Chuter pour mieux se relever

Chapitre 2 : La seconde prophétie

864 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/03/2019 11:12

<< Vous avez fait le bon choix, Severus, déclara d'une voix posée le professeur Dumbledore.

— Je n'en suis plus aussi sûr..., murmura Rogue. >>


Ce dernier tenait fermement le petit corps de sa filleule serré contre sa poitrine. Il fuyait le regard perçant de Dumbledore, qui, assis derrière son bureau, lui faisait face de toute sa splendeur.

Severus Rogue, après avoir transplané loin du désastre qui habitait la maison des Potter, s'était dirigé en toute urgence vers les hautes grilles en fer forgé de Poudlard. Dumbledore l'y attendait déjà, comme s'il avait deviné de quoi il retournait. Depuis, les deux hommes s'étaient enfermés dans le bureau du directeur, afin de discuter en toute liberté des événements tragiques de la nuit.


<< J'aurais certainement dû laisser la petite Jane aux côtés de son frère. Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Comment est-ce que j'ai pu croire un seul instant que je serai capable de m'occuper d'une enfant ?

— Vous êtes son parrain. Il n'y a que vous qui soyez en droit de la garder, qui soyez capable de l'élever comme auraient dû le faire James et Lily. >>


Même si Dumbledore semblait tenter de rassurer Rogue, il ne parvenait pour le moment qu'à l'inquiéter de plus en plus.


<< Justement ! Je suis bien loin d'être James, ou Lily. Je ne suis pas comme eux... Elle ne sera jamais heureuse à mes côtés ; le Maître sera toujours présent dans ma vie, que je le veuille ou non. J'ai fait une seule erreur par le passé, qui me coûte aujourd'hui mon futur. Je ne peux pas m'occuper d'elle : elle sera en permanence en danger ! s'écria-t-il, paniqué. >>


Le directeur fronça un instant les sourcils, rendu soucieux par ces quelques paroles. Vu ainsi, il était vrai que la petite Jane risquait sa vie en restant avec son parrain, encore bien trop proche des forces du Mal. Mais d'un autre côté, Voldemort avait-il seulement conscience de son existence ? La laisser auprès de son frère la rendait plus accessible, plus vulnérable. Mais rien n'était sûr.

Dumbledore savait que Voldemort n'avait pas disparu ; il trouverait toujours le moyen de revenir. Mais comment savoir de quel côté la menace serait moins grande pour la jeune Potter ?


En pleine réflexion, ce fut l'arrivée fracassante du professeur Trelawney qui fit sursauter les deux hommes. Essoufflée, les cheveux emmêlés, les yeux exorbités, habillée d'une chemise de nuit à fleurs, Sibylle Trelawney faisait peur. Elle releva un regard paniqué vers le directeur.


<< Les Potter... Mon Dieu, il est trop tard... Ils sont, ils sont... Oh mon Dieu... >>


Dumbledore se leva de son fauteuil de bois et s'approcha à pas feutrés de la jeune femme terrifiée. Il posa une main qui se voulait rassurante sur son épaule.


<< Nous sommes déjà au courant. Severus Rogue ici présent revient justement de la maison : leurs enfants ont survécu. >>


La professeur hocha vivement la tête, murmurant quelques mots d'une voix précipitée.


<< La prophétie, c'est la prophétie... La prophétie... >>


Rogue l'observait d'un œil horrifié. Il était le seul responsable. C'était lui, qui avait rapporté ce qu'il avait entendu de cette prophétie. C'est lui qui avait tué Lily, et James Potter. C'était de sa faute, il le savait. Et ça le tuait à petit feu.


Il ne put retenir un sanglot, qui attira immédiatement le regard du professeur de divination. Elle lui jeta un bref coup d'œil, avant de remarquer la présence de la petite Jane dans ses bras. Ses yeux s'écarquillèrent durant quelques secondes, se voilèrent brusquement et sa voix prit une étrange intonation masculine.


<< Le Seigneur des Ténèbres a entraîné sa propre chute, car en marquant l'enfant, il marqua sa sœur... Et en se liant à l'un, il s'est lié aux deux... Il ne pourra tuer l'un, qu'en tuant l'autre en même temps... Et il ne pourra vivre qu'en tuant de sa main les deux enfants qu'il a marqué comme ses égaux... Et le Seigneur des Ténèbres ne pourra mourir que lorsque les deux enfants auront brisé le lien... >>


Puis, la seconde suivante, Sibylle Trelawney s'écroula dans les bras du professeur Dumbledore, inconsciente.


<< Vous avez réellement fait le bon choix, Severus, reprit le directeur après avoir installé le corps de la jeune femme sur une chaise. Harry et Jane doivent rester séparés, pour leur sécurité. Plus ils resteront éloignés, plus leur vie sera préservée. >>



Severus Rogue baissa les yeux sur sa filleule, portant son regard sur la plaie qui lui traversait la poitrine, et que l'on pouvait apercevoir à travers la déchirure de son body. Ce qui ne serait bientôt qu'une cicatrice, venait de lier Jane à un destin des plus sombres.


Laisser un commentaire ?