Contre tout espoir

Chapitre 14 : Epilogue

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 01:32

POV TOM JEDUSOR

Un jour, un homme m'a dit qu'il était possible de changer. De tout changer.

Je me souviendrai toujours de ce jour-là, de la dispute qu'on a eue, tous les deux. Moi, l'adolescent en quête d'identité, lui le père adoptif qui aimerait qu'on reconnaisse son mérite, sans jamais l'avouer. Ce jour-là, j'ai demandé à Harry qui était mon vrai père, et pourquoi je ne pouvais pas le retrouver. Je voulais savoir pourquoi il m'avait adopté. Pourquoi il avait laissé sa vie de côté, pourquoi il s'était enterré dans une boutique d'apothicaire miteuse, sans possibilité d'évolution de carrière, avec un enfant à charge, un enfant qui n'était pas de lui.

Il m'a accusé d'être ingrat. Et oui, je l'étais. Mais dans la maison de Serpentard, on nous apprenait à toujours rechercher le pouvoir. A s'élever, socialement parlant. Tout d'un coup, cet homme qui m'avait élevé était tombé dans mon estime. Quand j'y repense, ma colère d'adolescent a du le faire souffrir, lui qui a tant donné.

Il m'a alors dit que j'étais assez grand pour savoir. Il m'a raconté une histoire absolument impossible, sur un mage noir, un Elu qui n'était pas assez puissant pour le vaincre, et sur un homme. Un homme comme un autre, et qui pourtant, était un héros. Il en parlait avec tant de ferveur que je n'ai pas pu mettre sa parole en doute. Et quand j'ai appris la vérité... La vérité sur moi...

Je ne me sens pas capable de faire la moitié des choses qu'il m'a racontées. Comment, comment aurais-je pu devenir ce monstre qu'il m'a décrit? Comment aurais-je pu torturer, tuer, asservir ainsi? J'ai refusé de l'accepter. Je me suis enfui. J'ai visité les lieux dont il m'avait parlés, le taudis dans lequel ma mère a vécu, traitée comme une esclave. J'y ai rencontré mon oncle, qui a essayé de me tuer. J'ai pris la fuite, j'ai vu mon père. Lui, il a essayé de m'acheter. Il m'a proposé de l'argent pour disparaître, disparaître définitivement, ne jamais revenir, ne jamais plus jeter l'opprobre sur les Jedusor.

Alors j'ai compris. Je suis rentré à la maison, car oui, j'en avais une. J'ai dit à Papa que j'étais désolé. Je lui ai dit que je n'avais jamais eu qu'un seul père, et que ma vrai famille, c'était lui. Il a souri, et il m'a raconté l'histoire, l'histoire d'un petit garçon, qui comme moi, n'avait pas eu de chance dans sa famille. Un petit garçon qui avait été maltraité par son père, qui avait fait de mauvais choix, que tout le monde croyait mauvais. Et cet homme a décidé de changer, d'aimer ce qu'il avait haï, de recommencer. Cet homme a sauvé l'humanité.

Papa est mort il y a deux ans, de la grippe, qui dit-on, venait de Chine. Les sorciers comme les moldus mourraient à tour de bras, et aucune potion n'était efficace. Papa était condamné. Entre deux accès de fièvre, il m'a reparlé de cet homme, qu'il allait rejoindre, selon lui. Il m'a raconté son histoire, avant qu'il ne m'adopte, et tout ce qu'il aurait voulu me raconter un jour. Il m'a confié qu'il aurait voulu le revoir, une dernière fois, mais que les adieux n'ont lieu qu'une fois, et que pour lui, ils étaient déjà passés.

C'est en mémoire de ces deux hommes que moi, Tom Elvis Jedusor Prince, aujourd'hui, passe la porte d'un taudis moldu, la vieille baguette de mon père à la main. Nous sommes en 1960, le 9 janvier. J'ai 34 ans, je suis auror, et j'ai décidé de passer faire un tour dans un foyer sorcier, où dit-on, un moldu bat sa femme, une sorcière. Une sang pur que plus est. Je frappe à la porte, annonce la raison de ma visite. Des voisins se sont plaints, mentais-je.

Lorsqu'il entend les plaintes que je formule à son égard, l'homme se jette sur sa femme, il l'accuse de mentir. Celle-ci serre son nourrisson entre ses bras, mais c'est trop tard. Le poing de ce monstre vole vers sa femme. Sa tête part en arrière, et j'entends un bruis d'os qui se brise, distinctement. Quelques secondes plus tard, de la fumée sort de ma baguette, sans que je m'en sois rendu compte. L'homme git aux pieds de sa femme, alors que le bébé pleure toutes les larmes de son corps. Alors, je me penche et le prends doucement dans mes bras. Il arrête de pleurer, et me fixe de ses yeux pas encore bien ouverts de nouveau né. Je passe doucement un doigt sur sa joue si douce, essuie une grosse larme.

- Je vais te donner la vie que tu aurais du avoir... Severus.

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