Une fleur parmis les bêtes

Chapitre 2 : Chapter II

9730 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/03/2021 17:04

Chapter II


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Cela faisait déjà quelques jours désormais que la cheffe de service d'Hermione Granger, la désormais employée reconnue du ministère Hortensia Crowdy, bataillait pour réhabiliter le projet de l'ancien employé. Hermione avait entendu dire par sa supérieure que le dossier était cependant en très bonne voie et elle avait déjà commencé à rapporter cette information à son fiancé qui depuis avait énormément de mal à l'accepter.

Ce dimanche là, comme chaque dimanche depuis près de trois ans, Hermione Granger était, comme chaque membre de la grande famille Weasley, en pleine visite dominicale dans la maison familiale à l'aspect si particulier et près de ce magnifique champs bordé d'arbres, le si bien aimé Terrier. Cette réunion de famille, où certains membres brillaient majoritairement par leurs absences tels Charlie Weasley le dragonnier ou encore Ginny Weasley la désormais Harpies toujours en entraînement, était devenue une tradition dès le mois de juin après la victoire. À cet instant précis, Hermione se trouvait dans la cuisine toujours aussi anarchique et toujours dans son capharnaüm organisé où seule Molly Weasley retrouvait des choses. La présence d'Hermione dans la cuisine s'expliquait surtout par son implication dans la préparation du repas aux côtés de sa belle-mère et de Fleur Delacour. Il y avait en réalité deux autres membre féminins de la famille au Terrier actuellement mais qui ne participaient nullement encore à la préparation des repas et ce, pour des raisons tout à fait logique mais cependant extrêmement différentes. La première était Angelina Johnson qui commençait à peine une relation de couple avec Georges Weasley. La dite relation était même quelque peu compliquée par la situation et impliquait même une certaine réticence de la part de Molly Weasley. En effet, tout le monde savait qu'à l'origine Angelina était en couple avec Fred, jusque sa mort à la bataille de Poudlard en réalité, et le rapprochement entre les deux personnes endeuillées par la même perte était à la fois étrange et surprenante. C'était donc toujours en tentant de se faire accepter qu'elle restait avec les hommes de la famille à l'extérieur pour nouer des liens.

Le deuxième membre aurait de toute façon été totalement incapable de donner le moindre coup de main au vu de son âge. En effet, Victoire Weasley, fille de Fleur et de Bill, nommée en hommage à la victoire de Poudlard d'ailleurs, n'avait encore qu'un an et quelques mois et était surtout dans les bras de sa mère où au mieux à ses pieds.

- Ne t'éloignes pas ma puce, fit Fleur en la posant par terre près d'elle et donc d'Hermione afin de pouvoir l'aider à découper les légumes, rituel familial instauré à la mode moldue afin que les femmes puissent critiquer sans honte leurs tendres moitiés. Hermione sentit alors la petite blonde aux magnifiques cheveux hérités de sa mère tirer sur la jambe de son jean bleu.

- Qu'est-ce qu'il y a ma chérie ? demanda Hermione avant de voir la petite fille lui tendre les bras en ouvrant et fermant les poings afin de se faire comprendre.

- Prends la Mione, ce n'est pas grave je continue, fit Fleur attendrie.

Hermione se pencha alors et saisit la petite sous les bras pour la soulever avec délicatesse.

- Hop la, fit Hermione en la calant contre ses hanches.

- Tu es accroc à ta tante Hermione hein? fit Fleur en appuyant sur le petit nez de sa si mignonne petite fille lui arrachant un rire.

- Elle est adorable, fit Hermione attendrie.

- Normal, c'est ma fille, fit Fleur tout sourire.

- Quelle modestie, ajouta alors Hermione en riant.

Hermione s'était très rapidement rapprochée de Fleur après la guerre et surtout au fil de ces réunions dominicales. Hermione regarda vers l'horloge familiale qui avait désormais plusieures aiguilles de plus pour elle, Harry qui d'ailleurs était toujours fixée sur travail signe qu'il était au ministère, Fleur et désormais Victoire.

- J'adore cette horloge, fit Fleur en confirmant la sensation d'Hermione.

- Moi aussi, j'en ai offert une version de poche à Ron.

- C'est vrai? fit Fleur étonnée. En quelle occasion ? Enfin si je peux le savoir, fit Fleur inquiète de gêner Hermione.

- Pour les dix ans de notre rencontre, répondit cette dernière.

- Comme c'est mignon, fit Fleur en posant les patates douces dans l'eau. Et il t'a offert quoi?

- Rien, fit Hermione contrite. Il a complètement oublié.

- Ha oui? Navrée, fit Fleur avec sincérité.

- Ce n'est rien, il était débordé par le magasin, répondit Hermione en carressant les cheveux de la petite fillette.

- Je n'arrive pas à y croire ! fit une voix énervée débarquant dans la cuisine.

Hermione et Fleur se retournèrent découvrant une Molly Weasley échevelée et énervée. Visiblement, il s'était passé quelque chose.

- Qu'y a t'il Molly ? demanda alors Fleur.

- Il y a que nous sommes entourées d'hommes incapable de rester concentrés sur une tâche précise quand on leur demande, fit Molly en replaçant ses mèches de cheveux.

- Qu'ont encore fait les hommes de la famille ? demanda Hermione.

- J'avais demandé qu'il s'occupe des gnomes qui sont encore revenus, fit Molly lassée des invasions répétitives de son jardin.

- Et? fit fleur.

- À part Bill et Angelina, ils sont tous partis jouer au Quidditch... non mais je vous jure, fit Molly en emmenant de la limonade. On ne peut compter sur personne...

Hermione et Fleur se regardèrent avant de rire de la situation. Les Weasley et leur incapacité à conserver leur attention sur une tâche plus de quelques minutes étaient drôles pour elles.

- Ron exagère, fit Hermione consternée.

- Ils sont tous responsable, sauf mon Bill, lui je l'ai bien dressé, fit Fleur un sourire aux lèvres.

- Si tu le dis.

Hermione observait alors Fleur qui allait ouvrir la casserole où la cuisson des navets s'étaient effectuées sans encombres tandis que la petite Victoire tirait sur ses cheveux.

- Doucement Victoire, fit Fleur en levant le couvercle... Ho Merlin ! fit elle en portant sa main à sa bouche.

- Ça va Fleur? fit Hermione très inquiète.

- Cette odeur... Pfiou... ça me donne envie de vomir, fit elle en refermant le couvercle.

Hermione trouvait pourtant que cela sentait comme d'habitude et regarda Fleur attentivement.

- Fleur... Serait ce une réaction physinomique? fit Hermione un immense sourire aux lèvres.

- Quoi? Ho... euh... Oui, fit Fleur toute gênée.

- C'est vrai? Félicitations !!! fit Hermione tout à sa joie.

- Chuuuuut... On n'a rien dit à personne, fit Fleur. Ce n'est que le début de la grossesse.

- D'accord, promis, je ne dirai rien, promis alors Hermione heureuse d'être dans la confidence.

Hermione était très heureuse pour Fleur et Bill dont l'union n'avait pas été tellement acceptée au départ.

- Mais j'espère qu'elle aura bientôt des cousins et cousines, fit Fleur en la regardant.

- Quoi? Non... enfin pas tout de suite. On n'est même pas encore marié, fit Hermione mal à l'aise.

- Bah... ce n'est pas si grave, vous êtes fiancés au moins.

- Oui mais déjà qu'organiser notre mariage ne semble pas faire partie des priorités de Ron, fit Hermione légèrement aigrie.

- Ha... Dis moi, fit alors Fleur quelque peu gênée de la question qu'elle désirait poser, cela se passe bien entre vous au moins?

- Hein? fit Hermione surprise. Oui, ce n'est pas toujours facile, je travaille beaucoup, encore plus maintenant...

- Les lycanthropes? demanda alors Fleur.

- Je vois que les informations circulent...

- Oui, Ron en a parlé à Georges qui en a parlé à Angelina qui m'en a parlé. De l'autre côté, Arthur en a parlé à Bill, expliqua Fleur.

- D'accord... un véritable réseau d'espionnage, fit Hermione amusée.

- Et ça pose des problèmes dans votre couple?

- Ben disons... que j'ai l'impression que maintenant que j'ai accepté sa demande en mariage, il se dit que c'est dans la poche.... Tu vois ce que je veux dire? fit Hermione en replaçant la petite correctement.

- Tu veux dire qu'il ne fait aucun effort ?

- Il oublie l'anniversaire de notre rencontre mais pas l'anniversaire de ses saletés de feux d'artifice, il rentre à pas d'heure pour aller boire avec George et en plus j'ai l'impression d'être l'employée de maison que l'on n'écoute pas quand elle parle, fit Hermione en colère. Et le reste...

- Le reste? s'inquiéta alors Fleur imaginant sans doute le pire.

- Cela fera vingt-quatre jours aujourd'hui que nous n'avons plus... enfin tu vois..., fit elle gênée d'avouer cela.

- Ho... Mais quand tu dis vingt-quatre... Tu veux dire, rien du tout?

- Rien de rien et en plus je ne compte même pas les jours où nous n'avons fait que nous croiser à cause de mes réunions.

- Ça va revenir à la normale, tu sais, tenta de la rassurer Fleur. Ce n'est que passager...

- Mouais... Faudrait peut-être que je me transforme en objet idiot et détourné pour attirer son attention. Ou alors que j'arrête de travailler pour m'occuper de lui. Mais je ne veux pas être uniquement une femme au foyer, si c'est cela qu'il veut il va falloir qu'ils comprennent que je ne suis pas une gentille femme docile et obéissante, Hermione s'énervant de plus en plus.

- Bon... mais être au foyer n'est pas si mal, fit Fleur avant de se corriger devant la mine désolée d'Hermione. Cela ne me vexe pas rassure toi et calme toi et on va pouvoir y aller avec les légumes.

- Je suis désolée de m'emporter, fit alors Hermione gênée.

Hermione plaça plusieurs plats sur un plateau et prit sa baguette dans sa poche arrière gauche et l'agita devant le plateau tout en lançant deux sortilèges domestiques pour se faciliter la tâche : le premier visant à conserver l'équilibre des plats sachant qu'elle portait toujours Victoire et le second était consacré à son allègement pour avoir encore plus de facilité. Elle rangea sa baguette dans la même poche et prit le plateau de sa main libre.

- Ne touche à rien à Victoire, c'est chaud, avertit-elle alirs la petite fille dans ses bras.

" Je n'arrive pas à croire que j'ai raconté cela à Fleur, surtout la partie sur l'absence de relations sexuelles... Pourquoi je lui ai dit? C'était idiot..." pensa alors Hermione en portant le plateau.

Elle descendit lentement les marches qui menaient au jardin, rassurée de porter de simples baskets noires pour les descendre sachant qu'elles étaient extrêmement branlantes. Elle put alors voir les grandes tables installées tout en longueur pour permettre à la grande famille de s'installer. Au bout de celle-ci était installé Arthur Weasley découpant un grand chapon pour toute la famille avec une certaine concentration car désireux de le faire à la mode moldue, sa femme Molly installée à sa droite et son fils Georges à sa gauche près d'Angelina. À côté de celle-ci se trouvait Bill et la place que venait remplir Fleur ainsi qu'une chaise gardée vide pour Harry. Elle-même avait sa place près de Percy, lui-même à côté de sa mère, et elle avait Ron à sa droite, prêt pour converser avec Harry dès son arrivée.

- Voilà les légumes ! fit Hermione en posant le plateau sur la table.

- Je vais te décharger de ton remuant fardeau, fit Bill Weasley en récupérant sa fille toute contente de retrouver son père. Tu pourras manger tranquillement.

- Elle ne me gênait pas, elle est tellement mignonne, le rassura-t-elle avant de s'asseoir.

- Tu pourrais me ramener une bièraubeurre ? fit alors Ron à sa droite.

Hermione le regarda consternée de son propos, elle qui venait de passer plus de quatre-vingt-dix minutes en cuisine.

- L'idée ne t'es pas venue d'aller te servir? fit elle un peu sèchement.

- Euh... ben je ne voulais pas vous déranger, se justifia alors Ron. Et puis...

- Et puis tu devais être trop occupé sans doute?

- Un peu... fit Ron cherchant l'aide de sa famille du regard.

- Je me tournais les pouces sans doute ? Nous faisions une manucure avec Fleur peut-être ? Alors si tu as soif, tu te lèves et tu vas te servir, fit elle alors encore plus sèchement que précédemment.

- Peux plus rien demander... fit Ron en se levant et se dirigeant vers la cuisine.

" Non mais oh... faut pas pousser non plus." pensa alors Hermione.

Tandis qu'elle rapprochait sa chaise de la table, elle releva la tête et tomba sur le regard étonné de Bill et elle remarqua enfin que tout le monde était quelque peu surpris de sa réaction si véhémente.

- Je suis désolée, je me suis un peu emportée, s'excusa alors Hermione.

- Ce n'est rien, fit alors Arthur, après tout tu es très stressée par ton travail ces temps ci.

- Et puis Ron est assez grand pour se servir, ajouta Molly compréhensive de sa belle-fille.

Elle entendit Ron s'asseoir près d'elle et s'ouvrir sa bièraubeurre qu'il était allé chercher égoïstement et sans demander si quelqu'un d'autre voulait quelque chose à boire.

- Au fait, fit Molly, j'ai retrouvé les informations sur le traîteur du mariage de Bill et Fleur.

- Tu voulais le même que nous? fit Bill.

- Oui, je trouvais qu'il était excellent, avoua Hermione se souvenant du mariage juste avant l'année des ténèbres.

- Mais je t'avoue que d'un point de vue budgétaire, c'est une belle dépense et ses prix ont dû augmenter depuis.

- Ha... Je crois que de toute manière, nous irions peut-être sur une préparation maison, fit alors Hermione qui avait recalculé son budget en prévision même si aucune date n'avait été établie.

- Tu préfères que nous le fassions comme ça ? demanda alors Arthur.

- Question budget... on est plus serré que prévu, avoua Hermione avec un peu de honte.

- Je suis surprise, fit alors Molly en distribuant les assiettes de chapon. Tu avais fait une erreur de calcul ?

- Merci, fit Hermione en prenant l'assiette tendue par Percy après l'avoir faite passer à Ron et pris la sienne. En fait, il y a une dépense imprévue, fit elle comme justification.

- Ha bon laquelle ? fit alors Ron s'intéressant enfin à la convention.

Hermione tourna sa tête vers lui faisant voltiger ses cheveux tant elle avait bougé rapidement.

- T'es sérieux là ?

- Ben oui... t'as acheté quoi? On n'a rien changé... enfin il me semble.

- Ton abonnement aux matchs de Quidditch, fit elle méchamment.

- Ha... oui c'est vrai...

- Attends, fit Bill en réajustant sa fille sur ses genoux, tu es idiot petit frère ou quoi?

- Non... J'ai fait une bêtise ou quoi?

- Plutôt oui, fit alors Bill consterné, tu te rends que ça coûte de l'argent un mariage ?

- Ça va, on a de quoi voir venir, fit Ron. Et puis Mione est un peu obnubilée par le travail plutôt que d'y penser.

- Je suis obnubilée par le travail ?

- On ne parle que de ça... les elfes, les loups-garous...

- Lycanthropes, utilise le terme lycanthropes.

- C'est du pareil au même.

- Pour la centième fois, fit elle exaspérée, montrer du respect facilite la cohésion.

- Mouais...

Hermione ignorait alors qu'elle venait de lancer le sujet qui allait passionner la famille durant un bon moment et surtout Percy et Arthur qui la bombardèrent alors de questions, et finirent par amener le fameux projet au milieu de la table.

- Mais ce projet est extrêmement intéressant, fit Hermione heureuse d'en parler. Si nous pouvons montrer à quel point les lycanthropes sont comme n'importe quel autre sorcier, ils nous feront confiance.

- C'est vrai, fit alors Percy, toujours secrétaire particulier du ministre de la magie en repos aujourd'hui. Cela motive le Ministre Shacklbolt, il est très intéressé et pense que cela pourrait calmer la situation.

- C'est évident, l'ancienne ministre et se véhémences n'aident en rien, fit Arthur très au courant pour avoir travaillé sous ses ordres. C'est une folle furieuse.

- Mais les loups-garous sont dangereux, fit alors Ron.

- Lycanthropes, Ron, bon sang... et il ne sont pas si dangereux, fit alors Hermione.

Hermione posa rageusement sa fourchette tant le manque de compréhension de son fiancé la contrariait, elle savait qu'il allait encore prétexter que cette expédition était trop dangereux. Elle regarda alors vers la petite fille qui s'excitait pendant la conversation et vit Bill et ses marques sur le visage.

- Enfin, Bill je ne veux dire pas tous, fit elle en s'excusant du regard.

- Non mais ne t'excuse pas, je connaissais Remus et je sais que des gens comme Greyback ou celui qui s'en prend aux gens dans la Gazette sont à part. Ce sont ces cas là qui posent problème et qui nuisent à leur image. Je ne l'avais dit qu'à Fleur mais après mes blessures, je me suis beaucoup renseigné auprès de lycanthropes et j'ai pu découvrir que la plupart étaient comme Remus, fit Bill aux idées plutôt ouverte.

- J'avais peur de t'avoir vexé, fit Hermione soupirant de soulagement.

- Aucun risque, et puis ce projet me plaît bien, surtout que découvrir le mode de vie des lycanthropes qui forment des meutes est intéressant, d'un point de vue culturel, ajouta-t-il.

- Je pense aussi, fit Hermione, mais une certaine personne ici pense que c'est trop dangereux.

- Bien sûr que c'est dangereux, fit donc Ron qui était concerné par la pique de sa fiancée. Je préfère te savoir dans un bureau, même si je préfèrerais te savoir en sûreté à l'appartement.

- Tu veux que je quitte le ministère ? fit alors Hermione estomaquée en reposant son verre d'eau.

- Ce serait mieux après le mariage non? fit Ron qui venait de comprendre à quel point la pente qu'il empruntait était glissante.

- Mieux ? demanda Hermione vexée. En quoi est-ce mieux ?

- Ben pour avoir une famille, des enfants.

- Tu crois que c'est impossible de cumuler les deux? fit Hermione haussant le ton.

- Oui, pour faire les repas, le ménage, l'éducation des enfants et les courses aussi. Il y a beaucoup à faire dans l'appartement...

- Te rends tu seulement compte Ronald, fit elle usant de son prénom complet pour symboliser à quel point elle était mécontente, que tu énonces plus les qualités d'une domestique que de la future mère de tes enfants ?

- Mais c'est pas pareil, regarde ma mère, c'est une femme d'intérieur, elle a jamais trouvé un intérêt d'avoir un métier.

- Au cas où ta mère a eu sept ans enfants, désolée Molly, fit Hermione en sachant que c'était rappeler la mort de Fred que de le dire, alors je peux comprendre qu'elle ait choisi d'être femme au foyer. Je ne pense pas en faire autant.

- Ha bon?

- Oui, je n'aurai pas le temps de mener une carrière et en plus d'élever autant d'enfants.

" Mais il pensait en fait pouvoir me faire quitter mon travail après le mariage pour gérer une ribambelle de marmailles. Je comprends mieux..."

- Tu pourrais... tu ne prendrais alors aucun risque en t'intéressant à tes fichues bestioles.

Hermione écarquilla les yeux de surprise, c'était donc comme ça que son fiancé voyait son métier : s'occuper de bestioles. Elle était très en colère et cela se comprenait aisément. Elle avait cru depuis le premier jour où elle l'avait invité au restaurant pour célèbrer sa nomination au ministère qu'il la soutenait et il semblait avoir toujours bien accepté ce même métier depuis. Et à ses yeux elle avait toujours été suffisamment présente pour lui, lui faisant à manger le matin et le soir même quand elle était épuisée en rentrant du travail, de même pour les tâches ménagères qui étaient toujours faîtes. Mais ce qui lui faisait le plus mal était le fait que la raison pour laquelle ils s'étaient embrassés la première fois est qu'il avait montré de l'intérêt pour les elfes de maisons durant la bataille, lui faisant croire qu'il s'intéressait à ses idéaux à elle.

" Il aurait dit ça uniquement pour me plaire... que l'on sorte ensemble et avoir ce qu'il voulait depuis un moment : moi... Merlin j'espère que non..."

Mais elle n'allait pas avoir le temps de poser des questions sur ces pensées étranges car la colère montait.

- Des bestioles ? DES BESTIOLES ? Tu considères Remus comme une bestiole ? Et Dobby qui est mort pour nous sortir du manoir Malefoy ? C'est ça Ron... des bestioles ? fit elle très en colère.

- Attends... je voulais pas... commença-t-il à se justifier effrayé.

Soudain un craquement caractéristique de quelqu'un qui transplanait retentit dans le jardin tandis que la petite Victoire applaudissait en voyant quelqu'un appartement comme par magie.

- Salut, fit Harry Potter, désolé du retard je... s'interrompit il alors.

Il venait de remarquer le couple formé de ses meilleurs amis en pleine dispute, surtout le rouquin qui avait les bras tendus en avant pour calmer sa fiancée et un visage sur lequel on pourrait lire la peur. Naturellement il aurait pû aussi remarquer le regard noir de sa meilleure amie de toujours et la colère sur ses traits accentuée par la petite veine qui tremblait sur sa tempe. Hermione leva alors la tête vers lui et elle se calma à la vitesse de l'éclair pour ne pas mettre mal à l'aise son ami qui venait de quitter le travail.

- On règlera cela ce soir, fit Hermione à Ron. Bonjour Harry! Ça va? fit elle en venant lui faire la bise.

- Oui... j'ai manqué quelque chose ? fit il inquiet.

- Non, juste un certain manque de considération, c'est pas grave, fit Hermione.

- Harry! appela Arthur. Mon gendre préféré, fit il amusé. Qu'est-ce qui t'a retenu si longtemps ?

Harry s'installa alors et enleva sa robe d'uniforme pour mieux se détendre en buvant un verre d'eau.

- Désolé... je mourrais de soif, c'était la panique, fit il clairement épuisé.

Hermione s'inquiéta alors de la situation pour que le bureau des Aurors obligent à rester.

- Une autre attaque ? fit elle alors.

- Oui... mais pas de lycanthrope. Y a même une édition spéciale de la Gazette, fit il en la posant sur la table.

Bill tendit le bras pour se saisir du journal quand il la vit qui se penchait également dessus.

- Ho, oui, vas-y, fit Bill comprenant.

- Non tu peux, j'attendrai, le rassura-t-elle.

- Ou alors je le lis à voix haute, proposa Bill.

- Si tu veux, dit Hermione. Même si ça risque de concerner des bestioles, conclut-elle en insistant sur le mot.

Tout le monde la regarda alors, peu habituée à ce qu'elle en fasse autant sous la colère, bien évidemment personne ne fit ou ne dit quoique ce soit qui aurait pû faire croire qu'il condamnait ou encourageait son comportement. Seul Ron avait une véritable réaction : il regardait simplement sa bouteille de bièraubeurre. Hermione vit alors Harry la regarder, il devait avoir compris qu'il était arrivé en plein pendant une dispute mais heureusement pour lui d'ailleurs, il ne fit aucun commentaire.

- Bon... oula... Vaut peut-être mieux que tu lises d'abord tout compte fait, fit Bill en lui tendant.

- Ah... Ok, fit Hermione en prenant le journal.

Hermione le saisit et le retourna, il ne s'agissait effectivement que d'une édition spéciale faisant de ce numéro un exemplaire plus fin. Elle regarda la photo animée en une qui montrait un commerce dont elle n'arrivait pas à lire l'enseigne en train de brûler et une foule visiblement en colère en train d'acclamer l'immense brasier. Elle choisit de le lire pour elle-même au cas où...


!ÉDITION SPÉCIALE!


LES SORCIERS RÉPLIQUENT !


Ce matin, une enseigne de Phiar et Bunsen, une des chaînes de potionnistes les plus reconnues d'Angleterre, a été incendiée dans la ville d'Exeter dans le Devon. Pour ceux parmis nos lecteurs qui l'ignorent Phiar et Bunsen est une des deux sociétés internationales ayant choisi d'investir dans la conception des potions les plus avancées dont une des plus notoires fut inventée par Damoclès Belby. Naturellement, vous devez déjà tous connaître Damoclès Belby qui a été décoré de l'ordre de Merlin et possède également sa carte des Sorciers Célèbres dans les tout aussi célèbres chocogrenouilles et ce pour avoir inventé un jour dans son laboratoire la célèbre potion Tue-loup.

Selon les premiers témoignages, quelques minutes après l'ouverture de l'entrée cachée, cette même entrée permettant aux lycanthropes de se fournir en potion Tue-loup, un groupe de sorciers masqués et brandissant leurs baguettes aurait pénétré à l'intérieur afin d'en chasser les victimes de lycanthropie. Après avoir lâchement molesté Miranda Stokes, la vendeuse, ils l'auraient également jetée à l'extérieur avant de lancer de nombreux incendio depuis ce même extérieur. Afin de parfaire le travail, ils auraient également lancé à l'intérieur un sortilège de feuxdémons pour s'assurer d'en brûler le stock. Les deux clients atteints de lycanthropie se seraient alors lancés courageusement à l'intérieur afin d'en sortir les membres du personnel et la famille propriétaire de la succursale de Phiar et Bunsen. Grâce à leur courage, le nombre de victimes de l'incendie à recenser est de zéro. Cependant, les assaillants se seraient ensuite lancés dans un lynchage public des deux lycanthropes prétextant qu'ils étaient à l'origine de l'incendie criminel. Ce détail extrêmement choquant et honteux nous a été rapportés par les membres du personnel qui, après avoir été sauvés, ont tenté de défendre leurs courageux sauveteurs en vain.

Environ vingts minutes après le début de l'incendie et l'arrivée sur place des magipompiers et des Aurors du ministère, la rédaction de la Gazette du sorcier a reçu une lettre de revendications de la part de la T.A.X.E.S. ( voir encart ci-dessous).

Nous sommes déjà entré en contact avec Milicent Bagnold, l'ancienne ministre de la magie, qui a certes condamné la violence de l'acte mais lui a trouvé une excuse qu'elle estimait viable: " Ce genre de comportement se comprend, depuis quelques temps déjà les loups-garous attaquent des sorciers et se sont toujours posés en menace pour la communauté magique, il était évident que ce genre de situation allait se produire. Il est rassurant qu'il n'y ait pas eu de blessé".

La rédaction de la Gazette tient cependant à rectifier le propos de l'ancienne ministre et tient à préciser qu'il y a effectivement des blessés : les deux courageux lycanthropes qui n'ont écouté que leur courage pour sauver le personnel. Ces deux personnes dont nous tairons les patronymes pour leur propre sécurité, celle de leur proche et également du personnel de Sainte Mangouste sont actuellement en soins intensifs au sein de l'établissement magicomédical. Leurs pronostics vitaux semblent cependant extrêmement engagés. La Gazette vous tiendra au courant et n'hésitera cependant pas à ressortir une nouvelle édition dès ce soir. La Gazette s'allie également au personnel de Phiar et Bunsen et aux familles des victimes pour condamner ces actes horribles avec fermeté.


Hermione déglutit alors, dégoûtée de la cruauté des incendiaires et effrayée de la communauté qui était désormais la sienne. La peur et la haine faisaient réellement faire des actes odieux.

" Pauvres lycanthropes, ils veulent faire attention et en plus ils se font agresser... J'espère que le listing des commandes de potions Tue-loup ont brûlé ou avaient été placés en sécurité préalablement car si ces criminels ont mis la main dessus, les attaques vont se multiplier."

- Merlin c'est horrible !!! fit alors Hermione.

- Que se passe-t-il? demanda alors Percy.

- Je vais vous expliquer, fit Harry. Il y a une attaque contre les lycanthropes, il y a eu des victimes...

Hermione n'écouta nullement l'explication d'Harry et se lança dans l'encart de la Gazette consacré au groupuscule extrémiste, dont l'acronyme particulier lui fit penser que le sien n'était pas si étrange, se référant ainsi à la S.A.L.E. qu'elle avait fondée lors de sa scolarité.



QU'EST-CE QUE LA T.A.X.E.S.?


La T.A.X.E.S., dont l'acronyme signifie Troupe d'Autodéfense pour la Xénofugue des Éléments Séditieux et dont le symbole est un sorcier brandissant une baguette de laquelle jaillit la lumière solaire, est un groupuscule extrémiste aux méthodes violentes fondé dans les années quatre-vingt et apparu sous le mandat de Millicent Bagnold. Ce groupuscule a toujours réclamé la mise au banc de la société magique des hybrides et des êtres différents tels les centaures, les demi-géants, les elfes de maisons, les gobelins, les lycanthropes et tous les autres hybrides existant et ce à quelque niveau que soit l'hybridation. Durant les années quatre-vingt, ce groupuscule fut reconnu coupable de divers actes de vandalisme et de violences et est notamment responsable des émeutes de l'été quatre-vingt-six devant les établissements Gringotts réclamant que seuls des êtres humains sorciers étaient dignes de gérer l'argent de leurs semblables et qu'une race monstrueuse, selon ses termes, ne méritait pas tant de pouvoir. Pour ceux trop jeunes ou ne s'en rappelant pas, ces fameuses émeutes se terminèrent par la mort de sept manifestants et un Auror dans l'exercice de ses fonctions ainsi que par le décès de trois gobelins venus pour tenter de calmer les manifestants et établir une forme de dialogue. Les membres du groupuscules ont été condamnés à titre préventif à dix ans à la prison d'Azkaban, cependant aucun membre n'a jamais été arrêté et cette condamnation est toujours en attente d'exécution. D'autres actes leurs furent imputés comme les meurtres d'une famille de lycanthropes en quatre-vingt-quatre, les viols et les meurtres d'une demi-vélane et de sa fille en quatre-vingt-cinq, les incendies de divers centre d'aide aux hybrides, l'incendie d'une forêt où vivait des centaures en Irlande du Nord, etc. Ces actes leur furent imputés par la présence de leur symbole sur les lieux des crimes mais aucun membre ne fut jamais arrêté. La Ministre Bagnold condamnait certes publiquement leurs actes mais sans jamais donner réellement au Bureau des Aurors les moyens de les stopper préférant les laisser sur les enquêtes liées aux mages noirs, condamnable mais évident quand le ministère s'est consacré à la traque des partisans du sinistre Lord Voldemort. Dans les années quatre-vingt-dix, ce groupuscule refit son apparition lorsque les décrets de Dolores Ombrage, qui pour rappel purge toujours sa condamnation à quarante cinq ans de prison à Azkaban pour ses actions lors de l'année des ténèbres; furent mis en place par le ministère et également en soutenant le Seigneur des ténèbres lors de sa discrimination des êtres hybrides tout en refusant la discrimination des nés moldus cependant, au moins peut on leur reconnaître cela.

La réapparition public de ce groupuscule semble être d'assez mauvais augure pour la communauté sorcière et surtout pour les lycanthropes. Nous cherchons d'ailleurs à contacter actuellement le Ministre de la Magie Kingsley Shacklbolt pour obtenir les premières réactions.

La rédaction de la Gazette du sorcier a longuement hésité avant de diffuser le message de la T.A.X.E.S et a choisi de le faire dans un devoir d'informations du lecteur et dans le cadre de la liberté d'information. Nous tenons avant tout à déclarer que nous ne soutenons nullement le message ci-dessous mais le diffusons afin de montrer à quel point ce groupuscule semble sérieux et à quel point le danger semble extrêmement précis. Attention, les termes présents à l'intérieur de celui-ci non nullement été censurés et la lecture de ce texte pourrait heurter les plus sensible de nos lecteurs.

" Nous sommes la T.A.X.E.S. et voici notre manifeste. Depuis tout petits nous grandissons dans le monde magique et croyons en vos promesses. Depuis toujours vous nous dites que vous veillez à notre sécurité mais cela n'est que mensonges. À Poudlard déjà, on nous a enseigné de nombreux mensonges quand à la dangerosité des ennemis de la nation magique. Qu'importe les révoltes et les attaques que nous essuyons, la communauté continue de défendre ces êtres malfaisants. Arrivés à l'âge adulte, nous avons enfin compris que tout cela n'était que mensonges et fariboles, qu'importe ce qu'il se passe vous ne comprenez rien. Combien de victimes a fait Greyback? Bien trop, une seule aurait même été de trop. Si vous n'étiez pas enfermé dans vos mensonges d'égalité et d'honnêteté perpétués par le Service de Régulation des Créatures Magiques, vous auriez vu venir ces attaques. Nous, nous les avons comprise, la dernière était préméditée, prévue et voulue, ce monstre avait pris une potion Tue-loup sinon il n'aurait pas été si précis. Alors aujourd'hui, nous avons compris qu'ils étaient une véritable menace et nous allons empêcher qu'il y ait d'autres attaques. Nous allons poursuivre notre quête sacrée, notre croisade pour le bien du monde sorcier, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun monstre qui attende la pleine lune pour agresser nos enfants. Si défendre notre monde fait de nous des criminels, alors nous sommes des criminels. Si vouloir protéger nos femmes et nos enfants fait de nous des criminels, alors nous sommes des criminels. Si le fait que nous désirons ne pas nous faire tuer par des monstres démoniaques fait de nous des criminels, alors nous sommes des criminels. Si vouloir faire le bien fait de nous des criminels, nous serons des criminels... et nous espérons que nous ne serons pas les seuls car nous combattrons nos ennemis et leurs alliés."


Hermione reposa le journal sur la table sentant ses jambes défaillir et dû s'asseoir pour ne pas s'effondrer. Elle sentit alors la main de quelqu'un dans son dos.

- Mione, ça va? demandait Ron inquiet. Tu es toute pâle.

- Je... c'est horrible Ron.

- Quoi?

- Ce groupuscule... ce sont des psychopathes, fit Hermione. Ils ont même clairement insinué que le ministère était l'ennemi.

- Tu devrais quitter ton poste, lui fit il alors.

- Ron! Tu crois que c'est le moment ?

- Je parlais pour ta sécurité, je t'aime, je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose, fit Ron en lui attrapant la main.

- Je t'aime aussi mais justement, si on se met à démissionner maintenant du service, ces monstres auront gagné.

- Mais vous allez être en danger ! fit Ron. Et si tu mènes ton projet à bien, tu le seras encore plus.

- Ron, l'interrompit alors son père, Hermione a raison, c'est justement maintenant qu'il faut aller au bout du projet, prouver à la T.A.X.E.S. que les lycanthropes sont plus que des créatures dangereuses. Même Kingsley doit le savoir et vu ce qu'ont fait ces gens, les soutiens politiques vont se montrer...

- Qu'y a t'il Arthur ? fit alors remarquant son temps d'arrêt.

- Je me demande seulement si des lycanthropes vivant en meute accepteront le projet, en théorie ils n'ont déjà pas trop confiance en nous, même ceux qui sont aussi sorciers. Mais avec ces agressions, si ils pensent que les enfants de leurs meutes sont en danger, ils ne voudront jamais participer. C'est quand même le véritable point commun entre les lycanthropes et les loups: l'esprit de famille.

- Je le sais Arthur mais..., commença alors Hermione avant de s'interrompre à cause d'un bruit étrange.

Elle leva la tête comprenant que ce bruit si caractéristique était le cri d'un oiseau, un rapace certes mais nullement un hibou. Elle vit alors un oiseau de taille moyenne au dos gris foncé, au ventre crème avec des dessins noirs, la tête noire aux joues blanches avec une tache noire en forme de moustache: un faucon pèlerin.

- Mais c'est...

Le faucon se posa alors sur la table provocant par la même occasion le cri effrayé d'une petite personne.

- OUINNNNNNNN!!!!! hurla Victoire.

- C'est tout ma puce, n'aie pas peur, fit Fleur en berçant sa fille.

- C'est Horus, fit Percy en s'approchant, le messager express du ministre.

Hermione regarda alors Percy Weasley qui retirait quelque chose à la patte du faucon pèlerin, un message visiblement.

- C'est de Kingsley Shacklbolt, fit alors Percy, il demande qu'Harry et Hermione transplanent immédiatement au ministère pour une conférence avec la presse.

- Quoi? Mais j'en reviens à peine, fit Harry.

- Pas le temps de discuter, fit Hermione. Je suis désolée pour le dessert Molly, prenez le sans nous, on ne sait pas quand nous allons revenir.

- Mione... fais attention.

- Ne t'inquiètes pas, c'est une conférence, fit elle alors.

Elle sentit alors la main d'Harry sur son épaule et se sentit transplaner jusque l'aire réservée aux urgences du ministère.



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Hermione avait été assez surprise à son arrivée au ministère car il régnait une étrange atmosphère seulement supplantée par l'effervescence qu'il y régnait également. En effet, il y avait une foule assez particulière au ministère, ceux dont la présence n'était en général que très peu appréciée par le Ministre et les employés lambdas : des journalistes et même la radio. L'atrium où se trouvait l'obélisque en l'honneur des morts s'était vu parer de nombreuses chaises pliantes devant une estrade et un pupitre, sans doute pour le discours du ministre et la fameuse conférence de presse. Hermione avait été obligée de s'asseoir sur l'estrade aux côtés d'Harry attendant un peu inquiète l'arrivée de Kingsley Shacklbolt.

- Harry... tu as une idée de ce qui se passe? demanda-t-elle alors légèrement stressée.

- Aucune idée... Honnêtement. Mais cela doit forcément être lié à l'attaque non? suggéra Harry.

- Il y a peut-être eu une autre attaque, fit elle alors.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'Hermione voit apparaître celui qui était Ministre de la magie depuis la chute de Lord Voldemort près de trois ans plus tôt. Il avait d'abord géré ce poste avec brio par intérim et puis un référendum avait été voté par la communauté magique pour qu'il conserve le poste, poste qu'il occupait toujours et, selon Hermione, où il faisait du bon travail. Kingsley Shacklbolt n'avait vraisemblablement pas préparé de discours écrit mais avait le visage fermé. Hermione déglutit alors nerveusement, elle appréhendait énormément les mauvaises nouvelles et, sans doute à cause de tout ce qu'elle avait pû vivre des années auparavant, elle angoissait déjà d'entendre le pire.

- Mesdames et messieurs les journalistes, sorciers et sorcières, bonjour. Je vais vous demander de conserver le silence et les questions pour vous, tout du moins pour le moment. Ce que je vais vous dire est extrêmement important, commença alors Kingsley Shacklbolt d'une voix extrêmement calme et tout autant posée.

" Il y a une autre attaque ? Encore? Des morts? Merlin, j'espère que ce n'est pas les lycanthropes qui ont attaqué, ce serait empirer la situation..."

- Mione, calme toi, fit Harry tout bas en attrapant sa main.

- Je vais essayer... fit elle en réponse mais sans grande conviction.

Elle entendit alors le ministre de la magie se racler la gorge et faire craquer sa nuque avant de prendre la parole, lui même semblait assez nerveux au final.

- Comme vous le savez tous désormais, la T.A.X.E.S., le groupuscule terroriste dissident er extrémiste, a attaqué ce matin une succursale de Phial et Bunsen à Exeter, provoquant un incendie et malheureusement des agressions. Ces crimes odieux, incendie volontaire et coups et blessures en réunion, viennent d'être commués en homicide volontaire avec préméditation.

Hermione fut saisie d'effroi, l'un des lycanthropes venait donc de décéder. Elle était convaincue que si celui qui prenait un malin plaisir à agresser les sorciers était également extrémiste, la prochaine pleine lune allait être critique.

- Il y a soixante-sept minutes maintenant, un héros nous a quitté, un héros qui aurait pû fuir mais qui a préféré sauver ses semblables en affrontant le danger alors que sa nature venait de faire de lui une cible. Cet homme, dont je tairai le nom pour la sécurité de sa famille, avait vingt-sept ans et venait d'être père pour la seconde fois. Toutes mes condoléances à la famille et à ses proches, le ministère ne vous laissera pas tomber. Je jure solennellement devant toute la communauté que dès la fin de ce discours, des fonds seront débloqués pour la traque de ce groupuscule, et ils seront traînés devant la justice.

Hermione était assez impressionnée de tant de hargne et de vigueur dans le discours, Kingsley Shacklbolt savait s'adresser à la foule.

- La seconde victime, est toujours en soins intensifs pour le moment et nous prions Merlin de veiller sur elle. J'avais également une annonce importante. Comme vous le savez sans doute déjà, le ministère travaille sur un Bureau d'intégration des lycanthropes, afin de les réintégrer totalement dans la communauté magique. Une jeune employée du ministère a proposé un projet conjoint, que l'on a décidé d'appeler Nouvelle Lune. Ce projet, sera bientôt mis en place par Hermione Granger, dont la sécurité sera assurée par un équipier Auror, d'ici la fin de la semaine, grâce au concours d'un lycanthrope désireux de nous aider. Mais Miss Granger peut vous énoncer ce projet en quelques mots.

" Mais... mais j'ai rien préparé moi, c'est comme arriver devant une copie d'examen sans avoir révisé, une catastrophe... Mais il a trouvé quelqu'un ? Et comment ça d'ici la fin de la semaine?"

Hermine se leva alors de sa chaise les mains tremblantes, les jambes aussi d'ailleurs, et s'avança vers le pupitre pour expliquer le projet. Elle aurait préféré devoir répondre à des questions même si elle détestait l'exercice de la presse. Elle en avait vécues pourtant des conférences de presse, surtout à la fin de la guerre. Ils étaient suivis continuellement avec Ron et Harry, partout et tout le temps. Même son premier rendez-vous avec Ron avait été quelque peu gâché par les journalistes insistant pour avoir des informations sur ce qu'ils appelaient à l'époque " Le Couple résistant". Par chance, Hermione était retournée à Poudlard et avait pû passer ses ASPIC en toute sérénité et sécurité car Minerva McGonagall avait l'art et la manière de faire fuir les journalistes ce qui permit de laisser passer l'orage.

- Bonjour, commença Hermione en s'humectant les lèvres. Ce projet est une bénédiction pour la société magique. Un programme sociétal impressionnant, innovant et crucial en ces temps de crises. Comme vous le savez tous, nous aparentons uniquement les lycanthropes à l'image du sorcier qui va acheter une potion une fois par moi. Cette image est fausse. Lors de la guerre, Fenrir Greyback a réuni une meute et il n'est pas un cas unique. Mais l'important dans cette phrase n'est pas le nom mais bien le mot "meute". Certains lycanthropes sont si mal traités par notre communauté qu'ils s'exilent pour vivre entre eux, sans notre aide, sans notre soutien et sans qu'il ne nous apporte des informations nouvelles sur le monde. Ce projet est basé sur cette constatation, nous devons apprendre à nous connaître mieux que cela car à mes yeux, il n'y a ni lycanthrope, ni sorcier, il y a la communauté magique et uniquement elle. Elle a en effet besoin de chacun de ses membres pour s'agrandir, se diversifier, s'améliorer et s'épanouir. Ce projet va consister en une chose simple, l'intégration d'un sorcier, en l'occurrence moi-même, au sein de la meute du volontaire de Monsieur le Ministre. Pendant un certain temps, je vivrai avec eux, dormirai avec eux, apprendrai avec eux, qu'il s'agisse de leurs lois ou de leurs coutumes afin d'apprendre comment leur permettre de vivre avec nous sans craintes et en parfaite sécurité. Je veux une communauté magique unie afin que plus jamais nous n'ayons un autre Lord Voldemort. Pour cela, il faut voir comme moi je vois le monde, simplement des hommes, des femmes et des enfants. Aucune différence à part celle là... Je vous remercie de votre attention.

- Merci Miss Granger, fit Kingsley Shacklbolt avant de s'adresser à la presse. Veuillez nous excuser quelques instants.

Il s'avèra qu'en réalité, Kingsley n'avait nullement prévu de répondre aux questions et emmenait déjà Hermione et Harry. Visiblement avant de quand même se plier à l'exercice contraignant, il devait leur parler.

- Je n'arrive pas à y croire, vous aviez déjà préparé ce discours Hermione ? demanda le ministre tout de même assez étonné de la facilité avec laquelle Hermione avait pû s'exprimer.

- Non Monsieur le Ministre, c'était juste improvisé et ce que je ressentais, avoua Hermione en haussant les épaules.

- Déjà, je tiens à vous rassurer, le programme est réellement lancé et j'ai déjà choisi deux Aurors qui assureront ta sécurité là-bas, Harry et son équipier Blaise Zabini, mais en alternance pour qu'ils puissent prêter mains fortes à l'enquête sur la T.A.X.E.S.

- À vos ordres Monsieur le Ministre, fit Harry avec le sérieux dû à la fonction. Je suis honoré que vous me confiiez la sécurité du projet.

- C'est autant de la confiance que de la communication, j'en suis navré si cela te blesse mais aux yeux de la communauté, il est clairement plus impressionnant et valorisant qu'il s'agisse d'Hermione Granger et d'Harry Potter que de simplement Monsieur ou Madame Machin du ministère, avoua-t-il avec tout de même un peu de gêne.

" Forcément, deux des héros de la guerre sur une mission comme celle là, tout ça pour montrer son importance alors que l'on sait tous qu'elle n'en avait aucune il n'y a pas si longtemps et surtout qu'elle ressemblaient surtout à une ébauche."

- Aucunement, fit alors Harry.

- Monsieur le Ministre, j'avais deux questions, fit Hermione gênée de désirer tout de suite mettre les pieds dans le plat.

- Je vous écoute, fit il en prêtant une oreille attentive à ses questions.

- Commment avez vous réussi à trouver quelqu'un aussi vite et pourquoi le projet commence réellement dans une semaine et pas tout de suite?

Kingsley Shacklbolt se mit à sourire et à se gratter nerveusement le menton, visiblement il y avait un problème, sans doute assez important au vu de la gêne ressentie et qu'Hermione ne comprenait pas encore.

- La réponse est la même dans les deux cas. Il y avait un petit mensonge, nous n'avons pas encore la personne enfin pas tout à fait..., fit alors Kingsley Shacklbolt énigmatiquement.

- Hein? Et que veut dire pas tout à fait ? demanda alors Hermione inquiète.

- Il faudrait que vous arriviez à le convaincre, d'où la semaine que je vous laisse en réalité, lui confia-t-il enfin.

- Mais si il est venu, c'est qu'il est d'accord non? À moins qu'il ne veuille des conditions ? crut alors comprendre Hermione.

- En réalité, il n'est pas ici. Ni au ministère ni à Londres.

- Où est-il alors? s'inquiéta Hermione.

- Azkaban.

- Pardon? fit Hermione presque en hurlant de surprise.

- Monsieur le Ministre, fit Harry gêné, si c'est une blague...

- Ce n'en est pas une en réalité, le seul lycanthrope faisant partie d'une meute que nous connaissions et qui soit ici pour pouvoir essayer de le convaincre de participer au programme est là-bas à Azkaban.

- De... Depuis combien de temps? fit Hermione alors inquiète de connaître la peine.

- Il y est depuis cinq ans, quatre-vingt-seize. Il a été arrêté et envoyé à Azkaban car il négociait avec des hommes de Greyback, sans doute pour rejoindre l'armée qu'il montait à l'époque.

- Il a purgé beaucoup de sa peine au moins?

Hermione vit la tête quelque peu gênée de Kingsley Shacklbolt, visiblement il y avait d'autres informations gênantes.

- En réalité, avouait il difficilement, il n'a jamais été ni jugé ni condamné.

- Il est en prison sans être condamné ? Mais c'est honteux... fit Hermione pour qui l'égalité des droit était importante.

- Pour ma défense, je n'étais pas ministre et je me suis contenté, par fainéantise sans doute, de faire libérer nos alliés d'Azkaban, je n'ai pas étudié tous les cas...

- Mais Monsieur le Ministre, personne ne pourrait convaincre un homme incarcéré à tort de nous aider, fit alors Hermione. Même si nous lui proposer la liberté.

- Il espérait peut-être revoir sa meute, et leurs liens familiaux sont les plus importants, comme tu le sais déjà.

Hermione était consternée de la situation, elle avait honte d'appartenir au ministère qui avait incarcéré ce lycanthrope.

- Vous le rencontrerez demain, tous les deux, fit alors le ministre. Je sais que cela est précipité mais le pousser à nous aider sera compliqué alors autant vous y mettre rapidement.

- Compliqué ? fit Hermione. Je trouve le mot un peu faible.

- Je comprends tout à fait votre colère, vous vous battez pour l'égalité des droits, et plus particulièrement des lycanthropes actuellement et vous apprenez ceci, vous devez être assez contrariée.

- Évidemment, le droit à un jugement équitable et à être défendu devrait être un droit fondamental. Ce lycanthrope, le ministère lui a pris cinq ans de sa vie et j'espérais réellement que ce n'est pas parce que c'était un lycanthrope, fit elle accusatrice.

- Je ne pense pas Miss Granger, sachez que quand bien même j'en suis navré. Je vais devoir y retourner, vous n'êtes pas obligés de revenir pour mes annonces. Et son dossier vous sera transmis demain matin même si il n'est pas très rempli.

- Monsieur le Ministre ? fit alors Hermione honteuse.

- Oui?

- Si il n'y avait pas eu d'attaque...

- Le projet aurait eu lieu, nous prévoyions à la base que le lycanthrope de meute soit réellement consentant mais la situation présente fait que nous accélérons le processus.

- Merci de votre franchise.

Hermione regarda alors le ministre de la magie qui retournait vers son pupitre tandis qu'elle regardait Harry dubitative.

- Au moins je pourrais veiller sur toi Hermione, fit Harry avec douceur, et Blaise est compétent.

- Je sens qu'expliquer à Ron la situation risque d'être plus compliqué que prévu, fit elle alors en soupirant.

Elle releva, même en étant en pleine conversation, que le ministre proposait que les familles de lycanthropes trop apeurée par la situation présente contractent le ministère pour être mises en sécurité sans aucune contrepartie ou recensement, projets qu'Hermione apprécia énormément sur le coup avant qu'Harry ne reprennent la parole.

- J'ai vu que vous vous disputiez quand je suis arrivé, fit alors Harry.

- Oui, mais ce n'est pas si important, fit elle pour noyer le poisson.

- Mione...

- Bon d'accord... tu savais que Ron trouvait mon travail absurde et avait prévu qu'après le mariage, je reste docilement à la maison ?

Hermione regarda alors Harry avec un regard plus qu'inquisiteur pour le convaincre de répondre avec franchise à la question.

- Nous avons parfois évoqué le sujet, mais j'ai tenté de lui faire comprendre que tu désirais travailler, fit Harry se rattrapant sous un regard courroucé.

- Quel imbécile celui-là alors...

- Mione, il t'aime, ça lui passera.

- Il a intérêt parce que le côté je m'en balance de tout commence sérieusement à me courir sur le haricot, fit elle alors.

- Mione, je sais que Ron est particulier, il l'a toujours été d'ailleurs...

- Ça oui, Monsieur me critiquait pour Cormac MC mais sans aucune honte bécotait sans aucune honte Lavande Brown. Et quand je dis bécoter, il n'y a pas que ça... Je suppose que tu le sais?

- Ha... ben euh... fit Harry gêné.

- Il s'en était vanté je suppose ? fit alors.

- Bah... oui...

- Je ne t'en veux pas Harry, ni même à lui, nous n'étions pas en couple après tout mais ce qui m'exaspère c'est sa morale à deux vitesses. Pour lui ce n'était pas un problème mais pour les autres, comme avec Ginny qui devait se cacher.

- C'est vrai que Ron a toujours été...

- Gamin? Égoïste ? Immature ? Lourd? Pourquoi tu parles au passé ?

- Mione...

- C'est ça s'occuper de bestioles... ça doit rendre aigri.

Hermione était en colère car elle avait en plus évoqué Lavande Brown, à qui elle n'en voulait d'ailleurs pas et avec qui elle était même en assez bon terme depuis la bataille de Poudlard. La raison de sa colère était assez simple car le soir de sa première fois, elle s'était inquiétée de savoir si Ron avait apprécié, l'inverse n'étant pas demandé, et il lui avait dit qu'il était extrêmement heureux qu'elle se soit préservée pour lui, lui offrant une grande preuve d'amour. Hermione lui avait alors dit pareil sauf qu'au lieu de se taire et ne pas gâcher la soirée, il avait dit la vérité toute nette en lui disant que ce n'était pas grave, que lui était un homme...

- Hermione, tu es sûre que tu dois accepter ce projet? fit alors Harry.

- Pourquoi je refuserai? demanda simplement Hermione.

- Toi et Ron, cela ne va pas trop non? Alors t'éloigner de lui...

- Harry ceci est un de mes projets, je dois le réaliser, cela est normal.

- Oui mais...

- Il n'y a pas de mais Harry, regarde toi par exemple.

- Pardon? fit alors Harry inquiet.

- Oui tu laisses Ginny vivre ses rêves de Quidditch non?

- Bien évidemment, ce sont ses désirs, je suis Auror comme je le voulais alors je ne peux décemment pas l'en empêcher.

- Et bien Ron apprendra.

- Tu fais comme tu veux, mais tu as mon soutien en toute circonstance. Et celui des Weasley mais surtout de Fleur.

- Ça je peux compter sur Molly pour s'occuper de son fils.

- Mione...

- Ce n'est pas une critique, c'est plus sûr pour lui et pour l'appartement à vrai dire. Je ne l'ai jamais vu prendre une poêle à frire, fit elle en riant un peu.

- Tu vas lui manquer, il va s'ennuyer de toi.

- Ho s'ennuyer ? Aucun risque, il a un abonnement de Quidditch, fit alors Hermione la colère revenant.

" Non je sais que je vais lui manquer, lui aussi d'ailleurs, il aurait voulu poser une date de mariage j'aurais laissé ma place mais maintenant..."

Hermione avait choisi malgré ses petits problèmes de couple, elle devait absolument avoir le sens des priorités, son couple devait malheureusement passer après la communauté magique qui s'approchait de plus en plus d'une rebellion anarchiste menée par des extrémistes et un lycanthrope à tendance psychopathe. Il n'y avait qu'une solution à cette situation pour maintenir la paix dans le monde sorcier : le projet devait passer avant tout le reste surtout qu'avec un groupuscule comme la T.A.X.E.S.

Les prochains jours allaient se compliquer encore et les attaques se multiplier mais cela, Hermione Granger l'ignorait encore tout comme ce qui l'attendait à Azkaban.




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