Non Déclaré

Chapitre 5 : Chapitre Cinq

4114 mots, Catégorie: K

Dernière mise à jour 20/12/2019 21:36

« Harry ! » Ron quitta le seuil de la maison en courant pour l'accueillir alors que le brun venait juste de transplaner sur l'herbe, en face du Terrier.

Un énorme sourire s'étira sur ses lèvres. « Hey, Ron !

— Tes affaires sont déjà là-haut, dans ma chambre. » Ron fit un signe de tête pour désigner l'une des fenêtres.

« Hermione est là ? demanda Harry, tout en se dirigeant avec Ron vers la maison.

— Pas encore, elle ne viendra pas avant la semaine prochaine.

— Harry, mon cher ! » Molly Weasley arriva vers lui, les bras tendus, et l'attira dans une étreinte féroce aussitôt qu'il eut passé la porte. « Je suis tellement heureuse que tu sois là !

— Merci, Madame Weasley, fit Harry par-dessus son épaule alors qu'il lui retournait l'étreinte. Merci pour l'invitation.

— Bon, allons à l'étage, coupa Ron. » Il fit signe à Harry de le suivre.

Ils montèrent tous les deux les escaliers en bois, et se retrouvèrent dans la chambre de Ron. Celui-ci se laissa tomber sur son lit, et Harry, lui, s'assit sur la chaise à côté de la table de nuit.

« Alors, comme ça s'est passé à Poudlard ? lui demanda Ron.

— Plutôt ennuyant, admit Harry.

— Qu'est-ce que tu as fait de tout l'été ? » Ron se releva sur ses coudes.

« J'ai principalement aidé à reconstruire le château ; aidé les professeurs à remettre de l'ordre dans leurs salles de classe… répondit Harry.

— Oh oui, ça a l'air cool, fit Ron ironiquement en levant les yeux au ciel.

— J'ai aussi étudié un peu, admit Harry.

— Étudier ? Pendant les vacances ? » Ron était incrédule. « Ne dit rien à Hermione, elle penserait qu'elle a enfin déteint sur toi ! »

Harry sourit.

« Combien d'autres élèves étaient restés pendant l'été ? interrogea Ron.

— Je n'en sais rien, une poignée. » Harry essaye de compter dans sa tête. « Il y avait une autre Gryffondor, et trois Serpentards, je pense. Il y avait deux ou trois Serdaigles et Poufsouffles, aussi. Pas beaucoup.

— Et tous les professeurs étaient là ? demanda Ron.

— Ouais, fit Harry en hochant du chef.

— Rappelles-moi de ne jamais être un professeur, grogna Ron. Ils n'ont même pas vacances d'été…

— Eh bien, je suppose qu'ils en ont en temps normal, réfléchit Harry, mais il était impératif de réparer le château. Ils devaient tous préférer rester, pour être sûrs que tout était prêt à temps afin que l'école puisse rouvrir ses portes à la rentrée.

— Et ils t'ont laissé aider ? Ron semblait intéressé.

— Ouais, McGonagall m'a fait participer à la réparation de certains murs du château, expliqua Harry.

— Wow, siffla un Ron impressionné. Je suppose que si le château tombe en morceaux cette année, on saura qui est à blâmer, taquina-t-il.

— Oui, c'est à peu près comme ça que Snape l'a pris, lui aussi, murmura Harry.

— Ah. Oui. C'est vrai. Il était là, lui aussi, c'est ça ? grimaça Ron.

— Oui, affirma Harry. Il était là.

— Donc, il a juste été horrible comme toujours, ou est-ce qu'il t'a laissé tranquille ? » Ron se redressa.

« Eh bien, la première partie de l'été a été terrible. Je veux dire, je sais qu'il détestait mon père et qu'il aimait ma mère, mais je pensais que depuis que Voldemort n'était plus, il pourrait devenir… je ne sais pas vraiment… décent ? » Harry haussa les épaules.

« Tu pensais, accorda Ron.

— Mais il a juste continué à être Snape. Il me déteste vraiment, il me hait, tu sais ?

— Je pense qu'il déteste tout le monde, mec, fit Ron d'un ton compatissant.

— Non, Harry secoua la tête. Il me déteste vraiment. J'ai- Je l'ai entendu parler avec d'autres professeurs, mentit Harry. » Il savait qu'il ne pouvait pas dire à Ron comment il avait vraiment obtenu ces informations. « Et il disait qu'il souhaitait vraiment être mort plutôt que d'avoir à m'enseigner pendant encore une autre année, à cause de moi.

Les yeux de Ron s'écarquillèrent. « Wow, ça c'est dur, souffla-t-il.

— Mais après ça, McGonagall lui a fait promettre de garder un comportement juste, et de ne pas s'acharner sur moi. Il était tellement en rogne à ce moment-là ! Mais en fait, depuis qu'elle lui a parlé de ce problème, il a commencé, en quelque sorte, à juste m'ignorer. Il est même resté avec moi pendant que je remettais sa salle de classe en ordre sans me dire plus de deux mots de toute la journée, fit Harry.

— Elle lui a demandé d'être juste ? Ouais, je parierais que ça doit le rendre fou. Est-ce qu'il doit agir comme ça juste avec toi, ou avec tout le monde ?

— Tout le monde, répondit Harry. Il ne veut toujours pas prendre qui que ce soit dans son cours de potions pour les ASPICS qui n'a pas eu un Optimal à ses BUSES, mais elle a dit qu'il devrait enseigner aux élèves qui avaient suivi les cours de Slughorn pendant les deux dernières années. »

Ron laissa s'échapper un sifflement admiratif.

« Bordel de merde ! Elle doit en avoir une paire en acier pour lui avoir sorti ça !

— Et à ce moment-là, continua de raconter Harry, il a voulu mettre en place un examen quelques semaines après la rentrée, et en profiter pour virer tous les élèves qui n'auraient pas eu Optimal. » Le visage de Ron s'assombrit. « Mais elle lui a dit qu'il ne pouvait pas, résuma Harry.

— Le pauvre, Ron secoua la tête en simulant l'empathie. Je me sens presque mal pour lui.

— Elle a accepté qu'il vire des élèves de son cours, mais seulement après les examens du premier semestre, et seulement s'ils n'obtenaient pas un Efforts Exceptionnels, mais, à mon avis, on va être forcé de travailler dur si on veut être sûrs de rester en cours.

— Je suppose qu'étudier un peu pendant les vacances n'est pas une si mauvaise idée, en fin de compte, concéda Ron.

— Oui, il nous faut toujours nos ASPICS de potions si on veut devenir Aurors, rappela Harry. Mais au moins, maintenant on devrait être capables de s'en tirer pas trop mal, vu que Snape ne favorisera pas les Serpentards, et que personne ne sabotera notre travail. »

Le visage de Ron s'illumina. « J'adorerais le voir envoyer Malfoy en retenue !

— Je ne suis pas sûr qu'il sera fair play à ce point, soupira Harry.

— Certainement pas, non. Hé ! » Ron sourit. « Il fait beau aujourd'hui, tu veux faire une petite partie de Quidditch ?

— Bien sûr ! »

Ils descendirent tous les deux au rez-de-chaussée et Harry se figea sur la dernière marche quand il vit que Ginny était dans la cuisine, près de l'évier, et lui tournait le dos.

Ron remarqua l'hésitation d'Harry, avant de leur lancer un regard à lui et Ginny. Il secoua la tête en signe de résignation avant de donner une petite claque à Harry sur l'épaule. « Je vais dehors, préparer le matériel, et tout, dit-il avant de se diriger vers la porte et de les laisser tous les deux seuls. »

En entendant la voix de Ron, Ginny s'était retournée, et regardait Harry. « Salut, Harry ! »

Harry descendit de la dernière marche. « Salut, répondit-il.

— Tu as passé de bonnes vacances à Poudlard ? » Elle se sécha les mains sur le torchon à vaisselle, sur le comptoir.

« C'était une peu ennuyant, pour tout dire.

— Ron dit que vous allez tous revenir cette année pour passer vos ASPICS. » Elle semblait vouloir faire un pas vers Harry, mais se réprimait, et laissa l'espace de la cuisine entre eux deux.

« Oui, confirma Harry. Est-ce que tu as passé de bonnes vacances, toi aussi ? demanda-t-il poliment.

— C'était un peu ennuyant, en fait. » Elle eut un sourire taquin. « Je suis contente que tu sois ici, en revanche. Ça fait du bien de te voir, ajouta-t-elle avec sincérité.

— Ça fait du bien de te voir aussi. »

Il y eut un silence étrange, presque dérangeant.

« Et donc, euh… commença Harry inconfortablement. Est-ce que tu veux sortir et jouer au Quidditch avec nous ? »

Ginny déclina la proposition d'un mouvement de la tête. « J'ai des lectures à faire, expliqua-t-elle. J'étudie pour les ASPICS. »

Harry hocha la tête. « J'ai fait quelques lectures aussi. »

Ils s'avancèrent tous les deux en même temps, faisant le tour de la table de la cuisine. Ils finirent par se retrouver, face à face, devant la porte d'entrée.

« Et bien… commença bizarrement Harry. Passe un bon moment à lire. »

Ginny semblait être tout aussi gênée que lui. « Amuse-toi bien avec Ron. »

Harry fit un mouvement vers elle, Ginny l'imita, et ils s'approchèrent l'un de l'autre avec une certaine raideur. Harry fut finalement assez proche pour pouvoir lui donner un câlin maladroit, manquant de naturel, qu'elle essaya de rendre.

Ils se séparèrent rapidement, et Harry fit un pas en arrière, se frottant la nuque d'une main. « Hum, d'accord, alors… bafouilla-t-il maladroitement.

— Bien. » Elle semblait être tout aussi embarrassée que lui.

Harry se tourna et ouvrit la porte pour sortir dehors et rejoindre Ron, et Ginny passa à côté de lui, se dirigeant vers les escaliers. « Bon, ça aurait pu être mieux, murmura Harry à lui-même lorsqu'il fut dehors.

— Alors ? demanda Ron. » Il planait sur son balai au-dessus du champ, juste derrière le jardin.

« Quoi ? demanda Harry.

— Comment ça s'est passé avec Ginny ?

— Oh. » Harry rougit. « Je ne sais pas.

— Bah, est-ce que vous êtes de nouveau ensemble ?

— Je ne sais pas vraiment, admit Harry. Peut-être… Je- Je ne sais pas. »

Ron ricana. « Tu vas vite le savoir, mec. Évite seulement de lui briser le cœur.

— Non ! » Harry avait les yeux écarquillés. « Je veux dire, je ne ferais jamais ça ! »

Ron secoua la tête avec un sourire. « Je sais ; ce n'est pas ce que je voulais dire non plus. Viens, allons jouer. »

Harry, content de ne plus avoir à traiter le sujet "Ginny", fit venir à lui son balai et sauta dessus, faisant la course après Ron et un souaffle enchanté.

— O —

Harry était assis à la table du dîner avec Ron, Ginny, et M et Mme Weasley, dévorant un délicieux repas, quand il y eut un coup à la porte.

« J'y vais, dit-il en se levant et en allant jusqu'à la porte pour faire entrer le visiteur.

— Salut Harry ! s'exclama Remus Lupin avec un sourire, attirant Harry dans une étreinte.

— Coucou Harry ! » Tonks lui fit un signe de la main, elle avait un immense sourire.

« Professeur ! Tonks ! Je– Pourquoi êtes-vous ici ? Je veux dire, comment ça se fait que vous soyez là ? » Harry se sentit confus, mais il ne savait pas vraiment pourquoi.

« Bien sûr qu'on est là, Harry. » Remus entra dans la pièce en passant à côté de lui. « On n'allait quand même pas rater ton anniversaire !

— Où est–, Harry les détailla tous les deux du regard, où est Teddy ? »

Tonks fit un geste moqueur de la main. « Il est avec ma mère. Est-ce qu'on est arrivé à temps pour manger ? demanda-t-elle joyeusement.

— Oui, même question ! » George apparut soudainement dans les escaliers.

« On veut goûter à tout ce que maman a préparé pour l'anniversaire d'Harry ! fit Fred, arrivant juste derrière lui.

— Fred ! cria Harry. » Il lança un regard à tout le monde, se demandant pourquoi il était le seul à être surpris de voir Fred dans la cuisine.

« Eh bien, viens donc te rasseoir, Harry. » Mme Weasley fit un geste pour inviter Harry à retourner à table.

« Ouais, on ne peut pas rester longtemps, expliqua Tonks.

— Non, on ne peut pas, confirma Remus.

— On doit vraiment partir rapidement, ajouta Fred.

— Partir ? » Harry les regarda tous les trois. « Mais… Mais vous venez juste d'arriver !

— Mais on ne peut pas rester pour toujours, fit Remus en mordant dans une pâtisserie.

— On est un peu à contre-courant, d'accord ? » Fred lui fit un clin d'œil.

« Tu veux bien prendre soin de Teddy pour nous, n'est-ce pas, Harry ? » Tonks lui sourit.

« Bien sûr, mais vous n'allez pas… commença Harry.

— Il faut vraiment qu'on parte. » Remus se pencha contre Tonks et lui chuchota quelque chose.

— Très bien, accepta-t-elle. » Elle attrapa une autre pâtisserie. « Une pour la route, alors. » Remus et elle se levèrent de table et retournèrent vers la porte. Fred se leva et les suivit.

« Mais vous venez juste d'arriver ! protesta Harry en les suivant.

— Au revoir, Harry ! » Tonks sourit alors qu'elle ouvrait la porte et sortait. Remus la suivit, et après lui, Fred partit également. La porte claqua au visage d'Harry.

« Attendez ! cria Harry. » Il rouvrit la porte, mais il n'y avait déjà plus personne.

« Harry, mon petit, fit Molly gaiement, viens donc te rasseoir et terminer le dîner. »

Harry leva les yeux vers elle, stupéfait.

Harry ouvrit les yeux tout à coup, ne voyant devant lui que les ténèbres. Il était enroulé dans ses draps, et en sueur. C'était un rêve, pensa-t-il. Ce n'était rien de plus qu'un rêve.

Mais, tout avait eu l'air si réel, de revoir Remus et Tonks et Fred encore une fois. Les souvenirs des funérailles de ses amis lui revinrent en mémoire, et il ne parvenait plus à penser qu'au fait que plus aucun d'entre eux ne pourrait prendre place à la table du Terrier à nouveau. Il sentit des larmes couler au coin de ses yeux et, se retourna sur son ventre, il enfouit son visage dans l'oreiller pour les pleurer.

— O —

Harry et Ginny réussirent magnifiquement à éviter de se retrouver de nouveau seuls tous les deux pendant plusieurs jours. Harry se sentait mal à ce propos ; il avait compris qu'il devrait être celui qui ferait le premier pas, pour résoudre la situation. Il savait aussi qu'elle devait se demander ce qui se passait entre eux. Mais il était lâche, et restait avec Ron comme un pot de colle, tout en évitant de croiser son regard la plupart du temps. Il tint finalement sa résolution, quand il se trouva en face de Ginny qui sortait du poulailler.

« Est-ce que tu veux te promener un peu ? lui demanda-t-elle.

— Hum, bien sûr, accepta-t-il. »

Ils marchèrent côte à côte, dans les champs au-delà du jardin. Harry pensa à prendre sa main, mais s'en empêcha.

« Alors, Voldemort est parti, commença Ginny après plusieurs minutes de silence.

— De quo… Oh, oui. Oui, affirma Harry.

— Il n'y a plus personne qui te court après, continua-t-elle.

— Non, pas que je sache. » Harry eut un petit rire.

« Et personne ne va plus utiliser tes amis contre toi.

— Probablement pas, non. » Harry lui lançait des regards en coin, tout en regardant devant lui.

« Si tu le voulais, tu pourrais avoir une petite amie… poursuivit-elle courageusement. »

Harry sentit sa gorge se serrer.

« Écoute, Harry. » Ginny arrêta de marcher et se tourna pour lui faire face. « Je comprends que les choses ont changé depuis l'année dernière. Je sais que tes sentiments pour moi sont peut-être… peuvent être différents aujourd'hui. »

Harry saisit qu'il devrait probablement dire quelque chose, mais rien ne lui venait à l'esprit, alors Ginny continua.

« Je voulais juste que tu saches que si jamais tu le souhaitais, je serais heureuse qu'on essaye à nouveau d'être ensemble. » Son regard se baissa vers le sol, son courage semblant être épuisé.

« Oh. » Harry pouvait sentir sa vulnérabilité. « On pourrait, je veux dire… ouais, si tu veux. J'ai toujours… Ouais, on peut réessayer. »

Elle leva les yeux sur lui avec un sourire. « Vraiment ?

— Oui. » Harry lui rendit son sourire. « Tu m'as manqué, Ginny.

— Tu m'as manqué aussi, Harry. »

Elle fit un pas vers lui et il s'avança vers elle, et tout à coup, ils s'embrassaient. Il l'avait déjà embrassée avant – très souvent, à vrai dire – mais ce baiser était différent. Il pouvait dire que les sentiments qu'elle avait étaient puissants, mais il savait que les siens n'étaient pas aussi forts. Et puis il se dit que c'était seulement parce que ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas été ensemble. Il espérait que ça ne lui prendrait pas trop de temps pour ressentir la même chose pour elle que ce qu'il avait pu ressentir pendant sa sixième année.

Ils se séparèrent. Ginny replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « On devrait rentrer, dit-elle. » Elle prit sa main dans la sienne, et commença à retourner vers la maison. Alors qu'ils marchaient, elle pressa sa tête contre son épaule, et tout ce à quoi pouvait penser Harry, c'était la promesse qu'il avait faite à Ron de ne pas lui briser le cœur.

— O —

« Harry ! » Un énorme buisson de cheveux bouclés et bruns se jeta sur Harry et le serra avec force. « Joyeux anniversaire ! »

Hermione venait tout juste d'arriver au Terrier, et c'était le matin du jour où Harry fêtait ses 18 ans.

« Salut, Hermione. » Harry sourit et lui rendit son étreinte. « C'est bon de te revoir.

— Oh ! Alors, comment vas-tu ? Qu'est-ce que tu as fait à Poudlard pendant tout ce temps ? » Hermione enchaîna les questions à toute vitesse sans lui laisser une chance de lui répondre.

« Du calme, Hermione, rigola Ron. Laisse-lui une chance de respirer !

— Salut, Ron. » Hermione rougit. Elle se détacha d'Harry et se tourna vers Ron.

« Salut, fit-il en rougissant à son tour. »

Ils s'avancèrent l'un vers l'autre et se firent une étrange embrassade. Harry était soulagé, quelque part, que lui et Ginny ne soient pas les seuls à avoir ce genre de problèmes.

Il ne leur fallut pas longtemps pour atteindre la chambre de Ron, et ils furent rejoints peu après par Ginny. Harry raconta à nouveau les histoires de son été alors qu'Hermione et Ginny étaient absorbées par son récit.

« Eh bien, tu vas devoir travailler encore plus, alors, Harry, fit Hermione d'un ton très sérieux, maintenant que tu n'as plus le manuel de Snape. »

Harry se sentit légèrement insulté. « Maintenant que Snape ne va plus s'en prendre à moi constamment, je pense que je vais m'en sortir, merci.

— Oh, ce n'est pas ce que je voulais dire, s'excusa Hermione. S'il compte vraiment renvoyer des élèves de son cours à la fin du semestre, alors on ferait mieux de commencer à apprendre dès maintenant. J'ai apporté le Manuel de Potions Avancé, ainsi que le manuel de septième année. Je suis sûre que ta mère voudra bien nous laisser brasser quelques potions dehors. » Elle jeta un regard plein d'espoir à Ron.

« Je pense qu'elle serait heureuse de nous laisser faire quoi que ce soit qui nous fasse ressembler un peu plus à Percy, ricana Ginny.

— Bien sûr, s'écria Hermione. On pourrait former un groupe de révision ! Comme pour l'Armée de Dumbledore, mais pour les potions ! »

Ron grimaça.

« Mais qui est-ce qui pourrait s'en occuper ? pointa Harry. Aucun de nous n'est un prodige en potions. »

Hermione n'était pas dissuadée pour autant. « Je ne pense pas qu'on aurait besoin d'un seul leader, théorisa-t-elle. Je suis sûr que chacun de nous a ses points forts, et qu'on pourrait tous contribuer d'une manière ou d'une autre. On pourrait même utiliser la Salle sur Demande.

— Si elle est toujours là, lui rappela Ginny.

— Et ça serait utile pour ceux de notre classe aussi, ou bien dans celle de Ginny. » Hermione irradiait d'excitation.

« On ne va plus avoir aucun moment de libre ! chouina Ron.

— Eh bien, tu vas devoir faire un choix entre ça, et ne pas avoir de carrière, Ronald, fit Hermione d'un ton sec. »

Ron bouda, mais semblait résigné.

Harry décida de prendre le risque de se mettre Ron à dos. « En plus, il y a des anciennes copies d'épreuves d'ASPICs à la bibliothèque.

— Oui, évidemment, fit Hermione avec un grand sourire. On va devoir commencer par en faire des copies. » Elle sortir un cahier et l'inscrivit à la fin de ce qui semblait être une très longue liste.

« Au moins, cette fois, on n'aura pas besoin de piéger le parchemin d'inscription, fit Ginny en blaguant. »

— O —

« Comment est-ce que tu vas, vraiment ? demanda Hermione à Harry, calmement pendant l'un des rares moments où ils étaient seuls. »

Il leva les yeux furtivement vers elle. « Ça pourrait aller mieux, je suppose. »

Elle hocha la tête, semblant comprendre ce qu'il voulait dire.

« Je rêve d'eux, admit Harry. Je n'arrête pas de rêver qu'ils sont toujours en vie, et puis quand je me réveille, je me souviens qu'ils sont morts, et ça… ça me fait de nouveau mal, comme au début.

— Je sais. » Hermione passa un bras autour de ses épaules. « Je pense que c'est comme ça pour nous tous.

— Et je pensais que j'en avais fini avec Sirius, que j'étais passé à autre chose, mais maintenant je commence à rêver de lui aussi, je le revois tomber à travers le voile.

— Je pense que c'est compréhensible, fit Hermione doucement. Se souvenir d'une personne ramène aussi des pensées d'autres personnes. »

Ils restèrent assis dans un silence confortable pendant quelques temps.

« Comment ça va, entre toi et Ginny ? demanda-t-elle finalement.

— Hm ? » Harry se tourna pour la regarder. « Oh, bien, je suppose.

— Êtes-vous de nouveau ensemble ? » Elle se détacha de son épaule.

« Ouais, Harry hocha la tête. Elle voulait qu'on essaye à nouveau.

— Et, c'est ce que tu voulais, toi ? » Hermione ne semblait pas le juger.

Harry soupira. « Oui, je pense. Je veux dire, elle me manquait. C'est juste que… les choses ne sont plus pareilles, maintenant.

— Je sais. » Hermione baissa les yeux vers le sol et joua avec les brins d'herbe.

« Après… après tout ce qu'on a traversé, ce que j'ai traversé, je ne suis plus sûr de ce que je ressens pour qui que ce soit, admit-il doucement.

— Il faut qu'on récupère, en effet.

— Oui, mais… c'est juste que je ne sais même plus vraiment qui je suis moi-même, admit Harry. Comment est-ce que je pourrais savoir ce que je ressens pour elle, si je ne sais même pas ce que je ressens envers moi-même ? »

Hermione le regarda avec un faible sourire. « Il faut du temps, Harry. Tu finiras par t'y retrouver, et elle comprendra. Elle est plus forte que tu ne le penses.

— Je pense juste qu'elle mérite mieux que moi. » Harry regarda Hermione.

« Harry… » Hermione posa une main sur son genou. « Tu es mort. Tu as tué le plus terrible sorcier de tous les temps. Tout ce pour quoi tu avais travaillé jusqu'à maintenant, la raison même qui guidait ta vie jusqu'à maintenant, tout ça est terminé. Il va nécessairement te falloir quelques temps pour pouvoir assimiler tout ça.

— Je suppose que je n'avais pas vraiment pensé à tout ça. » Harry se sentait déprimé à l'idée d'y penser maintenant. « C'est comme si j'avais une raison d'être, et que maintenant, je n'ai plus rien.

— Il va seulement falloir que tu t'en trouves une nouvelle, fit-elle joyeusement. Se préparer à rejoindre le programme d'entraînement des Aurors pourrait être un bon début ? »

Harry la regarda, un peu penaud. « Je ne suis plus vraiment sûr que c'est ce que je veux faire… »

Elle haussa les sourcils. « Vraiment ? Je veux dire, c'est… très bien. Mais est-ce que tu as une idée de ce que tu voudrais faire ?

— Non, admit-il, mais je sais que j'aurais besoin d'avoir autant d'ASPICs que possible si je veux garder un maximum de portes ouvertes.

— C'est une bonne attitude à avoir. » Elle tapota son genou.

Harry lui sourit. « Alors… comment ça va, entre toi et Ron ? »

Hermione secoua la tête en riant légèrement. « Disons simplement que tu n'es pas le seul à avoir ce genre de problèmes à régler. Je ne suis pas inquiète, pourtant. Tout va bien se passer. Au final.

— Oui, il a probablement beaucoup à assimiler de son côté, rit Harry.

— Ce n'est pas vraiment un problème, mais, avec tout le temps que nous allons tous devoir passer à travailler à l'école cette année, je ne suis pas sûre qu'il nous en restera assez pour autre chose. » Elle pressa ses lèvres en une fine ligne.

« Comme rouler des pelles, c'est ce que tu veux dire ? » Harry lui donna un petit coup de coude.

« Harry ! » Elle rougit et lui rendit un coup d'épaule.

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