Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 30 : On Ne Peut Plus Le Sauver

4906 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/09/2020 17:20

Dans le chapitre précédent tout allait pour le mieux entre Hermione et Drago, jusqu’à ce que cette dernière découvre que son petit-ami était bel et bien un Mangemort en voyant la Marque sur son bras. Elle tombe ensuite sur lui dans les toilettes, se vidant de son sang, après s’être taillé les veines sur son tatouage.


POV HERMIONE.


J’étais si retournée, mon estomac était tellement à l’envers que j’allais réellement vomir. Aussi vite que je le pouvais, je me levai sur mes jambes tremblantes et couru jusqu’aux premiers toilettes que je trouvais. J’ouvris la porte dans ma course, et le trouvai-là, à genoux au milieu de la salle de bain, toujours torse-nu, son bras tatoué en sang. Comme si cela avait été possible, mon souffle se coupa d’une façon encore plus nette. Il leva vers moi des yeux embués de larmes, cernés de violet, portés sur un visage aussi pâle et détruit qu’il pouvait l’être, puis il tomba en arrière, les yeux fermés, baignant dans son propre sang. Je n’eu pas même le temps de réfléchir ou de penser quoi que ce soit. Je me ruais sur lui, m’agenouillant à côté de lui, inconscient dans son propre sang. Je relevai un peu son torse et vint le déposer sur mes genoux alors que de nouvelles larmes apparaissaient sur mes joues. Il fallait que j’agisse, et il fallait que je le fasse vite, sinon, il mourrait. Je chassais cette dernière pensée de mon esprit et me concentrais sur l’action. Il avait scarifié son tatouage à l’aide de sa baguette magique qui reposait non loin de là. Je m’étirai en le tenant fermement pour qu’il reste allongé sur mes genoux, ignorant royalement les sanglots qui m’animaient et la saisissait. Je n’étais pas très sûre de ce que je faisais, mais il fallait que je fasse quelque chose, alors je lançai un Vulnera Sanentur, comme je l’avais appris dans mon livre de Défense Contre Les Forces du Mal, en caressant de sa baguette le bras droit de Drago. Il était toujours inconscient, mais par moments il entre-ouvrait les yeux et me regardait avant de les laisser se fermer à nouveau.


-         Accroche-toi Drago… Accroche-toi…


Le sortilège que j’avais lancé semblait fonctionner, le sang dans lequel baignait Drago et qui recouvrait autant ses cheveux que son corps se rassemblait pour retourner en lui, disparaissant petit à petit, comme s’il ne s’était jamais rien passé. Je commençai à paniquer maintenant que je constatai que ce que je faisais fonctionnait. Il s’était scarifié la Marque après que je sois partie en courant. Il avait souhaité mourir parce que j’avais pris peur en la voyant, parce que je m’étais enfuie et qu’il avait comprit que c’en était terminé. Alors il avait voulu enlever cette Marque, cette horreur, ce tatouage synonyme de mort, il avait voulu se l’arracher et mourir au passage. Mais il ne pouvait pas l’enlever. Par contre, ce qui était net, c’était qu’il n’en voulait pas. Il ne voulait pas porter ce tatouage, il ne voulait pas faire parti des rangs de Voldemort. Et il me voulait moi. Peut-être alors pouvais-je envisager que ce que nous avions vécu était réel. Que ce qu’il ressentait pour moi était réel, et que notre amour, donc, lui aussi, était bel et bien réel. Il m’avait laissée tomber, certes, mais il s’était laissé tomber lui-même. Et maintenant, lui et moi, nous en étions là : nous étions dedans jusqu’au cou, mais on s’aimait. L’avenir me semblait plus incertain que jamais alors que je regardai Malfoy sur le sol des toilettes, un peu moins pâle mais toujours inconscient et détruit – mon sortilège avait fonctionné – mais ce qui m’apparaissait sans nul doute était que nous ressentions la même chose incroyablement forte l’un pour l’autre.


La pression s’abattant sur moi maintenant que je savais Drago hors de danger, je lâchai sa baguette qui roula sur le sol et laissai les sanglots m’agiter. Mes mains, ou plutôt la totalité de mon corps tremblait, mon estomac était retourné dans mon ventre mais visiblement l’envie de vomir m’était passée. Mon Serpentard n’allait pas se réveiller tout de suite, alors je me laissai tomber en avant, reposant ma tête contre son torse nu, sanglotant à haute voix. Mes yeux furent machinalement attirés par l’affreux tatouage qui était là, sur son bras droit, et je le regardai, me demandant comment nous allions surmonter cela. Il n’en voulait pas, ou plus, ce qu’il venait de se passer ici le prouvait parfaitement. Allais-je pouvoir l’accepter ? Comment allions-nous en sortir ? Comment allions-nous le sortir de là ?


Je commençai à fermer les yeux quand soudain quelqu’un entra dans les toilettes. Drago était toujours inconscient et en sale état sur mes genoux tandis que je reposai ma tête sur son torse. Je me retournai vivement vers la personne qui avait fait irruption ici au milieu de la nuit, bien que quelques secondes à peine se soient écoulées depuis le moment où j’avais soigné Drago, et découvrit l’ami de ce dernier : Blaise Zabini. Il était en peignoir, semblait un peu affolé comme s’il avait entendu ou senti quelque chose et qu’il était venu vérifier par lui-même. Il resta un instant bloqué sur la vision que nous offrions à bonne distance de nous, puis il s’approcha en marchant lentement, les sourcils froncés. J’ignorais si lui savait que Malfoy était maintenant un Mangemort, mais dans tous les cas, il l’apprenait maintenant. Il s’accroupi dans le silence face à moi et Drago, ne lâchant pas son ami du regard, puis quelques minutes plus tard il demanda enfin :


-         Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

-         Je…


Ma voix était fortement cassée et incroyablement tremblante avec tout ce que nous venions de vivre, je dû alors tousser et me l’éclaircir avant de continuer, bien que ma voix ne fut toujours pas fonctionnelle :


-         Ce n’est pas à moi de parler pour Malfoy… Je ne peux pas savoir ce qu’il voudrait te dire et ce qu’il…

-         … Il est inconscient sur tes genoux au milieu de la nuit, alors je m’en branle de ce qu’il voudrait me dire ou non, tu vas t’expliquer maintenant, me coupa-t-il sèchement.


Bien qu’il fût très sec et directif, j’entendais très clairement l’inquiétude dans sa voix. Elle n’avait rien à voir avec celle avec laquelle il m’avait menacée quelques heures plus tôt, celle-ci était incroyablement concernée. Il aimait vraiment Malfoy, comme moi, et il s’inquiétait vraiment pour lui, tout comme moi. Alors, je pris une grande inspiration, sachant que Drago m’en voudrait peut-être d’avoir parlé, mais étant donné que lui n’était pas en état de faire quoi que ce soit, il comprendrait certainement que je devais prendre une décision, et commençai :


-         On était… on était tous les deux ce soir et…


Le simple fait d’y repenser et de devoir le formuler à haute voix ce qu’il s’était passé fit remonter les larmes à mes yeux, et ma voix déjà chancelante se brisa à l’image de mon cœur :


-         Tout allait bien et puis… je l’ai vue, sa Marque. Je ne le savais pas… Et je… J’ai eu peur et je, enfin, je suis partie en courant. J’étais dans le château, je ne me sentais pas bien et j’ai eu… j’ai eu envie de vomir et quand… quand je suis arrivée dans les toilettes il… il était là et… il était là et il avait du sang partout et il… il s’était scarifié la Marque et… il est tombé inconscient et je… j’ai fait un Vulnera Sanentur et… et tu es arrivé. Il ira bien hein… il… il arriva bien, je l’ai soigné, achevai-je en reniflant.


Le ténébreux garçon face à moi fixa Drago pendant quelques longues minutes sans rien dire, puis il leva vers moi des yeux concentrés et demanda :


-         Ça fait combien de temps ?

-         Quoi ? questionnai-je à mon tour, un peu confuse.

-         Vous deux, ça fait combien de temps ? continua-t-il aussi gravement.

-         Oh je… je ne crois pas que ce soit à moi de…

-         … Tu vas pas recommencer Granger, parle, ordonna-t-il.  

-         Je ne sais pas… Je dirais qu’il se passe vraiment quelque chose depuis le bal de Noël, mais nous n’avions mit un titre sur notre relation qu’aujourd’hui…

-         Evidemment, chuchota-t-il en fixant toujours son ami du regard.


Un long silence s’ensuivit, un silence qui dura probablement une bonne dizaine de minutes durant lesquelles lui comme moi regardions celui que nous aimions, celui pour lequel nous étions morts d’inquiétude. Je me doutais que Malfoy m’en voudrait d’avoir parlé à son ami, et je serais plutôt d’accord pour dire que ça n’aurait pas dû être à moi de le faire, cependant il me semblait, comme Zabini l’avait relevé, que la situation que Malfoy imposait à nous justifiait que je parle, et que je parle pour de vrai. Après tout, Drago avait essayé de mettre fin à ses jours ce soir.


-         Je ne le savais pas non plus, finit-il par dire sorti de nulle part. Je m’en doutais évidemment, mais je ne le savais pas officiellement. Bon, écoute Granger, reprit-il quelques instants plus tard, de toute évidence il est amoureux de toi. Sinon il ne se mettrait pas en danger comme ça, ou alors il faudrait qu’il soit sacrément con, ce qu’il n’est pas. Mais sa vie n’est pas rigolote du tout ces derniers temps, et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Il fait parti des leurs maintenant. Son père est en prison. Il va devoir… faire des trucs, je suppose. Pour eux. Et maintenant qu’il a… ça, dit-il en fixant la Marque avec colère, il ne pourra plus y échapper. Y a pas de retour en arrière. Et ce qu’il fait avec toi le met en danger. Encore plus que ce qu’il ne l’est déjà. Tu imagines ce qu’il se passerait s’ils apprenaient qu’il est avec une… née de moldus ? Je ne te dis pas ça parce que je te déteste Granger, reprit-il en soutenant mon regard plus gravement encore, je te dis ça parce que c’est la vérité. Tu-Sais-Qui pourrait le tuer pour ça. Il n’attend probablement que ça, une bonne raison pour se débarrasser des Malfoy. Il a quand même pris un gamin dans ses rangs pour se venger de son père Granger. Il veut juste qu’il échoue. Si vraiment tu l’aimes, il faut que tu arrêtes tout. Il faut que tu le laisses s’en aller. On ne peut plus le sauver, acheva-t-il finalement avec ce qui semblait être des larmes naissantes dans les yeux.


Je ne répondis rien. Il avait sans doute raison, je le savais. Il marquait là des points que je ne pouvais contester, bien que j’eu toujours un peu d’espoir concernant ce qu’il était possible de faire. Peut-être y avait-il une solution quelque part, mais après avoir écouté ce que Zabini avait à dire, il me semblait qu’il avait parfaitement raison. S’ils apprenaient ce que nous faisions, il pourrait se faire tuer. De nouvelles larmes, pour de nouvelles raisons, roulèrent sur mes joues encore mouillées. C’était la fin.


-         Va-t’en, je vais m’occuper de lui, chuchota-t-il en reportant son regard sur son ami.


Alors, tremblante, je déposai Drago délicatement sur le sol des toilettes, me levai doucement, et m’en allai.


POV DRAGO.


             Je me réveillai dans mon lit, me sentant plus mal que jamais je ne m’étais senti. Je n’avais pas mal au bras, et je me souvenais vaguement qu’Hermione m’avait trouvé-là, dans les toilettes, et m’avait soigné. Si elle n’était pas arrivée à temps, peut-être ne me serais-je pas réveillé. Peut-être aurai-ce mieux valu. Les événements de la soirée précédente revinrent dans mon esprit de la façon la plus horrible qui soit. Je nous revis, heureux, amoureux, puis je la vis, terrorisée, horrifiée, et partir aussi loin que possible de moi en courant. Je me souvins de ce que j’avais ressenti, de comment mon monde s’était écroulé. Je l’avais perdue. Je me souvins me rendre compte que plus rien n’avait d’importance, rien d’autre hormis le fait que je ne l’avais plus, elle. Que je l’avais perdue à jamais. Je me souvins vouloir mourir. J’ouvris les yeux et découvris Blaise assit sur la chaise de mon bureau, à côté de mon lit.


-         Salut, chuchota ce dernier.

-         Qu’est-ce que tu fais là ? demandai-je avec une voix bien plus grave que d’habitude.

-         T’es en état de parler ? questionna-t-il avec précaution.


Il était à mon chevet, il savait donc sans nul doute ce qu’il s’était passé. Les traits de son visage m’indiquaient également que cette théorie était la bonne. Il avait l’air de savoir. De tout savoir.


-         Je ne suis pas mort, répondis-je alors.


Il sembla rassembler ses esprits, et certainement son courage pendant quelques secondes, avant de se lancer :


-         Je vous ai trouvés, Granger et toi, dans les toilettes. Tu étais inconscient, et elle t’avait soigné. Je l’ai forcée à m’expliquer, ce n’est pas la peine de lui en vouloir pour ça. Tu l’aimes vraiment, pas vrai ?

-         Ouais, répondis-je honnêtement.

-         C’est ce que je me disais. Donc je lui ai dis la vérité. Je lui ai dis que Tu-Sais-Qui n’attendait qu’une chose, que tu échoues, d’une manière ou d’une autre. Et que s’ils apprenaient ce qu’il se passait entre vous, il te tuerait. Je lui ai dis qu’il fallait tout arrêter. Et je lui ai dis de s’en aller. Je t’ai ramené dans ta chambre, et j’ai attendu que tu te réveilles.


Des larmes coulèrent de mes yeux sans que je ne puisse les arrêter. Il y avait forcément une solution, nous attendant, Hermione et moi, quelque part. Il y en avait forcément une, un moyen, une faille, quelque chose qui faisait que nous pourrions être ensemble. C’était obligé. Ce ne pouvait pas être terminé. Je ne pouvais pas le supporter. Je ne pourrais pas y survivre. Il devait y en avoir une.


-         Je suis désolé, ajouta-t-il sincèrement.

-         Sors, j’ai besoin d’être seul, dis-je avec le peu de voix qu’il me restait.

-         Tu as essayé de te foutre en l’air la nuit dernière, je ne vais pas te laisser seul Drago.

-         Je ne vais pas me tuer putain, sors s’il-te-plaît, insistai-je la voix de plus en plus tremblante.

-         Je suis désolé, mais je ne vais nulle part.

-         Putain !


Je me levai de mon lit et rejoignis ma salle de bain dans laquelle je vomissais toute ma douleur, encore une fois, puis prit une douche brulante bien plus longue que ce qu’elle n’aurait dû l’être. Je n’avais plus rien. Mon monde s’était écroulé.


POV HERMIONE.


             Drago n’était pas venu en classe de toute la journée. Je trouvai un infime réconfort en la pensée que Zabini était sans nul doute resté près de lui. Il n’était pas seul, il irait bien. J’étais passée devant l’infirmerie quatre fois à différents moments de la journée, pour vérifier qu’il n’y était pas, et que donc tout allait bien. En effet, il n’y était pas. Nous étions le 1er Mars, c’était l’anniversaire de Ron. Jamais je n’avais si peu été d’humeur festive. J’avais prétendu autant que je le pouvais toute la journée. Je leur avais souri au petit-déjeuner, j’avais souhaité un joyeux anniversaire à mon ami, j’avais participé aux cours en étant incapable de me concentrer sur ce que les professeurs disaient, je m’étais empêchée de me mettre à pleurer huit fois, j’avais participé aux conversations durant le déjeuner, et maintenant j’accompagnai Ginny dans les boutiques à Pré-Au-Lard pour trouver des bricoles pour Ron. Ils avaient organisé un petit apéritif pour lui prévu le soir-même, petit étant donné que nous avions cours le lendemain. Comme souvent, notre emploi du temps était léger ce jour-là, et nous avions largement le temps de nous occuper des cadeaux l’après-midi même. Alors, à nouveau, je faisais la conversation à Ginny, ou plutôt je répondais à ce qu’elle me disait. Elle me parlait de ses BUSES, du Quidditch, de Neville et Luna, et puis finalement, alors que nous étions dans la fameuse boutique de sucreries de Pré-Au-Lard, elle me parla d’Harry, et d’à quel point elle était heureuse avec lui. Je me concentrai sur un stupide chocogrenouille en essayant de ne pas me mettre à pleurer au milieu du magasin, mais ce fut un échec. Une larme perla sur ma joue sans que je ne puisse l’arrêter, et je n’eu pas le temps de l’effacer de mon visage que multitude d’autres vinrent la rejoindre. Ginny s’arrêta net, tenta de me demander ce qui n’allait pas, et voyant que je n’avais rien à lui répondre, elle me prit dans ses bras. Elle me serra fort, aussi fort qu’elle le pouvait, et je me laissai aller, là, au milieu de la boutique Honeydukes, dans les bras de mon amie. Je m’étais ensuite reprise, elle avait eu la délicatesse de ne pas plus me questionner, et elle arrêta d’ailleurs de me parler de sa relation avec Harry et m’inonda d’informations sur le Quidditch, puis nous repartîmes avec des tonnes de sucreries pour Ron.


Le soir venu, je ne fis pas vraiment d’effort de présentation pour l’anniversaire de Ron. Il me semblait que le fait que j’y participe malgré tout était un exploit en soit. Je faisais mon maximum pour paraître normale, bien que tout à l’intérieur de moi était brisé en milles morceaux. Je souriais, offrais des bonbons immondes à mon ami, riait à ses blagues, souriait avec les autres, le vantai de ses mérites. Seamus avait préparé quelques cocktails, et sans vraiment y faire attention, je me vengeai sur eux. Contrairement aux autres fois où j’avais bu, je ne ressentis ni légèreté, ni euphorie. Je me sentais toujours aussi mal, j’étais juste ivre en prime. J’essayais aussi fort que je le pouvais d’être présente mentalement avec mes amis, de profiter d’eux, avec eux, mais je n’y parvenais pas. C’était tout bonnement impossible. Ginny me jetait quelques coups d’œil en me voyant boire plus qu’à mon habitude, elle était inquiète de toute évidence, et ce qui devait arriver finit par arriver, elle me demanda de la suivre dans notre dortoir quelques instants. Assise sur mon lit, moi face à elle, elle me questionna finalement :


-         Qu’est-ce qui se passe Hermione ?

-         Je vais encore pleurer si je parle, déclarai-je honnêtement, la tête au fond de mon verre.

-         Ce n’est pas grave, chuchota-t-elle doucement.


Alors, comme je l’avais prévenue, les larmes se mirent à couler sur mon visage avant même que je n’ouvre la bouche, et la seule chose que je trouvai à lui dire fut :


-         C’est terminé…


Elle accepta de ne pas poser plus de questions pour le moment, et me serra à nouveau dans ses bras. Elle essuya mes larmes, et une fois que je fus à peu près sûre que je n’allais pas me mettre à pleurer au milieu de tous les Gryffondor réunis dans notre salle commune, nous les rejoignons tous, et je remettais mon masque.


Lorsque 23heures sonnèrent, nous rangions tout et tous partirent se coucher le sourire aux lèvres. Moi, ivre, je me levai et parti en direction des cachots. Il fallait que je le voie. Au moins une dernière fois. Il fallait que je le voie. Alors, tenant mal sur mes jambes, je toquai à sa porte, qui fut ouverte par Blaise. Drago, lui, était allongé sur son lit en caleçon, et n’avait pas l’air d’aller bien mieux que moi. Il se redressa vivement lorsqu’il me vit et demanda à son ami de nous laisser. Ce dernier hésita un instant, puis consenti à s’en aller. Tanguant, je m’approchai de lui alors que les larmes montaient à nouveau à mes yeux. Les siens aussi, ils étaient rouges. Il m’ouvrit ses bras avec hésitation, mais je me ruais dedans sans autre forme de procès. Je pleurais à chaudes larmes dans ses bras, et il me serra si tendrement, si fort, que je me demandais encore à cet instant comment il était possible que ce que nous faisions-là fut mal. Mais Zabini avait raison. Ce que nous faisions-là pouvait le tuer. Nous restâmes ainsi un moment, peut-être une dizaine de minutes, puis je me dégageai de son étreinte, les yeux embués de larmes, tout comme lui, et je l’embrassai tendrement. C’était beau. C’était doux. C’était tout ce dont j’avais envie, et par-dessus tout c’était exactement ce dont j’avais besoin à cet instant, et pour toujours. Mais je ne pouvais pas l’avoir. Je laissai mes mains parcourir son torse, je le voulais lui, rien qu’à moi, au moins une fois. Je voulais qu’on le fasse, qu’on partage ça, au moins une fois. Il me laissa faire l’espace de quelques secondes, puis il me saisit par les bras, me recula un peu de lui, et chuchota :


-         Tu es ivre.

-         Je m’en fiche.


Je repris ce que j’avais commencé, mais il m’arrêta à nouveau.


-         Hermione. Pas comme ça, dit-il avec la voix brisée.


Je levai les yeux vers son visage. Sa peau était particulièrement pâle aujourd’hui, ses yeux gris métalliques étaient cernés de violet, ils étaient rouges des larmes qu’il avait pleurées et même un peu gonflés. Ses joues laissaient apercevoir la trajectoire de goutes qui avaient dégouliné sur celles-ci, et ses lèvres étaient inhabituellement rosées. Il n’avait pas coiffé ses cheveux. Il était en sale état, et pourtant, par Merlin qu’est-ce qu’il était beau. Je baissai ensuite les yeux sur son corps, et regardait la Marque qu’il ne me cachait plus. Je laissai un doigt la caresser, ce qui le fit frissonner, puis je chuchotai :


-         Si ce n’est pas maintenant, ce ne sera sûrement jamais.


Il porta une main délicate à mon visage, effaça d’un geste les dernières larmes qui y coulaient, puis la passa dans ma nuque, m’attira plus prêt de lui, déposa un tendre baiser sur mes lèvres tremblantes, et chuchota à son tour :


-         Je préfère que ce ne soit jamais plutôt que tu le regrettes.


Je baissai la tête et recommençai à pleurer. Il me serra à nouveau dans ses bras, et je me rendis compte que jamais, ô grand jamais, je ne pourrais un jour le regretter.


-         Ça, ça ne pourra jamais arriver. Je t’en prie… Je t’en prie Drago…


Il plongea ses yeux au plus profond des miens alors qu’il caressait mes cheveux pendant quelques instants, puis il m’embrassa aussi tendrement et aussi amoureusement qu’il aurait pu le faire en tenant fermement mon visage, comme s’il avait peur que je lui échappe. C’était un baiser humide, parce que lui comme moi, nous pleurions en silence. Nous restions là un moment, à profiter de la bouche de l’autre, puis il prit tout le temps du monde pour me déshabiller, s’arrêtant régulièrement juste pour me regarder, là, nue devant lui. Dans un geste aussi délicat que possible, il m’allongea sur son lit, couvrit chaque infime partie de mon corps de baisers, passa les doigts sur chaque parcelle de peau qui lui était donné de toucher, et je faisais de même. Pour la première fois, je pouvais le sentir. Je le touchai, et je le sentais, lui, l’homme que j’aimais, celui pour qui je vibrai. Il n’arrêtai de m’embrasser que pour me regarder, de temps à autre, cherchant à graver dans sa mémoire cet instant parfait que nous partagions. Il caressait mon corps, et je vibrai pour lui, et lorsque je caressai le sien, je pouvais ressentir qu’il vivait pour ça. Il vivait pour nous. Il m’aimait. Sans le moindre doute. Alors, lorsque finalement nous ne firent plus qu’un, tout prenait son sens. Tout était logique. Tout était à sa place. Tout était parfait. L’espace d’un instant, je me sentais à nouveau sereine, je me sentais comblée, aimée, et j’aimais également, c’était tout simplement magnifique. Nous avions fait l’amour, et pourtant j’avais l’impression qu’il ne s’était rien passé de sexuel. C’était simplement un véritable acte d’amour, une manière de se démontrer l’un à l’autre que nous étions éperdument amoureux l’un de l’autre. Oui, pour la première fois de ma vie, on m’avait fait l’amour, et j’avais fait l’amour.


- Je vais trouver une solution, chuchota-t-il alors qu’il caressait mon visage avant d’y déposer un ultime baiser. 


J'espère que vous aurez aimé ce chapitre, j'ai hâte de le découvrir dans les commentaires !! Si vous êtes chaud(e)s, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous pensez qu'il se passera ensuite !! A très vite !


LivStivrig

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