Nina Black - Heart Attack (Tome 1)

La semaine après l’enterrement fut pleine de sentiments et de rebondissements. Tout le monde regardait Nina d’un air plein de pitié. Plusieurs fois celle-ci les avait violemment renvoyés. Elle ne voulait pas de leur pitié, c’était Katniss ou peut-être William qui était à plaindre mais certainement pas elle. Ainsi la jeune fille criait après eux. Katie la soutenait, Fred aussi, mais pas George.

Depuis deux jours celui-ci avait radicalement changé, sans aucune raison il s’était mis à ne plus apprécier Nina. Cela la détruisait encore plus. Fred avait essayé de savoir ce qu’il se passait, mais George ne voulait rien dire à part « Elle mérite cela ». Lee désireux de connaitre ce qui leur cachait avait lancé une opération d’espionnage dans laquelle Nina avait un rôle.

Pendant le cours de Sortilèges, Lia qui était assise à côté de la jeune Gryffindor proposa l’hypothèse que George avait une copine et que celle-ci était tellement jalouse qu’il n’avait plus le droit de trainer avec d’autres filles. Nina ne trouvait pas l’hypothèse réaliste étant donné que si George était vraiment en couple il l’aurait certainement dit à Fred. Pourtant il ne l’avait pas fait.

Malgré le fait que Nina n’était pas d’accord avec Lia, elle garda à l’esprit l’hypothèse de cette-dernière et regarda si des filles traînaient autour de George lors des repas, dans la salle commune ou même dans les couloirs. Bien sûr quelques filles le regardaient mais c’était sûrement parce qu’il était plutôt beau et assez connu pour ses bêtises. Bêtises qu’il n’avait pas faites depuis l’enterrement, un exploit !

_ Excuse-moi, fit une voix timide, je crois que j’ai quelque chose à te dire qui pourrait t’intéresser.

C’était une Ravenclaw qui venait de parler. Elle était assise à côté de Nina pendant ce cours de Défense Contre les Forces du Mal, elle avait des origines asiatiques et de magnifiques cheveux raides couleur jais. Cho Chang n’était pas du genre à bavarder en cours, c’était pour cela que Nina s’était assise à côté d’elle au lieu de Katie. Les DCFM étaient son cours préféré et elle ne voulait pas manquer une seule phrase du professeur Merrythought.

_ Je t’ai vu… regarder avec intérêt un des frères Weasley. Je crois qu’il s’agissait de George. C’est celui qui porte le pull rouge aujourd’hui.

Nina porta un peu plus son attention sur Cho.

_ Oui, je l’ai regardé, chuchota-t-elle pour ne pas se faire surprendre par le professeur.

_ Eh ben… Saches que tu n’as aucune chance d’être avec lui… Je veux dire… d’être en couple avec lui.

_ Je ne veux pas être sa copine, s’exclama Nina.

_ Oh… Bah tant mieux pour toi alors.

_ Pourquoi ? Tu es en couple avec lui ?

_ Moi, s’étonna Cho, nooon, jamais, je le connais à peine. Il a une relation avec Alicia, Alicia Spinnet. Elle est de ta maison et elle joue au poste de poursuiveuse dans votre équipe.

_Quoi ?! C’est impossible !

Étrangement la jeune fille aurait préféré ne jamais entendre cela. Alicia Spinnet… Elle aussi fait partie de l’équipe de Gryffindor ! Sans en comprendre la raison, Nina sentie son humeur devenir plutôt maussade, elle était très en colère. Pourquoi n’avait-il rien dit ? Elle aurait préféré l’apprendre de sa bouche plutôt que de celle de Cho Chang.

_ Comment le sais-tu ?

_ Oh, je les vois souvent aller dans les toilettes de Mimi Geignarde lors des repas.

Il n’en fallait pas plus pour Nina. Elle décida de ne rien dire à Lee et Fred, mais de jouer un petit tour à George et sa copine. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle l’ignorait.

Pendant toute la fin du cours elle prépara un plan machiavélique qu’elle mettrait au point juste après celui-ci, au moment du diner.

Quand la fin du cours sonna, Nina sorti de la classe sans même attendre Katie. Elle courut le plus vite qu’elle put vers les toilettes de Mimi Geignarde, c’était la première fois qu’elle y allait et elle découvrit que la salle d’eau était magnifique. C’était réellement dommage de ne plus pouvoir y accéder à cause d’un fantôme qui pleurait sans cesse. Ce soir-là, elle n’était pas là, heureusement car Nina n’avait pas envie de supporter ses crises de nerfs qui pourraient la faire repérer. Mimi avait certainement dû aller envahir d’autres toilettes pour y pleurer.

La jeune fille se cacha dans les toilettes les plus au fond et attendit que les tourtereaux entrent à leur tour. Si les informations de Cho Chang étaient exactes, ils allaient débarquer d’ici une dizaine de minutes.

Mais c’est un quart d’heure plus tard que la porte s’ouvrit dans un horrible grincement. Nina entendit des talons et des froissements de vêtements. Pas même une minute plus tard la porte s’ouvrit de nouveau.

_ Désolé je suis en retard, McGonagall m’a retenu, déclara la voix de George.

_ Ou Nina t’a retenu, siffla celle d’Alicia.

Il y eut un bruit de baiser horrible et le cœur de Nina se serra. Elle crut qu’elle allait vomir.

_ Tu devrais lui dire ; à Black.

_ Je ne peux pas… Elle vient de perdre sa sœur tu comprends, déclara-t-il d’une voix désolée.

_ Ouais… je vois, tu la préfères à moi.

_ Non ! Pas du tout ! C’est toi que j’aime. La preuve c’est toi que j’embrasse, pas Nina.

Nouveau baiser. Nina toussa.

_ Qu’est-ce que c’était ? s’inquiéta George.

_ Oh sûrement Mimi Geignarde…

_ Je croyais que tu lui avais demandé de ne pas venir.

_ Ce sont ces toilettes, c’est tout.

Nouveau bisou, Nina n’en pouvait plus. Les larmes lui piquaient les yeux.

_ J’ai encore entendu un bruit, fit brusquement George.

Il bougea et ouvrit toutes les portes. Nina trembla, il allait la surprendre les espionnant. Quatre portes avant la sienne, trois, deux, une…

_ Oh, désolé, s’excusa vivement George qui n’avait pas vraiment regardé de qui il s’agissait.

Mais il ne referma pas la porte, il venait de réaliser que c’était Nina qui était debout dans ses toilettes.

_ Qu’est-ce qu’il y a, George ? demanda Alicia, on dirait que tu as vu un fantôme !

Nina pleura de toutes ses larmes. Il était là, face à elle alors qu’il venait d’embrasser Alicia. Elle se leva, le bouscula et sorti en pleurant et en courant.

Tout en allant vers les dortoirs, elle repensa à son visage surpris, ses cheveux ébouriffés par les longs doigts d’Alicia, ses joues rosies à cause de la honte et peut-être aussi de l’excitation.

_ Jaune rougit ! cria Nina à la Grosse Dame.

Elle monta jusqu’à sa chambre et s’affala sur son lit. Pourquoi elle ? Qu’avait-elle de mieux qu’elle ? Excepté aux entrainements ils n’étaient jamais ensemble, ne se parlaient jamais. Nina, elle, avait toujours été très proche de George. Alors pourquoi Alicia ? Pendant plusieurs minutes, peut-être même des heures, Nina pleura. Elle ne pouvait s’empêcher de revoir le visage de George et de réentendre le bruit des baisers. Si seulement elle pouvait en parler à Katniss… Seule elle pourrait l’aider.

Tout à coup Nina réalisa : elle pouvait en parler à Katniss ! Il suffisait de l’appeler ! Ainsi elle sortit de la salle commune et alla dans une petite salle qui était toujours vide. Rendue dans la salle Nina réalisa qu’elle ignora comment appeler sa sœur. Katniss avait-elle omis de lui dire ? Alors dans un élan de détresse, la jeune fille cria :

_ Katniss, viens, j’ai besoin de toi !

Presque aussitôt une lumière blanche envahit la pièce sombre et Katniss apparut dans la même tenue que la dernière fois.

_ Nina ? Tu as déjà besoin de moi ? demanda-t-elle en regardant autour d’elle pour voir si elles étaient vraiment seules.

Après son inspection des lieux, elle tourna enfin les yeux vers sa petite sœur.

_ Qu’y a-t-il ?

Nina ne savait que dire, c’était idiot de l’avoir appelé pour lui parler de cela. Et puis, en quoi lui serait-elle utile ?

_ Il y a que George est en couple avec Alicia Spinnet, s’exclama la jeune fille avec des trémolos dans la voix.

_ C’est super, s’exclama Katniss d’une voix claire. Mais ce n’était pas la peine de m’appeler pour cela !

_ Non ce n’est pas super, pleura Nina.

_ Serais-tu amoureuse de lui ?

_ Non ! Je l’adore, mais… mais… Non !

_ Ooooh, tu es tellement adorable ! Il te plait, mais tu ne veux pas te l’avouer, c’est tout. Nina, je sais que tu te sens bouleversée, j’ai connu ça avec un garçon au tout début d’Hogwarts, avant que je sois avec Cedric. Mais ce n’est pas si grave. En tous cas, pas assez pour que tu m’appelles. Je suis morte, Nina. Mon rôle n’est plus exactement le même qu’avant et régler ce genre de problème ne relève plus de mes capacités.

_ Je sais, Kate… Mais vers qui me tourner ?

_ Allons ! Ne fais pas ta pleurnicheuse, tu as pleins de gens vers qui te tourner !

Et sur ces mots Katniss quitta la pièce et une Nina qui se sentait à la fois ridicule de l’avoir appeler pour se prendre une remontrance et jalouse d’Alicia.

_ Tu étais où ? Tu es sortie du cours et hop, plus personne. On s’est inquiété, tu n’étais même pas là au diner. Viens Lucy et moi t’avons rapporté à manger.

La salle commune était envahie. Nina réalisa que la faim tordait son estomac et commença à manger. Katie, Fred et Lee la harcelaient de questions afin de savoir pourquoi elle n’était pas venue à table. Mais Nina n’avait pas envie de leur dire ce qu’elle avait vu. Le portrait s’ouvrit. Fred, Lee et Katie se turent. Nina leva les yeux vers la porte et vit George. Leurs regards se croisèrent, George rougit, Nina trembla. Un nouveau flot de larmes la menaçait. Fred se leva voir son frère.

_ Tu étais où George ? On avait entrainement ! En plus Alicia n’était pas là elle non plus ! Tu es bizarre depuis un bout de temps, tu es mon frère jumeau et je ne te reconnais même plus ! Je n’arrive plus à te comprendre ! Arrête de me cacher des choses et dis-moi !

George ne répondit rien et s’assit sur l’un des vieux canapés. Fred continua de le harceler quelques temps, avant de comprendre que c’était chose vaine. Lee et lui finirent par monter dans les dortoirs, vexés et perdus.

Nina resta tard dans la salle commune, car elle avait beaucoup de travail à rattraper. En effet, la semaine qui avait suivi l’enterrement Nina n’avait pas beaucoup travaillé et les professeurs bien que patients commençaient à s’agacer de ne pas recevoir son travail, surtout le professeur Snape. La salle commune se vida lentement, Katie monta se coucher et planta une bise dans la joue creuse de son amie. À vingt-trois heures trente il ne restait que deux personnes dans la salle commune. George et elle.

_ Désolé, déclara-t-il d’une voix sans ton.

_ Tu aurais pu nous le dire.

_ Ça aurait changé quoi ? demanda-t-il violemment.

_ TOUT, ÇA AURAIT TOUT CHANGÉ, répondit la jeune fille sur le même ton.

Elle ferma ses cahiers avec violence et se leva pour aller se coucher. Mais George lui prit le bras. Ils étaient quasiment collés l’un à l’autre. Nina pouvait même sentir son souffle sur son cou. Elle leva les yeux pour regarder les siens. La main de George serrait si fort le bras de la jeune fille que celui-ci s’engourdissait. Des larmes coulèrent sur les joues de Nina et George les essuya de sa main encore valide.

_ Tu l’aimes, hein ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

_ Oui, Nina, je l’aime.

Elle se dégagea lentement de l’étreinte de George, le regarda une dernière fois et monta en lui tournant le dos. Il fut dur pour la jeune fille de ne pas se retourner, mais elle avait sa fierté. Il l’avait blessée. Elle avait mal.

_ Nina, déclara-t-il d’une voix forte alors qu’elle commençait à ouvrir la porte des dortoirs des filles, je suis sincèrement désolé. Je sais que ça peut faire mal.

Les larmes coulèrent deux fois plus, elle tomba juste devant la porte. Katie arrivait à ce moment-là.

_ Nina ! Qu’est-ce qui t’arrive ?

La jeune fille savait que George les entendait.

_ Lève-toi, bon sang ! Viens, on va parler.

_ Je n’ai pas besoin de parler, déclara-t-elle d’une voix qui se voulait puissante et sans faille, tout a été dit. Plus rien n’est rattrapable.

_ De quoi tu parles ?

_ Qui sait…

Cette nuit-là, trouver le sommeil fut impossible. Katniss avait peut-être raison. La jeune fille était-elle amoureuse de George ? Certainement. Pourtant, à partir de cette soirée-là, plus rien dans ses comportements et actions ne montrait qu’elle avait un jour ressenti quelque chose pour George Weasley. Son cœur s’était refermé, seul lui avait la clé. À lui de trouver la serrure. Cela pourrait prendre deux jours, ou deux siècles.

De son côté, George non plus ne trouva pas le sommeil. Il aimait Alicia, oui, il en était certain. Mais dans la salle commune ce soir-là, il s’était produit quelque chose de plus fort que l’amour. Comme-ci c’était une évidence. Pourtant il décida qu’il ne tentera rien tant qu’il ne sera sûr de rien.