus-part du temps. J’envisage d’y réparer l'armoire à disparaître qui s'y trouve, pour une mission à laquelle je ne peux échouer. Il y a beaucoup trop en jeu.


 De la même façon, je ne sais pas si cette mission me rend fier ou anxieux. Probablement les deux à la fois. Il faut dire que je n’ai pas vraiment le choix, je ne peux pas laisser ma famille se faire exiler et radiée des rangs du Seigneur. Tout repose sur moi, je suis notre seul espoir. Après l’échec cuisant de mon père l’année dernière, je ne peux me permettre une telle erreur. La encore, une part de moi sait que le Seigneur des Ténèbres m’a affligé de cette tâche persuadé que j’échouerais, pour ainsi pouvoir me tuer, et tuer mon père à juste titre. Je suis quelqu’un d’égoïste, cela ne fait pas de doutes, cependant j’ai peur pour ma vie autant que pour celle de mon père. La famille représente tout pour moi, c’est ce qu’on m’a toujours appris. La vérité, c’est que j’ai été élevé dans l’amour. Ma mère m’a apporté tout l’amour du monde, à mon grand regret elle m’appelle toujours « mon bébé » quand nous sommes dans un cercle intime, et mon père s’est toujours montré très présent, bien que plus sévère. Il savait depuis ma naissance que je finirais par rejoindre les rangs des Mange-morts, tel était mon destin, et je l’ai rapidement accepté, parce que là encore on m’a appris que c’était la plus noble cause que des sorciers tels que nous puissions jamais servir. Et puis, cette cause nous a apporté royauté ainsi qu’une richesse bien supérieure à celle dont nous disposions déjà.


Ma famille compte sur moi, et le Seigneur des Ténèbres aussi, je ne peux échouer. Ma mission, la voilà : je dois tuer Dumbledore. Bien plus facile à dire qu’à faire. Il s’agit d’un des sorciers les plus puissants de tous les temps, le seul que Voldemort craint, et je ne suis qu’un étudiant. Clairement, je me tape parfois des crises d’angoisses accompagnées d’insomnies qui semblent logiques. Je ne vois plus Poudlard de la même façon qu’avant. Durant mes précédentes années, tout me semblait risible, et je riais, je riais beaucoup, mais maintenant, je sais que tout sera détruit, que beaucoup vont mourir, et je sais aussi que je vais participer à ce carnage. Ne vous méprenez pas, ça va faire du tri, et j’en suis ravi. Beaucoup trop d’élèves ici sont des abominations de la nature, que ce soit pour ce qu’ils sont ou pour les choix qu’ils font. Je passe mon temps à contrôler mon esprit, parce que je sais que Rogue essaye d’y entrer pour savoir ce que le Seigneur m’a demandé de faire, et ce n’est pas pour me flatter, mais j’y suis plutôt doué. Rogue, lui par contre, est bien moins compétent que moi. Je refuse qu’il vole mon succès, c’est hors de question, ce doit être ma victoire, c’est moi qui dois le faire et en avoir tout le mérite. Je ne vous explique pas l’inquiétude de ma mère, entre son mari en prison et son fils qui vient de rejoindre les rangs du plus grand mage noir de tous les temps pour tuer l’un des sorciers les plus puissants de tous les temps.


Je ne suis pas sûr qu’elle voulait vraiment que je sois l’un d’eux. Le fait que mon père en soit un a apporté beaucoup de choses à ma famille, mais autant en bien qu’en mal. Elle reste ma mère, et je reste son fils, je pense qu’une part d’elle aurait souhaité me protéger de toute cette noirceur, et de tout ce qu’elle implique. Bien sûr elle est complétement d’accord avec tout ce qu’on soutient dans ce clan, cependant, c’est comme les politiques, ce n’est pas parce qu’on voudrait que certaines lois soient appliquées qu’on devient président.


Si je me sortais vivant de toute cette histoire, puis de la guerre qui aura inévitablement lieu un jour prochain, je ne suis pas sûr que je voudrais que mes enfants rejoignent les rangs du Seigneur des Ténèbres. Je crois que j’ai autant pu voir les aspects positifs que négatifs, mais quand ils sont négatifs, ils sont vraiment, vraiment négatifs. Je ne veux pas avoir à avoir peur pour la vie de mes enfants. Je ne veux pas non plus devoir craindre de régresser socialement. Je suis de la royauté, et je compte bien y rester. C’est là qu’est ma place. Ainsi, je pourrais toujours assurer la protection de ma famille, actuelle et à venir, en étant moi-même Mange-mort. Beaucoup de gens supposent que je suis en colère contre mon père, déçu et qu’il ne représente plus rien pour moi après son échec. C’est faux. Je sais, et depuis longtemps, qu’il a tout donné pour ma mère et moi, jusqu’à son âme, il a certes échoué et ce n’est clairement pas glorieux, cependant, lui aussi reste mon père, et je me dois, moi, son fils, de le secourir cette fois-ci. Je crois même que c’est pour ça que j’ai été élevé. J’étais destiné à cette mission, je devais le faire, ce devait être moi, depuis toujours. Tout ce qu’on m’a toujours montré depuis que je suis enfant, la torture, la violence, le sang et la haine, voilà tout ce dont j’ai besoin aujourd’hui pour redorer le blason de ma famille, et ainsi retrouver les bonnes grâces du Seigneur. L’armoire à disparaitre pourrait être une brillante idée. Elle me permettrait de faire venir quelques membres à Poudlard le soir du meurtre, d’avoir des témoins, et, je ne mentirais pas, éventuellement du soutien. Je ne suis pas encore passé à l’action, j’en suis encore à la réflexion, réflexion qui me torture doucement d’ailleurs.


Je ne suis plus d’humeur à rien, je ne pense plus à rien, pas même à baiser Pansy ou à plaisanter avec Blaise, plus rien, je me sens si vide et pourtant si plein d’anxiété, de doutes, de responsabilités mais à la fois de fierté. Je suis plus confus que je ne l'ai jamais été. Je n’ai jamais tué qui que ce soit. Jamais. J’ai déjà pensé à le faire bien sûr et plutôt deux fois qu’une, il y a tellement de cas sur cette planète, mais je ne l’ai jamais fait. Je ne sais pas quelle sensation le fait d’ôter la vie à quelqu’un procure. Est-ce qu’on se sent fort, fier et supérieur ? Ou vulnérable, effrayé, petit ? Je ne le sais pas, et là encore, une infime partie de moi se demande si j’ai envie de le savoir. J’ai déjà torturé des gens, plusieurs, sorciers et moldus, ce n’est pas particulièrement rafraîchissant, mais ça n’est pas particulièrement désagréable pour autant. Est-ce qu’il en sera de-même pour le meurtre ? Je l’espère. 


C’est sur cette pensée que je m’apprêtais à pénétrer dans la Salle sur Demande, avant d’entendre la voix de mon ami de longue date :


-         Drago ?

-         Blaise.

-         Qu’est-ce que tu fais la ?

-         Qu’est-ce que tu crois que je fais ? Je suis préfet, je veille.

-         C’est ça ouais.

-         Et toi qu’est-ce que tu fous la ?

-         A ton avis ? J’étais aller voir une fille.


Blaise Zabini est, parait-il, un plutôt bon amant, mais je pense que c’est le fait qu’il soit noir qui plaît autant aux filles, et surtout que ce soit un des seul de cette école qui me soit proche, et dont j’apprécie réellement la compagnie. Zabini est la seule personne de cette école à ne pas me craindre il me semble, ou du moins il ne me le montre pas. Il me dit toujours ce qu’il pense comme il le pense, il fait parti de ces gens qu’on apprécie ou que l’on déteste à cause de leur honnêteté parfois étouffante. Cependant, c’est exactement là la raison de notre amitié. Il ne me ment pas, ne me flatte pas par crainte, il sait me dire quand il pense que je fais n’importe quoi, il m’est loyal et je dirais même important. De toute évidence nous nous prenons souvent la tête, ça va de soi, mon caractère ne me permet pas toujours d’entendre les vérités acerbes qu’il a parfois à me balancer, mais nous nous rabibochons toujours, sans jamais vraiment devoir s’expliquer. Il sait que je sais qu’il avait raison, mais il sait qu’il n’aurait pas dû le dire de cette façon, et il sait que je suis désolé mais que je ne le reconnaîtrais jamais. Bref, il sait que je sais qu’il sait. On sait.


Je ne lui ai cependant pas parlé de la mission que le Seigneur des Ténèbres m’a confiée. Il n’a pas encore rejoint le cercle des Mange-morts et il me dirait probablement que c’est de la folie et essayerait de m’en dissuader. Blaise est aussi quelqu’un de très intelligent, ce qui est rare par ici, enfaite, il possède toutes les qualités les plus rares et chérissables. Il est le seul avec qui j’ai des discussions sur les livres que nous lisons, les actualités du monde dans lequel nous vivions, la politique, la magie, il sait beaucoup de choses et nous pouvons parler des heures sans s’embêter. En clair, je crois que Blaise est le seul véritable ami que je n’ai jamais eu, et c’est probablement pour ça que j’essaye de lui échapper cette année. Il me connaît, et sait tout de suite dire quand quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Et de toute évidence, quelque chose ne tourne pas rond chez moi cette année.


-         La même que la nuit dernière ?

-         Ça se pourrait bien.

-         Tiens donc, Zabini aurait-il trouvé sa moitié ?

-         Disons qu’on s’entend bien sous les draps.

-         C’est le plus important.

-         Bon Drago qu’est-ce que tu fous la.

-         T’es sourd ou quoi ?

-         Arrête de me prendre pour un con. J’sais que ça va pas et que la situation avec ta famille est compliquée en ce moment mais ça va s’arranger, tu le sais.

-         Je sais.

-         Alors c’est quoi le problème ?

-         Y a pas de problème, je suis inquiet c’est tout, marcher me fait du bien, sans tout ces idiots pour hurler autour.

-         T’es transparent mec. Déjà que de base t’es pas très bronzé maintenant tu passes carrément à travers les murs. Tu manges pas, tu dors pas, tu rigoles pas, tu sais que t’es devenu chiant Malfoy ?

-         Ecoute Blaise je comprend bien que tu te soucies de moi mais si tu pouvais t’occuper de ton cul et de celui de ta petite pute ça m’arrangerait bien, t’es ni mon père ni ma meuf.

-         Tu parleras quand t’auras retrouvé tes couilles.

-         C’est ça.


Voici Zabini et moi dans toute notre splendeur. Il me laisse souvent quelque peu énervé après nos conversations, mais ce qui m’énerve toujours le plus c’est que je sais parfaitement qu’il a raison ce con.



J'espère que ce chapitre un peu à part vous aura plu, si c'est le cas (ou pas d'ailleurs) faites le moi savoir ! Merci pour la lecture et merci à Kitsune-aux-amandes pour la correction ! LivStivrig

Laisser un commentaire ?