Les visiteurs du passé

Avertissement: je ne possède pas Harry Potter. Je précise également que les deux phrases en italique sont les paroles du professeur Binns.

- La sixième révolte des gobelins fut sûrement la plus…

Il était 18h et le professeur Binns continuait de lire ses notes en adoptant une voix lente et monocorde, d’une manière à ce que même une attaque de Mangemorts n’aurait pas pu perturber cette classe dont la moitié des élèves étaient déjà endormis.

     - John, souffla Lily, tu pourrais au moins arrêter de déchiqueter ce pauvre bout de papier qui n’a rien demandé et écouter ce que le professeur Binns raconte ! 

  - Qui restera dans l’histoire pour sa violence sans pareille…

  -    Ecouter quoi ? Je ne vois pas en quoi une énième révolte des gobelins pourrait m’aider. Par contre, mettre un morceau de parchemin en lambeaux, si. Alors, merci de bien vouloir…

    -  Miss Etienne, pourriez-vous avoir l’amabilité de faire taire votre ami ? J’aimerais beaucoup pouvoir faire mon cours, moi !

« C’est le pompon, pensa James. Binns qui nous parle et qui se souvient de nos noms, c’est ça qu’il faudrait enseigner aux élèves. Quelle mouche l’a donc piqué ?

Avant même d’avoir réfléchi à la réponse, il entendit des éclats de rire derrière lui et se retourna : c’était Sirius qui avait imité la voix de Binns. 

-Patmol, t’es pas drôle.

-Oh, ça va ! Je voulais juste rigoler.

-C’est raté.

-Eh, qu’est ce que tu as, depuis quelques jours ? intervint Remus. Tu ne rigoles plus à rien, tu ne fais plus tes devoirs…

-Pourriez pas comprendre.

Remus n’insista pas et James s’affala de nouveau sur son pupitre. « Et ils ont raison » pensa -t-il tristement. En trois jours, il s’était pris une retenue de McGonagall pour avoir omis de faire ses devoirs, fait perdre dix points à Gryffondor en cours de sortilèges et était arrivé vingt minutes en retard pour le cours de botanique.

Mais depuis que Harry s’était enfui en courant de la Salle sur Demande, James ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Et puis, la révélation qu’il avait faite juste avant de partir l’avait comme coupé de la réalité et depuis ce jour, il n’était plus le même.

A la sortie du cours, les élèves sortirent de la classe dans des bavardages animés, y compris James qui était toujours songeur. Comme si il n’avait pas assez de soucis, un élève de Poufsouffle de quatrième année s’avança vers lui pour lui annoncer que sa retenue avec McGonagall aurait lieu le soir même à 20h00.

-Mauvaises nouvelles ? demanda Sirius en posant une main sur son épaule.

-Bof… Ma retenue a lieu ce soir.

-Dis, tu ne trouves pas ça bizarre ?

-De quoi tu veux parler ?

-Du fait que ta retenue ait lieu ce soir, murmura Sirius en fronçant les sourcils. D’habitude, Minnie donne plutôt ses retenues le week-end, non ?

-Peut-être. Bon, tu m’excuseras, mais faut que j’aille à la bibliothèque. Et cette fichue colle est bien le cadet de mes soucis, si tu veux savoir.

Et James partit en direction de la bibliothèque, laissant en plan son ami qui n’eut même pas le temps de réagir.

« Astronomie… Arithmancie… Comment se protéger… Forces du Mal… Ah voilà ! Grands événements du XXe siècle ! Avec ce petit bijou, on va enfin découvrir la vérité ! »

James emprunta le livre, le rangea soigneusement dans son sac et sortit.

Tout en se dirigeant vers le bureau du professeur McGonagall, James songea que dorénavant, il allait pouvoir discuter librement avec Harry. Rien qu’à cette perspective, il était presque content de faire cette retenue.

-Ah, vous voilà, Potter ! Parfait !

James la regarda, interdit.

-Comment savez-vous… ?

-Pour qui prenez-vous le directeur, Potter ? Il nous a tout raconté !

-Ah bon.

-Ecoutez moi bien, Potter. Et regardez-moi quand je parle ! Bien. Votre punition de ce soir consistera à stupéfixer ces centaines de grenouilles afin que les élèves puissent les utiliser en cours de botanique. Elles sont assez bruyantes et le professeur Chourave n’avait pas le temps de le faire elle-même. Ne partez pas avant d’avoir fini ! Je serai dans le bureau du directeur si vous me cherchez. 

Traînant son sac, James se dirigea lentement, très lentement, vers la table que McGonagall lui avait indiquée. Il commença à jeter des sortilèges sur les grenouilles.

« Stupéfix… Stupéfix… Stupéfix… Non, reviens ici, toi ! »

James se leva d’un bond et se mit à courir dans toute la pièce pour récupérer la grenouille. Lorsqu’il la trouva enfin, elle était perchée sur ce qui semblait être une lourde malle, « qui est sûrement sans importance » songea-t-il.

Malgré tout, même lorsqu’il fut retourné à sa tâche, il ne put s’empêcher de jeter des coups d’œil en direction de la malle et ne parvint pas à rester concentré plus de cinq secondes.

Finalement, et pour stopper cette envie insatiable que d’être curieux et de regarder à l’intérieur, il décida d’aller ouvrir la malle.

James lança un « Alohomora ! » discret et ce qu’il vit à l’intérieur le déçut.

Des dizaines de journaux, des plus anciens aux plus récents, chacun d’eux arborant différents personnages et ne demandant qu’à être lus remplissaient ce vieux coffre moisi.

-Pfffff… rien que de la paperasse insignifiante, soupira-t-il en refermant le couvercle.

En se retournant vers la table, il eut soudain une illumination et c’était comme si son esprit s’était mis à fonctionner en accéléré : « Journaux ? Journaux récents ? Journaux + journaux récents= La vérité ! » Il en embarqua rapidement quelques-uns dans son sac et retourna à son travail.

Après avoir fait cette découverte incroyable, James manifesta soudain un enthousiasme plus endiablé pour cette retenue qui lui avait fait découvrir un trésor précieux. « Merci la grenouille ! » ricana-t-il.

Une demi-heure plus tard, toutes les grenouilles étaient stupéfixées convenablement et enfermées dans les cages. C’est avec le sourire aux lèvres que James retourna ce soir là dans la Salle Commune.

Sirius était assis dans un fauteuil près du feu et semblait l’attendre.

-T’as fait vite, dis donc ! Eh, on t’a payé pour que tu souries comme ça ou Rogue t’a donné cinquante points ?

-Franchement, mon ami, même cent points ne m’auraient pas arraché un sourire aussi grandiose.

-Alors là, chapeau ! Tu m’épates ! Mais dis-moi, on va rester à discuter comme ça toute la nuit ou tu vas te décider à parler ?

-Tu es seul ?

-Oui ! Enfin, il y a des portraits, mais à part ça…

-Merci, c’est tout ce que je voulais savoir. Regarde un peu ce que j’ai trouvé…

-Tu me fais suer, là ! T’as découvert quoi ? Des nouveaux modèles de motos Moldues ?

-Toi et tes motos… Mais non, gros bêta ! J’ai trouvé la solution à nos ennuis !

-Nos ennuis… Nos ennuis… Tu veux dire que Servilus va nous laisser tranquille dorénavant ? Ça c’est une bonne nouvelle !

-Euh… tu le fais exprès ou tu t’entraînes pour une pièce de théâtre ?

-Non, non, pas du tout ! Mais montre-moi un peu ce que tu caches.

James aurait bien voulu tenir son ami en haleine pendant plus longtemps, mais son envie de tout révéler prit le dessus et il sortit les journaux de son sac.

-Tu te fiches de moi là ?!

-Mais pas du tout, Patmol ! Grâce à ces journaux, nous allons pouvoir découvrir toute la vérité !

Sirius continuait de le fixer avec un certain mépris qu’on ne lui connaissait pas puis son visage s’éclaira et il bondit littéralement sur son ami pour lui arracher les journaux. Pendant un bref instant, ils parurent s’intéresser simplement aux illustrations qui démontraient à quel points leurs amis avaient changés, puis ils reprirent leur sérieux et se consacrèrent à leur objectif commun : découvrir la vérité. Ils étaient si absorbés dans leur tâche qu’ils ne remarquèrent pas que derrière eux, un jeune homme aux cheveux noirs de jais et aux yeux vert émeraude les épiait, caché sous la cape d’invisibilité de son père. Il avait également un mélange de frustration, de colère et de tristesse sur le visage. 

Note: je remercie tous ceux qui m'ont laissé des commentaires, cela m'a fait très plaisir 🥰. Ah oui, petite précision concernant le chapitre: au début, Lily appelle James "John" , si vous vous souvenez bien ils ont tous changé de nom dans le chapitre 5. Voilà, à plus! 😚