Nina Black - Disruption (Tome 2)

Nina entra dans une salle censée être vide en pensant y trouver son amie. Elle appela Lucy et se confronta à un silence pesant. Où pouvait-elle être ?

Dans le doute, elle vérifia tout de même la salle de classe en espérant que son amie ait juste refusé de lui répondre et c’est alors qu’elle aperçut ce grand miroir gravé d’étranges lettres comme si celles-ci avaient été renversées ou reflétées par un autre miroir. Il paraissait très vieux mais Nina se posait une question : que faisait un miroir dans une telle salle ? Il n’avait aucune utilité ici, personne n’entrait dans cette classe vide.

C’est alors qu’une chose surpris Nina, elle crut voir dans son reflet quelque chose de différent, d’effrayant même. Ainsi elle s’éloigna le plus vite qu’elle put du miroir comme si celui voulait lui lancer un sortilège. Elle regarda autour d’elle afin de vérifier que personne d’autre ne se trouve dans la pièce. Elle souffla, repris du courage et marcha d’un pas hésitant vers le miroir afin de voir ce qui l’avait tant intrigué dans son reflet.

C’est alors qu’elle vit ce qui l’avait tant surpris. Elle n’était pas la seule à se faire refléter dans ce miroir, en effet il y avait six reflets alors qu’elle était bien seule dans la salle. D’abord il y avait, elle, qui arborait un visage étonné et ses yeux marrons montraient bien qu’elle ne comprenait rien à la situation. Ses cheveux longs étaient tous renversés sur le côté droit de sa tête et une main fine les secouait nerveusement.

À sa droite il y avait un garçon plus petit qu’elle. Il souriait en dévoilant des dents blanches mais irrégulières. Ses cheveux rasés court laissaient paraître l’éternel épi sur sa tête. Alex souriait comme il avait l’habitude de sourire quand Nina et lui se retrouvaient sur le quai de la voie 9 ¾. En voyant la tête de son petit frère, Nina réalisa à quel point Alex lui manquait et tenta de lui toucher la joue. Or, ce n’était qu’un reflet et elle ne put qu’atteindre que la surface froide du miroir. Alex observait sa main caresser le miroir et lui fit un petit sourire réconfortant.

Juste derrière lui se trouvait une femme plutôt petite, qui ne dépassait pas d’une tête son fils, elle ne souriait pas mais semblait tout de même ressentir une très forte joie. Cela se voyait dans ses yeux. Ses cheveux longs et lisses étaient renversés à l’arrière de sa tête laissant apparaitre ses boucles d’oreilles en diamants purs. Des taches de rousseur parsemaient le visage d’Hélène et Nina vit en elle ce à quoi elle ressemblerait dans quelques années. Lui décrochant un grand sourire, Nina pensa que sans elle, elle ne serait pas là. Sans sa mère, Nina ne serait pas elle.

À la gauche d’Hélène se trouvait un garçon aux cheveux longs, bruns et bouclés. Il dépassait sa belle-mère de vingt centimètres et paraissait très imposant face à cette petite femme, notamment grâce à sa musculature très développée. Même en n’étant qu’un simple reflet William était beau. C’est toujours ainsi que sa demi-sœur le voyait. Beau et très protecteur. William incarnait la gentillesse, la confiance et la volonté pure. Jamais il ne ferait de mal à quelqu’un, jamais il ne trahirait quelqu’un, jamais il n’abandonnerait quelqu’un. William fit à Nina un sourire de travers qui la rendait si folle de joie.

Puis à la gauche de William, se trouvait un autre homme tout aussi imposant et à peine plus grand qui ressemblait énormément à son fils excepté que Sirius avait une petite moustache. Nina ne se souvenait pas de l’avoir vu ainsi. À Azkaban il lui avait paru faible et maigre, mais en réalité c’était un bel homme et qui en ferait tomber plus d’une. D’ailleurs il avait eu deux femmes ! En voyant Sirius, sa fille eut un petit hoquet de stupeur, elle aurait aimé le connaitre ainsi. Elle savait que grâce à lui elle aurait eu une des plus belles vies qu’une jeune fille puisse avoir.

Juste devant Sirius se trouvait Katniss. En voyant sa sœur Nina crut qu’elle allait pleurer. Elle était si belle avec ses longs cheveux bruns et bouclés comme ceux de son père et de son frère. Ce magnifique sourire qui avait illuminé toutes les personnes qui avaient l’honneur de la croiser. Tout comme son frère Nina l’avait toujours vu belle et heureuse. Même à quelques jours de sa mort elle souriait. « Quel gâchis », pensa Nina tout en répondant au sourire que lui adressait Katniss. Elle n’avait que quatorze ans quand la vie lui a été ôtée. C’était tellement injuste.

Mais à cet instant, Nina ressenti la plus grosse joie que quelqu’un pouvait ressentir. Ils étaient enfin réunis, enfin tous là, près de la jeune fille. Alex, Katniss, Hélène, Sirius, William. Tous étaient là avec Nina, sans distinction. Une famille unie, le plus grand rêve de la jeune fille. Pendant de longues minutes, peut-être de longues heures, Nina resta là, à contempler sa famille qui lui paraissait si heureuse, comme si aucun malheur ne l’avait frappé. Des larmes chaudes et de joie coulèrent sur ses joues et ses lèvres ne pouvaient s’empêcher de sourire face à une telle image. Elle aurait aimé que cet instant soit éternel, que la réalité ne la rattrape jamais.

Elle était si stupéfiée d’un tel spectacle qu’elle n’entendit pas que le professeur Dumbledore était en train de l’observer depuis une dizaine de minutes. C’est seulement lorsqu’il commença à parler qu’elle se rendit compte de sa présence :

- C’est incroyable ce que tu vois dans ce miroir, n’est-ce pas ?

- Professeur ? Vous… Vous le voyez, vous aussi ?

- Non, je ne peux pas, répondit-il d’une voix douce, ce miroir s’appelle le Miroir du Risèd, il ne montre que le plus grand désir de la personne qui se trouve en face. Oh, oui, tu dois te demander, pourquoi le cacher s’il ne montre que cela ? Eh bien, ce miroir peut être dangereux, crois-moi des personnes deviennent folles à force de le regarder, ils sont perdus dans une réalité qui n’existe pas. Certains en réalisant que ce qu’ils voient relève de l’impossible, se suicident.

- Mais… Mais alors, jamais ma famille ne pourra être réunie ? demanda Nina les larmes aux yeux.

- Nina… Il faut que tu comprennes, les choix qui ont été faits par ta famille resteront inchangés. Tes parents ont divorcé parce qu’ils ne s’entendaient plus, ta sœur est décédée parce que son heure était venue. C’est la fatalité, et même la magie ne peut contredire cette fatalité.

Nina baissa la tête en comprenant que les mots du professeur Dumbledore ne pouvaient être que vrais. Pourtant, même en entendant cela, elle ne pouvait les quitter. Ils étaient pour une fois si heureux !

- Nina, je sais que tu es une fille sérieuse et je sais que si je te demande de ne jamais retourner voir ce miroir tu le feras. C’est pour ton bien que je te demande cela, d’autant plus que nous allons bientôt changer la cachette de ce miroir. Je veux que tu me promettes de ne jamais essayer de le chercher, jamais !

- Je… je le promets, professeur.

Elle se le releva et commença à prendre la sortie de la salle quand un cri retenti.

- Nina !!! Où es tu ?? criai une voix familière à la jeune fille.

- Je crois que Mr. Jordan a retrouvé ton amie Miss Vans ! rit le professeur Dumbledore. Tu devrais aller les voir avant qu’ils ne s’inquiètent !

- Oui, vous avez raison ! puis avant de quitter la salle, la jeune fille demanda, professeur, qu’est-ce que vous voyez dans ce miroir ?

- Oh, je vois à peu près la même chose que toi, mais n’en parle à personne.

- Promis, bonne nuit professeur.

- Bonne nuit, Nina.

La jeune fille quitta la salle et se dirigea vers là où les voix criaient son nom. Son cœur lui semblait léger et ses lourds poids qui pesaient sans cesse sur ses épaules semblaient s’être envolés. Quand elle rejoignit Lucy et Lee, les deux riaient et même cette première ne semblaient pas être en colère après la mauvaise blague de Katie.

- Où étais-tu ?

- Euh, j’étais dans le troisième étage, je pensais que Lucy pourrait s’y cacher, mentit Nina.

- Le troisième étage, s’étonna Lucy, oh mon dieu, non. Je n’irais jamais là-bas, les menaces de début d’année données par le professeur Dumbledore m’ont bien fait trop peur !

Les trois amis pouffèrent de rire puis montèrent rapidement dans la salle commune avant de se faire prendre par Filch ou un des professeurs. Avant de passer le portrait de la Grosse Dame, Nina dit à cette dernière :

- Vous voyez qu’on ne s’est pas fait prendre ? On ne s’appelle pas Fred et George Weasley !!