Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 9 : Loony Lovegood

2428 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/09/2021 14:17

Tonks était là, cette fois-ci ses cheveux étaient blonds, presque blancs. Ces yeux étaient aussi bleus que ceux de Lia. Elle portait une robe blanche très légère malgré le vent frais et la pluie fine qui commençait tout juste à tomber.

- Viens on va boire une tasse de thé chez moi.

Elle tendit son bras et Nina sut qu’elle allait à nouveau devoir transplaner. Cette fois-ci, elle ne vomit pas mais sa tête lui tournait en arrivant dans le petit appartement qui donnait sur une rue vide de Londres. La décoration était très succincte, une lumière dont les câbles étaient à nus, un canapé-lit, un réfrigérateur et une table avec pleins de gros dossiers.

- Tu fais quoi comme travail ?

- Je viens juste de commencer une carrière d’Auror, puis elle ajouta en voyant le regard surpris de Nina, nous sommes comme les policiers dans le monde des moldus.

- Pourquoi tes cheveux sont blonds ?

- Ça ne te plait pas ? puis ils devinrent bleu foncé, est-ce mieux ?

La jeune fille crut avoir rêvé mais Tonks s’empressa de l’informer qu’elle était Métamorphomage, ainsi elle pouvait changer d’apparence très rapidement. Cela lui avait permis de réussir plus facilement l’examen pour devenir Auror. Elle lui fit quelques démonstrations comme changer sa bouche en bec, ses oreilles en celles d’elfe ou la couleur de ses yeux.

Puis un petit détail attira l’attention de la jeune fille.

- C’est la bague que j’ai offerte à Katniss ! La bague qui annonce quand on a de la chance !

- Elle sert donc à ça ! C’est Lena qui me l’a donné quand Katniss est… morte…

- Oh. Je vois.

- Si tu veux la reprendre il n’y a pas de soucis.

- Non, gardes la ! J’ai déjà plusieurs choses qui appartenaient à Katniss et puis elle te va bien.

La main de la jeune fille se porta à son collier où la clé qui avait brûlé pendant tout l’entretien avec son père s’était refroidie.

- Comment cela se fait-il que tu étais à l’hôpital ? C’est William qui me l’a dit par lettre.

- Euh… j’ai perdu un duel.

- Oh. Contre qui ?

- Lucifia Salamander, une Slytherin qui me cherche des ennuis depuis plus d’un an.

- Les Slytherin…, sourit Tonks. Ne t’inquiète pas, ils ne sont pas tous pareils.

- Je le sais !

- Comment tu vas depuis février ?

- On se relève, on n’a pas le choix, j’ai encore William et Alex, mon autre demi-frère. Parfois c’est dur, parfois moins. Et toi ? C’était ta meilleure amie…

- Ça été très dur, je l’admets. Mais Katniss m’a toujours, sans vraiment me le dire, prévenu et préparé au fait qu’elle partirait plus tôt que les autres.

Les deux filles se parlèrent très longtemps et quand Nina décida qu’il fallait qu’elle retourne à Hogwarts elle promit à la jeune femme de lui écrire de temps en temps et même d’essayer de la voir si elle en avait l’occasion. Après de longs au revoir Tonks la fit transplaner mais cette fois-ci au moyen du réseau de cheminées ce qui lui permettrait d’arriver directement dans le bureau du professeure McGonagall et ce, en pleine forme.

 

La femme leva la tête et remonta ses lunettes à l’aide de son doigt fin et orné d’une bague avec un gros rubis.

- Vous êtes enfin là, j’aimerais vous parler.

Nina savait pertinemment ce que lui voulait le professeure McGonagall : des informations sur ce qui s’était passé la nuit où elle avait été envoyée à St Mungo’s.

- Je ne peux rien vous dire, vraiment. Mais rassurez-vous, jamais cela ne se reproduira.

- Si jamais vous voulez en parler, ma porte est ouverte, Miss Black. Maintenant allez rejoindre vos amis, rassurez-les, surtout votre frère. Il est vraiment inquiet.

 

C’était l’heure du dîner, tous étaient dans la Grande Salle et se rassasiaient. William était à la table des Gryffindor car si une information sur l’état de sa sœur devait arriver, ce serait sûrement la première maison qui serait au courant. Son assiette était toujours pleine, son riz froid et sa viande avait disparu dans le bec de Pasta, son hibou gris et blanc.

- Will, ta sœur va bien, je suis certain.

Cedric ne cessait de répéter cela depuis qu’ils avaient remarqué l’absence de Nina. C’était son ami et celui qui fut le petit ami de Katniss l’année passée. Comme tous les proches de celle-ci, il s’était relevé face au décès de la jeune fille mais continuait de la pleurer. William, lui, était tendu. Il ne savait pas ce qu’avait Nina et ne voulait surtout pas perdre une sœur de plus. Il ne le supporterait pas, il avait besoin d’elle.

Alors que la voix calme et posée de Cedric semblait s’éloigner petit à petit, ainsi que tout le reste de la Grande Salle, l’esprit de William vagabondait vers ses pensées les plus sombres et obscures. Pendant quelques minutes rien ne le fit sortir de son esprit mais soudainement deux mains fines et douces se posèrent sur ses yeux. Essayant de voir de qui il pouvait s’agir, William secoua la tête. Mais les mains, elles, restèrent sur les yeux gris du garçon. Un rire tinta comme une clochette, celui de Cedric se fit aussi entendre. Des larmes coulèrent sur les joues de William, un nez s’enfuit dans les boucles de celui-ci.

- Tu m’as fait si peur ! se plaignit-il, la voix tremblante.

Les mains mouillées par les larmes se retirèrent du visage, les bras s’enroulèrent autour du torse du garçon, une tête se posa sur son épaule. Il vit alors les longs cheveux châtains et lisses, les caressa. Nina tourna le visage vers celui de son frère et lui sourit.

Le cœur de William cessa de battre à cet instant. C’était son sourire, celui de Katniss. Les larmes coulèrent de nouveau. Des rires se firent entendre, la Grande Salle réapparu dans le champ de vision du garçon de quatorze ans.

Ils discutèrent pendant une heure. Et ce fut seulement quand le professeur Sprout leur demanda d’aller dans leurs dortoirs respectifs qu’ils sortirent de la Grande Salle. Pourtant, malgré cette longue discussion, William ne savait toujours pas pourquoi sa demi-sœur était allée à l’hôpital durant une semaine entière. En effet, Nina disait seulement que ce n’était pas si grave et que pour des raisons bien trop personnelles elle ne pouvait dévoiler la raison de son voyage à St Mungo’s. À la place, ils parlèrent de la visite qu’avait fait Nina à Azkaban. William savait que son père n’était pas dans son état idéal et il avait eu la crainte que Nina prenne peur en le voyant. Pourtant elle avait compris que le père qu’elle avait vu aujourd’hui n’était pas le vrai Sirius Black.

 

Deux semaines plus tard, alors que les ragots sur son passage à l’hôpital furent atténués et que le nouveau sujet de prédilection de l’école apparaissait, Nina se rendit comme à son habitude à la bibliothèque. Sur le chemin, elle suivait une élève de Ravenclaw qui devait être en première année. Cette élève n’était pas comme les autres, elle attirait le regard de tous. En effet, l’élève à la chevelure blonde marchait pieds nus et cela ne semblait la déranger pour le moins du monde !

Mis à part ses pieds, ses cheveux blonds, comme le blé poussant dans un champ l’été, étaient si longs qu’ils arrivaient au niveau des hanches de la jeune fille. Sa démarche était joyeuse, elle tressautait plus qu’elle ne marchait. Elle avait dans sa main droite un journal et dans l’autre une paire de lunettes plutôt étranges.

Pour aller à la bibliothèque il fallait passer par l’un des couloirs les plus fréquentés d’Hogwarts. Cela ne sembla pas non plus perturber la jeune fille aux pieds nus. Elles passèrent devant un groupe de Slytherin de première année. Parmi ceux-ci une fille aux cheveux noirs et un peu gras, du nom de Pansy Parkinson qui cria d’une voix grasse :

- Berk ! C’est Loony Lovegood !! Elle va nous apporter plus de bactéries avec ses pieds qu’un troll pourrait le faire !

Loony Lovegood ? Nina trouva ce nom bien étrange. Était-ce un surnom ? Pourtant, tous dans le couloir l’appelait ainsi. Quel père ou quelle mère oserait appeler sa fille ainsi ? La curiosité de la jeune Gryffindor était piquée à son maximum, elle décida donc d’intercepter cette Loony.

 

- Loony ? Tu t’appelles Loony ?

La jeune Ravenclaw tourna la tête. Elle put voir une Gryffindor aux yeux marron noisette qui lui rappelaient un bon chocolat au lait. La jeune Ravenclaw sourit face au visage incrédule de la seconde année.

- Loony ? Oh tu as dû mal comprendre, je m’appelle Luna, Luna Lovegood.

- Oh ! Ça me surprenait aussi ! Moi c’est Nina Black, enchantée !

Black ? Comme Sirius Black ? Luna ne pouvait faire de réflexion sur le nom de la Gryffindor alors que des dizaines d’élèves l’appelaient Loony.

Les deux filles se sourirent, ce fut aussi simple que ça. Et ensemble elles allèrent à la bibliothèque en parlant de livres, de temps et d’animaux tous plus étranges les uns des autres aux oreilles de Nina.

 

Le dimanche, Madam Valaryan, la bibliothécaire, était de très bonne humeur ; ainsi Nina et Luna purent discuter sans se faire renvoyer de la bibliothèque :

- Dis, Luna, commença Nina, toujours autant intriguée, pourquoi tous les élèves t’appellent Loony ?

- Je crois, répondit Luna d’une voix rêveuse, que c’est parce qu’ils ont peur du différent. Je ne suis pas comme les autres. Ou alors, ils ont peur de l’inconnu, et puisque je ne suis amie avec personne ici, personne n’a d’informations sur moi, je suis donc inconnue à leurs yeux.

Luna avait cette manière d’exprimer ses souffrances de façon assez légère, comme si les commentaires à son égard ne l’atteignaient pas. Pourtant, Nina voyait dans ses yeux bleu clair que sa nouvelle amie était brisée par les insultes. La jeune Gryffindor ne supportait pas voir quelqu’un dans une telle détresse, qui plus est que Luna s’avéra être très sympathique malgré son côté rêveur et parfois un peu fou.

- Nina ? demanda la Ravenclaw d’une voix légère, ça te dirait d’aller voir les Sombrales avec moi, je ne les ai pas nourris depuis longtemps.

- Des Sombrales ? Qu’est-ce que c’est ?

- Viens avec moi, tu verras.

- D’accord !

Ravie que quelqu’un l’accompagne elle poussa de nouveau un petit cri de joie. Ce petit cri ne rendit pas Nina insensible. Katniss, Luna, elles étaient pareilles. Dans leurs mondes, mais si sympathiques.

Ainsi Nina accompagna Luna jusqu’à la lisière de la Forêt Interdite. Jamais la jeune Gryffindor n’était allée aussi loin de l’école, mais pourtant elle n’était pas effrayée car certaine de ce que faisait Luna.

Rendues dans la forêt, les deux filles purent voir toutes sortes d’animaux. Des oiseaux qui avaient des plumes d’or, des serpents qui sifflaient une mélodie douce et envoûtante, des sortes de nains qui creusaient sans s’arrêter. Mais c’est lorsque Luna s’arrêta que Nina comprit enfin ce qu’était un Sombrale.

- Tu peux les voir, toi aussi ? demanda cette-dernière à Luna qui caressait le museau d’un des Sombrales.

- Oui, on peut les voir seulement après avoir vu une personne chère à nos yeux morte. Qui est-ce que tu as vu mort ?

La question de Luna aurait pu rappeler de mauvais souvenirs, des douleurs. Pourtant la voix de celle-ci avait été si naïve que rien ne lui fit. Ainsi elle répondit de manière totalement détendue :

- Ma demi-sœur, Katniss. C’était l’année dernière. Un arrêt cardiaque. Et toi, puisque tu les vois, quelqu’un d’important pour toi est mort, non ?

- Oui, tu as raison. C’était ma mère, lorsque j’avais neuf ans. Une de ses expériences chimiques a mal tourné.

- Je suis désolée, déclara Nina, sincère.

- Tu n’as pas à l’être. Tu n’y peux rien.

Luna sourit de nouveau et Nina ne put s’empêcher de lui rendre un sourire tout autant marqué par la joie.

 

Pendant les semaines qui suivirent Luna et Nina furent tout le temps ensemble. Cela provoquait évidemment de nouvelles rumeurs du style « Quoi ? Black et Loony trainent ensemble ?! Ça ne m’étonne pas, aucune d’elles n’a un niveau très élevé ! ». George et Fred ne firent aucun commentaire à propos de la nouvelle amie de Nina mais leurs regards montraient bien qu’ils étaient quelque peu déçus. Et bien évidemment, celle qui alimentait le plus de mauvais commentaires était Lucifia, sans réelles surprises. Celle-ci disait qu’elles sortaient ensemble ou montaient un mauvais coup. Nina ne supportait plus son comportement et avait de plus en plus de mal à se retenir de l’attaquer. Or, elle devait le faire, car elle savait très bien que Lucifia la battrait de nouveau à plates coutures. Ainsi, elle se promit de progresser pour enfin se venger et la faire redescendre de son trône.

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