Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 12 : Le pardon

2155 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/10/2021 12:08

Dans la salle de bain des filles de Gryffindor toutes se préparaient à aller en cours. Les mines étaient tirées, le week-end allait être bienvenu ce vendredi soir-là. Certaines élèves dormaient encore devant le lavabo, d’autres trainaient sous les douches comme si cela pouvait empêcher le temps de couler comme coulait l’eau chaude sur leurs corps. Toutes discutaient du fameux troll de la veille et de la rumeur qu’Harry Potter et Ron Weasley auraient réussi à l’arrêter tout en sauvant Hermione Granger. Celle-ci ne cessait de répéter l’histoire et regrettait le fait que les mégaphones n’existaient pas dans le monde des sorciers.

Nina, elle, n’écoutait pas l’histoire. Une autre chose la perturbait. Les dix traces sur son cou mince. Comment allait-elle pouvoir les cacher ? Cela aurait été étrange qu’elle garde son écharpe à l’intérieur et aucun uniforme de l’école n’avait de col relevé. Jusque-là elle avait pu éviter le regard de ses camarades de chambre en baissant la tête ou en la rentrant dans ses épaules, mais cela aussi révélait qu’elle cachait quelque chose. Le fond de teint ne cachait rien non plus.

De plus les traces de doigts de Fred lui faisaient terriblement mal. C’était comme s’il continuait de l’étrangler sans pour autant qu’elle suffoque. Quand elle les touchait elle avait l’étrange sensation qu’à ce niveau-là, sa peau était plus chaude. Comme l’était parfois la clé autour de son cou. D’ailleurs la chaine de celle-ci, qui appuyait parfois sur les marques, lui arrachait une petite grimace.


Et Fred ? Et George ? Que ressentaient-ils ? De la honte ou encore plus de haine ?

Nina abandonna le fait d’essayer de cacher les marques. Elle descendit donc dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner. Là-bas, le professeur Quirrell portaient de gros cernes qui tombaient jusque dans son cou. Il avait dû avoir si peur que le sommeil ne lui était pas venu à lui non plus.

- Bonjour petite sœur ! T’en fais une de ses têtes ? Tu as eu peur du troll ? Ne t’inquiète pas il n’y en aura pas d’autres ! Mais… C’est quoi ça ?

William qui était venu vers Nina avec un grand sourire semblait avoir perdu toute trace de bonheur. Pourquoi fallait-il qu’il soit si alerte et observateur ? Ses paupières s’étaient plissées sur ses yeux gris et sa main avançait d’elle-même vers le cou marqué de sa sœur. Or cette dernière le repoussa vivement et fit un grand sourire à son frère.

- Oh, ça, ce n’est rien. J’ai fait un cauchemar cette nuit, je crois que je me suis griffée. Ça fait un peu mal, mais ce n’est rien de grave.

- Nina… Tu penses vraiment que je vais croire un tel mensonge, dis…

- Oh ! Désolée Will, je dois manger vite, sinon je vais être en retard en cours de Charmes. On en reparle plus tard !

La jeune fille n’avait pas envie que son frère soit au courant de son altercation avec Fred et George. Le connaissant bien, il se serait emporté et les aurait rouspétés… Ou pire. Peut-être aurait-il eu la même réaction que les jumeaux quand ils s’étaient inquiétés pour Ron. Or, c’était son problème, pas le sien. Ainsi elle s’était hâtée d’arrêter sa conversation avec lui et alla vers Lee qui mangeait ses tartines en compagnie de Fred et de George. Il fallait qu’elle leur parle. C’étaient ses amis. La situation ne pouvait pas rester si tendue.


Quand la jeune fille s’assit près de Lee, les jumeaux baissèrent d’un même mouvement leurs têtes. Ainsi Nina avait la réponse à sa question : ils avaient honte.

- Bon. Fred, George, commença-t-elle, décidée, on ne va pas rester comme ça. Je veux bien vous pardonner, hier était une soirée pleine de stress et d’inquiétude. On va dire que c’est pour ça que… que ça s’est passé. Moi je vous aime bien et j’admets mes torts, mais je sais aussi que vous vous en voulez.

- Nina, tu as vu ce que je t’ai fait, couina Fred, tu as vu les marques !! Je suis monstrueux, comment peux-tu me pardonner ?

- Tu as fait ça pour défendre George ! C’était un geste magnifique, tu défends tes proches. Ton frère devrait être fier de toi. Bon, il est vrai que j’aurais préféré que tu m’engueules à la place de m’étrangler mais… mais c’est du passé ! Je vois bien que tu t’en veux et ça prouve qu’au fond tu es quelqu’un de bien et d’honnête.

Elle tendit sa main et la posa sur celle de Fred tout en souriant à George. Celui-ci avait les yeux embués de larmes. Pourquoi les pardonnait-elle ? Puis le garçon se rappela ses yeux lorsqu’il avait dit à Nina qu’il aimait Alicia, l’année dernière. Il le savait. Nina était amoureuse de lui. C’est seulement pour cela qu’elle pardonnait Fred, parce qu’elle savait que si elle était en froid avec lui, George ne pourrait jamais l’aimer.

- Alors on oublie ? demanda Fred d’une petite voix.

- Oui, on oublie, confirma Nina tout en souriant.


Au même instant, une jeune fille s’assit à la table des Gryffindor. Ses cheveux blonds et longs paraissaient indomptables et ses grands yeux bleus naviguaient dans des eaux lointaines.

- Salut Luna, déclara Nina la bouche pleine.

Les jumeaux Weasley regardaient autour d’eux de manière anxieuse.

- C’est bon les gars, ce n’est pas parce que vous mangez avec Luna que votre réputation va baisser. Au lieu de faire ça, faites un effort et accepter-la. Luna est mon amie. Vous me devez bien ça.

George fut le premier à cesser de paniquer, Fred le suivit de peu. Ce dernier tendit une main vers Luna et prononça d’une petite voix :

- Bonjour Loony… euh… je veux dire Luna.

- Bonjour George… non Fred ! puis elle se tourna vers le jumeau de ce dernier, bonjour George.

Le sourire rêveur de Luna – celui que Nina aimait tant – fit détendre les deux frères et ils répondirent avec deux rictus un peu tordus. Le cœur de la jeune Gryffindor eut un petit tressautement au niveau du cœur en voyant George le faire.


La journée se passa très bien, même en cours de Potions que les Gryffindor partageaient avec les Slytherin. Lucifia étant à l’infirmerie pour une maladie, Nina se sentit plus libre de pouvoir réaliser une potion sans avoir peur de la rater et donc de recevoir une pluie de moqueries sur elle. Mais comme elle était plus libre de ses gestes, sa potion eut un effet miraculeux : en plus d’être parfaite, elle avait bon goût. Grâce à sa potion contre les brûlures, Nina reçu donc quinze points.

En cours de Défense Contre les Forces du Mal, Nina s’assit à côté de Lia qui semblait un tantinet énervée.

- Qu’est-ce qu’il y a Lia ? demanda Nina alors qu’elle devait repousser un des sors rebondissant lancé par Hugo.

Lia fit semblant d’être occupée avec son Diablotin qui pourtant était parfaitement calme et tenta d’éviter la question. Mais quand elle se retourna pour vérifier si Nina lui prêtait encore attention elle vit que cette dernière avait les bras croisés et attendait sa réponse.

- Rien, je me suis juste embrouillée avec Tobias… Mais je ne veux pas en parler.

Lia ? S’embrouiller avec son copain ? C’était incroyable ! Ils n’étaient pas souvent l’un à côté de l’autre, mais quand ils l’étaient, ils avaient toujours des gestes tendres l’un pour l’autre ! Des larmes étaient apparues dans le coin des yeux bleu foncé de la jeune Hufflepuff. Apparemment, elle s’en voulait.

- Je n’aurais jamais dû faire ça, Nina ne savait si Lia parlait pour elle ou pour soi-même, comment j’ai pu le faire !

- Faire quoi ? demanda Nina avec curiosité.

- Mais dire qu’il n’embrassait pas très bien !!!

La jeune Gryffindor parti dans un fou rire en entendant ça. Le professeur Quirrell tourna sa tête enroulée dans son turban violet vers elle. Elle se calma aussitôt.

- Mais voyons, Lia, tu penses vraiment qu’il va-t’en vouloir pour une chose dite avec franchise. Évidemment que tu l’as un peu touché, mais ne t’inquiète pas, Tobias n’est pas idiot et il va revenir à toi !

Lia semblait contente d’avoir dit ce qu’elle avait sur le cœur et passa la fin de l’heure avec un grand sourire et en calmant définitivement son Diablotin.


George et Nina montèrent les escaliers mouvants menant à la salle commune de Gryffindor. Avant de passer le portrait de la Grosse Dame il s’arrêta et Nina, interloquée, fit de même.

- Je… Je peux voir ton cou ? demanda-t-il timidement.

Bien qu’étonnée, la jeune fille renversa sa tête en arrière et deux doigts froids et hésitants se posèrent doucement sur son cou lui arrachant une petite grimace.

- Ça te fait mal ? demanda George qui avait remarqué la réaction.

- Un… Un peu, oui.

Nina ne réalisait pas ce qui lui arrivait. C’était la première fois que le jeune garçon avait des gestes tendres avec elle. Elle redressa sa tête et regarda George qui avait encore ses doigts sur son cou.

- Nina… Je voulais te dire quelque chose. C’est gentil d’avoir pardonné Fred, il s’en voulait tellement et craignait que tu lui en veuilles.

- Vous êtes mes amis, c’est normal de vous pardonner. Après tout on se connait depuis plus d’un an et c’est la première fois qu’un geste se passe mal. Ça aurait pu être moi qui étrangle Fred, je suis certaine qu’il m’aurait pardonné !

George souri et donna le mot de passe à la Grosse Dame qui avait écouté la conversation tout en souriant bêtement.


En entrant dans la salle commune de Gryffindor, les deux amis virent que Katie pleurait. Ce n’était pas le genre de personnes qui pleuraient sans réelle raison, ainsi Nina vint à elle pour lui demander ce qui la chagrinait tant.

- Je suis nulle, se plaignait Katie entre deux sanglots, vraiment nulle !

- Pourquoi tu dis ça ? s’impatienta Lee qui frottait d’un geste tendre son dos.

- Mais… Mais parce que je ne sais pas m’arrêter !

- Katie, il va falloir que tu m’expliques mieux, car là je ne comprends absolument rien à ce que tu racontes, déclara Nina d’une voix forte.

Tout en bougeant ses mains de manières vives et saccadées, Katie tenta d’expliquer l’histoire, malgré les sanglots qui ne cessaient de l’interrompre dans son explication.

Katie expliquait qu’elle avait fait une blague à Lucy en mettant un rat stupéfixié dans son lit afin qu’il paraisse mort. Or Lucy adore les animaux et en le voyant, la jeune fille aurait pleuré et Katie aurait tenté de la rassurer et avait même libéré le rat du sort. Mais Lucy n’avait pas aimé la blague et avait quitté la salle commune il y a maintenant deux heures.

- Et, je pensais, continuait Katie, qu’elle aurait été de retour pour le couvre-feu or elle est toujours absente !! Je suis vraiment nulle !

Il est vrai que Lucy n’était pas le genre d’élève à passer le portrait de la Grosse Dame après vingt-deux heures, c’est-à-dire après le couvre-feu. Or, il n’y avait toujours aucune trace d’elle. Nina et Lee prirent donc la décision de sortir de la salle commune pour partir à sa recherche.

En quittant le secteur des Gryffindor, la Grosse Dame les prévint qu’ils allaient se faire réprimander s’ils se faisaient prendre, mais les deux élèves ne s’en préoccupèrent pas et prirent chacun une direction afin de retrouver la jeune Lucy.

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