Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 19 : Katie

5225 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/08/2019 14:57

Dans le chapitre précédent, Hermione et Drago ont fêter chacun de leur côté le Nouvel An, et se sont retrouvés pour terminer cette belle soirée ensemble.


POV DRAGO.


Une étrange sensation de chaleur se faisait ressentir contre mon dos, tout le long de mon corps en fait, comme si je n’étais pas seul dans mon lit. Je déteste me réveiller et ne pas être seul dans mon lit. Avant même que je n’ai ouvert les yeux, j’étais déjà d’humeur exécrable. S’ajouta ensuite à ma mauvaise humeur matinale ma tête qui tournait : ma bonne vieille amie, la gueule de bois. Ma gorge sèche confirma cette dernière pensée. Une main sur ma tête, je me redressai un peu sur le lit pour me retourner et découvrir qui est la conne qui me tenait aussi chaud. J’aurais dû évidemment me douter que ce serait Pansy qui s’était lovée contre mon dos, m’enlaçant comme si sa vie en dépendait. Une mine de dégoût se dessina machinalement sur mon visage, et dans un geste brusque je me débarrassai de son bras ainsi que de ma couverture, ce qui la réveilla. Elle s’étira en baillant lourdement, un sourire sur les lèvres, les cheveux en pétards.


-         Putain qu’est-ce que tu fous là ? je demande en me levant doucement, mon mal de crâne m’empêchant d’être plus rapide.


Le sourire toujours aux lèvres comme si elle avait passé la nuit de sa vie, la tête appuyée contre la paume de sa main, elle esquissa un petit rire et répondit d’une voix cassée :


-         Je me suis endormie Drago c’est pas…

-         … Tu sais très bien que je déteste ça, je la coupe sèchement.


Son sourire commença à se dissiper mais elle ne perdit pas la face quand elle ajouta en s’asseyant sur mon lit :


-         J’étais aussi ivre que toi, je n’avais pas planifié de rester. Je me suis endormie après qu’on ai fait l’amour, comme toi, ajouta-t-elle avec une voix qu’elle voulait douce.

-         Eh bien la prochaine fois ne t’endort pas. Je vais me doucher, sois partie quand je serais sorti, je conclu en m’éclipsant dans ma salle de bain.


POV HERMIONE.


Le chaleureux et tendre souvenir que j’avais utilisé pour passer une agréable nuit était embué par une question qui me semblait élémentaire : comment Ginny a su que Malfoy était bel et bien dans notre couloir pour me rencontrer ? Je sais très bien qu’elle suspecte des choses depuis qu’elle m’a vu lui courir après pour m’assurer qu’il n’était pas en colère contre moi, mais au point de se dire qu’il était dans un couloir pour me voir moi ? La perspective de devoir avoir une sérieuse discussion avec elle à ce propos ne m’enchantait pas. En fait, elle me stressait même énormément. Plus j’y pensais, plus je sentais une boule se former dans mon estomac. Je priais silencieusement, protégée par la chaleur de mes draps, pour qu’elle ne se souvienne de rien à cause de tout l’alcool qu’elle avait avalé pendant la soirée, mais je n’y croyais pas beaucoup.


Je préférais donc penser à mon devoir pour la défense contre les forces du mal sur les Inferi, que j’avais bien travaillé et particulièrement hâte de remettre. Depuis que le professeur Rogue avait enfin récupérer cette matière, je portais une attention d’une finesse aiguisée à rendre des devoirs impartiaux : Rogue ne supporte pas que je donne mon avis, moi où un quelconque élève n’appartenant pas à sa maison d’ailleurs. Le changement de professeur s’était effectué en cours d’année : Slughorn avait récupérer le cours de potions où il excellait, et Rogue avait enfin pu obtenir le poste qu’il convoitait depuis de si nombreuses années. L’on raconte que Dumbledore aurait finit par céder aux vues des motivations indéniables des deux professeurs pour les matières correspondantes.


Mon premier cours de la rentrée, cependant, était potions. Le professeur Slughorn ne nous avait pas donné de devoirs à faire, mais il avait insisté pour que nous révisions sérieusement nos cours : les examens approchaient à grand pas. Moi, j’avais étudié, bien entendu, mais je ne crois pas que beaucoup d’autres élèves s’en soit donné la peine. En sixième année, nous disposons d’énormément de temps libre, temps dont nous sommes censés profiter pour travailler nos ASPIC que nous devrons passer en fin de septième et ultime année à Poudlard ; mais je ne vois que peu d’étudiants s’y pencher sérieusement hormis les Serdaigle, qui comme moi, passent beaucoup de temps à la bibliothèque.


-         Bien le bonjour, bien le bonjour tout le monde ! commença le professeur Slughorn d’une voix entraînante. J’espère que vous avez tous et toutes profiter des vacances comme il se doit, sans faire d’excès bien évidemment… Il laissa ses yeux balayer la classe du regard : il était écrit sur le visage de beaucoup d’élèves qu’ils n’avaient pas étés particulièrement raisonnables la nuit dernière. Moui… Enfin bon, il est maintenant temps de se remettre au travail ! Aujourd’hui, nous allons étudier le Philtre de Mort Vivante, et la prochaine fois, vous devrez en concocter un. Asseyez-vous, asseyez-vous, allez-y, dit-il en nous sommant de nous préparer à prendre des notes. Alors, poursuivit-il avec un sourire impatient aux lèvres, qui peut me parler du Philtre de Mort Vivante ?


Je levais immédiatement le bras en ne tenant pas compte du petit regard amusé que Malfoy m’avait jeté en observant ma réactivité à toute épreuve. Je ne savais pas vraiment si c’était pour se moquer de moi, où s’il trouvait ça réellement amusant, mais peu m’importait : les cours sont bien plus importants.


-         Oui, Miss Granger ? interrogea-t-il, visiblement ravi que ma main soit levée.

-         Il s’agit d’une potion somnifère également appelée la Goutte du Mort vivant. La potion finale a une couleur très pâle, même si elle passe par énormément de couleurs différentes durant la préparation. L’antidote est la potion Wiggenweld, répondis-je sûre de moi.

-         Excellent Miss Granger, cinq points pour Gryffondor, sourit-il. Quelqu’un connaît-il l’histoire de cette potion ?


Je levais à nouveau la main pour répondre à sa question. Amusé, le professeur Slughorn regarda le reste de la classe avant de commenter :


-         Quelqu’un d’autre que Miss Granger ? il attendit quelques instants. Personne ? Bon, Miss Granger ?

-         Au Moyen-Âge, Leticia Somnolens, une harpie, força la fille du roi à se piquer avec un fuseau imbibé de Goutte du Mort vivant. Un jeune sorcier imbiba alors ses lèvres dans une potion de Wiggenweld et embrassa la princesse pour lui faire reprendre connaissance.

-         Excellent Miss Granger, vraiment excellent ! Cinq points supplémentaires pour vos connaissances à toute épreuve. Bien, nous allons maintenant nous intéresser aux ingrédients nécessaires à la fabrication de la potion.


Malgré moi, je jetais un regard à mon voisin de table, qui lui, me regardait depuis déjà quelques instants. Discrètement, il me chuchota :


-         Miss-je-sais-tout a bien travaillé pendant les vacances.


Ça n’avait rien d’une insulte et ce n’était pas dit pour me blesser : ses yeux me l’assuraient. Je lui adressai un sourire maladroit et me concentra à nouveau sur ce que disait Slughorn, prenant attentivement des notes détaillées. Harry, au-devant de la classe, s’était retourné pour saluer le fait que j’ai fais gagner des points à notre maison.


Le reste de la journée s’était parfaitement déroulé : j’avais rendu mon devoir au professeur Rogue pendant le cours de Défense contre les Forces du Mal, et n’avais pas fait perdre de points à Gryffondor en me montrant agaçante à son goût. Harry, Ron et moi avions ensuite décidé d’aller prendre un thé aux Trois Balais. Nous avions une bonne partie de l’après-midi de libre, et ayant pris un peu d’avance dans mes révisions, je me permis un moment de détente avec mes meilleurs amis. J’étais rapidement montée dans ma chambre récupérer mon manteau quand je m’aperçus que Ginny m’attendait, assise sur mon lit. Je pris une grande inspiration et me dirigea vers elle, décidée à faire comme si de rien n’était, priant toujours intérieurement pour qu’elle ne se souvienne de rien :


-         Ça va Ginny ?


Elle me sourit avec des yeux pleins de malices, se mit en tailleur face à moi, m’invita à faire de même en tapotant mon lit de sa main.


-         Ça va très bien merci, et toi Hermione ? renchéri-t-elle clairement amusée alors que je prenais place sur mon lit face à elle.

-         Oh la routine, la reprise des cours, pas mal de travail ! Tu es en ou de tes BUSE ? je tentais d’éviter le sujet comme je le pouvais, et pensais que parler de ses examens pourrait aider. Je m’étais trompée.

-         Non, non, je ne suis pas là pour ça, sourit-elle. Tu n’as rien à me raconter ?

-         Eh bien je… En fait je n’ai pas vraiment le temps de discuter maintenant, je suis juste passée chercher mon manteau, Harry, Ron et moi, on va aux Trois Balais boire un thé et…

-         … Hermione, me coupa-t-elle. Tu as bien cinq minutes à m’accorder. J’étais certes ivre, mais je me souviens parfaitement de tout…


Ah, parfait. J’optais donc pour l’option nier en bloc : de quoi pouvait-elle bien parler ? Avec un peu de chance, ça marcherait.


-         De quoi parles-tu ?

-         Je parle de Malfoy… Dans le couloir… elle marquait des pauses en soutenant mon regard, attendant que je crache le morceau. Qui t’attendait…

-         Qu’est-ce que tu racontes ? Quand je suis sortie pour voir de quoi tu parlais, il n’y avait personne. Et puis, pourquoi est-ce que Malfoy m’attendrait dans un couloir ? je donnais tout mon possible pour paraître convaincante, mais ça n’avait pas l’air de très bien fonctionner.

-         Mmh bien sûr oui, et tu es rentrée te coucher plus d’une heure plus tard parce que… ?

-         J’ai croisé Neville et nous avons marché un peu ensemble, voilà tout. M’espionnerais-tu Ginny ? je demande en m’appliquant à ne pas avoir l’air offensée, si je m’énerve, elle saura d’autant plus que j’ai quelque chose à cacher.

-         C’est dommage, parce qu’il se trouve que j’ai été moi-même abandonnée par Luna parce qu’elle est partie se promener avec Neville…

-         Oui, il y avait Luna aussi je…

-         … Roh Hermione ! Explique-moi, arrête de me balader ! Est-ce que tu deviens amie avec Malfoy ? Est-ce que c’est plus ? Est-ce que tu l’aides à quelque chose ? Qu’est-ce qui se passe ? elle était maintenant sérieuse, soulignant le fait qu’elle voulait vraiment savoir et qu’elle n’accepterait pas de mensonge.


Je soupirais profondément. Il était hors de question pour moi de lui rapporter que nous nous étions embrassés quelques fois et je me voyais encore moins lui avouer que j’étais tombée amoureuse du blondinet qu’elle soupçonnait d’être un mangemort.


-         Je… Non, nous ne sommes pas… amis. Nous avons discuté quelques fois, comme tu le sais, et il savait que mon grand-père était décédé alors il voulait… Il m’a juste demandé comment ça s’était passé chez mes parents. Ce n’était rien, il passait par là parce qu’il était ivre et il en a profité.

-         Il pense à toi quand il est ivre ? demanda-t-elle avec un sourire immense.

-         Je… Non ! Non bien sûr que non, je te l’ai dit il passait juste par-là !

-         Et il s’est dit « tiens si j’allais demander à Hermione comment se sont passées ses vacances » alors qu’il fêtait le nouvel an avec ses potes ?

-         Non il… Je n’en sais rien. Je ne suis pas dans sa tête Ginny, je te l’ai dit, nous ne sommes pas amis ! Nous avons discuté quelques fois, voilà tout, je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu t’imagines, mais en tout cas, tu imagines… râlai-je en me levant de mon lit pour récupérer mon manteau.

-         Très bien, dans ce cas pourquoi ne m’as-tu pas dit ça directement ? renchéri-t-elle avec un ton de défit.

-         Justement pour ne pas que t’imagines des choses ! Et maintenant tu m’excuseras, mais je dois vraiment y aller. A plus tard Ginny ! conclu-je en me dirigeant vers la sortie des dortoirs.


Elle ne me lâchera pas avec cette histoire, je le sais très bien. Je sais d’ailleurs tout aussi bien que mon amie n’est pas stupide et qu’elle a bien remarqué qu’il y avait quelque chose de suspect entre Malfoy et moi. Mon seul espoir, c’est qu’elle n’ai pas encore compris quoi, parce que je ne suis pas près d’assumer quoi que ce soit auprès de qui que ce soit.


Je retrouvai finalement Ron et Harry qui m’attendaient dans la salle commune et ensemble nous prirent la direction des Trois Balais, alors que je chérissais une idée que Ginny m’avait faite remarquer : Malfoy pense à moi lorsqu’il est ivre et qu’il fait la fête avec ses amis.


-         Lavande veut qu’on mange tous les deux ce soir, comme un… rendez-vous galant… Vous croyez que je devrais le faire ? s’inquiéta Ron visiblement mal à l’aise alors qu’il touillait son thé.

-         Les rendez-vous galants, c’est pas censé être avant les bécotages ? demanda Harry amusé.

-         Ha, ha, très drôle Harry. Vraiment, aidez-moi ! Je ne sais pas quoi faire, est-ce que ça veut dire que… que c’est ma copine ?? ajouta-t-il avec une étrange mine de dégoût.

-         Ron vous vous êtes embrassés durant une soirée… ça ne signifie pas que vous êtes en couple ! Vous devez vous découvrir, passer des moments ensemble et décider de ça ensemble ! A l’heure actuelle, Lavande est tout au plus une fille que tu as embrassé une fois, mais rien de plus ! temporisai-je, assez amusée à mon tour par l’angoisse de mon ami.

-         Ouais… Mais maintenant, je vais devoir la voir souvent ? Je vais devoir… lui acheter des trucs et penser à elle et… la bécoter souvent ? il continuait de s’inquiéter et avait l’air de plus en plus perdu.


Harry et moi riions malgré nous de la détresse de Ron. Il ne savait vraiment pas s’y prendre, avec les filles.


-         Fais à ton rythme ! Est-ce que tu as envie de la voir ce soir ? je demande, toujours le sourire aux lèvres.

-         Ben… je sais pas moi ! Pourquoi pas… ? hésita-t-il.

-         Bien alors tu n’as qu’à lui dire que tu veux bien manger avec elle, et tu verras bien si elle te plaît ou non ! Vous pourrez discuter et faire plus ample connaissance, mais ça ne t’engage à rien Ron, tu n’as pas la corde au cou… ajoutai-je.

-         Hermione a raison, tu te mets la pression pour rien, m’appuya Harry. Et puis si elle ne te plaît pas tu n’auras qu’à… dire que tu étais ivre et que tu ne savais pas ce que tu faisais au nouvel an.

-         D’abord qu’est-ce que vous en savez-vous des relations amoureuses ? On est tous célibataires jusqu’à la moelle ! Sérieux, il doit y avoir un problème avec nous, même Ginny a eu un petit-ami ! s’exclama Ron.


Harry et moi parurent soudain gênés. Lui, probablement parce que Ron avait mentionné l’ancienne relation de la personne dont il est amoureux, et moi parce que je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe dans ma « vie amoureuse », et que je ne peux pas en parler avec mes amis.


-         Quoi ? C’est vrai ! continua-t-il en observant nos visages embarrassés. Il y a sûrement un truc qui cloche chez nous, je devrais rester célibataire ! ça perturberait notre… cercle d’amitié ! Non c’est mieux…

-         … Ne dis pas de bêtises Ron, il n’y a rien qui cloche, et tu ne te défileras pas comme ça ! Tu l’as embrassée, et maintenant il faut que tu assumes ! Qui sait, peut-être que c’est la femme de ta vie ! conclue-je à nouveau amusée.


Harry nous avait ensuite confié qu’il avait particulièrement hâte que Dumbledore le convoque à nouveau dans son bureau pour leurs petites leçons privées : elles lui avaient manquées pendant les vacances, et il sentait qu’il s’apprêtait à lui révéler des choses très importantes. Nous en avions discuté quelques instants, et puis nous avions décidé de rentrer paisiblement au château réviser un petit peu avant le dîner. Ça aurait pu se passer ainsi, si seulement nous n’étions pas tombés sur Katie Bell à ce moment-là. Elle était avec une de ses amies, une certaine Leanne que je n’ai jamais côtoyée. Elles avaient l’air de se disputer à propos d’un paquet que tenait Katie :


-         Tu n’as rien à voir avec ça, Leanne ! s’exclama Katie.


Ce qui arriva ensuite nous sembla confus, à Ron, Harry et moi, qui étions les seuls à assister à la scène. On aurait dit que Katie avait touché le contenu du paquet, et qu’aussitôt, elle s’était élevée dans les airs, les bras tendus, comme si elle allait s’envoler. Ses cheveux tournoyaient autour de sa tête et ses yeux ainsi que sa bouche étaient ouverts de la façon la plus terrifiante qui soit : elle était de toute évidence ensorcelée. Katie poussa ensuite un hurlement sourd, angoissant, puis elle retomba au sol, inconsciente. Abasourdie par l’horrible spectacle que nous venions de voir, je pris quelques secondes pour rassembler mes esprits et me tourner vers Leanne, l’amie de Katie, qui sanglotait alors qu’Harry était accroupi à côté de la victime. Ron, lui, était partit chercher quelqu’un, n’importe qui, pour nous aider.


-         Que s’est-il passé ? Je demandais doucement à Leanne, tentant de ne pas la brusquer, mais impatiente qu’elle parle.

-         Elle… Elle a ouvert ce paquet, et… Je lui ai dis de ne pas le faire. Elle a touché le collier et… sanglota-t-elle.


Harry jeta un coup d’œil au collier qui était étalé dans la neige, hors de son emballage.


-         J’ai déjà vu ce collier… commença-t-il à réfléchir.


Pensant discuter plus en profondeur de ce terrible évènement plus tard avec mes amis, je me tournais à nouveau vers Leanne, ne prêtant pas attention aux réflexions de Harry :


-         Est-ce que tu sais comment elle a eu ce paquet ? Est-ce que quelqu’un le lui a donné ?

-         C’est pour ça qu’on se disputait, elle l’avait quand elle est sortie des toilettes des Trois Balais, elle a dit qu’elle devait le remettre à quelqu’un à Poudlard, et que c’était très important. Elle avait l’air bizarre… Elle ne m’a pas dit qui le lui avait donné, mais je lui ai dit qu’elle ne… qu’elle ne devait pas faire ça…

Elle sanglotait toujours. Je passais une main sur son épaule, montrant mon soutien à son égard, me mettant à sa place. Si ça arrivait à un de mes amis, je pleurerais sans doute beaucoup aussi, et j’aurais bien besoin d’un peu de soutien. En parlant de soutien, Ron était revenu avec Hagrid, à qui nous avions raconté tout ce que nous savions. Il avait porté Katie dans ses bras jusqu’à l’infirmerie du château accompagné par Leanne, et Harry, Ron et moi nous apprêtions à les suivre quand Harry nous arrêta pour ajouter :

-         Je me souviens où j’ai vu ce collier, c’était chez Barjow et Beurk, il y était exposé ! L’étiquette disait que le collier était ensorcelé, c’était il y a quatre ans ! Je me cachais de son père et de lui, et il l’avait regardé ! C’était lui, c’était le sien ! S’exclama-t-il.

-         Harry, de qui parles-tu ? Questionnai-je étant donné qu’il semblait oublier de nous faire partager ce détail.

-         De Malfoy bien sûr ! Il a dû l’acheter quand je l’ai vu chez Barjow et Beurk cet été ! C’était ça qu’il cherchait !


Harry avait l’air absolument certain de lui. Il parlait avec une excitation dans la voix qui était en réalité très inquiétante. Il semblait réellement certain que Malfoy avait fait en sorte que Katie trouve ce collier et tente de la tuer, et ça me rendait intérieurement malade, parce que moi je savais que ce n’était pas le cas, mais je ne pouvais pas le prouver.


-         Je ne sais pas Harry, hésita Ron. Si tu as vu ce collier il y a quatre ans… Je veux dire il y en a, du passage chez Barjow et Beurk et… Cette fille a dit que Katie avait trouvé le collier dans les toilettes.

-         Elle a dit qu’elle était sortie des toilettes avec le collier, pas qu’elle l’avait trouvé dans les toilettes, nuança Harry. Et…

-         … Harry, commençai-je avec une voix que je voulais la plus douce possible, il faut que tu arrêtes avec…


Mais Harry ne me laissa pas terminer ma phrase. Sèchement, il me coupa la parole et chercha à justifier sa théorie :


-         … Je suis sûr de moi Hermione ! C’est tout à fait logique, tout coïncide !

-         Très bien, quel est le motif ? Qui et pourquoi ? Qui est-ce que Malfoy, le grand méchant, le grand vilain Malfoy cherchait-il à ensorceler ? Hein Harry ? Et pour quelle raison ? Tu n’as pas le quart des éléments nécessaires pour l’accuser de quoi que ce soit, alors je vais t’apprendre quelque chose : innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé coupable !

-         Wah calme-toi Hermione… tenta doucement Ron.

-         Ne me dis PAS de me calmer Ron !

-         C’est quoi ton problème Hermione ? S’irrita Harry.

-         Vous accusez un gamin de choses absolument abominables et je… Je ne supporte pas ça ! M’énervai-je violemment alors que je commençais à m’éloigner d’eux d’un pas rapide. Je retourne au château ! Et vous… vous feriez bien de vous concentrer un peu sur vos études plutôt que d’imaginer des histoires qui n’ont ni queue ni tête !


C’est dans cette dernière explosion de rage que je pris le chemin du château pour retrouver ma chambre. Je ne supportais pas d’entendre mon meilleur ami dire de telles choses à propos du garçon pour lequel je développe de réels sentiments. Tout d’abord, il ne pouvait tout simplement pas avoir raison, c’était tout bonnement impossible. Mais ce que je détestais le plus dans tout ça, c’est que chaque fois que nous avions ce genre de discussions, je doutais. Je doutais de Drago, je doutais de ce dont il était capable et de ce dont il serait capable dans le futur. Je ne pense pas nier quoi que ce soit, je sais qu’il n’est pas un Mangemort, mais… S’il en devenait un, un jour ? S’il suivait les pas de son père ? Parce que jusqu’à présent, il s’est montré plutôt fidèle au schéma familial qui régit sa famille.


Je réfléchissais malgré moi : je sais que Malfoy a une peur bleue de Voldemort à cause du legilimens, mais ça, ça me semble plutôt normal. Par contre, je sais aussi qu’il a une sorte de tâche, une sorte de mission, quelque chose qu’il doit faire, et qui semble réellement lui gâcher la vie, et même changer son comportement. Je sais qu’il va profondément mal et qu’il a besoin d’aide, mais qu’il la refuse, évidemment. Et s’il devait nuire à quelqu’un ? S’il devait… tuer quelqu’un ? Si son père le lui avait demandé, par vengeance, ou alors si V… Non. Non, absolument pas. N’importe quoi Hermione. Combien d’hypothèses qui semblaient parfaitement logiques a eues Harry, qui au final s’étaient révélées entièrement fausses ? Je ne pourrais même pas les compter. Et je connais Drago. Je le connais. Et je sais qu’il ne ferait jamais ce genre d’atrocités, et je sais qu’il n’est pas un Mangemort. Je le sais.


POV DRAGO.


Je l’ai fait. Je l’ai fait. Putain de merde. Je l’ai fait. J’ai fait ça. Je l’ai fait. Merlin. Tout mon être me crie à quel point je me révulse, je me dégoûte. J’ai ensorcelé cette fille pour qu’elle fasse passer le collier. Je l’ai fait. J’ai tenté de tuer Dumbledore. J’ai réellement essayé. Une part de moi pensait encore jusqu’à aujourd’hui que je ne le ferais peut-être pas. Que je n’y arriverais pas, pas à cause des évènements ou parce que quelqu’un d’autre le ferait pour moi, mais parce que je ne pourrais tout simplement pas. Ça a certes échouer, et d’ailleurs une partie de moi en est soulagée, mais j’ai réellement essayé. J’en suis capable. Je suis capable de faire ça… Ce genre de choses… Je peux faire ça. Granger… Putain de merde Granger… Je suis tellement désolé. Je suis tellement putain de désolé. Je suis ce genre de monstre. Je peux faire ça. J’ai essayé. Je l’ai fait. Je… Je l’ai fait. 


J'espère que ce chapitre vous aura plu, faites-le-moi savoir dans les commentaires, vous pouvez aussi me trouver sur twitter : @livstivrig. Merci à Kitsune-aux-amandes pour la correction ! A très vite !


LivStivrig


Laisser un commentaire ?