TJ n'est pas seule

Chapitre 14 : Chapitre 13 : Entretien avec le ministre

12987 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/01/2021 22:36

Chapitre 13


Les aurors, et la pauvre jeune fille arrivèrent dans le hall d’entrée du Ministère. C’était un espace gigantesque. De nombreuses cheminées étaient allongées le long du mur. Nora était passée par là, il y a plusieurs mois, pour se rendre au département des mystères. Sur la gauche, des sorcières émergés des antres, alors que sur la droite, il y avait de courtes files d’attente pour quitter le Ministère. La petite sorcière marchait au centre du hall, ses pieds résonnaient doucement sur le parquet ciré. Face à la jeune fille se tenait une fontaine représentant un sorcier noble, une belle sorcière, un gobelin et un elfe de maison. Nora leur trouvait un air désespéré et craintif. Elle n’avait même pas fait attention à ce monument lors de sa première visite plutôt précipité. Mais même maintenant, elle ne put s’y attarder, car les deux aurors l’entrainèrent vers les portes en or. A gauche, sous une pancarte indiquait « Sécurité », un sorcier vêtu d’une cape verte était assis derrière un bureau.

-         Votre baguette ! fit sèchement un des aurors qui l’accompagnait.

-         Je… Je n’en ai… pas ! répondit-elle en sursautant, craintif et inquiète de ce qui allait lui arriver.

-         Bien !

-         Tu la fouillais ? demanda le second auror.

Ce dernier passa ses mains sous ses bras, sur ses jambes mais quand il passa sa main sur son ventre, elle sursauta et se dégagea vivement.

-         Qu’est-ce qui se passe ? demanda l’auror

Nora croisa le regard des hommes qui la regardaient sévèrement, avec un certain dégout. Elle pouvait ressentir ce dégout dans tout son corps, au point de la faire trembler de la tête aux pieds, et elle sentit les larmes coulaient sur ses joues. Jamais Tom ne l’avait regardé de cette façon. Elle fut bousculée et entrainée vers un hall plus petit où une vingtaine d’ascenseurs s’alignaient derrières de grilles en or.

Des aurors dégagèrent le chemin, et diviser la foule, afin qu’un ascenseur soit libre pour Nora ainsi que deux aurors qui l’accompagnèrent. Alors que les portes se refermèrent, un sorcier essaya d’entrer mais l’auror le repoussa en s’écriant :

-         Nous conduisons cette jeune fille au Magemagot, prenez le suivant !

Les portes se verrouillèrent et l’ascenseur se mit à descendre dans un bruit de ferrailles. Ce long moment fut difficile à vivre pour la pauvre sorcière, elle allait affronter la justice des sorciers, elle avait peur. Elle ne savait pas ce qu’elle devait espérer, elle se savait coupable, et comprenait qu’elle devait être punie. Mais elle ne voulait pas aller à Azkaban, parce qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas garder son enfant auprès d’elle. Tremblante, les portes s’ouvrirent dans un grincement et une voix féminine annonça :

-         Département des Mystères !

Nora entrainée par les deux aurors traversa le couloir, elle vit la porte noire qui se dressait seule au fond d’un long couloir dont les murs étaient nus. Elle repensa à la dernière fois qu’elle avait franchi cette porte. Les deux aurors la conduisirent dans un autre couloir sur la gauche, une ouverture donnait accès à une volée de marches. Ils les descendirent, et après avoir parcouru un autre couloir sombre, de pierres brutes avec des troches allumées et fixées aux murs. Ils franchirent de lourdes portes en bois, avec de nombreux verrous et serrures. La jeune fille fut poussée dans la pièce, dont les portes claquèrent violemment derrière elle. Nora se sentit pris au piège ! Elle ne pourrait peut-être plus jamais être libre. Face à elle se tenait quelques portes, la petite sorcière entra dans un vaste cachot. Les murs de pierre sombre étaient faiblement éclairés par des torches. Les bancs en gradin qui s’élevaient de chaque côté, étaient pleins, des personnes étaient même assis dans les escaliers. Nora reconnut quelques visages familiers, comme celui de Sirius dans les gradins à droite, mais aussi celui de Dumbledore au milieu des sorciers habillés en rouge. Il y avait aussi Scorpius Malefoy aux côtés de Narcissa, qui se trouvaient sur les marches du côté gauche. Nora pleurait en silence, son avenir serait peut-être joué durant cet après-midi. Un silence inquiétant et pesant s’installa aussitôt que la jeune fille eut mis les pieds dans la pièce. La jeune fille fut conduite jusqu’à un fauteuil situé au centre de la salle, et dont les bras étaient pourvus de chaines. La petite sorcière voulut résister, mais elle fut brutalement assise sur le siège dont les chaines se desserrent dans un cliquetis menaçant, et elles se refrènement sur ses bras. Elle tenta de les tortiller pour se dégager, mais sans aucun résultat.

-         Ca suffit ! gronda une voix puissante.

Nora se calma aussitôt, tremblante de peur, elle baissa la tête comme une petite fille prise en faute.

-         Très bien, le procès peut commencer ! Vous êtes prêts ? demanda la voix de Scrimgeour.

-         Oui ! monsieur le ministre, répondit une voix empressée.

La petite sorcière comprenait qu’il n’avait fait de procès envers un mangemort depuis longtemps, et que nombreux sorciers réclamaient justice, allait-elle vraiment prendre pour tous les autres. Alors qu’elle n’avait rien fait ! Sauf être amoureuse !

-         Bien commençons ! Procès du 1er juin 1997 ayant pour objet de juger les infractions aux lois de la Magie et des sorciers, Collaboration avec l’ennemi, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom, complicité de meurtre sur la personne de Jack Zickemarck, Richard Feufolet, Mark Robert ainsi que deux moldus, mise en danger de la vie d’autrui, et kidnapping sur la personne de Sybille Trelawney. Tous ces chefs d’accusation sont reprochés à la dénommée Elanora Honey, domiciliée… Domicile inconnu. La prévenue est interrogée par Rufus Scrimgeour, Ministre de la Magie et Jimson Zickemarck, directeur du Département de la Justice Magique. Le greffier d’audience, Percy Ignatus Weasley… enchaina le ministre presque sans reprendre son souffle.

Nora était un peu perdue, on lui reprochait vraiment tout ça, tirant sur ses chaises, qui lui emprisonné les bras sur ceux du fauteuil, elle porta ses yeux sur ses mains, étaient-elles pleines de sang ? Maintenant elle comprenait la colère du directeur de la justice Magique, un des jeunes aurors devait être de sa famille. Mais elle avait essayé de le sauver mais Voldemort l’avait tué avant qu’elle put faire quoique ce soit. De même que pour l’attaque avec Fenrir, elle avait tenté de les alerter et de leur dire de s’enfuir, mais le loup-garou les avait attaqués.

-         Etes-vous Elanora Honey ? demanda le Ministre

-         Oui ! murmura-t-elle d’une petite voix timide accompagnée par les cliquetis des chaines qui emprisonné ses poignets.

-         Savez-vous que nous sommes actuellement en guerre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom ?

-         Oui !

-         Vous avez participé à des œuvres commises en son nom ? demanda Zickemarck d’un ton acide.

Comment expliquer à cet homme que c’était effectivement le cas, mais qu’elle n’avait jamais souhaité leur mort, qu’elle avait même cherché à les sauver. Non elle n’agissait pas contre eux, ni pour eux. Pourquoi fallait-il qu’elle choisisse un camp ? Pourquoi ne pouvait-elle pas aimait tout le monde sans que personne ne meurt ?

-         Oui, mais….

-         Je le savais, vous êtes bien une mangemort ! coupa Zickemarck

-         Non ! s’écria-t-elle, jamais elle ne serait des leurs.

Elle tenta de se lever, mais les chaines se resserrent l’obligeant à se rasseoir. Elle sentit la chaleur du minuscule diadème, mais elle ne pouvait pas y porter la main. Nora espérait sentir la présence de Tommy, à ses côtés, alors que c’était lui qui l’avait mis dans cette situation.

-         Lors de notre premier entretien, vous avez parlé d’une mission visant à l’assassinat de Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore. Qui est en charge de cet acte ? Comment va-t-il s’y prendre ?

Nora secoua la tête pour signifier son refus de répondre, elle baissa la tête pour ne pas croiser ni le regard de Narcissa, ni celui de Dumbledore, ni aucun regard. Elle avait les lèvres tremblantes, et sentait qu’elle allait se mettre à pleurer. Mais elle ne pouvait pas livrer Drago, elle devait protéger celui qu’elle considérait comme un frère, et elle l’aimait beaucoup. Elle avait informé Dumbledore, c’était tout ce qu’elle pouvait faire pour les aider tous les deux.

-         Vous refusez de répondre ! Monsieur Weasley, veuillez ajouter refus de collaboration aux charges retenues contre Mlle Elanora Honey ! annonça Scrimgeour dans un coup d’œil vers le greffier qui écrivait avec rapidité, penché jusqu’à son nez touche presque le parchemin.

-         Autre question, vous avez parlé d’espions au sein du Ministère, vous avez même cité plusieurs noms. Pouvez les répéter ? ordonna Zickemarck.

Nora croisa le regard de Selwin, il savait qu’elle avait déjà annoncé son nom, pour avoir été interrogé par son ami et le Ministre. Mais Pius, le second espion au sein du Ministère, n’était pas présent dans l’assemblée

-         Selwin ! murmura-t-elle d’une petite voix en évitant de croiser le regard du concerné.

-         Comment ? Voyons monsieur le Ministre, nous avons déjà eu une conversation à ce sujet, il y a quelques mois ! se défendit Selwin.

-         Vous mentez et tentez de semer la discorde ! Veuillez ajouter ceci aux charges retenues contre la prévenante, Monsieur Weasley.

-         Oui, monsieur le Ministre ! fit Percy en continuant d’écrire toujours aussi rapidement.

Nora restait silencieusement, toute timide, ne sachant pas très bien ce qu’elle pouvait dire pour arranger son cas, ou au contraire s’enfoncer d’avantage. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait vraiment. Bien sûr, elle voulait protéger Sirius, Remus, Harry, Dumbledore, et Hagrid, elle aimait tout le monde, mais voilà il y avait aussi Peter, Drago, Fenrir, Karl, David… Peu importe dans quel camp, ils pouvaient se trouver. Mais il y avait aussi Tommy.

-         Pouvez-vous citez d’autres noms de collaborateur avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? interrogea Scrimgeour en regardant la jeune femme d’un air hautain.

Mais contrairement à celui de Tom, il n’y avait pas cette minuscule lueur qu’elle n’arrivait pas à identifier. Cette étincelle dans les yeux de Voldemort qui lui faisait poser des multitudes de questions sur ce qu’il pensait et ressentait pour elle.

-         Yaxley, Crabbe, Goyle, Pettigrow, Lestrange, Greyback, Seiten, Thinckesse, Rowle, Gibbon, Malefoy, Rogue, Selwin, j’ai croisé d’autres personnes mais je ne saurais vous dire leurs noms. ! fit Nora, elle sentait les regards surpris de la plupart des gens.

Il faut dire que beaucoup la penser prisonnière, et qu’elle ne savait rien de ce qui se passait. Mais voilà, ce n’était pas le cas. Nora ne savait pas si c’était une bonne chose ou une mauvaise chose.

-         Que voilà beaucoup de noms ! commenta Zickemarck

-         Bien poursuivons l’interrogatoire. Parlons de la mort de Jack Zickemarck et de son collègue, Richard Feufolet, deux aurors intervenus dans votre arrestation, après l’attaque de Fenrir Greyback, le loup-garou, entrainant la mort de deux moldus, et d’un sorcier sous le nom de Mark Robert ! dit Scrimgeour.

-         C’était mon fils ! s’écria une femme d’un âge mur, assise au premier rang sur la droite.

La petite sorcière tourna sa tête vers elle, et croisa son regard accusateur, elle baissa les yeux. Elle sentit les larmes coulaient sur ses joues. Nora avait peur, mais elle était aussi triste. Elle ne pouvait pas croire que tant de mort et de souffrance avait été causé à d’elle. La jeune fille se sentait coupable, elle devait être punie pour le mal qu’elle avait fait. Mais…. Mais était-elle vraiment responsable de tout ça ? Mais elle était quand même désolée pour les vies perdues et leurs proches qui pleuraient leur disparition.

-         Racontez-nous cette soirée ! ordonna Zickemarck.

-         J’ai été… soumis au sortilège de l’impérium, commença Nora, mais elle avait l’impression que ça sonnait plutôt comme une excuse, Voldemort et Fenrir voulaient se servir de moi comme appât, si j’ai bien compris…. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévues. Greyback m’a alors ordonné de monter dans l’arbre, ce que j’ai fait ! Il s’est alors transformé…. En loup-garou, et malgré mes alertes, les moldus se sont approchés, c’était un couple, ils semblaient heureuse, je suis triste et désolée que leurs vies se soient finies de cette façon, fit Nora dans un hoquet. Alors le sorcier est apparu, il a combattu le loup-garou, mais il a été mordu, Dumbledore m’a dit qu’il était mort à Ste Mangouste, j’en suis vraiment navrée… continua-t-elle dans un autre hoquet, alors que les larmes ruisselaient abondamment sur ses joues. Les aurors sont arrivés, ils ont pu chasser Fenrir, mais il y avait d’autres attaques à travers le pays, et les aurors ont quittés les lieux laissant Jack et Richard seuls pour m’arrêter, fit-elle, dit de cette façon, on avait l’impression que Nora accusé les aurors d’être partis. Ils m’ont fait descendre de l’arbre, Voldemort est arrivé, à ce moment-là, j’ai tenté de leur dire de fuir, mais c’était déjà trop tard, et T…. Voldemort les a tués. Termina la jeune fille en pleurant la tête baissée, sans pouvoir ajouter autre chose.

Pourtant, elle pourrait leur dire que Tom lui avait paru majestueux quand il était apparu, et qu’elle s’était intensément sentit en sécurité, qu’elle était sauvée, qu’elle était heureuse de le revoir. Mais ce n’était pas sans doute pas une bonne idée de leur dire tout ça.

-         Passons à ce qui s’est passé sur la côte sur la manche, prés de Cornouailles. Annonça Scrimgeour. Que s’était-il passé ce soir-là ?

Nora leva la tête pour croiser le regard accusateur et dégouté du Ministère avec le sien humide. Ce nom Cornouailles, elle l’avait déjà entendu quelque part, c’était à l’orphelinat quand elle était petite fille. C’était donc là que Tom avait caché un de ses Horcruxes.

-         J’ai…. Je…. Voldemort avait be…. m’a utilisé pour un acte de magie noire qui me dépasse et Dumbledore et l’ordre de Phoenix sont arrivés. J’ai fait ce que je pensais être juste ! raconta la petite sorcière, toujours aussi tremblante de peur.

-         C’est exact, elle m’a sauvé la vie ce jour-là ! fit la voix sonore de Sirius Black, se levant de sa chaise.

-         Silence ! s’écria Zickemarck.

Nora se tourna vers son ami, elle avait un regard désolé pour lui, mais contente qu’il continue à prendre sa défense, malgré tout ce qu’il avait entendu, mais s’il savait la vérité, il n’aurait peut-être pas autant d’empressement à la défendre. S’il savait qu’elle avait sauvé également la vie de Tom, n’ont pas une fois, non pas deux fois, mais trois fois. Trois Horcruxes de sauver. Elle forma le mot « merci » sur ses lèvres. Mais si Zickemarck était contente d’entre les remarques accusatrices envers elle, les remarques salvatrices étaient coupées. 

-         Vous avez passé plusieurs mois avec les mangemorts. Avez-vous entendu parler de l’enlèvement de Sybille Trelawney ? demanda Scrimgeour.

-         Oui, Yaxley était chargé de cette mission, mais…. Mais… c’est moi… qui lui aie dit comment s’y prendre ! avoua-t-elle

-         Donc vous avouez votre collaboration dans cette affaire ! fit Zickemarck.

-         Oui, mais….

-         Y-a-t-il d’autres missions ou actes que vous avez entendus ? demanda Zickemarck.

Nora n’avait pas pu se défendre, elle voulait ajouter qu’elle avait parlé à Dumbledore de toute cette histoire, et qu’elle espérait ainsi rattraper son erreur. Elle avait pensé qu’une fois son vieux professeur au courant, il trouverait un moyen d’arranger les choses. Elle était un peu naïve sans doute de penser que Dumbledore pouvait rattraper toutes ses erreurs et bêtises. La petite sorcière chercha le directeur de Poudlard du regard, elle voulait savoir ce qu’il pensait de tout ça, il lui fit un petit sourire et hocha la tête, elle reprit espoir qu’il puisse la sauver.

-         Alors ? reprit Zickemarck !

-         Un des aurors est soumis à l’imperium par Bellatrix mais j’ignore lequel. Quimble est mort, mais vous ne retrouverez pas son corps. Bilbolback également ! répondit-elle en revoyant les scènes de leurs morts, cela avait été si atroce, et pourtant elle aimait toujours Tommy...

-         Il y a encore un sujet important à aborder, commença Scrimgeour… Votre lien avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom…

Nora aurait dû se douter que ce moment viendrait bien trop vite. Que pouvait-elle répondre à cette remarque ? Si elle disait la vérité, c’est sûr qu’elle serait envoyée à Azkaban, elle se séparait de son bébé, et qui sait ce qu’ils pourraient lui faire, en sachant que la vérité. Ils pourraient le tuer. Elle sentit sa gorge se serrait, remplis de désespoir mais aussi de colère.

-         Nous… nous étions…. Camarade de classe ! répondit-elle enfin, en baissant la tête d’un air timide.

-         C’est tout ! fit Zickemarck sceptique.

Bien sûr que non, ce n’était pas tout, il y avait tellement de choses à ajouter. Elle l’avait rencontré quand elle avait à peine quatre ans, ils avaient passé leur enfance ensemble à l’orphelinat, puis après leurs études à Poudlard, et…. Elle comprenait maintenant qu’elle avait été amoureuse depuis le début, qu’elle avait tout fait pour s’approcher de lui, pour le comprendre, pour le connaître. Il avait fait de même, même si il ne l’avait sans doute pas voulu. Il était son ami, son frère, son amour, son amant, et sans doute bien d’autres choses.

 

Soudain la lourde porte s’ouvrit, Nora ne pouvait pas se retourner, mais trois hommes arrivèrent entre elle et le Magemagot. Deux aurors semblaient escorter un troisième, que la jeune fille reconnut tout de suite, il s’agissait de Karl. Elle était très surprise de le voir ici.

-         Que signifie cette intrusion, Liponade ! dit Scrimgeour d’une voix forte

-         Monsieur le Ministre, je suis désolée, mais cet homme a un message de Vous-Savez-Qui, concernant la prévenue ! répondit-elle.

-         Le Seigneur des Ténèbres ordonne que Nora lui soit rendue le 8 juin, sinon mille moldus par jour. Elle doit se rendre à la sortie moldue du Ministère de la Magie ! Nora, je regrette de ne pas avoir pu te protéger ! s’écria-t-il alors qu’il était amené hors de la pièce, la petite sorcière croisa son regard, et lui fit son plus beau sourire.

Tom allait venir la chercher, alors qu’elle commençait à abandonner tout espoir, tous ses rêves, qu’elle désespérait de se voir à Azkaban loin de sa famille. Voilà qu’il accourait pour la sauver, il lui redonner l’envie d’y croire. Elle leva les yeux vers Dumbledore, le vieux directeur comprit que la jeune fille allait suivre Tom, et Nora comprit que le vieux directeur savait ce qu’elle allait faire.

-         Silence ! s’écria Scrimgeour alors que tout le monde criait et s’énervait dans la salle d’audience. Bien, vous avez la possibilité de plaider votre cause, de vous défendre !

Nora resta un moment, silencieuse, elle se trouvait à la croisée des chemins, elle pouvait encore tout dire et aider Dumbledore, et voir Voldemort mourir, ou elle pouvait se taire, et sauver Voldemort. Elle décida de croire aux paroles de Tommy, transmises par Karl. Alors, elle secoua sa tête, chassa les larmes qui avaient coulées depuis le début du procès.

-         Je n’ai rien à dire ! fit-elle déterminée

-         Parlons donc de la sentence ! Ceux qui sont pour une condamnation à vie à la prison d’Azkaban ?

De nombreuses mains se levèrent, de très nombreuses mains, il n’y avait que trois personnes qui ne levèrent pas la main. Dumbledore bien sûr, et deux autres sorciers que la jeune fille ne connaissait pas, mais l’un d’eux était entrain de dormir et l’autre semblait plonger dans ses pensées. Nora sursauta en sentent les chaines de détachaient, deux aurors la forcèrent à se lever et la conduisirent vers une petite porte sur le côté. Elle s’ouvrait sur une petite pièce, où les murs étaient en pierre brute, et le sol froid. La petite sorcière fut poussée au fond et la porte claqua, la laissant seule dans le noir.

 

Seule, terrifiée, dans cet endroit minuscule, Nora sentait monter une crise de panique. Elle avait chaud, elle transpirait, alors qu’il faisait froid. Comment décrire cette sensation qui l’envahissait, elle ne pouvait pas faire face. Elle subissait ! Recroquevillée dans un coin de la pièce, le dos appuyé contre un mur, les jambes serrées le plus possible contre elle, et les bras croisés sur ses genoux. Elle restait prostrée dans cette position, pendant ce qui lui semblait des heures, des jours. Mais les minutes ressemblaient à des heures, et les heures à des jours. Elle ne saurait dire combien de temps à passer. Soudain la porte s’ouvrit apportant de la lumière, qui éblouit la jeune fille. Elle plongea sa tête dans ses bras croisés.

-         Bonjour, je m’appelle Augustus Pye, je suis guérisseur stagiaire, j’ai été envoyé par le Ministère pour vous faire passer un examen avant votre transfert à la prison d’Azkaban, expliqua-t-il d’une voix monocorde, comme si ce qu’il s’apprêtait à faire était une corvée. Veuillez-vous lever ! ordonna-t-il.

Nora fit docilement ce qui lui demandait, en réalité elle était à côté de la plaque. Il se mit à marmonner des formules compliquées, à la mesurer avec des instruments étranges, il lui mit un thermomètre dans la bouche. La petite sorcière se laissa faire sans rien dire sans poser de questions. Il sortit un carnet et nota les mesures, températures et autres informations. Il leva les yeux vers elle, et la regarda de la même façon que Mme Pomfresh l’avait fait. La jeune fille comprit qu’il savait qu’elle était enceinte. Ils restèrent face à face en silence, puis dans un tournement de cape, il quitta la pièce sans un mot, en claquant la porte derrière lui.

Quelques minutes plus tard, il eut de l’agitation de l’autre côté, Nora se recula dans le fond de la pièce, porta ses mains sur son bas ventre, dont la rondeur commençait doucement à se voir. Enfin la porte s’ouvrit à nouveau sur le Ministre Scrimgeour, le directeur de la justice magique, Zickemarck et le jeune stagiaire, Pye.

-         Monsieur le Ministre, cette jeune fille porte la vie, je suis obligé de retarder son transfert à la prison, du moins jusqu’à la naissance de l’enfant.

-         Non, non, non !! répéta Nora secouant la tête, complètement paniquée. Vous n’avez pas le droit de me séparer de lui ! s’écria-t-elle.

-         Oh, mais il fallait y penser avant de collaborer avec le mage noir, commenta froidement le ministre de la magie.

Nora se mit à pleurer, et se laissa glisser le long d’un mur, pour se recroquevillée dans un coin, en tremblant. Son pire cauchemar était en train de se réaliser, on allait lui prendre son bébé, qu’elle aimait déjà de tout son cœur, de son âme.

-         Qui est le père ? demanda Scrimgeour

-         Vu l’avancée de sa grossesse, cela a dû se passer, il y a cinq mois, fin décembre, répondit Pye.

-         Fin décembre ! répéta Scrimgeour… Elle se trouvait avec les mangemorts !

Tous la regardèrent avec dégout, elle baissa la tête. Nora allait toucher le fond, elle se sentait plonger en enfer, elle ne pouvait qu’espérer et attendre le 8 juin que Tom vienne la chercher.

-         Ne croyez pas que Vous-savez-qui, parviendra à vous sauver ! Nous ne nous soumettrons pas à son horrible chantage ! fit Zickemarck en quitta la pièce, suivit par les deux hommes silencieux.

Nora se retrouva à nouveau seule, dans le noir, envahi par le désespoir de perdre son enfant, la peur ne plus revoir Tom et la crainte de finir en prison. Elle se recroquevilla davantage, et posa son front sur ses genoux repliés. Et elle attendit, laissant le temps défilait !

 

Elle n’avait aucun moyen de savoir combien de temps se passait dehors, alors qu’elle était là seule. Est-ce des jours, des heures, ou peut-être seulement des minutes ? Quel jour est-ce ? Quel moment de la journée est-ce ? Le matin ? Le soir ? La nuit ?

La porte s’ouvrit à nouveau, une jeune femme entra, posa un plateau par terre, prés de la jeune fille, avant de repartir aussitôt, sans un mot. La petite sorcière tira le plateau vers elle. Il contenait une soupe avec des miches de pain, du fromage et un verre d’eau. Nora regarda son maigre repas, un moment, elle se demanda s’il n’était pas empoisonné, mais la faim fut trop forte, et elle avala le tout sans se plaindre. La même jeune femme revint et Nora eut le temps de la remercier avant qu’elle ne disparaisse derrière la porte. Après cela, elle s’allongea en position du fœtus, à même le sol et mit longtemps à s’endormir. Son sommeil fut agité, peuplé de cauchemars.

 

Elle courrait, affolée, dans tous les sens, à la recherche de son bébé, on lui avait enlevé. Elle se trouvait dans une grande maison, et elle ouvrait toutes les portes, visitait toutes les pièces, parcourrait tous les corridors, inspectait tous les étages, explorait tous les lieux et recoins, mais aucune trace de son enfant. Elle avait un prénom de fille, sur la langue, qu’elle ne parvenait pas à prononcer. La jeune mère était désespérée, elle sentait les larmes coulaient sur ses joues, mais elle n’abandonnait pas.

-         Nora ne t’inquiète pas ! fit une voix aigüe.

Elle sentit deux bras l’enlaçait par la taille, les doigts de l’homme étaient blancs, et longs, et une voix douce murmura :

-         Nous retrouverons notre bébé.

Nora ouvrit les yeux, elle porta sa main à son médaillon, où elle sentit la chaleur du diadème, la jeune fille sourit, heureuse. Elle porta son autre main sur son ventre, elle était dorénavant persuadée qu’il s’agissait d’une fille.

-         Tu verras ma chérie, ton père veillera sur nous ! lui dit-elle avant de se recoucher, toujours en position repliée, une main sur son ventre et l’autre serrant son médaillon.

Elle ne fit pas d’autres rêves, elle n’attendait plus que le moment où elle allait revoir Tommy et lui annoncer sa grossesse.

 

Elle fut réveillée par la même jeune femme qui lui portait son petit déjeuner. Elle posa le plateau sur le sol et repartit presque aussi vite. Nora avala son bol de lait, ses deux tartines de confiture d’oranges-amères. Plus tard, la jeune femme revint chercher le plateau en silence. Une fois la porte refermait, la petite sorcière se dit qu’elle ne verrait personne d’autres qu’elle de toute la journée. La journée passa avec une lenteur désespérante, une lente agonie. Nora ne faisait que penser au huit juin, ce qui rendait cette journée encore plus longue, et il en reste encore six, avant de voir ce jour arrivait. La jeune fille n’avait pas grand-chose à faire, à part les cent pas dans la petite pièce et dans le noir. Parfois, elle s’asseyait le long d’un mur pour chanter une berceuse à son bébé, ou d’autres chansons. C’est ainsi que la trouva la jeune dame qui lui apportait son repas du midi. Le menu était le même que hier soir. Nora mangea en silence. Durant l’après-midi, la petite sorcière s’allongea sur le sol et dormit un moment, quand elle ouvrit les yeux, la pièce était toujours dans le noir. Elle ne se torturait plus sur ce qui allait lui arriver, elle ne pensait plus à la prison, car elle savait que Tom viendrait la sauver, et la ramener à la maison, enfin dans le manoir Malefoy. Elle ne se faisait plus de souci pour l’avenir si Tommy était à ses côtés. Après un après-midi toujours aussi long, la jeune femme lui déposa son plateau, ainsi qu’une couverture pour la nuit.

-         Merci ! fit Nora dans un sourire, alors que l’employée du Ministère quittait la pièce.

Si la journée fut longue, ce n’était rien en comparaison de la nuit. Durant laquelle, la jeune fille, les yeux grands ouverts, attendait, que le temps passe et que Tom arrive enfin. Ce cycle long et agonisant se répéta pendant une semaine. Personne ne vint la voir, ni Hagrid, ni Dumbledore, ni Sirius, ni même Scrimgeour, ou Zickemarck. Seule, la jeune femme venait lui apporter son repas, sans un mot pour Nora. Les longs jours qui la séparaient de sa libération, de son sauvetage par Tommy, passaient lentement, et semblables les uns et les autres. Enfermée, Nora fit plusieurs crises de claustrophobie. Elle transpirait, mais tremblait de froid, elle paniquait, et ne pouvait que s’accrocher à l’espoir que Tom vienne vite la chercher. Mais pendant ces moments, elle avait l’impression qu’elle allait manquer d’air, elle était terrifiée à l’idée qu’elle allait peut-être y rester pour toujours. Elle ne pourrait pas survivre en prison.

 

Après une longue nuit durant laquelle, Nora n’avait pas fermé l’œil. Elle attendait, quand la porte s’ouvrit sur Scrimgeour, le Ministre de la Magie.

-         Nous sommes le huit juin, et il est six heures. Vous-Savez-Qui tuera-t-il vraiment ces cent moldus pour vous ? demanda-t-il.

Dit comme ça, la petite sorcière ressentit toute l’horreur de la situation. Elle ne voulait pas ces moldus ne meurent, et encore moins pour elle. La jeune fille hocha la tête, et sentit son menton tremblait.

« Nora, la pleurnicheuse » fit une voix dans sa tête. Elle leva les yeux, surprise, et cherchant dans sa mémoire, à qui elle appartenait. C’était une voix masculine, mais plutôt jeune, sans doute celle d’un petit garçon. C’était celle de Billy, après qu’il ait pris son Teddy, son ourson en peluche.

-         Pleurnicheuse ! cria-t-il en tenant le nounours au-dessus de sa tête, alors que la petite fille sautait pour tenter de l’atteindre.

-         Rends-le-moi ! faisait-elle désespérée en pleurant.

Teddy était le seul ami avec qui elle partageait ses secrets, et surtout ses pensées, il était le seul à savoir ce qui était arrivé avec ses parents.

-         Rends-lui ! ordonna une voix impérieuse, c’était la première fois que la petite fille voyait Tom dans cet état.

Les autres enfants le regardaient avec de la peur dans les yeux. Soudain Billy cria en lâchant le nounours, qui tombait au sol. Nora se précipita vers lui.

-         Il m’a brûlé ! fit Billy en levant les yeux vers Tom. C’est toi, qui as fait ça ! Monstre ! cria le petit garçon, tentant de cacher sa peur, mais Nora voyait bien qu’il tremblait.

Elle se relevant, serrant Teddy contre elle, alors que Tom et Billy étaient en train de se crier dessus, et de se battre. Finalement la petite Amy alla chercher une dame de l’orphelinat pour les séparer. Plus tard, Nora se rendit dans la chambre de Tom, et frappa doucement à la porte et entra. Le garçonnet était assis sur son lit, entrain de lire. Elle s’avança vers lui, et fit un grand sourire.

-         Merci d’avoir sauvé Teddy ! Fit-elle en tendant l’ourson devant elle pour le présenter à Tom.

Nora, après cet événement, n’avait plus lâché Tom, il était devenu son ami, elle s’était peu à peu dévoilée à Tommy. Le lendemain de cet événement, on avait retrouvé le lapin de Billy, pendu à l’une des poutres du toit. La fillette avait pleuré pour la mort du petit animal, mais tout le monde avait accusé Tom. Elle n’avait pas cherché à le défendre, et n’avait osé lui poser la question. Le temps avait passé, et on trouvait souvent Tom et Nora ensemble, à jouer, la petite fille l’entrainait souvent dans ses jeux et aventures, le petit garçon suivait toujours malgré son manque d’enthousiaste, il semblait aussi l’écouter quand elle parlait.

 

Elle porta sa main à son médaillon, heureuse que le huit juin soit arrivé, aujourd’hui, elle avait dix-sept ans… Enfin normalement, elle aurait dû avoir soixante-neuf ans, puisqu’elle était née en 1928, mais avec son voyage dans le temps, pour elle, le temps s’était arrêté. Et puis aujourd’hui, Tom venait la chercher, et c’était tout ce qui importait pour elle.

-         Bien, je suppose que nous n’avons pas le choix ! Si nous voulons sauver ces moldus ! commenta le Ministre

-         Vous… vous savez… je… commença-t-elle, mais elle ne termina pas sa phrase, et détourna le regard en soupirant tristement.

Scrimgeour conduisit la petite sorcière dans le hall du Ministère, il y avait qu’une trentaine d’aurors, des membres de l’ordre du Phoenix, et Dumbledore se trouvait là aussi. Nora parvint à lui sourire tristement, mais évita de croiser son regard. Après tout, elle avait choisi de croire Tom, de croire en Voldemort. Ils semblaient préparer un piège, et c’était normal. Parfois la jeune fille se demandait s’il allait vraiment venir, si tout ceci n’était pas une diversion pour attaquer un autre lieu.

-         Nora, tu vas bien ? demanda Sirius en s’avançant vers elle.

La petite sorcière le regarda surprise qu’il lui parle encore, après tout ce qu’il avait entendu, mais elle sourit heureuse de le voir, et lui tendit la main.

-         Oui, ça va ! répondit-elle.

Bien sûr, il y avait plein de choses à raconter, sa longue et épouvantable semaine dans la salle noire du Ministère, mais aussi de la peur qu’elle ressentait face à Voldemort. Elle avait à la fois peur de lui, et peur pour lui. Mais elle répondu simplement ça va pour n’inquiéter personne.

-         Bien, comme aucune heure, nous a été donné…

-         18h20 ! fit Nora en se tournant vers Scrimgeour

-         Comment savez-vous cela ?

-         Le huit juin à 18h20, c’est le jour et l’heure où je suis venue au monde ! expliqua-t-elle simplement.

Nora passa la matinée et l’après-midi assise dans un coin du hall du Ministère, pendant que deux aurors la surveillaient, d’autres allaient et venaient. La jeune fille vit Remus et Tonks venir vers elle.

-         Alors Sirius m’a parlé de ce que…. Tu as dit au sujet de … Peter ! fit Remus.

Tonks était à ses côtés, et Nora sourit heureuse de voir l’amour s’épanouir, il devait être le vainqueur de tout.

-         Oui ! Et ? demanda Nora curieuse d’en savoir plus.

-         J’ai été assez surpris par tout ça ! Nous avons vérifié, et c’était vrai sa mère était bien une moldue. Un miracle a dit le vieux médecin que j’ai interrogé, elle est bien morte d’un accident de voiture, une semaine avant le mariage de James et Lily.

-         Et son père ? demanda Nora. Il n’a pu me dire plus de choses sur lui…

-         Malheureusement, sans son nom, ce n’est pas facile d’en savoir plus ! fit Remus en serrant la main de Tonks, à ses côtés.

-         Remus ! fit sa compagne.

-         Oui !

-         Tu ne devais pas lui demander quelque chose ! rappela la jeune femme, elle avait les cheveux rouges et un nez en trompette.

-         Ah oui ! C’est au sujet de Greyback ! commença le loup-garou.

-         Qu’est ce qui se passe ? coupa la petite sorcière, inquiète de ce qu’il pouvait avoir fait, et en même temps qu’il lui soit arrivé quelque chose. Elle l’aimait bien malgré tout.

-         Il a autorisé les loups-garous fidèles à sa cause de prendre la potion Tue-loup. Il voulait que les choses soient plus intenses pour eux, qu’ils se souviennent de leurs œuvres. Créons une armée forte et loyale, voilà ce qu’il a dit. Tu as une idée de ce qui lui ait passé par la tête ? interrogea Remus.

-         Oui ! répondit-elle timidement en baissant les yeux sur ses doigts qui se tordaient nerveusement. C’est moi qui lui aie de faire comme ça. Mais je pensais que… qu’il y aurait moins de morts, moins de gens comme toi, Remus ! se justifia-t-elle.

-         Ah oui ! fit Tonks acide.

-         Les mots de Nora ont toujours eu plus d’impacts que tous autres, car ils sont dits avec sincérité et innocence ! fit Dumbledore dans leur dos, faisant sursauter tout le monde.

La petite sorcière se leva, et se mit à l’écart, mais Dumbledore la suivit, il était souriant, mais semblait tout de même inquiet.

-         Je sais ce que tu vas me dire, Nora !

-         Oui ! Je veux croire qu’il n’y a pas que du mauvais en lui.

-         Tu sais, qu’il ne pourra jamais t’aimer…

-         Je sais, mais…. Ce n’est pas ce que j’attends de lui, je veux juste qu’il soit là. Il est mon chez-moi, professeur !

-         Oh, Nora ! fit le directeur en prenant la jeune fille dans ses bras.

-         Dumbledore ! Il est 16h, nous devrions nous mettre en place ! dit Scrimgeour, dérangeant l’ancienne élève et son vieux professeur.

-         Nora, j’aimerais bien revenir au temps, où tu étais mon élève, et que tu venais dans mon bureau pour me faire la morale…

Nora lui fit son plus beau sourire, en essuyant ses larmes. Elle espérait avoir l’occasion de le refaire un jour, même si vu la tournure des choses, rien ne semblait pourvoir le permettre. Après cela, Dumbledore, Scrimgeour, et les aurors et membres de l’ordre répétaient leur plan et s’y préparaient. La petite sorcière doutait qu’il puisse arriver à arrêter Tom, c’est ce qu’elle s’efforçait de croire. Elle ne voulait pas retourner dans la pièce toute noire.

-         Miss Honey, vous allez vous asseoir sur ce banc ! ordonna Scrimgeour, alors que tout le monde se trouvait dehors, du côté de la sortie Moldue. 

Sirius, était à ses côtés, avec Scrimgeour et deux aurors. La rue, dans laquelle, ils se trouvaient tous, avait un aspect des plus miteux, les bureaux et les autres habitations avaient été évacué, annonçant la fuite de gaz dans le secteur, les moldus avaient été déplacé pour leur sécurité.

 

Nora, assise sur son banc, était partagée entre l’inquiétude de voir des gens mourir, et l’impatience de revoir Tommy, après six mois passé sans lui. L’heure fatidique approchait et tout le monde devenait de plus en plus nerveux. La petite sorcière aurait voulu que les choses se passent simplement, mais rien n’était simple avec Tom, il avait même l’art de rendre les choses compliquées… Voldemort était un puissant mage noir, tuant des dizaines de personnes, Nora n’était qu’une pauvre jeune fille qui ne sait pas très bien qui elle est et où elle va. D’ailleurs, il vient pour…. Pourquoi au juste, elle n’en sait rien. Mais ce qu’elle sait sur lui, sur les Horcruxes, elle n’en parlerait à personne.

-         Il est 18h20…. Il ne devrait plus tarder, maintenant ! fit Sirius en regardant l’heure sur la montre qu’Harry lui avait offerte à Noël.

A peine, avait-il levé les yeux de sa montre, que plusieurs « pop » de transplanage retentirent. Voldemort et une dizaine de mangemorts apparurent, mais personne n’attaquait. Tout le monde resta figé, froid, silencieux, attendant un signal pour attaquer. Nora leva les yeux vers le mage noir, vers Tommy, mais ce dernier ne la regarda même pas. Elle soupira, elle sentit son cœur se serrer, elle savait qu’il réagirait ainsi, mais elle était quand même attristée. La petite sorcière porta sa main à son médaillon, et sentit la douce chaleur de l’horcruxe qui se trouvait miniaturisé à l’intérieur.

-         Elle est là, c’est une bonne chose, monsieur le ministre ! fit Voldemort d’une voix glacial.

Nora leva doucement ses fesses, mais une main sur son épaule l’obligea à se rassoir. Ce fut le signal que tous attendaient car la seconde suivante, les sorts fusaient en tous sens. Remus et Tonks se battaient contre deus mangemorts. Sirius et Yaxley s’affrontaient dans un duel acharné, la jeune fille ne savait qui, elle voulait voir sortir vainqueur. Tout comme Greyback qui se battait contre Zickemarck. Elle était assise sur son banc, sans pouvoir bouger, elle ne voulait pas voir ce spectacle, mais ne pouvait détourner le regard de ce qui se passait sous ses yeux, et surtout de Tom. Il était là, dans toute sa splendeur, charismatique, que Nora aurait suivi au bout du monde, mais aussi affreux, horrible, qu’elle souhaite fuir à tout prix.

 

-         Bonsoir, Tom ! fit Dumbledore sortant de l’ombre.

Lui aussi, était là avec toute sa force, sa grandeur et sa sagesse, il paraissait terrifiant aux yeux de Nora, autant qu’il lui avait paru bienveillant quelques heures auparavant.

-         Dumbledore ! siffla Voldemort

-         Je sais pourquoi, tu souhaites Nora à tes côtés ! Elle peut faire ta victoire comme ta défaite.

-         Comme toujours, vous êtes omniscient Dumbledore…

-         Tu n’as pas compris, le lien qui t’unie à elle, n’est-ce-pas ? commenta le vieux sorcier.

-         Eclairez-moi ! fit le mage noir sarcastique.

-         Elle est …. Ton âme sœur ! Et te reconnaîtra toujours ainsi.

-         Encore cette fable de l’amour !

-         Oh, bien sûr, la plupart des gens pense à cela ! Mais c’est de la vieille magie ! C’est une fable, une légende.

-         Nous ne sommes plus à l’école, épargnez-moi votre leçon.

-         Tu devrais peut-être l’écouter ! fit poliment Dumbledore.

Les combats avaient cessé, chaque camp s’était retranché derrière les deux grands mages. Ils semblaient attendre la fin de la leçon du vieux professeur.

-         Autrefois, vois-tu, reprit le directeur de Poudlard, les êtres humains avaient des deux têtes, quatre bras, et quatre jambes. Devant leur puissance, les dieux prirent peur, et décidèrent de foudroyer ces créatures, les coupant en deux laissant une tête, deux bras et deux jambes à chacun. Mais leurs âmes restaient la même, et chacun des deux moitiés se met en quête de l’autre.

-         Jolie fable ! commenta Voldemort.

-         Tu ne comprends toujours pas, une autre de tes erreurs, Tom, de sous estimer les autres formes de magie. Je dois avouer que moi aussi, j’ai sous-estimé ce pouvoir.

-         Vous ! fit le Seigneur des Ténèbres

-         Elle peut les trouver où qu’ils cachent dans le monde ! répondit Dumbledore, car elle est ton âme sœur !

Voldemort se mit à rire, un rire froid, et sans joie, comme Nora ne les aimait pas. Elle se boucha les oreilles en pleurant. Elle était vraiment trop émotive, pleurant et riant pour un rien. Elle se sentait envahir par un sentiment de mal-être. Les combats reprirent de plus belle, Nora savait qu’elle ne pouvait pas souhaiter la victoire que d’un seul camp. Elle réussit à fermer les yeux, et vit sa vie défilait devant elle, revoyant tous ses amis, Tom, Dumbledore, Abraxas, Hagrid, Narcissa, Sirius, Drago, Harry… L’image de Tom se fit plus net, et surpasser les autres, il avait un sourire sur le visage, mais celui-ci était différent de tous les autres, il semblait … sincère et…. Heureux. Est-ce son imagination ? Est-ce un rêve ou un souvenir ? Tommy avait-il déjà sourit de cette façon ? Pouvait-elle y croire ? Dumbledore avait-il raison, était-elle son âme sœur ? Avait-elle donc le droit de l’aimer malgré tout ce qu’il était ? Pouvait-elle mettre son enfant au monde sans danger ? Tommy serait toujours et à jamais le centre de sa vie.

-         Vous comptez-vous servir de Nora contre moi, Dumbledore ? demanda Voldemort entre deux sorts fatals que le vieux sorcier parvint à éviter.

Un sort passa juste à côté de la petite sorcière, et Yaxley transplana non loin du banc. Et s’accroupit à ses côtés derrière le banc.

-         Nora, ça va ? demanda-t-il visiblement inquiet.

Nora hocha la tête, et lui fit un beau sourire, elle lui prit la main. Il se releva pour jeter un sort, mais il s’effondra sous un sort mortel.

-         Yaxley ! cria-t-elle désespérément sentant sa main devenir froide très rapidement.

Pourquoi tous ces morts ? Pourquoi certains n’accordaient-ils pas d’importance à la vie ? Quelques minutes plus tard, ce fut Remus qui tomba sous un sort fatal. La petite sorcière regarda le corps du jeune loup-garou, elle était triste et sentit les larmes coulaient le long de ses joues. Tonks se précipita vers lui, et tomba à ses côtés. Nora vit Greyback arrivait derrière elle, il était prêt à la tuer.

-         Non, Fenrir ! fit-elle.

Le loup-garou suspendit son geste, pendant une seconde, ce qui permit à Tonks de faire une pirouette pour se redresser et reprendre le combat contre le loup-garou. De nombreuses personnes étaient en train de tomber, qu’ils soient dans un camp ou dans un autre, Nora trouvait cela trop triste. Aucun être humain ne devrait ôter la vie à un autre être vivant. Les éclairs de lumière filaient dans tous les sens, et la jeune fille restait debout, plantée là entre le banc et le corps sans vie de Yaxley. Elle regardait Voldemort se battre en duel contre Dumbledore. Quelques aurors gagnaient du terrain et commencer à encercler le mage noir. L’armée de ce dernier perdait du terrain, mais cela les empêcher pas de commettre des meurtres. Soudain, elle vit une baguette s’envolait dans les airs, Zickemarck venait d’être désarmé, face au mage noir, il n’avait pas la moindre chance. Mais Nora ne voulait pas sa mort, elle se mit à courir vers Tommy pour l’arrêter même si elle savait qu’elle n’avait pas le pouvoir de le faire. Mais avant qu’elle comprenne ce qu’il se passait, elle courrait déjà vers lui.

-         Arrête ! fit-elle en encerclant le mage noir avec ses petits bras, ce dernier posa sa main sur le sommet du crâne de la jeune fille.

-         Tu n’as pas ce pouvoir, Nora ! fit-il souriant, en tendant sa baguette vers Zickemarck.

Destination, Détermination, et Décision. Elle sentit comme une pression dans son corps, comme si on voulait les forcer à entrer dans un tuyau. Elle était entrain de transplaner, emmenant Voldemort avec elle. Quelques secondes, elle atterrit brutalement sur le sol, son corps était tout désartibuler, sans doute le mage noir avait-il résisté au transplanage. Sa jambe droite était comme déchirée, alors qu’elle n’avait plus aucune sensation dans son bras droit. Une affreuse douleur parcourrait son corps. Mais elle porta sa main sur son ventre, qui semblait intact, c’était tout ce qui importait.

-         Petite Idiote ! cria Voldemort en rage, tu vas voir ce qu’il en coute de t’opposer à moi.

-         Non ! Ne fais pas de mal à mon bébé ! supplia-t-elle en panique

-         Ton bébé ?

-         Bébé…. Notre …. Bébé ! parvint-elle à articuler avant de s’évanouir à cause de la douleur.

 

Quand elle ouvrit les yeux, il y avait un ciel sombre et étoilé au-dessus de sa tête. Elle se redressa et constata que la douleur avait disparu. Son bras et sa jambe étaient redevenus normaux, elle fit glisser ses doigts sur sa peau douce et soupira de soulagement. Nora posa sur son ventre, et la petite fille donna un coup de pied, et la jeune maman sourit. Elle se remit debout, et se mit à chercher Tom du regard. Elle le trouva non loin d’elle, tenant sa baguette entre ses mains, et regardant le paysage. La petite sorcière reconnut un vieux parc, non loin de leur orphelinat, où Tom et elle venaient jouer souvent. Mais la plupart du temps, le jeune garçon restait assis sur une balançoire ou sur un banc, en silence. La silhouette du mage noir se dessinait sous un rayon de lune, elle s’avança à ses côtés, elle était inquiète, mais elle était vivante.

-         Tom ! murmura-t-elle.

Et comme à chaque fois, qu’elle prononçait son prénom, l’atmosphère devenait froide, même glacial. Ce dernier se tourna, son visage impassible, un regard intense et zébré de rage. Nora baissa la tête, et se mordit doucement la lèvre, attendait que sa colère tombe sur elle.

-         Tu es donc enceinte ? dit-il, la jeune fille hocha la tête. Dumbledore le sait-il ? demanda Voldemort, nouveau hochement de tête. Sait-il que j’en suis le père ? Nora continua de hocher la tête.

La petite sorcière sentait les larmes montaient, mais elle continuait de rester silencieuse. Elle ne saurait dire combien de temps, Tom et elle, étaient restés comme ça.

-         Tu nous as amené ici, pourquoi ? demanda-t-il après un long moment, et d’un ton beaucoup plus calme.

Nora osa lever la tête, il regardait une vieille église, où Mrs Cole amenait les enfants, le dimanche pour prier. Elle ne savait pas du tout pourquoi, ils avaient atterri ici. Peut-être qu’inconsciemment, elle espérait retourner à cette époque, qu’elle regrettait un peu leur enfance. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça, elle entendit une lourde respiration, le mage noir était exaspéré.

-         Sais-tu de quoi, Dumbledore parlait ?

-         Non, il ne m’a rien dit de tout ça. Mais il doit y avoir du vrai. Je veux dire, tes Horcruxes, je les trouve un peu facilement. D’abord le médaillon, ensuite la bague, et puis le… 

Mais c’était trop tard, elle avait trop parlé, elle recula d’un pas, alors que Voldemort se tournait vers elle. Le regard rouge fixé sur elle.

-         Le quoi ? s’écria-t-il.

Nora ouvrit le médaillon qui se trouvait autour de son cou, et en sortit le minuscule diadème. Elle s’avança vers lui, prit la main de Tom, et y déposa le petit objet au creux de cette dernière.

-         Le diadème, je l’ai trouvé à Poudlard ! fit-elle alors que Voldemort prenait sa baguette pour rendre sa taille d’origine à son Horcruxe.

-         Ce n’est pas possible ! Tu es un véritable danger… Je devrais te…

-         Tuer ! termina Nora à sa place. Je suis avec toi, je ne te trahirais pas, Tommy ! fit-elle

Elle avait le droit, pas vrai qu’elle avait le droit de l’aimer, alors qu’il était un mage noir. N’est-ce-pas qu’elle avait le droit, qu’elle pouvait l’aimer.

-         Je te ferais respecter cette promesse, Nora ! dit-il d’un ton autoritaire.

-         Est-ce que tu peux m’en faire une…. Si je dois mourir un jour, promets-moi que se sera de ta main, Tommy ! Promets-le-moi ! De cette façon, je ferais toujours partie de toi ! fit-elle.

Le seigneur des Ténèbres ne répondit rien, mais Nora vit passer une étrange lueur dans son regard. Il avança de quelques pas vers elle, il attrapa la jeune fille par les épaules, et l’embrassa impétueusement. La petite sorcière répondit presque instantanément à son baiser. Peut-être est-ce sa façon d’accepter de le faire, de respecter sa promesse. Il la lâcha, et Nora sentit que ses lèvres étaient toutes gonflées, elle y porta ses doigts, et sourit.

-         L’orphelinat a été détruit ! constata la petite sorcière, en regardant le nouveau bâtiment, là aurait dû se trouvait leur ancien orphelinat. Ce n’était pas un endroit où tu te sentais chez toi ! Moi j’étais bien, car c’est là que tu étais. Dit-elle dans un sourire.

Elle se tourna vers lui, mais il était plongé dans la contemplation de son horcruxe, et Nora soupira en se demandant s’il avait écouté un seul mot de ce qu’elle venait de dire. La jeune fille se demanda ce qu’ils allaient faire maintenant.

-         Toi, tu as toujours préféré Poudlard, tu as su y trouver une place ! C’était là, que tu t’es sentit chez toi. Pourquoi tu n’y es pas resté ? demanda la petite sorcière.

-         Dumbledore ! répondit-il simplement Voldemort en glissant le diadème dans sa robe.

-         Ah ! commenta-t-elle sans poser plus de questions… Nous … nous allons rester là ? demanda-t-elle au bout d’un moment.

Voldemort se tourna vers elle, avec son regard intense, et elle se sentit à nouveau intimidée, comme dans la peau d’une petite fille, mais elle était pourtant une jeune fille, et même une femme si on considérait son état.

-         C’est une fille ou un garçon ? interrogea-t-il, comme s’il avait lu ses pensées, ce qui était sans doute le cas.

-         J’ai la conviction que c’est une fille ! répondit-elle en posant sa main sur son ventre, avec un grand sourire.

Elle se plaça aux côtés de Voldemort, et attendit qu’il décide que faire, elle le suivrait partout, il était sa famille.

-         Famille ! répéta le mage noir en riant glacialement.

-         Exactement ! le coupa-t-elle sèchement, c’est toi, ma famille, Tommy, Toi et notre Bébé… Tu ne seras… commença-t-elle, se sentant de plus en plus fatigué… plus jamais seul… continua-t-elle, elle glissait doucement… dans le noir, poursuivait-elle… en tombant dans les bras de Voldemort, qui se refermèrent sur elle…. Et dans le froid ! termina-t-elle avant de fermer les yeux, et de s’endormir.

 

Nora ouvrit les yeux, elle se trouvait dans sa chambre au manoir Malefoy. Le plafond était toujours le même, mais les draps sentaient le propre, elle sourit, et repoussa les couvertures pour se lever. Son ventre avait pris une jolie rondeur, son corps et son inconscient avait sans doute compris qu'elle n'avait plus besoin de le cacher. La jeune fille attrapa le premier vêtement qui lui passa sous la main et l'enfila. Elle portait donc une robe blanche, et des petites chaussures. Elle ouvrit la porte prête à affronter la journée. Elle se trouva face à face avec un homme, portant de longs cheveux blonds. Elle ne l'avait jamais vu dans le manoir, mais elle reconnut les traits de Drago de suite. Ils restèrent un moment interdit, à s'observer mutuellement. Nora lui sourit, quand la voix de Narcissa retentit dans le couloir.

-         Lucius ? cria la voix de la mère de Drago.

-         Oui ! fit-il.

La petite sorcière remarqua le ton morose dans sa voix, il semblait très inquiet, sa voix tremblait légèrement quand il parlait. Narcissa arriva dans le couloir, et vit son mari face à la jeune fille.

-         Ah Nora ! Tu vas bien ? demanda-t-elle.

-         Euh oui…. Bonjour Monsieur Malefoy ! dit-elle en s’inclinant légèrement avant de quitter le couple.

Elle se rendit dans la salle à manger pour prendre son petit déjeuner. Elle passa la porte, Bellatrix se trouvait dans la pièce. Quand Nora la vit, elle fit demi-tour pour partir mais la porte se referma sous son nez, elle se retourna pour faire face à la sorcière.

-         Où comptes-tu aller ? demanda Bellatrix d’un ton doucereux.

Nora n’était pas dupe, elle savait que ce n’était que de l’hypocrisie, et de la comédie. La sorcière brune était la sœur de Narcissa, et la jeune fille aurait pu la voir comme une tante. Mais elles étaient toutes les deux amoureuses du même homme. Nora savait que Tom, de son côté, il ne serait jamais amoureux ni de l’une, ni de l’autre.

-         Vous savez, je crois que vous et moi, nous ne sommes pas partit du bon pied. Et j’aimerais vraiment rec…. 

Bellatrix se mit à rire en se levant de sa chaise, tirant sa baguette et avançant d’un air menaçant vers Nora. La jeune fille avala de travers, et recula de plusieurs pas. Elle essaya même de tourner la poignée de la porte dans son dos, malheureusement sans succès…

-         Je comprends que vous soyez en colère, mais ne faites pas de mal à mon bébé, c’est tout ce que je vous demande ! supplia Nora timidement, en se sentant rétrécir sous le regard haineux de Bellatrix.

Elle commença même à se laisser glisser contre le mur, pour tomber assise sur le sol. Tremblante, elle leva les yeux vers la sorcière brune, suppliante, elle avait peur pour la vie de son bébé, si elle était torturée.

-         Oui, ta place est là, petite Nora ! Quant à ton sale batard, je ne me fais pas de souci pour lui ! dit-elle froidement et méchamment…. Endo…

-         Bellatrix ! s’écria une voix, la concernée leva le sort et baissa la tête.

-         Maître !

Nora se mit à pleurer, elle était soulagée, elle se releva comme elle put, et fit quelques pas timides pour s’éloigner de la sorcière brune. Bellatrix suivit le mage noir comme il venait de lui ordonner. La jeune fille marcha en tremblant vers la grande table et parvint à s’y asseoir.

 

-         Mademoiselle Nora est de retour ! fit une voix, la petite sorcière leva la tête et vit la petite Wiskey face à elle.

-         Wiskey ! s’écria-t-elle en serrant la petite créature dans ses bras. Tu es vivante ?

-         Oui ! Mademoiselle Nora veut-elle un petit déjeuner ? demanda l’elfe, après que la jeune fille l’ait reposé au sol.

-         Oui ! répondit-elle dans un sourire.

La crainte de la petite sorcière était plus ou moins passée, même si elle savait que Bellatrix reviendrait. Elle ne voulait pas vivre dans la peur, dans l’attendre de cet instant. La porte s’ouvrit à nouveau, la jeune fille sursauta et se retourna pour voir le couple Malefoy entrait dans la pièce. Elle poussa un soupir de soulagement et leur sourit.

-         Nora ! fit Narcissa en s’installant à côté de cette dernière, pendant que son mari prenait place en face.

-         Monsieur Malefoy, je suis enchantée de vous rencontrer ! Je m’appelle Nora ! se présenta-t-elle.

Nora prit un croisant que Wiskey venait d’apporter, et se mit à manger de bon appétit.

-         Lucius a été libéré hier soir de la prison d’Azkaban ! expliqua Narcissa, elle semblait avoir retrouvé un peu de gaieté.

-         Ah, c’est donc ça que faisait les autres mangemorts durant… hier soir ! commenta Nora, en se souvenant que toute l’armée de Tom n’était pas venue la chercher au Ministère de la Magie. Je suis désolée pour Drago, je n’ai pas pu l’aider ! dit-elle en baissant la tête, les mains crispées sur ses genoux.

-         Tu as été là pour lui, merci ! assura Narcissa en posant une main sur celle de Nora.

Nora lui sourit timidement, elle n’était pas convaincue d’avoir bien agit, mais Drago rentrerait vite chez lui. Elle prit son verre de jus d’orange, et le porta à sa bouche, elle commença à boire quand Lucius demanda :

-         Drago, est-il le père de votre enfant ?

La petite sorcière recracha son jus de fruit, et reposa son verre, un peu perturbée par cette question.

-         Non, Drago et moi n’avons pas …. Ce genre de relations, il est plus un frère pour moi ! répondit-elle.

 

Après le petit déjeuner, Nora retourna dans sa chambre, et se mit à faire un peu de rangement dans ses affaires. Elle retrouva son journal, au fond de l’armoire là où elle l’avait caché, il faudra qu’elle le complète un peu. La dernière phrase que Nora relut, concernait son aventure sexuelle avec Tommy. Elle tira aussi ses vêtements, la petite sorcière en possédait très peu dans sa commode. Deux robes, une verte et l’autre blanche. Trois tee-shirts, un brun, un rose et un bleu, ainsi que deux pantalons en toile, un crème et l’autre blanc. En pendant sa dernière robe se sorcière, celle qu’elle portait hier soir, elle entendit un bruit de papier, et trouva une lettre, soigneusement pliée dans une enveloppe à son nom. Elle l’ouvrit et s’installa sur le lit pour lire sa missive, signée de la main d’Albus Dumbledore.

 

« Chère Nora !

Quand tu liras cette lettre, tu seras probablement auprès de Tom, de Voldemort. Que ce soit parce que tu l’aies choisi, ou qu’il soit venu te kidnapper, je suis sûre que tu savais que tu finirais par le suivre, je le savais aussi.

Mais je crois que je te dois la vérité !

Ton voyage dans le temps, j’ignore comment s’est arrivé, et pourquoi, cependant, je pense que la magie de Poudlard a avoir là-dedans. En revanche, je sais pourquoi tu es arrivée le 24 juin 1995, c’est ce jour-là que Tom a retrouvé toute se force, et sa puissance, te ramenant à lui. Car tu es son âme sœur, des âmes jumelles.

Une âme sœur n’est pas ce que tu imagines, bien que tes sentiments pour lui, renforce ce lien. Non, deux âmes sœurs sont liées par une vieille magie, destinées à se croisés et s’entremêlées pour l’éternité. Il y a longtemps, avant l’époque des hommes, vivait une créature avec deux têtes, quatre jambes, et quatre bras, mais les Dieux prirent peur devant la puissance de cette forme de vie, et la foudroyèrent. Ils la coupèrent en deux, chacun se retrouva avec une tête, deux jambes et deux bras. Mais ces deux créatures étaient liées par leur âme jumelle, et c’est ainsi que Toi et Tom vous partagez ce lien, cette âme.

 

Je tiens également à te présenter mes excuses, Nora, tu n’es pas revenue de ton voyage dans le temps amnésique, c’est moi qui les ait effacé toutes tes souvenirs. Je pensais ainsi te protéger de la tristesse de la perte de tes amis. Mais je me mentais à moi-même pour me donner bonne conscience. En réalité, je comptais me servir du lien que tu partageais avec Voldemort pour que tu me guides vers les Horcruxes. Mais ce n’était sans compter sur ton cœur, Nora. Si ton esprit avec tout oublié par le sort que j’ai jeté, ton cœur, lui n’a rien oublié, et à continuer à aimer Tom, et il a protégé, oh Nora, il l’a merveilleusement bien protégé.

Si tu n’avais pas été amoureuse, tu les aurais trouvés, et nous les aurions détruits. Mais c’était sans compter sur ton cœur, et tes sentiments. Dire que Voldemort se moque des gens qui se laissent guider par leur cœur. Il n’a pas conscience de ce que tu as fait pour lui.

Pourtant, je pense qu’il t’en a voulu quand tu as disparu, tu es peut-être la seule personne au monde à avoir eu une place dans le cœur de Tom. Mais ta disparition qu’il a vue comme un abandon, encore une fois.

Il y aurait encore tellement de choses que je voudrais te dire Nora, tu as le cœur grand, peut-être le plus grand que j’ai jamais rencontré. N’oublie jamais d’aimer les autres, tu disais souvent cette phrase : « Si tu t’intéresses au monde et aux autres, tu n’as ni temps, ni l’envie de le haïr ». Garde cette phrase en tête.

 

Bonne Chance !

Avec toute mon affection

Juin 1997

Dumbledore.

 

PS : J’aime toujours autant les bonbons au citron, mais aucun n’a jamais été aussi bon que ceux que tu avais fait. »

 

Nora acheva sa lecture, en larmes. Bizarrement, elle n’en voulait pas à Dumbledore. Elle avait l’impression de l’avoir toujours su, tout ce qu’il venait de lui dore. Elle aurait tant aimé garder cette lettre, mais elle ne voulait pas que quiconque puisse la lire. Elle fit une boule, et avec la petite bougie-qui-ne-s’éteint-jamais, elle brûla la feuille qui partit doucement en cendres et en fumée. Ce secret n’existe plus que dans sa mémoire désormais.

 

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