Dramione : le Feu et la Glace

Chapitre 31 : Une Idée

4965 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/03/2021 17:47

Dans le chapitre précédent : Maintenant que Blaise et Hermione sont au courant que Drago est un Mangemort, les choses se compliquent. Zabini parvient à persuader Hermione que sa relation avec Malfoy représente un danger pour sa vie, et après une nuit d’amour, les deux amoureux cherchent une solution.



POV HERMIONE.


Les jours suivants, j’avais passé tout mon temps libre à la bibliothèque. Je cherchais, en vain, sachant parfaitement que je ne trouverais pas la moindre piste, un espoir, une possibilité, une faille, quelque chose à propos des Mangemort qui donnerait une chance à Drago et moi. Je cherchais à le sauver, je passais mon temps à réfléchir, occupant par la même occasion mon esprit déprimé. Mais je ne trouvais rien. Plusieurs jours étaient passés depuis l’anniversaire de Ron, où Drago et moi avions fait l’amour, et j’avais refusé de le voir depuis. J’avais pris conscience grâce à Blaise du danger que notre relation représentait, et étant amoureuse de Malfoy, je ne pouvais me résoudre à l’exposer aussi gravement, surtout pour des raisons si égoïstes. Je n’avais jamais rien fait d’aussi dur de toute ma vie : désirer être près de lui à ce point, mais devoir m’y restreindre, était insurmontable. Alors je cherchais, je cherchais éperdument, sans succès.


J’imaginais que Drago avait lui-aussi prit mesure de la gravité de la situation, puisqu’il n’essayait pas vraiment de me voir, ni même de me contacter. Pourtant je ne doutais pas une seule seconde que de son côté également, il cherchait, là-encore en vain. Mais je ne pouvais m’y résoudre. Il devait exister une possibilité, quelque part, pour que nous puissions être ensemble. Après tout, c’était-là le principe de l’Univers : une multitude infinie de possibilités. Il fallait seulement que nous trouvions celle qui nous permettrait d’être ensemble. Malfoy et moi comptions parmi les plus brillants esprits habitant actuellement cette école de sorcellerie, je ne pouvais pas concevoir que nous ne trouvions rien. Ce n’était tout simplement pas possible. J’avais évidemment songé à ce que nous fuyons ensemble, mais nous ne pouvions pas le faire, pour une multitude de raisons. Tout d’abord, je ne pouvais pas renier mes principes, et renoncer à la plus importante cause de toute ma vie, qui consiste en aider Harry à détruire Voldemort. Je savais pertinemment, et ce depuis ma première année, que c’était-là le but de mon existence même. En tant que mi-sorcière, mi-moldue, il s’agissait d’une guerre que je me devais de mener. En tant qu’humaine, faite de chair, de sang, et d’un cœur qui bat, c’était là un combat que je ne pouvais me résoudre à abandonner. De plus, Drago portait la Marque, ce qui rendait la tâche de fuir impossible. Il serait toujours retrouvé. Il ne semblait pas non plus exister, du moins je ne le trouvais pas, un sort qui permettrait de lui enlever cette Horreur. Mon esprit bouillonnait, il cherchait constamment une solution, sans jamais pouvoir la trouver.


Je devais, de plus, me battre contre mon esprit constamment. Je savais qu’il ne voulait pas tout cela, que ça le dégoûtait même, mais à chaque fois que j’apprenais qu’une nouvelle catastrophe s’était produite, ou bien à chaque fois qu’un nouveau meurtre ou qu’une nouvelle disparition était à déplorer, mon esprit se demandait si Drago y était pour quelque chose. Avait-il fait quelque chose ? Avait-il dit quelque chose ? Était-il au courant que ça allait se produire avant que cela ne se produise ? Il faisait après tout parti des leurs, malgré tout ce que nous essayons de faire pour que ce ne soit plus le cas. Je savais parfaitement qu’il m’aimait, et je savais parfaitement qu’il ne voulait pas de ça, en fait, il n’en avait probablement jamais vraiment voulu. Ça lui était tombé dessus. Il était né dans la mauvaise famille, au mauvais moment. Il avait reçu une éducation et avait des principes et valeurs radicalement différents des miens. Mais il avait grandi. Il avait peur. Et il avait raison d’avoir peur. Chaque jour que Dieu faisait, la Guerre approchait un peu plus. Un parfum de chaos régnait dans l’air et nous savions tous, tous autant que nous étions, que la tempête approchait. Je me demandais parfois ce qu’il en serait, si la Guerre éclatait aujourd’hui. Est-ce qu’il rejoindrait leurs rangs ? Est-ce qu’il tuerait des gens ? Est-ce qu’il me tuerait, moi ?


Un soir comme les autres, alors que j’avais le nez plongé dans un énième livre, ne trouvant toujours aucun signe d’espoir dans le canapé de notre salle commune à l’ambiance chaleureuse, Harry entra par la Grosse Dame :


-         Il faut que je vous parle, avait-il lancé en avançant vers Ron et moi, confortablement installés.


Ron était, aussi surprenant soit-il, en train de faire un devoir pour le cours de Potions. Harry et moi l’avions déjà rendu, mais la date limite était fixée après les vacances de Pâques. Notre ami avait les cheveux en pagaille, un livre de potions grand ouvert posé sur ses cuisses, un autre qui m’appartenait ouvert également sur la table basse face au canapé, et sa plume tendue au-dessus de son parchemin encore vierge. Il n’avait pas envie de devoir faire ce devoir pendant ses vacances, alors il faisait maintenant une bonne demie heure qu’il lisait, sans rien noter. Ça m’apaisait, parfois, de le regarder. A côté de la vie que je vivais en secret, de ce que je ressentais, de ce à quoi je faisais face, Ron était incroyablement reposant. Il était léger, drôle, simple. Réconfortant en somme. Le simple fait de l’avoir assit à côté de moi pendant que je continuais de me torturer l’esprit m’apaisait un peu. Je n’avais qu’à lever les yeux, et j’avais face à moi un spectacle qui ne manquait jamais de m’arracher un petit rictus moqueur.


             Le travailleur acharné à mes côtés et moi levions donc des yeux impatients vers Harry qui revenait du bureau du professeur Dumbledore, poussions nos livres et cahiers du canapé pour lui faire une place qu’il se pressa d’occuper. Il jeta un coup d’œil dans la salle commune pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète ne pourrait entendre notre conversation, puis il commença à voix basse, les yeux grands ouverts, tout excité :


-         Vous vous souvenez des horcruxes, notre voie pour détruire Voldemort, commença-t-il en nous fixant tour à tour.

-         Bien sûr oui, répondis-je impatiente.

-         Ouais, qu’on ne sait pas combien il y en a, ni ce qu’ils sont, répliqua un Ron un peu excédé, prêt à plonger à nouveau son nez dans les bouquins.

-         Dumbledore sait maintenant combien il y en a. On a récupéré un souvenir dans la mémoire de Slughorn, un souvenir de Jedusor quand il était à Poudlard : il avait demandé au professeur Slughorn comment faire pour séparer son âme dans des horcruxes, afin d’être immortel.

-         Et le professeur Slughorn lui a répondu ?! m’exclamai-je malgré moi.

-         Il ne savait pas à l’époque, et Jedusor a toujours été doué pour obtenir ce qu’il veut, répliqua Harry en ma direction. Donc, reprit-il, il y a six horcruxes, et la dernière partie de son âme est dans son corps à lui. Il y en a déjà deux de moins : le journal intime de Jedusor, que j’ai détruit en deuxième année et qui était animé par son âme, et une bague que Dumbledore a détruite, la bague des ancêtres de Voldemort. Et nous avons des pistes : nous pensons que le médaillon avec la marque de Serpentard qu’il a volé à cette vieille femme, ainsi que la coupe de Poufsouffle sont des horcruxes, et Dumbledore pense que Nagini, le serpent de Voldemort, en est un aussi. Dumbledore pense que le dernier est forcément un objet lié soit à Gryffondor, soit à Serdaigle.

-         Ça ne peut être un objet lié à Gryffondor, songeai-je intensément.

-         Pourquoi ? questionna un Harry intrigué par mes pensées.

-         S’il y a bien une maison que Voldemort déteste plus que tout, c’est la maison Gryffondor. Si tu y réfléchis deux minutes Harry, quasiment toutes les personnes qui lui ont résisté, ou qui l’ont combattu, notamment les Aurors, ou encore les Maraudeurs, ils étaient tous Gryffondor. Et puis, c’est sans compter toi, Harry. Si nous suivons le raisonnement de Dumbledore, Voldemort a probablement commencé à créer les horcruxes avant ta naissance. Mais je ne crois pas que Nagini date de si longtemps que ça. Voldemort était bien trop faible, pour ne pas dire presque mort, pendant bien trop longtemps. Les acrochordus arafurae, ou serpents, ont une espérance de vie qui ne peut dépasser 10 ans. Certes, avec une partie de l’âme de Jedusor l’espérance de vie de Nagini doit être bien plus longue, mais les histoires ne parlent pas d’un serpent. Il n’était pas question du Mage Noir et de son serpent, il n’y avait que le Mage Noir. Sans compter que tu l’as rencontré plusieurs années auparavant, et tu n’avais jamais vu Nagini non plus. Je pense que Voldemort a donc fait de Nagini un horcruxe bien après ta naissance Harry, quand il a récupéré des forces. Et depuis, tu es toi aussi entré dans la maison Gryffondor, et si tu veux mon humble avis, il ne doit la détester qu’encore plus. S’il reste un horcruxe attaché à une des maisons de Poudlard, c’est certainement à Serdaigle.

-         Certes mais s’il avait créé l’horcruxe du temps de sa scolarité à Poudlard ? demanda Harry les yeux plissés témoignant de sa concentration profonde.

-         Si tu te souviens bien des souvenirs que Dumbledore t’a montré Harry, alors tu te souviendras surement que Voldemort a commencé à trouver, et voler les objets qui sont devenus des horcruxes après qu’il ai quitté Poudlard. Après tout, n’était-ce pas pour cela qu’il avait postulé au poste de professeur contre les forces du mal ? Penses-tu vraiment qu’il croyait avoir une chance ? Il devait être là pour voler quelque chose, ou pour cacher autre chose dans le château, songeai-je.

-         Vraiment ?! s’exclama Ron en levant vers nous des yeux exorbités. On apprend qu’il y a 4 trucs à buter, dont un foutu anaconda, avant de pouvoir seulement espérer pouvoir éventuellement tuer le mec le plus dangereux de tous les temps, et c’est tout c’que ça vous fait ?


Harry et moi riions gentiment à la remarque de Ron, et à sa tête réellement exaspérée, avant que je lui réponde avec tendresse :


-         La dernière fois que Harry a vu Dumbledore, nous ne savions pas combien d’horcruxes il y avait, nous ne savions pas ce qu’ils étaient, et nous ne savions pas comment les détruire. Ça ne te donne pas un peu d’espoir, toi, de savoir que c’est possible ?


Il marmonna dans sa barbe un instant puis nous passâmes, tous les trois, la soirée à envisager toutes possibilités, à refaire l’histoire, le monde, et à prier pour que nous soyons capables de le sauver.


Les vacances de Pâques étaient arrivées plus vite que je ne l’aurais voulu. Habituellement, la grande majorité des élèves rentraient chez eux, dans leurs familles, lorsque les vacances pointaient le bout de leur nez. Mais pas cette fois. La situation dans le monde sorcier ainsi que dans le monde moldu empirait de jour en jour. Il y avait de plus en plus de meurtres, de plus en plus de catastrophes, et de plus en plus de peur. Les élèves, et les parents de ces élèves, avaient compris que Poudlard semblait demeurer le seul endroit où nous étions en sécurité. Ainsi, la majorité des élèves étaient restés au château alors que les cours n’avaient pas lieu. Harry rendait toujours visite à Dumbledore de temps à autre, en apprenait un peu plus quand le temps était venu. J’osais espérer qu’ils trouveraient les horcruxes rapidement, mais les jours passaient, et il n’en était rien. Les Weasley ainsi que Harry étaient partis chez Molly et Arthur pour les vacances. Il paraissait que Lupin, Tonks et quelques autres membres de l’Ordre passaient de temps à autre. J’avais été invitée, bien sûr, et je mentirais si je disais que je n’avais pas considéré y aller. Mais chaque jour qui passait m’éloignait un peu plus de Drago, et d’une quelconque possibilité de finir avec lui. Il n’était plus qu’une question de mois, peut-être même de semaines avant que la Guerre n’éclate, c’était palpable. Je ne pouvais pas baisser les bras maintenant. Alors j’étais moi-aussi restée au château, comme bon nombre d’élèves, incluant Malfoy. J’avais arrêté de chercher une réponse dans les livres depuis déjà quelques jours, tout d’abord parce qu’il était fort probable que je les avais maintenant tous épluchés, mais surtout parce que j’avais une idée, une possibilité, qui occupait mon esprit.


Je l’avais gardée pour moi pendant quelques jours, la chérissant, la laissant me réconforter et me caresser de l’espoir dont elle était remplie. Je savais parfaitement qu’à la minute ou cette idée glisserait de mes lèvres pour rencontrer celles de Malfoy, il était possible qu’elle soit réduite à néant, elle aussi. Dès lors que je la lui exposerai, je prendrais le risque qu’il la détruise, à coup d’arguments aiguisés, et je me retrouverai à nouveau sans rien, sans espoir, sans issue au bout du tunnel. Mais il était maintenant temps. Je m’étais laissée bercer au creux de ses bras pendant assez longtemps, et il me fallait la laisser partir, lui donner sa chance d’être pertinente, ou bien d’être écrasée au profit de nulle autre. Alors, lorsque la nuit était tombée sur le château, j’étais partie toquer à la porte de sa chambre, chambre que je n’avais pas vue depuis trop longtemps. La boule qui se faisait sentir dans mon ventre s’intensifiait à chaque pas que je faisais, et lorsqu’il m’ouvrit je senti mon cœur sauter dans ma poitrine, à la fois de joie, et à la fois de peur.


Il avait mauvaise mine. Il était toujours aussi pale, pour ne pas dire transparent, ses yeux gris étaient cernés de noir et son corps me paraissait sec comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours. Pourtant, il portait toujours un costume soigné, et il était tout aussi bien coiffé. Il s’écarta de l’encadrement de la porte pour me permettre d’entrer, un air triste tatoué sur son visage. Lorsqu’il eu fermé derrière moi, il se planta face à moi, silencieux, me fixant du regard, visiblement pas sûr de ce qu’il était censé faire. Ses sourcils froncés témoignaient de la peine qu’il ressentait. Il avait l’air abattu, mon cœur se brisait de cette vue. Alors je m’approchai de lui, lui qui ne bougeait pas mais ne lâchait pas mes yeux, je saisi son visage pour déposer un baiser sur ses lèvres, puis je l’enlaçais. Il ne renferma pas ses bras sur moi tout de suite, un peu hésitant, mais lorsqu’il le fit, il me serra fort, très fort. Je pouvais le sentir s’abreuver de mon odeur, inhalant ma peau comme s’il respirait vraiment pour la première fois depuis trop longtemps. Lorsque je relevai la tête vers lui, ses yeux étaient mouillés de larmes. Le voir ainsi humidifia instantanément mes propres yeux.


-         J’ai une idée, chuchotai-je en avalant un peu de l’eau qui coulait sur mes joues.


Il ne m’avait pas lâchée. Nos bustes étaient un peu éloignés, mais nos jambes étaient toujours collées de notre étreinte, et ses mains avaient demeurer sur mes hanches. Il ne lâchait toujours pas mes yeux, et il n’affichait toujours rien d’autre que de la tristesse, tristesse qui dévoilait un amour sincère. Soudain, comme s’il en avait fait consciemment l’effort, un infime rictus se dessina sur ses lèvres, ses yeux s’attendrirent l’espace de quelques millisecondes, et il passa une main sur ma joue pour essuyer délicatement mes larmes.


-         Bien sûr que tu en as une, murmura-t-il tendrement.


Puis tout aussi soudainement, son sourire disparu, la tendresse de ses yeux s’évanoui, sa main quitta mon visage et à nouveau, il ne resta que la tristesse.


-         Je ne sais pas si tu en as conscience mais… l’Ordre est puissant. Il est très puissant. Et… Si tu le rejoignais, nous pourrions te protéger. Dumbledore, Dumbledore lui-même pourrait te protéger. Et… Si tu regardes objectivement, ça fait maintenant 6 ans que Voldemort essaye de tuer Harry, mais il n’y arrive pas. En partie parce qu’il y a Dumbledore. Il peut faire la même chose pour toi Drago. Il peut te protéger.

-         Hermione… chuchota-t-il. Tu ne comprends pas… Je ne peux pas. Je n’ai pas le choix. Il a mon père, et il tient ma mère. Si je fuis, il les tuera. Et il nous tuera tous. C’est ma famille… C’est ma famille Granger.

-         Très bien, ils n’ont qu’à rejoindre l’Ordre aussi, sanglotai-je en voyant les larmes couler sur ses joues, et mon idée se détruire sous mes yeux.


Il enleva ses bras de mes hanches et s’éloigna un peu de moi, comme pour éclaircir ses pensées.


-         Penses-tu que parce que je suis tombé amoureux d’une mi-moldue mes parents vont soudainement vouloir rejoindre l’Ordre, contre lequel mon père se bat depuis toujours, et à cause duquel il est en train de pourrir à Azkaban ?


Les bras m’en tombèrent. Mon idée était finalement réduite à néant, et tout ce qui nous restait à présent était la tristesse, la colère, le ressentiment, et la terreur. Les larmes se firent plus lourdes sur mes joues.


-         Tu m’avais dit que tu trouverais une solution, lâchai-je dans un moment injuste de faiblesse.

-         Je la cherche, chuchota-t-il, laissant lui-aussi les larmes couler à leur bonne volonté. Je pouvais voir qu’il ne supportait pas de me voir comme ça.

-         Ça fait un mois, sanglotai-je plus intensément. Ça fait un mois Drago…


Il m’enferma à nouveau dans ses bras, me laissant coincée dans cette incertitude, cette inquiétude et cette terreur envahissante.


             Je m’étais endormie dans ses bras, faible et tremblante. Son touché n’était plus suffisant pour m’apaiser. Nous n’avions plus rien, plus rien qu’un amour destructeur, contre lequel et pour lequel nous ne pouvions plus rien. Nous n’avions presque pas dormi, nos esprits étant bien trop occupés à constater de leur inefficacité. J’avais quitté sa chambre alors que le jour nouveau ne s’était pas encore levé, en silence, alors qu’il somnolait un peu. Je n’avais pas eu le courage de lui dire au revoir encore une fois, ne sachant pas s’il pourrait y avoir une prochaine fois.


La première semaine des vacances était passée ainsi. Je travaillais à la bibliothèque, ou bien dans la salle commune des Gryffondor, parfois dans la Grande Salle, ou même dans le parc de l’école lorsque la météo y était favorable. Je travaillais partout où je le pouvais, mais je travaillais toujours, dans une tentative désespérée d’occuper mon esprit, de l’occulter, de le distraire avec des montagnes de Savoir. Et puis la nuit tombée, je quittai mon dortoir pour rejoindre le lit de Drago. Nous ne parlions pas, jamais. D’habitude, nous étions toujours en train de discuter, à refaire le monde, ou à avoir des débats animés étant donné nos opinions radicalement différentes, mais toujours suivies d’arguments pertinents. Nous nous enrichissions mutuellement constamment, partageant nos expériences, nos savoirs et nos théories, trouvant parfois un terrain d’entente, un compromis, ou alors riant de nos divergences. Mais nous n’avions plus cela. Lorsque je le retrouvais, nous nous mettions au lit, en silence, et il me serrait dans ses bras, en silence. Nous profitions des bras l’un de l’autre sans rien dire, parce que lui comme moi savions qu’il n’y avait plus rien à dire, et plus rien à faire. Tout ce qu’il nous restait, c’était ces petits moments volés, la chaleur du corps de l’autre, sa présence, temps que nous pouvions la partager. Mais quelque chose se passa différemment le samedi soir de la deuxième semaine. J’avais dîné en compagnie de certains de mes livres dans la Grande Salle, comme à mon habitude ces derniers jours, mais lorsque je m’étais levée pour rejoindre ma salle commune et profiter de son canapé au coin du feu, Malfoy m’attendait. Il avait l’air changé. Il était là, debout sous l’immense encadrement de la porte de la Grande Salle, vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche, et il affichait un discret, mais tout à fait notable sourire. Il me regardait droit dans les yeux, l’air heureux, apaisé. Cette vue réchauffa mon cœur alors que je m’avançais vers lui, prête à le suivre là où il voudrait m’emmener.


Il me montra le chemin, se tenant un peu à distance devant moi, toujours soucieux des regards indiscrets des élèves restés durant les vacances, et je le suivais. Nous n’eûmes qu’à monter quelques marches pour que je comprenne qu’il m’emmenait à la Tour d’Astronomie. Cette Tour qui abritait de doux souvenirs, de beaux moments, et de profonds engagements. Il me semblait que cette Tour enfermait en son sein une partie importante de notre histoire ; elle était notre refuge, notre lieu, là où nous nous cachions avant que je ne découvre la douceur de ses draps. Les pierres qui la composaient contenaient les secrets de nos plus belles conversations, le souvenir de nos baisers, certaines même les marques de nos corps s’enlaçant. Je savais que cette fois, nous ne resterions pas silencieux. Il n’arrêta de marcher que lorsque nous nous trouvions tous deux seuls au bord de la rambarde de la Tour, exposés au spectacle d’étoiles qui ornaient le doux ciel dégagé en ce début de printemps. Je regardais ce splendide spectacle qui nous était offert par la nature, sentant sur moi le regard du prince des Serpentard. Soudain, au loin, peut-être derrière le lac de l’école, ou encore plus loin, une lumière jaillie dans le ciel, alors que bientôt bien d’autres la rejoignirent. Comme s’il s’agissait d’étoiles venant de la Terre et montant jusqu’au ciel, elles traçaient leur chemin dans une prolongation de lumière étincelante. Certaines étaient blanches, d’autres étaient roses, quelques-unes étaient jaunes et d’autres encore étaient bleues. Elles s’élevaient pour former ensemble un spectacle incroyable dont nous pouvions à peine entendre le son lointain. Elles formaient des fontaines, des explosions, se rencontraient et se séparaient, certaines montaient puis retombaient comme si elles pleuraient, laissant derrière elles des trainées illuminées. Le feu d’artifice auquel nous assistions était simplement somptueux, intime, et profondément réconfortant. Je détournais rapidement les yeux de cette magnificence pour les déposer sur l’homme qui se tenait à mes côtés. Il me regardait fixement, peut importe la beauté de ce qu’il se passait là, dehors sous nos yeux. Il souriait. Il souriait sincèrement. Ses yeux étaient emplis de tendresse, d’amour et d’espoir, et si je ne m’abuse, ils étaient également emplis de fierté. Il avait fait cela. Il avait fait cela pour moi. Je dû prendre une grande inspiration pour pouvoir respirer, le souffle coupé par ce qu’il faisait, et par le spectacle que lui m’offrait, en ayant l’air si simplement heureux et serein. Sur l’instant, ça suffisait. Je me concentrai à nouveau sur le spectacle de lumière qui continuait de plus belle, créant de plus en plus de lumière, de plus en plus de beauté. Je sentais la chaleur émaner en moi et me remplir, me remplir d’amour, de gratitude, de sérénité à mon tour. Je profitai de ce sentiment autant que je le pouvais, le laissant m’envahir et me réconforter. Drago me laissa avoir ce moment, puis, alors que les lumières continuaient de se multiplier dans le ciel, il commença :


-         Il n’y a que quelques mois, je pensais que je n’étais même pas capable d’aimer quelqu’un. De tomber amoureux. Et comme à ton habitude, tu m’as prouvé à quel point j’avais tort. Je ne peux pas me satisfaire de cet avant-goût, dit-il en laissant un large sourire prendre place sur son visage illuminé par le feu d’artifice. Je ne peux pas me résoudre à ce que nos chemins se séparent parce que nous n’appartenons pas au même milieu. Je ne peux pas me dire que ce que nous vivons s’arrête là parce que nous n’avons pas d’autre choix. Je suis amoureux de toi Granger, et bien que j’aie profondément essayé, ce n’est pas quelque chose qu’on peut m’enlever. Tu n’es pas une fille parmi tant d’autres, tu n’es pas une petite-amie quelconque avec qui on fait un bout de chemin et qu’on finit par oublier. Tu es ma destination. Je pourrais te dire à quel point je sais que je ne suis pas facile, mais, si tu es encore là, c’est que tu le sais, et que tu m’aimes malgré cela. Je t’ai dit que je trouverai une solution, continua-t-il avec les yeux profondément enfoncés dans les miens, et pourtant ils semblaient dans le vague, je l’ai trouvée. Tu seras protégée de toute attaque, tu seras protégée de toute Guerre et de toute noirceur. Tu n’auras plus à avoir peur de qui que ce soit, et tu n’auras pas à changer pour moi. Tu seras simplement avec moi, inatteignable. Ils ne pourront plus rien contre toi, affirma-t-il alors que ses yeux oscillaient dangereusement, lui donnant un air un peu fou.


Mon cœur battait aussi fort qu’il le pouvait lorsque je le voyais poser un genou à terre, sortant de la poche de son pantalon de costume une petite boîte bleue qu’il tendit vers moi. Il l’ouvrit d’un doigt habile et la lueur de l’imposant diamant fit reflétée par les lumières étincelant dans le ciel.


-         Epouse-moi Granger. 


J'espère que ce chapitre vous aura plu !! Dîtes moi dans les commentaires ce que vous en avez pensé !! Prenez soin de vous, hâte de vous lire !


A bientôt, Liv.


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