Une fleur parmis les bêtes

Chapitre 4 : Chapter IV

12575 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/03/2021 17:20

Chapter IV



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Dans l'appartement londonnien qui était le sien depuis un bon moment déjà, Hermione s'affairait avec effervescence. La jeune femme préparait enfin son sac pour son immersion à l'intérieur d'une meute de lycanthropes conformément au projet du bureau d'intégration de ceux-ci. Elle avait étalé au fil des minutes toute sa garde robe sur le lit, ne laissant que peu de place à son fiancé assis sur le lit et dont la tristesse de la voir partir était des plus visibles.

- Ron, tu sais que je suis obligée de m'en aller pour mon projet, fit Hermione pliant un t-shirt blanc et l'installant sur la pile des vêtements à prendre.

- Je sais, fit Ron en triturant la couette rouge et or, typiquement Gryffondor, de leur lit. Mais... tu vas me manquer... énormément.

- Je le sais mon cœur, fit elle alors en s'approchant de lui et passant ses bras autour de son cou.

- Tu te rends compte que depuis que tu as fini Poudlard, nous n'avons plus été séparés plus d'une journée ? fit Ron en levant les yeux vers elle.

Évidemment qu'Hermione le savait, après sa dernière année qu'elle avait désirée terminer, Hermione avait emménagé au Square Grimmaurd, dans la chambre de Ron, pour quelques mois de colocation avec leur ami Harry. Par la suite, ce fut cet appartement qui les vit vivre ensemble et effectivement, ils n'avaient jamais été séparés plus d'une journée et encore, c'était à cause d'une visite diplomatique où Hermione avait dû apparaître pour la postérité.

Elle aussi s'inquiétait mais surtout pour Ron en réalité, convaincue qu'elle ne retrouverait pas son appartement intact. Elle le savait bien que son fiancé n'était clairement pas fait pour s'occuper d'un intérieur, déjà que s'occuper de lui même n'était pas forcément la plus grande de ses compétences.

- Je le sais, fit Hermione en posant un doux baiser sur les lèvres de Ron, ça va également me faire une drôle de sensation.

- Je préfèrerais que tu restes, fit il en lui souriant.

- Ne me fais pas culpabiliser, c'est déjà assez dur, fit alors Hermione en se redressant.

Elle retourna vers un de ses placards sortant une veste en jean avec une capuche, se souvenant que la dernière fois que celle-ci avait été portée, elle avait fini par embrasser Ron.

" Ce n'était pas si facile à l'époque... Tant de victimes... Je me demande d'ailleurs si Lavande s'est bien remise de son agression par Greyback..."

Lavande Brown ne faisait pas partie des gens avec qui Hermione avait gardé le contact, non seulement parce que cette dernière était une ex petite amie de Ron mais également parce qu'elle n'avait jamais créé aucun lien avec les filles de son année.

Elle sortit alors un pull assez épais et noir de son placard et le plia alors soigneusement pour le placer sur la pile de vêtements à emmener. Elle détestait faire son sac à la dernière minute et surtout avec l'inquiétude pour Ron qui grandissait.

- Ron? l'interpella-t-elle en cherchant un pantalon épais. Tu n'oublies pas, je t'ai laissé des plats pour ta semaine au congélateur.

- Je sais ma puce, c'est très gentil à toi, fit il en regardant les vêtements empilés et les livres. Pourquoi tu prends autant de livres?

Hermione se retourna et se rendit compte qu'effectivement elle en emmenait une belle quantité : les animaux fantastiques, l'histoire de Poudlard, un ancien manuel de Poudlard sur les sortilèges et les sorts de métamorphose, un autre sur les potions, des romans moldus, les contes de Beedle le barde, un guide à l'usage des lycanthropes,... Le dernier n'était pas réellement emmené pour la même raison que les autres par Hermione, en effet, ce fameux guide à l'usage des lycanthropes était une sorte de manuel édité pour permettre aux victimes d'attaques désormais atteints de lycanthropie de s'adapter à leur nouvelle condition. Elle l'emmenait afin de comparer ce livre avec la réalité d'une meute et comprendre ainsi ce que lui avait dit Skohell Hariulf sur le fait que les sorciers ne s'étaient jamais intéressés réellement aux lycanthropes.

- C'est pour m'occuper Ron, fit elle avec douceur. Je ne pense pas que les lycanthropes soient forcément très enclins à me faire la conversation dès le début, ils auront forcément des craintes vis à vis de moi.

- Les loups-garous devraient s'estimer heureux que tu te bouges pour les aider, fit il un peu sèchement.

- Les lycanthropes, le corrigea-t-elle en lui lançant un t-shirt qui était à lui et qu'elle avait dû mettre dans son placard par inadvertance. Tiens j'ai une idée.

- Et tu veux que j'en fasse quoi? fit Ron en regardant son t-shirt.

- Tu veux bien aller dans la salle de bain et y mettre de ton parfum s'il-te-plaît, lui fit elle en souriant.

- Heu... ouais, fit Ron en se levant, même si je ne comprends pas le concept...

- Je veux ton odeur pour dormir, fit elle quelque peu gênée quand même. Je dormirai dans ton t-shirt.

- Ha oui ok... c'est vrai que je n'y ai pas pensé, fit il en allant dans la salle de bain.

" Moi il n'en a pas besoin, mes parfums vont rester ici."

Hermione vérifia d'ailleurs sa trousse de toilette pour vérifier encore une fois ce qu'elle emmenait en produits d'hygiène. Elle avait lu dans ce fameux guide que les lycanthropes étaient extrêmement sensibles aux odeurs et qu'il fallait éviter des produits industriels aux odeurs trop chimiques et privilégier à la place des produits plus naturels aux odeurs légères. Pour ce faire, elle ouvrit les bouchons du savon et du shampooing pour les sentir.

- Voilà, fit Ron en lui donnant le t-shirt toujours déplié et qu'Hermione plia avant de le ranger.

- Merci Ron... tiens ça ne sent pas trop fort ? fit elle en lui tendant pour qu'il puisse sentir.

- Non, mais on s'en moque, fit il sèchement.

- Quoi? fit elle surprise du ton sec de Ron.

- Ton odeur n'est pas censé lui plaire, fit il en la regardant.

- T'es mignon quand t'es jaloux, fit elle en tapotant le torse de Ron, c'est juste que je ne veux pas que ma présence les insupporte pour de simples produits.

- Ho... oui alors ce n'est pas trop fort, fit il en se grattant la joue de honte.

" J'aime bien quand il est jaloux, au moins cela prouve qu'il tient toujours à moi" pensa alors Hermione rassurée.

Elle vit alors Ron regarder les sous-vêtements qu'elle emmenait et elle le regarda avec un air moqueur.

- Pourquoi tu ris? fit il en souriant.

- Je n'ai rien pris d'osé si c'est ta question, fit elle en s'approchant. Tout ce qui est sexy t'es réservé, ajouta-t-elle avant de l'embrasser.

- J'espère bien!

- Mais oui, fit Hermione en riant, ho il reste mes boîtes de repas dans le frigo, tu veux bien aller me les chercher, je dois lancer un sort d'immuabilité dessus.

- D'accord j'y vais, fit il en quittant la chambre.

Hermione s'approcha alors de son sac et fit des piles avec ses vêtements avant d'attraper sa baguette.

- Reducto! fit elle d'un mouvement en angle droit de sa baguette.

Une lumière violette entoura alors ses vêtements et les fit rapetisser donnant ainsi à chacun d'entre eux la taille d'un mouchoir en tissu. Malgré la fonction d'agrandissement magique de son sac à main, le même sortilège que pour son sac quand ils avaient dû fuir le mariage de Bill et Fleur, elle utilisait tout de même le sortilège pour rapetisser ses vêtements, mais laissait leurs tailles classiques à tous les autres objets présents comme sa tente de camping ou un nécessaire complet de potions avec sa boite d'ingrédients.

" Bon il ne reste que la nourriture et puis on y va... Dire que je ne vais rentrer que dans une semaine."

Elle regardait la chambre de son appartement se souvenant à quel point à une certaine époque, ils ne quittaient pas réellement cette chambre à part pour manger. Depuis ce n'était plus la même histoire et imaginer cela la fit alors soupirer. Elle entendit alors les pas de Ron et le vit arriver avec quatre petites boites hermétiques.

- Tu penses qu'ils ne te donneront pas à manger? fit il amusé en déposant les boîtes sur le lit.

- J'espère quand-même mais c'est pour l'aller, selon Blaise, quand il est retourné voir Skohell, celui a spécifié que nous avions près de deux jours de marche depuis Hull dans le Yorkshire, précisa-t-elle en disposant les boîtes côte à côte.

- Vous pourriez transplaner plus près non? demanda Ron en la regardant faire.

- Immutare! fit alors Hermione sur chacune des boîtes avec un mouvement circulaire de sa baguette empêchant ainsi leurs contenus de s'altérer. Nous ne voulons pas qu'ils pensent que nous nous imposons, les lycanthropes doivent nous sentir arriver par la voie terrestre.

- Je ne comprends pas trop à quoi cela servira ? fit en la regardant bizarrement.

- Simplement pour montrer que nous les respectons. Nous devons partir sur de bonnes bases déjà qu'au vu du traitement de Skohell par le ministère et Azkaban, nous n'aurons pas vraiment une bonne image, fit alors Hermione tandis qu'elle plaçait les boîtes dans son sac.

- Il a vraiment un prénom bizarre, fit alors Ron en tendant une photo de leurs dernières vacances qu'elle désirait prendre.

- Merci, fit elle en la prenant, cela vient d'un loup mythologique scandinave Sköll.

- Tu lui as demandé ? fit Ron surpris.

- Je me suis simplement renseignée, fit elle en enfilant un perfecto en cuir lui descendant jusqu'aux genoux.

- Tu feras attention ? fit il en lui tendant des chaussures de randonnée neuves qu'elle avait achetées récemment.

- Promis, et puis Harry sera là, fit elle en les enfilant et les serrant bien. J'espère qu'il a été prévoyant.

- Il est Auror, il a dû être briefé, fit Ron en haussant les épaules les bras écartés dans un geste nonchalant.

- Je me rappelle que quand on a dû se cacher à l'époque, vous n'aviez rien prévu du tout, conclut-elle en replaçant ses cheveux longs.

- On ne s'en serait jamais sorti sans toi, fit il en remettant le col avant de l'aider à mettre son sac sur ses épaules.

- Merci Ron, vous avez toujours eu besoin de moi après tout, fit elle avant de l'embrasser.

Elle l'embrassait assez souvent ce matin là, sachant pertinemment qu'elle ne le verrait plus avant une semaine et que son fiancé allait clairement lui manquer. Malheureusement, le temps filait et elle se dirigea vers leur cheminée connectée au réseau de cheminette régi par le ministère. Elle ouvrit lentement le petit coffret de bois où se trouvait toujours leur poudre de cheminette et l'observa.

- Il faudra que tu penses à passer en racheter, sinon t'es bon pour te rendre au travail par la voie moldue, fit elle en saisissant une poignée.

- Tu me l'as noté ma puce, juste sur le frigo, fit il en prenant également une poignée.

- L'endroit où tu passes obligatoirement, fit elle amusée en entrant dans la cheminée après y avoir lancé la poudre de cheminette donnant aux flammes leur couleur verte qui les rendaient inoffensives.

- Ça c'est mesquin, fit il avec un sourire.

- Je te connais, fit elle avant de bien se placer et d'annoncer sa destination. Ministère de la magie, espace réservé.

Et elle arriva alors à destination après avoir vu défiler les cheminées de sortie le long du trajet.


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L'espace réservé, annoncé par Hermione et dans lequel elle arriva, talonnée de près par Ron, était en fait le lieu d'arrivée en cheminée ou par transplannage des diplomates qui arrivaient comme ça au ministère de la magie, évitant par la même les journalistes et permettait au ministère de la magie britannique de mettre en place des décorations d'apparat pour satisfaire aux us et coutumes des émissaires. Naturellement, dans la situation où Hermione se trouvait, nulle décoration inutile, cet endroit ayant juste été choisi pour qu'Harry et Blaise puisse y faire transplaner Skohell Hariulf en toute sécurité et sans éveiller aucun soupçon qu'il s'agisse de ceux des employés du ministère ou des éventuels partisans de la T.A.X.E.S. qui pourraient être désireux d'empêcher le bon fonctionnement du projet.

Dans ce fameux espace réservé, il n'y avait comme présence humaine que celle de Kingsley Shacklbolt, vêtu d'une robe de sorcier verte pâle du plus bel effet et qui laissait tout de même deviner de sa fonction, en grande conversation avec la supérieure d'Hermione et instigatrice du projet du bureau d'intégrateur des lycanthropes, Hortensia Crowdy. Celle-ci était vêtue d'une robe tellement colorée et psychédélique qu'Hermione n'arrivait nullement à dénombrer le nombre de couleurs présentes sur ses vêtements. Cela était une habitude et à force Hermione ne relevait plus tellement les looks excentriques de sa patronne qui était au final autant professionnelle que surprenante sur le plan vestimentaire. Mais à la plus grande surprise d'Hermione, il y avait dans la pièce une troisième personne qui n'aurait jamais dû se trouver là et elle se dirigea immédiatement et d'un pas précipité vers cette personne en l'interpellant.

- Arthur ? fit alors Hermione inquiète auprès de son beau-père. Il y a un problème ?

- Maman va bien ? fit Ron auprès d'Hermione et qui avait suivi.

- Ne vous inquiétez pas les enfants, fit celui-ci en plaçant une main devant lui pour les rassurer. Molly m'a demandé d'apporter quelque chose à Hermione et Kingsley... enfin Monsieur le Ministre m'a gentiment permis d'être là pour te le donner.

- Que deviez vous m'amener? demanda alors Hermione en avisant un sac dans la main d'Arthur.

Arthur Weasley, vêtu d'un de ses sempiternels costumes d'un autre âge, ouvrit alors son sac et en sortit une boite métallique.

- Molly t'a préparé un gâteau de voyage, fit Arthur en lui tendant la dite boîte. Enfin à toi et à Harry évidemment.

- Évidemment, fit Hermione en rangeant la boîte dans son sac à dos. Vous la remercierez chaleureusement de ma part.

- Je n'y manquerai pas, fit Arthur en voyant la mine renfrognée de son fils qui n'avait pas de gâteau.

Hermione le vit encore fouiller dans son sac et trouva alors plus judicieux de patienter avant de refermer définitivement son sac à dos.

- Et..., fit alors Arthur en sortant une seconde boîte mais en plastique cette fois, ceci pour les lycanthropes.

- Les lycanthropes? fit Hermione en ouvrant la boîte pour en observer le contenu. Des cookies? fit elle alors surprise en les découvrant.

- Oui, fit Arthur en se grattant ses cheveux roux, elle estimait qu'il serait plus poli de leur amener quelque chose mais comme elle ignorait ce qui pourrait leur plaire, elle a choisi de faire ces biscuits.

- Elle est vraiment très gentille, merci pour eux, fit Hermione en faisant la bise à son beau-père.

- Tu peux aller voir Hortensia, elle risque de s'impatienter, fit il en regardant dans sa direction. Je vais discuter avec Ron.

- Soyez sages, fit Hermione en laissant le père et le fils.

Elle se dépêcha de se rendre auprès de sa supérieure et du ministre, au cas où ceux ci auraient une dernière information à lui transmettre.

- Monsieur le Ministre, Hortensia, bonjour, fit alors Hermione.

- Miss Granger, fit alors Kingsley Shacklbolt de sa voix calme et posée si caractéristique, j'espère que vous n'êtes pas trop stressée.

- Je me suis bien préparée, fit elle en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Ce projet est incroyable, fit Hortensia, il pourrait tellement faire évoluer la situation.

Hermione se mit à discuter plusieures minutes des différentes réactions qu'ils pourraient susciter quand cette opération aura été rendue publique, et surtout qu'ils espéraient pouvoir rendre publique et que cela ne soit pas juste un échec magistral comme la fois précédente. Soudain, du fond de la pièce, leur provint le son caractéristique du transplanage. Hermione se retourna alors et vit trois hommes. Il y avait Harry, qui, comme elle, avait déjà un sac à dos et une tenue strictement moldue, Blaise en tenue officielle d'Auror et Skohell. Hermione fut d'ailleurs assez surprise de l'apparence de ce dernier: là où auparavant il n'y avait qu'un amas de cheveux et de poils, se trouvaient désormais des cheveux coupés courts, en brosse, et une barbe taillée précisément. Même sa tenue vestimentaire était un bond incroyable, il portait des bottines marrons, un jean noir et une chemise en jean bleue clair, le tout agrémenté d'une veste en peau brune avec un peu de duvet à l'intérieur, il pourrait passer aisément pour un habitant du Tennessee qu'Hermione voyait dans les émissions moldues.

" C'est... surprenant, impossible de deviner à quel point cet homme peut être extrêmement dangereux. Il pourrait passer pour monsieur tout le monde même si ses deux mètres le font remarquer aisément. Il n'a pas l'air bien cependant..."

Hermione se dirigea alors vers lui et salua également Harry et Blaise, avant de s'adresser au lycanthrope qui allait leur servir de guide.

- Skohell, bienvenue au ministère, fit elle alors avec toute l'amabilité possible, vous n'avez pas l'air dans votre assiette.

- Bonjour, fit celui-ci en déglutissant, je déteste le transplanage.

- Je m'en excuse alors, fit Hermione avec sympathie, venez j'aimerais vous présenter les responsables de ce projet.

Elle fit alors signe à Skohell de la suivre et l'emmena près de Kingsley Shacklbolt et Hortensia Crowdy, cette dernière étant cependant légèrement inquiète malgré tout. Cela pouvait aisément se comprendre, après tout Skohell restait un homme dangereusement effrayant.

- Skohell Hariulf, laissez moi vous présenter le Ministre de la Magie, Kingsley Shacklbolt, et ma supérieure au département de régulation des créatures magiques, Hortensia Crowdy.

- Enchanté, fit alors Skohell en tendant la main à Hortensia.

Hermione releva immédiatement à quel point il ignora totalement Kingsley Shacklbolt et regarda la scène quelque peu horrifiée, on frôlait presque l'incident diplomatique. Elle allait dire quelque chose mais Kingsley leva la main pour l'en empêcher.

- Ce n'est rien Miss Granger, fit alors Kingsley Shacklbolt toujours aussi calme, je comprends parfaitement.

- Je vous demande pardon? fit juste Hermione surprise.

- Oui, j'étais Auror à l'époque de l'incarcération injustifiée de Monsieur Hariulf, et depuis je n'ai pas réellement changé sa situation alors je ne peux que partager l'opinion qu'il doit avoir de moi.

Hermione était totalement abasourdie, visiblement le ministre de la magie semblait totalement comprendre le manque de politesse de Skohell. Ou tout du moins le laissait-il croire publiquement, après tout même Hermione se serait sentie vexée dans cette situation étrange. Cependant elle préférait éviter les situations problématiques et préféra détendre l'atmosphère.

- Venez Skohell, je veux vous présente quelqu'un qui n'a rien à voir avec le projet, fit elle en indiquant au lycanthrope de la suivre.

Elle l'emmena alors vers le rouquin qui n'était autre que son fiancé et posa sa main droite sur l'épaule gauche de Ron. Soudain elle se rendit compte de la différence de taille entre les deux, Ron était déjà plus grand qu'elle mais Skohell le dépassait largement, que ce soit en terme de hauteur que d'envergure. Il était extrêmement massif, au bras larges, et cette carrure lui fit penser que si tout les lycanthropes de meute avaient son physique, le monde sorcier serait largement en danger. Cependant elle devait les présenter et le fit avec un grand sourire.

- Skohell, voici Ron Weasley, mon fiancé. Ron voici Skohell Hariulf.

Elle vit alors Skohell tendre poliment la main et Ron la serrer. Elle remarqua alors que Ron tentait de fortement serrer la main de Skohell et en fut choquée, mais le fut encore plus quand elle entendit les propos que tenait son fiancé.

- Écoutez moi bien, fit celui-ci sur un ton extrêmement sec et peu courtois, si il arrive quoique ce soit à ma Mione, je vous retrouve vous et vos loups-garous et je vous le fais payer cher.

" Mais il est complètement fou", pensa alors Hermione, " il veut mettre en péril mon projet ou quoi ? D'accord il m'aime et veut me protéger mais bon sang de nom d'une chouette, il pourrait éviter les esclandres."

- Ne vous inquiétez pas, je tiens mes promesses, fit alors Skohell avec le sourire carnassier que lui connaissait déjà Hermione, toute mes promesses.

Hermione avait saisi le message et chuchota à Ron :

- Ne te fais pas remarquer, fit elle en lui tirant le bras.

- Je ne sais pas si on peut faire confiance à des gens comme vous, fit alors Ron suffisamment fort pour être entendu et en surprenant toute l'assistance et surtout Hortensia qui voyait déjà partir le précieux projet dans un bain de sang.

- Ron! fit juste Hermione.

- Sachez sorcier, fit Skohell marquant précisément le mot sorcier comme si il s'agissait d'une insulte, que moi je n'ai jamais enfermé une personne durant cinq ans. Et puis une promesse se fait sur la hamr et elle se respecte.

" Sur la quoi?" pensa Hermione en tirant Ron pour le faire taire et l'emmener dans un autre coin tandis qu'elle vit Arthur Weasley allait faire connaissance avec Skohell et ce, avec bien plus de sympathie que ne l'avait fait son fils avant lui.

- Mais t'es complètement dingue ou quoi? fit elle en se tapotant la tempe. Tu veux me faire virer?

- Attends c'est avec ça que l'on t'envoie ? Cette sorte de bête ? fit il comme dégoûté. Je pensais voir quelqu'un comme Remus.

- Tu veux bien parler moins fort? fit elle en murmurant. On a que lui.

- Tu as vu comment il sourit ? Il me fait penser à Greyback.

- Maintenant tu arrêtes Ron, fit elle en croisant les bras. Il a dit qu'il s'occupait de nous mettre en contact avec sa meute et je le crois. Alors tu cesses de faire l'enfant capricieux comme en voulant prouver que tu étais plus fort que lui.

- Il a pas réagi, fit Ron avec fierté de sa démonstration.

- Ron... fit elle en soupirant. Skohell a brisé la colonne vertébrale de Lestrange à mains nues et arraché la gorge d'un gardien avec les dents... Donc si ta main est entière c'est parce qu'il semble plus enclin à faire des efforts que d'autres personnes desquelles j'attendais un meilleur comportement.

- Oui, bon... je m'excuse, fit il penaud.

- Je te jure... J'espère qu'il ne le prendra pas mal, fit elle en se dirigeant vers Skohell.

Hermione le regardait avec beaucoup d'inquiétude et espérait que le comportement de Ron ne le pousse nullement à mettre un terme à son projet.

- Skohell? fit elle alors gênée. Excusez Ron, il est quelqu'un de jaloux et d'inquiet, cela n'a rien de personnel.

- Aucun problème, fit simplement Skohell en haussant les épaules.

" Je n'arrive pas à y croire, c'est lui qui est mis au pied du mur et c'est lui qui prend bien l'affront... Surprenant."

Hermione put alors entamer une conversation avec Harry et Blaise sur les dernières modalités quand l'heure du départ approcha rapidement. Elle s'approcha de Skohell et l'interpella.

- J'espère que vous êtes prêt Skohell, fit Hermione en resserrant les bretelles de son sac à dos.

- Quand vous et votre ami êtes disposés, fit il simplement.

Hermione vit alors Kingsley Shacklbolt qui s'approcha lentement vers eux.

- Monsieur Hariulf, fit alors Shacklbolt visiblement gêné de ce qu'il allait rappeler, avant de partir...

- Je sais, Monsieur Zabini m'a précisé, fit Skohell en regardant le concerné. Vous pouvez installer les entraves.

Hermione écarquilla les yeux d'étonnement. Elle était sidérée de cette décision de sécurité. Ces fameuses entraves magiques étaient des objets magiques récemment inventés, en même temps que les nouvelles réformes pénales avaient vu le jour et que la possibilité de se retrouver en liberté conditionnelle était possible. En effet, la personne qui posait l'entrave à la cible, souvent sous forme de bracelet, laissait son empreinte magique à l'intérieur de celui-ci et empêchait toute agression physique sur sa personne. De même, la personne ayant placé cette entrave pouvait également envoyer un choc électrique si le porteur de l'entrave devenait une menace pour autrui.

- Monsieur le Ministre, fit Hermione assez mécontente et toujours choquée, qu'est-ce que c'est que cela?

- Nous avions prévenu Monsieur Hariulf de cette disposition et il l'a acceptée afin que vous et vos amis soyez en sécurité.

Hermione n'arrivait pas à y croire, tout le monde souhaitait visiblement saboter son projet sans aucune honte. Elle vit alors Harry prendre un fin bracelet métallique sans aucun fermoir et le vit le placer sur le poignet gauche de Skohell. Une lumière dorée apparût alors quelques instants et le bracelet fut attaché au poignet du lycanthrope. Elle vit alors Blaise faire également de même.

" C'est honteux... le ministère a si peur que ça de lui? Alors pourquoi ce marché ?"

Elle vit ensuite Harry, qui aurait dû protester si il était aussi convaincu qu'elle par le projet, s'approcher avec la boîte contenant la dernière entrave.

- Tiens Mione, à toi, fit il en tendant la boite.

- Je refuse, fit Hermione en refermant la boîte sans prendre le bracelet.

- Miss Granger ne..., commença alors Kingsley Shacklbolt.

- Monsieur le Ministre, l'interrompit-il elle en essayant d'être cependant polie au vu de la fonction, je ne peux accepter de poser cette entrave, cela ressembleraient à une trahison même du concept de collaboration que nous désirons.

- Hermione, fit alors Hortensia en posant sa main sur le bras d'Hermione, nous craignons pour votre sécurité.

- Pas moi, fit elle en se redressant. Moi je crois en ce projet et lui poser cela ne serait que lui poser de nouvelles chaînes comme à Azkaban. Je veux de l'honnêteté dans ce lien de confiance. Si nous montrons que nous avons peur des risques, il n'y aucun intérêt.

Hermione avait frappé juste visiblement, ses amis étaient désormais peu à l'aise, encore qu'à eux elle n'en tenait pas rigueur, après tout ils obéissaient aux ordres comme ils étaient censés le faire. Le ministre semblait convaincu comme Hortensia Crowdy. Cependant, Ron la regardait avec une véritable surprise sur le visage et également de l'inquiétude convaincant ainsi Hermione que visiblement, lui il poserait plus d'une entrave. Le ministre céda d'un simple signe de la main et ils allaient pouvoir partir. Elle s'approcha de Skohell pour l'aider à transplaner quand Ron s'approcha.

- Attends, fit il avant de saisir son visage et de l'embrasser passionnément sans aucune honte comme au tout début de leur relation.

- Ron... nous ne sommes pas seuls, fit elle à la fin du baiser tout en rougissant.

- Je t'aime, fit Ron en la regardant s'éloigner.

- Moi aussi, fit elle en posant la main sur le bras de Skohell. Prêt ? On est parti...

Elle vit alors l'environnement autour d'elle tourbillonner tandis qu'elle transplanait.


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La ville de Hull était située sur la côte au nord-est de l'Angleterre, le long de l'estuaire Humber qui recueillait quelques kilomètres en aval les rivières Trent et Ouse du Yorkshire. Cette ville était traversée par la rivière Hull qui lui avait donné son nom et qui continuait de suivre son cours jusque l'estuaire du même nom.

C'était justement dans les plaines à quelques centaines de mètres de là qu'Hermione, tenant toujours le bras de Skohell sentit alors le sol réapparaître sous ses pieds. En prévision de ce déplacement, et sachant qu'Hermione n'avait jamais vu l'endroit, un employé du ministère et du service des transports magiques avait été envoyé pour photographier le dit endroit sous toutes les coutures afin qu'Hermione, tout comme Harry d'ailleurs, puisse mémoriser l'endroit, la visualisation étant le seul défaut du transplannage si on omettait la dangerosité de la désartibulation. D'ailleurs, par acquis de conscience, elle s'adressa à Skohell.

- Vous êtes entier? fit elle inquiète.

- À part mon estomac, fit Skohell.

Hermione eut un petit sourire qu'elle dût retenir ne sachant nullement si il s'agissait d'un trait d'humour de son interlocuteur. Elle entendit également Harry arriver.

- Vous êtes prêts ? fit alors Harry en s'approchant.

- À vous de nous guider, Skohell, fit Hermione.

Elle remarqua alors que Skohell humait l'air doucement.

" Il doit sentir le vent de la liberté comme on dit. C'est vrai qu'après cinq ans d'enfermement..."

- J'espère que vos conditions physiques sont optimales, fit Skohell avec un simple sourire. Direction Nord - Nord-ouest, fit il en indiquant simplement le chemin.

Et commença alors un long voyage pour Hermione. En effet, il ne fallut guère bien longtemps pour que la jeune sorcière se rende compte que le fait d'avoir depuis quelques années déjà une simple fonction bureaucratique avait sérieusement entamé son capital d'endurance. Marcher sur ces routes où peu de passages semblaient avoir lieu était même une gageure, qu'il s'agisse des chemins entre les prés et les champs, les chemins plus rocailleux s'apparentant aux trajets de randonnées ou encore les lits de rivières presque asséchés et très boueux, cela avait poussé Hermione à ressentir presque une complication à chaque mètre. Elle était donc déjà assez loin de cette époque où Hermione était aguerrie et efficace comme lors de la bataille du ministère ou même l'année des ténèbres. Actuellement, elle rêvait d'un bon café dans son canapé et de rien d'autre, étant ainsi donc devenue assez casanière au vu de la fonction qu'elle occupait au ministère et qui lui donnait assez rarement l'occasion de se rendre sur le terrain. Elle n'était plus la Hermione Granger que l'action et les difficultés n'effrayaient jamais. Quand elle observait Harry à sa droite, elle pouvait remarquer que ce dernier éprouvait moins de difficultés qu'elle et que son entraînement d'Auror avait clairement affûté toutes ses capacités physiques.

Une chose la complexait cependant : Skohell lui même. En effet, alors que celui-ci sortait d'un enfermement de cinq ans, beaucoup plus proche d'une séquestration que d'une condamnation d'ailleurs aux yeux d'Hermione, celui-ci n'éprouvait littéralement aucune difficulté à crapahuter en pleine nature comme si il était un guide de montagne ou de randonnée en exercice. À croire d'ailleurs que Skohell faisait ce chemin presque tous les jours même si, dans sa grande mansuétude, il lui avait proposé de prendre son sac à dos. Elle ne le lui confia pas, celui-ci étant allégé magiquement, mais le prit un peu comme une moquerie de la part du lycanthrope qui devait estimer qu'elle les ralentissait plus que nécessaire.

" Je suis crevée... J'en peux plus et Merlin seul sait à quel point je peux avoir mal aux pieds... Je crois que j'aurai dû lancer un sortilège de confort sur mes chaussures... Dès que tout ce projet est terminé, je prends un abonnement en salle de sport... Merlin... on ne s'arrêtera pas plus de quinze minutes toutes les deux heures? Sérieusement ? Je suis épuisée... Et lui il marche comme si il se promenait !" pensa alors Hermione en observant méchamment Skohell tandis que le jour déclinait.

Soudain, alors qu'ils étaient dans une clairière au milieu des bois, Skohell s'arrêta et se retourna.

- Nous allons nous arrêter pour la nuit, fit il en se retournant.

Ni une ni deux, Hermione, les cheveux collés à sa peau tant elle était en sueur, se laissa choir au sol, reprenant son souffle en jetant presque son sac à dos au sol et se massa les mollets endoloris tout en remarquant qu'Harry était complètement courbé et se massait les genoux pour également reprendre son souffle.

- Ho bon sang, fit elle en desserrant les lacets de ses chaussures, je suis épuisée.

- Je vais finir par croire que je manque d'entraînement, fit Harry en étendant ses muscles.

Elle regarda alors Skohell et se rendit compte qu'alors qu'elle et Harry était en sueurs et respiraient difficilement, celui-ci était frais comme un gardon, absolument pas en sueur et encore moins épuisé. C'était assez vexant. Elle ouvrit rageusement son sac à dos et en sortit sa tente magique. Elle vit Harry s'approcher et brandir sa baguette.

- Erigo! fit il simplement tandis que la tente s'installait toute seule.

- On devrait jeter des sortilèges de sécurité, fit elle en se relevant en attrapant sa baguette. Repello Moldum! lança-t-elle alors désireuse que les moldus de la région soient convaincus en s'approchant qu'ils avaient autre chose de mieux à faire ailleurs.

- Protego Totalum! fit alors Harry pour protéger leur tente.

- Cave inimicum! lança immédiatement Hermione à sa suite pour prévenir d'une éventuelle intrusion, au cas où un sorcier serait dans la région et éviter ainsi un problème avec le lycanthrope qui les accompagnait.

- Salveo Malefica! fit alors Harry afin de rendre leur position invisible pour mieux parfaire leurs protection.

Hermione le regarda alors quand elle s'apprêtait à lancer un dernier sortilège, un sort de silence, quand elle se mit à rire nerveusement.

- Qu'est-ce-qu'il te prend? fit alors Harry étonné tout en s'approchant.

- J'ai l'impression d'être revenue des années en arrière, fit Hermione en faisant un geste ample du bras.

- Ho... c'est vrai que c'est revenu instinctivement, fit Harry avant de rire également.

Hermione tourna alors la tête vers Skohell qui les regardait assez stupéfait de tant de précautions.

- Désolée, quand Voldemort a pris le pouvoir, moi, Ron et Harry nous cachions de cette manière, choisit elle alors de dire pour éclairer son interlocuteur.

- Tant de précaution ? Ici? fit il juste assez stupéfait.

- On en fait trop? demanda Harry.

- C'est vous qui voyez, fit il alors en s'asseyant contre un arbre.

Hermione ramassa alors lentement son sac et pénétra dans la tente qui était clairement plus luxueuse que celle de l'époque et qui aurait pû satisfaire n'importe qui au vu de la qualité des aménagements : trois chambres, dont une avec sa propre salle de bain qu'Harry lui laissa, une grande cuisine avec tout le confort moderne et une grande pièce à vivre. Hermione s'installa dans le canapé de la pièce de vie et enleva ses bottes et ses chaussettes laissant respirer ses pieds en s'étendant.

- Aaaaah.... qu'est ce que ça fait du bien, fit elle en fermant les yeux.

- Ouch... fit Harry.

Hermione rouvrit les yeux et regarda Harry qui lui même observait les pieds d'Hermione. Elle baissa alors son regard sur la source de la surprise et découvrit ses pieds meurtris, ensanglantés et couverts de cloques.

- Sortilège de confort tu connais ? fit Harry assez dubitatif.

- Un simple oubli... fit elle en haussant les épaules avant de se relever.

Elle marchait difficilement et se dirigea vers la cuisine après avoir pris un objet dans son sac, l'un des repas qu'elle avait préparé ainsi que du cake de Molly.

- Bon, j'avais préparé du hachis parmentier, fit Hermione en le plaçant dans le four. Ça te va?

- Je mangerai n'importe quoi, fit alors Harry.

- Tu as vu? fit elle sortant des assiettes creuses. Il n'est même pas fatigué, je ne pensais pas les lycanthropes si supérieurs physiquement... d'ailleurs il est où ?

- Toujours dehors, fit Harry.

Hermione et lui mangèrent lorsque le repas fut prêt pensant être rejoint, en vain. Hermione prît alors une autre assiette et en rempli celle-ci d'hachis tout en plaçant un bout de cake également.

- Je vais lui apporter, fit elle se préparant à franchir l'entrée de la tente. Et discuter sans doute.

- D'accord... moi je vais me coucher après avoir fait la vaisselle, fit celui-ci avant d'aller à la cuisine.

- Tu peux laisser sinon.

- Bah, tu vas pas tout faire tout de même.

Hermione prit tout de même un carnet et une plume au cas où elle aurait une conversation intéressante et souhaiterait prendre des notes avant de sortir. Skohell était toujours contre un arbre mais semblait malaxer quelque chose dans ses mains au dessus d'une plaque qui semblait être une épaisseur d'écorce.

- Skohell? Je vous ai amené à manger, fit elle en s'approchant difficilement à cause de ses pieds.

- Ho, fit il en l'observant et prenant l'assiette, merci.

Elle s'installa alors par terre en face de lui et fut surprise quand il lui tendit la "planche" d'écorce avec une matière verdâtre dessus.

- Euh... fit Hermione dubitative.

- Ce n'est pas de la nourriture, c'est pour vos pieds, fit il amusé.

- Mes pieds? fit elle étonnée et prenant l'écorce. Comment savez-vous qu'ils sont dans cet état ?

- Certains avantages, fit il en tapotant son nez. J'ai senti le sang et le pus.

- Ha navrée, fit elle gênée d'éventuellement l'incommoder. Qu'est-ce donc?

- De la sauge, très efficace pour la cicatrisation, fit il en prenant son assiette pour manger. Et je l'ai renforcée longuement.

- Renforcée ? fit elle surprise en commençant à placer l'onguent sur ses pieds et à être immédiatement soulagée. Hey mais c'est extrêmement efficace, je ne sens plus rien.

- Je sais... Visiblement les sorciers l'ignorent mais par le fait d'être des créatures magiques, même si le terme créature me déplait, malaxer une plante la renforce naturellement à cause de la magie dans nos corps, dit alors Skohell en portant la fourchette à sa bouche. Excellent, fit il.

" J'ignorais cette propriété des lycanthropes... cela pourrait être utile à Sainte Mangouste, si ils préparaient les onguents bien évidemment."

- Merci, fit Hermione en souriant. Fait maison... Mais vous ne préférez pas être à l'intérieur?

- J'ai été suffisamment enfermé, fit il en goûtant le cake. Hmmm ce genre de nourriture m'a manqué, cela me change de la bouillie infâme d'Azkaban.

- Le cake a été fait par la mère de Ron, d'ailleurs encore désolée de son comportement, fit elle en ouvrant son carnet pour noter l'information pour l'onguent.

- Inutile de vous excuser, j'ai l'habitude, fit il en mangeant tout de même assez vite nota Hermione.

- Pourrais-je vous poser quelques questions ? fit elle inquiète de le déranger.

- Des questions ? Du genre ? fit il posant l'assiette.

- Sur votre culture, votre organisation, fit elle en écrivant dans son carnet.

- Allez y, fit il en enlevant sa veste pour la placer dans son dos préférant être à l'aise avec sa chemise.

- Comment est organisé votre espace de vie? Je parle physiquement et d'un point de vue de la gestion de la meute.

Hermione le vit la regarder quelque peu surpris puis il commença à parler tout en regardant la lune. Hermione la vérifia et s'inquiéta intérieurement de savoir quand serait la prochaine pleine lune, se jurant de vérifier avant de dormir.

- Treize jours avant la prochaine, fit il simplement.

- Ho je ne...

- Pas besoin de s'excuser, je peux comprendre, nous avons l'habitude. Et puis c'est instinctif. Bon la meute alors?

- S'il-vous-plait, fit elle en se préparant à noter comme à l'époque de ses cours d'histoire de la magie.

- Nous appellons la meute, "Rott", cela signifie simplement meute, fit il en l'entendant répéter le mot d'usage chez les lycanthropes. Ensuite nous vivons dans des sanctuaires où se trouvent nos habitations, le Vi.

- Le vi... d'accord, fit Hermione notant, des maisons normales je suppose ?

- Oui, bien sûr. Majoritairement des constructions en bois mais cela reste des maisons. À proximité de grottes si possible.

- Puis je demander pourquoi ? fit Hermione notant toujours.

- Pour les nuits de pleine lune, ceux incapables de se contrôler s'y réfugie.

Hermione notait mais marqua alors un temps d'arrêt, qu'elle espérait alors imperceptible.

" Ceux incapables de se contrôler... cela signifie que certains peuvent le faire et vu qu'il ne parle pas de la potion Tue-loup, c'est naturel... Les lycanthropes nous ont cachés énormément de choses."

- Ensuite, autour du Vi se trouve le Gudakr, il s'agit d'une sorte de territoire, un domaine de chasse et de vie où aucun autre lycanthrope extérieur à la meute ne peut pénétrer sans danger. Le mot signifie la plaine des dieux.

- C'est assez poétique... je suppose que vous le délimitez d'une certaine façon ? demanda-t-elle en relevant la tête.

- Oui, mais vous le découvrirez demain.

- Sommes nous encore loin d'ailleurs ? s'inquiéta-t-elle pour ses pieds.

- Deux heures environ... nous pourrons éviter de partir dès l'aube, lui assura-t-il en mangeant du cake qu'il avait gardé. Même si ce sera plus compliqué.

" Bon tant mieux, je ne souffrirai pas autant... Molly sera contente du succès de son cake."

- D'accord, fit elle alors avant de passer une ligne dans son carnet. Votre organisation ? Si j'ai le droit de la connaître.

- Nous sommes organisés assez simplement, il y a ce que l'on pourrait appeler l'Alpha.

- Le chef de meute ?

- Oui, nous l'appelons l'Alfodr. Ce terme assez pompeux signifie le Père de tout.

- D'accord... Alfodr... Je dois l'appeler par ce titre? demanda-t-elle pour plus tard.

- Il vaudrait mieux mais certains s'en moquent. Ensuite nous sommes répartis en trois castes distinctes. Les Jarl, la noblesse, les lycanthropes issus de lignées anciennes pour la plupart mais qui peuvent en réalité enrichir la meute.

- Enrichir la meute? fit elle pour avoir des précisions.

- Autant d'un point de vue des richesses matérielles qu'intellectuelles. Ainsi autant les professeurs que les unwargaz qui travaillent dans le monde sorcier en font également partie car ils permettent à la meute de se fournir ce que nous ne produisons pas. Nous vivons grâce à Mannheim.

Hermione s'arrêta car le terme lui évoquait alors la mythologie nordique et elle choisit de vérifier tout de même.

- Le monde des hommes? La terre donc... Agriculture et pêche, je suppose.

- Tout à fait, fit il visiblement content de ne pas devoir tout expliquer. Ensuite, nous avons les Karl, les guerriers, les protecteurs et donc les chasseurs, de gibier j'entends.

- D'accord... vous êtes un Karl je suppose.

- Oui... comment avez vous deviné ?

- Votre physique, votre force, on voit clairement que vous êtes un guerrier, fit elle gênée de lui faire un compliment.

- Les Karl n'ont pas tous cette apparence, certains ont le même physique que votre fiancé.

- Ha... d'accord je pensais... Continuez je vous en prie, fit elle encore plus gênée d'avoir dit une bêtise.

- Il reste les Thraell, les serviteurs. À l'origine, fit il quand il vit le regard d'Hermione qui semblait l'accuser d'une forme quelconque d'esclavage, ils étaient les vaincus des autres meutes mais depuis quelques siècles ils sont simplement ceux qui travaillent la terre, les artisans et ces métiers qui font également vivre la meute. Vous comprenez donc, je pense, que si nous étions toujours en sécurité, la caste des Karl ne serait pas réellement utile.

- Vous apportez également de la nourriture au groupe, fit Hermione. Vous parlez énormément au masculin, dois je en conclure que les femmes... femelles? Désolée je ne sais pas quel terme utiliser.

- Nous les acceptons tous mais nous utilisons wülfin précisément.

- Wülfin... d'accord, précisa-t-elle dans son carnet. Je me demandais si les femmes n'ont pas de réelles places dans la meute.

- Vous pensez à une culture patriarcale ? fit il amusé.

- J'en avais l'impression, avoua Hermione en plaçant son menton dans sa main pour observer son intercoluteur.

- On voit que vous ne connaissez pas les wülfin, vous ne diriez pas ça. Elles sont au contraire les personnes les plus importantes de la meute. Déjà parce qu'elles portent les enfants et les éduquent, perpétuant l'espèce. Ensuite elles occupent toutes les fonctions de la meute.

- Même cheffe de meute? fit elle alors étonnée.

- Oui, dans plusieures même. Et les wülfin sont les plus farouches guerrières qui existent, peut-être même plus que les mâles. Nous les appelons affectueusement les Wülfkyries, fit il alors en souriant.

- Comme les Valkyries ? Je comprends la comparaison.

- Ne jamais se mettre entre une wülfin et ses swelpen. Vous y laisseriez un bras.

- Ha... fit elle légèrement effrayée car il ne devait sans doute pas s'agir d'une boutade. Comme toutes les mères je dirai... Puis-je demander à quelles castes appartiennent vos schwester? fit elle usant du mot pour sœur.

- Oui, fit il visiblement amusé qu'elle en use. Ma blutschwester était Karl quand j'ai disparu de la meute, d'une violence incroyable. Plus d'un mâle en avait peur. Ma seeleschwester n'avait que six ans.

- Et votre blutschwester?

- Elle doit avoir vingt-six ans maintenant, je pense...

- Je suis navrée encore que vous ayez été éloigné de vos proches.

- Cessez de vous excuser. Ce n'est pas utile, je ne fais pas de généralité.

- D'accord, fit Hermione rassurée mais désormais assez fatiguée de la conversation et surtout du voyage. Avant de vois laisser, j'aimerais poser une question : vous n'avez pas de baguette ?

- Non... enfin, la plupart des wargaz sont aptes à faire de la magie mais en général nous la laissons aux unwargaz, pour qu'ils aient quelque chose que nous ne possédons pas et qui leur permettre de se sentir immédiatement utiles dans une meute avec leurs sortilèges. C'est une façon de faire qui existent depuis longtemps déjà. Je n'ai jamais été tenté d'agiter une baguette.

- Je ne fais pas que l'agiter, fit Hermione légèrement vexée. Mais je comprends le concept. Tout le monde peut prouver son utilité avec ses spécificités, conclut-elle en se levant. Vous restez dehors ?

- Oui, bonne nuit.

- À vous aussi.

- Je vous préparerai un autre onguent pour demain matin.

- C'est très gentil à vous, fit elle en retournant dans la tente.

Ce soir là, Hermione s'endormit tellement rapidement qu'elle ne s'était nullement déshabillée avant, s'effondrant simplement d'épuisement.


. - . - . -. - . - . -. - . - . -. - . - . -. - . - . -. - . - . -. - . - . -. - . - . -

Le lendemain matin, les trois acolytes avaient alors repris la route sans forcément trop se presser car comme l'avait dit la veille au soir Skohell, ils n'auraient que deux heures de marche à faire. Hermine avait encore une fois énormément apprécié l'attention de l'onguent de sauge qui avait déjà tellement facilité sa guérison la veille au soir. Cependant, par acquis de conscience, elle avait quand même jeté son sortilège de confort sur ses chaussures avant de prendre la route et de replier la tente.

Les espaces naturels dans lesquels ils progressèrent ce matin là étaient clairement des endroits où l'être humain ne semblait nullement mettre les pieds, ressemblant à ses yeux à la Forêt Interdite sans ses acromentules, heureusement pour eux. Hermione était de plus en plus impatiente de rencontrer les lycanthropes et était en fait très intéressée à l'idée de découvrir si ils étaient tous aussi bien disposés que Skohell à faire découvrir leur culture.

Au bout de quarante minutes de marche qui était quelque peu laborieuse à cause des racines des arbres, Skohell les fit arrêter.

- Vous avez senti un danger? fit alors Harry en sortant sa baguette.

- Non, aucun danger, ne vous inquiétez pas, fit il en tapotant un arbre. Vous voyez Hermione, ici démarre le Gudakr de ma meute, fit il.

- Comment savez vous cela? fit elle en approchant.

- Ceci, fit il en insistant sur quelque chose presque indiscernable sur l'arbre.

Hermione observa attentivement l'arbre et y vit la marque de griffures de loups qui semblaient bien évidemment plus grosse que la normale mais qui au fil du temps avaient été recouvertes de mousses.

- Je vois... Nous sommes donc chez vous, fit elle. Bon retour, ajouta-t-elle pour lui rappeler qu'il était désormais libre.

- Merci... le territoire s'est bien aggrandi... Nous devrions nous annoncer.

- Quoi? fit Hermione choquée. Mais comment ? Je lance un sortilège ? Comme un feu d'artifice ?

- Surtout pas, je vais nous annoncer, fit il en s'avançant un peu.

Elle le vit alors prendre appui sur une souche d'arbre et porter sa main droite à sa bouche.

- AOUUUUUUUUUUH!!!! hurla-t-il alors tel un loup.

Le bruit était extrêmement fort, résonnant dans le silence de la forêt. Hermione ne savait pas du tout que les lycanthropes communiquaient comme les loups même sous leurs formes humaines. Cependant, tandis qu'il poussa un second hurlement, elle ressentit quelque chose. C'était prenant, faisant vibrer sa poitrine rapidement. Ce n'était pas de l'excitation à l'idée de rencontrer des lycanthropes, ce n'était même pas une sensation de bien-être, il ne s'agissait en réalité que d'une sensation d'oppression, de terreur et d'angoisse. Elle porta sa main droite sur sa poitrine et sentit son cœur marteler sa poitrine à une vitesse folle. Elle regarda rapidement vers Harry et remarqua que son meilleur ami semblait ressentir la même chose qu'elle.

" Merlin... qu'est-ce qu'il a pu faire ? C'est horrible comme sensation, même Harry semble trembler, moins que moi mais quand même..."

C'était clair pour Hermione, elle tremblait désormais comme une feuille et elle sentit même une goutte digne des plus grandes sueurs froides lui descendre le long de la colonne vertébrale. Et la sensation de peur fut encore plus grande quand Skohell se retourna vers eux. Elle ne pût alors imaginer qu'une seule chose : qu'un immense loup transperce son ventre de ses griffes et arrache la chair de son cou d'un mouvement de sa tête en serrant ses crocs. Ce qu'elle ressentait alors était une évidence : la peur primale. Le genre de peur qu'une proie ressent devant un prédateur qui s'apprête à la dévorer. Et puis, tout à coup, cette peur disparut laissant une Hermione Granger essoufflée mais toujours tremblante.

- Qu'est-ce que c'était ? fit alors Harry méfiant.

- Vous l'avez senti n'est-ce pas? fit alors Skohell. Cette sensation étrange... Elle vous a clairement indiqué que les sorciers ne sont pas au sommet de la pyramide de la chaîne alimentaire.

- Ce cri, fit alors Hermione sentant presque ses jambes défaillir, qu'était-ce?

- Je vous l'ai dit non? La magie vit dans nos corps. Vous avez ressenti ce que nous appelons le "Kernnadel". Une aiguille dans le cœur.

- Et cela s'arrête quand? fit alors Hermione dont les jambes refusaient presque de bouger.

- Vous le sentez toujours ? fit alors Skohell assez surpris.

- Je ne sens plus rien moi, fit alors Harry s'approchant d'elle.

- Est-ce normal que cela me fasse autant d'effet ?

- Cela peut dépendre des gens, fit alors Skohell en la regardant bizarrement.

Il fallut presque cinq longues et intriguantes minutes à Hermione avant de pouvoir reprendre la route. Visiblement, elle y était sensible plus que de raison, mais ne savait nullement pourquoi. Skohell non plus visiblement mais cela ne les empêcha nullement d'atteindre une sorte falaise.

- On n'a pas le droit à la chute, fit alors Harry en regardant en bas.

Hermione s'approcha du bord de la falaise et vit alors tout en bas de celle-ci une rivière couler à grande vitesse. C'était néanmoins bien moins effrayant que le hurlement de Skohell.

- Par où devons nous passer? demanda Hermione à Skohell.

- Tout droit, fit celui-ci en reculant.

- QUOI? fit alors Hermione totalement choquée avant de voir passer Skohell devant elle.

Il s'était élancé et s'était laissé glisser sur la pente, sautant de pierre en pierre avant de se mettre à courir pour accélérer sa descente.

- Moi je transplane, fit alors Harry.

- Moi aussi, lui assura Hermione avant de le faire.

Avec le point d'arrivée en visuel, c'était extrêmement facile. Il lui avait suffit de tourner sur elle-même et elle était déjà de l'autre côté de la ravine. Elle vit alors Harry qui avait également transplané apparaître près d'elle. Soudain une ombre leur masqua le soleil et Skohell atterrit alors près d'eux en prenant juste appui sur une main au sol pour amortir sa chute. Il redressa alors la tête et regarda les deux sorciers avec amusement.

- Vous êtes complètement dingue! lui hurla Hermione dessus. Vous auriez pu tomber et vous tuer.

- Aucun risque j'ai l'habitude, fit il en lui faisant signe de se calmer.

- Ne le prenez pas mal Skohell, fit elle plus doucement, mais cela faisait cinq ans que vous étiez à Azkaban. Vous auriez pu rater votre saut.

- Je connais mes capacités. Continuons, fit Skohell assez froidement.

Hermione n'arrivait pas à croire qu'il était capable de cela, un tel risque inutile qui plus est, était dangereux mais visiblement il s'agissait d'une chose normale pour lui. D'ailleurs le fait qu'ils reprennent immédiatement la route prouvait bien qu'il ne s'en inquiétait pas.

" Il est complètement inconscient ou quoi?" pensa alors Hermione.

Le chemin se poursuivit alors dans le calme et le silence le plus total. Ce même silence fut rompu au bout d'un moment par Harry.

- Mione, murmura-t-il en sortant sa baguette, je crois que nous sommes suivis.

- Tu... tu es sûr ? demanda Hermione tout bas.

Harry lui répondit par l'affirmative au moyen d'un hochement de la tête tandis qu'ils continuaient d'avancer. Hermione avait alors saisit également sa baguette si elle avait besoin de se défendre quand un craquement de branche derrière eux se fit entendre.

- Pas un geste, fit Harry en se retournant et brandissant sa baguette.

- Qui est là ? fit alors Hermione en l'imitant.

Elle vit aisément qui était là, il ne se cachait guère en réalité. Il s'agissait d'un homme maigre à peine adulte visiblement, d'environ un mètre soixante dix et aux cheveux roux en crête, portant un fin bouc tout aussi roux. Ses vêtements étaient extrêmement simple, un pantalon de toile brun et une chemise en lin blanche.

- Tiens qu'est ce qui s'est perdu sur nos terres ? Des sorciers... Vous êtes bien loin de chez vous, fit l'homme roux.

Hermione se rendit compte que Skohell ne bougeait pas même si il s'était également retourné.

- Tu les amené ici? Tu dois être un traître, fit alors le roux provoquant Skohell.

" Ho non... les ennuis commencent... il s'était annoncé pourtant... Mais pourquoi il ne dit rien..."

Hermione vit alors l'homme roux sortir une longue dague de son dos et se prépara alors à devoir défendre chèrement sa vie quand elle vit Skohell passer entre elle et Harry.

- Skohell, ne vous battez pas, fit Hermione tout bas.

- N'envenimez pas les choses, fit alors Harry.

Skohell semblait complètement ignorer leurs invectives à elle et à Harry mais il s'adressa alors à l'intrus.

- Tu ne sembles pas très à l'aise pour sortir une dague, fit Skohell.

- C'est pour que votre mort soit plus douce.

Hermione déglutit alors, inquiète quand soudain Skohell se mit à rire en même temps que l'homme roux en face de lui.

"Il s'agissait d'une plaisanterie ? C'est pas possible..."

- Ça alors le petit Acht... Tu as bien grandi, fit Skohell.

- Cela fait cinq ans tu sais...

- Et ta technique de filature n'est pas au point, assura Skohell en lui serrant l'avant bras, le sorcier t'avait repéré.

- J'apprends encore... je viens de rejoindre les Karl tu sais...

- C'est un de vos amis? fit Hermione par acquis de conscience.

- Ami... c'est vite dit, il était encore un gamin la dernière fois où je l'ai vu.

Hermione fut rassurée et abaissa sa baguette tout comme Harry qui prit la parole.

- Je n'étais pas réellement sûr d'être suivi, vous êtes très discret Monsieur Acht.

- Vous trouvez ? fit alors mesquinement Skohell. Zwölf l'a été beaucoup plus.

- Qui est Zwölf? fit alors Hermione.

La réponse vint toute seul lorsqu'elle entendit un bruit de chute derrière elle et qu'elle se retourna. Il y avait là un homme encore plus grand que Skohell, noir, chauve et extrêmement musclé portant un manteau en peau brun foncé. Il avait sauté d'un arbre au dessus d'eux.

- Je suis Zwölf, fit l'homme d'une voix très grave.

- Enchantée Monsieur, fit elle pour faire bonne figure.

- Enchantée ? Ils sont étonnant tes sorciers... Et qu'est-ce qu'ils viennent faire chez nous? fit Zwölf s'adressant à Skohell.

" Ses sorciers ? Il nous prend pour qui? Et il nous ignore en plus."

- Ils viennent en paix, avec une idée particulière. Vous êtes en escorte ?

- Non, nous chassions la biche quand nous avons entendu ton wolfsanruf. Toujours aussi puissant d'ailleurs, fit Zwölf avec une certaine forme de respect aux yeux d'Hermione.

- Donc on peut continuer ? fit Skohell.

- Évidemment, tu es chez toi, fit alors le dénommé Zwölf en rentrant dans la forêt. On se verra au Vi, heureux de te revoir Bruder, fit alors l'homme noir gigantesque en disparaissant dans la forêt.

Hermione vit ensuite Harry ranger sa baguette et fit de même. Skohell les regarda alors pour s'adresser à eux.

- Navré du stress occasionné, fit il visiblement réellement désolé, pas eu trop peur ?

- Votre ami... Zwölf... il est impressionnant, fit Hermione.

- Je ne l'avais pas entendu du tout, fit alors Harry. Il utilise un assurdiato?

- Non, Zwölf est un wargaz. Il n'utilise pas la magie, Acht devrait, vraiment incapable de ne faire aucun bruit.

Hermione vit alors Skohell reprendre la route et le suivit tout comme Harry.

- Skohell? l'interpella Hermione en se mettant à sa hauteur. Zwölf vous a dit avoir entendu votre wolfsanruf mais vous aviez dit que cela s'appelait Kernnadel. Quel est le bon terme?

- Les deux sont corrects. Wolfsanruf est l'appel proprement dit, mais le Kernnadel est la sensation ressentie par l'appel.

- Et je voulais aussi vous demander... fit Hermione un peu insistante.

- Quoi donc?

- Acht et Zwölf... ce sont bien les chiffres huit et douze en allemand ? Pourquoi ont ils des numéros ? fit elle alors en évitant une souche.

- Ils ont choisi de respecter une ancienne tradition, tant qu'ils serviront la meute et la feront passer en priorité, ils abandonnent leurs prénoms pour prendre un chiffre. Dès l'instant où ils désireront cependant fonder un foyer, ils reprendront leurs prénoms.

- Vous avez également un numéro ? demanda alors Harry depuis l'arrière.

- Non, je n'ai pas suivi cette tradition car j'avais une famille dont je m'occupais, une petite sœur surtout. Mais maintenant que nous allons bientôt arriver, si vous pouviez éviter de sortir vos baguettes à tort et à travers, cela serait mieux. Du moins si vous voulez conserver vos bras.

Hermione en prit alors bonne note et observa Harry qui lui confirma du regard faire de même avant de s'approcher d'elle pour lui parler.

- Je croyais dur comme fer à ton projet mais je commence à m'inquiéter de la tournure que cela prend, fit il alors.

- Je te comprends... Ils sont tellement différents de Remus, c'est dingue, fit elle en regardant Harry.

- Oui, il était calme et posé mais ils ont l'air assez à cran, fit alors Harry en montrant derrière lui du doigt.

- Tu trouves ? Je ne les ai pas trouvé si agressifs, c'était surtout de l'humour je dirai.

- Un humour particulier, Skohell commence à moins m'inspirer confiance tu vois, fit il alors un peu plus bas.

- Il n'a rien fait de particulier, fit alors Hermione surprise.

- Tu remarques ses menaces dissimulées ? La chaîne alimentaire, les baguettes... Tu crois que l'on peut toujours lui faire confiance?

- Harry... fit Hermione en soupirant et en se grattant la tempe gauche. Je crois que l'on serait tous en colère après le traitement qu'il a subi. Tu sais qu'il a une sœur qui n'avait que six ans lors de son enfermement ? Tu imagines ce que cela a dû lui faire ?

- Bon bon... fit Harry en secouant la tête. Tu as peut-être raison après tout.

Hermione se concentra sur le chemin, évitant les branches et les souches d'arbres tandis que petit à petit elle remarqua la densité des arbres diminuer. Ils arrivaient visiblement à destination et elle put admirer la vue. Il y avait là une gigantesque plaine avec un peu plus d'une dizaine d'habitations. Toutes ressemblaient à des petites fermettes classiques de la campagne anglaise. Il y avait également plusieures personnes en train de labourer leurs terres, de récolter des légumes, de nourrir leurs animaux, etc. C'était tout bonnement un havre de paix pour les lycanthropes, et elle comprenait pourquoi Skohell avait désiré conserver la position de sa meute cachée.

" Wahou... c'est incroyable, on se croirait hors du temps... Impressionnant..."

Hermione vit alors que Skohell commençait à avancer sur un chemin de terre et le suivit avec Harry.

- T'as vu ça ? fit alors Harry en montrant les chevaux de trait.

- C'est dingue, on dirait tant l'agriculture à l'ancienne, fit elle alors en observant tout ce qu'elle voyait.

Hermione vit sur le coin de l'allée un petit garçon qui tenait un chaton, donnant un tableau assez mignon à la situation et elle pût voir Harry s'en approcher.

- Bonjour toi, il est mignon ton chat, fit il en essayant de le caresser.

- MAMAN!!! fit le petit garçon en fuyant.

- J'ai fait une connerie ? fit alors Harry en fourrant ses mains dans ses poches.

- Votre odeur, fit Skohell. Il a dû sentir que vous n'étiez pas l'un des nôtres. Il a eu peur c'est tout.

- Sentir? Vous pouvez sentir la différence entre un sorcier et un lycanthrope ? fit Harry en se reniflant lui-même et haussant les épaules.

- Comme je l'ai déjà dit à Hermione, nous sommes des créatures magiques, nous sentons la magie. Pourquoi croyez vous que Greyback traquait les sorciers ? Pour l'amour du sport? Parce que l'on vous sent aisément.

- Donc vous seriez naturellement apte à traquer les sorciers ? demanda Harry vexé.

- Evidem...

- SKOLL!!! SKOLL!!! fit alors une voix assez jeune.

Hermione pencha sa tête pour voir d'où venait la voix de la personne qui utilisait une sorte de diminutif et découvrit une enfant. Cette enfant qui courait désormais comme une dératée vers Skohell était assez jeune, avec des cheveux très courts et blond et semblait au paradis. Hermione nota tout de même à quel point la course de la jeune fille était rapide et la vit se jeter sur Skohell.

- C'est toi? C'est bien toi? fit alors la petite fille en larmes.

Hermione fut attendrie en voyant cela, visiblement il s'agissait de sa seeleschwester, qui avait dû être très inquiète toutes ces années. Hermione vit que Skohell n'hésita pas à l'étreindre dans ses bras quand elle vit une chose assez surprenante : la petite se mit à renifler nerveusement Skohell.

- C'est particulier, fit Harry quelque peu gêné.

- Je crois qu'elle essaye de s'assurer qu'il s'agisse bien de son frère, fit Hermione prête à verser une larme.

- Toujours aussi émotive hein? fit Harry en lui tendant un mouchoir.

- Ho ça va, fit elle en le prenant.

Elle vit alors Skohell poser la petite et se tourner vers eux.

- Hermione Granger, Harry Potter, voici ma schwester Lycos.

- Merlin de Merlin !!!! fit la petite. Harry Potter ? Hermione Granger ? C'est pas possible !!!

Elle se jeta alors presque sur Harry pour lui serrer la main.

- Vous êtes un héros, le plus grand, le plus fort, le plus génial, le héros, le survivant,... faisait la petite à une vitesse qui rendit vite ses propos incompréhensibles.

Hermione avait une furieuse envie de rire jusqu'à que ce soit son tour.

- La plus grande sorcière de sa génération, une héroïne, les elfes... je vous suis, je lis les sujets sur vous, je... je peux?

- Quoi donc? fit Hermione légèrement surprise.

La petite fille se mit à renifler les mains d'Hermione sans aucune gêne.

- C'est comme ça que sent une héroïne ! s'exclama-t-elle en arborant un grand sourire.

- Non mais c'est pas fini, fit alors Skohell la saisissant par le col de sa robe brune. Tu peux te tenir?

- Skoll, ce sont des héros, tu te rends pas compte !!! Madame Granger vous me signerez l'histoire de Poudlard ? S'il-vous-plaît... s'il-vous-plait... s'il-vous-plait... s'il-vous-plait...

- Oui oui, je te le signerai, fit Hermione en pleine reddition et déjà épuisée.

" Cette gamine est montée sur batterie... et la voilà qui court autour de Skohell en hurlant... Quelle forme... donc elle est sorcière également, elle n'est pas à Poudlard cependant... il faudrait corriger cela... quoique une folie pareille à Poudlard nous enterrerait Minerva McGonagall un peu vite..."

Hermione se rendit compte que Skohell regardait dans une certaine direction et elle observa ce qu'il regardait. Il s'agissait d'une femme d'à peu près la taille d'Hermione au cheveux bouclés, mince et le regard assez dur habillée de la même sorte de robe que la plus jeune. Elle avançait vers Skohell d'un pas vif mais pas excessif comme celui de la jeune Lycos surtout qu'elle évitait les deux animaux à ses pieds. Hermione croyait au départ à des chiens de berger, avant de remarquer qu'il s'agissait de vrais louveteaux, sans doute que les lycanthropes en élevaient pour s'occuper du bétail et qu'ils obéissaient plus aisément à la nature de ces derniers.

- Hatie, ma très chère sœur, fit alors Skohell en tendant les bras.

Hermione s'attendait à de chaleureuses retrouvailles et des torrents d'émotions, sortant déjà le mouchoir par sécurité, mais elle n'eût nullement ce qu'elle escomptait. Hatie, selon le prénom entendu par Hermione, envoya immédiatement un direct du gauche en plein dans la mâchoire de Skohell.

- Non mais t'es dingue ? fit Skohell en tenant sa joue.

- JE suis dingue ? C'est pas moi qui ai disparu espèce d'imbécile !!! Et Lycos, t'y as pensé à Lycos? Crétin !!!

Hermione fut plus dubitative sur la relation entre les deux lycanthropes quand elle sentit quelque chose à ses pieds. Elle pencha la tête en avant et vit alors l'un des petits louveteaux en train de machônner son jean. Hermione craqua tant le petit était mignon et se pencha.

- Bonjour toi, fit Hermione prête à le caresser.

- QUI T'AS PERMIS DE TOUCHER À MA FILLE, SORCIÈRE??? hurla en grognant Hatie.

Hermione leva alors la tête prise de panique d'avoir causé un incident diplomatique majeur. Elle pouvait voir Harry s'approcher d'elle inquiet et Skohell tenter de retenir le fauve qu'était sa sœur, faisant réaliser qu'elle devait bien être une des plus féroces. Cependant quelque chose trotta également dans la tête d'Hermione.

" J'ai lu que si deux lycanthropes copulaient sous formes de loups, ils donnaient naissance à des loups... c'était donc vrai..."

- Hatie!!! Elle ne savait pas que c'était ta... Attends ta fille?

- Et oui, tu voulais savoir que j'en avais une t'avais qu'à être là.

- Je pouvais pas.

- T'avais qu'à t'évader.

Hermione vit alors Lycos s'approcher d'elle et ramasser la femelle à ses pieds.

- Viens voir Tatie, on va te présenter Tonton, fit la petite en regardant Hermione. Moi aussi ça m'a fait bizarre, fit celle-ci avec un sourire, mais on s'habitue.

Hermione vit le second louveteau s'approcher de Skohell et celui-ci le prit dans ses bras et le renifla.

- Je te présente mon fils, Frey. Ma fille s'appelle Freya.

- Je peux demander quand? Et pourquoi ?

- Pourquoi ? J'en voulais, ça te suffit ? fit elle méchamment. Quand? Le festival de Blauermond, il y a trois ans.

" Ils ont donc un âge humain... surprenant mais il parait qu'ils ont également l'intelligence des humains..."

- Hatie, tu as eu une bereich. Félicitations.

- C'est ça ouais...

" J'ai merdé, faut que je m'excuse..."

- Madame Hatie, fit alors Hermione en les interrompant tout en étant très gênée, j'aimerais beaucoup m'excuser de ne pas vous avoir demandé la permission, je ne désirais faire aucun mal à votre fille.

- C'est ce que l'on dit, fit alors Hatie en la regardant encore plus méchamment.

Hermione vit alors Skohell poser sa main sur l'épaule de sa sœur et lui murmurer quelque chose.

- Tu deviens dingue? Tu crois à ça ? fit elle en tentant de se dégager.

Hermione comprit alors que la confiance serait compliquée à installer pour tout le monde malgré celle de Skohell qu'elle semblait avoir déjà obtenue.

- Madame Hatie... commença Hermione.

- Laisse tomber le Madame, l'interrompit la concernée.

- Hatie, je ne suis pas habitée d'arrières pensées, je pense sérieusement que les lycanthropes et les sorciers peuvent vivre ensemble tout en maintenant la sécurité du Vi et la propriété du Godakr, fit Hermione en usant des termes de Skohell pour montrer leur importance. La finalité du projet pourrait même permettre aux enfants unwargaz de se rendre à Poudlard et ce pour y être scolarisé avec tous les autres.

- Je pourrai aller à Poudlard ? fit Lycos étonnée et intéressée. Génial !

- Du calme, fit Hatie. Ce n'est pas en usant de quelques mots du Rott que vous serez acceptée, fit Hatie en s'approchant d'Hermione.

- Je compte bien prouver mon sérieux, fit Hermione avec aplombs.

Elle vit alors la petite louve se débattre dans les bras de sa tante et se laisser tomber au sol avant de revenir près de son jean.

- Viens ici toi, fit Hatie en ramassant Freya.

- Je suis navrée, je ne lui aurais rien fait du tout. Vos enfants sont très beaux. Et je suis extrêmement sincère, je désirais juste la toucher pour connaître la douceur de son pelage.

- Merci... Et pour lui également, fit elle en indiquant Skohell d'un mouvement de tête.

Hermione vit alors Hatie retourner près de son frère et elle regarda Harry en haussant les épaules.

- Moins sociable visiblement, fit celui-ci en observant Hatie.

- Mais leur méfiance se comprend.

- Et puis vous avez marqué un point.

Hermione regarda alors entre elle et Harry pour observer Lycos qui la regardait amusée.

- Tu as dit quoi? fit alors Hermione.

- On dit que les femelles conçues les nuits de blauermond obtiennent le don de connaître la bonté des gens. Freya aime votre odeur, c'est sans doute bon signe.

" Il y a tellement de chose que l'on ignore encore..."

- Lycos! fit Hatie, viens ici.

- J'arrive, désolée, fit celle-ci en souriant à Hermione.

- Je crois que c'est compliqué, fit Harry en approchant.

- Oui, je comprends mieux le concept de wulfkyrie, fit Hermione ne se faisant pas d'idée sur le caractère d'Hatie.

- Le concept de quoi? fit alors Harry complètement étonné.

- Je t'expliquerai, fit Hermione pour mettre un terme à la conversation quand elle vit arriver Skohell.

- Je vais vous emmener à l'Alfodr. En espérant que cela se passe bien.

- Pas de problème, fit Hermione, n'ai-je pas vexée votre sœur ?

- Un peu, comme tout en fait, fit il amusé. Ce n'est pas grave, elle aura l'occasion de s'habituer.

Au moins Skohell avait confiance en son projet et cela la rassurait tout de même tandis que tout le monde se dirigeait lentement vers la maison au centre du village, plus grande que les autres ne laissant que peu de doutes à Hermione sur le fait que le chef de meute en soit le principal occupant. Elle stressait déjà quant à cette rencontre, car c'était cette personne qu'il fallait convaincre et nulle autre. Hermione ignorait encore qu'elle allait bouleverser la vie de cette meute autant qu'elle bouleverserait la sienne.

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