Filament de lune

Chapitre 9 : La rage au coeur

3303 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/04/2020 19:27

La salle commune était déserte.

Tous les élèves qui ne se trouvaient pas déjà dans la Grande Salle quelques minutes plus tôt étaient partis déjeuner. Hermione guida Ron jusqu’à un fauteuil à oreilles tendu d’un tissu à motif écossais et l’y assit de force, malgré les protestations de ce dernier.

_ Je vais bien, tu sais !, grommela le rouquin.

_ Non tu ne vas pas bien, Ronald, répliqua Hermione, de mauvaise humeur, les larmes qu’elle avait récemment versées ayant à peine séché sur ses joues cramoisies. Tu as le nez en sang.

_ Vraiment ?, ironisa-t-il. Je me demandais ce qui me gênait tant en plein milieu de la figure, mais maintenant que tu me le dis…

Elle lui prit le visage dans ses mains d’un geste autoritaire, ignorant sa rebuffade, et l’inspecta sous toutes les coutures. Le sang lui avait coulé jusque dans le cou. Ron détourna les yeux, mal à l’aise, mais n’osa pas la repousser de peur de la contrarier. Elle lui passa la main dans les cheveux, lentement, et lorsqu’elle eût constaté qu’il n’avait pas d’autres blessures à la tête, Hermione s’éloigna d’un pas et le considéra un moment, l’air dépassé.

_ Je n’arrive pas à croire que tu te sois battu pour moi, Ronald Weasley, murmura-t-elle.

Ron ouvrit la bouche, pris au dépourvu, mais avant qu’il ait pu répondre quoi que ce soit, elle avait sortit sa baguette et la pointait sur son nez ensanglanté.

_ Episkey.

Aussitôt, le sang cessa de s’écouler de la blessure, et la douleur reflua.

_ Merci, dit Ron d’un air reconnaissant en touchant le bout de son nez avec soulagement.

Hermione esquissa un pauvre sourire.

_ Tu devrais aller te débarbouiller un peu, lui conseilla-t-elle en se détournant de lui d’un air las.

Hermione aurait parfaitement pu le débarrasser de tout ce sang en formulant l’une des centaines de charmes qu’elle connaissait, mais elle voulait éloigner Ron, le temps de retrouver ses esprits. Elle avait besoin d’être seule un moment.

_ Tu as raison, approuva Ron en se levant. Je te rejoins dans deux minutes, d’accord ?

 

Lorsque Ron eût disparu en direction des toilettes du 5ème étage, Hermione se laissa aller à la tristesse qui l’étreignait, et qui engourdissait tout son être comme une liqueur entêtante. Chaque parcelle de son corps lui faisait mal, comme si c’était elle et non Ron que Malefoy avait roué de coups. Au lieu de ça, il lui avait piétiné le cœur, l’avait lapidée en place publique. Elle se sentait humiliée, salie aux yeux de tous, et rien ne lui semblait pouvoir refermer cette blessure. Malefoy l’avait anéantie moralement, et en avait fait une traîtresse à ceux qu’elle chérissait plus que tout : ses amis. A cause d’elle, Harry devrait redoubler de vigilance dans les semaines à venir, de crainte que Malefoy ne lui tende un piège. Comme s’il n’avait pas assez à se méfier de Voldemort et de sa cohorte de Mangemorts ! Cette pensée l’emplissait de colère. Outre la peine qui lui tordait les entrailles d’avoir été trahie et bafouée une fois de plus, la haine paraissait plus forte que tout, et un profond désir de vengeance émergeait en elle. Hermione nourrissait désormais à l’égard de Malefoy une haine plus vive que pour aucune autre personne au monde. Et elle entendait lui faire payer au prix fort le déshonneur qu’il lui avait infligé, la stigmatisant à jamais. Mais comment ? Protégé par le professeur Rogue, Malefoy avait le don de se sortir des pires situations d’une simple pirouette. Sans compter que son père avait le bras long… Hermione ne voulait surtout pas que ses propres parents, Harry ou les Weasley puissent pâtir de ses actes.

Une idée fugitive traversa l’esprit embrouillé d’Hermione. Et si elle s’enfuyait ? Si elle laissait tout derrière elle sans plus penser ni à Malefoy, ni à tous ceux qui – c’était prévisible – allaient la juger ? Mais Hermione secoua la tête. C’était un projet absurde : sa vie était ici. Et d’ailleurs, elle n’était pas du genre à se défiler devant l’adversité. Elle devait se ressaisir et découvrir ce que tramait Malefoy à l’abri des cachots des Serpentards. Il en voulait à Harry, c’était certain. Et dorénavant, il incombait à Hermione de déjouer ses plans diaboliques. Mais si, malgré tous ses efforts pour se faire pardonner et arranger la situation, Harry refusait de lui adresser à nouveau la parole ?

Lasse, Hermione appuya son front contre la vitre embuée de l’une des hautes fenêtres de la tour. Dehors, de gros nuages s’étaient amoncelés au-dessus du château, obscurcissant tout alentour, et la pluie s’était mise à tomber, balayant le tapis de neige immaculée, comme si l’heure de l’insouciance était passée, cédant sa place aux ténèbres. Hermione se sentait vide, et le froid s’insinuait en elle à l’image du temps maussade au-dehors. Comme elle lui ressemblait, cette pluie : glacée et sans saveur… Les larmes se remirent à couler silencieusement, une fois de plus, sans qu’Hermione ait la force de les contenir.

Tout à son désarroi, elle ne remarqua pas que Ron était revenu et se tenait, pantelant, quelques mètres derrière elle, et la considérait d’un air désemparé.

 

Il était entré sur la pointe des pieds, ne voulant pas troubler la solitude d’Hermione. Il avait même imaginé un moment s’en aller et la laisser face à elle-même, mais lorsqu’il l’avait vu, de dos, le corps secoué de tremblements et l’air si abattu, il n’avait pas eu le cœur à faire demi-tour. Il s’approcha d’elle d’un pas hésitant et, doucement, très doucement, lui prit la main.

_ Hermione ?

Lorsqu’elle tourna vers lui son visage baigné de larmes, Ron eût un affreux pincement au cœur. La voir dans cet état lui était intolérable et il crût un instant qu’il ne serait pas à la hauteur d’un tel chagrin. Les mains tremblantes, il écarta ses cheveux en broussaille qui s’étaient collés à ses joues humides. Puis il l’attira à lui et la prit dans ses bras en la berçant doucement. La situation lui semblait aussi incongrue qu’inconfortable, mais Ron ne voyait pas ce qu’il pouvait faire d’autre. N’était-ce pas comme ça que l’on consolait une fille ? D’autre part, Hermione, elle, ne semblait pas trouver la situation si étrange que ça…

_ Ça va aller ?, s’enquit-il maladroitement au bout d’une minute. Tu veux que j’appelle Dobby pour qu’il t’apporte un truc à manger ? Tu dois avoir une sacrée dalle, non ? En tous cas, moi…, insinua-t-il en pensant amèrement au repas qu’il avait manqué, tâchant de ne pas penser à son estomac qui se tordait de faim.

Mais Hermione secoua la tête silencieusement, dédaignant son offre. Ron parut un peu perdu. Il ferma les yeux, plissa le front, se concentra pour trouver une idée originale.

_ Tu… Je sais pas, moi… Tu veux aller à la Bibliothèque ? demanda-t-il avec une moue dégoûtée, priant pour qu’elle refuse aussi cette proposition.

Une fois de plus, et à son grand soulagement, Hermione secoua la tête. Ron tourna la tête et avisa la pluie, au-dehors. Un sourire narquois étira lentement ses lèvres.

_ On peut emmener Pattenrond faire un tour dans le parc, si tu veux, proposa-t-il innocemment (il avait toujours détesté cette immonde boule de poils). Je suis sûr qu’il apprécierait…

Cette fois, Hermione releva la tête. Un léger sourire flottait sur son visage.

_ Je ne pense pas qu’il soit emballé par une balade sous la pluie, répondit-elle sur un ton plus léger. Les chats détestent l’eau, tu le sais bien…

_ Vraiment ? Non, j’ignorais…, s’étonna-t-il d’un air innocent.

Ron sourit, content de lui. Il avait réussit à la dérider, c’était déjà ça. Hermione ne le lâchait pas du regard, pensive.

_ Ron, pourquoi est-ce que… Pourquoi est-ce que tu es si gentil avec moi ? Je veux dire… Je suis contente que tu sois là, dit-elle d’une toute petite voix. Très contente, même. Mais… Enfin… Tu ne m’en veux pas pour…

_ Malefoy ?, cracha Ron en grimaçant comme si on lui avait mis une bouse de dragon sous le nez. Evidemment que je t’en veux ! Ne pas croire que tu vas t’en tirer comme ça !, s’exclama-t-il aussitôt.

Mais Hermione comprit à son expression qu’il plaisantait… au moins un petit peu.

_ Ron, sérieusement ?

En vérité, Ron en voulait beaucoup à Hermione de lui avoir imposé ça. Il lui en voulait même énormément. D’un autre côté, il était tellement soulagé qu’Hermione soit enfin débarrassée de ce furoncle de Malefoy qu’il ne songeait pas à se mettre en colère une seconde. Pas encore du moins. Il tenta d’éluder la question.

_ Je vais te dire : ce qui m’ennuie le plus dans tout ça, c’est qu’Harry ait perdu sa cape d’invisibilité et la Carte du Maraudeur. Dés que l’occasion se présentera, je ferais de Malefoy de la pâtée pour hiboux, prophétisa-t-il sombrement.

_ Tu t’en es déjà bien tiré tout à l’heure, fit remarquer Hermione avec une pointe admiration.

_ C’est pas faux, se vanta Ron avec une lueur de fierté dans le regard.

Se demandant si oui ou non elle avait envie de connaître la réponse, Hermione se décida à lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :

_ Ron, je voulais savoir… Quand je suis sortie avec Malefoy…

Ron grimaça de nouveau.

_ Quand je suis sortie avec lui, insista-t-elle, qu’est-ce que ça t’a fait ? Je veux dire, qu’est-ce que tu as vraiment ressenti ? Et réponds-moi sincèrement s’il te plaît. Quoi que tu dises de toute façon, ma journée ne pourra pas être pire, je crois, soupira-t-elle avec amertume.

Ron réfléchit un moment, le regard perdu dans les flammes vacillantes qui dansaient leur sarabande dans la cheminée, insouciantes aux conflits existentiels des sorciers. Il avait redouté cette confrontation, depuis que toute cette histoire avec Malefoy avait commencé. Il avait pressenti qu’il leur faudrait en passer par là un jour, mais il persistait à repousser l’échéance. Il ne voulait pas l’accabler, pas maintenant, elle en avait assez entendu pour aujourd’hui. Et puis, lui avouer ses sentiments, comme ça, de but en blanc… Impensable. D’un autre côté, il ne pouvait pas lui mentir non plus : Hermione avait toujours eu le don de déceler toute trace de mensonge chez lui. Se sentant pris au piège, il se creusait la tête en quête d’une réponse acceptable, sourcils froncés.

_ Ron ?

_ Hum ?

Il baissa les yeux vers elle d’un air absent.

_ Quoi ?

_ Tu ne réponds pas, dit-elle sur un air de reproche.

_ C’est que… Je n’ai pas bien saisi le sens de ta question. Tu peux répéter ?

Hermione s’était éloignée de lui à présent, et avait croisé les bras sur sa poitrine, bien décidée à obtenir satisfaction.

_ Tu ne te défileras pas comme ça, Ronald. Je croyais qu’on avait dépassé ce stade, toi et moi.

_ Quel stade ?

_ Le stade de l’hypocrisie, de la mauvaise foi, des cachotteries infantiles et de… tout le reste, acheva-t-elle précipitamment en rosissant.

Ron repensa à l’épisode de la volière quelques semaines plus tôt et parut contrarié. Pourquoi diable avait-il fallu qu’il lui fasse savoir qu’il avait – peut-être – mûrit ?

_ Bon, écoutes, commença-t-il en baissant le nez, les yeux rivés sur le grand tapis pourpre qui recouvrait le sol. Le fait est que ni Harry, ni moi n’avons apprécié que tu sortes avec ce…

Une fois de plus, Ron refoula une injure qui se perdit dans les tremolos de sa voix, mais qu’Hermione devina néanmoins assez aisément.

_ Ron…

_ Ouais, bon, admit-il en se raclant la gorge. Donc en fait, on n’a pas apprécié ton… Enfin ton flirt, quoi ! Mais nous sommes tes amis et je crois parler au nom d’Harry également quand je dis que des amis doivent se pardonner...

_ Ron…

_ Et ce, sans restrictions, poursuivit Ron.

_ Peut-être, mais tu ne réponds pas à ma question, objecta Hermione.

Ron entreprenait à présent d’aplatir une irrégularité du tapis du bout de sa chaussure.

_ Je n’ai pas…

Ron souffla d’un coup pour écarter une mèche rebelle qui lui barrait le front. Il toussota, gêné.

_ Hum… Le fait est que… hum… J’ai très mal vécu le fait que tu sortes avec…

_ Quoi ?, l’interrompit Hermione, qui ne comprenait rien à ce qu’il disait.

Les oreilles écarlates, Ron releva la tête d’un air de défi.

_ Et d’abord, pourquoi c’est si important de savoir ce que je pensais moi ? Harry est d’avantage concerné, tu ne crois pas ?, s’écria-t-il, sur la défensive.

Hermione sentit le feu lui monter aux joues.

_ Ce n’est pas à Harry que j’ai posé la question, c’est à toi ! J’aurais bien assez de temps pour affronter l’opinion d’Harry plus tard. Pour le moment, c’est la tienne qui m’importe. Tu ne vas pas recommencer avec tes enfantillages, Ronald !

Ron eût une sorte de hoquet indigné. C’était comme si elle avait fait sauter un barrage.

_ Mes enfantillages ? Mes enfantillages ?, répéta Ron, outré, en la dardant d’un regard furibond. Parce que sortir avec Malefoy au mépris de tout ce qu’il a pu déblatérer sur toi depuis qu’il te connaît, au mépris de sa haine envers Harry, envers moi, envers à peu près tout le monde finalement, c’était pas des enfantillages, peut-être ?

_ Je ne parlais pas de ça, Ron !, cria presque Hermione, les lèvres tremblantes.

_ Et bien moi j’en parle !, s’écria-t-il. Parce qu’au fond, le problème vient de là, non ? Si tu n’avais pas décidé subitement de t’associer avec ce fumier pour me pourrir la vie, on n’en serait pas arrivés là !

Hermione était blême, à présent.

_ Parce que je t’ai pourri la vie ?, demanda-t-elle d’une voix aiguë.

Ron se détourna d’elle, agacé. Il savait qu’il aurait dû calmer le jeu, mais toute la rancœur qu’il avait accumulée ces dernières semaines se muait en un flot de paroles acerbes qu’il ne parvenait plus à contenir.

_ Tu crois sans doute que c’était une partie de plaisir de le voir pendu à tes lèvres à longueur de temps ? On aurait dit une sangsue des marais ! Ah, ça ! Quoi qu’il en dise, il en a bien profité, le fumier !, tonna-t-il.

_ Ron !

_ Quoi ? Je le nomme comme je veux, cette espèce de….

_ Tu n’avais qu’à m’en parler honnêtement au lieu de te cacher et de ne te confier qu’à Harry !, cria-t-elle avant qu’il n’ait le temps de finir sa phrase. Ce n’est pas ma faute si tu es aussi bête, Ronald !

_ Mais si, justement !, s’écria-t-il d’un air exaspéré en se prenant la tête dans les mains. Tu ne vois pas que tu me rends dingue ?

_ Je suis désolée de causer autant de soucis à Monsieur Weasley !, répliqua-t-elle, piquée au vif, sans comprendre à quel point, pour une fois, Ron jouait cartes sur table. C’était bien loin de mes intentions de troubler sa majesté, mais si tel est le cas, alors je me débrouillerais seule dorénavant ! Je n’ai pas besoin de Monsieur Weasley !

Elle tourna brusquement les talons et s’élança vers l’escalier menant au dortoir des filles. Elle était à mi-chemin quand il explosa de désespoir.

_ C’ETAIT PIRE QUE LA MORT!

La voix de Ron s’était brisée sur ces mots qui atteignirent Hermione avec la violence d’un coup de poing. Elle se retourna, pantelante. Ron était appuyé à la grande table du salon, tremblant de rage, la tête baissée, le dos résolument tourné. Il regrettait ce qu’il venait de dire, se fustigeant mentalement pour ne pas avoir réussi à tenir sa langue, mais c’était trop tard. Maintenant, il ne pourrait plus feindre que tout lui était égal, comme avant. Elle savait, à présent. Et il devrait faire avec.

Avant qu’il ait pu esquisser un geste, Hermione était revenue auprès de lui et s’était accrochée à son bras, tremblante elle aussi. Leurs regards se croisèrent. Elle y vit le feu, il y perçut la glace. Une froide détermination. Se mordant les lèvres, pleine de remords, Hermione hésita un moment sur les paroles à prononcer après un tel aveu.

_ Pardonne-moi, dit-elle finalement dans un murmure.

Et, sans plus un mot, ne lui laissant pas le temps de la repousser comme elle était certaine qu’il le ferait, elle se blottit étroitement contre lui. Ron hésita un moment, le souffle court, le sang battant encore furieusement à ses tempes. Il n’arrivait pas à se décider sur ce qui lui faisait le plus envie : la rejeter et quitter la salle commune en courant pour aller épancher sa rage ailleurs, ou bien profiter de sa fragilité et la garder près de lui, aussi longtemps qu’il le pourrait. Optant pour la seconde solution, qui compliquerait indéniablement moins les choses, il lui rendit son étreinte, la tenant enlacée, acceptant sa détresse, délivrant sa peine. Et, tandis qu’il lui caressait doucement les cheveux, Hermione ressentit un immense soulagement l’envahir, alors que leurs cœurs battaient à l’unisson. Elle comprit brutalement que sa place était là, au creux de ses bras, et cette pensée la ravit tout autant qu’elle la terrifia. Sans savoir pourquoi, elle refusait l’idée qu’elle puisse être vraiment amoureuse de Ron, alors qu’elle l’avait tant cherché et qu’enfin, il ouvrait son cœur, peu à peu.

 

Elle y repensa longtemps après, seule entre les quatre murs de son dortoir, quand ils se furent séparés apaisés. Elle y repensa tandis que la pluie martelait les fenêtres, tandis que des murmures montaient, de ci, de là. Elle y pensait encore quand, toutes les lumières éteintes et les rumeurs du château assourdies, la lune apparut entre deux nuages.

Alors, malgré sa peur, malgré sa peine, Hermione s’endormit le cœur plus léger que quelques heures auparavant. Elle ne voulait plus penser à tout ça…

 

Elle ne pouvait plus penser qu’à lui…


Laisser un commentaire ?