Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 16 : Déjà-vu

2093 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/01/2022 14:16

Lorsqu’elle entra dans la Grande Salle, la jeune Ravenclaw vit son amie seule à la table des Gryffindor. Il était encore tôt et la plupart des élèves comptaient déjeuner plus tard. Luna était au courant de toute l’histoire. Fred et George lui avaient tout dit. Elle s’approcha de son amie qui jouait sans s’en apercevoir avec son fromage fondu, s’assit à sa droite et attendit que Nina lève son regard vers elle.

- Nina, je ne suis pas là pour te faire la morale, mais je crois que les jumeaux ont raison.

- Oh non Luna ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !

L’humeur de la jeune Gryffindor était si maussade qu’une pluie fine commençait à tomber du plafond ensorcelé. N’y prêtant pas attention, Luna continua son explication :

- Je ne vais pas t’éviter sous prétexte que tu sortes avec Draco Malfoy. Je m’en fiche que tu sois avec lui, mais je veux juste te prévenir, car c’est mon rôle d’amie, qu’il n’est peut-être pas sincère dans les mots qu’il t’a dits.

- Qu’est-ce que tu en sais ? couina Nina, tu étais là quand il les a dits ? Non ! Alors ne dis rien, s’il te plait Luna.

- Je te mets seulement en garde…

Nina tourna le dos à Luna et celle-ci poussa un soupir avant de reprendre :

- Je ne souhaitais pas te vexer, mais tu peux me comprendre, non ? Je suis ton amie et je pensais que tu aimais George… Que tu l’attendais.

- Eh bien, je suis lasse de l’attendre !

La jeune Gryffindor se retourna et Luna put voir dans ses yeux marron des larmes. Elle en conclut que Nina n’avait pas totalement oublié George, mais quelque chose de plus fort la poussait vers Draco Malfoy. Luna se força à sourire afin que son amie sache qu’elle était toujours là pour elle. Que si jamais elle avait besoin de quelqu’un, Luna serait la première là pour l’aider et la soutenir.


À cet instant, arrivèrent Fred et George ainsi que Lee et Katie, quand ils virent Nina dans les bras de Luna ils s’arrêtèrent. Luna fut la première à les voir, elle souriait, mais son regard s’attardait sur George qui traduisait ses pensées « Elle ne t’a pas oublié, essaie de ne pas trop lui en vouloir ». Mais le jeune Gryffindor n’arrivait pas à calmer la jalousie qui ne cessait de monter en lui. Nina se retourna et vit à son tour ses quatre amis. George la fusillait du regard, la fureur le rongeait. Elle se leva et marcha vers lui puis s’arrêta à deux centimètres de lui. Elle ferma sa main sur son bras. Puis fut déstabilisée par son parfum. Elle aperçut au-dessus de son épaule, celui qui l’aimait vraiment : Draco. Sa main, se desserra, elle contourna son ami et marcha vers Draco où une nouvelle et douce odeur envahit ses narines.

George ne bougeait plus, ses poings se crispèrent. Fred le poussa pour qu’il aille vers la table des Gryffindor. George suivit le mouvement sans réellement penser à ce qu’il faisait. Sa tête était tournée à quarante degrés et vit la manière dont Nina souriait au garçon blond. Celui-ci avait posé son bras autour des épaules de la jeune fille et ensemble ils quittèrent la Grande Salle vers le parc du château. Là-bas, ils passèrent l’après-midi à parler. Quand elle riait Draco ne pouvait s’empêcher lui aussi de le faire. Quand le vent soufflait dans les longs cheveux de la jeune fille, il sentait son parfum fleurit, mais léger. Quand elle poussait des soupirs montrant qu’elle était totalement détendue, il regardait sa poitrine se gonfler puis se dégonfler. De temps en temps, leurs regards se croisèrent et celui de Nina se baissait rapidement comme si elle était encore gênée d’être aussi proche de lui. Après un certain temps, ils se levèrent et marchèrent sans savoir où exactement, dans les couloirs vides d'Hogwarts.

Draco s’arrêta. Il prit le menton de la jeune fille dans ses mains froides, mais douces. Les paupières encadrant ses yeux marron se fermèrent, elle frissonna de bonheur et peut-être d’excitation. Il était maintenant si proche d’elle qu’il pouvait sentir son souffle chaud, sentir l’odeur de sa peau, voir chaque détail de son visage. Il ferma à son tour ses yeux gris et avança lentement sa tête vers elle. Quand les lèvres du garçon se posèrent sur celles de la jeune fille, un frisson le parcourut. Le baiser était timide et ne dura pas longtemps, mais juste après, elle se serra contre lui et il referma ses bras autour d’elle. Draco aurait aimé rester ainsi pendant une éternité. Juste eux deux.

Mais subitement, Nina se raidit. « Katie », chuchota-t-elle. Elle sortit de l’étreinte du garçon et couru vers le fond du couloir censé être vide. Elle avait vu Katie s’être arrêtée en les regardant. Nina la rattrapa dans un tournant de couloir et la prit par les épaules. Le visage de Katie exprimait du dégoût, celui de Nina de l’appréhension.

- Alors tu l’as choisi lui ! Tu oublies vite George, je trouve !

- Katie, je t’en prie, comprends-moi !

- Non je ne peux pas comprendre cela, excuses-moi, mais là tu me déçois vraiment.

- Ne lui dit rien, s’il te plait. Ne dis rien à George.

La jeune fille tourna les talons et laissa Nina dans le couloir, seule face à ses peurs.


Le couvre-feu était passé depuis une heure et George attendait toujours l’arrivée de Nina assit sur une chaise placée juste en face de l’entrée. Le portrait de la Grosse Dame s’ouvrit et immédiatement la jeune fille comprit que Katie avait tout dit à George sur ce qu’elle a vu, elle garda la tête haute et marcha jusqu’à lui qui la regardait sans ciller du regard. Quand la jeune fille s’arrêta devant lui, elle eut un petit pincement au cœur. Elle était un peu honteuse de lui faire subir cela, elle savait que ça n’apportait que de la douleur.

- George, c’est comme ça.

- Tu l’aimes ? demanda-t-il dans le même ton qu’elle avait utilisé l’année passée lorsqu’il était en couple avec Alicia.

- Oui, je l’aime. Ne va pas me faire croire que tu es jaloux. Je t’ai laissé tant d’opportunités et tu n’es jamais venu.

- Je ne suis sûr de rien ! C’est pour ça que je n’ai jamais fait de premier pas !

- Eh bien moi je le suis. Draco m’aime et je l’aime. C’est comme ça, tu ne pourras rien y faire.

Les yeux de la jeune fille le fixaient avec tellement de violence qu’il dût baisser la tête. Elle le contourna pour la deuxième fois de la journée et monta dans son dortoir. Il fallut deux longues minutes au jeune Gryffindor avant de réaliser les paroles de la jeune fille. Il prit son visage entre ses mains et pleura tout le chagrin qu’il avait accumulé ces deux derniers jours. Il était perdu, rien n’était clair dans son esprit. Aimait-il Nina ou voulait-il seulement la protéger de Draco ? Comment aurait-il réagi s’il s’agissait d’un autre garçon ?


Nina était maintenant allongée sur son lit à baldaquin. Les rideaux l’encadrant étaient fermés, indiquant qu’elle n’avait pas envie de discuter ni avec Katie, ni même avec Lucy et encore moins avec Claire. Katie l’avait déçue, elle avait tout dit à George, rendant la situation encore moins agréable pour lui comme pour elle. Ses mains placées sous l’oreiller frôlèrent une enveloppe. C’était celle qu’Alex avait écrit avant qu’elle ne parte en Irlande, elle datait de juillet et elle avait dit qu’elle la lirait seulement lorsqu’elle aurait aimé qu’Alex soit près d’elle. C’était le cas. Alex lui aurait été tellement utile en cet instant. Il était un important soutient pour la jeune fille. Elle l’ouvrit donc et la lue :


Chère Nina,

Voilà, tu pars encore pour une année à Hogwarts. Tu sais ce que je vais dire : tu me manques. Mais je sais aussi que tu as besoin d’y aller. L’année dernière, tu en es revenue changée, plus mature, plus forte. Pourtant, il y avait encore en toi ce petit doute. Sur toi-même. Tu ne te fais toujours pas confiance, alors saches qu’importe les choix que tu fasses, ils ont une raison. Ils ne sont ni mauvais, ni bons, ils sont seulement les tiens. Alors je te suivrais car j’ai une totale confiance en toi. Tu as, en général, bon instinct.

Fais-toi confiance.

J’espère que cette seconde année à Hogwarts se passera bien et tu sais que si jamais tu as besoin de moi, tu peux bien sûr m’envoyer Mysti. Je t’aiderai avec joie et sans te juger.

Une dernière chose : N’oublies pas tes amis, garde les proches de toi, tu en auras besoin si jamais il t’arrive quelque chose. Et vu la manière dont tu me parles d’eux, ils sauront t’aider si jamais tu avais un besoin urgent d’aide.

Je t’aime fort,

Ton frère, Alex.


Immédiatement, la jeune fille prit un parchemin et une plume pour répondre à son frère, car en cet instant, elle avait besoin d’Alex, seul lui pouvait la comprendre et trouver les bons mots pour la soulager.


Alex,

Je viens d’ouvrir la lettre que tu m’as donnée en juillet. Finalement, j’ai besoin de toi. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, il y a toujours des moments où j’aimerais que tu sois à mes côtés. Particulièrement maintenant. Si tu savais comme je suis perdue, comme je me sens seule et délaissée par tous. George, Fred, Katie, Lia, Luna, Lee, tous me haïssent à présent. Dans ta lettre tu me disais de me faire confiance, et c’est ce que j’ai fait ! J’ai fait un choix qui ne m’appartenait qu’à moi, j’ai pensé à moi ! Oh… Alex… Si tu savais comme je m’en veux ! Je n’aurais jamais dû faire ce choix, j’aime quelqu’un qui m’aime, mais qui est détesté par tous. Un Slytherin, c’est comme ça qu’ils le voient. Moi, je vois bien plus en lui. Je sais qu’il est quelqu’un de bon et c’est l’un des rares qui m’aime vraiment. Tu aurais vu son regard quand il me l’a dit. Je n’ai jamais rien vu de tel. J’ai fait un choix et maintenant mes amis me détestent ! Pourquoi ? Hein ?! Dis-moi pourquoi, Alex ! Si tu savais comme je m’en veux et comme tu me manques en cet instant. Voir tout le monde me regarder avec ce regard empli de dégoût. Ça me fait tellement mal.

J’attends impatiemment ta lettre en espérant de l’aide et du soutien. Peut-être que tu me diras qu’ils ont raison. Au moins grâce à toi, j’en serais sûre.

Embrasse ton père et maman pour moi, prends soin de toi,

Nina.


Elle ouvrit la fenêtre et comme si Mysti savait qu’elle avait besoin d’elle, la chouette vint vers sa maitresse. Nina caressa Mysti, lui donna un petit biscuit et attacha la lettre à l’une de ses pattes, puis lui chuchota « Vas-y Mysti, vole vite vers Alex, c’est urgent ! ». Puis elle regarde sa chouette rousse voler vers la France.

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