Aut vincere, aut mori

Chapitre 31 : Résolutions

3543 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/01/2021 19:04

- Monsieur Lupin, je ne pense pas qu'il soit acceptable de me montrer ce genre d'attachement ! Descendez immédiatement de cette table et débarrassez-vous de ce bouquet de fleurs ridicule !


- Minnie, laissez-moi une chance de vous prouver mon affection ! Je pensais que Shakespeare vous aurait émue !


Remus battit vite en retraite hors de la grande salle avant de se prendre un sortilège de la part de son professeur sous les fous rires des élèves rassemblés, un sourire canaille aux lèvres. S'il avait été désespéré de son gage à la suite de son pari perdu avec James, il ne pouvait mentir la vue de McGonagall le maudissant sur trois générations en valait la peine. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'avait pas récolté de détention pour son discours passionné, son professeur étant bien trop occupé à s'indigner.


Le château avait repris vie après les vacances deux jours plus tôt, permettant à Remus de mettre en place sa déclaration enflammée. Il fut rapidement rejoint dans la salle commune de Gryffondor par ses amis, encore hilares, qui le félicitèrent pour cette performance.


- Tu aurais vu la tête de Dumby, pleurait Sirius incontrôlablement. Il t'a applaudi lorsque tu t'es enfui, et McGo a failli le tuer du regard.


- Moony, tu as dépassé mes plus folles espérances. Je crois que jamais un gage n'a été aussi bien accompli, s'esclaffa James.


- Merci à tous, merci, s'inclina le concerné, recevant ces éloges.


Cette histoire valut à Remus de nombreux regards admiratifs durant toute la semaine, mais ceux du professeur de Métamorphose lui firent froid dans le dos elle ne lui avait pas encore pardonné son écart de conduite et semblait prête à exploser à la moindre remarque déplacée.


La fin de semaine arriva et avec elle le rendez-vous que Dumbledore avait fixé pour discuter de l'Ordre du Phénix avec Hermione. Elle comptait bien s'y engager, mais sous certaines conditions, comme elle le lui avait déjà fait entendre. La jeune femme se dirigea vers la gargouille directoriale et prononça le mot de passe communiqué par billet avant de monter les escaliers et de s'asseoir à la demande de Dumbledore lorsqu'elle le salua.


- Miss Granger.


- Professeur.


Ils se toisaient en silence, Hermione attendant que le vieux sorcier cède et prenne la parole.


- Un bonbon au citron ?


- Toujours pas, merci, Professeur.


- Quel dommage. Je trouve ces petites sucreries vraiment succulentes.


Il n'esquissa cependant aucun geste vers la coupe remplie de petites perles jaunes, croisant au contraire les mains sur son bureau.


- Avez-vous réfléchi à ma proposition, Miss ?


- Oui, et j'accepte. Mais sous certaines conditions, rajouta-t-elle en voyant les yeux bleus pétiller.


- Je vous écoute.


- Pour que ce partenariat fonctionne, il faut que nous ayons une confiance minimale en l'autre. Je ne vous demanderai pas de me dire tout ce que vous pouvez découvrir sur notre ennemi ainsi ne me demandez pas d'informations que je ne sois pas disposée à vous donner. Je mène mon propre combat et nous pouvons nous entraider sur certains points, mais je ne veux pas me retrouver coincée par vos requêtes éventuelles.


- Cela me paraît acceptable. Autre chose ?


- Je ne participerai qu'aux missions de première importance. Je ne peux pas me permettre de perdre du temps ou de me retrouver blessée pour dans des causes secondaires. Cela vous semble sans doute présomptueux, mais je ne pense qu'au mieux, pour tout le monde.


- J'ai l'impression, Miss Granger, que vous vous considérez comme la clef de notre victoire.


- Serait-ce mal si c'était le cas ?


Le directeur ne répondit pas, la sondant de ses yeux perçants.


- Je peux vous assurer, Professeur, que mon but est de sauver le plus de monde possible. Mais il faut savoir faire des sacrifices, n'est-ce pas ? Pour le plus grand bien.


Hermione ne parvint pas à déterminer si le directeur voulait la faire passer à la question ou l'incitait à aller jusqu'au bout de sa pensée, mais elle ne se laissa pas intimider.


- Il me faut être prévenue des mouvements de Voldemort, la Gazette du sorcier ne publie que des informations partielles et je n'ai pas le temps de me pencher sur ce sujet précisément.


- Admettons que je vous tienne au courant, Miss, que me proposez-vous en échange ?


- Je vous propose de sauver deux personnes piégées dans un jeu qui les dépasse.


- Et qui donc ?


- Severus Rogue et Regulus Black.


- Je ne peux rien faire à ce propos.


- Et je ne vous laisserai pas les sacrifier ou les manipuler pour qu'ils servent les intérêts de la lumière.


Qu'il comprenne ce qu'il veuille Hermione ne lâcherait en rien ce point-là.


- Il n'est pas trop tard pour eux. Rogue n'est pas encore marqué mais se trouve déjà dans le mauvais camp par orgueil. Il le regrettera dès sa décision prise. Quant au jeune Black, croyez-vous réellement que ce soit un choix de sa part ? J'avais espéré qu'en voyant le chemin qu'avait pris Sirius vous vous seriez soucié de lui.


- Il est mineur, je ne peux en aucun cas interférer dans les décisions de ses parents.


- Je ne vous demande pas de l'enlever vous-même. Je me charge de cette partie, mais il me faut la garantie que vous lui offrirez une protection.


- Très bien, si vous y parvenez, le jeune Black n'aura à s'inquiéter de rien. Et pour Monsieur Rogue ?


- Vous connaissez son potentiel. Il peut espionner pour notre camp, et je pense arriver à le convaincre.


- J'attends donc vos avancées concernant ces deux jeunes gens. Il me faut maintenant vous demander plusieurs choses, Miss Granger. Connaissez-vous le moyen de détruire Voldemort, ou espérez-vous juste l'achever par la force ?


Hermione pesa ses mots avant de répondre.


- Voldemort n'est rien de plus qu'un sorcier normal. Il suffit de trouver son, ou plutôt ses points faibles. Il s'avère que je suis en bonne voie pour lui faire prendre conscience de son… humanité.


- Hum. Très bien, Miss. Dans ce cas…


Le vainqueur de Grindelwald agita négligemment la main en direction de la cheminée, qui s'illumina de flammes vertes. Un homme à forte carrure en sortit quelques instants après, s'appuyant sur une canne noueuse. Même sans son œil magique et ses rides, Hermione le reconnut instantanément.


- Miss Granger, je vous présente Alastor Maugrey, auror de son état. Je l'avais prévenu de notre entrevue. Alastor, voici Hermione Granger, qui a accepté de rejoindre nos rangs.


- Elle a accepté, hein ? J'imagine que vous n'avez aucune idée dans quoi vous vous embarquez.


- Elle a parfaitement conscience de son combat, merci bien.


- Vous êtes beaucoup trop jeune, grogna-t-il.


- Il ne me semble pas que notre différence d'âge soit incommensurable, sauf erreur.


Maugrey se tourna vers Dumbledore avant d'acquiescer.


- Veritaserum ? s'enquit-il.


- Je ne crois pas avoir accepté cela, Professeur, protesta vivement Hermione. Et au vu de notre discussion, vous comprendrez aisément pourquoi.


- C'est une mesure de précaution indispensable, Miss. Mais je ne vous poserai que quelques questions pour assurer notre sécurité, sans tenter de vos arracher des informations.


- J'ai votre parole ?


Les épaules d'Hermione ne se relâchèrent pas pour autant lorsqu'il acquiesça, même si la promesse de Dumbledore la rassura quelque peu. Elle se soumit donc au veritaserum, toujours quelque peu tendue, avant d'absorber une goutte de la potion inodore.


- Quel est votre nom, Miss ?


- Hermione Jane Granger.


- Souhaitez-vous, oui ou non, détruire Voldemort ?


- Oui.


- Avez-vous une quelconque intention maléfique envers les membres de l'Ordre ?


- Non.


- Aiderez-vous l'Ordre de tout votre possible ?


- Oui.


Heureusement, la faible quantité de potion ingérée ne lui permit de répondre qu'à ces questions avant d'être en mesure de réagir de nouveau de son propre chef. Respectant sa promesse, Dumbledore attendit quelques instants de plus pour qu'elle reprenne possession de tous ses moyens. A ses côtés, Maugrey semblait vouloir la soumettre à la question mais se retint, par respect pour son ancien directeur.


- Bravo, Miss, il me semble que vous soyez donc dès à présent membre de l'Ordre du Phénix.


Ses yeux la sondaient encore lorsqu'elle esquissa un léger sourire. Cependant, il lui restait une question à poser.


- Avez-vous prévu de recruter d'autres éléments ?


- Ce n'est pas de votre ressort, siffla Maugrey.


Elle l'ignora royalement, continuant son propos.


- Certaines personnes seraient plus qu'heureuses de se battre pour vous, mais je pense que vous en avez déjà conscience. Puis-je leur en parler discrètement ?


- Si vous pensez aux Gryffondor de septième année, certains pourraient en effet s'avérer prometteurs.


- Je parle de James Potter, Sirius Black, Remus Lupin, Lily Evans et Marlène McKinnon. Dorcas Meadowes est encore trop jeune. Laissons-lui une chance d'échapper à la guerre. Quant à Mary McDonald, elle ne possède pas les compétences de combat qui garantiraient sa survie.


- Si je m'attendais… maugréa l'auror dans sa barbe.


- Je les aborderai prochainement, Miss, mais ne leur en parlez pas pour le moment. Je me doute que si vous proposez leurs noms, c'est que vous avez déjà dû sonder leurs intentions, et je ne peux que rejoindre votre jugement. Ce sont des jeunes gens loyaux. Puis-je vous demandez pourquoi vous n'avez pas cité Monsieur Pettigrow ?


- Voyez comment il réagit. Il s'accroche au moindre signe de reconnaissance de la part de ses amis. Il tient bien trop à sa vie pour nous être réellement fidèle. La peur le fera renoncer.


Ou changer de camp… se murmura Hermione.


- Je lui proposerai tout de même, Miss, et nous aviserons en conséquence. Je ne peux que me douter que ses amis ne le laisseront pas en dehors, quitte à renoncer, et il serait fort dommage de prendre ce risque.


- Dans ce cas, prenez-le à part et soumettez-le au Serment Inviolable.


- C'est un Serment dangereux, acta Maugrey. Et il n'acceptera jamais si les autres ne sont pas soumis au même traitement.


- Dangereux, certes, mais nécessaire à notre sécurité. Il faut rester vigilants, n'est-ce pas ?


Elle n'obtint pas de réponse, et les trois membres de l'Ordre se regardèrent mutuellement. La jeune femme fut remerciée quelques instants après, rejoignant ses camarades pour le dîner. Dumbledore lui avait dit qu'elle recevrait des nouvelles par hibou.


Arrivée à la grande salle, elle s'assit à côté de Sirius qui l'entoura d'un bras, attirant les éternels regards haineux de certaines demoiselles jalouses. Depuis le bal, elle avait été victime de plusieurs tentatives de meurtre mais avait prestement répondu à chaque fille jalouse par des sortilèges de son cru.


Comme à son habitude, elle piqua distraitement dans son assiette, sans remarquer le regard réprobateur et triste de son petit ami. En face d'eux, James et Remus paraissaient gênés, hésitant à prendre la parole. Au bout de quelques instants de silence complet, la jeune femme releva la tête et fronça les sourcils en découvrant leurs mines embarrassées.


- Que se passe-t-il ? Sirius ?


- Ne t'énerve pas, Hermione, mais… Tu ne vas pas bien.


- Je te demande pardon ?


Il eut la décence de détourner le regard, se recoiffant négligemment de la main alors qu'elle se tendait entre ses bras.


- Ce que veut dire Sirius, c'est qu'on s'inquiète pour toi.


La voix douce de Remus intervint, tentant de calmer cette tension.


- Et à quel propos ? Je vais parfaitement bien.


- Mione, je m'inquiète depuis quelques temps, tu ne manges quasiment pas… Tu sautes les petits-déjeuners, et tu ne fais que grignoter distraitement aux autres repas.


- Je n'ai pas très faim, c'est tout, rétorqua la brune.


- Mione, c'est plus que ça… Je ne t'ai jamais vu avaler un repas entier. Même à Noël j'ai dû te glisser discrètement de la nourriture dans ton assiette pour que tu reprennes du poids, et j'avoue avoir profité de la présence des parents de James pour t'obliger à finir ton assiette.


- Tu n'as pas osé…


- Hermione, je t'assure qu'on veut juste t'aider, avança James qui était jusque-là resté silencieux.


- Et je n'ai pas besoin de votre aide ! Je vais parfaitement bien. Qu'est-ce que vous avez, tout d'un coup ?


- Mione, on ne peut pas te laisser continuer comme ça. Je ne te lâcherai pas. Il faut que tu reprennes du poids ou ta santé pourrait en prendre un coup. Tu es magnifique, crois-moi, mais il s'agit ici de ta santé. Je m'inquiète…


- Je ne pense pas t'avoir donné l'autorisation de t'immiscer comme cela dans ma vie.


- Hermione, coupa Remus.


Elle se tourna vers lui, le regard noir.


- Te souviens-tu de lorsque tu es venue me rejoindre à la bibliothèque pour me parler d'une solutions concernant… mon petit problème de fourrure ? Je t'ai remballée. Je ne voulais pas écouter ce que tu avais à me dire parce que je n'avais aucune foi concernant ma condition et je ne pensais pas qu'elle puisse s'améliorer un jour. Mais au dernier moment je t'ai fait confiance, et je ne le regrette pas un instant. Parce que nous pouvons tous nous enfermer dans une réalité que nous pensons bonne, sans nous rendre compte du mal que nous nous faisons.


- Laisse nous t'aider, Hermione. On peut aller voir Pomfresh pour des potions de nutrition le temps que tout revienne à la normale, si tu veux.


- Hors de question, James, je vais très bien, je vous l'ai dit !


- Mione…


Sans un mot de plus, elle se dégagea des bras de Sirius pour sortir de la grande salle, furieuse. De quel droit se permettaient-ils de vouloir la materner ainsi ? Elle était suffisamment grande pour prendre soin d'elle-même, merci bien.


La jeune femme ne décoléra pas de tout le week-end, fusillant du regard quiconque l'approchait. Même Lily s'y était mise, certainement tenue au courant par James. Sirius était celui qui forçait le plus, tentant maladroitement de s'excuser puis s'énervant lorsqu'elle le renvoyait sans aucune considération.


La brune avait cependant prévu quelque chose le lundi suivant : aborder un Serpentard de la manière la plus innocente possible avant de l'attirer dans les filets du bien. Elle attendit patiemment la fin de la journée de cours avant de le prendre à part, l'emmenant dans un coin du parc alors qu'il la suivait, méfiant. La neige n'avait toujours pas quitté le parc de Poudlard et le froid mordait leur peau, mais elle préférait que leur discussion se déroule loin des oreilles indiscrètes.


- Puis-je savoir quelle est la matière de haute importance dont tu devais m'entretenir ? marmonna Severus, encore méfiant vis-à-vis de ses intentions.


La jeune femme sourit et sortit de sa cape un rectangle emballé précautionneusement.


- Joyeux anniversaire, Severus.


Ce fut l'ébahissement qui apparut sur le visage du Serpentard, craquelant son masque d'impassibilité pour la première fois.


- Comment…


- J'ai fait mes recherches pour connaître la date.


Sachant qu'il n'aurait pas plus d'explications pour le moment, il déballa précautionneusement le cadeau, découvrant un carnet en cuir noir serti d'une émeraude, qu'il effleura du bout de son index, avant de sursauter brièvement.


- Qu'est-ce que…


- Seul toi peux la voir, lorsque tu touches la pierre.


- Si c'est une mauvaise blague…


- C'est pour te rappeler de qui tu es. Je sais que tu as de grandes ambitions et que s'imposer dans une maison telle que la tienne est pour le moins ardu. Mais tu as encore un choix à faire. Suivre ce fou ne t'apportera que de la douleur tu peux encore choisir le bien.


- Granger, je ne sais pas d'où te viennent tes informations, mais je ne resterai pas une seconde de plus à me faire humilier par une sang-de-bourbe.


Elle ignora royalement le commentaire, ne se démontant pas une seconde.


- Tu es toi-même un sang-mêlé, tout comme ton prétendu maître. La pureté du sang n'est qu'un prétexte pour maintenir les grandes familles au pouvoir.


- Il n'est en aucun cas un vulgaire sang-mêlé, siffla-t-il.


- Je savais que tu ne me croirais pas. Cherche qui est Tom Elvis Jedusor, et tu verras par toi-même. Sache qu'une autre voie t'est offerte et qu'il n'est pas trop tard. Dumbledore peut t'aider.


- Ce vieux fou est bien trop éthéré pour qu'il puisse réellement prendre conscience de la situation. Comment peux-tu lui faire confiance ?


- Ce n'est pas le cas. Je n'ai aucune confiance en lui, mais j'ai confiance en sa détermination à vaincre Voldemort. Il fera tout pour cela. Mais il faudra lui offrir quelque chose en retour.


- Et quoi donc ?


- Deviens son espion.


- Je ne suis pas encore… marqué, lâcha l'autre en un rictus.


- Mais tu es bien considéré dans leurs rangs. Je te demande de tenir jusqu'au dernier moment, avant de prendre la marque. Tu te retireras à ce moment, lorsqu'il sera trop dangereux pour toi de poursuivre. Je ne les laisserai pas te marquer comme du bétail.


Le potionniste pinça les lèvres devant l'irréalisme de leur conversation. Que pouvait-elle savoir ? Ce qu'elle lui proposait était complètement fou, pourtant il avait de nombreuses fois rêvé que quelqu'un lui tende enfin la main pour le sortir de cette voie démentielle. L'amitié de Lily l'avait maintenu à la surface mais il avait sombré à son abandon, lorsqu'il était allé beaucoup plus loin que l'acceptable.


- Ce carnet est là pour te rappeler de ce que tu perdrais en allant vers les ténèbres. Elle ne t'a pas oublié, Severus. Je ne peux parler à sa place, mais en faisant le bon choix tu as une chance de te rapprocher d'elle de nouveau. Tu es seul face à un mage profitant de ton intelligence mais ne t'accordant aucune réelle considération. Tu peux redresser la tête et te rebeller pour ce qui est juste. Pour elle.


- Granger, je…


- Je sais que tu en as le courage.


Elle le vit caresser la couverture, passant ses doigts sur le motif brillant. Elle se doutait du combat intérieur qu'il devait mener. Serait-il assez courageux pour faire le bon choix, contrairement à ce qu'elle avait connu dans son premier passé ? Elle était néanmoins persuadée qu'il ne lui manquait qu'une personne à ses côtés pour ce faire. Rogue avait été seul, rejeté et entraîné dans cette spirale de haine il lui faudrait apporter à Severus un soutien sans faille pour qu'il en sorte. Et elle se battrait pour cela.


- Je sais que tu dois y penser, Severus.


- Non. Je n'en ai pas besoin.


Elle retint son souffle. Qu'allait-il décider ?


- Je le ferai. Mais personne ne doit savoir. Pas avant la fin. Il n'y aura que toi et Dumbledore.


Hermione hocha la tête.


- En revanche, je veux quelque chose, ajouta-t-il devant un haussement de sourcil intrigué. Regulus Black, le frère du bâtard qui te sert de petit-ami, ne mérite pas non plus ce destin. Il a déchanté après la fuite de Black et bien qu'il ne m'en parle pas malgré notre amitié, je sais qu'il ne rêve pas de cette voie. Mais ses parents sont beaucoup trop étouffants pour qu'il ait réellement le choix. Aide-le, et je me joindrai à toi. Dans le cas contraire, je ne pourrais accepter et le laisser seul parmi eux.


Elle sourit en penchant la tête légèrement. Jamais elle n'aurait imaginé une telle proximité entre son ancien professeur de potions et le mystérieux R.A.B.


- Bien sûr. Croyais-tu sincèrement que j'allais laisser Regulus ? Comme tu l'as souligné, il est le frère de Sirius et malgré leurs différents, leurs regards ne trompent pas. Je me doute que sa fuite n'a rien arrangé. J'aiderai Regulus, mais dans son cas, ce sera bien plus difficile. Il est encore sous la coupe de ses parents et le seul moyen pour l'en sortir serait qu'il s'enfuie lui aussi.


- Je tâterai le terrain, dans ce cas. Mais ne t'attends pas à une décision aussi rapide que la mienne. Il a bien plus à perdre.


Le parc de Poudlard fut ainsi témoin d'une brève mais ferme poignée de main entre une Gryffondor et un Serpentard, pour la première fois depuis plusieurs années. Entre eux scintillait doucement une fleur de lys, gravée dans un cuir noir.

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