Une fleur parmis les bêtes

Chapitre 3 : Chapter III

12737 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/03/2021 09:47

Chapter III



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Tandis que le chariot lunaire disparaissait du ciel laissant ainsi sa place à celui du Soleil qui commençait enfin sa course laissant ainsi transparaître les premières lueurs aurorales du jour à travers les stores de son appartement londonnien, une jeune sorcière aux cheveux bruns en bataille s'éveillait lentement sentant leurs chaleurs sur sa joue.

Hermione Granger, qui avait passé la nuit dans son salon et sur son canapé qui au final s'était avéré assez confortable, étendit lentement ses bras et fit craquer sa nuque quelque peu endolorie.

" Je me suis endormie ici? Ho misère..." pensa alors Hermione qui se souvenait des raisons pour laquelle elle avait cédé à l'appel de ses songes à cet endroit.

Après la fameuse annonce de Kingsley Shacklbolt, le ministre de la magie, Hermione était rentrée directement chez elle, en compagnie de son meilleur ami Harry, pensant alors y retrouver son fiancé, sans doute inquiet pour elle. Étrangement son appartement était vide, ne laissant que peu de doutes sur le fait que Ron Weasley n'était pas encore rentré de chez ses parents. Hermione avait alors déposé sur la table basse du salon le dossier que lui avait confié le ministre ainsi que quelques livres appartement au Départements de Régulation des Créatures Magiques portant sur les lycanthropes et qu'elle n'avait pas hésité à emprunter. Profitant d'un moment de calme, elle avait proposé à Harry de prendre un café en attendant son fiancé qui brillait par son absence. Ce dernier était finalement rentré environ deux heures plus tard de chez ses parents et ce, dans un état qui ne laissait aucun doute quant à sa consommation de bièraubeurres ou de quoique ce soit d'autre de plus relevés. Malgré son état d'ébriété qui ne l'empêchait nullement de conserver son appétit, Ron avait demandé si Harry désirait rester pour manger le soir. Hermione l'avait alors regardé quelque peu surprise avant de comprendre que malgré la pression professionnelle que le ministère de la magie avait déposée sur ses frêles épaules, elle allait devoir s'atteler à la cuisine. Heureusement, Hermione étant méfiante quant à l'appétit de son conjoint, elle avait comme souvent un plat déjà cuisiné au congélateur et en avait sortit alors une lasagne au saumon qu'elle avait récemment concoctée lors d'un week-end de relâche professionnelle. Le repas s'était passé dans le calme et Hermione Granger pensait alors qu'elle ne verrait aucunement poindre les nuages noirs d'une dispute conjugale, à tort au final. En effet, une fois Harry Potter rentré chez lui, le règlement de compte avait commencé, Ron prétextant qu'Hermione n'aurait pas dû accepter une telle mission qui non seulement la mettrait en danger mais qui en plus, et surtout en réalité, l'éloignerait de Ron pour une durée indéterminée et qui semblait surtout poser problème quant à ses devoirs de femmes d'intérieur. Hermione avait alors rappelé à son petit ami qu'il n'était nullement manchot et qu'il n'avait qu'à apprendre à cuisiner avec ses mains qui semblaient pourtant tout à fait capable d'ouvrir des bouteilles d'alcool. Le ton était alors monté, en même temps que la colère des deux protagonistes de la dispute et ce malgré le fait qu'Hermione stipulait qu'elle ne resterait pas totalement éloignée de l'appartement étant donné qu'elle devrait en théorie faire des rapports à son département en quittant la meute et rentrant au minimum une fois par semaine. C'était alors dans un silence de mort que Ron Weasley était parti se coucher et qu'Hermione avait alors choisit de lire sa précieuse documentation pour se calmer. Cependant, gagnée par la fatigue et le sommeil, celle-ci s'était endormie dans son canapé, tout habillée et toujours contrariée.

" Et merde... Ron va être convaincu que j'ai volontairement fuit notre chambre..."

Hermione se leva alors, non sans mettre un peu d'ordre sur sa table basse qui en avait bien besoin et se dirigea vers la chambre qu'elle partageait avec son fiancé. Ouvrant la porte, elle découvrit celui-ci toujours profondément endormi, nullement empêché de dormir par l'absence de sa compagne, et vêtu uniquement de son caleçon à l'effigie des Canons de Chudley qu'elle lui avait récemment offert.

" Il ne s'en est sans doute même pas rendu compte" pensa alors Hermione quelque peu vexée mais également rassurée.

Elle grimpa alors sur son lit et posa sa main dans le dos de Ron après avoir observé l'affichage en cristaux liquides de son réveil.

- Ron, mon cœur... il est déjà presque sept heures...

- Mmmm... Quoi? fit il en redressant la tête.

- Il est déjà sept heures. Il faut te lever.

- Mouais... Oh la vache qu'est-ce que j'ai mal à la tête...

- Tu as bu sans doute plus que de raison hier soir.

- Mione... j'ai un peu honte mais je ne me souviens pas de grand chose, à part peut-être qu'Harry a mangé avec nous, fit il alors.

Hermione saisit alors la chance de la situation, se disant que soit Ron lui avait dit la vérité, soit celui-ci savait que son comportement avait été assez inapproprié et qu'il préférait clairement glisser tout cela sous le tapis.

- Je t'ai dit que je devais préparer la rencontre avec le lycanthrope et travailler dans le salon, puis je suis venue me coucher mais tu dormais déjà, mentit alors Hermione. Je vais dans la salle de bain.

Hermione en profita alors pour saisir des vêtements propres et se réfugier dans la salle d'eau attenante tout en profitant du manque d'attention de Ron pour mettre ses vêtements de la veille dans la panière cachant ainsi le fait de s'être endormie dans le salon. Elle se doucha rapidement et attacha ses cheveux avant d'enfiler un jean et un chandail rouge au dessus de ses sous-vêtements noirs. Elle réalisa alors que pour la première fois en deux ans, elle n'allait pas se rendre au travail en tailleur mais cela était nécessaire en réalité vu qu'elle ne se rendrait nullement au ministère mais bien dans la prison du monde sorcier, la tristement célèbre Azkaban. Elle préférait en effet cela comme tenue, ayant en tête le comportement éventuel que pourraient avoir les prisonniers d'Azkaban, se référant aux documentaires sur les centres de détention moldus qu'elle avait déjà eu l'occasion de voir à la télévision. Elle se rendit alors dans le salon, fraîche comme une fleur de bon matin. Elle vit alors Ron assis dans le canapé, devant ses parchemins en buvant un verre d'eau qui au vu du crépitement devait avoir été agrémenté d'une aspirine étant donné qu'ils n'avaient plus de potions anti-gueule de bois car elle désirait lui faire comprendre à quel point ses beuveries n'étaient pas saines et sachant pertinemment qu'il ne lui viendrait pas à l'esprit d'aller en acheter alors qu'un potionniste avait pignon sur rue à environ trente mètres de Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux.

- Ça va chéri ? fit alors Hermione tout de même inquiète.

- Oui, ne t'inquiètes pas... un bon petit déjeuner et ça ira mieux, fit il avec un sourire.

- Surtout qu'il y a tout ce que tu peux vouloir, fit Hermione.

- Je mangerai bien des œufs au plat, fit il simplement.

- Oui ça ira, il reste des œufs, fit Hermione en mettant ses documents officiels de membre du ministère dans sa sacoche.

Hermione releva alors les yeux vers son fiancé et remarqua alors que pour quelqu'un d'affamé, il n'était pas très pressé de se faire à manger.

- Mione? fit alors d'une voix mielleuse Ron.

- Quoi? fit Hermione réfléchissant si elle avait besoin d'autre chose.

- Tu les réussis mieux que moi.

Hermione se figea un bref instant tant la phrase résonna en elle. Elle réalisa alors que c'était la raison pour laquelle il n'avait pas bougé, il attendait simplement qu'elle se dévoue à la cuisson des œufs.

- Ron... Rassure moi quand même... tu comptes te débrouiller seul quand je serai en immersion ? demanda-t-elle tout en se rendant dans la cuisine pour préparer les fameux œufs.

- C'est toujours d'actualité ? fit alors Ron toujours dans le salon.

- Bien sûr, fit elle tout de même offusquée, c'est à la fois mon travail mais surtout mon projet.

- Mouais... c'est quand même n'importe quoi...

- Tu sais, commença-t-elle en fixant la poêle des yeux, ce n'est pas parce que je me consacre à mon travail que je te délaisse.

- Ouais...

- Ron, je te l'assure. Ce projet ne te gêne pas?

- Au moins quand il sera terminé, nous pourrons nous atteler à organiser notre mariage.

- C'est vrai? fit elle contente d'entendre cela tandis qu'elle cassait les œufs pour Ron.

- Bien sûr, surtout que tu pourras mettre ton travail de côté.

Hermione claqua alors de colère sa spatule sur le plan de travail, Ron était encore une fois en train de replacer ce litige entre eux sur le devant de la scène.

- Ron... je veux me marier et je veux des enfants. Mais tu sais très bien que je veux travailler. Et qu'en plus j'adore mon travail.

- Oui... mais après il n'y aura plus rien à défendre non? fit il inquiet.

- Ron... j'espère réellement faire carrière tu sais, fit alors désireuse de lui expliquer son plan de carrière.

Elle l'entendit se lever et s'installer à table prêt pour son petit-déjeuner. Elle se retourna alors, la poêle à la main et le vit alors, le dossier du lycanthrope devant lui.

- Ron, ce document est classé, fit elle en s'approchant pour le reprendre.

- Et alors ?

- Imagine qu'il y ait un sortilège de détection, je pourrais recevoir un blâme et je veux que mon dossier reste parfait, fit alors Hermione légèrement paniquée.

- Pourquoi veux tu qu'il reste parfait ? demanda alors Ron en lui rendant.

- Parce que je veux grimper les échelons! lui fit elle sèchement.

- Mais à quoi ça peut bien te servir ?

- Parce que je ne compte pas rester à la régulation des créatures magiques toute ma vie, je veux rejoindre la justice magique.

- La justice magique ? Mais tu veux faire quoi là-bas ? demanda Ron amusé voir moqueur aux yeux d'Hermione.

- C'est parce que je rêve d'être ministre un jour... lui répondit alors Hermione avec un peu de gêne.

- Ministre? fit alors Ron en riant. Mais pourquoi ? Et moi?

Hermione s'était figée quand elle l'avait entendu rire de son rêve, certes sans doute inaccessible, mais elle désirait réellement faire une grande carrière ministérielle mais visiblement son fiancé n'était pas aussi confiant qu'elle. Elle préféra alors éviter de s'énerver et s'approcha de la table du salon pour récupérer les livres et les placer dans sa sacoche.

- Tu t'en vas ? demanda alors Ron surpris.

- Oui, il vaut mieux...

" On va encore se disputer sinon, j'arrive pas à croire qu'il puisse rire quand je lui dis de quoi je rêve comme carrière... C'est tellement dégradant, à croire qu'il ne croit pas en les capacités... C'est consternant... Et surtout il a osé me dire "et moi" je n'arrive vraiment plus à le comprendre."

- Tu ne m'embrasses pas ? fit il alors.

Hermione s'avança pour l'embrasser se demandant alors au vu du manque de compréhension de Ron si il s'était rendu compte de ce qu'il avait dit. Peut-être qu'après tout, il s'était juste mal exprimé. Elle l'embrassa alors et prit soin de préciser un détail.

- Par contre je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer... donc il faudra que tu prépares le dîner.

- Ha... ça risque d'être compliqué, j'allais être dans le même cas, j'ai des nouveaux fournisseurs à voir pour discuter des contrats et des collaborations, je risque aussi de rentrer tard, fit alors Ron.

- D'accord... je ferai à manger en rentrant... Ce sera sans doute plus tard que d'habitude...

- Ok tant mieux, tu es plus douée que moi en cuisine de toute façon.

- Si tu le dis..., fit elle désarçonnée par ces propos si peu avenants.


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Hermione avait alors transplané dans l'espace prévu à cet effet aux abords de la prison d'Azkaban, destiné en fait à ce que les prisonnier ayant un droit de visite puisse recevoir. Comme tout agent du ministère, qu'importe le service d'ailleurs, cet endroit lui était connu ainsi que beaucoup d'autres accès basiques sorciers. Mais elle attendait justement l'arrivée d'Harry qui devrait l'accompagner pour sa rencontre officielle avec le fameux lycanthrope dont elle portait le dossier sous le bras. Hermione, au vu du temps qu'elle attendit son ami Harry, comprit que par colère, elle avait dû venir jusque là beaucoup plus tôt que prévu, tellement en réalité qu'elle avait pris la décision de s'installer sur une pierre sans autre choix que de prendre du mieux qu'elle pouvait son mal en patience. Elle voyait encore peu de personnes arriver, il était encore tôt après tout mais surtout elle savait que les désormais employés de la prison avait leur propre accès. Cela avait été la première des complications quand la guerre fut finie et qu'il était assez évident que personne ne désirait à nouveau qu'il y ait des détraqueurs, il fallait des gardiens et au début c'était les membres de la police magique qui s'en occupaient avant que l'on ne forme les gardiens, souvent des candidats à la carrière d'Aurors qui furent recalés ou des agents de terrain lassés des enquêtes. Désormais, son fonctionnement semblait assez proche de celui des prisons moldues même si certaines dispositions particulières étaient prises selon les prisonniers, entraves magiques, potions particulières, etc. Un craquement sonore la sortit alors de ses pensées et elle vit apparaître son ami de toujours qui avait l'air clairement surpris de la voir déjà là.

- Mione? Moi qui pensais être venu en avance, fit il en s'approchant pour la saluer.

- Désolée, avec Ron... laisse tomber, fit alors Hermione préférant éviter le sujet.

- Je dirai donc une dispute, je pense avoir une idée de la raison... et vu ton regard, je vais me taire, fit alors Harry en voyant le regard courroucé que lui jeta Hermione.

- Merci de ne pas faire de commentaire.

- Alors prête à rencontrer ton... euh... sujet d'étude ? fit il cherchant le bon mot.

- Oui prête à affronter le regard d'une personne injustement enfermée depuis cinq ans et qui n'a aucun droit... fit elle déjà peu encline à l'idée.

- Moi je n'ai pas feuilleté le dossier, mais Blaise le fait, vu qu'il veillera à ta protection en alternance avec moi... Pour l'instant il cherche des pistes sur la T.A.X.E.S., avoua alors Harry.

- J'espère que vous pourrez faire quelque chose vous autres... à l'inverse de vos prédécesseurs.

- Visiblement la ministre de l'époque était... plutôt de leur côté je dirai.

- Une fanatique qui semble capable de jeter de l'huile sur le feu pour faire parler d'elle, fit Hermione avec lucidité.

Harry lui fit alors signe de passer devant et il lui ouvrit la porte métallique. Immédiatement, les vents violents fouettèrent son visage et elle remarqua la pluie intense qui battait le pont de pierre devant la porte. Avant de sortir, Hermione agita sa baguette et fit apparaître un long manteaux pour se protéger au moins le temps de passer les trois cents mètres de pont, distance complètement folle si il en est. Elle se protégeait du mieux de la pluie, tout comme Harry d'ailleurs, avant de s'adresser à lui.

- Bon sang !!!! Quel temps !!!

- Tu crois que c'est un mauvais présage ? demanda Harry avec humour.

- Ça pourrait y ressembler... Tu es déjà venu? Ahhh... fit Hermine se retenant à Harry à cause du bourrasque.

- Accroche toi, ça m'est arrivé deux ou trois fois mais je ne rentre pas vraiment, je ne fais que déposer le prisonnier... ou venir le chercher pour son procès, fit il en l'aidant à avancer.

Hermione pouvait voir qu'ils arrivaient au bout de ce pont de pierre qui en réalité aurait aisément pu figurer dans un film d'horreur moldu tant la forme des rochers semblait évoquer, à quiconque en ayant une vague idée, l'apparence des dépouilles dans les ossuaires antiques.

" Qu'est-ce que cet endroit peut être horrible, même pour les visiteurs."

Hermione discerna alors au milieu d'un mur de pierres lisses et grisâtres une porte de métal, sans doute l'entrée des visiteurs. Elle vit alors Harry frapper deux fois à la porte. Elle s'attendait à voir la porte s'ouvrir ou, comme chez les moldus, une petite fenêtre mais apparut alors sur la porte, de la taille d'un grand hublot, des traits orangés qui même de là où elle était permettait de voir à l'intérieur et donc forcément à l'extérieur.

- Objet de la visite ? entendit-elle alors de la part d'un garde.

- Nous avons à rencontrer un prisonnier.

- Vos noms?

- Potter, Auror, et Granger, employée du ministère, précisa alors Harry.

Le hublot lumineux et orangé disparut alors et la porte s'ouvrit, permettant enfin aux deux amis de s'abriter de la pluie torrentielle extérieur. Hermione, qui n'osait pas se sécher, observa alors ce qui servait d'accueil aux visiteurs d'Azkaban. Il s'agissait d'une grande pièce carrée sans aucune fenêtre vers l'extérieur, juste à leur gauche se trouvait un comptoir avec un gardien, la pièce possédait également un nombre important de chaises toutes fixées au sol visiblement et destinées sans aucun doute à ce que les familles des prisonniers puisse attendre d'une manière plus ou moins confortable. Il n'y avait qu'une seule autre porte située pile en face de la première et qui devait donc mener à l'intérieur de la prison. Cependant Hermione remarqua qu'en l'absence de détraqueurs, la prison avait mis un point d'honneur à travailler sur la sécurité car, en plus de l'agent d'accueil, il y avait quatre autres agents de sécurité pénitentiaire, tous vêtus d'un uniforme d'un gris foncé légèrement écoeurant et surmonté d'une cravate jaune moutarde. Hermione pouvait cependant remarquer qu'en plus d'un étui à baguette situé près des énormes boutons noirs de la veste d'uniforme, les agents de sécurité avaient également l'équivalent d'une matraque mais elle se disait qu'évidemment, cela devait être bien plus.

- Nous venons voir ce prisonnier, fit alors Harry à l'agent d'accueil et en tendant un parchemin.

- Ha... il est en très haute sécurité... je dois transmettre une note veuillez patienter s'il-vous-plait.

Hermione se dit alors que tant qu'elle ne devait nullement retourner sous la pluie, elle pouvait patienter le temps qu'il fallait. Elle remarqua alors la nervosité d'Harry et son impatience habituelle qui s'étaient manifestées sous la forme de tapotements sur le comptoir du guichet d'accueil. Au bout de dix minutes d'un silence pesant mais qui permirent à Hermione d'être à nouveau assez sèche pour enlever son long manteau, la porte au bout de la pièce s'ouvrit laissant apparaître un homme d'environ un mètre soixante-dix et qui arborait une bonne cinquantaine d'années ainsi qu'une moustache grisonnante et un léger embonpoint mais portant cependant des marques rouges sur les épaules de son uniforme.

- Monsieur Potter, Miss Granger, fit il en s'approchant des deux amis pour leur serrer la main. John Barnes, capitaine du quartier de très haute sécurité.

- Enchanté, fit Harry.

- Très honorée également, dit alors Hermione.

- Vous venez voir l'un de nos prisonniers alors, veuillez me suivre.

Hermione fut surprise de la rapidité des mondanités et suivit alors le capitaine Barnes de l'autre côté de la porte. Derrière celle-ci se trouvait un immense couloir aux murs identiques à ceux des autres pièces et qui semblait sans fin, ce couloir devait mener à la prison à proprement parler et tandis qu'Hermione et Harry parcourait les premiers des cinq cents mètres du couloir, le capitaine Barnes s'adressa à un dans un monologue assez concret.

- Bienvenue dans la nouvelle Azkaban, je sais que vous avez déjà amené des prisonniers Monsieur Potter mais vous n'avez pas encore vu l'envers du décor. Déjà la particularité de ces murs, ils viennent d'être recouvert magiquement d'un enchantement, le même que celui sur la porte, il permet de voir sans problème à l'intérieur de n'importe quelle partie de la prison, sauf les salles d'entretien avec les avocats et celles pour les visites conjugales, évidemment...

" Ile ne manquerait plus que ces endroits ne soient pas respectés pour que les droits soient encore plus bafoués" pensa alors Hermione tandis que le capital Barnes reprenait son monologue pour décrire sa chère prison.

- Le premier niveau est constitué de criminels dits de droits communs, de simples voleurs ou fraudeurs, qui peuvent déambuler dans les couloirs, dans des espaces communs aménagés, et paticiper à des activités. Au vu du peu de répercussions de leurs crimes nous les traitons assez bien, ils ont même droit à des sorties en extérieur, mais dans l'enceinte évidemment, fit il alors avec un sourire pensant à tort que son humour était le bienvenu. Le second niveau est réservé aux récidivistes, les mêmes droits mais un peu plus de gardiens, nous nous méfions. Le troisième niveau comporte presque autant de gardiens que de prisonniers, ils ne peuvent sortir de leurs cellules que pour se rendre dans leur réfectoire ou encore vers les psychomages, et ce sont donc les crimes qui ont majoritairement altéré l'intégrité physique d'autres personnes...

" Donc les agressions physiques, les viols et autres sévices, je suppose que les raffleurs devaient être ici" réalisa Hermione.

- Le quatrième niveau est réservé aux meurtriers, leurs sorties de cellules sont encadrées par deux gardiens chacun. Sans les détraqueurs nous nous méfions alors ils vivent avec des entraves magiques dès qu'il faut les déplacer. Et puis il y a le quartier haute sécurité.

- Je suppose que les sécurité de celui-ci sont poussées à leurs paroxysmes ? fit alors Harry très intéressé.

- Effectivement, les arrivées de la plupart de ces prisonniers datent de la guerre, annonça le capitaine Barnes.

- Donc les mangemorts, fit alors Hermione.

- Effectivement et les cas particuliers comme votre loup-garou.

- Lycanthrope, fit Hermione, s'il-vous-plait.

- Si vous le désirez. Vous êtes actuellement dans les parties réservées aux visiteurs et un ascenseur au bout du couloir permet de changer d'étage. Nous arriverons toujours dans un espace d'abord réservé aux visiteurs avant d'accéder aux salles d'audience... Je tiens à préciser que d'avance je m'excuse du comportement des prisonniers.

- Pardon? fit Hermione étonnée.

- Oui, le quartier haute sécurité n'autorise que les visites d'avocats, les proches doivent contacter les prisonniers par courrier qui est lu et vérifié, donc après le contrôle vous allez déambuler dans leur couloir. Je suis donc désolé du futur désagrément.

- D'accord, fit Hermione dépitée. Je suppose que les sécurité magiques de ceux-ci sont les plus élevées.

- Effectivement, et je n'ai guère le droit d'en faire l'étalage.

- Je comprends, répondit enfin Hermione.

Le capitaine Barnes, juste à l'arrivée au bout du couloir, appela alors l'ascenseur et ils se rendirent au dernier niveau. Quand les portes s'ouvrirent, Hermione remarqua immédiatement que l'endroit avait quelque chose de malsain, de dérangeant, comme si toute la haine et la colère conservée des siècles durant était encore présente, de même que des sensations qu'elle avait connues par le passé, la sensation de perdre l'espoir.

- Vous sentez cette oppression? fit alors le capitaine Barnes.

- Ça me rappelle de mauvais souvenirs, fit alors Harry pas très à l'aise.

- Je comprends, c'est à ce niveau que se trouvaient la plupart des détraqueurs à l'époque, leur présence a dû altérer les lieux, c'est pour ça que nous nous en sommes servis comme quartier haute sécurité.

- Puis je vous demander si cela nuit à l'intégrité des prisonniers ? fit alors Hermione.

- Non, ils sont plus calmes mais ils ne connaissent aucun des effets habituels à part le même sentiment d'oppression mais sur la longue durée. Certains pensent que cela rend fou à force mais les médicomages et les psychomages disent que cela s'apparente plus à une appropriation.

- Une appropriation ? demanda alors Harry.

- Oui, les prisonniers pensent que ça a de l'effet et développe des symptômes, c'est comme avoir envie de se gratter quand on entend parler de poux. En plus compliqué évidemment.

Hermione comprit alors de quoi voulait parler le capitaine, une sorte de neurone miroir, ceux qui vous poussent à être triste quand on voit quelqu'un pleurer. Mais elle remarqua qu'il s'arrêta alors.

- Bon, vous allez devoir vous séparer.

- Pardon, fit Hermione choquée et effrayée.

- Oui, enfin non, c'est pour le contrôle de sécurité et la palpation, je suppose que vous préférez que ce soit fait par une femme Miss Granger.

- Je préfère en effet, confirma Hermione.

- Allez y, fit le capitaine Barnes en montrant une porte.

Hermione se dirigea alors vers la porte métallique qu'indiquait le capitaine Barnes et l'ouvrit avant de pénétrer à l'intérieur d'une pièce décorée et aménagée de manière extrêmement spartiate. Elle était effectivement pourvue que d'une table, d'une chaise et d'un casier s'apparentant à une armoire au fond de la pièce.

" Pas bien folichon comme pièce" pensa alors Hermione en posant son sac sur la table.

Il ne fallut pas longtemps à Hermione avant d'entendre la porte s'ouvrir et voir entrer une sorcière dans l'uniforme des gardiens et munies d'une boîte en bois. Elle regarda la sorcière assez grande et élancée aux longs cheveux noirs qui était entrée à cet instant et écarquilla les yeux de surprise au vu des souvenirs qui remontaient de l'époque de Poudlard.

- Patty ? C'est toi? fit alors Hermione tout à son étonnement.

- Mione? C'est pas possible, fit la gardienne tout étonnée.

Hermione se leva alors pour aller serrer dans ses bras la sorcière en face d'elle, Patricia Stimpson, une Gryffondor de l'année de Fred et Georges. C'était une amie d'Hermione qui préférait à l'époque trainer avec les filles plus âgées de sa maison surtout Patricia qui animait un club de lecture et avait même aidé au développement de la S.A.L.E. à l'époque. Ses parents avaient immédiatement cru au retour de Lord Voldemort à la mort de Cédric Diggory et avait fui l'Angleterre. Hermine ignorait qu'elle était rentrée. Elle fut surprise de voir Patricia lui faire signe de s'arrêter.

- Ne le prends pas mal, j'aimerai également te serrer dans mes bras mais je n'en ai pas le droit à cause des mesures de sécurité, se justifia-t-elle alors. Mais le cœur y est ma belle.

- Tu es revenue récemment ? demanda alors Hermione.

- Oui, l'année dernière et j'ai obtenu un poste ici, fit elle.

- Tu étais à l'étranger ?

- Oui, en France, je m'y suis mariée et j'ai un enfant.

- Ho mes félicitations Patty.

- Merci. Et bravo pour les lois pour les elfes. Ça m'a rappelé Poudlard.

- J'ai enfin réussi tu imagines ? fit Hermione toute à sa joie.

- Un magnifique combat Mione mais le nouveau sera plus ardu au vu de la situation, fit Patty.

- Oui, c'est clair...

- Tu viens voir un prisonnier alors? C'est rare dans la haute sécurité.

- Oui, je dois rencontrer l'un d'entre eux pour le projet de loi.

- L'un d'entre eux? Un lycanthrope tu veux dire? Rassure moi... pas Greyback, fit elle effrayée.

- Greyback est ici ? fit Hermione surprise.

- Oui, sa condamnation à mort n'a pas encore été exécutée... il est ingérable et vu ta surprise, ce n'est pas lui.

- Non, c'est... attends parce que son nom est particulier, fit Hermione en se dirigeant vers le dossier.

- Stop! Tu ne dois plus y toucher, procédure.

- Ha d'accord, fit Hermione en gardant ses distances.

Hermione n'était vraiment pas habituée à ce genre de procédures, c'était en effet la première fois qu'elle mettait même ne serait-ce qu'un pied dans une prison alors elle préférait obéir.

- Un lycanthrope... cela doit être Skohell Hariulf alors, fit Patty.

- Oui c'est cela mais je ne savais pas trop comment le prononcer, fit alors Hermione.

- Particulier comme patronyme en effet, fit Patty en souriant. Alors je dois d'abord contrôler et enfermer ta baguette.

- Ho d'accord, tiens, fit elle en lui donnant.

- Alors... fit Patty en posant la baguette d'Hermione dans la boîte et en en retirant un petit parchemin. Bois de vigne et cœur de dragon, fabriquée par Ollivander. C'est cela? demanda Patty en tendant un reçu.

- Tout à fait, fit Hermione en le prenant.

Hermione vit alors Patty refermer la boîte qui contenait sa baguette et la placer dans une des armoires au bout de la pièce.

- Tu auras le droit de la récupérer en sortant.

- D'accord... Harry aussi?

- Oui même les Aurors, tout le monde s'y plie, même le Ministre de la magie devrait s'y plier. Si un de ces prisonniers récupèrent une baguette, cela pourrait virer au carnage.

- Je comprends, il faut empêcher de leur donner une arme, confirma Hermione.

- Alors... ton sac...

- Vas y mais il n'y a rien de dangereux, précisa alors Hermione.

Hermione vit alors Patty vider le contenu du sac qui heureusement n'était pas sans fond. Elle en sortit des parchemins neufs, un livre qu'elle avait toujours sur elle pour lire, actuellement c'était la dernière édition de l'histoire de Poudlard, des stylos moldus, des plumes, un miroir, un tube de rouge à lèvres, etc.

- Alors, tu peux conserver les parchemins, le livre, les mouchoirs en papier... Je dois conserver les plumes, les stylos moldus, le miroir, le tube de rouge à lèvres.

Hermione la regarda étonnée, ne comprenant pas pourquoi certains de ces éléments lui étaient interdits. Sans doute habituée, Patty la regarda alors amusée.

- Tu te demandes pourquoi n'est-ce pas?

- Oui, j'aimerais prendre des notes durant l'entretien...

- On te fournira une plume spéciale pour écrire, enchantée pour ne pas transpercer la chair.

- Tu veux dire...

- Oui, une plume ou un stylo, il pourrait te les planter dans la gorge, de même qu'un éclat de miroir ou le tube de rouge à lèvres.

- Le tube de rouge à lèvres ? fit elle surprise.

- Oui, il pourrait essayer de te l'enfoncer dans le crâne. Surtout Hariulf, il a une force plus grande qu'un humain par sa nature.

- Merlin! C'est tellement surréaliste.

- J'avoue mais vu ce que j'ai entendu... il vaut mieux.

- Je peux savoir ? Ou tu n'as pas le droit d'en parler ? demanda-t-elle alors préférant éviter des ennuis à son amie.

- Ho je pense que je peux. C'était il y a deux ans, on me l'a rapporté à mon arrivée ici... On ne sait comment mais l'un des prisonniers a réussi a sortir de sa cellule et a commencé à essayer de faire évader les prisonniers.

- Il y a une évasion ? fit Hermione choquée. On n'en a pas entendu parler...

- Elle a été avortée, les gardiens ont réagi en six minutes.

- Qui a réussi à ouvrir sa cellule ? demanda alors Hermione.

- Greyback, il a ensuite ouvert à Rodolphus Lestrange, le mari de Bellatrix. Ils commençaient à ouvrir les cellules et Greyback a envoyé Rodolphus ouvrir la cellule de son semblable.

- Deux lycanthropes en liberté... vous avez dû avoir du mal à les contenir.

- En fait, quand les gardiens sont arrivés, ils ont pu maîtriser les évadés et réenfermer Greyback dans sa cellule. Ils ont alors vu que celle de Hariulf était ouverte, ils se sont approchés et ils ont entendu des cris.

- Des cris? fit Hermione intriguée par l'information.

- Oui, ceux de Rodolphus, ils sont alors entrés dans la cellule et Rodolphus se tordait de douleur au sol, les jambes et la colonne vertébrale broyées.

- C'était Hariulf? fit alors Hermione quelque peu choquée.

- Oui... lui il était simplement assis par terre attendant que ça se passe. Les gardiens disent encore que quand ils ont croisé son regard, ils avaient l'impression qu'il allait les dévorer.

Hermione était désormais effrayée à l'idée de rencontrer Skohell Hariulf, et sa capacité à briser un être humain, pour peu que l'on puisse rentrer un Lestrange dans cette catégorie.

- Bon, tu dois enlever tes vêtements, tu peux garder les sous-vêtements je te rassure, fit Patty avec un sourire franc et sincère. Je dois juste vérifier que tu ne caches rien.

- D'accord, c'est votre procédure, fit Hermione en se déshabillant lentement. Au fait, comment vous gérez les transformations de Greyback et Hariulf?

- Nous renforçons magiquement leurs cellules, fit Patty en fouillant les poches du jean. Mais les deux ont un comportement très différent, Greyback grogne et hurle à la mort pendant des heures en cognant dans les murs.

- Vous ne leur donnez pas la potion Tue-loup ? demanda alors Hermione surprise.

- On pourrait mais comme on n'entre pas dans la cellule, on ne pourrait pas les forcer à boire.

- Oui, forcément... Et Hariulf, il réagit comment ?

- Il s'allonge dans sa cellule et ne bouge pas de la nuit. C'est assez étrange... la dernière fois que j'étais de service une nuit de pleine lune, j'ai regardé dans sa cellule et il a juste relevé la tête avant de s'allonger à nouveau.

- C'est étrange non? fit Hermione.

- On dit dans le service qu'en réalité, il sait garder le contrôle sous sa forme de loup, mais personne n'est assez suicidaire pour tenter d'aller vérifier.

- Je peux comprendre...

" Maîtriser sa transformation... impressionnant... je me demande comment il peut faire... Ça ressemble étrangement à ce qu'avait rapporté le collègue qui avait déjà tenté l'immersion..."

- Par contre tu dois enlever ta bague, très jolie d'ailleurs.

- Merci, c'est ma bague de fiançailles, fit Hermione en l'enlevant pour la première fois depuis des mois.

- Ha fiancée ? Félicitations... Ron Weasley ?

- Et oui... on est ensemble depuis la bataille de Poudlard.

- Tu te maries bientôt ? demanda alors Patty.

- Ho nous n'avons toujours posé aucune date, annonça alors Hermione. Mais tu seras invitée vu que je sais que tu vis à nouveau en Angleterre.

- Merci Mione, c'est gentil à toi. Mais il faut tout préparer longuement. Bon tu vas pouvoir te rhabiller et prendre tes affaires avant de te rendre dans la salle pour voir Hariulf.

- D'accord merci... On se revoit ensuite ?

- Oui, on pourra discuter et si je peux, je prendrai une pause. À tout à l'heure Mione.

- J'espère bien, fit Hermione toute contente.

Hermione finit alors de se rhabiller et saisit tout ce qu'elle avait le droit d'emmener, avant de ressortir, découvrant Harry en chemise et en pantalon. Elle fut surprise de son apparence.

- Pas le droit à une cravate, une ceinture ou des lacets, lui annonça alors Harry.

- J'avais bien fait de mettre des ballerines alors, fit Hermione en voyant l'apparence débraillée de son meilleur ami. Mais comment tu vas faire, tu étais censé veiller à ma sécurité non?

- Oui, ils m'ont donné une baguette particulière, je peux lancer deux protego avec pour nous protéger et si je le fais, les gardes sont immédiatement alertés. Toi aussi tu as dû te déshabiller ?

- Oui, ils ne rechignent pas sur la sécurité en tout cas, lui fit elle avec un sourire.

- J'ai cru que j'allais avoir droit à un toucher rectal, se retrouver nu devant un inconnu... Et il me l'a observée en plus.

Hermione écarquilla les yeux et se dit qu'au final, elle n'avait pas tant que ça à se plaindre de sa propre fouille. Elle put alors remarquer l'arrivée du capitaine Barnes.

- Vous êtes prêts ? demanda-t-il pour la forme.

- Allons-y capitaine Barnes.

Hermione vit alors passer le capitaine en premier et ouvrir une porte magiquement fermée après avoir posé ses deux mains à plat sur celle-ci et avoir énoncé son nom et son prénom. Celle-ci s'ouvrit alors très lentement et Hermione découvrit un immense couloir, très large, sans doute plus que l'espace d'accueil du niveau. De chaque côté de ce large couloir se trouvaient des portes métalliques avec des petits fentes présentes dessus, sans doute pour vérifier l'état du détenu et également lui donner de quoi se sustenter de manière sécurisée. Hermine regarda Harry en sentant le stress en son for intérieur monter de manière des plus rapides. Avec tendresse, son meilleur ami lui passa la main dans le dos pour la rassurer et ils avancèrent.

- Plus vous avancez dans le couloir, plus les prisonniers sont dangereux, certains attendent ici uniquement leur exécution.

- Puis je vous demander quelle cellule est celle de Skohell Hariulf? demanda alors Hermione.

- Oui, vous voyez celle au bout du couloir, avec des traverses métalliques ? C'est celle là.

" La dernière donc..."

- Excusez moi mais il est si dangereux ? fit alors Harry.

- Nous avons eu quelques problèmes par le passé, dont des gardiens assez incompétents, qui étaient ici durant l'année des ténèbres et avaient réussi à sauver leur poste. Il s'avèra que ceux-ci exerçaient une certaine violence sur les détenus, nous avons été quelque peu dubitatifs d'apprendre qu'ils usaient même du doloris. C'était avant la sélection drastique des gardiens.

- Vous êtes en train de nous dire que ce prisonnier, qui n'a en plus jamais été jugé, a subi des tortures? fit Hermione sidérée.

- Malheureusement...

- Quand cela a t-il cessé ?

- Hum... quand il en a tué un en lui arrachant la gorge avec ses dents.

- Il était transformé ? demanda alors Harry sûr de lui.

- Non même pas...

Et le capitaine Barnes, sur sa conclusion abrupte et non moins effrayante, avança le long du couloir tandis que les deux jeunes sorciers étaient complètement stupéfaits de la révélation. Il ne fallut pas longtemps pour qu'ils soient interpellés par la première prisonnière.

- Monsieur Potter, s'il-vous-plait, fit une voix familière.

- Ombrage ? fit alors Harry surpris de retrouver cette horrible bonne femme.

- S'il-vous-plait... parlez de moi au ministère, j'ai servi notre nation... j'ai juste fait des erreurs de jugement... s'il-vous-plait... aidez moi, vous êtes un gentil garçon...

- Silence Dolores!!! Ne nous oblige pas à te priver de journal...

- Non... je serai sage.

Hermione entendit du bruit dans la cellule, celle-ci devait s'être installée sur une chaise.

- Dolores Ombrage a certes écopé d'une peine à perpétuité pour ses actes mais reste une prisonnière assez modèle et calme comparée aux autres, nous lui avons alors autorisé un lit, une chaise, une table et de recevoir la Gazette, que nous vérifions, je vous rassure. De même nous retirons la page des petites annonces au cas où il y aurait un message dissimulé.

Hermione se rendit compte qu'en effet, la nouvelle Azkaban avait réellement fait de son mieux pour compenser l'efficacité absente des détraqueurs. C'était une façon plus humaine de travailler que d'autoriser les avantages à une prisonnière plus docile. Cependant, elle releva également le fait de lui avoir autorisé un lit à Dolores Ombrage, cela signifiait donc que les autres ne semblaient pas avoir le droit d'en posséder un, ce qui d'un coup rendait la prison moins humaine.

- On aura ta peau Potter !!!

- Attends qu'on s'évade et on se vengera !!!

Hermione regarda Harry qui semblait visiblement s'y être préparé préalablement, chose qu'elle n'avait pas pensé à faire. D'ailleurs elle le vit la regarder en souriant et en haussant les épaules. Soudain, un coup à sa gauche la fit sursauter et quand elle vit le visage elle fut horrifiée.

- La petite Granger, j'aurai reconnu cette odeur entre mille, fit alors Fenrir Greyback, devenue une vrai femme hein? Attends que je m'évade et je ne te planterai pas que mes crocs.

- Allez vous faire foutre ! fit Hermione méchamment et perdant ses nerfs face à ce monstre.

- Greyback, rejoins le fond de ta cellule.

- Si j'ai droit de voir Granger en privé.

Alors qu'Harry la tirait par le bras pour l'éloigner de la porte, elle vit le capitaine Barnes porter son poignet à sa bouche.

- Poste de sécurité, ici le capitaine Barnes. Restrictions sensorielles pour Greyback et privation des commodités.

Hermione vit alors la petite fenêtre se refermer et elle entendit une sorte d'alarme résonner dans la cellule.

- C'est très efficace, cela va sonner durant une heure, annonça le capitaine Barnes. En général ça calme. Désolé Miss Granger.

- Ce n'est rien, fit elle tout en se disant que c'était bien fait pour Fenrir Greyback. Privation de commodités? demanda-t-elle alors.

- Douche et toilettes, nous escortons les prisonniers un par un à l'étage supérieur pour qu'ils puissent se laver ou se soulager.

Une Hermione assez surprise de l'information, tout comme Harry d'ailleurs, fut alors emmenée vers une pièce tout au fond. Lorsqu'elle découvrit celle-ci, Hermione se rendit compte que les films moldus n'étaient vraiment pas loin de la réalité, simplement une table et trois chaises, deux d'un côté et une de l'autre.

- Installez vous, mes hommes vont amener Hariulf.

Hermione s'assit alors sur la chaise et Harry fit de même. Elle sortit alors le dossier et la plume spéciale de son emballage pour pouvoir prendre des notes lors de la conversation.

- Kingsley n'a vraiment pas trouvé moins dangereux ? fit alors Harry.

- Cette histoire sur les gardiens... effrayante. Tu imagines ? Avec ses dents...

- Une vraie bête, il n'acceptera jamais.

- Tu sais, cela peut tout de même bien se passer, fit alors Hermione, après tout nous lui proposons la liberté.

- Je commence à m'inquiéter pour toi Mione. Quand tu seras là-bas...

- Ça ira, tu seras là et Blaise aussi...

- Oui, bien sûr mais si par moment nous devons te laisser seule à cause des affaires courantes.

- Ne t'inquiètes pas, j'aurai ma baguette et puis rien ne prouve que sa meute est dangereuse, fit elle alors en espérant avoir raison.

Ils patientèrent alors quelques minutes quand la porte s'ouvrit enfin laissant entrer le capitaine Barnes.

- Nous avons pris les mesures nécessaires, faîtes le entrer.

Hermione et Harry se levèrent alors par politesse et virent entrer un premier garde, sa baguette brandie. Il fut alors suivit par le fameux prisonnier: Skohell Hariulf. Celui-ci était un être effrayant dans son apparence. Il était grand, presque un géant même, dans le sens non magique du terme, avec une taille qui devait aisément dépasser les deux mètres ou tout du moins les atteindre. Sa masse musculaire semblait également importante malgré les années de détention qui avaient été les siennes. Hermione l'observa attentivement découvrant la tenue de prisonnier qui n'avait pas tellement changée depuis Sirius et consistait en une combinaison intégralement blanche à part les rayures noires horizontales. Elle remarquait également qu'il était pieds nus et qu'une chaîne reliait ses deux chevilles pour éviter que ses pas ne soient trop grand. De même ses mains étaient fixées dans une plaque métallique également fixée autour de son cou laissant obligatoirement ses mains, très grandes et sales d'ailleurs nota Hermione, de parts et d'autres de son visage. Celui-ci semblait dur et fermé, en tout cas ce qu'elle pouvait en voir. En effet, les cheveux de l'homme étaient très long et noirs, tout comme sa barbe, et cachaient même son œil gauche car ils étaient passés dans la plaque de métal, ne laissant que son œil droit à l'iris aussi noir que les ténèbres visible.

" Ce ne sera pas l'idéal pour qu'il se sente à l'aise..." pensa Hermione quelque peu choquée tout de même.

Tandis que les gardiens le firent s'asseoir, le capitaine Barnes sortir sa baguette faisant jaillir du sol quatre chaînes en argent qui se fixèrent à la plaque autour de son cou et de ses poignets, la saisissant par les quatres coins et l'obligeant à rester assis.

- Est-ce réellement nécessaire ? demanda alors Hermione au capitaine.

- Nous savons de quoi il est capable et nous préférons éviter que des gens, qui plus est célèbres, ne se fassent massacrer. Au besoin appelez nous, même si c'est pour boire de l'eau.

Hermione vit alors le capitaine et ses hommes sortirent et elle se rassit posant les yeux sur le prisonnier. On voyait clairement qu'il semblait juste attendre que cela finisse. Il la regardait elle et Harry en alternance de son seul œil visible.

" Bon c'est le moment d'être convaincante Hermione..."

- Bonjour Monsieur Hariulf, fit elle alors.

Elle avait attendu qu'il lui réponde mais rien ne vint, et elle préféra enchaîner ignorant ainsi le silence.

- Laissez nous nous présenter, reprit elle. Voici Harry Potter, Auror du ministère et je suis Hermione Granger, membre du Département de régulation des créatures magiques.

Hermione Granger avait décidé d'user de cette approche car elle avait pris l'habitude que les gens réagissent à l'énoncé de son nom ou à celui d'Harry, les réactions avaient même toujours été très variées, elles allaient en général d'une simple phrase sur le fait qu'ils étaient très honorés de les rencontrer jusqu'à la plus extrême où on leur demandait des autographes ou, dans l'absolu leur payer un verre ou un repas. Mais étrangement Skohell Hariulf ne réagit nullement les regardant toujours l'un après l'autre en restant figé dans le mutisme le plus complet. Elle choisit alors d'ouvrir le dossier, assez maigre soit dit en passant afin d'énoncer sans doute ce que le lycanthrope savait déjà.

- Vous vous nommez Skohell Hariulf et vous avez trente et un ans. C'est cela?

Encore une fois, à part le regard froid et soutenu de l'homme en face d'elle, elle n'eut aucune réponse.

- Je vais prendre ça pour oui... Alors vous êtes né dans un petit village près de Dublin...

Elle n'eut alors aucune réponse ce qui commençait à franchement la contrarier.

- Clignez une fois de l'œil pour oui, fit elle avec un sourire espérant ainsi dérider le lycanthrope.

Elle regarda alors Harry qui se contenta alors d'hausser les épaules.

- Écoutez Monsieur Hariulf, je ne peux comprendre ce que vous avez vécu, vous avez été injustement enfermé ici sans aucune forme de procès et j'en suis navrée, tenta-t-elle alors. Sachez que le ministère tient à vous présenter des excuses en bonne et due forme.

Le silence était d'or avec un tel homme et elle posa alors sa plume.

- Sachez que le ministère voudrait requérir votre aide pour une mission de la plus haute importance.

Skohell la regardait toujours fixement, visiblement se murer dans le silence avait été une façon pour lui de se protéger du ministère et de la prison.

- Vous ne devez sans doute pas avoir accès aux nouvelles du monde extérieur, alors sachez ceci: j'ai récemment été nommée pour la création d'un Bureau d'intégration des lycanthropes.

Il ne réagit toujours pas à l'annonce alors Hermione fit signe à Harry de tenter sa chance.

- Écoutez Skohell, fit alors Harry plus simplement, si vous me permettez de vous appeler comme cela. Même si il y a longtemps que vous êtes enfermé, mon nom doit vous évoquer quelque chose, continua-t-il quand le regard du lycanthrope se posa sur lui. J'ai vaincu Lord Voldemort et désormais le monde sorcier cherche à vivre en paix mais un de vos semblables a choisi de volontairement nuire à cette paix durable, nous avons besoin de votre aide pour réussir à construire un monde plus sûr pour les sorciers. Réagissez bon sang!!!

- Harry calme toi, fit alors Hermione. Comprends sa réaction, il a été enfermé si longtemps. Monsieur Hariulf, s'il-vous-plait plait, ce bureau est conçu pour que vous et vos semblables soyez en sécurité. Nous faisons la démarche de venir proposer votre libération en échange de votre aide pour entrer en contact avec une meute de lycanthropes vivant en autarcie. Nous souhaiterions vous réintégrer dans le monde magique sans aucune diabolisation de votre lycanthropie.

Hermione ne supportait vraiment pas le manque total de réaction de son interlocuteur et désirait le faire réagir.

- Nous voulons juste une paix, nous avons besoin de vous, nous ne pouvons compter que sur vous. Nous n'avons pas d'arrières pensées. Nous pouvons le prouver.

Joignant le geste à la parole, Hermione, parfois soutenue par Harry, se mit à énoncer tous les changements ayant eu lieu depuis la fin de la guerre: la fin des passe-droits pour les riches sang-purs, la fin des discriminations, le droit des elfes, les nouvelles élections, les nouvelles règles de respect des moldus,... Rien n'y faisait, le lycanthrope devant elle semblait totalement s'en moquer même au bout de deux heures de discussion non-stop et juste interrompue par l'arrivée d'un gardien pour amener de quoi se désaltérer et, pour ne pas changer, l'absence totale de réaction. Heureusement qu'elle savait que cet homme était irlandais sinon elle se demanderait même si en réalité il comprenait la langue. Harry, qui cherchait également à rompre la glace, finit même par raconter les dernières nouvelles du monde professionnel du Quidditch, en vain une nouvelle fois.

- Monsieur Hariulf, nous arrivons à la fin de notre entretien, mais nous reviendrons demain pour vous parler à nouveau, j'espère que vous serez plus disposé à nous adresser la parole. Cependant, si vous désirez quelque chose, de la nourriture ou de la lecture, dites le moi, je vous les ferai parvenir, annonça-t-elle alors mais sans aucune réponse.

Elle vit alors la porte s'ouvrir et le capitaine Barnes apparaître.

- Fin de l'entretien, dit il alors. Emmenez Hariulf, fit il pour ses hommes.

- Capitaine ? fit alors Hermione.

- Oui Miss Granger ?

- Laissez lui l'accès aux commodités pour aujourd'hui, il sera peut-être plus disposé demain.

Elle vit alors les gardes le détacher sans aucune autre réaction.

- À demain Monsieur Hiarulf.

Là il eut une réaction, très légère certes mais une réaction quand même : il semblait y avoir un peu de surprise dans son regard, sans doute à l'idée qu'elle revienne quand même. Il fut emmené et elle se leva pour sortir.

- Extrêmement bavard, fit alors Harry.

- Oui mais nous avons besoin de son aide, alors on reviendra demain, après-demain et encore le surlendemain si il le faut, fit Hermione avec toute sa résolution.

- Tu sais Mione, je crois que vu le jeu auquel il joue même si tu venais à l'entretien en petite tenue sexy, il n'aurait aucune réaction.

- J'avais prévu cela pour le troisième jour, fit elle en le bousculant tout en souriant.

- Zut, ce sera Blaise, le veinard... Je plaisantais.

- Moi aussi. Je te rassure.

Tandis qu'eux même sortirent dans le couloir, elle vit que les gardiens allaient l'écouter et l'emmenaient déjà aux commodités.

" Au moins ils font ce que je demande..."

Elle vit alors un visage apparaître à la porte de sa cellule.

- Hey Skohell... Tu as l'odeur de Granger sur toi, tu ne la sens pas ? Enivrante hein? J'en rêve toujours moi... Ce doux parfum de bonté... on rêve d'y plonger les crocs... et pas que. Pas vrai? Pas vrai? En meute elle serait...

Hermione fut une nouvelle fois choquée de ces propos et fut surtout surprise de l'interruption. Skohell Hariulf venait de se tourner dans leur direction avant de regarder à nouveau Greyback.

- Hey... ok je me tais... t'énerves pas, fit alors ce dernier.

Hermione écarquilla les yeux de surprise et sa surprise ne fut rompue que par ce que dit Harry.

- C'est moi ou Greyback a peur de lui?

- Je crois bien... Je commence à me dire qu'il n'est pas l'allié que l'on espère.

- On verra bien...



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Le deuxième jour et malgré le fait que Skohell Hariulf était un peu plus propre, la discussion s'était avérée aussi vive et variée que la veille. Hermione avait même finit par se demander si le questionner était la meilleure façon de faire. Ce jour là, elle avait même tenté de parler de Remus Lupin, pour lui prouver qu'un lycanthrope ne la gênait pas mais il semblait encore moins enclin à participer à la conversation. Et en plus rentrer chez elle pour entendre lui dire que c'était une perte de temps n'arrangeait rien.

Le troisième jour, alors qu'elle attendait dans la salle d'entretien, cette fois avec le jeune homme noir de Serpentard, Blaise Zabini, elle préparait une autre tactique qui semblait troubler le jeune homme.

- Tu es venue avec l'histoire de Poudlard ? demanda-t-il quand il ne la vit pas sortir le dossier ou un parchemin pour noter.

- Oui, vu qu'il ne veut pas me répondre, je vais lui montrer que je suis prête à patienter.

- Je vois... Harry m'a dit que ce type était plus muet que les murs d'Azkaban, fit il avec humour.

- Tu as prévu de quoi t'occuper j'espére? fit alors Hermione en souriant.

- J'ai amené la Gazette... je ne l'ai pas encore lue.

- Tu vas voir, ce n'est pas très réjouissant, fit alors Hermione blasée.

- La T.A.X.E.S. je présume ? fit alors Blaise.

- Et oui, malheureusement. Ils font désormais de l'affichage sauvage de leur fichu manifeste, Molly m'a dit que il y en avait même à Loutry Sainte Chapoule, annonça Hermione.

- Ha... J'ai appris qu'il y avait eu un dépôt à Godric Hollow.

- Pas sur la maison des parents d'Harry, rassure moi...

- Malheureusement.

- Ils n'ont vraiment aucun respect, les pourritures. Le Chemin de Traverse ne leur suffit plus? fit elle très en colère.

- Dis donc, t'as la rage aujourd'hui...

- Ron me supplie encore de démissionner parce que ça n'aboutira à rien, selon lui, fit elle alors quelque peu aigrie.

- Il a de la suite dans les idées...

- Comme quoi, cette histoire commence à mettre en péril mon couple... alors changement de stratégie, ça ne sert à rien de m'arracher les cheveux si il s'en fout totalement. Je vais jouer à son jeu et faire genre que cette histoire et notre rencontre me sert de pause dans ma journée.

- Drôle de méthode, fit alors Blaise en riant.

- Au moins, nous pourrons discuter.

Enfin, le capitaine Barnes fit entrer le prisonnier qui, comme les deux jours précédents s'assit simplement après qu'Hermione l'ait salué. Elle ne sortit aucun dossier, juste son livre et se mit à le lire simplement. Elle relevait légèrement les yeux pour voir si cela le mettait au moins en colère mais il n'y avait toujours rien à remarquer. Elle sortit alors quelque chose de son sac.

- Tu veux une chouquette Blaise? Faites maison, de ce matin, fit elle tout sourire.

- Ha volontiers... Merci... délicieuse, fit il après avoir croqué dedans. Bonne cuisinière...

- Merci, fit elle touchée. Vous en voulez une? demanda-t-elle avant de poursuivre sous l'absence de réponse. J'avais envie d'essayer, j'ai réussi à sauver celles là de Ron. Là il y avait du monde...

- Il a toujours été gourmand, fit alors Blaise.

Hermione se replongea dans sa lecture quand au bout d'un moment Blaise s'alluma une cigarette.

- Vous fumez? fit il en pensant avoir une réponse. Si vous en voulez une dites le.

" Il va bien finir par réagir non?"

Hermione finit au bout d'un moment par refermer le livre, lassée que sa méthode ne serve à rien quand Blaise prit la parole.

- Tu te sers d'une photo comme marque-page ? fit il surpris en posant la Gazette pour qu'Hermione puisse la lire si elle désirait.

- J'avais oublié d'en prendre un, mais j'ai toujours cette photo, dit elle en lui montrant. Elle a été prise peu après la naissance de Dominique... elle est magnifique non?

- Très belle petite fille, fit il attendri.

- Oui, on a tous eu un exemplaire de cette photo, en fait chacun l'a portée pour une photo et on a tous eu celle où on la portait. Une sorte de cadeau de naissance.

- Une belle idée, je trouve en tout cas. Je ferai pareil si avec Pansy on a des enfants.

- C'est sérieux à ce point là ? fit alors Hermione surprise.

- Cela fait un an, et je lui ai proposé d'emménager avec moi, avoua-t-il.

- Génial... elle a dit oui? s'enquit-elle alors.

- Elle veut le temps de la réflexion, après tout elle a ouvert son salon de coiffure, elle pourrait se poser. Mais on attendra pour les enfants, je ne veux pas qu'elle arrête tout de suite.

- Qu'elle arrête ? fit elle surprise pensant alors que Blaise visualisait la relation de couple comme Ron.

- Ben oui? Debout en fin de grossesse ce sera compliqué, il faudrait que son salon ait du succès, comme ça elle embaucherait et le salon tournerait durant son repos avant qu'elle ne reprenne... fit il alors.

- Blaise... aurais-tu déjà imaginé les cadeaux de Noël de tes petits enfants ? fit elle amusée.

- Je sais, je tire des plans sur la comète.

- Tu vois, fit elle en posant alors sa photo sur la table juste à côté de la Gazette, c'est pour ça qu'il faut que ça marche... je voudrai un monde en paix pour Victoire, tes enfants, les miens... un monde sans menace.

Elle vit alors Blaise regarder vers le prisonnier et elle avait compris pourquoi, l'ayant remarqué également. Celui-ci avait bougé sur sa chaise pour la première fois en trois jours. Elle l'observa alors et il fixait la table et la photo de famille posée nonchalamment sur la Gazette du sorcier, elle n'avait nullement pensé que cela lui ferait ça.

- Monsieur Hariulf, vous allez bien? demanda-t-elle alors.

Il venait de reprendre sa position et recommençait à la fixer. Elle avait vu sa réaction et elle en profita en prenant la photo pour la montrer.

- Vous pensez pareil n'est-ce pas? fit elle surexcitée de sa réaction. Un monde meilleur pour les enfants à naître. Vous voyez ce bébé, c'est ma nièce Victoire, nommée comme ça parce qu'enfin nous sommes sortis victorieux de tout ça. Regardez la... je veux lui offrir un monde où elle grandira sans craindre le danger et où les enfants qu'ils soient sorciers, moldus ou lycanthropes connaîtront la sécurité. Vous la voyez ?

Hermione remarqua qu'il observait la photo et elle choisit de continuer.

- Sa mère, c'est elle, dit-elle en montrant Fleur. Elle s'appelle Fleur, son mari c'est lui Bill... Vous voyez ses cicatrices, elles lui ont été infligée par Fenrir Greyback.

Le regard de Skohell Hariulf se posa alors sur elle et il semblait attendre une suite.

" J'ai éveillé son intérêt, les enfants et leur avenir, je ne sais pas si il en a mais il doit songer à l'avenir des siens, la famille est la chose la plus importante dans une meute..."

- Vous savez ce que m'a dit Bill quand il a appris mon projet ? Il m'a dit qu'il savait que des gens, il utilise bien le mot "gens" pas loups-garous, que des gens comme Greyback ou celui qui s'en prend aux gens dans la Gazette sont à part. Ce sont ces cas là qui posent problème et qui nuisent à l'image des vôtres. Je pense pareil, il n'en veut nullement aux lycanthropes pour ce qu'il lui est arrivé. Vous voyez, le monde a changé.

Elle le vit alors regarder vers elle et entendit pour la première fois sa voix, elle était calme, posée et grave tout en étant douce.

- Est il l'un des miens? demanda-t-il.

Hermione eut clairement un sourire aux lèvres, contente qu'enfin il ouvre la bouche et elle ne put s'empêcher de regarder Blaise avec un sourire pour sceller sa victoire.

- Non, Greyback l'avait attaqué sans être transformé, merci à vous de vous en être inquiété.

Elle s'assit alors et sortit son dossier sur lui.

- J'aimerai beaucoup que nous reprenions au départ. Je me présente à nouveau, Hermione Granger et voici Blaise Zabini, ravie de vous rencontrer Monsieur Hariulf.

- Skohell, fit il. Ou Skol si vous avez du mal à le prononcer. Enchanté.

- Je vous remercie d'enfin vouloir discuter Skohell.

- Vous êtes insistante.

- Merci, je le prends comme un compliment. Je suis ravie de savoir que l'avenir des générations suivantes vous tient à cœur.

- Les enfants sont notre avenir, fit il alors.

- Je pense pareil, j'avais peur que vous ne restiez éternellement mutique.

- J'attendais que vous me prouviez votre intérêt.

- Quoi? Mais depuis le premier jour je vous parle de mon projet.

- Je n'y croyais pas.

- Mais... pourquoi ? fit elle alors surprise.

- Votre ami, Potter, il a parlé de construire un monde plus sûr pour les sorciers.

- Oui et? Ho, les sorciers... je comprends... Il s'est mal exprimé sachez le.

- Je crois comprendre. Et j'accepte les excuses du ministère.

Hermione était heureuse de pouvoir enfin discuter avec le prisonnier et qu'il ne semble pas si réfractaire à la conversation.

- Vous m'écoutiez quand je vous expliquais mon projet ?

- Chaque mot, mais ils semblaient trop posés pour être honnêtes.

- Et là j'étais plus naturelle? s'enquit alors Hermione.

- Oui.

- Bon laissons tomber le dossier, voulez-vous ? Nous discuterons normalement. Désirez vous quelque chose ?

- Je veux bien une cigarette, fit il alors en regardant Blaise.

- Oui bien sûr, fit alors Blaise en se levant pour lui en mettre une dans la bouche et l'allumer avant de se rasseoir.

Hermione vit que Blaise était également très content qu'enfin la situation progresse, tandis que le prisonnier aspirait la fumée et la recrachait. Hermione réalisa que cela devait être compliqué pour lui et interpella Blaise.

- Blaise, tu dois l'aider, il ne peut pas retirer la..., commença-t-elle avant de s'interrompre.

Elle s'était interrompue car elle entendait un craquement, le craquement du métal qui se fendait et elle pivota sa tête pour réaliser qu'il était en train de fendre la plaque autour de son cou. Elle entendit un cri dans le couloir et vit la porte s'ouvrir sur le capitaine largement paniqué.

- Eloignez vous, fit le capitaine Barnes en braquant sa baguette.

- Stop ! Arrêtez ! fit Hermione en se levant. Il veut juste fumer... détachez le capitaine... s'il-vous-plait.

- Vous... vous êtes sûre Miss Granger ? demanda le capitaine inquiet.

- Oui, je ne pense pas qu'il soit une menace.

Le capitaine s'approcha alors lentement et bougea sa baguette, faisant disparaître les chaînes puis la plaque.

- Je vais rester près de la porte, fit le capitaine tandis que Skohell Hariulf replaçait ses cheveux derrière ses oreilles pour être à l'aise dévoilant son deuxième œil pour la première fois.

- Merci, fit Hermione.

Elle attendit qu'il ressorte pour s'asseoir à nouveau mais Blaise prit la parole.

- Vous pouviez vous détacher ? Depuis le départ ? s'inquiéta-t-il.

- Oui... Cela vous effraie ? fit il avec un sourire assez carnassier.

- Non, fit Blaise pour se donner consistance.

- Oui, fit alors Hermione avec honnêteté. Je savais pour votre force physique. Vous avez réellement brisé les jambes et la colonne vertébrale de Rodolphus Lestrange?

- Oui.

- Pourquoi ? Il voulait vous faire évader.

- Quoi? fit Blaise. Mais quand as tu su ça ?

- Ce n'est pas important Blaise, fit Hermione.

- Qui suivrait une personne connue pour rejeter les minorités... certes j'aurai tout à fait pu le tuer après... mais c'était prendre le risque de laisser filer Greyback.

- Greyback?

- Un homme qui se sert de sa nature pour faire peur n'est pas utile aux miens.

- Je comprends, et pour Lestrange également, j'ai été une victime de son épouse.

Hermione vit un regard différent, celui de l'incompréhension visiblement et elle décida d'éclaircir un détail.

- Je suis née moldue, dit elle alors. Pour eux mon existence ne valait pas grand chose.

- Un simple détail, fit alors Skohell. Pour nous.

Hermione se doutait bien qu'à part la lycanthropie, ils ne devaient pas avoir de réels critères de sélection.

- Maintenant Miss Granger, expliquez moi ce que vous désirez réellement.

- Vous pouvez m'appeler Hermione, précisa-t-elle alors pour le mettre à l'aise, et c'est très simple, je veux vivre parmis les vôtres quelques temps.

- Pardon ? fit celui-ci surpris.

- Oui, pour... retranscrire votre mode de vie, fit elle en pesant ses mots. Faire découvrir au monde sorcier que vous n'êtes pas obnubilés pas le massacre et que bien au contraire même, vous ne cherchez que la tranquilité. Par la suite, j'espère même que cela permettrait aux enfants de vos meutes d'aller à Poudlard et de suivre des scolarités normales même si des dispositions seraient prises. Je veux juste par cette expérience montrer que sorciers et lycanthropes peuvent cohabiter sans aucun soucis. C'est pour ça que je veux vivre dans votre monde...

- Mais? fit il comprenant qu'il y avait une suite.

- Malheureusement, je devrais être accompagnée par Blaise ou Harry en alternance, et puis je devrais également partir au moins une fois par semaine, pour mes rapports et rassurer mes proches. Je peux comprendre que cela pose problème.

- C'est-à-dire ?

- Je comprends que cela risque de mettre en péril le Sanctuaire de votre meute ainsi que la Gnose des vôtres. Je sais que ces choses ne sont pas faîtes pour être dévoilée.

- Vous vous êtes renseignée... Intéressant.

Hermione s'était en effet renseignée et appris le terme de gnose, l'ensemble de leurs mythes et leurs cultes même si elle n'en connaissait nullement la teneur.

- Merci Skohell. Je tiens à ce projet, énormément même et je rêve qu'il aboutisse. Pour nos peuples, pour Remus... il a été un de mes professeurs préférés et il avait malheureusement honte d'être lycanthrope.

- C'est ce qui arrive pour les unwargaz, trop souvent à cause de gens comme Greyback.

- Excusez-moi mais que signifie unwar...

- Unwargaz? Les non-loups, un terme issu du proto-germanique, cela signifie les non sang purs... Non nés de l'union de deux wargaz, deux lycanthropes.

- Vous pratiquez aussi le séparatisme par le sang ? fit elle se disant qu'ils étaient comme les sorciers et leurs rivalités entre sang-purs et les autres.

- Non, chez nous les wargaz recueillent les unwargaz abandonnés par le monde sorcier et les élèves comme leurs propres swelpen. Enfants, traduit-il alors pour elle.

- Et donc vous leur apprenez votre culture sans discrimination ?

- Oui, il sont un membre de la meute comme tous les autres, chaque membre est unique mais forme un tout, qu'il soit wargaz ou unwargaz.

Hermione apprenait déjà des choses sur la façon de penser des lycanthrope et cela lui plaisait de connaître cette nouvelle culture.

- Dois je comprendre que vous acceptez de nous aider Skohell?

- Je pense, mais j'ai quelques conditions bien que je ne sois pas réellement en position de négocier.

- Il s'agit de collaboration, fit alors Hermione, je veux accéder à vos demandes.

- Avant de partir, je veux me raser et me coiffer.

- Bien sûr et vous aurez des vêtements propres également, vous n'aurez qu'à demander.

- Merci, ensuite par rapport à votre... immersion ?

- C'est le terme que j'utilise.

- Je refuse que la position de ma meute soit dévoilée, de même aucun sortilège de traçage, fit il alors.

- On doit pouvoir s'arranger... Blaise? demanda-t-elle.

- Le bureau des Aurors ne verra pas cela d'un très bon œil mais on doit pouvoir les convaincre.

- Ensuite, dans ma meute se trouve mes schwester et je...

- Vos quoi? demanda Hermione avant de se rendre compte qu'elle l'avait interrompu.

- Mes sœurs.

- Vous avez des sœurs ?

- Oui, deux: une blutschwester et une seeleschwester.

- Skohell... je ne comprends pas trop ces termes, ils ne figurent dans aucun livre sur les lycanthropes...

- Normal vous ne vous êtes jamais soucié de notre culture, elle est issue des peuples germaniques anciens et nordiques également d'où sont originaires les premiers d'entre nous, nous utilisons principalement des termes allemands pour nous designer.

- Vous devrez me traduire ces termes mais nous reconnaitrons votre culture.

- La blutschwester est ma sœur de sang, de la même bereich. Cela signifiait à l'origine portée mais nous l'utilisons dès que nous avons la même mère, la seeleschwester est la sœur d'âme, une unwargaz qui est entrée dans ma blutlinie, ma lignée. Navré, l'habitude.

- D'accord une sœur de sang et une sœur adoptive donc...

- Voilà, elles se trouvent dans ma meute donc si celle-ci est mise en danger par cet essai, j'y mets fin immédiatement.

- Je ne ferai rien qui ne les mettent en danger, soyez en assuré.

- Enfin, j'ai déjà entendu parler de cette entrée dans la meute d'un étranger et cela s'est mal passé.

- Je l'ai entendu également, fit alors Hermione.

- Je veux votre promesse que ce que vous apprendrez de plus secret sur nous, comme nos dogmes et nos croyances ainsi que les fonctionnements de nos sanctuaires dans leur profondeur soit gardé secret par vous et vos amis qui veilleront à votre sécurité.

- C'est ce qui avait posé problème avec mon prédécesseur je crois, fit Hermione.

- Il y a des légendes qui doivent le rester, sinon vous nous traquerez.

Hermione se demandait alors à quel point les lycanthropes pouvaient craindre les sorciers pour qu'il dise cela.

- Je ne peux que vous le promettre.

- Dans le cas contraire, je deviendrai un managarm.

- Et c'est quoi? fit Blaise dubitatif.

- Le loup porteur de mort et de massacre... toute personne ayant entendu ne serait ce que le nom d'un membre de ma meute ou vu ne serait ce qu'une photo sera massacré.

Hermione déglutit alors nerveusement, pas réellement rassurée de cette annonce et regarda Blaise. Il ne semblait pas non plus prendre cela comme une menace en l'air. C'était en effet assez peu rassurant mais elle ne comptait nullement faire la même erreur que son prédécesseur.

- Je tiendrai ma promesse, fit Hermione. Je ne révélerai aucun de vos plus importants secrets.

- Alors vous n'avez rien à craindre, du moins, pour l'instant...



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Note de l'auteur : Étant donné que ce chapitre introduit le personnage de Skohell Hariulf (bon courage pour le lire et le prononcer), je vais donner quelques explications sur l'origine de son patronyme.

JK Rowling, que je ne dois plus présenter, avait choisi d'utiliser conceptuellement des noms liés de près ou de loin aux légendes liées aux loups pour ses personnages loups-garous : Remus Lupin ( Remus pour l'enfant élevé par une louve et fondateur de Rome et Lupin pour "loup" en latin) et Fenrir Greyback (pour Fenrir le loup géant de Loki dans la mythologie nordique). Moi même j'ai décidé de faire comme cette autrice talentueuse, afin de lui rendre un hommage, pour mes personnages lycanthropes dont voici l'origine du nom.

Skohell Hariulf: Hariulf est simplement un anthroponyme germanique dans lequel se trouve l'élément "ulfr" qui signifie "loup" en vieux norrois. Skohell est une des variantes orthographique de Sköll ( signifiant "répulsion"), celui-ci n'étant autre qu'un des deux loups ( avec Hati ) faisant partie des Managarm, les fils que Fenrir a conçu avec une géante nommée Iarnvidia. Dans la légende du Ragnarok, celui-ci poursuit inlassablement le Soleil sur son chariot ( d'où le début du chapître assez étrange je pense sans la référence) et lors de la fin du monde réussira à le dévorer. Faites le lien avec le symbole de la T.A.X.E.S. et vous comprendrez le concept.

Si vous désirez une idée claire du personnage autre que sa description de son aspect physique, visualisez Joe Mangianello dans la série True Blood.


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