Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 11 : Troll dans les couloirs

2099 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/10/2021 14:45

La Grande Salle était magnifiquement bien décorée, Hagrid et le professeur Flitwick s’en était occupé pendant leurs temps libres. Des citrouilles flottaient là où d’habitude le plafond laissait apparaitre un ciel trompeur. Des immenses toiles d’araignées étaient suspendues un peu partout, ce qui eut pour effet d’effrayer Ron, le petit frère de Fred et de George, qui était arachnophobe. Il y avait aussi les fantômes qui, bien qu’ayant leur propre volonté, faisaient entièrement partis du décor en ce jour. Nick-Quasi-Sans-Tête ne cessait de déboiter sa tête à la demande des élèves qui aimaient se moquer de lui car, à cause du petit centimètre de peau qui lui restait, il ne pouvait pas intégrer l’équipe des chasseurs sans tête.

Certains élèves s’étaient maquillés en monstres tels que des trolls ou des vampires. Luna s’était habillée d’une robe orange et noire avec des manches déchirées et elle portait un collier d’oignon, tandis que Nina avait joué sur les préjugés moldus sur les sorcières. Ainsi elle portait un faux nez avec une grosse verrue dessus, une perruque de cheveux noirs et secs et ne cessait de rire sombrement comme le faisaient les sorcières dans les contes pour enfants moldus. Mais seuls ceux ayant des parents sans talents magiques comprirent la référence. La jeune fille avait dû expliquer trois fois à ses amis ce pourquoi elle s’était déguisée ainsi.

Quand les plats apparurent, les yeux des élèves s’emplirent d’une joie immense. Il y avait des charlottes, des sucreries, du poulet à l’orange, des soupes de citrouilles, des chocolats explosifs, et des centaines d’autres plats tous aussi succulents les uns des autres. Les élèves ne savaient où donner de la tête et les assiettes furent rapidement si remplies que leurs contenus tombaient souvent sur la table. L’ambiance était fort agréable et Nina discuta longuement avec George à propos du prochain match de Quidditch et des attentes qu’avait l’équipe pour Harry. Attentes que la jeune fille trouvait trop importantes pour un élève de onze ans.

Mais, soudainement, le professeur de Défenses Contre les Forces du Mal entra en courant dans la Grande Salle. Son turban était de travers et son visage déformé par la terreur. Il courut jusqu’à la table des professeurs, suivi du regard de tous les élèves, et s’effondra devant le professeur Dumbledore avant de balbutier, hors d’haleine :

- Un troll… dans les cachots… Je voulais vous prévenir…

Le professeur Quirrell tomba, évanoui, sur le sol. Tous savaient qu’il avait peur des trolls, mais une telle réaction d’un professeur de Défense Contre les Forces du Mal n’était pas attendue.

Après un petit instant de non-réaction car incompréhension, un cri général se fit entendre. Tous les élèves se précipitèrent de quitter la Grande Salle parce qu'effrayés de rencontrer ce fameux troll. Mais une grosse gerbe d’étincelles pourpres sortie alors de l’extrémité de la baguette du professeur Dumbledore rétablissant le silence dans la Grande Salle. Alors d’une voix forte et claire il ordonna :

- Mesdames les préfètes et messieurs les préfets, veuillez ramener immédiatement vos condisciples dans les dortoirs de vos maisons respectives !

C’est alors que Percy leva fièrement les bras au ciel afin d’indiquer à tous les Gryffindor où il se trouvait. Il pouvait enfin faire valoir son statut de préfet. Mais, même si les jumeaux détestaient suivre ses ordres, ils prirent sans se plaindre le chemin vers la salle commune. La soirée d’Halloween était finie. En quelques instants, ils étaient passés d’une ambiance de fête à un sentiment général de peur. Avant de quitter la Grande Salle, Nina vit tous les professeurs prendre la petite porte derrière la table des professeurs, sûrement pour aller chercher le troll. Quant au professeur Quirrell, il était toujours à terre, mais assis et essayait de remettre son turban en place.

 

Tous étaient dans la salle commune et personne n’avait le droit de monter dans les dortoirs car Percy devait compter tout le monde afin de vérifier que personne ne manquait.

- Il manque trois élèves ! Pouvez-vous me dire de qui il s’agit ?

- C’est Harry Potter et Ronald Weasley ! Je pense qu’ils sont partis à la recherche d’Hermione Granger, elle a passé la journée à pleurer dans les toilettes, elle ne devait pas être au courant qu’un troll était hors des cachots ! cria Neville Longbottom.

- Ron ? Toujours en train de se fourrez dans les ennuis ! souffla Percy d’une voix inquiète.

Les visages des jumeaux s’étaient décomposés car ils étaient extrêmement inquiets pour leur frère. Même s’ils adoraient l’embêter, ils ne pouvaient se l’imaginer en danger. Nina comprenait parfaitement ce sentiment de devoir protéger ses proches. Elle le vivait avec Alex et William et Katniss avant.

- On ne peut pas rester là, Nina couvre nous, on va aller le chercher ! lança Fred.

- Non ! Vous êtes fous ! On ne sait pas où est le troll ! Il pourrait vous arriver quelque chose si vous tombiez dessus !

- Mais Ron est en danger ! commença à crier George.

- Ne faites pas ça, sinon vous aussi vous allez être en danger. Je ne vous laisserais pas quitter la salle commune.

George tenta de forcer le barrage que Nina formait avec ses bras tendus, mais celle-ci lui lança un regard si dur et déterminé qu’il s’offusqua :

- Nina, cria-t-il sur un ton froid, laisse-nous-passer !

- Non ! Je ne peux pas !

- De toutes façons, lança George, tu t’en fous toi de voir quelqu’un d’autre mourir. Cela pourrait être moi ou Ron, tu resterais toujours autant insensible.

Nina ouvrit grands les yeux en entendant cela. Il l’avait dit avec tellement de froideur que cela ne pouvait relever que de la sincérité. Son cœur se souleva en entendant une telle phrase. Les yeux de George la foudroyaient et Fred regardait la scène qui se déroulait avec anxiété. La main fine claqua sur la joue mouchetée par les taches de rousseur. Ce fut un bruit sec, mais fort. La tête de George tourna de quelques centimètres face au choc. Maintenant, c’était Nina qui le foudroyait du regard.

 

Jamais personne n’avait frappé George, ni leur mère, ni leurs frères. Il se chamaillait certes beaucoup, mais jamais il n’avait reçu une baffe. Fred, n’appréciait pas qu’on lui fasse du mal. Cette claque l’avait fait certes mal physiquement mais psychologiquement il avait aussi reçu un coup. La main de George frottait involontairement sa joue. Il était stupéfié par un tel geste de la part de Nina. En cet instant-là, Fred ne ressentait que de l’animosité envers la jeune fille. On ne touchait pas à son frère, alors il la plaqua contre le mur et posa ses doigts sur son cou. Les yeux de Nina s’ouvrirent en grand face à une telle réaction.

- Fr… Fred…, souffla Nina, je suis désolée. Lâche… lâche-moi !

Mais le jeune garçon n’entendit pas les plaintes de son amie. Il ne voulait qu’une chose : faire souffrir celle qui avait fait souffrir George.

Le visage de la jeune fille vira au rouge et des larmes de douleur coulèrent de ses yeux couleur noisette. Le contact de ses larmes sur les mains de Fred lui fit prendre conscience de ce qu’il était en train de faire et de ce qui se passait autour de lui. Lee tentait de le tirer de la jeune fille. George regardait sans comprendre la scène qui se déroulait, la main droite toujours sur sa joue gauche. Et Nina avait agrippé ses bras pour tenter de les retirer de sa gorge. Fred enleva rapidement ses mains du cou de son amie. Celle-ci qui sentait l’air parvenir de nouveau à ses poumons tomba à genoux sur le sol, ses mains touchant anxieusement son cou endolori.

Fred la regardait d’un regard plein de pitié. Que lui était-il arrivé ? Comment avait-il osé faire cela à son amie ? Elle avait juste voulu les protéger ! Sa gorge fut si serrée qu’il fut extrêmement dur pour Fred de prononcer ses deux mots :

- Excuses-moi… Je… je… n’ai pas voulu faire… ça.

 

Nina se releva doucement car elle se sentait encore faible. Elle dû prendre appui sur le mur contre lequel elle avait été plaquée pour ne pas tomber. Son cou la brûlait, ses poumons semblaient s’être recroquevillés sur eux-mêmes. Quand Fred avait commencé à l’étrangler, elle crut qu’elle allait perdre la vie. Il avait eu l’air si déterminé, comme s’il avait voulu en finir avec elle. Celui-ci avait prononcé de piteuses excuses. Pensait-il vraiment qu’elle allait pouvoir pardonner un tel geste ?

Et George. Qui était resté là, à les regarder. Sans bouger. Sans même demander à Fred de s’arrêter. Heureusement que Lee avait été là. Bien que plus petit et moins costaud que Fred, il avait réussi à tirer ce-dernier en arrière afin de le dégager d’elle. Les yeux de la jeune fille remercièrent brièvement Lee qui hocha la tête comme pour dire « Avais-je vraiment d’autres choix ? ». Puis son regard s’était posé tour à tour sur les visages de ses amis. Elle leur en voulait ; elle avait été déçue de leurs réactions. D’abord les insinuations de George, puis la violence de son jumeau. Elle se tourna brusquement et, oubliant la règle de Percy qui était de rester dans la salle commune, elle monta dans son dortoir sans même se retourner ou prononcer un mot.

 

Elle ferma les rideaux qui encadraient son lit à baldaquin. Elle regarda les marques rouges flamboyantes sur son cou qui indiquaient la place de chacun des doigts de Fred. Des larmes ruisselèrent de nouveau sur son visage, mais cette fois-ci ce n’était pas de douleur mais de chagrin. C’étaient ses meilleurs amis avec Luna. Elle ressentait même des sentiments pour George. Jamais elle n’aurait pu s’imaginer qu’ils allaient finir par se battre comme elle le faisait avec Lucifia. Fred et George n’étaient pas le type de garçons qui réagissaient comme cela. Ils devaient vraiment lui en vouloir de ne pas les avoir laissé passer le portrait de la Grosse Dame.

- Nina, tu es là ? demanda timidement Lucy.

Pour réponse, Nina grogna et Lucy ne vint pas la voir. C’était ça qui était plutôt agréable avec Lucy, elle savait quand Nina voulait parler ou non et elle n’était pas comme Katie qui posait un millier de questions à chaque fois que le sourire de Nina disparaissait. Les trois filles qui partageaient le dortoir avec cette dernière ne vinrent pas la voir. Peut-être avaient-elles vu Fred l’étrangler ou peut-être se doutaient-elles qu’il ne valait mieux pas ouvrir les rideaux qui servaient de protection pour Nina. Mais dans tous les cas, elles permirent à Nina de répéter la scène dans sa tête encore et encore jusqu’à s’endormir de fatigue.

 

À trois reprises la jeune fille se réveilla en criant et en pleurant. La première fois, Katie vint la voir, la seconde, se fut Lucy mais la troisième fois elles la laissèrent se calmer seule. Or, elle n’y arrivait pas et ne retrouva pas le sommeil avant une bonne heure. Ses cauchemars étaient si réalistes qu’ils en étaient effrayants. Elle voyait ses amis lui tourner le dos, se moquer d’elle et parfois lui donner des coups. C’était une boucle infernale. Elle se réveillait de ses horribles cauchemars pour repenser à l’horrible réalité et se rendormit pour échapper à celle-ci. Cauchemar sur cauchemar, violence sur violence.

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