Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 29 : Sereine

5412 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/08/2020 16:17

Dans le chapitre précédent Drago et Pansy se sont dit au revoir, et Drago et Hermione ont partagé un moment intime.


             POV HERMIONE.


Le mois de février touchait déjà à sa fin alors que la neige fondait doucement sous les divers éclats de soleil. Il était encore un peu tôt pour que des fleurs bénissent les jardins de l’école, mais cela ne saurait trop tarder. Moi, je me sentais comme si nous étions en pleine saison de printemps, où tout était doux, tout était beau, et tout était amour. J’avais l’impression d’être une nouvelle version de moi-même tout en ayant l’impression d’être finalement véritablement moi. Je me sentais heureuse, belle, confiante et apaisée. Peut-être même que je me sentais femme, mais il me semblait qu’il était peut-être encore un peu tôt pour tenir ce genre de discours. Malfoy et moi étions passés à la vitesse supérieure. Nous avions fait des choses d’ordre sexuelles (enfin il m’avait fait serait plus exact…) et bien que je me sentisse quelque part un peu gênée et que j’appréhendais de le croiser aujourd’hui en cours, j’étais tout de même incroyablement sereine. Enfaite, je trouvais que ce qui m’arrivait, ce qui nous arrivait, à Malfoy et moi, était absolument magnifique. Plus j’y pensais, et moins j’y croyais. Nous revenions de loin, de très loin même. Nous avions traversé maintes et maintes épreuves dans nos vies respectives, dans notre relation, et finalement – il me semble – dans notre couple, pour en arriver là où nous en sommes aujourd’hui. Lui tout comme moi avions dû repousser nos propres limites pour pouvoir trouver notre juste milieu, pour apprendre à nous connaître et à nous respecter, et finalement à nous aimer. Et il me semblait que nous avions plutôt réussi.


             Après une douche bien méritée, j’avais rejoint mes amis dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner. C’était le début d’une nouvelle semaine et je me sentais plus prête que jamais à la vivre. Pour la première fois depuis longtemps, je n’avais pas l’impression d’avoir à affronter quoi que ce soit, que ce soit les cours, les révisions, les problèmes avec Malfoy ou avec mes amis, ni-même tout ce qu’il se passait actuellement dans le monde sorcier ainsi que moldu. Je me sentais simplement sereine, et prête à vivre ce que la vie m’offrait. C’est donc avec une excellente humeur que je mangeais des œufs brouillés et buvait une tasse de thé encore fumante. Ron n’était pas bien réveillé, comme souvent le matin, et n’était pas encore tout à fait lui-même, mais Harry et Ginny, tout comme moi, respiraient la bonne humeur, ce qui amplifiait mon bonheur. Nous étions heureux, et c’était incroyable. Nous n’expérimentions pas le bonheur complet et serein très souvent dans nos vies mouvementées, mais j’étais ravie de constater que nous étions tous capables de le saisir, et de le vivre lorsqu’il se présentait à nous. Je jetai un regard un peu embarrassé à la table des Serpentard, et croisai celui de Drago. Lui aussi, il me regardait. Nous échangions un discret sourire, mi-tendre, mi-gêné, puis retournions à nos discussions avec nos amis respectifs.


             Ginny et moi nous dirigions ensemble vers notre dortoir pour récupérer nos affaires avant d’aller assister à nos cours de la journée, riant ensemble de la maladresse habituelle de Harry, mais qu’elle trouvait tout à fait attendrissante, de toute évidence, quand nous entendîmes derrière nous :


-         Il serait plus prudent pour les Gryffondor de garder leur nez dans leurs affaires, plutôt que de les fourrer là où ils n’ont pas leur place.


Surprises, nous nous retournions toutes deux pour découvrir Blaise Zabini, l’ami de Malfoy, seul, le visage profondément fermé, s’adressant ostensiblement à nous. J’avais peur de comprendre là où il voulait en venir, il me semblait que ce dernier avait repéré que quelque chose se tramait entre Drago et moi. C’est le problème, lorsque nos amis ne sont pas totalement stupides et qu’ils font attention à nous.


-         Un problème Zabini ? questionna Ginny avec la même hostilité dans la voix, lui faisant face avec une présence remarquable.

-         Je pense que ta copine sait très bien de quoi je parle, continua le ténébreux Serpentard en me jetant un regard aussi noir qu’il pouvait l’être. Elle ferait mieux de garder le nez dans ses bouquins si elle ne veut pas avoir de problème, ajouta-t-il également à l’intention de Ginny.

-         Elle foutra son nez là où il lui plaira, ce n’est pas ton problème, affirma cette dernière avec conviction.

-         Ça devient mon problème quand ça concerne mon ami, répliqua-t-il sur le même ton.   

-         Si t’as un problème avec ton ami, tu le règles avec lui, en attendant ici on en a rien à battre de ton avis, continua-t-elle avec autant de force.


Zabini fixa Ginny un instant sans rien dire, puis ce fut mon tour, et enfin, il dit avant de s’en aller :


-         Vous feriez bien de faire attention.


Nous reprîmes notre chemin vers notre dortoir, et aussi surprenant que ce soit, Ginny ne me demanda aucune explication, et ne dit pas un mot concernant ce qu’il venait de se passer. Moi, je me sentais un peu idiote d’être restée là sans rien dire alors que Ginny me défendait, comme à son habitude. Je savais très bien, en effet, ce que voulait me dire Blaise. Mais mon amie avait raison, s’il avait un problème, il n’avait qu’à en parler à Malfoy, et j’étais persuadée que ce dernier saurait le remettre à sa place. Il devait le savoir aussi, et c’était sûrement pour cette raison qu’il avait tenté de me menacer moi, la proie facile. J’aurais voulu remercier Ginny, mais je craignais que cela n’ouvre une autre discussion que je n’étais pas prête à avoir. Je ne me laissai pas dépasser par Zabini, je ne le laissai pas détruire ce que Drago et moi avions avec de si stupides mots, ni entraver ma bonne humeur. Nous étions plus forts que cela. Il ne pouvait rien nous faire, j’en étais persuadée. Nous irions bien, peu importe ce qu’il pouvait dire ou penser. Ça n’avait pas la moindre importance.


Je retrouvai donc mon partenaire dans notre cours de Potions avec un petit sourire discret encré sur le visage. C’était étrange de me trouver à côté de lui, habillée, en pleine classe, au milieu de tous ces étudiants ignorant parfaitement ce que nous avions fait la nuit passée. Quelque part, c’était excitant, mais j’étais aussi un peu mal à l’aise. Il m’avait vue nue, et il m’avait touchée. Tout était différent maintenant. Lui aussi, il avait un petit air niai tatouer sur le visage et il me semblait qu’il était impossible d’ignorer ce que nous avions fait. Si j’avais vu deux personnes se comporter ainsi, il me semblait que cela m’aurait sauté aux yeux. Mais d’une certaine façon, je m’en fichais. Nous étions intouchables, presque invincibles. Toujours aussi discrètement, nous échangions quelques petits mots, des regards, un sourire ici et là durant la journée et les cours que nous partagions, et ce jour, je remerciai du plus profond de mon cœur Dumbledore d’avoir décidé qu’il fallait mélanger les élèves de différentes maisons, et je le remerciai surtout de m’avoir – lui ou quelqu’un d’autre – placé à côté de Drago.


             Tout au long de la journée je tentai de me forcer à me concentrer en classe, où même lorsque mes amis me parlaient, mais la seule chose à laquelle je pensais, c’était lui. Il me manquait déjà. J’avais envie de passer chaque instant dont je disposai avec lui, je voulais pouvoir être contre lui, le sentir, le toucher, qu’il me touche, lui parler, le regarder. Je voulais le découvrir, encore et toujours plus. J’avais une soif de lui qui me semblait ne jamais pouvoir être étanchée. Alors, lorsque le soir arriva et qu’à peu près tout le monde fut couché, je me levai de mon lit pour enfiler mon peignoir, empruntai la cape d’invisibilité d’Harry et marchait jusqu’à la chambre de Malfoy. Il était un peu tard, mais je me doutais qu’il m’attendrait. Le sourire déjà aux lèvres avant même qu’il n’ouvre la porte, je pénétrai dans celle-ci sereinement, bien qu’un peu timidement maintenant que j’y étais. Je n’appréhendais pas vraiment ce qui pouvait se passer parce que de toute façon ce serait magnifique, mais il me connaissait à présent comme personne ne m’avait connue jusque-là, ce qui était énorme. Tout était différent maintenant. Ce n’était plus simplement un flirt, bien que ça ne l’eu jamais été. C’était plus sérieux, bien plus important, et incroyablement plus intéressant.


-         Tu as pris ton temps, souri ce dernier alors qu’il me faisait entrer.

-         Je me faisais désirer, mentis-je en lui retournant son sourire.

-         C’est très réussi, dit-il avant de déposer un doux baiser sur mes lèvres. Tu as passé une bonne journée ? demanda-t-il alors qu’il rangeait les cahiers et livres sur lesquels il travaillait avant que je ne l’interrompe.

-         Très bonne ! Et la tienne ? Oh, j’ai failli oublier, il s’est passé quelque chose de bizarre avec Zabini.


Il se tourna vivement vers moi avec un visage à nouveau fermé, alerte, peut-être même un peu inquiet. Il devait savoir que son ami se doutait de quelque chose, et visiblement il l’appréhendait.  


-         Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda-t-il gravement.

-         Oh rien de bien terrible, il a juste fait sous-entendre à Ginny et moi que je ferais mieux de garder mon nez dans les livres, au lieu de m’intéresser à toi. Il ne l’a pas dit comme ça, mais c’était très clairement ce qu’il voulait dire, expliquai-je honnêtement.


Il sembla réfléchir un instant, comprenant clairement que son ami était bel et bien au courant pour nous.


-         La fille Weasley est au courant ? demanda-t-il sérieusement mais pas si gravement.

-         Non. Enfin, je ne lui ai rien dit, ni rien expliqué, mais elle n’est pas bête. Je pense qu’elle a compris toute seule. Et puis ce qu’il s’est passé aujourd’hui avec Blaise a dû confirmer ses soupçons.

-         Elle ne t’en parle pas ? Elle ne t’a rien demandé ? demanda-t-il encore.

-         Parce que Zabini t’en as parlé à toi peut-être ? questionnai-je avec un sourire.

-         Non, en effet. Mais vu ce qu’il s’est permit aujourd’hui ça ne saurait tarder. Il se doute de quelque chose depuis un moment. Au début il croyait… peu importe. Il va falloir que je parle avec lui. Qu’est-ce qu’on fait ?

-         Comment ça qu’est-ce qu’on fait ?

-         Eh bien, reprit-il en s’approchant de moi pour mettre ses mains sur mes hanches et me tirer plus près de lui, ta copine est au courant, et mon pote est au courant. Alors, est-ce qu’on leur ment, ou est-ce qu’on accepte que deux personnes dans l’école sachent qu’on est en couple ?


Mon sourire s’élargit largement à ses derniers mots. « On est en couple ». Nos actions étaient claires, mais nos mots ne l’avaient pas vraiment étés jusque-là. Bien sûr il m’avait formulé il y a maintenant un moment qu’il me serait fidèle, et qu’il n’embrasserait et ne coucherait avec personne d’autre. Ce genre de chose me semble être clairement un début de couple, mais nous n’avions jusqu’alors pas posé de mot sur notre relation. L’entendre dire cela me donna chaud.


-         On est en couple ? répétai-je avec un large sourire.

-         J’en ai bien l’impression, tu ne crois pas ? rétorqua-t-il joueur.

-         Peut-être bien, répondis-je avant de l’embrasser.

-         Alors, qu’est-ce qu’on fait pour Blaise et Weasley ?

-         Ginny ne m’ennuie pas avec ça, je n’ai pas grand-chose à lui dire pour l’instant, mais je pense que si elle m’en parle je peux lui répondre sans risque. Je lui fais confiance. Elle comprendra que c’est important. Mais je ne peux pas parler pour Zabini.

-         Je ne sais pas… Je verrais sur le moment, mais s’il vient te chercher des emmerdes il faut que tu me le dises, termina-t-il sérieusement.

-         Merlin, Malfoy ton langage, chuchotai-je alors que je m’abandonnais dans ses bras.


POV DRAGO.


             C’était officiel. Pour la première fois de ma vie, j’étais en couple. Et pas avec n’importe qui, mais avec la seule fille dont je suis tombé réellement amoureux. Avant que je ne la rencontre vraiment, je pensais que j’étais incapable d’aimer, que ce n’était pas quelque chose que je ne pouvais ni ressentir, ni donner, ni quelque chose dont j’avais envie. Peut-être que je n’en avais pas envie. Mais ce qui est incroyable avec l’amour, avec cet amour, c’est qu’il ne me demande pas mon avis. Je le ressens, je le donne, et je n’ai pas mon mot à dire. C’est simplement ainsi, et c’est reposant. Je pourrais me torturer l’esprit, essayer de le freiner, de l’arrêter, mais à quoi bon ? Pour la première fois de toute ma vie j’avais trouvé quelque chose qui n’avait aucun prix. Quelqu’un qui n’avait pas de prix. Et bordel, qui aurait pu croire que cette personne-là serait Granger.


Blaise était apparemment au courant, et c’était quelque chose qu’il allait falloir que je règle, d’une façon ou d’une autre. Je n’avais pas peur qu’il en parle autour de lui, il me respecte bien trop, et notre relation est bien trop importante pour qu’il y ait ce genre de connerie entre nous. Mais il ne cautionnait pas, ce qui était logique, et il commençait à emmerder Granger, et ça, ça n’allait pas être possible. Je devais choisir entre continuer de prendre mon pote pour un con – ce qu’il n’était pas – et être honnête avec une vérité qui n’était pas facile à assumer. Mais je savais que si je lui parlais, je pourrais lui faire confiance. Comme la fille Weasley pour Granger, il ne cautionnerait pas, et essayerait probablement de me faire redescendre sur terre, mais il ne parlerait pas, et éventuellement il comprendrait peut-être même que je ne peux pas redescendre sur terre. Pendant que je réfléchissais à tout ça, Granger se saisit de mon dernier devoir de Potions sur l’Elixir d’Euphorie, et commença à le lire attentivement. Je souriais à cette vision, sachant qu’elle allait corriger la moindre de mes erreurs.


-         Je n’ai pas eu à faire ce devoir ? demanda-t-elle un peu inquiète, la tête toujours dans mon parchemin.

-         Slughorn m’a demandé de le faire puisque je n’ai pas pu participer à la leçon de transplanage, lui expliquai-je tendrement.


J’étais ravi de l’avoir, et qu’elle soit elle. J’étais ravi qu’elle soit le genre de personne qui voulait lire ce que j’écrivais, que ce soit pour les cours ou autre. Elle était assez intelligente et intéressée par ce que je pensais pour s’emmerder à lire un parchemin de deux pages sur une simple potion, et me donner un avis que je savais être précieux. Pourtant à cet instant, alors qu’elle était en peignoir assise sur mon lit, j’avais envie de bien autre chose que d’une relecture. Mais je savais que c’était le genre de petite chose qui était importante pour elle, qui faisait qu’elle se sentait plus proche de moi, qu’elle apprenait aussi à me connaître ainsi, alors je m’assis à côté d’elle, prit mon mal en patience, et attendit son verdict.


-         Non c’est de la menthe, dit-elle alors qu’elle continuait de lire.

-         Pour ? demandai-je parce que j’étais plutôt sûr de ce que j’avais écris dans ce devoir que j’avais fait très sérieusement.

-         Pour contrer les effets secondaires, tu as mis qu’il fallait ajouter de la menthe poivrée. La menthe poivrée n’est mise qu’au début pour obtenir une couleur entre le jaune et l’orange pour pouvoir continuer la préparation. Mais pour atténuer les effets secondaires, comme l’envie de chanter, il faut ajouter de la menthe.

-         Est-ce vraiment important ? demandai-je en souriant.

-         C’est crucial ! s’indigna-t-elle en tournant enfin son visage vers moi.  


Je lui pris mon devoir des mains et corrigea ce qu’elle me fit remarquer immédiatement. J’aurais pu vérifier dans mon livre des potions, mais je n’y voyais aucun intérêt. Ma confiance en elle n’avait pas de limites, et si elle me disait que je m’étais trompé en ayant relevé un si petit détail d’un devoir complet, je savais qu’elle avait raison.


-         C’est un bon devoir, conclu-t-elle pendant que je me corrigeai.

-         Je suis ravi que miss-je-sais-tout le valide, ironisai-je avec un sourire honnête.

-         Tu as bien travaillé, appuya-t-elle.


Je posai finalement mon devoir sur ma table de chevet et reportait mon attention complète sur elle. Lorsqu’elle avait dit ces mots, il m’avait semblé entendre une pointe de désir. Elle ne l’avait pas formulé, probablement n’était-elle pas encore prête à cela, ou peut-être tout simplement n’était-ce pas son genre, mais je pouvais jurer qu’elle trouvait carrément séduisant, voire même excitant que j’ai fourni un bon devoir. L’intellect, je le savais, était ce qui la faisait vibrer. Visiblement, j’avais ce qu’il lui fallait.


Un peu anxieuse, du moins c’est ce que je cru voir en elle, elle se leva à nouveau, et se mit à faire le tour de ma chambre en regardant autour d’elle. Je la laissai faire, toujours assit sur mon lit, lui autorisant sans le formuler à s’immiscer dans ma vie et mes affaires. Elle prêta une attention particulière aux livres qui étaient disposés sur l’étagère au-dessus de mon bureau, même si j’étais persuadé qu’elle savait déjà parfaitement bien ce qui était dessus. Je ne savais pas si elle avait peur de ce qui pouvait se passer ce soir, si elle était prête, ou même si elle avait envie de quoi que ce soit, ou tout simplement de dormir dans mes bras. Avant, avec n’importe qui d’autre qu’elle, je ne me serais pas vraiment posé la question. Je me serai levé, je l’aurais embrassée, puis je l’aurais déshabillée et aurais attendu de voir si elle semblait prête ou pas. Mais cette fois, c’était différent. Cette fois ce n’était pas suffisant, je voulais que les choses soient bien faites, en temps et en heure, et qu’elle soit sûre d’elle, et sûre de nous. Alors, j’avalai ma salive et lui demandai :


-         Tu as peur ?


Elle tourna vers moi un visage souriant, et répondit naturellement :


-         De quoi ?

-         De ce qu’il pourrait se passer, si on en avait envie, ce soir ?


Elle ne répondit pas tout de suite, mais ne me lâcha pas des yeux, et n’arrêta pas de sourire non plus. Elle avait l’air sereine. Peut-être un tantinet mal à l’aise, ce que je pouvais comprendre, tout ça, c’était nouveau pour elle. Mais elle avait l’air sereine malgré tout. Pourtant, je savais que c’était important pour elle, et ça l’était d’autant plus pour moi. Moi non plus, je n’avais jamais vécu ça.


-         Non, répondit-elle sincèrement.


Un silence s’ensuivit, silence durant lequel nos yeux ne se lâchèrent pas. Je pouvais lire l’amour et le désir dans son regard, et je savais, sans autre forme de procès, qu’elle me voulait. Moi, et personne d’autre. Moi, malgré tout ce que j’étais, et tout ce que je représentai. Elle me voulait moi. Alors, je me levai, avançai doucement vers elle, approchai mes mains de son visage, et embrassai ses lèvres avec tout l’amour que j’avais pour elle. Il n’y avait qu’elle. Il n’y avait plus qu’elle qui comptait à cet instant. Elle, et rien d’autre. Et je pouvais sentir qu’elle ressentait exactement la même chose. Alors, pendant que nos langues s’entremêlèrent, je la défaisais de son peignoir, et le laissai glisser le long de ses bras pour rencontrer le sol. Elle passa ses doigts délicats dans mes cheveux, puis descendit ses mains le long de mon torse. C’était un touché délicat bien que plein de désir, un touché simple qui me rendait d’ores-et-déjà faible. A son tour, elle laissa ses mains parcourir mes épaules et fit tomber ma veste de costume maintenant inutile. Mes doigts furent appelés par sa peau, et passèrent sous le haut de son pyjama pour la toucher, la toucher elle, la sentir vraiment. Sa peau était chaude, elle était douce et délicieuse. Avide de moi, me désirant comme jamais elle m’avait voulu avant, elle s’attaqua ensuite à ma chemise, et défit un par un les boutons qui la composaient. Elle passa ses mains sur mon torse nu avant de faire tomber cette dernière au sol. Soudain je ne la sentis plus contre moi, ni près de moi et j’ouvris les yeux pour découvrir la pire chose qu’il ne m’avait été donné de voir. Elle s’était éloignée de moi aussi vite qu’elle l’avait pu, ses yeux étaient mouillés de larmes et son visage affichait non pas de la peur, mais de la terreur et de l’horreur. D’abord, je ne compris pas immédiatement, puis je me rendis compte que son regard était fixé sur mon bras droit, exactement là où la Marque des Ténèbres m’avait été donnée. Mon estomac se retourna dans mon ventre, et les larmes montèrent à mes propres yeux. Elle avait peur de moi.


-         Hermione… chuchotai-je avec le peu de voix qui réussit à sortir de ma gorge.


Mais il était trop tard. Une larme coula sur sa joue, puis elle s’en alla en courant, me laissant là, moi et ma noirceur. Elle avait peur de moi, et je savais à cet instant que tout ce que j’avais, tout ce que nous avions, tout cet amour et tout ce bonheur que j’avais jusqu’alors ressenti, était terminé, pour toujours.  


POV HERMIONE.


Je n’arrivai plus à respirer, et pourtant je courrai, je courrai aussi vite que je le pouvais. Quelques minutes avant, tout était beau, tout allait bien, nous étions invincibles. Puis je l’avais vue. Elle était là, sous mes yeux depuis tout ce temps, la vérité. Les larmes tombaient sur mes joues comme des boulets de canon, mon cœur se serrait tellement dans ma poitrine que j’en avais mal, ma vision se brouillait et mon ouïe bourdonnait. Il en était un. C’était un Mangemort. Drago était un Mangemort. Il faisait parti des rangs de Voldemort. Il était du côté de Voldemort. Il les avait rejoints. Je ne savais pas où aller, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi penser. Mon monde venait de s’écrouler. Aussi rapidement que je l’avais aimé, je le détestais. Je le détestais de m’avoir fait ça. Il m’avait laissée tomber amoureuse de lui en connaissant parfaitement l’issue de notre histoire. Il m’avait laissée m’éprendre de lui, faire de lui mon monde, il m’avait laissée tomber, il m’avait détruite en sachant très bien ce qu’il faisait. J’avais l’impression que j’étais en train de mourir. Mon corps avait l’impression de mourir. Tout était douloureux, tout était noir. Tout était finit. Je ne pouvais pas y croire, et pourtant c’était là, tout était juste là, tout le long, juste sous mes yeux. Dans un couloir sombre et complètement vide je me laissai tomber au sol. Je ne pouvais rien contrôler, ni mes larmes, ni la douleur dans ma poitrine, ni ce que je ressentais. Je n’avais jamais eu mal de la sorte. Je n’avais jamais été blessée de la sorte. Mon monde s’écroulait. Je n’avais plus Drago. Je ne l’avais jamais eu. Je n’avais plus rien. J’étais vide, et pourtant tout était si douloureux. Harry avait eu raison, il avait eu raison tout le long, j’avais eu tous les indices juste devant mes yeux, et j’avais décidé de les ignorer. J’avais tout ignoré. Je m’étais fait ça à moi-même. A quoi pensais-je ? Drago Malfoy, par Merlin, bien évidemment que c’était un Mangemort ! Comment aurait-il pu en être autrement ? Il avait toujours été horrible, il avait toujours pensé que je devais mourir à cause du sang de moldu qui coulait dans mes veines, COMMENT avais-je pu penser une seule seconde que tout cela était réel ? Comment avais-je pu penser qu’il m’aimait, moi, la Sang de Bourbe ? Comment avais-je pu croire qu’il était bon, qu’il était intelligent et qu’il était doux ? COMMENT, par Merlin, COMMENT avais-je pu tomber de la sorte ? Tout avait été faux. Rien n’était vrai. La seule vérité, celle qui s’imposait à moi de la façon la plus violente qu’il aurait pu être, était qu’il était un Mangemort. Il en était réellement un. C’était vrai, et c’était la seule chose de vraie. Tout le reste, l’amour, le désir, le bonheur, tout ce que nous avions partagé, tout ce que nous avions traversé, rien n’avait été vrai. Peut-être même était-ce véritablement pour sa mission, ou par distraction, ou que savais-je encore. Mais rien de tout cela n’avait de l’importance désormais. J’avais été si stupide, oh j’avais été tellement idiote. Je pleurais sur le sol depuis je ne saurais dire combien de temps, me repassant comme un film dans ma tête toutes les horreurs que j’avais vécues avec lui. Depuis notre premier cours ensemble, en passant par la mort de mon grand-père et toutes les fois où il m’avait sauvée. Tout ce que nous avions vécu, parti en fumée. Tout était mort, aussi mort que son âme. Je m’étais ouverte à lui, je m’étais offerte à lui, à lui, un Mangemort. J’avais envie de vomir. Mon corps avait envie de vomir. Il voulait sortir de moi tout ce que j’avais pu ressentir pour lui, toutes les pensées et l’amour que je lui avais porté, je voulais que tout cela sorte, je ne voulais plus rien ressentir de tout cela. Je voulais que rien de tout cela ne soit arrivé. Et je le sentis vraiment, j’allais vomir. J’étais si retournée, mon estomac était tellement à l’envers que j’allais réellement vomir. Aussi vite que je le pouvais, je me levai sur mes jambes tremblantes et couru jusqu’aux premiers toilettes que je trouvais. J’ouvris la porte dans ma course, et le trouvai-là, à genoux au milieu de la salle de bain, toujours torse-nu, son bras tatoué en sang. Comme si cela avait été possible, mon souffle se coupa d’une façon encore plus nette. Il leva vers moi des yeux embués de larmes, cernés de violet, portés sur un visage aussi pâle et détruit qu’il pouvait l’être, puis il tomba en arrière, les yeux fermés, baignant dans son propre sang. 


J'espère que vous aurez aimé ce chapitre !! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, j'adore savoir ! Encore désolée pour le temps que j'ai mis à publié la suite, j'espère que ça valait la peine d'attendre ! A bientôt !!

Liv

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