Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 15 : Ceux qui t'aiment vraiment...

2057 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/12/2021 19:51

Nina quitta la bibliothèque lorsque son ventre lui réclama à manger. Sa tête pourtant n’était pas au repas. Mais c’est inconsciemment qu’elle se joignit à ses amis à la table des Gryffindor et se servit sans dire de mots. À côté d’elle, ses camarades étaient encore en train de parler du match, pour la jeune fille tout cela était bien loin et elle avait même oublié que ce matin même Harry avait attrapé le Vif d’Or. George claqua ses mains devant le visage de son amie :

- Tu disais ? demanda-t-elle l’esprit encore ailleurs.

- Je te demandais où est-ce que tu étais tout l’après-midi, personne ne t’a vu.

- J’aidais un élève de première année en Potions à la bibliothèque, pourquoi ?

George haussa les épaules. Il voulait juste savoir où elle était allée. Les yeux de la jeune fille partirent à nouveau dans le vague même s’ils semblaient fixer quelque chose en particulier. Il se retourna pour voir ce qu’elle regardait avec autant d’insistance depuis le début du repas. À l’autre bout de la salle se trouvait la table des Slytherin et à cette table était assis un garçon qui lui souriait bizarrement. George fit une grimace car il s’agissait de Draco Malfoy, le garçon qui ne cherchait que des ennuis aux Weasley et surtout à Ron. Pourquoi Nina le regardait-elle avec autant d’attention ? Et pourquoi ce petit sourire sur son visage ?

- Dis Nina, qui est-ce que tu as aidé à la bibliothèque ? demanda-t-il à la jeune fille.

Mais celle-ci ne lui répondit pas. Elle se mordait, à l’aide de sa canine, la lèvre inférieure. George n’aimait pas que la jeune fille se comporte ainsi avec un autre garçon, surtout avec un Slytherin. Était-elle amoureuse de lui ? À cette pensée, le cœur du jeune Gryffindor bondit sous sa poitrine. Il réalisa avec surprise qu’il était quelque peu jaloux de ce Draco Malfoy et déçu de la manière dont se comportait Nina. Il se tourna de nouveau vers le garçon à la chevelure blond platine et le vit en train d’envoyer un baisé à la jeune fille. Celle-ci gloussa bizarrement et George se renfrogna.


Lorsque Draco se leva de table, Nina cessa immédiatement son petit jeu de séduction et reprit le cours de ses pensées. Elle répéta infiniment dans sa tête les paroles que lui avait dites le garçon lorsqu’ils étaient assis au bord du Lac Noir. « Tu es belle Nina, mais trop gentille. Tu veux que tout le monde s’apprécie. Or, c’est impossible, cesse de rêver et cherche les personnes qui t’aiment vraiment », puis le « Il y a moi » qui l’avait rendue folle. Enfin un garçon l’aimait, Katniss avait raison, il y avait quelqu’un qui la « regardait » et c’était Draco Malfoy.

Se levant sans y penser, Nina quitta la Grande Salle. Elle se dirigea vers la salle commune de Gryffindor puis changea d’avis. Elle avait besoin d’y réfléchir à l’air frais de ce mois de novembre. Le couvre-feu n’étant pas encore passé, elle sorti vers le cloitre du château et s’assit sur l’un des murets. Le ciel étoilé scintillait au-dessus de sa tête et elle se laissa à sa contemplation. Parmi les milliards d’étoiles se trouvait une qui lui était particulièrement chère : sa demi-sœur Katniss. Elle veillait sur elle et attendait son moment pour intervenir. Elle commença à avoir froid et prit finalement la direction de la salle commune.


George n’y pensait plus depuis que Nina avait quitté silencieusement la Grande Salle. Mais lorsqu’elle traversa le portrait de la Grosse Dame le cœur du garçon de troisième année fit un nouveau bond. Enfin, il comprenait pourquoi la jeune fille avait été si affectée l’année passée lorsqu’il avait eu sa relation avec Alicia Spinnet. Il comprenait pourquoi elle avait eu l’air si blessée et pourquoi elle avait tant détesté Alicia. Nina s’installa près d’Hermione qui travaillait afin de pouvoir, elle aussi, étudier sans se faire déranger. Il s’écoula deux heures pendant lesquelles George tenta en vain de se concentrer sur son devoir d’Herbologie. Pendant ces deux heures, de nombreux élèves quittèrent la salle commune afin d’aller se coucher. Et ce fut lorsqu’Hermione se leva à son tour en souhaitant bonne chance à Nina que George se leva pour s’installer à côté de cette dernière. Il ne restait, dans la salle commune, plus qu’eux et un couple de septièmes années.

Pendant un long moment, le silence entre les deux amis fut ininterrompu. Puis, Nina ferma son livre d’Histoire de la Magie et leva ses prunelles marrons vers le visage charmant du garçon. Il secoua ses cheveux roux dans un geste nerveux et la délicieuse odeur de son shampooing parvint aux narines de la jeune fille. Elle ouvrit lentement ses lèvres pulpeuses et demanda d’une voix douce mais fatiguée :

- Tu voulais me dire quelque chose ?

Pendant un court instant, George avait voulu se raviser et ne rien dire mais en rassemblant tout son courage il questionna la jeune fille :

- Tu étais avec Draco Malfoy dans la bibliothèque, n’est-ce pas ?

- Oui, c’est vrai. Il avait besoin d’aide en Potions. Pourquoi ?

- Quelles sont tes relations avec lui ? demanda-t-il en ignorant la question de la jeune fille.

- Euh… Ça ne te regarde pas !

Le sourire qu’elle avait eu quelques instants auparavant avait disparu pour un visage plus renfrogné, elle n’aimait la tournure que prenait la discussion.

- Mais, Nina, c’est de Draco Malfoy dont on parle ! Ce gars est un idiot absolu ! Tu sais très bien la manière dont il traite mon frère et ses amis ! Qui plus est qu’il est pédant et grossier !

- Et toi tu l’es aussi en ce moment même, cria-t-elle, tu dis seulement ça parce que c’est un Slytherin ! Tu les hais tous sans même les connaitre et les comprendre ! C’est toi l’idiot en ce moment ! Que tu ne supportes pas Snape, je comprends car il peut être agaçant et stressant mais Draco est un élève comme les autres et qui s’avère très sympathique !! Ce que tu dis ne sont que des paroles de haine contre les Slytherin ! Ils ne sont pas tous comme V… Tu-Sais-Qui !

Elle prit ses livres, se leva en renversant la chaise et monta dans la chambre des filles sans même daigner se retourner. Le couple de septième année s’était retourné vers lui et la jeune fille lui fit une petite grimace montrant qu’elle n’aurait pas aimé être dans sa position à cet instant. George se leva à son tour et monta lui aussi dans sa chambre.


Fred avait discuté pendant une heure avec son jumeau quand celui-ci était rentré dans leur chambre la veille avec un visage fermé, voire triste. Pendant de longues heures, George et lui évoquèrent ce qui s’était passé avec Nina et comment ils allaient la faire changer d’avis. Ils étaient ses amis, il fallait lui ouvrir les yeux. Ainsi ils en vinrent à la conclusion qu’ils iraient directement voir Draco Malfoy lorsque Nina sera partie à la bibliothèque comme tous les dimanches. C’est ce qu’ils firent et quand ils purent prendre en aparté l’horrible et pédant Draco Malfoy, ils commencèrent directement à proférer des menaces :

- Si on te voit une fois de plus près de Nina, tu auras à faire avec nous, commença Fred.

- Tu pourras aussi dire adieu à ta jolie chevelure blonde, poursuivit George, demande à Claire Peterson ce que ça fait d’avoir de la paille à la place des cheveux, c’est Nina qui les avait transformés l’année dernière.

À ce souvenir, George eut un petit sourire. Il se rappelait très bien le visage fier de son amie après avoir parfaitement exécuté ce sort.

Draco eut un petit rire qui voulait dire qu’il n’avait que faire de leurs menaces et que c’était même une raison de plus de fréquenter Nina. C’est alors que George s’emporta et éclata littéralement son poing sur le visage souriant de Malfoy. Et Fred qui avait tenté de comprendre ce qui venait de se passer tira son jumeau vers lui afin de l’empêcher de continuer de frapper le garçon blond.

- George !! Calme-toi voyons !! C’est ça qu’il cherche, te faire perdre ton sang froid ! Calme-toi, G…

- Mr. Weasleys, Mr. Malfoy, cria une voix nasillarde qui n’apportait certainement rien de bon. Suivez-moi immédiatement ! Vous aussi, Miss Black.

En entendant ce nom, Fred se retourna et vit que Nina avait fait tomber la pile de livres qu’elle avait dû emprunter à la bibliothèque. Son visage était blême et Luna, qui était près d’elle, ramassa les livres avant de pousser son amie à suivre le professeure McGonagall. D’un pas raide, elle suivit les quatre personnes et ne vit même pas que tous les regards étaient braqués sur eux. Enfin, surtout sur Malfoy qui se tenait le nez en répétant : « Quand mon père saura ça ».


Lorsque Fred, George, Draco et Nina se retrouvèrent dans le bureau du professeure McGonagall, celle-ci se retourna avec son air le plus sévère qu’elle pouvait faire. Elle s’assit sur sa chaise, croisa les mains attendit que chacun s’explique. Ce fut Draco qui fut le premier à le faire :

- C’est eux qui ont commencé, j’étais tranquille dans le couloir quand ils sont venus à moi, ils m’ont ordonné d’arrêter de fréquenter Nina et George m’a écrasé le poing sur mon visage.

- George, Fred ? cria Nina d’une voix suraiguë, vous avez demandé quoi à Draco ?

- Nina, couina Fred, il n’est pas convenable pour toi de rester avec lui, vous n’êtes pas du même monde, il te hait et veux seulement te manipuler !

- Mais pas du tout, Nina ! se défendit Draco, je t’apprécie réellement !

- Ouais, rajouta George, tu veux surtout pourrir sa vie !

- Cessez maintenant ! déclara le professeure McGonagall d’une voix forte et froide, George, Fred, votre comportement est irresponsable, vous serez en retenu toute la semaine et vous faites perdre à Gryffindor chacun vingt points ! Que je ne revois plus un tel comportement sinon vous serez exclus d’Hogwarts !

Les quatre élèves sortirent du bureau et les jumeaux allèrent vers la salle commune tandis que Nina rattrapa Draco qui partait vers l’infirmerie. Une douce odeur arriva aux narines de la jeune fille quand elle s’approcha de lui.

- Draco ! Je suis désolée, ils sont quelque peu protecteurs quand il s’agit de mes fréquentations. Il faut dire que tu n’es pas très sympathique vis-à-vis de Ron, Harry et Hermione.

- Tu les défends maintenant ?

- Ils restent mes amis !! Même s’ils n’auraient jamais dû te menacer et encore moins te frapper, tu peux essayer de les comprendre !

- Désolé Nina, mais je n’y arrive pas. Maintenant, si tu me permets, je vais me faire replacer le nez chez Madam Pomfrey !

Il partit après avoir brièvement serré la main de la jeune fille, indiquant qu’il ne lui en voulait pas vraiment. Elle resta là, sans bouger, mais on pouvait voir sur son visage un sourire qui montrait qu’elle était heureuse de le connaitre.

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