A l'ombre d'un futur aux yeux violets : La Harpe qui jouait toute seule.

Chapitre 3 : Chapitre 3 : Dumbledore

3614 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/04/2020 17:44

Note : Chapitre un peu plus court, vous m'en voyez désolée. Excellente lecture néanmoins !


A l'ombre d'un futur aux yeux violets

Première partie :

La Harpe qui jouait toute seule

Première année


Chapitre 3 : Dumbledore




Nina suivit Sir Nicholas à travers le dédale de couloirs. Aux murs, les tableaux leur adressaient des signes de mains et des clins d’œil. Le fantôme avançait vite et Nina était presque obligée de courir derrière lui pour parvenir à le suivre. Elle savait pertinemment pourquoi Dumbledore lui avait demandé de venir, et elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il aurait pu attendre demain. Elle était à la limite de dormir debout. Plusieurs fois, elle voulut poser une question à Nick-Quasi-Sans-Tête, mais à chaque fois, elle se rendait compte que ça n'avait rien à voir avec Dumbledore et donc, elle se retenait.

Finalement, ils débouchèrent sur la statue d'un griffon d'or. Sir Nicholas s'arrêta brutalement et n'eut étaient ses réflexes incroyables, Nina l'aurait probablement traversé.

-Ah zut, j'ai un trou de mémoire, s'exclama le fantôme d'un air contrarié. Quel est le mot de passe déjà ?

-Ballongommes, murmura Nina.

Sir Nicholas lui jeta un regard surpris lorsque la statue du griffon se mis à tourner sur elle-même à l'énonce du mot de passe, révélant un escalier en colimaçon.

-Incroyable, dit-il.

Nina haussa les épaules. Un des avantages du Troisième Oeil était qu'elle n'aurait jamais à s'inquiéter des mots de passe.

Nick-Quasi-Sans-Tête s'engouffra dans l'escalier, suivi par la fillette. L'escalier était sombre, difficile à grimper pour une fille aux petites jambes comme Nina. Ils arrivèrent bientôt à une porte en bois ouvragé, où, au milieu des entrelaces de bois, on pouvait deviner le blason de l'école gravé dans le bois ancien. Sir Nicholas l'invita à frapper, ce qu'elle s'empressa de faire.

La porte s'ouvrit doucement, sans un grincement. Le bureau du directeur de Poudlard était exactement comme elle l'avait vu : circulaire, plein de livres et d'instruments de forme assez étranges, argentés. Derrière un vaste bureau parfaitement rangé, le professeur Dumbledore l'observait au-dessus de ses lunettes en demi-lune. Ses yeux bleus perçants semblait la lire de part en part. A ses côtés se tenait, droite comme un piquet, le professeur McGonagall. Malgré ses lèvres pincées, le regard qu'elle posa sur Nina était bien de bienveillance. Il y avait également présente dans la pièce, l'infirmière, Miss Pomfresh, qui la dévisageait avec chaleur. Il y eut un petit moment de flottement, que personne ne semblait vouloir briser. Puis le vieil homme aux cheveux argentés prit la parole :

-Merci Sir Nicholas. Auriez-vous l'obligeance de patienter en bas ? Vous reconduirez Miss Flintey à sa salle commune lorsque nous aurons fini.

-Bien sûr Monsieur.

Sir Nicholas se fendit d'une profonde révérence qui faillit faire basculer sa tête sur le côté, puis repartit en traversant la porte fermée.

Nina se retrouva seule face aux deux professeurs. L'infirmière resta sur le côté, assise tranquillement sur une chaise. Dumbledore lui sourit et lui désigna une chaise :

-Va t'asseoir Nina, je t'en pris.

Elle s'exécuta prudemment.

-Tu veux une Patacitrouille ? Demanda le vieil homme de manière totalement impromptue. J'en ai piqué au banquet de tout à l'heure, elles sont faites maison et délicieuses.

D'un signe de main, Nina refusa poliment. Son estomac était plein à craquer, elle était épuisée, qu'il accélère le mouvement ou alors elle allait tomber endormie sur son bureau !

Le professeur croisa ses longs doigts devant lui et continua d'un ton sérieux :

-Je pense que tu sais très bien pourquoi tu es ici Nina.

Elle hocha la tête. Les professeurs Dumbledore et McGonagall réunis dans une même salle avec toute leur attention dirigée vers elle l'intimidait un peu, d'autant plus qu'elle tombait de sommeil. D'autant plus que Miss Pomfresh, qui était un peu à l'écart, ne détachait pas ses yeux de Nina.

-Ton pouvoir est...unique. Tu es unique Nina.

Mais ça, elle l'avait déjà entendue des milliers de fois. Psychomages, médicomages, sorciers et sorcières en tout genre, tous s'étaient déjà exclamés devant ces grands yeux violets :

« Mais quelle petite fille unique ! », avec un air mi-fasciné, mi-effrayé.

-Ta vie à partir de maintenant ne sera plus la même Nina. Aujourd'hui, tu entres à l'école Poudlard. Désormais, tu vivras en permanence avec des jeunes gens de ton âge, des professeurs, tant de personnalités différentes et uniques, avec...

-Des chemins de vie différents, compléta Nina dans un souffle.

McGonagall haussa un sourcil, et Dumbledore décroisa puis recroisa ses doigts en souriant.

-Exactement. Et ça ne sera pas tous les jours faciles Nina.

Le professeur McGonagall prit la parole, d'une voix claire et posée :

-Votre pouvoir est extrêmement puissant, beaucoup plus que vous ne l'imaginez. Et c'est bien la seule chose que nous savons à propos de lui. Cela faisait des millénaires que personne avec le Troisième Oeil absolu n'est né.

-4 500 ans plus ou moins. Probablement plus, dit Dumbledore d'un ton tranquille. Il planta à nouveau ses prunelles bleues dans celles violettes de Nina. Le seul et unique sorcier à avoir jamais bénéficié de ce don a vécu il y a plus de 4 500 ans.

-Apollon, souffla Nina.

-Exactement, confirma le professeur McGonagall. Apollon fut le premier et seul à posséder ce don de voyance absolu et il vécu il y a plusieurs dizaines de siècles. Il fut rapidement considéré comme un dieu, par les Moldus d'abord, mais également par nombre ses contemporains sorciers. Après sa mort, les Moldus enfermèrent des femmes prétendues « devineresses » dans une cavité emplie d'opium.

-L'oracle de Delphes, murmura Nina, fascinée.

-Oui. Et depuis, aucun sorcier ou sorcière n'avait possédé ce pouvoir, ni totalement percé ses secrets. Jusqu'à vous.

Nina ne dit rien. Il n'y avait rien à dire.

-Les pouvoirs d'Apollon étaient sur-puissants, tout comme les vôtres. Vous ne faites pas que percevoir les choses, avoir des intuitions et des visions de temps en temps, Melle Flintey. Vous pouvez explorer le passé des choses et des gens, pénétrer leur pensées comme dans du beurre, ressentir ce que les autres ressentent, vivre dans le futur si vous le vouliez. Tout vivre une seconde, deux seconde à l'avance. Votre pouvoir est modulable, fluide et ininterrompu.

-Je peux le contrôler, dit Nina.

Elle savait très bien tout ce que le professeur venait d'énoncer. Elle le savait par cœur. Mais le Choixpeau avait raison. Elle avait peur. Terrifiée du pouvoir que ses propres yeux cachaient. Et éviter le problème, ne jamais en parler avec quiconque, lui avait sembler jusqu'ici une bonne solution.

-La question est, Nina, le peux-tu vraiment ? Demanda Dumbledore d'une voix douce.

Elle hésita.

-Vois-tu Nina, continua-t-il, ici, à l'école, tu ne peux pas te permettre de ne pas le contrôler. Il y a des connaissances que tu dois apprendre de toi même, et non pas te faire révéler par ton Troisième Oeil. Tu comprends ?

Nina hocha doucement la tête. Dumbledore sortit alors une lettre d'un tiroir de son bureau. Elle était cacheté aux armoiries de la famille de Nina, un grand F gothique pourpre entouré de corbeaux noirs dont les plumes venaient se perdre dans la banderole qui énonçait les mots de la famille : « Family, honor, magic ». Le sceau en était brisé.

-Ton père m'a écrit.

Il ne lui tendit pas la lettre, la posa délicatement sur le bureau.

-Il tient beaucoup à toi.

Nina regarda la lettre, et les mots inscrits dessus s'imposèrent à son esprit :

Professeur Dumbledore, vous n'êtes pas à ce prestigieux de poste de directeur de Poudlard par hasard, pas plus qu'on ne vous appelle « Le plus grand sorcier de tous les temps » aussi voilà ma requête : vous n'êtes pas sans savoir que ma fille Nina {…} vous connaissez les conséquences d'un tel don, ainsi que ses dangers. Nina doit apprendre la magie, doit apprendre à contrôler son pouvoir, il en va de la qualité de sa vie future. Vous n'êtes pas père, mais en temps que directeur, je vous en conjure, enseignez lui. Ce que je n'ai pas pu lui dire, lui faire comprendre, apprenez-lui. Elle en a besoin. Le monde des sorciers en a besoin.


Nina se sentit drôle, une sorte de chaleur froide qui lui remontait depuis le fond de ses entrailles jusqu'à ses yeux, qui se mirent à briller à la lumière des chandelles du bureau du professeur. Elle refoula les larmes qui menaçaient de dévaler ses joues et regarda à nouveau Dumbledore. Il la scrutait à travers ses lunettes en demi-lune :

-Tu l'as lu sans la voir n'est-ce pas ?

Nina hocha la tête, étrangement un peu honteuse.

-As-tu choisi de la lire ?

Nina prit au moins la peine de réfléchir à cette question. Peut-être qu'elle l'avait un peu voulu, mais elle n'avait pas explicitement formulé dans sa tête qu'elle voulait la lire, comme elle le faisait généralement quand elle voulait savoir quelque chose. Elle dit non de la tête.

-Je vois. C'est ce genre de prémonitions que tu dois absolument contrôler. Tu dois être capable de te rendre imperméable à toutes les visions et prémonitions que tu ne désires pas.

-Je comprends.

Le professeur McGonagall prit la parole :

-Au banquet, qu'avez-vous ressenti ?

-J'avais très mal à la tête.

-Pourquoi ?

Nina n'aimait pas ce genre de questions. Elle était fatiguée, si fatiguée. Elle répondit néanmoins :

-J'entendais tout. Les pensées, les sentiments. Si j'avais prêté attention à mes visions, je pense que j'aurais tout vécu deux secondes à l'avance...

McGonagall et l'infirmière Pomfresh échangèrent un regard navré.

-Disons les choses dans l'ordre Melle Flintey, dit la professeur. Vous devez premièrement éviter à tout prix les déferlements d'émotions et de pensées provenant des autres, en consolidant tes défenses.

-Mais ça me fait mal à la tête !

-Avec l’entraînement, dit soudain Mme Pomfresh, vos maux de tête diminueront, mais il faudrait déjà ne pas vous pousser dans vos retranchements ! En attendant, si vous vous sentez trop mal, vous prendrez la potion Defensionis Mentis. Elle reconstruira vos défenses, mais vous avez déjà vu ses effets tout à l'heure. Je vous donnerais une bouteille demain, vous viendrez à l'infirmerie.

-Quel entraînement ?

-Sais-tu comment on construit des défenses mentales Nina ? Non, dit le professeur Dumbleodre en levant une main. Sans ton Troisième Oeil.

Nina haussa alors les épaules.

-J'en sais rien alors.

-Ce sont des exercices similaires à ceux de l'occlumantie.

Nina fut prise d'un frisson. L'occlumantie. Sa mère en avait parlé une fois, avec une colère triste dans la voix. C'était à l'occasion de l'anniversaire de la mort de son père, le grand-père de Nina, un froid jour de Novembre. Mais elle était si petite, et Andrew avait demandé si vite à Camille de se taire qu'elle ne se souvenait plus.

-Mais tout de même différents...

-Nous verrons peut-être les détails plus tard Minerva. Il me semble que notre jeune élève est fatiguée.

Nina lança un regard reconnaissant au directeur.

-Qui m'apprendra ?

-Moi, dit le professeur MgGonagall. Je suis votre directrice de maison, il en va de mes fonctions. Toutefois, je ne suis pas du tout une occlumens très douée. La théorie sera donc ma principale activité avec vous.

-Et la pratique ?

-Votre père n'appréciera pas, je pense, dit Dumbledore avec une sorte de malice dans le regard, aussitôt remplacée par une lumière sérieuse, mais il est le seul choix qu'on nous ayons dans l'immédiat.

Nina écarquilla les yeux alors qu'un visage s'imposait dans son esprit : effectivement, ça n'allait pas plaire à son père.

Et soudain, la porte s'ouvrit avec un CLAC contre le mur qui fit sursauter Miss Pomfresh et hausser un sourcil au professeur McGonagall, et Severus Rogue entra à grand pas dans la pièce. Ses yeux noirs sans chaleur se posèrent brièvement sur Nina, avant de se reporter sur le directeur.

-Désolé de vous interrompre Monsieur...

-Oh ne vous en faites pas Severus, l'interrompit Dumbledore avec un sourire, nous parlions justement de vous.

Ce fut au tour de Rogue de hausser un sourcil :

-De moi ?

-Des cours particuliers, rectifia McGonagall avec un regard perçant.

-Ah oui, bien sûr.

Nina se recroquevilla sur sa chaise. Cet homme lui faisait inexplicablement peur. Il y avait quelque chose dans son aura qui la terrifiait, mais elle n'arrivait juste pas à mettre le doigt dessus. Peut-être était-ce le refus obstiné de son père que l'on prononce ne serait-ce que son nom. Peut-être était-ce ses yeux vides.

-Pourquoi êtes-vous là, Severus ?

-Ces deux jeunes hommes ont tenté de s'introduire dans la tour des Griffondors pour retrouver Melle Flintey. J'ai jugé bon de les emmener directement ici.

Nina tourna la tête et, derrière Rogue, visiblement mal à l'aise, se tenaient ses deux frères. Caïn et Alexandre se tenaient l'un proche de l'autre, et fixaient Nina. Elle sentit son cœur chavirer. Elle ne supportait pas leurs regards pleins de reproches, elle préférait encore ne plus les voir que de s'infliger ça.

Elle détourna les yeux, les larmes à nouveau sur le point de couler. Dumbledore prit alors la parole :

-Je pense que vous pouvez retournez à vos lits, Minerva, Severus, Pompom. Dormez bien.


Les deux professeurs et l'infirmière hochèrent la tête et quittèrent silencieusement la pièce. Caïn et Alexandre ne les regardèrent pas partir, les yeux fixés sur leur petite sœur. Nina regardaient obstinément le sol. Le silence s'installa, pesant.

Et soudain.

-Je suis désolée !! Nina fondit en larmes. Elle n'osait pas se lever, alors elle resta sur cette chaise trop grande pour elle, ses pieds qui battaient dans le vide, tremblante de sanglots.

Elle les sentit avant qu'ils ne s'enroulent autour d'elle, les bras chauds et rassurants de ses frères. Elle se retrouva d'un coup au centre d'un immense câlin, d'une chaleur familiale inattendue. Caïn et Alexandre la serraient dans leurs bras, en enfouissant leurs nez dans ses cheveux, comme avant. Elle pleura plus fort.

-Idiote, idiote, idiote, murmura Alexandre près de son oreille.

Finalement ils la relâchèrent un peu.

-Pardon, je suis désolée de... de ne pas... avoir été digne... Pardon...

-Mais comme si on allait arrêter de t'aimer, espèce de grosse cruche, soupira Caïn.

-On s'en fiche que tu sois à Griffondor, ou à Poufsouffle ou une Cracmol. Tu es notre petite sœur.

-Notre Ninou.

-Ouais. Pour toujours.

-On est les seuls mecs qui te seront fidèles toute ta vie, profite bien ma chérie.

Elle rit un peu, encore secouée par des sanglots, mi-de joie, mi-d'après terreur. Ils la serrèrent encore étroitement dans leurs bras.

-Promis ? Vous m'aimerez toujours ?

-Mais oui, toujours.

-C'est promis.

-Allez. Ne pleure plus. Tout va bien.

-Haut-les-coeurs Nina ! Tu es une Griffondor ? Alors sèche-moi ces larmes, t'es dans la même maison que l'Elu, si c'est pas la grande classe ça !

Le professeur Dumbledore les regardaient en souriant, puis prit soudain la parole :

-Ça n'est et ne sera jamais une question de dignité Nina. Les quatre maisons sont aussi anciennes les unes que les autres et aussi respectables. Tu apprendras, au cours du bout de la vie que tu vas passer entre ces murs, qui les maisons sont bien plus que des couleurs, ou des mots.

Nina hocha la tête.

-Allez, maintenant, tous au dortoir ! Il frappa dans ses mains et se leva pour les accompagner jusqu'à la sortie.

-Mr et Mr Flintey, ramenez votre sœur à son dortoir. Vous connaissez le chemin.

Il leur fit un clin d'oeil.

Caïn et Alexandre prirent chacun une main de Nina, et ainsi ils allèrent dans les couloirs.

-Ah, on voit rien ! Lumos !

Nina n'essaya pas de mémoriser le chemin. Elle se contenta de se laisser guider par ses frères, les écoutant converser à propos de la saison de Quidditch à venir, de la nourriture pour hibou qu'ils avaient renversé dans le train et qu'ils devront racheter à Pré-au-Lard. Elle serrait leurs mains très forts, par peur qu'ils la lâchent.

Elle avait souhaité s'éloigner de ses frères et de sa famille. Elle se rendait à présent compte qu'elle voulait à aucun prix les perdre. C'était une pensée insupportable qui ne la frappait seulement que maintenant. Elle avait de la chance, se dit-elle en pensant, sans aucune raison particulière, à Harry Potter et à ses parents. Les miens auraient fait la même chose pour moi ou les garçons, réalisa-t-elle.

Et elle en vint à la conclusion qu'elle le ferait également volontiers pour ses frères ou ses parents. Et elle se sentit vivante. Vivante et aimée et en sécurité. Et elle serra les doigts de ses grands frères plus fort.

Ils arrivèrent devant un portrait représentant une grosse dame. Caïn siffla fortement pour la réveiller :

-Jeune homme ! Cria-t-elle, outragée. Quelle impolitesse !

Elle remarqua le serpent sur leurs uniformes :

-Quoi ? Des Serpentards qui se présentent à ma vue ! Et qui osent me réveiller en plus ? Je me plaindrais, je le jure ! Ah, vous en entendrez...

-Suffit ! Nous déposons notre sœur et nous partons, pas la peine de s'énerver, s'agaça Alexandre.

Caïn s'agenouilla devant sa petite sœur et sortir quelque chose de sa poche. La baguette de Caïn vint l'éclairer et Nina s'aperçut qu'il s'agissait d'un morceau de tissu, d'une cravate en fait. Une cravate rayée, rouge et or. Caïn la noua autour du col de Nina :

-Bienvenue à Poudlard petite sœur.

Et ils partirent en direction de leur propre salle commune, réveillant les portraits pendus aux murs avec la lumière de leurs baguette.

-Alors ! Le mot de passe jeune fille, et vite ! On a pas toute la nuit !

-Oui, pardon.

Elle laissa la vision venir à elle, doucement, avec prudence.

-Caput Draconis.

Et le tableau pivota. Nina franchit le passage, un peu hésitante. La salle commune était décorée aux couleurs de la maison et de confortables fauteuils étaient répartis un peu partout. Dans la cheminée s’éteignait doucement les dernières braises rougeoyantes d'un feu mourant. Toutefois, la salle n'était pas plongée dans le noir : de chaudes lumières jaunes provenant de lampes posées sur les tables éclairaient les visages des quelques élèves plus vieux qui n'étaient pas encore couchés.

Elle reconnut le grand garçon aux yeux verts, avec ses amis et le Préfet-Weasley, les jumeaux roux et leur ami aux dreadlocks et quelques autres croisés au banquet.

Elle leur adressa un signe de tête timide et se dirigea vers les escaliers qui montaient.

-C'est celui de gauche pour les filles, dit quelqu'un derrière elle. Première étage pour les première années.

Elle se retourna. Le garçon aux yeux verts s'était levé pour lui indiquer le chemin. Elle ne lui répondit pas, se contentant de le fixer avec ses yeux violets. Il eut l'air gêné. Un léger rose colora ses joues et il détourna le regard, incapable de soutenir celui de Nina.

-Euh... sinon, moi c'est Olivier Dubois et...

-Je connais le chemin, mais merci.

Elle lui tourna le dos et commença à grimper les escaliers, trop fatiguée pour être polie. Elle débarqua dans le dortoirs en ayant l'impression de faire un maximum de bruit. Toutes les filles semblaient endormies, jusqu'à ce qu'un rideau s'écarte pour révéler les yeux bruns inquisiteurs de Hermione :

-Ah te voilà ! Mais qu'est-ce que le directeur te voulait ?

-Tu m'as attendue ?

-Bien sûr !

Hermione paraissait surprise que Nina pose la question.

-Alors, pourquoi il voulait te voir ?

-Il voulait me voir... Pour un problème avec ma famille, mais c'est arrangé.

Elle se sentait étrangement mal de lui mentir, mais elle le devait.

-Ah d'accord. Tu m'expliqueras demain ?

Nina hocha la tête, épuisée. Son lit, à côté lui faisait de l'oeil.

-Bon, du coup, bonne nuit Nina !

Hermione se leva et lui planta un baiser sur la joue, avec un sourire fatigué mais heureux. Nina la regarda avec perplexité, mais décida qu'il n'avait rien à redire à un baiser de bonne nuit. Elle se mit en pyjama et se glissa sous les draps avec délice. Elle ferma les yeux et retira ses lunettes.

Elle plongea dans un sommeil plein de Nées-Moldues avec de longues dents, de serpents à crinière et de lion à écailles, de garçons maigres avec une cicatrice, et encore, une harpe qui jouait, toute seule, dans un couloir sombre.


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