Filament de lune

Chapitre 15 : Le piège se referme

3225 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/05/2020 12:53

Un éclair de lumière fusa au-dessus de leurs têtes et frappa l’acromantule de plein fouet, qui fut projetée dans les airs, pattes recroquevillées. Hermione se releva d’un bond, la jambe en sang, et se tourna, pleine d’espoir, vers l’endroit d’où était partit le sort.

- Ron ?

Mais la voix traînante qui s’éleva dans l’obscurité la fit frissonner.

- Il n’est pas question qu’un vulgaire arachnide me vole ma victoire.

Sa baguette toujours brandie sur Harry et Hermione, Drago Malefoy les tenait en respect. Derrière lui, Crabbe et Goyle, dos à dos, tentaient de maintenir les acromantules à distance, leurs baguettes projetant devant eux deux halos d’une intense lumière violette qui semblait intimider quelque peu les terrifiantes créatures. Les dents serrées, Harry ne quittait pas des yeux Malefoy, dont le pâle visage, à la lueur violacée que projetaient les baguettes de ses acolytes, semblait un masque démoniaque.

- Comment espères-tu t’en tirer, Malefoy ?, lui lança Harry d’un air de bravade, alors que les acromantules affluaient de toutes parts. Tu n’as aucune chance : elles sont bien trop nombreuses.

- Je te retourne la question, Potter, lui rétorqua le blondinet avec un grincement sarcastique. La vérité c’est que, sans moi, tu ne sortiras pas vivant non plus de cette forêt.

Sous le coup d’une impulsion subite, Harry pointa brusquement sa baguette en direction du ciel, espérant que son sort dépasserait la cime des arbres.

- Periculo !

Aussitôt, une gerbe d’étincelles rougeoyantes s’éleva haut dans les airs avec un sifflement de fusée, avant de se perdre dans les branchages… mais pas au-delà. Hermione jetait des coups d’œil inquiets tout autour d’elle, mesurant du regard l’avancée des gigantesques araignées et guettant, à tout hasard, l’arrivée des renforts. Elle n’avait pas abandonné l’idée que Ron finirait bien par se rendre compte de leur absence à Harry et elle. Face à eux, Malefoy, piaffa d’impatience.

- C’est là ton grand plan d’évasion, Potter ? Demander de l’aide au château, en espérant que ton cher vieux Dumbledore ait le nez collé à la fenêtre pour apercevoir ton jet de pétard mouillé ?, railla-t-il. Grotesque !

- Il n’a pas complètement tort, Harry, lui souffla Hermione d’une voix blanche.

Elle s’était accrochée au bras de Harry pour soulager sa jambe blessée, et évita de peu le coup de patte agressif d’une acromantule toute proche. Mais Harry, borné, réitéra son sort de détresse. Cette fois, la gerbe d’étincelles sembla monter plus haut vers les cieux, au-dessus des cimes. Malefoy éclata d’un rire sonore, quasi hystérique.

- Inutile, Potter. Tu es à ma merci…

Il se retourna vers ses deux acolytes, qui peinaient de plus en plus à maintenir les araignées géantes à distance.

- Crabbe ! Goyle ! Rapprochez-vous de ces deux-là et protégez-les du mieux que vous pourrez. Ne brisez pas le bouclier, c’est compris ? L’heure n’est pas encore venue…

Malefoy fit ensuite tournoyer sa baguette, qui émit à son tour une vive lumière violette, et se dirigea d’un pas assuré vers l’endroit où, quelques minutes plus tôt, Crabbe était occupé à creuser. Harry le suivit du regard tandis que Goyle se postait de mauvaise grâce devant lui pour le protéger des acromantules.

- Qu’est-ce que tu caches, Malefoy ?

- Ce ne sont pas tes affaires, Potter !, cingla Drago sans se retourner. D’ailleurs, tu crois vraiment que je serais venu chercher quelque chose d’important ici alors que Granger et toi étiez sur mes talons ?

Harry et Hermione se concertèrent furtivement du regard. Ainsi donc, toute la soirée, Malefoy s’était amusé à les balader aux quatre coins du domaine, se sachant suivi. Cela expliquait que, tout compte fait, malgré des heures de marche, ils ne soient pas si loin des limites du parc du château.

- Comment l’a-t-il su ?, chuchota la jeune fille, qui faisait son possible pour rester à bonne distance de Crabbe.

Malefoy semblait avoir lu dans ses pensées.

- Très pratique, cette Carte du Maraudeur. Surtout pour surveiller ses ennemis, n’est-ce pas Potter ? Ta Sang-de-Bourbe de mère ne t’a jamais appris que la curiosité était un vilain défaut ? Ah, mais… Suis-je bête…

Malefoy se tourna lentement vers Harry avec une lueur mauvaise dans le regard, et ses lèvres s’étirèrent en un sourire cynique.

- …elle n’en a pas eu le temps.

- La ferme ! La ferme, Malefoy !

Comme à chaque fois que quiconque s’en prenait au souvenir de sa mère, Harry écumait de rage. Hermione le retenait fermement par le bras, estimant qu’une bagarre ne ferait qu’aggraver leur situation, laquelle n’était déjà pas bien reluisante.

- Comment as-tu…

- …trouvé le moyen de l’activer ? On parle de la Carte conçue par les Maraudeurs, Potter. Ils étaient quatre, si ma mémoire est bonne. Or… L’un d’entre eux est de notre côté…

- Pettigrow, souffla Hermione.

- Bien vu, Granger. Ce vieux lascar a été d’une aide précieuse, déclara Malefoy avec une once de triomphe dans la voix en se rapprochant du groupe. Sans lui, rien n’aurait été possible…

Mais un cri étouffé de Crabbe l’interrompit soudainement. Celui-ci avait inexplicablement perdu l’équilibre – la maladresse innée de ce pauvre garçon n’étant plus à démontrer – et le mince bouclier violet qui les abritait Hermione et lui se brisa. Les acromantules se regroupèrent instantanément au niveau de la brèche, resserrant leurs rangs autour des jeunes gens, qui se trouvaient pris au piège à l’ombre du seul bouclier de Goyle. Serrés les uns contre les autres en un ultime réflexe de conservation grégaire, amis et ennemis confondus brandissaient maintenant leurs baguettes, prêts à attaquer, toute hostilité les ayant momentanément quitté pour se concentrer sur leur survie à tous. Hermione s’était recroquevillée contre Harry, qui n’en menait pas large non plus. Les deux camps se jaugèrent un moment, incertains, lancés dans un curieux duel d’araignées contre sorciers sous la lune blafarde. Une acromantule prit soudain l’initiative et bondit brusquement sur eux.

- Recule, sale bête !, vociféra Malefoy en lançant un sortilège informulé.

Sous l’effet de son sort répulsif, la gigantesque araignée recula mais, déjà, ses compagnes se rapprochaient inéluctablement de leurs proies, coupant toute option de retraite. Dans un geste désespéré, Harry pointa sa baguette devant lui, au hasard.

- Aragna Exime !

Alors, il se produisit un phénomène étrange qui, en cet instant, tenait du miracle : le sol se mit à trembler, d’abord doucement, puis de plus en plus fort. Les secousses allaient crescendo, et attinrent bientôt une telle intensité que les jeunes durent s’accrocher les uns aux autres pour ne pas tomber. Les acromantules, elles, étaient en panique. Elles grouillaient maintenant en tous sens dans un ballet répugnant, affolées, cherchant à regagner leur abri pour aller s’y terrer. Tout près d’eux, un arbre s’abattit brutalement au sol, accentuant la débandade des araignées, qui fuyaient de toute la puissance de leurs pattes velues.

- Que se passe-t-il ?, s’écria Hermione, qui ne savait si la situation s’améliorait ou empirait.

Les secousses se rapprochaient, de plus en plus fortes, et un autre arbre chuta au sol de toute sa hauteur, comme fauché par la hache d’un bûcheron gigantesque. Alors, Harry comprit avec une vague de soulagement.

- Graup, annonça-t-il, rayonnant.

- Qui ça ?, marmonna Malefoy, stupéfait.

Graup, le demi-frère de Hagrid, était un demi-géant aux allures et aux manières plutôt rustres, qui vivait caché dans la Forêt Interdite, dans le plus grand secret. Parfaitement innocent, d’une naïveté frôlant la bêtise absolue, Graup était un véritable danger public, ne connaissant rien aux usages de ce monde… et ne mesurant pas sa force. Seul Hagrid avait quelque autorité – toute relative – sur lui, et Harry gardait un souvenir mitigé de leur première rencontre. Pourtant, en cet instant, il lui aurait volontiers sauté au cou s’il n’avait craint d’être immédiatement réduit en bouillie par le demi-géant. Et effectivement, la silhouette haute et quelque peu difforme de Graup se dessina bientôt dans l’obscurité. Il marchait à grand pas, ne se gênant pas pour se frayer à coups de poing un passage parmi les arbres qui se dressaient sur sa route. Bien qu’il ne fût qu’à quelques mètres du groupe en détresse, le demi-géant ne semblait pas avoir remarqué la présence des jeunes gens (encore aurait-il fallu qu’il baisse les yeux pour cela).

- Oh, oh… Je crois qu’il n’a pas l’intention de s’arrêter, murmura Hermione.

A présent, un troisième arbre, dans l’axe des adolescents, vacillaient dangereusement, menaçant de s’écraser sur eux à tout moment.

- Attention !, s’écria Harry.

Il agrippa Hermione et roula sur le côté avec elle, tandis que Malefoy, Crabbe, et Goyle partaient de leur côté, évitant les branches épineuses d’un pin mutant in extremis.

- On a eu chaud !

- Où est Malefoy ?, s’enquit Hermione en se redressant tout en massant sa jambe endolorie.

- Peu importe. Qu’il aille au diable ! Allez, viens !

La tenant toujours par la main, Harry entraîna Hermione dans une course folle, pressé de déserter les lieux. Derrière eux, le tintamarre mené par Graup s’atténuait peu à peu à mesure qu’ils mettaient de la distance entre lui et eux. Ils avançaient aussi vite que la jambe blessée de Hermione le leur permettait, les ronces écorchant leurs bras et leurs visages au passage. La jeune fille trébucha sur une grosse racine et s’étala de tout son long avec un cri de douleur, précédé d’un craquement sinistre. Harry se retourna.

- Lumos.

Il se pencha sur son amie, ausculta rapidement sa jambe : une longue estafilade courait sur toute la longueur de sa jambe et, à travers la chair à vif, on apercevait l’os à nu. Harry étouffa un hoquet de dégoût. La blessure n’était vraiment pas belle à voir, et saignait abondamment. Hermione paraissait exténuée tout à coup.

- Laisse-moi, Harry, lui dit-elle d’une voix pâteuse. Va chercher du secours, je vais t’attendre ici…

- Pas question que je te laisse là !

Harry cala résolument sa baguette entre ses dents, puis passa un bras sous les épaules de Hermione qui se laissa hisser sur ses jambes, sans force.

- Appfui-toi chur moi, marmonna-t-il.

Le conseil s’avéra tout à fait superflu. Sonnée, Hermione se laissa porter dans une demi-conscience fiévreuse, oubliant peu à peu où et quand ils se trouvaient. Harry supporta son amie tant bien que mal, menant l’équipée d’un pas vif, le corps de Hermione sautillant à ses côtés sous sa propre impulsion, évitant les obstacles faiblement éclairés par la baguette que Harry tenait toujours entre ses dents. La pauvre Hermione n’en pouvait plus, et semblait prête à défaillir à tout moment. Harry baragouinait des encouragements, tout autant pour elle que pour lui, la lisière de la Forêt Interdite en ligne de mire. Le chemin semblait interminable, le seuil de la forêt inaccessible.

- Allez, encore un peu… Plus que quelques mètres…

Le fardeau sur ses épaules se fit plus lourd, brusquement. Cette fois, Hermione avait perdu connaissance pour de bon.

- Non, ‘Mione, me fait pas cha, se lamenta Harry, sa baguette toujours coincée entre les dents.

Ployant sous le poids de son amie, Harry continuait d’avancer, dégoulinant de sueur, puisant dans ses réserves à chaque pas. Mais, au détour du chemin, lorsque la descente se fit plus raide, ses jambes fléchirent malgré lui, tétanisées par l’effort, et il chût sur ses genoux, et le corps inerte de Hermione roula au sol sur le dos. Reprenant son souffle, un point de côté lui déchirant les côtes, Harry tenta vainement de ranimer Hermione.

- Réveille-toi, Hermione. Ne me fais pas ça maintenant, on est presque arrivés, haleta-t-il. Fais un effort, s’il-te-plaît…

Mais Hermione garda les yeux clos. Harry déchira un morceau de sa robe de sorcier avec ses dents (en imaginant la tête de Mrs Guipûre si elle avait vu ça) et noua le lambeau de tissus autour de la blessure de la jeune fille, avec le vague espoir que cela endiguerait le flot de sang qui s’en écoulait, se fustigeant de ne pas lui avoir immédiatement posé un garrot. Puis il se laissa aller à son tour, épuisé, vaincu par la fatigue, à s’étendre sur le sol. Ses yeux se fermèrent peu à peu, et il se sentit dériver un moment…

- Harry !

Il se releva avec peine, tendant l’oreille. Une voix de stentor avait résonné dans les sous-bois, mais Harry n’en était pas sûr. L’appel fut réitéré cependant, suivi d’un aboiement sourd.

- Harry !

Cette fois, plus de doute possible.

- Hagrid !

Harry se releva d’un bond, soudain plus léger, le soulagement se diluant dans ses veines comme un peu de Felix Felicis. Tout allait enfin s’arranger. La silhouette imposante de Hagrid se découpa bientôt à la lueur d’une lanterne à quelques mètres de là, Crockdur sur les talons. Harry leur fit de grands signes, éperdu.

- Par ici, Hagrid !

- Nom d’un Gobelin, Harry ! Mais qu’est-ce que tu fiches ici ?, s’exclama le garde-chasse en fronçant ses sourcils broussailleux. Tu sais que… Bon sang !

Hagrid venait d’apercevoir le corps inerte de Hermione sur le sol. Sans attendre les explications de Harry, il la souleva prestement de terre et rebroussa chemin vers le parc d’un pas rapide. Derrière lui, Harry devait courir pour se maintenir à son niveau. Il observa qu’ils ne se trouvaient plus très loin quand Hermione avait perdu connaissance. Hagrid ne prononça pas un mot avant qu’ils ne furent sortis de la Forêt Interdite. Mais, quand il le fit, ce fut d’une voix d’orage. Visiblement très mécontent, le demi-géant fulminait.

- Tu peux me dire ce que vous fabriquiez, tous seuls, dans cette forêt ? Le règlement interdit pourtant…

- Je suis désolé, Hagrid, tenta de se justifier Harry assez piteusement. Mais nous avions quelque chose d’important à faire et…

- As-tu pensé une seconde à ce qui aurait pu arriver ? Tu as vu dans quel état elle est ?, dit-il en désignant Hermione, pâle comme la mort. Que s’est-il passé ?

Harry entreprit de lui relater vaguement les événements, en omettant toutefois de mentionner le pourquoi de leur expédition. Ils avaient vu les trois élèves de Serpentard s’éloigner vers la Forêt et avaient cru de leur devoir de les suivre, blablabla… Si Hagrid se douta du mensonge que lui faisait Harry, il n’en laissa rien paraître.

- Ce Malefoy…, grogna Hagrid. Toujours à faire des cachotteries, comme son père… Toujours dans les mauvais coups… Mais toi, tu ne vaux guère mieux, Harry, à toujours mettre ton nez dans les affaires des autres. Un jour, tu finiras par t’empêtrer dans une situation dont personne ne pourra te sortir.

Harry, trop heureux d’être enfin à l’air libre et de pouvoir compter les étoiles au-dessus de sa tête, renonça à contredire Hagrid. La dernière chose dont il avait envie, là, tout de suite, c’était de débattre de son comportement ou de celui de Malefoy. Etait-il parvenu à regagner le château avec ses deux clebs ? Harry n’en doutait pas une seconde.

- Le principal, pour l’instant, c’est que vous nous ayez trouvés, déclara-t-il en adressant un sourire reconnaissant à Hagrid. Mais comment se fait-il que vous ayez mis aussi longtemps ? J’ai lancé mon appel de détresse il y a un bon moment déjà...

Hagrid lui lança un regard noir.

- Désolé Harry, mais les professeurs à Poudlard ne passent pas leur temps à guetter tes appels au secours. Peut-être devraient-ils, ceci dit ?! En tout cas, je n’ai vu aucun signal, répliqua Hagrid, avec mauvaise humeur, tandis que Harry baissait les yeux vers ses chaussures. Ron est venu me trouver dans la soirée. C’est grâce à lui que je suis là. Il s’inquiétait de ne pas avoir de vos nouvelles…

- Sacré Ron, murmura Harry, touché de la sollicitude de son ami. Hagrid, je suis vraiment désolé. Sincèrement.

Ils étaient arrivés sur le perron du château, et Hagrid marqua une pause, jaugeant son jeune ami avec circonspection. Il avait effectivement l’air désolé.

- Hmpf. Oui, bon… N’en parlons plus. Mais sache que Dumbledore sera forcément au courant de tout ça, marmonna-t-il.

- Je n’en doute pas, répondit Harry, puisque j’ai moi-même l’intention d’aller lui en parler.

Hagrid hocha la tête d’un air approbateur et s’empressa de porter Hermione, toujours inconsciente, jusqu’à l’infirmerie. Mrs Pomfresh parut très contrariée d’être tirée du lit à une heure aussi indue, et plus particulièrement en voyant arriver la jeune élève dans un tel état. Elle examina attentivement Hermione, avant de livrer son diagnostic.

- L’os n’est pas touché, heureusement. Mais il va lui falloir du repos, beaucoup de repos. Elle a perdu énormément de sang, observa-t-elle en pinçant les lèvres. Comment est-ce arrivé ?

- Elle est tombée dans les escaliers, s’empressa de mentir Harry, faisant fi du coup d’œil réticent que lui lança Hagrid.

Mrs Pomfresh ne parut pas convaincue mais congédia Harry et Hagrid sans insister davantage.

Harry et Hagrid se séparèrent dans le hall, après s’être souhaité, malgré tout, une bonne nuit. Alors qu’il regagnait la salle commune des Gryffondors, Harry eût la désagréable surprise de croiser Malefoy dans l’un des couloirs du 2ème étage. Celui-ci le vit aussi et afficha un sourire mauvais. Il en était donc sorti indemne. Malgré la fatigue, Harry lui aurait volontiers sauté à la gorge si quelqu’un derrière lui ne l’avait pas fermement agrippé par l’épaule, le faisant sursauter.

- Harry ?

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