Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 17 : Certaines choses fâcheuses

6235 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/07/2019 18:35

Dans le chapitre précédent Hermione et Drago ont eu leur premier rendez-vous qui n’a pas été un franc succès. Drago est allé s’excuser, en tout cas c’est ce qu’on dirait, et a laissé Hermione sur une inquiétude justifiée.


POV HERMIONE.


J’étais faible, diantre que j’étais faible. Qui eut pu un jour prédire que je développerais de tels sentiments pour le grand vilain Drago Malfoy ? Après tout, était-il vraiment si vilain que ça ? Son nom de famille ne fait pas de lui ce qu’il est, tout comme le fait que je sois née de parents moldus ne fait pas de moi une moldue. Non, en fait, son nom de famille ne veut rien dire. Les actions de son père ne veulent rien dire, ce ne sont pas les siennes. Et puis, outre se comporter comme un arrogant égoïste, il n’est finalement pas coupable de grand-chose. Nous sommes tous nés dans différents environnements, et nous faisons notre possible pour nous en sortir. Certains sont nés avec de la chance, et d’autres moins. Le fait qu’il s’appelle Malfoy ne veut pas dire qu’il est quelqu’un de mauvais. Après tout ce qu’il m’a récemment montré, je parierais même qu’il a beaucoup de bon en lui.


Ma réflexion était-elle justifiée et raisonnée ou étais-je en train de me voiler la face ? Je supposais que le temps me fournirait cette réponse. Comme il l’avait formulé la veille, il n’est pas en train de demander ma main, nous avons bu un verre, c’est ce que les gens font, peut-être devrais-je tenter de me détendre et de laisser aller. Bien plus facile à dire qu’à faire quand on est Hermione Granger.


Revenons au plus important, les vacances étaient bientôt finies et mes devoirs n’allaient pas se faire seuls, je décidais donc de me lever tôt, prit une douche réconfortante et enfila quelques vêtements on ne peut plus simplets pour me préparer à descendre déjeuner. J’ai besoin de forces pour travailler, je ne suis pas de ces filles qui peuvent ne pas manger pendant des jours pour garder la ligne, pourquoi me ferais-je une telle chose ? Je décidais de laisser mes cheveux mouillés sécher à l’air libre, de toute façon je les attacherais quand j’étudierais. Je ne pris pas non plus la peine de mettre une once de maquillage sur mon visage, et sortie déterminée de ma chambre. Une image m’arrêta cependant net : lorsque la Grosse Dame me laissa sortir, je me retrouvai nez à nez avec Malfoy, planté là comme s’il m’attendait depuis déjà un moment. Il était appuyé contre le mur en pierre, vêtu d’un col roulé noir ainsi que d’une veste de costume avec le pantalon assorti, faisant ressortir la platine de ses cheveux et la glace de ses yeux. Ses sourcils se levèrent lorsqu’il entendit le bruit de la porte et ses yeux vinrent rencontrer les miens : il sembla hésiter. On n’aurait pas dit qu’il s’attendait à ce que je franchisse cette porte de ci-tôt. Il prit une inspiration notable avant de se lancer alors que je l’interrogeais du regard :


-         Bien matinale Granger, on ne veut pas prendre de retard sur ses devoirs ? Il n’avait plus une once d’hésitation en lui, il s’était visiblement reprit pendant les quelques secondes que je lui avais laissées. Il afficha un léger sourire charmant bien que joueur, il savait bel et bien que je comptais me lever tôt pour travailler.

-         Il paraît que c’est le matin que l’on travaille le mieux, oui, répondis-je en tentant de me montrer aussi sûre de moi qu’il avait l’air de l’être. Il était incroyablement séduisant. On peut savoir ce que tu fais ici ? me repris-je.

-         J’ai pensé que tu aurais besoin de forces avant de t’y mettre. Peut-être qu’une tasse de thé à Pré-au-Lard est envisageable dans ton emploi du temps de ministre ? Ajouta-t-il avec un nouveau sourire irrésistible. Ne va pas te faire d’idées, j’ai besoin d’être dans tes bonnes grâces pour que tu te décides à faire mes devoirs…

-         Tu rêves Malfoy, répliquai-je en commençant à avancer dans le couloir, suivie de près par le Serpentard.

-         Pour le thé ou pour les devoirs ? renchéri-t-il, amusé.


J’hésita quelques secondes, puis tourna légèrement la tête sur la droite pour rencontrer ses yeux enjoués et lui répondit « les devoirs ». Un plus large sourire se dessina cette fois sur son visage alors que nous traversions tous deux le château pour aller prendre notre petit-déjeuner à Pré-au-Lard, ensemble. Une nouvelle fois, nous entrions tous deux chez les Trois Balais, endroit que je déteste toujours autant, mais c’est probablement l’endroit le plus sûr pour que nous puissions être ensemble sans être vus pendant les vacances. Sans compter que les élèves de Poudlard ne prennent généralement pas leur petit-déjeuner dans un pub malfamé alors qu’ils ont un gargantuesque festin à disposition.


Nous avons commandé quelques viennoiseries et deux sortes de thé différents : il préférait le thé noir, une sorte appelée « Earl Grey », moi j’affectionnais particulièrement une infusion plus fleurie. Quelques instants durant, nous avons parlé des cours et de nos devoirs, étant donné que c’était le prétexte qu’il avait utilisé pour me voir aujourd’hui. Puis, n’étant pas d’humeur à perdre mon précieux temps, j’ai tenté de passer à des choses bien plus sérieuses et personnelles :


-         C’était comment, de grandir chez les Malfoy ?


Il leva la tête de sa tasse de thé et rencontra mes yeux : il devait se demander si je cherchais les embrouilles, ou peut-être hésitait-il à s’ouvrir à moi. Une chose était en tout cas certaine : il ne savait pas sur quel pied danser. Avant qu’il ne réponde quelque chose de stupide, de blessant ou bien d’énervant, je repris ma question et tenta de la rendre plus compréhensible :


-         En mettant de côté toutes les choses fâcheuses, je te demande juste comment était ta famille, comment c’était chez toi ? Comment tu as grandi ?


Il sembla rassuré, il n’avait effectivement pas l’air déterminé à aller au conflit de bon matin alors qu’il prenait encore le petit-déjeuner. Il prit le temps de réfléchir quelques instants durant lesquels je cherchais son regard, insistant ainsi sur le fait que je voulais savoir d’où il venait. Finalement, il se lança, un peu hésitant :


-         J’ai grandi normalement. Ma mère me racontait des histoires le soir pour m’endormir, et mon père critiquait toujours tout et tout le monde, sauf ma mère. Comme tout le monde.


Je scrutais son visage, cherchant la moindre information qu’il laisserait passer sans y faire attention, comme un pincement de lèvres ou bien un hochement d’épaules qui aurait pu trahir ses véritables sentiments. Tout ce que je voyais, c’était qu’il avait effectivement l’air de croire qu’il avait eu une enfance parfaitement normale, et j’avais beaucoup de mal à le concevoir. Je pouvais lire dans ses yeux que mes questions l’ennuyaient, il n’avait pas envie de me répondre, il ne voulait pas me parler de sa vie et ainsi s’ouvrir à moi. Il voulait probablement garder des murs aussi hauts que possibles entre nous, être sûr de ne jamais vraiment rien savoir de personnel, ne pas s’investir trop profondément, ne pas trop donner. Ne pas trop risquer. Pour autant, je suis persuadée qu’il sait tout aussi bien que ça ne risque pas de se passer ainsi avec moi : il faudra laisser tomber ces murs. M’armant donc de mon marteau, prête à frapper le temps qu’il faudra pour faire tomber brique après brique, je renchéri :


-         Tu veux dire que c’était bien, chez toi ? Que c’était… chaleureux ? Et que tu étais un enfant heureux ?


Il soutint une nouvelle fois mon regard, cherchant à comprendre ce que j’avais derrière la tête, le sachant d’ailleurs probablement déjà très bien. Il commençait à être à cours de patience, c’était très clair, mais la colère dans ses yeux ne me faisait pas peur. Le plus intéressant, c’est que c’était là des yeux qui me semblaient nouveau : j’avais l’habitude de son regard menaçant, celui qui dit « fais attention à toi Granger, je vais m’énerver et tu vas le regretter ». Mais cette fois, ses yeux semblaient dire qu’il allait s’énerver, mais qu’il n’avait pas la moindre envie que je vois ça, comme s’il tentait de contrôler sa propre impatience en ma présence. Il continua :


-         Qu’est-ce que tu attends que je te dise Granger ? Quelque chose comme : mon père battait ma mère, elle était toujours apeurée, triste et soumise, et il me frappait aussi pour m’endurcir ? Ou bien que les Mange-mort se réunissaient le samedi soir dans mon salon en parlant de torture, de sang et de pouvoir autour de l’apéritif, pendant que je me cachais dans ma chambre, mais qu’en vérité j’entendais tout ? Que je vivais dans un donjon ?

-         Je…

-         Ce n’était pas le cas, continua-t-il sèchement. Les affaires de mon père n’avaient pas leur place au domicile familiale jusqu’à ce que j’aie 15 ans. Je n’étais pas au courant des plans des uns et des autres, je n’ai pas entendu de choses violentes avant l’âge, je n’ai ni vu ni subis des choses terribles. Mon père était aussi paternel qu’il le pouvait, il me transmettait ses valeurs, certes pas les bonnes selon toi, mais ce sont celles qui m’ont été transmises. Il aimait et aime éperdument ma mère, fait tout pour sa famille, tout comme elle. Elle était et est toujours aimante et chaleureuse, oui. Ils ne s’engueulaient pas devant moi, ils n’avaient pas de mots déplacés devant moi, alors oui, j’étais un enfant heureux. J’étais traité comme un roi et même si on ne nous a pas inculqué les mêmes principes, je suis plutôt sûr que j’ai été bien éduqué.

-         … Et qu’est-ce qui s’est passé, quand tu as eu 15 ans ?


A nouveau, il soutenait profondément, voir violemment mon regard. Je n’osais pas vraiment imaginer ce qu’il devait se passer dans sa tête. Je savais pertinemment que quelque chose de grave lui arrivait, et j’osais espérer que j’arriverais un jour à l’amener à partager son fardeau avec moi. Mais lui ne semblait pas décidé à me laisser entrer dans cette partie de son âme. 


-         Des choses fâcheuses, répondit-il en baissant les yeux, et alors je savais à cet instant que je devais arrêter de poser des questions.


POV DRAGO.


Après le petit-déjeuner en particulière compagnie, je m’étais installé dans ma chambre pour faires mes devoirs, oui, moi aussi. Parfois, ils me permettent de sortir toutes les choses qui m’angoissent de la tête, alors je prends. A l’heure du courrier, j’avais eu une surprise que j’aurais pu prédire, si j’en avais eu quelque chose à foutre. Pansy m’avait envoyé une lettre, que je devinais être une lettre d’excuse suite au câble qu’elle a péter dans ma chambre après le bal de Noël :

Drago ;


Je ne sais pas vraiment par où commencer… Tout d’abord, j’espère que tu as passé d’excellentes fêtes même si tu n’as pas pu retourner dans ta famille… Ta mère m’a envoyé des fleurs et plein de sucreries pour Noël, j’ai trouvé ça adorable. Elle est toujours aussi attentionnée… De mon côté, je n’ai pas vraiment réussi à profiter de mes vacances, je n’arrêtais pas de penser à notre embrouille… Alors j’ai décidé de t’envoyer cette lettre, parce que je n’avais pas envie que les choses restent ainsi. Je sais qui tu es Drago, je sais comment tu fonctionnes, je sais que tu te braques quand quelqu’un est proche de toi, je sais que tu ne vas pas très bien en ce moment avec tout ce qu’il se passe dans ta famille, et je sais aussi que tu n’es pas du genre à en parler des heures quand quelque chose ne va pas. Je sais aussi que tu m’aimes à ta manière, et que tu me le montres à ta manière, par exemple quand on fait l’amour et que je suis la seule que tu viens trouver quand tu as des crises d’angoisses… Je suis consciente d’avoir de la chance d’être aussi proche de toi, que tu me laisses savoir tout ça de toi, et je t’en suis reconnaissante. Je me suis rendu compte que je te demandais trop, et que ce n’était pas bien. Je n’ai pas le droit de te dire comment te comporter avec moi, où d’essayer de te changer, tu es ce que tu es et je le sais, et pire c’est aussi pour ça que je t’aime aussi fort… Alors j’ai décidé qu’à partir de maintenant je prendrais ce que tu as à m’offrir, parce que oui tu me donnes déjà beaucoup, et peut-être qu’un jour tu me donneras encore plus, comme ton nom de famille, parce que tu auras compris que j’étais, je suis, et je serais, celle qui sera à tes côtés jusqu’au bout, envers et contre tout. Je dois être patiente avec toi, tu le mérites. Prends le temps de vivre, si tu veux t’amuser alors tu devrais t’amuser, si tu n’as pas envie de me voir un certain jour alors je peux le comprendre, parce que je sais qu’au fond c’est moi que tu aimes, je sais que dans ton cœur je suis la seule, et pour l’instant ça me suffit largement. Alors, je suis profondément désolée d’avoir été avide de toi et de t’avoir trop demandé, je ne voulais pas te prendre la tête, et j’espère que cette histoire ne t’a pas trop gâché les vacances, parce que ce n’était pas le but… Je veux que tu sois bien Drago, je veux que tu sois heureux et que tu ailles bien, et je ferais tout, tu le sais, pour que tu sois l’homme le plus comblé au monde. J’ai hâte de te retrouver, tu me manques. Avec cette lettre tu trouveras un petit quelque chose pour te faire patienter en attendant mon retour, je suis sûre que tu sauras les apprécier… A très vite…


Ta Pansy


Avec cette pathétique lettre étaient jointes deux photos. La première me montrait une Pansy portant une nuisette en dentelle transparente verte, les cheveux lâchés et ébouriffés. Elle s’était maquillée plus que d’habitude en mettant beaucoup de noir autour de ses yeux également verts. Elle était assise sur ses genoux, ses fesses tendues vers moi, la tête en arrière, elle rencontrait mon regard. Evidemment la photo n’était pas immobile, plus je regardais la photo, et plus ma chère Pansy se penchait en avant en écartant les cuisses, m’offrant en spectacle ses fesses qui s’ouvraient, prêtes à me laisser entrer. Sur la deuxième photo, elle était entièrement nue, toujours assise sur ses genoux mais cette fois face à l’objectif. Elle portait une main à ses cheveux pendant que la deuxième effectuait répétitivement le voyage de sa poitrine à son intimité alors qu’elle se léchait les lèvres, le regard provocateur. Eh bien, elle est tombée bien bas cette fois. Ce n’est pas le genre de Pansy de faire ce genre de photos, et ce n’est encore moins son genre d’être aussi sexy. C’est une fille pudique, prude même, la seule raison pour laquelle elle couche avec moi, c’est parce qu’elle m’aime. Je suis son premier et très probablement son dernier, je ne pense pas qu’elle oserait coucher avec qui que ce soit d’autre. Je ne pense pas qu’elle soit particulièrement fan de sexe, elle aime bien ça, mais je pense que c’est plus une sorte de devoir pour elle envers moi, même si elle prend son pied quasiment à chaque fois. Bref, comme d’habitude, Pansy avait mis de côté tout ce qu’elle est, sa personnalité, ses valeurs et ses principes, juste pour me récupérer et être sûre que je continuerais à m’intéresser à elle. C’est ce que je disais : pathétique.


D’un geste rapide et évident, je rangeais la lettre ainsi que les deux photos dans un livre au hasard qui traînait dans ma chambre. Je n’avais nullement l’intention de lui répondre, et je n’avais pas non plus l’intention de profiter d’une quelconque façon de ces photos qu’elle n’a pris aucun plaisir à prendre, et qu’elle n’a probablement pas au fond d’elle envie que je regarde.


Cependant, une pensée plutôt agréable parvint à mon esprit en pensant à ses photos… Je me dirigeai à nouveau vers le livre dans lequel je venais de cacher ces clichés, et sélectionna celle où elle porte la nuisette verte. Granger serait absolument divine dans un tel accoutrement… A présent assit sur mon lit, je regardais cette photo en transformant le visage masculin de Pansy par celui de la Gryffondor. Granger, portant une nuisette transparente à nuances vertes, révélant en se penchant en avant sur le lit ses fesses, ne me lâchant pas du regard, me suppliant de m’occuper d’elle… Sans vraiment que je m’en rende compte, mon pantalon était baissé et mon pénis devenu dur était serré dans ma main droite. Dans l’élan de l’excitation, je l’imaginais à quatre pattes sur mon lit, les fesses en l’air, le visage enfoncé dans un oreiller, pendant que je la boufferais littéralement. Je pouvais presque entendre ses gémissements, je l’imaginais jouir, j’imaginais le goût d’amandes se répandre dans ma bouche, la douceur de son intimité, la chanson de ses cris, la fébrilité de ses jambes que je rendrais faibles, et je l’imaginais jouir… Je la voyais à nue devant moi, je la voyais se rendre vulnérable sous mes yeux, elle se laissait guider par ma langue et elle aimait ça, elle ne contrôlait plus rien, pas même sa respiration, je pouvais faire absolument tout ce que je voulais d’elle et…


Ma main collante me ramena à la réalité de mon lit vide d’elle. Putain, je viens de me branler sur Granger. Un mélange de dégoût, de curiosité et de satisfaction intense se faisait profondément ressentir en moi. Je viens de me branler sur putain d’Hermione Granger. J’suis putain de foutu, voilà ce que je suis. Me refusant à la réalité, je décidais que c’était normal, qu’après tout elle a un sexe tout aussi fait pour être pénétré que toutes les autres filles, et j’en ai baisé un paquet, alors me branler une fois sur elle n’est vraiment pas un drame. Je sautai rapidement dans une douche froide, même si le temps ne s’y prêtait pas vraiment, il semblerait que j’avais toujours le sang chaud.


N’ayant aucun projet particulier pour la soirée, je décidais de descendre manger à l’heure de dîner, je finirais la soirée et probablement la nuit dans la Salle sur Demande, comme d’habitude. Il y avait quelques élèves de plus que lorsque les vacances avaient commencé, mais la Grande Salle semblait toujours aussi vide. Assis à ma place habituelle, je déchantais et senti mon estomac se nouer lorsque j’observa en direction de la brune : elle était à sa place habituelle, elle oui, mais Marcus Flint, le Serpentard avec lequel elle était allé au bal était assis à côté d’elle, et ce qu’il racontait avait l’air particulièrement amusant. A quoi il joue celui-là, qu’est-ce qu’il croit qu’il fait avec elle ? Et elle ? Elle accepte de lui parler, elle le laisse prendre place à ses côtés, elle se fou de ma gueule ? Elle pensait que je ne le saurais pas, qu’elle pouvait me la mettre à l’envers et séduire tous les Serpentard de Poudlard ? Est-ce que je n’étais que le premier de sa collection ? La rage montant en moi, je décidais qu’il était hors de question que cet enfoiré de Flint mette un pied sur mon territoire. Le visage serré, je me levai de ma place et me dirigea d’un pas énergique vers la table des Gryffondor, ou il n’avait absolument rien à foutre. A environ cinq mètres de Flint, qui était de dos et Granger face à lui, je m’arrêtai net : qu’est-ce que je comptais dire à Flint ? Propriété privée, passe ton chemin ? J’ai envie de baiser la Sang-de-bourbe, dégage de là ? Elle et moi on flirt ensemble, fou le camp ? Non, bien sûr que non, il était hors de question que je dise quoi que ce soit de tout ça à un Serpentard. Merde. Confus et d’autant plus énervé que je ne pouvais rien faire, je vis que Granger remarqua ma présence en levant les yeux vers moi. Je fis donc rapidement demi-tour et repartit dans ma chambre en soutenant un pas encore plus énervé. Putain de merde. Fais chier. Je l’ai déjà dit et je suis intimement persuadé que je le dirais encore : elle va me rendre putain de taré cette nana-là.

Tout le reste de la soirée, j’attendais. J’étais certain que Granger allait débarquer dans ma chambre pour me demander pardon d’avoir parlé avec Marcus, qu’elle allait me dire qu’il était ennuyant et qu’elle ne voulait pas lui parler. Puis elle m’aurait embrassé pour me calmer et nous serions passé à autre chose. Mais elle n’en fit rien. Elle ne chercha pas à me trouver, et elle ne vint pas dans ma chambre. Je n’étais même pas aller dans la Salle sur Demande jusqu’à 4 heures de matin, persuadé qu’elle allait finit par venir, elle devait le faire. Et puis je me suis souvenu qu’elle n’était pas Pansy, et qu’elle n’était pas le genre de fille à se trouver fautive lorsqu’un garçon lui parlait, et qu’elle n’était pas non plus du genre à courir après les gens, et encore moins le genre à mettre de côté ses principes et valeurs pour qui ou quoi que ce soit. Alors je me suis rendu dans la Salle sur Demande toujours aussi énervé, et encore plus frustré, mais quelque part, et c’est ce qui était bizarre, je crois bien que j’aimais ça. C’était la putain de première fois qu’une fille me frustrait, et Merlin qu’elle le faisait bien celle-là !  


Finalement, les vacances s’étaient terminées et tous les autres élèves étaient rentrés au château. Les cours reprendraient le lendemain, et j’étais toujours aussi paumé quant à ma mission. Désormais, je savais que je devais trouver d’autres alternatives. Je commençais à avoir des pistes, j’avais quelques idées, mais pour être franc, elles me faisaient d’autant plus flipper. Je vais devoir frapper moi-même. Mais pour ce soir, je mettrais tout ça de côté : c’est le nouvel an. Poudlard n’organise rien d’officiel pour cet événement, mais les élèves sont autorisés à célébrer comme ils l’entendent dans leurs salles communes. Ça annonce donc une soirée avec Pansy, Astoria et beaucoup d’autres filles avec qui j’ai couché, toutes dans la même pièce autour de moi et d’alcool. Super.


Blaise, qui était venu dans ma chambre pour se préparer telle une vraie nana, en profita pour me raconter ses vacances :


-         Ma mère a épousé un nouveau mec, un certain Louis, annonça-t-il avec lassitude.

-         Et il va durer combien de temps, celui-là ? je demandais.

-         Probablement pas très longtemps, je pense qu’elle en a déjà marre. Dommage, il avait l’air pas trop con pour une fois, ajouta-t-il avec pas plus d’émotion dans la voix.


Sa mère est réputée pour son incroyable beauté, et je peux sans aucun doute donner raison à ces rumeurs, pour l’avoir observée pendant des années. C’est réellement une femme magnifique : sa peau noire fait ressortir ses yeux bleus de la façon la plus divine qu’il soit. Elle épouse des hommes riches, puis ils disparaissent mystérieusement, laissant derrière eux de jolies sommes d’argent aux Zabini. On ne le dit jamais vraiment, mais tout le monde sait très bien ce qu’il se passe. Le père de Blaise fut le premier de la liste, et il l’avait largement mérité : depuis des années, il frappait sa mère. Au début de leur mariage, elle a supporté, se disant que pour son fils elle devait rester, qu’il devait avoir son père. Et puis Blaise a commencé à grandir, et quand il a eu 6 ans il a commencé à le frapper, lui-aussi. Alexa, la mère de Zabini, ne le supportait pas, et commençait à se battre avec son père lorsqu’il s’en prenait à Blaise. Et puis un jour, il a poussé plus loin, et il a violé Blaise. C’est arrivé une fois, et ça a suffi. On peut dire ce qu’on veut d’Alexa, mais c’est une mère exceptionnelle, très amie avec la mienne d’ailleurs. Elle n’avait pas assisté à la scène, mais elle connaissait son fils, et elle a vu à son comportement que quelque chose d’anormalement grave était arrivé. Alors elle l’a fait parler, et vu que Blaise avait confiance en elle, il lui a raconté. Il m’a dit que devant lui, elle lui avait sourit et dit que c’était très bien de le lui avoir dit, que tout irait bien, qu’elle allait régler le problème, et que plus jamais ils ne le verraient. Blaise m’a dit qu’il avait compris, quand elle lui avait dit ça, qu’elle allait le tuer. Ce gars-là a toujours été hyper intelligent. Il avait 6 ans, et elle l’a déposé chez moi. On a joué ensemble, je m’en souviens bien, il était très inquiet. Il ne savait pas si sa mère allait revenir un jour. Il me disait « à cause de moi, Maman ne reviendra pas. Elle ne reviendra pas, je le sais. Il va la tuer. » J’étais un enfant roi, je n’avais pas ce genre de problème chez moi, je ne comprenais pas ce qu’il racontait. J’en avais parlé à ma mère, je lui disais que Blaise racontait que sa mère allait mourir. Elle nous avait fait la cuisine, on avait joué à pleins de jeux, elle nous a raconté des histoires : elle non plus, elle ne savait pas si Alexa allait rentrer. Je me souviens qu’elle disait à Blaise qu’il pourrait rester, s’il le voulait. Qu’il était chez lui, et que tout irait bien. Et puis finalement, Alexa est revenue le chercher, pleine de blessures, tenant à peine debout, mais elle est revenue, et son père, lui, n’est plus jamais ré apparu. Inutile de préciser le lien qu’il y a entre Blaise et sa mère. Ce fut le premier d’une longue lignée de maris décédés. Je pense que depuis ça, les hommes étaient morts pour Alexa, cet enfoiré avait fait le pire du pire. Du coup, elle a utilisé sa beauté pour garder sa famille à l’abris du besoin.


-         Je lui ai parlé de Daphné. J’avais peur qu’elle le prenne mal, tu sais, qu’elle se dise que je la remplace ou une connerie du genre, renchéri-t-il.

-         Mais elle l’a bien pris ? je questionne, intéressé.

-         Etonnamment, oui. Elle a même parlé de la rencontrer, si ça devenait vraiment sérieux. J’étais sur le cul.

-         Et tu comptes la lui présenter ?

-         Oh non, pas pour le moment en tout cas. J’aurais trop peur pour Daphné, ajouta-t-il, visiblement amusé. 


Nous rions un petit moment, instant qui faisait putain de bien d’ailleurs, puis je demandais à nouveau :


-         Du coup c’est sérieux comment, avec Daphné ?


Suivant probablement l’exemple de sa mère, Blaise n’avait jamais eu une seule relation sérieuse. Il baisait tout ce qui lui passait sous la main, mais jamais il ne s’est ouvert à une fille, et jamais il ne s’est investi dans une relation.


-         Ah putain, je crois que c’est sérieux sérieux, répondit-il dans un soupir.


J’hésitais un petit peu à pousser et à demander comment il se sentait : s’il avait peur de ses sentiments, comment il le vivait, mais j’avais un peu peur que ça l’intrigue. Il avait cependant l’air très occupé à soigner ses cheveux et à remettre sa chemise en place devant mon miroir : ce soir il allait revoir Daphné pour la première fois depuis deux semaines. Alors, je me suis dis que je ne risquais probablement pas grand-chose :


-         Ça te fait flipper ? Il trouva mes yeux dans le reflet du miroir et me fixa quelques secondes avant de me répondre, faisant comme s’il ne se doutait de rien.

-         Ça dépend. Des fois ouais, j’me dis qu’elle pourrait me la mettre à l’envers, me tromper ou faire je sais pas quoi, et ça fait flipper. Mais des fois non, des fois… Je sais pas mec, c’est juste bien. Et tu le sais. Ça se sent. Et j’pense pas qu’elle me ferait des coups tordus. Mais bon, on n’est jamais sûr de rien. En tout cas, je sais que cette fois, j’prend le risque. On verra bien, acheva-t-il avec un hochement d’épaules.


Allongé sur mon lit, prêt à laisser mon esprit divaguer sur une certaine brunette, je fus interrompu lorsqu’il répliqua :


-         Et toi ?

-         Et moi quoi ? demandais-je comme si je ne voyais pas l’inquiétude dans ses yeux concernant la raison pour laquelle j’étais resté au château pendant les vacances.

-         Tes vacances ?

-         Chiantes, et peu fructueuses. J’aurais tout aussi bien fait de rentrer.

-         J’ai vu ta mère, ajouta-t-il sur un ton plus grave. Malgré moi, je me relevais sur mon lit, prêtant plus d’attention à ce qu’il allait me dire. Maman l’a invitée un soir, pour pas qu’elle reste toute seule tout le temps des vacances. Elle m’a incendiée de questions sur toi. Elle voulait savoir comment tu allais. Tu ne lui as pas parlé depuis quand ? questionna-t-il alors.


Je me laissais tomber à nouveau en arrière sur mon lit, plus si sûr d’avoir envie d’avoir cette conversation. Je déteste devoir rendre des comptes, à qui que ce soit, il n’y a pas d’exception.


-         Je lui parle régulièrement, répondis-je, agacé.

-         Te fous pas de ma gueule Drago. Ta mère est morte d’inquiétude pour toi. Ça te coûte quoi de lui écrire de temps en temps ?

-         Je n’ai rien à lui dire, je ne vais pas lui envoyer des lettres blanches.

-         Ecoute mon pote, je vais pas me prendre la tête avec toi maintenant. Mais je vais quand même te rappeler un truc : ta mère elle a toujours tout fait pour toi, et elle en chie sérieusement en ce moment. Elle est toute seule je te rappelle, son mari est en prison…

-         … Je suis au courant Zabini, figure-toi que son mari, c’est mon père, le coupai-je, énervé.

-         Nan, fais pas le bonhomme avec moi Malfoy. Elle a perdu près de quinze kilos, elle est squelettique, elle avale rien. Son visage est tellement creusé on dirait qu’elle a prit dix ans dans la gueule. Elle s’est remise à fumer, tu le savais ?

-         Et c’est ma faute peut-être ? je réponds avec insolence, commençant à me sentir sérieusement mal.

-         Je suis pas en train de te dire que c’est ta faute Malfoy, arrête de te prendre pour le centre du monde dix secondes. J’te dis juste que ta mère c’est une femme en or qui en bave en ce moment, et que le minimum que tu puisses faire c’est lui envoyer une lettre de temps en temps, au moins pour lui dire que t’es pas mort.


Sur ce il quitta ma chambre en se regardant une dernière fois dans le miroir, et moi, je m’asseyais à mon bureau pour écrire à ma mère.   


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Merci à Kistune-aux-amandes de me corriger

A plus !

LivStivrig

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