Aut vincere, aut mori

Chapitre 33 : L'Ordre du Phénix

4707 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/01/2021 20:49

- Miss Granger.

    

- Professeur.

           

On y était. Hermione allait rencontrer les membres de l’Ordre du Phénix de la Première Guerre des Sorciers. Dumbledore l’avait attendue comme convenu dans son bureau, acquiesçant lorsqu’elle était entrée dans la pièce. Sans doute avait-il suspecté qu’elle se défilerait. Maugrey n’était pas présent, mais nul doute qu’il le serait à l’endroit de la réunion.

           

- Le lieu a été placé sous Fidelitas, j’en suis moi-même le gardien du Secret. Si vous voulez bien lire l’adresse sur ce parchemin, Miss.

          

- Le quartier général de l’Ordre du Phénix se trouve à Feather Hall, Kent.

          

Elle s’avança vers la cheminée sur un signe de Dumbledore avant de répéter l’adresse et de disparaître dans un jet de flammes vertes. Lorsqu’elle atterrit dans un large salon occupé par des membres de l’Ordre, elle dut monter un bouclier en quatrième vitesse pour éviter le sort lancé par Maugrey qui lui renvoya un hochement de tête appréciateur face à son réflexe. Se retenant de sourire, elle s’empressa de dégager le passage pour Dumbledore qui posa un pied dans la pièce quelques secondes plus tard, époussetant sa robe argentée.

           

- Alastor, tout le monde est arrivé ?

           

- Il manque les Prewett et Dearborn parmi ceux qui pouvaient venir.

           

- Très bien. Mondingus n’est pas là non plus ?

           

- Il s’est défilé au dernier moment, grogna l’auror. On ne peut pas lui faire confiance.

           

Hermione regarda l’assemblée. Elle en reconnaissait certains de la photo de l’Ordre ou pour les avoir rencontrés à son époque. Emmeline Vance, Elphias Doge, Frank et Alice Londubat, Dedalus Diggle, Benjy Fenwick. Abelforth Dumbledore manquait à l’appel et elle ne reconnaissait pas le reste des sorciers rassemblés.

           

Ils prirent place autour de la longue table qui lui faisait penser à celle de la cuisine du Square Grimmaurd et Hermione s’installa sur un signe de Maugrey en bout de table, à côté de Dumbledore. Elle sentit les regards inquisiteurs des membres de l’Ordre mais ne s’en formalisa point.

           

- Je vous présente aujourd’hui Miss Hermione Granger, qui nous rejoint dans notre combat.

           

- Je ne savais pas qu’on recrutait au berceau, maintenant. Et elle est toute frêle, un Expelliarmus l’abattrait.

           

J’ai ma majorité depuis deux ans, se dit-elle en tournant son regard vers Benjy qui avait parlé. Mais il ne servirait à rien de les convaincre de sa bonne foi, elle savait qu’il lui faudrait faire ses preuves.

           

- Miss Granger a démontré ses capacités combattives ainsi que sa détermination à vaincre notre ennemi, et je n’ai pu que lui offrir d’unir nos forces. Etant encore étudiante à Poudlard, elle ne sera mobilisée que pour les évènements de grande importance ; vous comprendrez que son emploi du temps ne lui permette pas de prendre des tours de garde.

           

Etonnamment, personne ne broncha, l’explication faisant sens. L’assemblée se présenta ensuite, et Hermione rencontra les membres de l’Ordre de 1979. Peu de noms lui étaient en réalité connus, la majorité devant être décédée ou démobilisée lors de la seconde guerre. Dumbledore acheva de la présenter puis amorça l’ordre du jour, répartissant les missions des semaines à venir. En réalité, peu concernaient la jeune femme.

Cependant, il lui demanda de présenter leur ennemi selon ses sources, ce qu’elle fit de bonne grâce ; même si elle désirait garder le plus d’informations pour elle-même, mieux valait informer les membres sur Voldemort pour qu’ils puissent mieux connaître ce contre quoi ils se battaient. La lionne leur fit donc un exposé similaire à celui présenté aux Maraudeurs, excluant l’existence des horcruxes. Ainsi, ils seraient au fait de la réelle identité de Voldemort.

Avant de partir, le vieux directeur la prit à part et lui donna un moyen de la contacter en cas de mission urgente se présenterait. Elle se retrouva donc en possession d’un bracelet de cuir noir, qui se mettrait à chauffer en cas de besoin.

- J’ai parlé à mes camarades de septième année et ils sont disposés à vous rencontrer. Tous souhaitent se battre contre Jedusor.

- J’imagine que je demanderai à leur parler bientôt dans ce cas, Miss.

Elle retourna ainsi rapidement à Poudlard par cheminette ; il était inutile de risquer que l’on remarque son absence.

Bien sûr, lorsqu’elle rentra, Sirius s’empressa de lui demander un compte-rendu détaillé de la réunion, ce qu’elle fit absentement en s’allongeant dans ses bras, ne sachant en réalité pas quoi penser de cette réunion. Si elle avait été introduite au reste de l’Ordre, les sujets discutés ne lui avaient été d’aucune utilité. Elle lui montra le bracelet donné par Dumbledore, que le brun observa avec réticence.

- Je ne peux pas m’empêcher de me dire que seul moi devrait pouvoir t’appeler ainsi, je suis jaloux que tu préfères Dumbledore à moi…

Affichant une moue amusée, elle lui tapa furtivement l’arrière de la tête alors qu’il acceptait la sentence en riant.

- Je lui ai parlé de vous. Il te demandera bientôt de venir dans son bureau avec les autres. Honnêtement, soupira Hermione, j’espère pouvoir venir à bout de Voldy avant que vous ne preniez part à tout cela…

- N’en parlons plus, la coupa gentiment Sirius. Il sera bien temps d’en discuter après. En attendant, j’ai une idée qui me trotte en tête depuis quelques semaines et j’aimerais que tu en fasses partie…

Elle haussa un sourcil et il se dégagea de ses bras pour se pencher sous son lit, en sortant sa malle. Il l’ouvrit et brandit quelques instants après son appareil photo, cadeau d’Hermione pour son anniversaire. Il l’avait déjà bien utilisé, tirant les portraits de ses amis dans les pires situations. Remus avait fini par le confisquer après une énième photo prise lorsqu’il s’était endormi dans un de ses livres après de nombreuses heures d’études, mais Sirius l’avait récupéré en promettant de ne plus recommencer. Bien sûr, il avait trouvé un moyen de détourner sa promesse, prenant en photo les autres endormissements de Moony non liés à la lecture. Il avait parachevé son méfait en faisant l’exposition de sa collection dans la salle commune, qui avait eu un succès fou. Les Serdaigle et Poufsouffle avaient même été conviés à passer admirer l’exposition temporaire, pour le plus grand déplaisir de Remus qui avait eu des velléités meurtrières envers l’animagus.

Cependant, ce n’était pas pour un usage humoristique que Sirius sortait l’appareil cette fois-ci.

- Je veux te photographier Hermione, prendre en photo chaque centimètre carré de ton corps. On a le champ libre, les autres ne reviendront que ce soir. Si tu veux bien, commençons par le plus simple : toi, nue sur ce lit. On fera l’étape difficile de se rhabiller pour déambuler dans le château plus tard.

Sensuellement, Hermione se dévêtit de son t-shirt avant de faire glisser sa jupe à ses pieds, la suspendant sur sa cheville droite vers le brun qui l’observait intensément via l’objectif, activant le déclencheur de temps à autre avant de rattraper chaque photo se développant. Lorsqu’elle ne fut plus qu’en dessous, la jeune femme recula sur le lit et s’allongea lascivement, suivant les instructions de son photographe dont la voix prenait déjà des intonations graves.

- Si tu voulais juste te cambrer un peu plus, Mione, histoire que l’objectif puisse tout bien… appréhender.

- Bien sûr, après tout il s’agit d’un projet artistique, il est normal que je m’implique autant que possible. Comme ça ?

- Hum.

Ce fut la seule réponse que Sirius put donner, complètement submergé par la vision érotique que lui offrait Hermione. Il appuya négligemment sur l’objectif deux ou trois fois, avant de capituler. La suite attendrait.

Lorsqu’ils émergèrent après plusieurs intenses séances de photographie rapprochée, le soleil commençait à décliner, laissant une lumière orangée recouvrir le château et le parc. En un instant, ils se redressèrent et se rhabillèrent en vitesse avant de sortir du dortoir, appareil en main. Les premières photos furent prises en coup de vent, à un tournant de couloir, entre deux portes. Puis lorsqu’ils sortirent à l’air libre, Sirius laissa Hermione le dépasser avant de capturer plusieurs instants de la jeune femme dansant dans le froid du mois de janvier, une lumière dorée éclairant ses joues et faisant pétiller ses yeux. Elle riait aux éclats alors qu’il la poursuivait, joueur. Ils finirent par arriver aux menhirs en amont de la cabane d’Hagrid, jouant à se cacher derrière les pierres. Hermione lui subtilisa l’appareil à un moment, saisissant à son tour quelques clichés. Ils finirent par s’adosser à un des menhirs, faisant défiler les photos sorties. Ils rentrèrent au château lorsque la nuit tomba et rejoignirent leurs amis pour dîner, épuisés par l’après-midi passé. Le soir, Sirius la délaissa pour une maraude secrète avec les autres et elle remonta dans sa chambre pour étudier, pour trouver trois photos sur son oreiller. Si les deux premières la figuraient en train de courir dans le parc, la troisième fit monter le rouge aux joues de la jeune femme qui s’empressa de la dissimuler loin des regards indiscrets.

Et les cours se poursuivirent tranquillement, quelque fois intercalés par des séances câlines ou des discussions entre amis. Seulement, deux semaines plus tard, en plein cours de Sortilèges, le bracelet d’Hermione se mit à chauffer vivement. Si elle fut surprise par la sensation, la jeune femme comprit immédiatement l’implication du signal. Elle lança un regard d’excuse à Sirius qui comprit la situation et se rua hors de la salle de cours en balbutiant une excuse à l’attention de Flitwick, qui la regarda partir avec étonnement. Elle se rua vers le bureau de Dumbledore et siffla le mot de passe à la gargouille pour atterrir devant le directeur qui l’attendait.

- Une attaque au Ministère, les Aurors sont engagés. Environ cinquante Mangemorts, affrontement dans l’Atrium. Allez-y !

Elle posa le pied dans la cheminée sans hésiter, baguette en main et atterrit quelques secondes plus tard dans l’Atrium du Ministère de la Magie où des sorts fusaient en tous sens. Ayant remarqué le mouvement de baguette de Dumbledore avant qu’elle ne prenne la cheminette, elle inspecta sa tenue et constata qu’elle avait été transformée en une tenue beaucoup plus sobre, et le remercia mentalement. Trouver une élève de Poudlard dans cette bataille aurait été plus qu’incongru. Hermione repéra rapidement les Aurors attaquant les serviteurs du Seigneur des Ténèbres et se joignit à eux avec hargne. Elle lança une série de Stupéfix en direction des robes noires, en touchant deux violemment.

- Incarcerem ! Expulso ! Lashlabask !

Deux adversaires supplémentaires furent touchés et cela ne fit qu’augmenter la détermination de la lionne. Elle vit un Auror se faire expulser contre un mur, tombant au sol. Non loin, Maugrey se battait, secondé par les jumeaux Prewett qui mouvaient ensemble, complétant les sorts de l’autre. Cette scène lui rappela les jumeaux Weasley et sa gorge se serra. Elle repéra alors sur le côté de l’immense fontaine de la Fraternité Magique Mr Potter se battant avec un coéquipier blond contre deux Mangemorts. Elle courut dans leur direction en voyant un ennemi s’ajouter à l’équation et sa rage se décupla lorsque le blond fut violemment jeté au sol, inconscient alors qu’une large zébrure rouge lui barrait la poitrine.

- Sectumsempra !

Un Mangemort fut touché par le sort d’Hermione, mais les deux autres continuèrent à les accabler de sorts toujours plus violents. Elle lança son bâ et la panthère bondit mais elle ne put empêcher un rayon violet de filer vers Mr Potter. La scène lui brisa le cœur lorsqu’elle vit le portrait de son meilleur ami tomber au sol, inerte. Folle de rage, elle envoya son bâ désarmer ses adversaires et les envoya heurter la fontaine avant de les maintenir sous l’eau, le temps de les rendre inconscients.

- Non, non, non…

Elle se précipita vers le père de James en créent un bouclier et l’amena à l’écart du combat, lançant un sort de stase sur son corps avant de le dissimuler et de repartir dans la bataille.

- Granger !

Elle reconnut sans peine la voix de Maugrey l’interpellant et s’élança vers lui.

- Il y a des otages à la Justice Magique, on y va avec les Prewett et Fenwick, ramène-toi !

La jeune femme se rua vers les ascenseurs avec le groupe de l’Ordre. Dans les quelques moments de répit qu’ils obtinrent pendant le trajet, elle surprit sa main à trembler et remarqua qu’elle était couverte de sang, sans qu’elle ne puisse en comprendre la provenance. Au même instant, elle sentit sa poche chauffer et en tira le gallion de communication, qui afficha un message dont le destinataire ne faisait aucun doute.

Je t’aime.

- On n’est pas là pour faire du shopping, Granger, range ce gallion !

Maugrey s’était rué hors de l’ascenseur et se dirigeait à présent vers les quartiers de la Justice Magique, ses quatre combattants sur les talons. Ils repérèrent sans aucun mal la trace des assaillants, qui avaient laissé plusieurs corps après leur passage. Lorsqu’ils entendirent des cris provenir du tribunal, Maugrey les fit s’immobiliser brutalement.

- Au vu de la configuration de la salle, ils ont dû ramener les otages derrière la tribune du Ministre. Ils doivent être éparpillés dans les gradins pour parer à toute éventuelle intrusion. Fenwick avec moi, on passe par le haut via l’entrée des secrétaires. Prewett et bis, Granger, vous profitez de l’effet de surprise. Vous délivrez les otages, on s’occupe de ces fils de détraqueurs.

Les deux rouquins acquiescèrent et lancèrent un regard déterminé mais rassurant à Hermione qui hocha la tête. Aucun d’eux ne pipa mot, stressés par l’attente. Ce fut lorsqu’ils entendirent des exclamations de surprise et de fureur qu’ils bondirent.

- Maintenant !

Surgissant dans la salle, ils repérèrent vite leurs opposants, au nombre d’une petite dizaine. Maugrey et Fenwick les mettaient en difficulté mais ils devraient faire vite.

- Lashlabask ! Stupéfix !

- Endoloris !

Elle évita de justesse l’Impardonnable et se cacha derrière la tribune, découvrant les otages. Cinq hommes, trois femmes. Des fonctionnaires apeurés du département de la Justice sans aucun doute.

- On vous couvre, dès que je vous donne le signal vous vous ruez vers la sortie du tribunal.

- Et nos baguettes ?

- Plus tard.

L’un des jumeaux la rejoignit pour la presser de les évacuer et elle s’accorda avec lui pour leur créer une brèche.

          

- Allez-y ! Maintenant !

           

Les otages se ruèrent vers la sortie alors qu’elle lançait sa panthère pour les protéger, mais une femme reste accroupie derrière la tribune, tétanisée. Alarmée, Hermione la secoua sans ménagement. Ils ne pourraient pas tenir longtemps à cinq contre dix.

           

- Je ne peux pas ! Je vous en prie !

           

- Il faut que vous y alliez maintenant ! Dépêchez-vous !

           

- Je ne peux pas ! Ils vont me tuer !

           

- Parce que vous croyez que vous étiez en bonne posture jusque-là ? grogna le jumeau qui combattait à côté d’Hermione. Si vous restez là, vous mourrez ! Allez !

           

Ne perdant pas plus de temps, Hermione la souleva du sol et dirigea sa baguette vers elle.

           

- Locomotor corpus !

           

Le corps de la pauvre femme jaillit jusqu’à la sortie en deux secondes et la lionne reprit son combat aux côtés de l’Ordre. Sa panthère revint pour attaquer les Mangemorts et en mordit deux avant de s’évaporer. L’énergie magique d’Hermione commençait à fatiguer et elle devait garder ses forces pour se défendre. Elle lança un dernier sort avant de recevoir un jet rouge en pleine poitrine, perdant connaissance.

           

Les yeux d’Hermione se rouvrirent sur un intérieur sombre. Elle tenta de se redresser mais fut saisie d’une vive douleur à l’abdomen, avant qu’une femme ne se précipite vers son lit. Elle reconnut les longs cheveux bruns d’Emmeline Vance et fut immédiatement rassurée.

           

- Tu as été touchée par un sortilège de magie noire impactant ton flux magique, donc il faut que tu te reposes. Tu n’as aucune séquelle apparente mais il va falloir y aller doucement si tu veux récupérer.

           

- Les autres ? Tout le monde s’en est sorti ? Et Mr Potter ? Je l’avais mis à l’abri vers la fontaine, il doit…

           

Emmeline interrompit son flot de paroles en levant la main, calmant ses inquiétudes.

           

- Que des blessures mineures, tout le monde va bien. Pour ton Potter, par contre, il va falloir demander à Maugrey. Mais pour l’instant, repose-toi ou je te fais avaler de force une potion de sommeil. Il est deux heures du matin.

           

Hermione capitula, grognant pour la forme. Mais la fatigue l’emporta sans attendre et elle replongea dans les bras de Morphée.

           

Lorsqu’elle émergea pour la seconde fois, le jour était déjà bien avancé. Elle eut à peine le temps de reprendre ses esprits que la voix mélodieuse de Maugrey retentit dans l’infirmerie.

           

- Granger ! Dans mon bureau !

           

- Enfin, elle vient de se réveiller ! Donne-lui un peu de répit !

           

- Pas le temps, Vance.

           

Hermione rassura son infirmière de fortune du regard et sortit de la pièce, découvrant la décoration de Feather Hall. Maugrey la fit entrer dans une salle remplie de paperasse et d’objets magiques et elle s’assit sans tarder sur une des chaises disponibles.

           

- Bon travail hier, Granger. Tu retournes à Poudlard aujourd’hui et tu reprends les cours dès cet après-midi, Albus t’a couverte auprès des professeurs. La version officielle est que tu as été malade et que Pomfresh t’a gardée à l’infirmerie, elle pourra confirmer si on demande.

           

- Parfait. Et Mr Potter ?

           

Maugrey se rembrunit, secouant la tête.

           

- Sainte Mangouste. Dans le coma.

           

Son sang se glaça.

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- Hermione !

           

Sirius se rua vers elle, étonnant l’ensemble des élèves présents dans le couloir. Après tout, selon la version officielle, elle n’avait été victime que d’une petite grippe rapidement résolue par Mme Pomfresh. Il l’embrassa à pleine bouche et se confondit en excuses lorsqu’il la vit grimacer.

           

- Tu es blessée ? Je suis désolé, Mione, j’aurais dû faire attention…

           

- Pas ici.

           

Elle l’entraîna dans un coin, s’éloignant des regards inquisiteurs.

           

- Je me suis reçu un sort, mais ce n’est rien.

           

Elle hésita avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

           

- Comment va James ? Il tient le coup ? Et toi ? Je sais que tu considères Mr Potter comme ton père.

           

Le visage de Sirius pâlit à cette phrase.

           

- Comment ça ? Que s’est-il passé ? Mione ?

           

- Je…

           

Hermione était déboussolée. Elle avait assumé que James et Sirius auraient été au courant, mais elle s’était apparemment trompée.

           

- Il… il était hier au Ministère à se battre contre les Mangemorts. Il a été touché par un sortilège et depuis il est à Sainte Mangouste. Dans le coma.

           

- Mais… Non… Il… Non…

           

- Sirius, je suis désolée, j’avais pensé que McGonagall ou Mrs Potter vous auraient mis au courant.

           

Ce fut la première fois où l’animagus perdit sa contenance en la présence d’Hermione. Des larmes roulèrent sur ses joues alors que ses yeux cherchaient une explication, une autre version à ce que la jeune femme venait de lui annoncer.

           

- Sirius…

           

- Il faut le dire à James. Je ne peux pas le lui cacher. Il n’a pas été mis au courant, je l’ai vu dix minutes avant de te rejoindre. Viens… Oh Merlin, James…

           

Sirius sortit la Carte de sa poche et trouva son frère marchant en direction du cloître avec Remus et Peter. Ils coururent pour les rejoindre, ignorant les regards stupéfaits des élèves en voyant les larmes sur le visage de Sirius. Lorsqu’ils les aperçurent, le cœur d’Hermione se fendit en voyant les deux amis rire.

           

- James !

           

L’animagus se retourna, avant de sourire en voyant son frère arriver.

           

- Bah alors, Padfoot, tu es si pressé de me voir ?

           

- James, je…

           

- Oh, Hermione, tu es revenue ! Tu vas mieux ? On s’inquiétait pour toi. Mais attends, Pads, que se passe-t-il ? Tu pleures ?

           

Sirius tira la manche de son meilleur ami, l’entraînant à l’écart des oreilles indiscrètes. Remus et Peter les suivirent, Hermione sur leurs talons.

           

- Cornedrue, tu sais qu’Hermione n’était pas vraiment malade hier, je vous ai expliqué… Il y a eu une attaque au Ministère, tu l’as lu dans la Gazette ce matin. C’est ton père, James. Hermione vient de me l’apprendre. Il est dans le coma.

           

Le capitaine perdit toutes ses couleurs, son cœur écrasé par un sentiment indescriptible.

           

- C’est impossible… Papa… Maman ne m’a pas écrit… Pourquoi ? Pourquoi lui ?

Remus se précipita pour soutenir son ami dont les jambes le lâchaient, l’air bouleversé. Il savait à quel point James et Sirius aimaient Mr Potter. Il était la bonté incarnée. Lui-même lui était extrêmement attaché.

Le capitaine s’avachit sur le sol avec l’aide de Remus, tremblant, Sirius venant l’entourer de ses bras. A côté d'eux, Peter se passait une main sur le visage, bouleversé. Hermione ne put retenir le sentiment de culpabilité qui l’envahissait. Si elle avait été plus rapide, sa panthère aurait dévié le sortilège et épargné le père de James. Son coma était entièrement sa faute. Encore une fois, elle ne parvenait pas à protéger les gens qu’elle aimait. Elle les laissait dépérir. Encore et encore.

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