Harry Potter et le Complot du Serpent
Après une première semaine particulièrement ensoleillée, le temps morne et pluvieux de l’automne doucha finalement Poudlard. Les élèves passaient alors la majorité de leur temps à étudier dans leurs salles communes respectives.
Ron et Harry, installés dans de gros sièges molletonnés, planchaient sur leur devoir concernant les propriétés des somnimus dans des potions maléfiques. Mais le clapotement de la pluie aux fenêtres et la chaleur de l’âtre les berçaient dans une torpeur passive.
- Je devrais prendre un somnimus avant de m’endormir là-dessus, blagua Ron en posant sa tête sur son livre ouvert.
Ce devoir n’était pas le plus ennuyeux qu’ils aient jamais eu, mais après leurs dissertations sur le sortilège Protéiforme et sur les loutres métamorphes, leur motivation était déjà bien entamée.
- On a déjà assez de potions avec le professeur Aquilibus pour en étudier aussi en formation d’Auror, renchérit Harry.
- Attends, Harry, regardes ça, tu vas rire, s’esclaffa Ron en se redressant.
Il lut d’une voix solennelle un extrait du livre sur lequel il s’était allongé :
- Si la potion de Somnimus Apocalypsis est strictement réalisée selon les doses prescrites par la recette, elle confère ce qu’on appelle communément le quatrième œil : le pouvoir de consulter les rêves des personnes alentour, à un rayon variant de un à quinze kilomètres…
- Eh bien ? demanda Harry, qui n’avait pas trouvé de quoi s’amuser dans la citation de Ron.
- Le quatrième œil ?! Déjà que le troisième œil de la prof de divination était une mascarade, mais alors tu imagines un quatrième œil ? Celui qui prétend l’avoir doit être dix fois plus timbré que Trelawney, je demande à voir...
- Ne me parls pas de Mme Trelawney, l’interrompit Ginny. Elle nous a encore fait une prédiction improbable la semaine dernière, et elle nous le répète à chaque cours.
Ginny, contrairement aux autres, suivait encore le cours de Divination tenu par Mme Trelawney. Cette étrange professeure – qui ressemblait à s’y méprendre à une libellule géante selon Harry – prédisait toujours et à tout le monde des destins funestes, faits de morts et de malheur. La seule fois où Harry avait pris au sérieux une de ses prophéties, c’était lorsqu’elle avait prévu que Peter Pettigrow rejoindrait son maître Voldemort en fin de troisième année à Poudlard.
- Ah ah, c’est intéressant ça, s’amusa Ron d’un air narquois. Et qu’est-ce qu’elle disait encore, cette folle ?
- Je ne me rappelle plus des mots exacts mais c’était un truc du genre : (Ginny leva les bras de manière ridicule et prit une voix rauque pour imiter Mme Trelawney) Je vois de sombres présages, oui, quelqu’un est revenu à Poudlard pour semer le trouble et la discorde. Ce seront des temps sombres, nul objet ni nulle personne ne sera vraiment à l’abri.
Harry fut saisi par la qualité de l’imitation de Ginny. Cette reproduction lui avait presque autant dressé les cheveux sur la tête qu’une véritable transe de Mme Trelawney.
Mais surtout, ces paroles lui rappelaient vaguement quelque chose.
- Ça me fait beaucoup penser à la théorie d’Anguis, tout ça, réfléchit Ron, confirmant le ressenti d'Harry. Revenir à Poudlard pour semer le trouble, c’est le projet de Malefoy, selon lui.
- Laisse, Ron, l’interpella Hermione en levant les yeux de son livre. Cette prof est folle, ne lui donne pas plus de crédit. Quant à Anguis, je pense qu’il dit ça juste parce qu’il n’aime pas Drago.
- Tu n’es pas sûre, il a peut-être des informations qu’on n’a pas, se défendit Ron.
- C’est vrai que c’est une sacrée coïncidence, appuya Harry.
- Alors c’est lui qui a le quatrième œil, rigola Ron.
- Et du coup, comme tu l’as dit, il est dix fois plus timbré que Mme Trelawney, dit Hermione d’un ton sarcastique.
Elle n’appréciait toujours pas Anguis. Elle n’approuvait pas la haine affichée de ce dernier pour tout ce qui touchait de près ou de loin à Serpentard. Pas qu’elle ne soit particulièrement attachée à la maison Serpentard, mais elle prônait haut et fort des valeurs de tolérance envers tout le monde.
- Tu sais, dit Ron, je ne suis pas sûr qu’il soit aussi fou que tu ne le penses.
- Non, il est juste un peu trop paranoïaque à mon goût.
Harry était pensif. C’est vrai que les théories d’Anguis et de Trelawney paraissaient un peu folle, mais elles coïncidaient étrangement.
Le jeudi après-midi, les septième année de Gryffondor avaient cours commun de sortilèges avec les Serdaigle. Après avoir récupéré leurs devoirs sur le sortilège Protéiforme, le professeur Flitwick les mit par groupes de deux pour pratiquer cet enchantement.
Harry se retrouva avec Luna Lovegood, qui avait un an de moins que lui. Elle appartenait à la maison Serdaigle mais avait participé à l’Armée de Dumbledore montée par Harry en cinquième année et à de nombreuses batailles à ses côtés. Elle avait un comportement pour le moins étrange à première vue, mais s’avérait très sympathique quand on la connaissait bien.
- Bonjour Harry, dit-elle de sa petite voix mielleuse habituelle.
Elle avait de larges habits jaunes poussin et des lunettes carrées à paillettes. Son style vestimentaire était lui aussi très atypique, ce qui faisait beaucoup rire Harry.
- Salut Luna, répondit-il joyeusement. Ça va aujourd’hui ?
- Pas trop, répondit Luna avec la voix égayée de quelqu’un qui se porte au contraire très bien. J’ai perdu quelque chose qui me tenait à cœur.
- Ah mince, c’est quoi ? demanda Harry en tentant de se donner un air inquiet.
A vrai dire, cela ne le surprenait pas beaucoup. Luna avait une faculté folle à perdre toutes sortes d’objets surprenants dans des endroits improbables. Elle accusait souvent des créatures imaginaires, sans jamais vraiment se soucier elle-même de ces disparitions à répétition.
- C’est le collier de mon père, celui qui représentait les reliques de la mort.
- Non, c’est vrai ? s’écria Harry.
Cette fois, son intérêt n’était pas feinté. Il avait déjà vu ce collier, c’était même la première fois qu’il avait vu le symbole des reliques de la mort. Contrairement aux chaussures qu’elle égarait habituellement, ce pendentif avait cette fois une vraie valeur sentimentale aux yeux de Luna.
- Oh, ce n’est pas grave, le rassura-t-elle avec la désinvolture qui la caractérisait. Je ne vais pas tarder à le trouver, il suffit de savoir être patient.
- Mais quand est-ce que tu l’as perdu ?
- Cette nuit, c’est sûr. Car je l’ai posé sur ma table de nuit en me couchant hier soir, et il n’y était plus ce matin, expliqua Luna en se grattant négligemment le menton.
- Mais tu as cherché partout autour de ton lit ? s’enquit Harry, de plus en plus intrigué.
- Oui, j’y tiens beaucoup, alors j’ai fouillé mes affaires de fond en comble, continua-elle sans s’inquiéter davantage.
- Mais alors on te l’a volé ! s’exclama Harry.
- Oui, c’est évident, dit Luna avec un calme déstabilisant.
- Et ça ne t’inquiète pas ?
- Oh, tu sais, c’est sûrement l’œuvre des nargoles, ils me piquent souvent des choses mais je finis toujours par les retrouver.
Cette réponse était prévisible. Harry aurait même dû s’y attendre. Luna mentionait souvent les nargoles comme suspects de tous ces vols. Ces créatures étaient de toute évidence le fruit de son imagination.
- Vraiment Harry, il ne faut pas te faire de souci pour moi, lui assura Luna en voyant son visage perplexe. Les objets perdus finissent toujours par retourner à leur place, d’une manière ou d’une autre. Essayons plutôt ça.
Elle accorda son attention à l’exercice demandé par le professeur Flitwick. Six sachets de thé étaient disposés sur la table. Il fallait les ensorceler pour que tous deviennent fluorescents quand on en touchait un.
Contrairement à ce que laissait croire la maîtrise d’Hermione avant même d’entrer dans le cours - et depuis déjà plusieurs années d’ailleurs - la tâche n’était pas si aisée.
Luna et Harry s’appliquèrent donc à réussir leur enchantement protéiforme jusqu’à la fin du cours, laissant en suspens leur discussion.
Harry finit par se convaincre que la situation de Luna n’était pas préoccupante. Elle finirait sûrement par retrouver son collier, encore une fois dans les toilettes ou accroché au plafond. Il n’y avait pas vraiment lieu de s’en intriguer.
Mais quelques jours plus tard, l’histoire de Luna résonna différemment dans l’esprit d'Harry. Il venait d’entrer dans la salle commune de Gryffondor et aperçut un attroupement près du panneau d’affichage.
Là où étaient habituellement placardés les programmes entraînements de quidditch, il aperçut cette fois un grand écriteau noir. Se mettant sur la pointe des pieds pour voir au-dessus de la tête des autres jeunes sorciers, il put lire l’inscription :
FAITES ATTENTION
De nombreux cas de vols ont été recensés récemment, chez des élèves de plusieurs maisons différentes. Il vous est donc conseillé de surveiller attentivement vos affaires personnelles et de ne pas les laisser traîner sur les bureaux de vos salles communes. Merci de votre coopération, le personnel fait le nécessaire pour stopper le trouble dû à ces vols à répétition.
Cordialement,
Minerva McGonagall.
Harry se retourna pour chercher ses amis dans la salle de travail. Tout autour, les élèves discutaient bruyamment de l’annonce avec des airs soupçonneux. Harry aperçut enfin Ron, Hermione et Ginny assis sur un vieux canapé près du feu.
- T’as vu ça ? lui demanda Ginny dès qu’il les rejoignit.
- Tu penses que c’est Malefoy ? se hâta Ron avec un sourire farceur.
- Oh, ne recommence pas, le sermonna Hermione. Pourquoi faut-il tout de suite dénoncer Drago ?
- Parce que c’est la personne la plus louche de tout le château !
- On ne sait même pas s’il dort au château, argua Hermione.
- Justement, c’est ce que je te dis, on ne sait rien sur lui, et c’est bizarre, insista Ron.
Il se tourna vers Harry avec avidité.
- D’ailleurs, tu n’avais pas demandé à McGonagall ?
- Non, j’ai oublié, désolé.
Harry se rappela alors qu’il était censé poser la question à la directrice le jour où elle l’avait invité dans son bureau. Mais il était sorti tellement fatigué de son expérience avec la pensine que cette interrogation lui était totalement passé par-dessus la tête.
- Dommage, dit Ron, déçu.
- Vous ne pouvez pas lui demander directement ? proposa Ginny.
- Parler à Malefoy, t’es folle ? s’indigna Ron comme si elle lui avait demandé de combattre un dragon.
- Je ne sais pas, si vous dites qu’il est gentil avec vous.
- Il n’est pas vraiment gentil avec nous, expliqua Harry. C’est juste qu’il n’est pas méchant avec nous, ce qui est déjà surprenant.
- Vous ne pensez pas que vous devriez quand même essayer ? suggéra encore Ginny.
- Peut-être plus tard, mais ça ne presse pas, lui répondit son frère, que l’idée semblait vraiment rebuter.
- Eh bien, justement avec toutes ces histoires de trouble, c’est un peu plus urgent, se risqua-t-elle.
- Ne me dis pas que tu crois aux idioties de Mme Trelawney ? s’indigna Hermione.
- Il faut dire qu’entre sa prédiction, celle d'Anguis et les vols juste après, ça fait beaucoup de coïncidences d’un coup, argua Ron pour supporter sa sœur.
- Mais toute la divination se base sur des coïncidences ! s’énerva Hermione. Ça ne vaut rien. C’est juste que pour une fois qu’elle a un coup de chance, ça se remarque.
- Un coup de chance ? Excuse-moi mais quand elle prédit du trouble et que moins d’une semaine plus tard, il commence à y avoir des disparitions d’objets en série, je dois avouer que ça lui donne raison.
- Mais il y a eu tant de pertes que ça ? s’étonna Harry.
- Oui, c’est assez impressionnant, lui expliqua Ginny. Je ne sais pas pour les autres maisons, mais à Gryffondor, on dirait que presque tout le monde a perdu quelque chose.
D’un signe de tête, elle désigna la table juste derrière eux, où d’autres septième années étaient en grande conversation.
- Je ne peux pas croire que ce soit une coïncidence, disait l’un deux. Que Oliver, Jacob et moi perdions la même nuit nos télescopes d’astronomie, ça ne peut pas être par hasard. Quelqu’un est entré dans notre dortoir et les a pris.
- Mais qui aurait besoin de trois télescopes similaires ? répliqua un autre.
Harry dut réprimer un rire pour qu’ils ne remarquent pas qu’il écoutait en douce leur conversation.
- Je ne sais pas, mais je suis d’accord avec Mason, répondit le troisième. Ça ne peut être qu’un cambriolage. Après, pourquoi, c’est une autre question. Si tu veux mon avis, ça doit juste l’amuser d’énerver tout le monde.
Harry n’écouta pas la suite de leur débat. Il n’était pas convaincu par l’argument du dernier. Pour quel raison un élève prendrait-il le temps de voler des objets au hasard ?
Mais surtout, il ne comprenait pas que ces quelques cas isolés puissent engendrer un tel engouement. A ce qu’il pouvait constater, aucun Gryffondor autour de lui ne parlait d’autre chose que de cette affaire de disparitions. Alors évidemment, mis en parallèle avec la situation de Luna, ces différents larcins supposés devenaient tout de suite plus intrigants. Mais de là à ce que la directrice s’en mêle au point d’afficher un avertissement…
Hermione, qui semblait pouvoir lire dans ses pensées, lui apporta une explication :
- J’ai pu en discuter avec Mme McGonagall dans le couloir tout à l’heure, elle m’a dit qu’il y avait tellement de plaintes en même temps qu’elle a été obligée de réagir vite. Son bureau est saturé d’élèves qui viennent lui rapporter qu’ils ont perdus tel ou tel objet, et qui considèrent que c’est forcément parce qu’on leur a volé.
- En même temps, ça se tient, commenta Ginny. Ça ne peut pas être que des étourderies. C’est impossible que la moitié des élèves de l’école perdent un objet par inadvertance pendant la même nuit.
Au même moment, Anguis s’approcha d’eux, un sourire malicieux sur les lèvres.
- Bizarre, ces histoires, je me demande bien qui peut être derrière ces vols...
Son ton leur avait bien fait comprendre qu’il avait au contraire une idée très précise de qui était derrière ces vols, et que la personne en question s’appelait Drago Malefoy.
Harry fit semblant de ne pas comprendre tandis que Ginny et Hermione faisaient la moue. Mais Ron joua le jeu d’Anguis :
- Je ne dis pas que ça a quelque chose à voir, mais tu sais où habite Malefoy ?
- Oui j’ai demandé à Mr Loyd, répondit Anguis, il est dans le dortoir des Serpentard, ce qui ne m’étonne pas vraiment d’ailleurs.
Il eut une grimace de dégoût.
- Mais alors pourquoi on ne le voit nulle part ? s’étonna Ron.
- Parce qu’il est trop occupé à voler des choses, voilà tout.
Anguis tourna les talons et retourna travailler sur un bureau non loin d’eux.
- Eh bien, ça a l’air de le rendre heureux, que des gens se fassent voler, critiqua Hermione quand il fut assez éloigné pour ne plus les entendre.
- Évidemment qu’il est satisfait, ça correspond à sa théorie, dit Ron.
- Encore une fois, ce ne sont que des coïncidences !
Ron ne prit pas compte du commentaire d’Hermione et se gratta le front d’un air pensif.
- Ce qui m’étonne, c’est qu’il l’a su avant-même les vols. Est-ce qu’il aurait vraiment pu le deviner, ou a-t-il eu accès à quelque chose que Malefoy voulait cacher ?
Pour lui, le fait que Drago était le voleur semblait déjà admis, ce qui agaça passablement Hermione.
Malheureusement, les choses n’allèrent pas en s’arrangeant. De plus en plus d’élèves signalaient la disparition d’objets. Le seul sujet de conversation était désormais cette étrange affaire, et chacun lançait des regards suspicieux à ses voisins.
Harry avait l’impression que chaque personne qu’il croisait avait une perte à déplorer.
Drago se faisait de plus en plus discret. C’était une aubaine pour Anguis qui insistait sur son comportement suspicieux, trouvant toujours une raison d’en faire le bouc émissaire.
Même Hermione avait dû avouer que toutes ces coïncidences étaient étonnantes, sans pour autant inculper Drago comme les autres. Elle se tenait à sa présomption d’innocence et refusait de participer à leur débat sur l’identité du voleur, à part pour réprimer ce qu’elle considérait comme des diffamations de la part de Ron.
Alerté par le phénomène, Harry se précipita vers Luna dès le cours de sortilèges suivant.
- Tu as retrouvé le collier de ton père ?
- Non, pas encore, lui répondit-elle avec un calme olympien.
- Et ça ne t’inquiète pas, avec toutes ses affaires de vols ? insista Harry, stupéfait qu’elle puisse toujours être aussi détachée.
- C’est impressionnant, en effet. Les nargoles sont très en forme.
- Mais tu ne penses pas que les nargoles seraient incapables de faire autant de vols simultanément ? poursuivit Harry, tentant par tous les moyens de déceler une once d’inquiétude chez elle.
Elle lui avait dit un jour que le gui était infesté de nargoles. Il en avait déduit que ces créatures devaient être très petites, dans l’hypothèse où elles existaient réellement. En tout cas, il doutait fort qu’elles soient derrière tous ces larcins.
- Oh, ils sont très déterminés. C’est comme ça qu’ils compensent leur petite taille, se justifia Luna comme si elle avait su ce qu’il pensait.
Harry commençait à s’impatienter. Il appréciait Luna et n’oserait pas lui avouer qu’il ne croyait pas aux nargoles, mais il ne comprenait pas qu’elle puisse être aussi bornée.
- Elle n’en démord pas. Nargoles, nargoles, nargoles… se désespéra-t-il un peu plus tard devant ses amis. Elle ne veut même pas considérer que ça puisse être quelqu’un d’autre que ces créatures imaginaires.
- Attends, elle tient peut-être quelque chose, réfléchit Hermione.
- Quoi ? s’étonna Harry. Depuis quand est-ce que tu crois à ses histoires de nargoles ?
- Mais non, ça n’est pas ça. Bien sûr que je trouve ces inventions stupides. Mais elle a donné un pronom intéressant. Des nargoles, pas un nargole.
- Et ? demanda Ron qui ne voyait pas où elle voulait en venir.
- Et bien c’est la seule qui mentionne un groupe, expliqua Hermione avec son air disant « mais c’est évident, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ». Tout le monde cherche le coupable, alors que ce sont peut-être plusieurs coupables.
- Dans tous les cas, il y a Drago dans le lot, dit cyniquement Ron.
Hermione fronça les sourcils, mais elle était lassée de reprendre Ron à ce sujet et préféra ne pas noter sa provocation.
Ils entrèrent dans la salle commune de Gryffondor où les conversations allaient bon train.
- Moi, je ne retrouve pas mon chaudron, disait un quatrième année fièrement, comme si l’occasion de se faire remarquer valait plus que son chaudron.
- Je te jure, un balai tout neuf, disparu avant même que j’ai pu l’utiliser, se lamenta un deuxième année.
- Ce n’est pas pire que ma cape de sorcier, on se la passait de génération en génération, surenchérit un cinquième année.
Chacun voulait raconter sa propre expérience plus fort que les autres, et il en résultait un brouhaha assourdissant.
- Si le voleur pouvait arrêter de susciter autant d’excitation, je pourrais peut-être travailler dans le calme, ronchonna Hermione qui s’était installée sur un bureau avec sa dissertation d’arithmancie.
En effet, il fut très difficile pour Harry aussi de se concentrer sur ses devoirs ce soir-là. Il tenta désespérément d’avancer sur une rédaction de Métamorphose, mais après trois heures sans écrire une ligne, il se résolut à monter se coucher. Il devait être minuit passé et la salle commune était désormais vide.
Harry ne s’était endormi que depuis quelques minutes lorsqu’il fut réveillé par un bruit sourd dans le dortoir. Ouvrant lentement les yeux, il aperçut une forme sombre un peu plus loin, entre le lit de Ron et la porte. Il y avait quelqu’un debout, de dos, juste devant lui.
Harry retint une exclamation de surprise et plissa les yeux pour tenter d’y voir plus précisément dans l’obscurité. Il n’osait pas faire le moindre mouvement, de peur que l’intrus ne remarque qu’il était éveillé. C’était sa chance de découvrir qui était le mystérieux voleur rodant dans Poudlard la nuit.
A en juger par sa corpulence, ce devait être un jeune homme de grande taille. Il ne bougeait pas, les yeux rivés sur la porte entrouverte du dortoir.
Harry resta plusieurs dizaines de secondes immobile, à attendre que l’individu se retourne, ou du moins esquisse le moindre mouvement qui aurait pu dévoiler son visage.
Il ne comprenait pas. Pourquoi le voleur ne bougeait-il pas ? Il devrait être en train de fouiller dans la valise de Ron pour y trouver quelque chose, mais il ne faisait rien, comme à l’aguet.
- Harry, tu es réveillé ? chuchota l’intrus d’une voix rauque sans se retourner.
Harry sentit son sang se glacer dans ses veines. Il referma les yeux dans une tentative de simuler un sommeil profond.
- Ne t’inquiète pas, c’est moi, Anguis, dit l’homme en se retournant finalement.
Harry sentit son corps de réchauffer de nouveau, et osa enfin reprendre son souffle.
Appliqué à ne pas bouger, il n’avait même pas eu le réflexe de vérifier le lit d’Anguis, situé à sa gauche, hors de son champ de vision. En effet, il était vide.
- Tu m’as fait peur ! Qu’est-ce que tu fais debout ? chuchota Harry d’un ton de reproche.
- Moi aussi, j’ai eu peur, expliqua Anguis. Quelques secondes avant que tu te réveilles, j’ai vu une ombre, alors je me suis levé discrètement pour essayer de voir qui c’était. Je me suis dit que ce devait être le voleur, alors j’ai tenté de le prendre sur le fait. C’est pour ça que je restais debout sans bouger, pour qu’il ne remarque pas que je l’avais aperçu.
- Mais il est où, maintenant ? s’étonna Harry, qui était maintenant parfaitement éveillé, les yeux grands ouverts fixés sur Anguis.
- Je ne sais pas, je l’ai vu passer la porte et depuis, plus rien. Dire que j’étais à quelques secondes d’attraper Malefoy.
Le nom de Drago avait résonné plus fort que le reste de la phrase dans le dortoir vide.
- Tu penses que c’était lui ? demanda Harry.
- Je crois oui, j’aurais juré voir ces cheveux blonds quand la lune l’a éclairé.
Sa curiosité piquée au vif, Harry glissa de son lit en silence et accompagna Anguis pour vérifier qu’il n’y avait plus personne dans la salle commune. Ils en firent plusieurs fois le tour, vérifiant partout qu’aucun n’intrus ne s’était caché. Mais ils durent rapidement se rendre à l’évidence. Le voleur avait eu le temps de s’enfuir.
- Tu penses qu’il voulait prendre quelque chose à Ron ? s’inquiéta Harry.
- Ça ne m’étonnerais pas, il ne l’a jamais aimé, si ?
Harry hocha la tête mais son signe était imperceptible dans les escaliers sombres qu’ils remontaient. De toute façon, la question d’Anguis n’attendait pas de réponse. Il était évident que les jeunes Malefoy et Weasley s’étaient toujours voués une haine mutuelle.
Harry retourna se coucher, et son sommeil ne fut plus perturbé jusqu’au lendemain matin.
Au petit-déjeuner, il raconta tout ce qui s’était passé à Ron.
- Ouah, il faudra que je remercie Anguis, alors, dit ce dernier, les yeux exorbités. Il a dû faire fuir Drago en se levant.
Assise sur le banc en face d’eux, Hermione était perplexe.
- Il a dit à Harry qu’il n’était pas sûr que ce soit Drago. Il a cru voir des cheveux blonds, mais ç’aurait très bien pu être le fruit de sa paranoïa envers lui.
- Ah c’est dommage, enrageait Ron. J’aurais adoré que Malefoy se fasse attraper dans notre chambre, c’était vraiment pas loin.
Il défoulait sa frustration en aplatissement furieusement de la confiture de fraise sur une grande tranche de pain.
Comme chaque matin, la Grande Salle était bruyante, chacun commentant les nouveaux larcins de la nuit précédente.
Mme McGonagall fit tinter son verre en le tapotant avec sa cuillère pour demander le silence.
Les quatre grandes tables se turent subitement et les élèves levèrent des regards curieux sur la directrice.
- Cela fait déjà deux semaines que des vols révoltants sont reportés à Mr Rusard, le concierge. Le trop grand nombre d’objets perdus nous force à instaurer un couvre-feu exceptionnel. Aucun élève, quel que soit son âge, ne sera donc autorisé à marcher dans les couloirs après huit heures du soir. De plus, les salles communes de chaque maison devront être vides à partir de dix heures du soir, ce que le concierge viendra vérifier. Le non-respect d’une de ces règles sera sanctionné d’un retrait de vingt points contre la maison concernée et d’une retenue pour l’élève.
Mme McGonagall balaya la salle du regard, et posa ses yeux sur Harry. Il avait eu la fâcheuse tendance à traîner dans les couloirs la nuit, tout au long de sa scolarité.
- Je suis consciente que ces règles peuvent handicaper vos révisions, reprit-elle d’un ton solennel. Pour que cette situation soit réglée au plus vite, j’appelle le ou les coupables de ces méfaits à arrêter au plus vite, et quiconque qui serait témoin d’une action suspecte à nous le signaler au plus vite. Les professeurs feront maintenant des rondes dans le château chaque nuit pour surveiller les déplacements. Enfin, les mots de passe des salles communes de chaque maison seront régulièrement mis à jour et ne devront être communiqués à d’autres élèves sous aucun prétexte. Toutes ces mesures prendront effet dès ce soir, en espérant qu’elles durent le moins longtemps possible.
Un silence pesant accompagna ses derniers mots, avant que les bruyantes spéculations ne reprennent de plus belle.
- Mais pourquoi seulement la nuit ? s’étonna Ron. Et si on se fait voler dans la journée ?
- Ne sois pas stupide, lui répondit sèchement sa sœur. On dirait que n’as jamais mis les pieds dans ce château. Tous les dortoirs sont fermés jusqu’à sept heures du soir, tu devrais le savoir.
- Mais pas les salles communes ! Et le voleur peut bien utiliser le sortilège Alohomora pour ouvrir un dortoir, argua Ron.
- Il faut tout t’expliquer, le sermonna Hermione d’un air supérieur. De une, Mme McGonagall a appliqué des enchantements protecteurs anti-Alohomora sur toutes les portes... (il ouvrit la bouche pour l’interrompre) et tu pourras essayer si tu ne me crois pas. De deux, il nous a déjà été conseillé de ne pas laisser traîner nos affaires dans la salle commune. Et de trois, tous les vols rapportés ont été commis la nuit.
- Et comment tu peux le savoir ? lui demanda Ron d’une voix dédaigneuse.
- Parce que j’ai eu une conversation personnelle avec Mme McGonagall à ce sujet, et qu’elle m’a raconté que tous les élèves concernés ne retrouvent plus leurs objets le matin, en étant sûr de les avoir encore avec eux le soir précédent.
Harry hocha la tête. C’était le cas du pendentif de Luna Lovegood, et il avait entendu des versions similaires parmi tous les élèves qui déploraient des pertes. Mais surtout, c’était en pleine nuit qu’Anguis avait cru apercevoir Malefoy.
- Mais de toute façon, il n’y a eu que des vols à Gryffondor, non ? reprit Ron.
- Non, Luna appartient à Serdaigle et c’est la première à avoir perdu quelque chose, répliqua Harry.
- Et il y a une élève de Poufsouffle qui s’est fait voler sa Remembrall, ajouta
Ginny. C’est une amie de Michael Corner, c’est lui qui me l’a dit.
Elle rougit, un peu gênée. Elle avait eu une relation amoureuse avec Michael Corner deux ans auparavant. Harry fit semblant de n’avoir rien remarqué.
- Donc il y a des cas dans presque toutes les maisons, résuma Hermione.
- A part Serpentard, tiens donc, ironisa Ron. Si on avait encore un doute sur la culpabilité de Malefoy…
- On ne sait pas, on ne connaît aucun Serpentard, dit Harry en épiant la grande table verte situé à l’autre bout de la pièce. Il y en a peut-être aussi chez eux, mais on ne les entend simplement pas en parler.
- Dans tous les cas, ça concerne la majorité des maisons, dit Hermione en scrutant à son tour la table des Serpentard.
- Donc les mesures devraient être efficaces ? demanda désespérément Ginny.
- A moins qu’il ait une cape d’invisibilité, fit remarquer Harry, qui connaissait très bien cet objet pour en posséder une lui-même.
Le visage de Ron devint blafard.
- Mais oui, c’est évident ! Le voleur se déplace avec une cape d’invisibilité, c’est pour ça qu’il n’a toujours pas été attrapé.
- Ça ne colle pas, réfléchit Hermione. Si Anguis a vu les cheveux de Malefoy, c’est qu’il était parfaitement visible.
- Il n’est pas sûr que c’était lui.
- Ça ne change rien. S’il a vu ne serait-ce que la forme de l’intrus, c’est bien que celui-ci n’était pas sous une cape d’invisibilité.
- Tu sais, ce n’est pas pratique de faire autre chose que de se déplacer avec ce genre de cape, expliqua Harry, qui parlait en connaissance de cause. Il avait peut-être besoin de ses deux mains libres pour fouiller dans les affaires de Ron, donc il a enlevé sa cape pendant un moment.
- …avant de la remettre pour s’enfuir, compléta Ron d’un air triomphal. Ce qui explique pourquoi vous ne l’avez pas retrouvé juste après quand vous avez cherché avec Anguis. Tout colle, ça doit sûrement être ça.
A la fin de sa démonstration, Ron perdit son air enjoué en se rendant compte de ce que cela impliquait. Ils pouvaient être satisfaits d’avoir compris comment se déplaçait le voleur, mais cela voulait surtout dire que les mesures de Mme McGonagall seraient inutiles. Les professeurs pourraient faire la ronde toute la nuit s’ils le voulaient, ils ne l’attraperaient jamais.
Ils étaient tous les quatre abattus, eux qui s’étaient enflammés en pensant pouvoir démasquer le voleur grâce à la compréhension de son mode d’action.
- Attendez… s’exclama Ginny en se redressant, les yeux pétillants. Harry, ta carte du Maraudeur, elle montre même les personnes qui sont sous une cape d’invisibilité, non ?
Ils bondirent tous d’un geste commun, avec la même flamme d’excitation dans les yeux.
- Mais oui, Ginny, c’est brillant ! s’exclama Harry.
La carte du Maraudeur était un vieux parchemin qui représentait le château de Poudlard, et toutes les personnes qui y étaient présentes. Par des petits pieds surmontés d’un écriteau affichant son nom, elle montrait en temps réel la position et les déplacements de n’importe qui. Et comme l’avait rappelé Ginny, la carte était insensible aux charmes dissimulateurs des capes d’invisibilités, ainsi qu’aux individus transformés par du Polynectar. C’était l’arme parfaite pour traquer un voleur.
Ils se ruèrent hors de la salle commune avec un engouement qui surprit tous les autres élèves autour d’eux. La tendance actuelle était plutôt aux comportements plaintifs se lamentant d’un objet perdu ou déplorant la présence d’un dangereux rôdeur nocturne. Mais aucun d’eux n’y prêta attention et ils grimpèrent quatre à quatre les marches des escaliers menant à leur salle commune.
- Avec ta carte, on va tout de suite le repérer, s’égosillait Ron sans s’arrêter de courir. Ce sera le seul élève en mouvement dans les couloirs, alors on sera sûr que c’est lui. Je vois déjà les petits pieds de Malefoy se déplacer sur la carte.
Hermione fronça les sourcils, mais pour une fois, ça n’était pas pour réprimander Ron à propos de son attaque gratuite contre Malefoy.
- J’espère simplement que les mesures de Mme McGonagall ne vont pas le dissuader de ressortir, ça serait dommage qu’on passe aussi près de l’attraper.
- Ne t’inquiète pas, lui lança Harry dans son dos. On restera toutes nos nuits à scruter la carte, s’il le faut. Il finira bien par pointer le bout de son nez.
- On ne pourra pas vous aider, se désola Ginny. On n’aura pas le droit de rejoindre votre dortoir dans la nuit, avec Hermione.
- Pas grave sœurette, lui dit Ron, qui était véritablement en ébullition. Avec Harry, on le repérera direct. Il ne nous faudra pas plus d’une nuit. Dès demain matin, je te garantis qu’on pourra vous donner l’identité du voleur.
- Exactement, jubila Harry. Je la prends avec moi toute la journée et dès que j’arrive dans mon lit ce soir, on part à la chasse au voleur nocturne.
Ils étaient arrivés devant le portrait de la grosse dame, qui attendait négligemment le mot de passe.
- Chant du phénix, scanda précipitamment Hermione.
N’ayant manifestement pas remarqué leur précipitation, la grosse dame prit tout son temps pour pivoter sur elle-même et dégager le passage.
Ils escaladèrent en hâte les derniers escaliers en colimaçon menant au dortoir des apprentis Aurors, et entrèrent en trombe dans la pièce. Harry se jeta à genoux devant sa valise, et la retourna.
La carte du Marauedeur, comme tous ses objets précieux, était cachée dans une poche invisible sous la valise, qu’on ne pouvait ouvrir que si on appuyait sur une jointure précise.
Ses doigts tremblèrent d’excitation alors qu’il pressait délicatement la jointure en question. La poche secrète apparut, et il la vida de son contenu.
Soudain, Harry sentit son cœur s’arrêter dans sa poitrine. Le visage livide, il contempla avec effarement le tas d’objets qu’il avait déversé sur le sol. N’en croyant pas ses yeux, il fut pris de panique.
La carte du Maraudeur n’était pas là. Sa cape d’invisibilité était juste sous ses yeux, les lunettes Chang’temps offertes par Ginny aussi, mais la carte, elle, était absente.
Il plongea sa main dans la poche invisible pour vérifier si elle n’était pas tombée. Il fouilla frénétiquement sous son lit. Il retourna sa cape d’invisibilité dans tous les sens, au cas où la carte se soit volatilisée dedans. Mais il n’y avait rien à faire. La Carte du Maraudeur avait bel et bien disparu.
Il se retourna avec effroi, et vit que ses amis partageaient son désarroi. Ils avaient bien compris la situation, voyant l’air désemparé avec lequel il s’était mis à fouiller les alentours de sa valise.
- Elle n’y est plus, leur dit Harry d’un air interdit.
Pourtant, il avait très bien vu qu’ils le savaient déjà. En fait, il avait prononcé ces mots pour s’en convaincre lui-même. Il ne pouvait pas imaginer que sa carte se soit réellement volatilisée.
Ce n’était pas possible. Cette poche était secrète, personne n’aurait pu la découvrir par hasard. Seuls ses trois amis, tous présents dans la pièce, étaient au courant de son existence. Et ça ne pouvait être aucun d’eux, il en était certain.
D’ailleurs, ils n’auraient pas pu simuler aussi bien les visages lugubres qu’ils avaient à l’instant.
- Je ne comprends pas… souffla Ginny.
- C’est simple, dit Ron, abattu. Quand Anguis a aperçu le voleur cette nuit, il ne fouillait pas dans mes affaires, il fouillait dans celles d'Harry. Et il a pris la carte.
- MAIS CE N’EST PAS POSSIBLE ! s’énerva Harry. Personne ne connaît l’existence de cette poche, j’ai dû simplement la perdre.
En vérité, il savait que ce n’était pas le cas. Il cherchait juste à trouver une possibilité qui n’inclurait pas la subtilisation de la carte par le voleur.
- Non, tu y fais attention, jamais tu ne l’aurais égarée, admit tristement Ginny.
Elle avait raison. Il ne l’avait même pas sortie depuis qu’il était revenu à Poudlard.
Il déglutit et prit une grande inspiration. L’incompréhension mêlée à la frustration de perdre un objet si précieux lui avait fait un choc. Reprenant lentement ses esprits, il mesura l’ampleur de la catastrophe.
- Si le voleur est en possession de la carte du Maraudeur, il n’y aucun moyen de l’arrêter, constata-t-il à voix haute, d’une voix caverneuse. Il verra les mouvements de ronde des professeurs et pourra les éviter facilement.
- Le dernier espoir, c’est que les mots de passe changés régulièrement par Mme McGonagall ne soient pas divulgués, raisonna Hermione.
C’était une très maigre consolation. Si l’intrus avait déjà pu accéder aux salles communes de plusieurs maisons, c’est qu’il avait réussi par un moyen ou un autre à obtenir les mots de passe. Les élèves partageaient négligemment les codes à leurs amis, et aux amis de leurs amis. Certains les écrivaient même sur des papiers pour s’en souvenir. Aucun ne restait secret très longtemps. Dans tous les cas, ce ne serait pas ça qui gênerait longtemps le voleur nocturne dans son entreprise.
Qu’il s’appelle Drago Malefoy ou pas, il avait désormais un coup d’avance sur eux. La Carte du Maraudeur était l’arme parfaite pour ses cambriolages.