Harry Potter et le Complot du Serpent
Le lendemain matin, Harry avait retrouvé sa bonne humeur. Dans son sommeil, il s’était imaginé chevauchant un hippogriffe géant à la poursuite de Voldemort habillé en rose (ce qui suffisait à lui donner un air beaucoup moins effrayant). Son rêve avait eu l’effet d’un sort Riddikulus sur un Épouvantard, et l’avait motivé à commencer sa formation d’Auror avec entrain.
Ron, au contraire, était toujours passablement agacé par les événements de la veille. Il s’obligea à saluer Hermione en s’asseyant à la table de Gryffondor, mais bouda tout au long du petit-déjeuner.
Sa sœur et Hermione s’efforçaient de ne pas en rire pour éviter d’aggraver son humeur. Elles tentèrent quelques plaisanteries pour lui arracher un sourire, mais son bol de céréales semblait beaucoup plus l’intéresser.
- Allez, Ronnie, ce n’est quand même pas la fin du monde, tenta prudemment de le rassurer Ginny.
- Ne l’appelle pas Ronnie, tu vas aggraver ton cas, blagua Harry.
- Tout’ façon, c’est à Hermione que j’en veux, grogna presque indescriptiblement Ron.
- Tu devrais m’envoyer à Azkaban, comme les première année de Serpentard ! blagua Hermione d’un ton sarcastique. Il ne faudrait surtout pas que vous gardiez un désir de vengeance inassouvi !
Un sourire timide se dessina enfin sur le visage de Ron, à la grande satisfaction d’Hermione.
- Quand on parle de désir de vengeance… dit Ginny en montrant la porte ouverte de la Grande Salle d’un signe de tête.
Anguis venait d’y entrer, une pile de papiers sous le bras. Il se précipita vers eux d’un air rayonnant.
- Salut les gars ! A fond pour ce premier jour !
Il avait tendance à ignorer les deux filles, ce qui n’arrangeait pas l’opinion que se faisait Hermione de lui. Mais il ne remarqua pas plus le regard noir de cette dernière que l’air maussade de Ron.
- Ce sont nos emplois du temps ! claironna Anguis en désignant les feuilles qu’il tenait à la main. Voyons… Potter… Weasley…
Il feuilleta son dossier et en sortit deux feuilles cartonnées, qu’il tendit respectivement à Ron et Harry.
Ils consultèrent avec avidité leurs emplois du temps. Le regard sombre de Ron brillait désormais de curiosité. Mais cette excitation fut de courte durée.
- QUOI ?!
Il avait pris exactement le même ton désespéré que la veille devant Mme McGonagall.
- T’as vu, Harry ? C’est l’emploi du temps le plus chargé qu’on ait jamais eu. On n’a presque aucune pause de la semaine.
Harry faisait le même constat. Il balaya du regard les différentes cases, n’en croyant pas ses yeux. Les mentions « Temps libre », habituellement assez nombreuses, étaient quasiment inexistantes. A la place, les colonnes des jours de la semaine étaient remplies de cases vertes, rouges, jaunes ou bleues représentant différentes matières. La couleur marron, qui modélisait le cours de « Formation pratique au métier d’Auror » était omniprésente. Harry en compta seize heures au total.
- On finit toujours très tard, parfois même à vingt-deux heures, continua de se lamenter Ron.
- Oui, on aurait presque besoin de ton retourneur de temps, soupira Harry à l’adresse d’Hermione.
Il faisait référence à leur troisième année à Poudlard où elle avait sélectionné tellement d’options qu’elle était obligée de revenir dans le temps pour pouvoir assister à toutes.
- Oh oui, je dois dire c’est impressionnant, dit Anguis en jetant un œil à l’emploi du temps par-dessus l’épaule d’Harry. Même pour moi qui suis en troisième année de formation, c’est beaucoup moins chargé. Je me demande s’il n’y a pas une erreur.
Il avait prononcé cette dernière phrase d’un ton supérieur, comme vexé d’avoir moins de travail qu’eux.
- Non, c’est tout à fait normal. C’est la faute du professeur McGonagall. Mais pas que… grinça Ron avec un regard en coin vers Hermione.
Celle-ci ne prêta pas attention à sa remarque, et consulta plutôt son emploi du temps.
- C’est vrai que vous aurez du travail, mais ça n’est tout de même pas insurmontable.
- Évidemment, toi tu as toujours été studieuse, lui répondit Ron d’une voix plus amicale.
- Je pourrai t’aider, si tu veux, proposa-t-elle, comme pour le récompenser d’être redevenu plus agréable avec elle.
- Tu ferais ça ? demanda Ron plein d’espoir.
Sa mauvaise humeur avait subitement disparu, et il regardait Hermione d’un air émerveillé.
Hermione avait souvent aidé Ron et Harry avec leurs devoirs, et ils lui en étaient très reconnaissants. Elle était bien plus studieuse qu’eux et son soutien s’était avéré très utile. En fait, elle avait fait leurs devoirs à leur place à maintes reprises.
- Mais évidemment, tête de nœuds, rigola Hermione, visiblement très soulagée de leur subite réconciliation. Je veux que tu réussisses ta formation, c’est pour ça que je voulais que tu travailles plus, et c’est pour ça que je vais te soutenir avec tes cours.
- Ah, c’est l’heure ! clama Anguis avec excitation.
Son planning, comme celui d’Harry, clignotait intensément d’une lumière brune. Les emplois du temps de Poudlard étaient ensorcelés pour émettre un signal lumineux à l’heure du cours, au niveau de la case correspondante.
En l’occurrence, la case marron du lundi matin à huit heures scintillait, leur rappelant le cours de Formation Pratique au Métier d’Auror qu’ils devaient rejoindre dans quelques minutes.
Hermione et Ginny, qui avaient reçu leurs emplois du temps plus tôt dans la matinée, étaient conviés à un cours d’Histoire de la Magie par un clignotement orangé.
- Dis-toi que tu n’auras pas à écouter le professeur Binns cette année, dit Ginny à Ron en regardant son planning d’un air las.
Mr Binns était le professeur d’Histoire de la Magie. Il avait la particularité d’être le seul enseignant fantôme de l’école, et il n’était pas du tout captivant. Lisant monotonement son cours, il endormait tous ses élèves à l’exception d’Hermione.
Ils traversèrent rapidement la Grande Salle pour atteindre le Hall.
- Amusez-vous bien, lancèrent les deux filles en empruntant un chemin différent de celui de Ron, Harry et Anguis.
- Merci, vous aussi, répondit Ron tandis qu’elles disparaissaient. Même si je doute qu’elles puissent s’amuser en Histoire de la Magie, ajouta-t-il à Harry.
- Allez, on va être en retard, les pressa Anguis.
Ils sortirent dans la cour pour rejoindre le chemin qui menait à l’extérieur du château. Leur formation d’Auror se déroulerait dans la forêt interdite. Ils dévalèrent la pente qui menait à la cabane de Hagrid, située à la lisière de la forêt.
Le garde-chasse les attendait devant sa porte avec les bras grands ouverts et un sourire chaleureux. Son gros chien Crockdur aboya en les voyant arriver. Hagrid était un confident d’Harry et ses amis depuis leur rentrée à Poudlard, sept ans auparavant. Ils étaient souvent allés boire le thé chez lui pour discuter lorsqu’ils avaient un après-midi de libre.
- Ahhh, ça fait plaisir de vous voir, dit-il d’une voix forte lorsqu’ils arrivèrent à sa hauteur.
Il étreignit Harry si fort qu’il n’arrivait plus à respirer. Ron reçut un accueil tout aussi amical de la part de Crockdur qui lui bondit dessus en lui léchant les mains.
- J’avais hâte de vous retrouver ! Madame McGonagall m’avait prévenu de votre formation, bien sûr. J’en ai été ravi, on va être juste à côté cette année.
D’un geste en arrière du pouce, il montra les arbres sombres derrière sa cabane.
- J’ai vu où vous allez travailler, c’est à deux pas. Vous pourrez même entendre mes cours de Soins aux créatures magiques, de là-bas. Et j’ai parlé à ce Monsieur Loyd, il est charmant. Ah, qu’est-ce que je suis content !
Il saisit Ron et Harry par les épaules et les serra de nouveau contre lui.
- Malheureusement, on n’a pas le temps de boire un verre, vous avez du boulot qui vous attend. Et moi aussi d’ailleurs, les troisième année arrivent.
Il tendit le doigt vers la pente du château. Une longue procession de jeunes élèves descendait effectivement vers eux.
- Bon, eh bien, à plus tard alors !
Harry et Ron le saluèrent avant de contourner sa hutte pour rejoindre le bois. Anguis, qui était resté en retrait durant leur conversation avec Hagrid, regarda sa montre d’un air inquiet.
- Ça va, encore onze minutes, j’espère que ce n’est pas loin.
Ils s’engouffrèrent dans la forêt, suivant un petit chemin terreux. De jour, les hauts arbres particulièrement feuillus étaient beaucoup moins intimidants. Une légère brise secouait leurs branches qui laissaient filtrer quelques halos de lumière matinale.
- Je ne voudrais pas arriver en retard le premier jour, reprit Anguis, décidément incapable de rester muet bien longtemps. Le prof a l’air plutôt commode, mais il ne faut pas oublier qu’il lutte contre les Forces du Mal.
- Moi, j’ai surtout hâte de savoir qui est le quatrième élève, dit Ron.
- J’espère juste que ce n’est pas un Serpentard.
Harry et Ron échangèrent un sourire, amusés de l’insistance d’Anguis.
- On va bien vite le découvrir, annonça Harry qui ouvrait la marche.
Les arbres étaient désormais plus espacés, et il pouvait apercevoir une clairière un peu plus loin. Il hâta le pas, suivi de près par les deux autres.
Ils sortirent du couvert des arbres et découvrirent une étendue d’herbe parfaitement taillée et bien illuminée.
Seul au milieu de la clairière vierge, un jeune homme de grande taille leur tournait le dos.
- Malefoy ! s’écria Ron, stupéfait.
Drago Malefoy était reconnaissable à ses cheveux blonds peroxydés. Il se retourna lentement vers eux et leur sourit.
Harry s’attendait à le voir ricaner d’un air supérieur et leur lancer une remarque désagréable, sûrement à propos du degré de pureté de leur sang sorcier. Toute sa scolarité, il avait été odieux avec eux, traitant régulièrement Hermione de « sang de bourbe ». Mais à la grande surprise d’Harry, il n’en fut rien.
- Bonjour Ron, bonjour Harry, dit Drago calmement.
Son attitude était pour le moins surprenante. Lui qui les avait toujours nommés « Weasley » et « Potter », les appelait subitement par leur prénom. Son air supérieur, son ton condescendant et ses mimiques dédaigneuses s’étaient volatilisés. Il leur souriait amicalement et sincèrement.
Comme Harry, Ron fronçait les sourcils, décontenancé par tant de gentillesse de la part de leur ennemi de toujours.
Ne recevant aucune réponse, Drago s’avança vers eux. Il était toujours étrangement souriant. Arrivé juste devant eux, il leur tendit la main. Après une hésitation, Harry la serra. Ron fit une grimace apeurée en les voyant se saluer. De toute évidence, il restait très méfiant vis-à-vis de Drago.
Ce dernier n’y prêta pas attention et plongea plutôt ses yeux bleus dans ceux d’Harry. Ses yeux habituellement plissés par le dédain s’étaient transformés en un regard bienveillant et respectueux.
Harry était pris au dépourvu. Il ne savait pas vraiment quoi penser du comportement particulier de Malefoy, ni comment y réagir.
- Je… commença timidement Drago. Je voulais te remercier, Harry.
Encore une fois, Ron et Harry restèrent bouche-bée. Ils se seraient attendus à tout sauf à une remarque aussi agréable de sa part.
- Et toi aussi Ron, poursuivit-il en se tournant vers le rouquin. L’année dernière, vous m’avez libéré. Vous avez libéré ma famille. On… je suis beaucoup plus heureux depuis que Vous-Savez-Qui a disparu, et c’est grâce à vous.
- Ton père et toi étaient pourtant avec lui, lança férocement Ron, qui avait retrouvé ses esprits.
- Je sais… Enfin je n’ai jamais personnellement été avec lui. Je veux dire que je n’ai jamais fait ça de ma propre conviction, je ne réalisais pas vraiment ce que je faisais. J’avais peur, j’étais lâche (ce mot avait eu du mal à sortir de sa bouche). Et j’avais tort, vous me l’avez prouvé.
Harry resta bloqué là, sans pouvoir prononcer le moindre mot. La soudaine rédemption de Drago l’avait pris de court. Il en était presque ému. Ron était beaucoup moins convaincu. Il avait les yeux fixés sur Malefoy, un air de défi dans les yeux.
- Tu changes vite de camp. Il y a moins de six mois, tu tentais de nous tuer, et là tu reviens comme une fleur. C’est un peu gros.
Drago lui jeta un regard suppliant, infiniment triste. Il était comme ratatiné, plus frêle que jamais. Harry était tiraillé entre la pitié et une rancœur ancienne. Il ne l’avait jamais vu dans un tel état, à part une fois où il l’avait surpris aux toilettes en train de pleurer.
- Je sais, je sais… Et je ne vous demande pas de me pardonner, je… Je voulais simplement vous le dire, c’est tout. Vous aviez raison depuis le début. Vous m’avez sauvé la vie dans la salle sur demande, je ne l’oublierai jamais. Je ne peux que m’excuser. Et je n’attends rien. Je devais juste vous remercier.
- Pitoyable, commenta rudement Anguis.
Il fit sursauter Harry. Il avait totalement oublié sa présence. Resté silencieux depuis le début de la conversation, Anguis venait de s’avancer, dans une attitude de défi encore plus marqué que celle de Ron. Il toisait de haut Malefoy d’un regard rempli de haine. Harry crut presque pouvoir déceler des éclairs sortant de ses yeux.
Face à cette provocation, l’attitude de Drago changea radicalement. Il se releva de toute sa hauteur, ses traits se durcirent et son regard s’obscurcit. Il balaya Anguis du regard, de bas en haut, comme pour l’analyser. Sa bouche contractée en un rictus mauvais, il dévoila ses dents serrées. Après avoir ressemblé à une bête blessée, on pouvait désormais l’assimiler à un loup défendant sa meute d’un agresseur.
- Et toi, qui tu es ? dit-il d’un ton dédaigneux.
- Je m’appelle Anguis. Mais je n’ai pas besoin de te demander ton nom à toi, petit insolent. Tu es le fils Malefoy, digne représentant de sa famille de Mangemorts. Comme tes immondes parents, tu léchais les bottes de Voldemort.
- Ne t’avises pas de parler de mes parents comme ça, gronda Drago, reprenant un air agressif après avoir frissonné en entendant prononcé le nom de Voldemort.
- Je parle comme je veux de tes ordures de parents.
La tension était palpable. Les deux s’étaient rapprochés si près que leurs fronts se touchaient presque.
- Là, on retrouve le Malefoy qu’on connaît, glissa Ron à Harry assez bas pour ne pas être entendu.
Drago était de toute façon bien trop concentré dans son duel mental avec Anguis pour noter le commentaire de Ron. Il soutenait fermement le regard de son adversaire. Seuls ses sourcils frémissaient, trahissant la fureur qu’il tentait de contrôler.
- Oui, tu as bien entendu, tes sales parents, insista Anguis en appuyant ses mots, un rictus se dessinant sur son visage auparavant fermé.
C’était la provocation de trop pour Drago. Les yeux déments, habité d’une rage folle, il fut pris d’une sorte de spasme. Il saisit sa baguette magique et la pointa vers Anguis. Ce dernier n’eut pas le réflexe d’en faire de même, tandis que Ron et Harry s’écartaient d’un bond en arrière.
Drago ouvrit la bouche pour lancer un sort qui n’allait sûrement pas être amical, mais n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot.
- EXPELLIARMUS !
La baguette de Malefoy s’envola de sa main pour retomber sur la pelouse de la clairière, quelques mètres plus loin. Le professeur Robert Loyd venait de surgir des arbres, sa baguette en avant. En désarmant Drago, il avait probablement sauvé la vie d’Anguis.
Sous les yeux médusés de ses élèves, il traversa la clairière à grand pas vers la baguette qu’il venait juste d’expulser.
- Je vois que vous êtes pressés d’incanter des sortilèges, mais vous allez devoir apprendre à contrôler vos émotions, dit-il d’un ton autoritaire, mais étrangement calme. Chacun devra surmonter ses querelles personnelles pour que nous puissions travailler dans une ambiance soutenable.
Il ramassa la baguette de Drago, l’essuya avec sa cape et la lança à son propriétaire. Puis il se tourna enfin vers eux avec un sourire qui se voulait conciliant.
- Je suis heureux de pouvoir former de nouveaux apprentis Aurors, qui qu’ils soient (il lança un regard appuyé à Anguis). Je suis au courant de vos passés respectifs, et on dirait que vous aussi, mais ils ne nous concernent pas dans l’enceinte de cette école. Vous n’êtes que quatre apprentis Aurors qui veulent chacun donner le meilleur d’eux-même, alors considérez vous comme tels. Je veux que vous vous serriez la main, tous les deux.
Il fixa Drago et Anguis avec sévérité. Les deux s’exécutèrent donc, non sans une certaine réticence. Ils évitaient maintenant de croiser le regard de l’autre.
- Bien, continua Mr Loyd d’un ton plus cordial. Maintenant que cela est fait, on va pouvoir passer à ce pour quoi nous sommes ici. Je suis le professeur et Auror Robert Loyd, chargé de vous former à ce métier, mais votre directrice vous l’a déjà dit hier.
Harry se demanda alors si Drago était présent au banquet de la veille. Ils auraient très bien pu ne pas le remarquer.
- Cette année est un peu particulière à cause de l’absence de locaux, à titre provisoire, pour nous entraîner. Mais dans sa grande bonté, le personnel de Poudlard nous a fait cadeau de cette magnifique forêt pour tous nos exercices. Nous serons ainsi réunis seize heures par semaine ici dans ce qui consistera principalement la partie pratique de notre programme. La majorité des cours théoriques seront abordés en cours de Défense contre les Forces du Mal, avec des septième année du collège. Étant moi-même leur professeur, j’ai adapté leur cours pour qu’il corresponde aux bases de la formation d’Auror, ça ne leur sera que plus utile pour réussir leurs A.S.P.I.C. Voilà pour la présentation générale. Des questions ?
Personne ne se manifesta. Mr Loyd imposait le respect, et avait fait une entrée en matière très convaincante. Harry était impressionné de la puissance et du calme qu’il dégageait. Même Anguis et Drago avaient retrouvés leur sang-froid et écoutaient attentivement.
Tout compte fait, Harry se dit que les dents en moins de l’Auror lui donnaient un air plutôt amusant qui participait à l’empathie qu’il inspirait. Quant à son visage carré et ses sourcils fournis, ils lui donnaient l’air d’un gros ours protecteur.
- Parfait ! reprit Loyd face au silence de son auditoire. On va donc pouvoir passer au premier cours sans perdre plus de temps, et on se lance directement dans les choses sérieuses : aujourd’hui, je veux que vous vous exerciez à la parade et à la protection. Un Auror chasse les mages noirs, mais peut très bien, à l’inverse, se voir attaqué par des sorciers malintentionnés. La base est donc de savoir se défendre.
Harry fut un peu déçu. Quand le professeur avait parlé de « choses sérieuses », il s’était attendu à quelque chose de plus impressionnant que de simples parades. Mr Loyd avait dû le remarquer, puisqu’il marqua une pause avant de préciser :
- J’imagine que cela semble déjà acquis à vos yeux, surtout après les événements des dernières années. Et c’est vrai que vous vous êtes tous retrouvés dans des situations qui vous ont, malheureusement, donné de l’expérience en la matière. Mais avant que vous ne tombiez dans le piège de la suffisance, et que vous vous considériez prêts trop tôt, je dois vous préciser quelque chose. Il y a deux manières distinctes de lancer un sort.
Il s’assura qu’ils l’écoutaient toujours avant de continuer.
- Il y a d’abord les « sorts réflexes », qu’on utilise sans les maîtriser parfaitement. Mais notre volonté et les obligations de la situation nous poussent souvent à les réussir. Notre baguette, qui est un peu comme une partie de nous-même, ressent un instinct de survie nécessaire au bon fonctionnement du sortilège. Mais ça, ce n’est que dans une partie des cas. Il y a aussi la minorité de situations où le réflexe ne suffit pas. Et si vous n’avez pas la chance de votre côté à ce moment-là, les conséquences peuvent être terribles.
Cette dernière phrase avait jeté un froid. Il les jaugea du regard, et Harry eut l’impression qu’il le sondait intérieurement.
- Vous êtes tous de jeunes sorciers très talentueux, et j’imagine que vous n’avez jamais raté un sort réflexe. C’est bien, mais vous ne devez pas vous reposer sur vos lauriers. Pour minimiser le risque d’erreur, il n’y pas de secret, il faut s’entraîner. Encore et encore. Et seulement ensuite, vous pourrez être totalement confiants dans vos incantations. Vous maîtriserez les sorts dit « contrôlés », et qui sont beaucoup plus fiables en toute situation. Le simple fait d’avoir confiance en son expérience, c’est une force non négligeable.
Les quatre apprentis Aurors vouaient une attention irréprochable à Mr Loyd. Ils étaient tellement captivés qu’il dût taper dans ses mains pour les sortir de leur torpeur.
- Et bien, assez parlé, il est temps de pratiquer. Vous serez par groupes de deux, et vous vous lancerez successivement des sorts pour que l’autre les repousse. De toute évidence, jamais dans l’intention de blesser ni de tuer.
Il s’interrompit et examina Anguis, puis Drago.
- A ce propos, il y en a que je vais devoir séparer. On dirait que votre rancœur mutuelle va être difficile à contenir. Je vais donc imposer les duos. Econiuratis, vous serez avec Weasley tandis que Malefoy ira avec Potter.
Harry n’était pas ravi de cette répartition mais réalisait bien qu’il valait mieux éviter de mettre ensemble Anguis et Drago. Il s’approcha donc de ce dernier, prêt à s’entraîner. Il gardait une certaine appréhension, car les duels entre lui et le Serpentard avaient toujours été particulièrement âpres.
Mais Drago ne semblait pas vouloir être agressif avec Harry. Comme un peu plus tôt, il lui sourit amicalement. Ils se saluèrent, puis incantèrent tours à tours différentes formules magiques. Voyant que son adversaire ne projetait aucun sort violent, Harry se contenta également des attaques de bases.
Tenant sa baguette telle une épée, il la tournait devant lui pour contrer les offensives de Drago, avant de contre-attaquer en se balançant vers l’avant. Ils enchaînaient ainsi les pas en avant et en arrière dans une sorte de chorégraphie. Tantôt agressifs, tantôt défensifs, ils ne se donnaient pas de répit entre chaque tentative pour percer la défense adverse.
Mais à la grande surprise d'Harry, Drago ne s’emporta jamais dans les élans de fougue qui le caractérisait. Leurs échanges restaient mesurés, et on aurait pu croire qu’ils étaient deux amis sorciers de longue date s’amusant à se chamailler.
Le professeur Loyd était ravi. Il passait d’un groupe à l’autre, distribuant les conseils en s’émerveillant de leur adresse.
- Avec des automatismes, vous serez capables de trouver l’incantation exactement adapté à chaque situation, à chaque sort d’agression. N’oubliez pas qu’il existe des variantes au sort de Protego : Protego Horribilus contre la magie noire, Protego Duo pour créer un bouclier physique plus solide, ou Protego Diabolica pour que la barrière n’affecte pas vos alliés. L’antisort Finite peut aussi s’avérer parfois plus judicieux, vous devez toujours sentir ce qui vous sera le plus utile en fonction du contexte.
Harry ne vit pas le temps passer. Il avait toujours adoré pratiquer la magie, et les cours pratiques représentaient souvent pour lui une opportunité de se défouler.
Le soleil était presque à son zénith quand Mr Loyd les arrêta enfin. Exténués, tous les quatre transpiraient à grosses gouttes, les mains sur les hanches et le visage hagard.
- Je suis très satisfait. De toute évidence, vous avez des bases très solides dans ce qui est la pratique des sortilèges. Si toutes nos séances se passent comme ça, vous n’aurez aucun mal à passer votre diplôme. Franchement, j’avais eu vent de la réputation de chacun, mais je ne m’attendais tout de même pas à autant de puissance magique de votre part. Les groupes d’aujourd’hui ont bien fonctionné, et je crois bien que je les réitérerai. Vous avez tous beaucoup de talent, alors utilisez-le à bon escient.
Sa remarque visait Anguis et Drago en particulier. Sans le dire explicitement, le professeur multipliait les commentaires sur leur altercation pour bien leur faire comprendre qu’il ne souhaitait pas que cela ne se reproduise. Ils l’avaient bien compris et hochèrent la tête, mais évitaient toujours soigneusement de s’adresser la parole.
- Et bien il est presque midi, je vais vous lâcher. Allez prendre une douche bien méritée, et un repas conséquent, c’est important. Seize heures par semaine, c’est beaucoup, même si ça ne sera pas toujours à cette intensité. Alors profitez des cours théoriques pour souffler. Mais ne les négligez pas pour autant, ils sont tout aussi importants à votre formation.
A ces mots, Robert Loyd les salua et emprunta un des chemins qui menaient au château. Toujours muets, Drago et Anguis en firent de même en prenant soin de choisir les sentiers les plus éloignés possibles.
Harry et Ron restèrent un là moment, sans rien dire, à reprendre leur souffle. Après quelques instants, ils se décidèrent à rentrer à leur tour.
Une fois au château, ils se précipitèrent pour prendre une douche bien fraîche, et rejoignirent la Grande Salle. Il était treize heures passées et la pièce était presque vide, la plupart des élèves ayant déjà mangé. Ils se hâtèrent d’engloutir quelques sandwichs posés sur un grand plat doré, avant de consulter à nouveau leur emploi du temps.
- Génial, cours de potions dans quinze minutes, commenta avec sarcasme Ron, qui respirait toujours bruyamment, pas entièrement remis de ses efforts de la matinée.
Toujours dans la précipitation, ils descendirent dans les cachots où se tenaient les leçons de potions. Le trajet vers les catacombes avait toujours été un moment oppressant pour Harry, car le professeur Rogue qui y enseignait précédemment avait pris un malin plaisir à le sanctionner injustement. Le nouveau professeur ne pourrait jamais être pire et c’était cette fois avec une certaine curiosité qu’il descendait les petits escaliers miteux menant aux sous-sols.
Ils étaient quelque peu en retard, et le cours avait déjà commencé quand ils pénétrèrent dans le cachot. Le professeur Aquilibus interrompit son explication sur les bienfaits de la peau de salamandre dans les potions dangereuses pour lever ses yeux bleus vers eux.
- Ah oui, les apprentis Auror, dit-il d’une voix nasillarde si désagréable qu'Harry se demanda s’il ne le faisait pas exprès pour montrer son mécontentement vis-à-vis de leur retard.
Mais le professeur leur fit un grand sourire et désigna deux places vides au fond de la salle, juste à côté d’Hermion et Ginny.
- Ce n’est pas grave, je sais que vous enchaînez mes cours. Prenez place, je vous en prie.
Ces mots avaient beaux être très sympathiques, la voix haut perchée d’Aquilibus les rendaient insupportables à l’oreille. C’était visiblement son ton naturel, puisque qu’il continua son cours à la même fréquence sonore.
Ron et Harry rejoignirent leurs amies en grimaçant, se couvrant les oreilles pour tenter d’atténuer le son de sa voix.
- C’est un enfer, leur glissa Ginny en se décalant pour leur faire de la place sur le banc. Il parle comme ça depuis plus de dix minutes, je ne sais pas si je vais tenir.
Harry pris sa tête entre ses mains, souffrant déjà d’un mal de tête incontrôlable. Le cours de potions avait toujours été une corvée, et l’odeur pestilentielle de la salle n’était pas nouvelle. Mais il se dit qu’il préférerait même les remarques désagréables de Rogue à la voix grinçante du professeur Aquilibus, finalement.
Ce dernier finit enfin ces explications, pour le plus grand bonheur des élèves.
- Alors soyez bien concentrés sur vos mélanges, car les épreuves d’A.S.P.I.C de Potions requièrent une exigence sans faille.
- Toujours le même refrain, soupira Ginny. Ils ne parlent que des A.S.P.I.C depuis ce matin. Binns nous a fait la moitié du cours là-dessus et Chourave nous l’a tellement rabâché qu’on n’a même pas fait de botanique.
Harry pouvait comprendre son exaspération. Tout au long de sa cinquième année, les enseignants ne mentionnaient que les B.U.S.E, l’examen de fin de cycle.
- Et vous c’était bien, d’ailleurs ? demanda Hermione en commençant à réunir les ingrédients nécessaires à leur potion.
- Excellent, dit Harry. Le prof est fantastique, on n’a fait que de la pratique, c’était génial ! Je pense qu’on va vraiment progresser grâce…
- Tu ne devineras jamais, Hermione ! l’interrompit Ron.
- Deviner quoi ?
- Qui est le quatrième apprenti Auror avec nous et Anguis, à ton avis ? continua-t-il d’un air mystérieux, ménageant le suspens.
- Je ne sais pas, Dean Thomas ?
Elle avait clairement tenté un nom au hasard, d’un air détaché. Elle ne semblait pas remarquer l’air grandiloquent que prenait Ron. Elle se concentra plutôt à renverser exactement sept gouttes de larmes de sirène dans sa mixture.
- Drago Malefoy ! annonça Ron à la manière d’un acteur de théâtre tragique.
L’indifférence d’Hermione s’éclipsa aussitôt, et elle fit malencontreusement tomber une huitième goutte de larme de sirène dans le chaudron.
- Quoi ? Mais c’est insensé.
- Tu blagues, Ron ? lui demanda sa sœur.
- Non, non, je vous promets. Ça m’a fait un choc, moi aussi. Je n’en croyais pas mes yeux, mais il était bien là.
- Drago Malefoy, Auror ? s’étonna Ginny. C’est le comble.
- Et figures-toi qu’il a bien changé, enfin, c’est ce qu’il prétend.
- C’est à dire ? interrogea Hermione, de plus en plus intriguée.
Elle s’était désintéressée de la potion, et semblait ne même pas avoir remarqué son erreur de dosage, ce qui était très surprenant de sa part. C’était elle qui avait fait toute la préparation jusque-là, et le breuvage resta inchangé tandis qu’ils discutaient.
- Il était trop bizarre, décrit Ron. Son comportement n’était plus pareil qu’avant. C’était même le contraire. Il nous a remercié d’avoir battu Voldemort, il a dit qu’il était désolé… On ne le reconnaissait plus. Tu connais Malefoy, on ne pourrait pas l’imaginer faire ça.
- C’est sûr que ça ne lui ressemble pas.
- Et il nous appelait par nos prénoms, rajouta Harry, qui avait jusqu’alors laissé le monopole de l’explication à Ron. Et quand on s’entraînait à la défense, il ne m’a lancé que des sortilèges faciles.
- Même pas un petit sort de Crache-Limace ou Vipera Evanesca ?
- Rien, il était parfaitement agréable avec nous. Moins avec Anguis…
Harry raconta à voix basse l’altercation qui avait eu lieu entre Anguis et Drago. Ils étaient maintenant tous les quatre penchés en cercle, ne se souciant plus le moins du monde de leur potion.
Ils durent s’interrompre lorsque Mr Aquilibus vint vérifier leur avancée. Heureusement, Hermione avait été si rapide au début du cours qu’ils n’avaient presque pas de retard.
- Si Mr Loyd était arrivé une seconde plus tard, Anguis ne serait plus de ce monde, dit Ron qui aimait prendre un air tragique en racontant quelque chose.
- En même temps, il l’a un peu cherché, réagi Hermione.
- Mais vu ce qu’il nous a dit hier soir, ça ne m’étonne pas de sa part, commenta Ginny.
- Vous auriez vu les deux, avec leurs yeux froncés, s’amusait Ron. Ils étaient à deux doigts de s’entre-tuer.
- Ça va poser des problèmes, vous ne pourrez pas faire vos cours dans une ambiance pareille ? lui demanda Ginny.
- Je ne sais pas, pour l’instant Mr Loyd les a juste séparés. On s’en est chacun coltiné un. En tout cas, je ne comprends toujours pas ce que Malefoy fait là.
- Si, c’est un peu plus compréhensible, maintenant que vous m’avez raconté ce qu’il a dit, marmonna Hermione, pensive.
Face à leurs têtes médusées, elle s’expliqua.
- Ça a dû lui faire un vrai choc, l’année dernière, quand Voldemort a disparu. Il a peut-être compris qu’il avait eu tort, qu’il n’avait pas choisi le bon camp. Vous les avez vus, avec sa famille, à la fin. C’était un soulagement pour eux d’être débarrassé de Voldemort. Je pense que Drago n’a jamais eu une âme de tueur, il était juste complètement désemparé. Et maintenant, il veut peut-être réparer ses erreurs en retournant du bon côté.
- Ne le défends pas Hermione, je te rappelle qu’il a voulu tuer Dumbledore, en sixième année.
- Non, le coupa court Harry. Il n’a jamais vraiment eu l’intention de le faire. Je l’ai vu en haut de la tour d’astronomie, il était terrorisé. Il a eu un temps fou pour se décider, mais il était comme bloqué. Si Rogue n’était pas intervenu (il déglutit, secoué par ce souvenir terrible), il n’aurait pas eu la force de tuer Dumbledore lui-même.
- Si tu le dis, dit Ron en levant les yeux au plafond. N’empêche qu’il ne m’inspire toujours pas confiance.
- En même temps, s’il veut se réintégrer, il n’a pas d’autre solution que d’être gentil avec vous, appuya Ginny.
- Oui, il a toujours été manipulateur. C’est bizarre que McGonagall l’ait recruté aussi…
- Peut-être qu’elle a voulu lui donner une seconde chance, répliqua Hermione. En tout cas, elle sait ce qu’elle fait.
- Mais c’était un Mangemort ! insista Ron. Ok, Anguis est un peu extrémiste quand il veut envoyer tous les Serpentard à Azkaban, mais les anciens Mangemorts, c’est ce qu’ils méritent.
- Donc personne n’a le droit à une rédemption ?
- Eh bien, oui, donnons une deuxième chance à tout le monde, ironisa Ron en haussant le ton. Comme après la première fois où Voldemort a disparu, avec le père Malefoy justement. On l’a laissé en liberté et il est allé rejoindre Voldemort dès qu’il est revenu. D’ailleurs, ça m’étonne que Drago ne nous ait pas encore sorti l’excuse de l’Imperium.
L’Imperium était un sort impardonnable, qui contrôlait totalement la personne touchée. Voldemort l’avait utilisé sur de nombreuses personnes, leur faisant commettre des atrocités. Il était donc très compliqué de savoir qui avait agi de son plein gré et qui avait été manipulé parmi ses sbires.
- Il y en a qui y étaient vraiment soumis, protesta Hermione en élevant elle aussi la voix. Et d’autres, comme Drago à mon avis, avaient juste trop de pression pour refuser. Tu ne peux pas les juger comme ça.
- Calmez-vous, les raisonna Harry. On en parlera avec Madame McGonagall, elle nous expliquera pourquoi elle l’a accepté.
Lui-même était très mitigé sur le sujet. D’un côté, il était d’accord avec Ron, le nouveau comportement de Drago était pour le moins étrange. Mais après tout, Drago ne pouvait-il pas réellement avoir changé ? Comme le disait Hermione, chacun avait droit à sa rédemption, et Drago n’avait finalement pas tant aidé Voldemort. Il n’avait pas été capable de tuer Dumbledore et Harry avait constaté durant sa sixième année que cette mission l’avait rongé de l’intérieur. Au fond de lui, Drago n’avait jamais été un meurtrier. Il prenait de grands airs lors des querelles de cours de récréation, mais la tâche de Mangemort l’avait dépassé. Et d’ailleurs, avait-il vraiment été un Mangemort ? Il ne l’avait pas dénoncé au Manoir Malefoy quand Bellatrix voulait l’emmener à Voldemort. Sa mère avait menti à ce même Voldemort, feintant la mort d'Harry après qu’il lui ait dit que son fils était en vie. Les Malefoy n’étaient pas vraiment du bord de Voldemort, ils avaient toujours eu pour seul intérêt la sécurité de leur famille.
Mais si Ron avait raison ? Si tout cela n’était qu’une ruse, et que Drago n’était mielleux avec eux que pour ses intérêts personnels, à nouveau. Il les avait toujours détestés, et s’il était sous l’influence de son père, c’était encore pire, puisque lui était un Mangemort convaincu.
- De toute façon, son comportement avec Anguis prouve qu’il n’a pas changé, argua Ron.
- Mais ça n’est pas pareil, s’indigna à nouveau Hermione. Anguis l’a provoqué, il insultait ses parents. N’importe qui s’en serait énervé.
- Pas au point de lancer un sort impardonnable.
- Vous venez de me dire que vous ne savez même pas le sort qu’il allait lancer. Écoute, Ron, je ne dis pas que Malefoy est devenu un saint, ni même qu’on peut lui faire confiance. Mais peut-être qu’il a vraiment envie de devenir Auror, sans volonté cachée.
- Fin du cours. Vos potions sur mon bureau ! cria Mr Aquilibus, coupant court à leur discussion passionnée.
Ils étaient tellement engagés dans leur débat qu’ils en avaient oubliés de finir la potion avant la fin du cours. Hermione bâcla les dernières lignes de la recette, et en préleva une fiole qu’elle amena au professeur.
- De toute façon, vous aurez tout le temps de découvrir si Malefoy cache quelque chose, dit-elle en revenant vers eux.