Aut vincere, aut mori

Chapitre 32 : Inquiétudes

3824 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/01/2021 22:18

La jeune femme se leva de ses bras et sortit de la salle, les foudroyant du regard. Sirius avait pensé bien faire en abordant ses troubles alimentaires, mais il se rendait compte à quel point cela allait être difficile de lui faire entendre raison. Finalement, ce n'était pas la première fois qu'il ne parvenait à convaincre une personne importante pour lui du bien-fondé de ses actions. D'abord Regulus, puis Hermione. Il sursauta en sentant la main de James sur son épaule, qui le regardait avec regret. Remus n'en menait pas large non plus.


- On se voit plus tard, les gars. Où est Peter ?


- Collé en herbologie, il a fait exploser les boutures des Serpentard. Il a peut-être été aidé par l'un de nous, mais ils n'auront pas de preuves, sourit Remus.


- Je t'aime, Moony.


- Va arranger les choses avec la future Mrs Black.


Sirius frissonna.


- Arrête, on dirait que tu parles de ma charmante mère. Bon, je vais essayer de la retrouver. La carte est dans ta malle, Jamesy ?


Il partit au hochement de tête de son frère, avant de se diriger vers le dortoir. Après avoir récupéré l'artefact, il repéra rapidement la jeune femme en haut de la tour d'astronomie. Mais au dernier moment, alors qu'il allait atteindre le dernier étage, il se ravisa. Elle s'était isolée pour une raison et il ne lui appartenait pas de rompre son calme. Ses yeux détectèrent une forme dorée et il comprit qu'elle avait lâché son bâ. La panthère jouait dans la pièce, se roulant au sol, chassant une balle animée par Hermione. Cette dernière était assise dos à un pilier, agitant sa main droite pour amuser son animal. Sirius se retira quelques instants après. Il lui ferait entendre raison, mais pas ce soir.


Le lendemain, il alla voir Lily pour lui expliquer la situation et son air attristé le rassura sur le soutien de la rousse. Elle promit de lui en glisser un mot innocemment pour ne pas la brusquer. Cependant, l'exclamation outrée d'Hermione au repas de samedi soir lui signifia que Lily n'avait pas été aussi subtile qu'elle le pensait.


Il alla donc soudoyer les elfes de maison. Jamais il ne convainquit aussi facilement qui que ce soit. Durant toute la journée de dimanche, où qu'Hermione aille, un elfe apparaissait pour lui proposer une série de gâteaux maison. Sa pitié pour ces créatures lui fit accepter trois fois des muffins, mais dès qu'elle trouva Sirius elle les ensorcela pour qu'ils le poursuivent sans répit. Elle n'eut plus à subir de harcèlement du reste du week-end.


Sirius en était donc réduit à voir la jeune femme manger de maigres portions sans qu'il ne puisse intervenir, à sa grande tristesse. Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils avaient eu cette discussion houleuse autour de la table de la grande salle et Hermione continuait de s'éloigner en le voyant. Il la coinça donc en cours de métamorphose et s'assit à côté d'elle lorsque McGonagall commença son cours pour ne pas lui donner l'opportunité de changer de place.


- Hermione, murmura-t-il. Ça me rend fou que tu m'évites comme ça. Que tu nous évite. On voulait seulement t'aider.


Elle l'ignora royalement, prenant en note le cours, sa plume crissant sur le papier.


- Mione...


La baguette de la jeune femme se pointa discrètement sur les côtes de son petit-ami, appuyant suffisamment pour qu'il en ait conscience. Elle lui répondit les dents serrées, ne détournant pas un instant le regard de son parchemin.


- Continue de me déconcentrer et tu valses à l'autre bout de la classe.


- Je préfère ça à te voir continuer comme cela. S'il-te plaît, Mione.


Elle siffla d'exaspération, avant de lui jeter un regard noir et de ranger sa baguette.


- Après le dîner, salle sur demande.


Il hocha la tête, soulagé.


La journée prit fin rapidement et Sirius se rendit au lieu indiqué sans tarder. Il pensa trois fois à voir Hermione en passant devant la tapisserie et passa une porte en bois apparue à son invocation. La jeune femme était déjà dans la salle, lisant dans un fauteuil. Elle ne leva même pas les yeux, attendant qu'il s'installe dans le fauteuil en face d'elle. Mais Sirius se dirigea vers celui où elle était déjà assise, qui se transforma en divan. Hermione marmonna une injure à l'attention de la Salle, bien trop serviable pour son propre bien. Elle ferma son livre sèchement, avant de faire face aux orbes grises. Il allait parler mais elle leva la main pour le couper.


- Je suis désolée.


Un haussement de sourcil lui répondit.


- J'ai tendance à trop m'énerver, mais je ne supporte pas qu'on agisse ainsi sur ma vie en pensant savoir mieux s'y prendre que moi.


- Mione, tout ce que je veux, c'est que tu ailles bien. Je m'inquiète. Je pensais naïvement que tu n'avais qu'un manque passager d'appétit, mais c'est bien plus embêtant que cela. Je l'ai réalisé à cette nuit au manoir, lorsque je t'ai prise dans mes bras pour te rassurer.


- Je ne suis plus habituée, c'est tout. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais lorsque j'ai atterri à Poudlard, ce n'était pas après avoir passé des mois dans une chaumière accueillante. Plutôt l'inverse en fait. Harry avait plus besoin de forces que moi, j'ai fait ce qu'il fallait.


- Mais tu n'as plus besoin de faire ça, maintenant. Tu es ici. Les elfes cuisinent pour trois fois les habitants de ce château.


- Tu crois que je dois être heureuse d'avoir survécu à tout ça, d'être chaudement installée dans le château, avec vous, à lire, travailler, vivre ? C'est purement égoïste de ma part ! Je n'aurais jamais dû pouvoir venir ici ! Harry aurait dû prendre ma place ! Ron ! N'importe qui sauf moi !


- Hermione !


Le visage de Sirius affichait le choc à l'état pur. S'il avait constaté la culpabilité de la jeune femme concernant le sort de ses proches, il n'avait pas imaginé qu'elle puisse se sentit coupable d'avoir surmonté les terribles évènements qu'elle avait traversés. Comment pouvait-elle s'accuser de quoi que ce soit ? Depuis qu'ils avaient découvert son combat, Sirius la regardait se donner corps et âme à la destruction de Voldemort, donnant de sa personne sans se soucier de son sort. Il avait cru que son cœur allait exploser lorsqu'elle avait été mise à terre par la potion dans la caverne. Et elle s'était relevée, avait continué à se battre, avait détruit l'horcruxe. Elle s'entraînait chaque jour pour devenir plus forte. Il la voyait revenir épuisée le soir par ses cours et remarquait sa fatigue le matin lorsqu'elle avait passé plus d'heures que raisonnable à s'entraîner dans la Salle sur Demande.


Il vint prendre en coupe son visage de ses mains, l'obligeant à capter son regard déterminé.


- Tu es une sorcière incroyable, Mione. Rends-toi compte de tout ce que tu as accompli. Pas une seconde ne passe sans que tu ne te détournes de ton objectif. Tu t'exerces des heures, sans relâche, pour progresser et détruire Voldemort. Mais tu dois reprendre des forces. Tu dois recharger ta magie. Nous sommes des humains, et même si nous avons un don supplémentaire par rapport aux moldus, nous devons manger, boire et dormir tout comme eux. Sans cela, ton corps va s'épuiser sans que tu ne t'en rendes compte et ta magie sera la seule chose qui te maintiendra encore éveillée. Il n'est jamais bon, même pour un sorcier puissant, de s'épuiser à la tâche en oubliant ses besoins basiques.


Sirius abaissa ses mains et enserra les doigts de la jeune femme.


- Je vais t'aider et tu vas y arriver. Je dirai aux autres de te laisser tranquille à ce sujet pour qu'ils ne t'étouffent pas. Mais je ne te lâcherai pas. D'accord ?


Elle hocha la tête avec hésitation et il vint doucement déposer un baiser sur ses lèvres.


-Tu veux qu'on reste ici, ce soir ?


- Je n'ai pas envie de ça maintenant, Sirius.


- Je ne parlais pas de notre activité favorite. Je parlais simplement de dormir ensemble, si ça te va.


- Ok. Mais je veux terminer ce chapitre de runes avant.


Il sourit et la laissa s'installer contre lui, profitant de son contact. En l'espace de quatre jours, elle lui avait terriblement manqué. James le charriait et sous-entendait qu'il était pire que lui avec Lily, mais il s'en moquait.


Elle s'assoupit rapidement et il la porta délicatement jusqu'au lit créé par la Salle sur Demande avant de la glisser sous les draps, lui ayant auparavant ôté magiquement son pull et sa jupe. Lui-même s'installa derrière elle, passant un bras autour de la jeune femme. Il l'entendit soupirer de bien-être et sourit de satisfaction.


Les deux semaines suivantes, Sirius obligea Hermione à mettre en pause le plus possible ses recherches. Il savait qu'elle cherchait un plan pour pénétrer dans le Manoir Malefoy, mais qu'elle semblait attendre quelque chose. Il en profita donc pour travailler sur ses habitudes alimentaires, la soutenant sans faille. Et en l'espace de deux semaines, il vit une légère amélioration. Elle ne sautait plus de repas, même si elle se contentait d'un verre de jus de citrouille le matin. Il avait foi en elle, elle y arriverait.


Le samedi 28 janvier se tint le match de Quidditch Gryffondor contre Poufsouffle. Les entraînements avaient été intensifiés par James provoquant les râlements des membres de l'équipe, mais il semblait assez satisfait du niveau atteint. Sirius avait élaboré avec lui une nouvelle stratégie que le capitaine avait décrété infaillible.


Ils se trouvaient sous la tente, balai en main, attendant le signe de Mme Huddles pour s'élancer. Le froid qui mordit les joues de Sirius lorsqu'il s'envola lui fit du bien. Il fit un tour du stade avec Dorcas sous les cris des supporters, avant de se positionner pour le coup d'envoi du match, batte bien en main. Lorsque le coup de sifflet retentit, il vit James se ruer sur le souafle mais être débouté par l'un des poursuiveurs adverses, Copper, avant de se ruer à sa poursuite. Il ne perdit pas de temps avant de lui envoyer un cognard bien placé, qui le rata au dernier moment. Heureusement, cela permit à son frère de reprendre la balle rouge avant qu'il ne la passe à Thatch qui fila vers les buts adverses.


La première heure de jeu se passa relativement bien. L'équipe des jaunes et noirs était sans aucun doute très solide, et les scores en sortaient équilibrés. Chaque but d'un équipe était rapidement suivi d'une réponse adverse. La deuxième heure cependant commença à fatiguer les joueurs et les batteurs peinaient de plus en plus à renvoyer les cognards qui eux continuaient à se déplacer avec toujours autant de violence. Malheureusement, Jack Henswick finit par chuter de son balai, frappé par un cognard perdu, avant d'être envoyé à l'infirmerie. James, désespéré d'avoir un joueur en moins, demanda un temps mort qui lui fut accordé par l'arbitre, rassemblant ses joueurs. Ils grimacèrent tous en posant un pied au sol, mais en profitèrent pour se lancer des sorts de réchauffement.


- Ils sont doués, je ne vais pas vous mentir. Browning, il faut à tout prix que tu nous trouves ce vif d'or avant qu'on gèle ou qu'on se fasse tous éliminer par ces saletés de cognards ou je te jure que je t'oblige à t'entraîner tous les jours jusqu'au match suivant. Black, Meadowes, faites gaffe à ces petits enfoirés, on doit tenir encore. Thatch, je compte sur toi, on va devoir redoubler d'efforts vu que Henswick a décidé de prendre des vacances. Fleet, tu me bloques ces anneaux, même un billywig ne doit pouvoir y passer.


James se transformait lorsqu'il jouait au Quiddicth, devenant un monstre dont même Sirius avait parfois peur.


- Le but c'est de laisser suffisamment de temps à Browning pour trouver le vif. Black et Meadowes, faites tomber les batteurs adversaires, envoyez-les à l'infirmerie, je m'en fous. Thatch, concentre-toi sur Selket, il a fait plusieurs erreurs depuis le début du match. Okay, il nous reste deux minutes de break, étirez-vous et on repart !


Sirius obéit sans protester, profitant de ce moment de répit pour détendre un minimum ses muscles endoloris. Il fut néanmoins surpris lorsqu'en l'espace de trois secondes, Hermione arriva, l'embrassa rapidement et repartit en lui souhaitant bonne chance pour le reste du match, lui laissant un sourire sur les lèvres.


- Patmol, on y retourne ! Lâche ta merveilleuse copine un peu !


- Maintenant c'est Patmol, plus Black... James, tu as un sérieux problème de dédoublement de personnalité...


- Je n'ai rien entendu ! Allez les gars, on repart !


Et le match reprit, avec un regain d'entrain de la part des joueurs. L'intervention d'Hermione lui avait remonté le moral et son duo avec Dorcas fut sensationnel. Ils s'acharnèrent sur les cognards, les renvoyant avec forces vers les membres de l'équipe de Poufsouffle. Ils permirent ainsi aux poursuiveurs des rouges et or de marquer quarante points supplémentaires.


- Il semblerait que l'attrapeur de Poufsouffle ait repéré le vif d'or ! Il est tout de suite pris en chasse par Browning alors que le reste de l'équipe bataille avec le souafle. Je rappelle que le score se maintient à deux cent trente points pour Poufsouffle contre deux cent vingt pour Gryffondor !


Les exploits oratoires de Remus au match précédent avaient obligé McGonagall à choisir un arbitre plus neutre en la personne de Darrell Ackerley, membre de la Chorale de Poudlard et président du Club de Bavboules.


- Platt est talonné par Browning, qui tente de déséquilibrer son adversaire, mais ni l'un ni l'autre ne cède.


- Browning, tous les jours jusqu'au prochain match ! hurla James.


- Tais-toi, Prongsy, regarde le souafle !


Sirius bondit pour éviter à son meilleur ami de perdre la balle mais ne vit pas le cognard arriver, dévié désespérément par Dorcas. La douleur l'irradia lorsqu'il se le prit en plein fouet, se maintenant sur son balai d'une main. Il avait déjà lâché sa batte, en suspension dans l'air. Au même moment où il entendit le cri de triomphe des supporters de Gryffondor, il vit James se précipiter vers lui, avant de perdre connaissance sous la douleur.


Le brun se réveilla après plusieurs heures, reconnaissant sans peine les rideaux blancs de l'infirmerie de Poudlard. Il grogna de déplaisir avant de bouger pour se redresser. Mais la douleur lui fit prendre conscience de son état et il baissa le regard vers son bras, maintenu en écharpe.


- Siri !


James se rua vers lui, les autres sur les talons.


- Merde alors, je suis désolé Patmol, je ne sais pas ce qui m'a pris...


- On a gagné ?


Le large sourire de James le renseigna et il poussa un cri de victoire, cognant son coude par la même occasion. Remus et Peter levèrent les yeux au ciel.


- Et voilà pourquoi je déteste le Quidditch...


La voix d'Hermione qui émergea derrière James le fit sourire insolemment, même s'il était heureux de la voir.


- Oh, tu t'inquiètes pour moi... Ce n'est qu'un bras cassé, rien ne m'empêchera de m'occuper de toi, tu sais...


Les exclamations outragées de ses amis le fit aboyer de rire alors qu'elle levait les yeux au ciel, désespérée. Il l'attira pour lui donner un baiser, sous les récriminations de la salle.


- Prenez une chambre !


- Pas tout de suite, Remichou, je veux d'abord vous mettre mal à l'aise. Aïe !


- J'ai épargné ton bras, mais à la prochaine remarque de ce genre je viserai mieux. Et tu restes seul à l'infirmerie ce soir, menaça Hermione.


Elle soupira d'amusement en le voyant faire des yeux suppliants. Mme Pomfresh arriva et les renvoya de l'infirmerie, insistant comme à son habitude sur le calme requis dans un tel lieu. Elle imposa à Sirius de rester durant la nuit le temps de réparer sn bras cassé mais lui assura devant ses yeux dramatiquement larmoyants qu'il pourrait sortir dès le lendemain.


Après une nuit reposante, Sirius rejoignit la salle commune sous les acclamations. Même si les célébrations avaient eu lieu la veille, James avait imposé à tous les Gryffondors d'être présents pour le retour de leur batteur préféré le lendemain. Dorcas s'était révoltée quant au qualificatif employé pour la forme, et Lily avait râlé un instant de devoir prendre du temps sur ses révisions, mais avait cédé de bonne grâce pour soutenir le frère de son désormais petit-ami. Le brun eut donc droit à une haie d'honneur avant de rejoindre son dortoir. Mais il n'obtint pas le calme pour autant car les Maraudeurs arrivèrent pour prévoir l'évènement de l'année, du moins selon Cornedrue : l'anniversaire de Lily Evans.


Sirius, Remus et Peter soutinrent donc James dans cette journée plus que stressante pour le jeune homme qui s'affaira à la préparation de la soirée qui ravirait les yeux de sa bien-aimée, parfois freiné dans ses élans par ses amis.


Ce fut ainsi que Lily arriva dans un salle entièrement décorée, une boule à facettes au plafond. Remus les avait informés de sa lubie pour la disco découverte avec John Travolta dans Saturday Night Fever ; elle l'avait traîné dans un cinéma l'été dernier et écoutait la bande originale depuis lors. James et les Maraudeurs s'étaient démenés pour recréer une ambiance disco. Son anniversaire étant en semaine, ils avaient décidé de faire la fête dans le repaire des Maraudeurs pour ne pas se faire attraper par McGonagall. Lily avait été guidée un bandeau sur les yeux par Hermione et Marlène pour garder l'endroit secret jusqu'à la fin.


Elle sauta au cou de James, les yeux brillants, avant de l'embrasser sous les sifflements taquins de leurs amis. Remus lança la musique et ils commencèrent à se déhancher en rythme, des couples se formant naturellement. Peter avait invité Sage, du bal de Noël, avec qui il sortait depuis. Lily reçut ses cadeaux avec ravissement, et elle souffle ses bougies avec un plaisir non feint.


- Lily-Jolie, maintenant que tu es majeure, il ne te reste plus qu'à attendre fin mars pour mes dix-sept ans, et nous pourrons enfin nous marier !


James se reçut un coussin qu'il ne put esquiver, sous les rires de tout le monde.


- D'ailleurs, Mione, quand est-ce que tu rejoins les rangs des adultes ?


- Oh, je suis déjà majeure.


Des cris d'étonnement fusèrent ainsi que des excuses pour avoir ignoré un tel événement.


- Vous ne pouviez pas savoir ! C'est le 19 septembre, on se connaissait à peine à cette date.


- Tout de même, tu aurais pu nous le dire ! C'est important, une majorité !


Hermione haussa les épaules, écourtant la conversation alors que Sirius caressait distraitement sa main. La soirée se termina relativement tard, bien après le couvre-feu. Lorsqu'ils se faufilèrent dans les couloirs pour rentrer chez les griffons, ils étaient légèrement éméchés, mais Remus avait pris soin de consulter la Carte pour leur éviter de croiser Rusard. Ils rentrèrent sans incident et se séparèrent, chacun dans leur dortoir. Seule Sage fut autorisée à rester pour ne pas risquer de se faire prendre en retournant à sa salle commune, s'endormant dans le lit de Peter sous les gloussements des Maraudeurs. Sirius toutefois se releva au bout d'une heure, se résignant à ne pas trouver le sommeil. Mais lorsqu'il arriva devant la cheminée, une jeune fille était déjà installée. Elle se décala pour lui laisser de l'espace après lui avoir souri tendrement.


- Ça faisait longtemps.


- On s'est vus il y a une heure à peine Mione, je ne pensais pas que la majorité t'avait donné une mémoire de grand-mère, la taquina-t-il.


- Tais-toi, sourit-elle. Je parlais du fait de se retrouver ici.


- Je sais.


Il s'allongea pour lui faire une place dans ses bras et elle vint s'y blottir sans protestations. Sa main glissa dans ses cheveux soyeux, dessinant ses boucles. Il adorait son parfum.


- Dumbledore me convoque ce samedi.


Il fronça les sourcils, attendant la suite. A sa connaissance, elle ne portait pas leur directeur dans son cœur.


- Il mène son propre combat contre Voldemort et je vais m'allier à lui. Il souhaite recruter dans les Gryffondor de septième année. Je ne peux pas vous livrer de détails, mais il m'a autorisée à vous en toucher un mot. Tu es le premier à qui j'en parle.


Il vint placer son bras autour de sa taille, caressant son ventre. Il était bien évidemment flatté par sa confiance et celle de Dumbledore.


- En tant qu'étudiants, il ne peut vous impliquer, même si vous êtes majeurs. Il veut que vous attendiez d'être sortis de Poudlard.


- Mais...


- Mais je ne suis pas d'accord. Voldemort ne va pas attendre qu'on ait notre diplôme pour s'en prendre à nous. J'irai seule samedi, mais je lui dirai que tu es déjà d'accord.


- Je n'ai pas donné de réponse.


- Tu vas vraiment me laisser seule face aux méchants Mangemorts ?


Elle s'était redressée pour lui faire face, une moue sarcastique sur le visage. Vaincu, il leva les yeux au ciel.


- Bien sûr que non. Tu sais à quel point je veux battre Voldy.


- Parle-en à tes trois acolytes, je me charge des filles. Essaie d'avoir déjà une réponse d'ici samedi.


Il acquiesça et elle se replaça sur son torse, cette fois sur le ventre.


- Je ne sais pas exactement ce qu'il me demandera samedi, mais je suis prête à y mettre du mien pour que nous vainquions l'ennemi. Quitte à laisser Dumby croire qu'il a de l'influence sur moi.


- Mione, tu feras attention, n'est-ce pas ?


- Toujours.


Rassuré, il ferma les yeux en la sentant se détendre dans ses bras et ils s'endormirent ainsi, réchauffés par les flammes.

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