Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 14 : Blondeur et blancheur

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Dernière mise à jour 22/11/2021 12:58

Sept personnes habillées de rouge et de jaune entrèrent telles des stars dans la Grande Salle. Il s’agissait de l’équipe de Quidditch de Gryffindor. Parmi les joueurs, se trouvait le gardien et capitaine Oliver Wood, qui était – d’après les dires des jumeaux – stricte, mais juste et personne ne pouvait dire que c’était un mauvais joueur. Il arrivait, en effet, à arrêter quasiment tous les tirs venant des équipes adverses. Puis il y avait les deux batteurs, Fred et George, un duo impitoyable qui renvoyait les cognards avec tant de force qu’en se les prenant on finissait automatiquement à l’infirmerie. Il y avait aussi les trois poursuiveuses, qui en plus d’être belles et avoir une popularité surdéveloppée, étaient aussi très minutieuses dans leurs techniques ; en effet Angelina, Alicia et Katie ne laissait rien se faire au hasard et marquaient très souvent. Et, enfin, il y avait un petit garçon qui faisait la fierté de l’équipe et des Gryffindor : Harry Potter. D’après les autres membres de l’équipe, Harry était l’attrapeur idéal ; il était petit, léger et très rapide, qui plus est qu’hier matin il avait reçu un Nimbus 2000, le balai le plus puissant après l’Éclair de Feu.

Ainsi tous les Gryffindor s’attendaient à ce que l’équipe gagne et qu’ils arrachent la victoire aux Hufflepuff qui étrangement se faisaient discrets, assis à leurs tables. Ils regardaient d’un œil inquiet les joueurs de l’équipe adverse saluer leurs supporters et ne cessaient d’étudier minutieusement Harry qui n’avait pas l’air dans son assiette. Lui et Katie n’avait pas encore joué de vrai match et on en attendait beaucoup d’eux, l’erreur ne leur était pas permise. Katie jouait sans s’en apercevoir avec son jaune d’œuf et poussait toutes les minutes des petits soupirs. Angelina et Alicia l’encadraient et tentaient de la rassurer, mais Katie était si effrayée qu’elle ne les écoutait pas. Lee, qui était le meilleur ami de la jeune fille, tentait quelques blagues pour la détendre même si les yeux du garçon ne cessèrent d’osciller vers une Angelina gênée. De leurs côtés, Ron, le plus jeune garçon des Weasley, et Hermione Granger, tentaient de remonter le moral d’Harry qui pensait que par sa faute l’équipe allait perdre le match.

Mais si Harry et Katie stressaient pour leur premier match, de leurs côtés les autres membres de l’équipe étaient eux aussi un peu tendus. Ils allaient enfin pouvoir voir si les entrainements de leur nouveau capitaine portaient leurs fruits. Il était à présent dix heures, les membres des deux équipes se levèrent d’un même mouvement, les autres élèves les suivirent vers le terrain de Quidditch.

Les gradins étaient pleins à craquer, la couleur jaune commune aux deux équipes reflétait les rayons du soleil, et les cris des supporters se mélangeaient. Il était impossible de dire s’il y avait plus de supporters des Hufflepuff ou des Gryffindor. Lorsque les quatorze joueurs arrivèrent sur leurs balais au-dessus du terrain les cris doublèrent une nouvelle fois d’intensité. Quand madame Hooch siffla le commencement du jeu tout le monde cria à tel joueur de faire telle chose, et Nina, qui vivait depuis plus d’un an dans le monde de la magie, put comprendre telle ou telle faute, telle ou telle belle action. Ainsi elle put apprécier le magnifique arrêt d’Oliver, et le sublime tir d’Alicia qui fit marquer dix points à Gryffindor.

Lee, qui commentait comme habituellement le match ne cessait de faire des petits compliments vers la belle Angelina Johnson et le professeure McGonagall le reprenait toujours de sa voix nasillarde. Sans lui, le Quidditch ne serait pas exactement pareil. Personne n’avait autant de charme en tant que commentateur. Ils avaient bien tenté de le remplacer par Audrey Rowenda-Bones mais celle-ci, bien que connaisseuse en Quidditch, s’avéra aussi ennuyante que le professeur Binns en cours d’histoire de la magie.

Les jumeaux, eux, s’amusaient comme des enfants sur le terrain et adoraient faire peur aux joueurs d’Hufflepuff en leur envoyant des cognards allants à une vitesse hallucinante ou bien en les frôlant de si près que certains joueurs tanguaient sur leur balai ou rataient l’un de leur plan d’attaque.

Harry et Cedric, les deux attrapeurs, survolaient un peu plus haut le terrain afin de repérer le Vif d’Or, c’est lorsqu’Harry l’aperçut que les deux garçons foncèrent dessus. Mais au bout de quinze petites minutes Harry, qui était bien plus rapide que Cedric qui jouait pourtant depuis deux ans, apporta cent cinquante points à Gryffindor ainsi que la victoire. Dans les gradins, côté Gryffindor, un immense hurlement général se fit entendre et même le professeure McGonagall s’autorisa un petit rire joyeux.

Comme les Hufflepuff étaient très loyaux, ils acceptèrent sans se plaindre la défaite et le professeure Sprout serra amicalement la main de la professeure de Transfiguration. Grâce à cette victoire, les Gryffindor passèrent en tête de la coupe de Quidditch. C’était une fierté et il allait falloir protéger cette position agréable.


Tous les élèves retournèrent bruyamment au château. Harry était cerné de toutes parts. Tous étaient ébahis face à tant de ressources, de qualités et de talents. C’était pour les élèves le génie du Quidditch. Harry, qui avait l’habitude d’être regardé, tenta de se cacher comme il le faisait habituellement. Mais avec tant d’élèves autour de lui, c’était peine perdue. Alors il encaissa les félicitations, les questions, les remarques sans broncher. Près de lui, Hermione et Ron tentèrent de jouer le rôle de gardes du corps. Mais avec un grand garçon aux pieds gauches et une petite fille toute fragile, ils n’arrivèrent pas à grand-chose.

De son côté, Nina félicitait les jumeaux de leur jeu qui s’était avéré encore meilleur que celui de l’année passée. Mais les félicitations touchèrent plus Oliver Wood que les batteurs. Celui-ci était si fier que ses tactiques aient autant fonctionné et si soulagé qu’on arrête enfin de le comparer à l’ancien capitaine, Charlie Weasley. Il était maintenant bien le capitaine de l’équipe de Quidditch des Gryffindor et qui plus est un superbe gardien puisque seulement deux Souafles avaient pu traverser les trois anneaux qui servaient de but.

Katie, Alicia et Angelina discutaient vivement et ces deux dernières ne cessaient de dire des louanges sur les magnifiques gestes que Katie avait effectués. Celle-ci avait, en effet, lors du match, réalisé un super looping qui lui a permis d’attraper le Souafle et, ce, sans réelles difficultés et dans une grâce des plus totale ! Ensemble, elles avaient été un trio redoutable en jouant sur leurs beautés pour déstabiliser les adversaires en général masculins.

Chacun des membres de l’équipe avait eu son moment de gloire, de réussite et ce match restera pendant des années dans les mémoires aussi bien dans celles des Gryffindor que dans celles des Hufflepuff qui étaient ravis d’avoir pu voir aux premières loges un tel spectacle. Spectacle qui n’aurait pas pu être si l’équipe des Hufflepuff n’avait pas été aussi forte. Eux aussi avaient donc eu leurs moments de gloire sur le terrain ce jour-là et les Gryffindor leur en étaient reconnaissants.


Alors que Nina comptait se rendre à la bibliothèque lire quelques livres pour développer encore davantage sa culture générale du monde magique, quelqu’un l’appela d’une voix assez belle. En se retournant la jeune fille put voir qu’il s’agissait du jeune garçon aux cheveux blonds et plaqués sur l’arrière de son crâne. Draco Malfoy était l’un des rares Slytherin avec lequel, lorsqu’il lui adressait la parole, elle ne se sentait ni agressée ni dénigrée. En fait, il s’agissait du seul Slytherin qui se comportait avec elle de cette manière. Enfin, plus précisément, il se comportait de cette manière qu’avec elle. En effet, avec Harry il ne cessait de le harceler comme Nina était harcelée par Lucifia.

Draco observa Nina d’un profond regard, les joues du garçon rougirent un petit peu. Une odeur agréable parvint au nez de la jeune Gryffindor. Un doux mélange entre l’odeur des fleurs du jardin de Hélène, du chocolat chaud qu’avait l’habitude de boire Alex et du parfum de…

- J’ai entendu dire que tu avais de grands talents en Potions, que tu avais même fini deuxième lors d’une compétition de création de Potion l’année dernière, énonça-t-il d’une voix timide et qui semblait pouvoir se briser à tous moments, alors, moi, j’ai un peu de difficultés dans cette matière. Est-ce que tu pourrais m’aider à faire mon devoir ?

Nina souri face à tant de timidité et de douceur en ce garçon de première année. Draco semblait si gentil qu’il était impossible pour la jeune fille en cet instant de se dire qu’il était le mauvais garçon qui n’arrêtait pas d’embêter Harry, Ron et Hermione. Ne se préoccupant plus de vouloir cultiver son jardin culturel personnel elle répondit :

- Bien sûr, je serais ravie de t’aider. La bibliothèque est idéale pour travailler sans se faire interrompre. On y va ?

Draco hocha la tête et ensemble ils allèrent vers la bibliothèque. Le devoir fut assez simple aux yeux de la jeune fille, elle se souvint l’avoir travaillé l’année passée en compagnie de William. À cet instant, c’était elle qui était en difficulté. Maintenant, c’était elle qui aidait. Pendant une heure ils travaillèrent sur le devoir. Nina ne donnait pas les réponses à Draco mais l’aidait à les trouver, il s’avéra que cette manière d’apprentissage était utile et fonctionnait à merveilles. À plusieurs reprises, la main du garçon se posa sur celle de la jeune Gryffindor, celle-ci la repoussait toujours et forçait le garçon à se concentrer.

Quand ils eurent fini le devoir, ils marchèrent vers le lac tout en discutant des vies de l’un et de l’autre. Draco était ce qu’on appelle un Sang-Pur, sa famille faisait même partie des fondatrices de la communauté magique en Angleterre. Dans sa famille, tous s’étaient marié avec un autre Sang-Pur et lui-même n’était pas autorisé à déroger à la règle. Ainsi, pour lui les Nés-Moldus et Sang-Mêlés n’auront jamais l’honneur de porter son nom.

- Tu sais, je suis de sangs mêlés. Malgré le fait que mon père soit un « Sang-Pur » comme tu le dis, il s’est marié avec une Moldue, ma mère.

- Tu es la fille de Sirius Black, non ?

Nina hocha la tête et remarqua que Draco n’avait pas rebondit quant au fait qu’elle était de sangs mêlés. Ils continuèrent de parler de leurs familles pendant un long moment et lorsqu’ils eurent atteins le lac, ils s’assirent au pied d’un saule pleureur. Puis subitement, Draco déclara en plantant ses yeux gris dans les marrons de la jeune fille :

- Tu es belle Nina, mais trop gentille. Tu veux que tout le monde s’apprécie. Or, c’est impossible, cesse de rêver et cherche les personnes qui t’aiment vraiment.

- Que veux-tu dire pas là ?

- Je veux dire que par exemple je n’apprécierais jamais Potter comme Lucifia ne t’apprécieras jamais. Cherche les gens qui t’aimes vraiment.

- Et qui sont ces personnes d’après toi ? demanda la jeune fille.

- Il y a moi.

Le vent souffla dans les longs cheveux châtains de la jeune fille, le silence s’imposa. Personne ne lui avait fait de déclaration d’amour auparavant. L’année dernière, elle avait espéré que George lui en fasse une, en vain. Draco n’avait pas rougi en disant ces mots, il n’avait pas honte d’avouer de tels sentiments. Il attendait que Nina dise quelque chose.

- Je suis de sangs mêlés.

- Et moi j’ai un passé très lourd. On se fout du passé, c’est de nous dont il s’agit. De toi et de moi, seulement de nous deux.

- Donc tu m’aimes.

- Donc je t’aime.

Nina souffla. George lui paraissait si loin en cet instant. D’ailleurs tout lui paraissait loin et le temps semblait à la fois être arrêté et courir trop vite. Elle se sentait vieillir sur place, incapable de faire quelque chose. Incapable de remettre ses idées en place. Incapable de faire un choix. En cet instant, tout en elle criait qu’elle était à Draco, mais au fond d’elle une petite voix disait : « Tu es à George, rien qu’à lui ». Or cette voix était si faible, si loin. Comme si elle n’était qu’un songe, qu’un rêve impossible et abandonné. Et ce parfum si doux, délicieux et attirant.

Elle était à Draco.

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