Une fleur parmis les bêtes
Chapter VI
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La première nuit d'Hermione au sein même du Vi de la meute qu'il l'accueillait pour son immersion avait eu quelque chose d'assez particulier en réalité. Elle avait en effet assez mal dormi mais ce n'était nullement dû aux bruits divers et variés provenant des festivités données en l'honneur du retour de Skohell Hariulf, même si celles-ci s'étaient quelque peu éternisées d'ailleurs ; ce n'était pas non plus dû à la literie qui était même assez bonne selon le jugement personnel d'Hermione; et encore moins lié à éventuel état d'ébriété car Hermione avait plus que limité sa consommation d'alcool, à l'inverse de son ami Harry qui n'avait pas réellement eu le choix lors de la soirée, s'effondrant ivre parmis les lycanthropes dans le même état tandis qu'Hatie se moquait de la faiblesse des mâles. Cette nuit compliquée était en réalité due à l'absence de l'homme qui partageait le lit d'Hermione depuis longtemps déjà et qui lui avait énormément manqué. Hermione avait à plusieurs reprises pris la photo sur sa table de nuit pour l'observer sous sa couette à l'aide d'un lumos extrêmement léger et totalement informulé, la touchant du blut des doigts pour compenser l'absence de sa moitié. C'était un fait important pour elle, elle était attachée à ses habitudes et comme Ron le lui avait dit avant son départ : ils n'avaient plus été séparés très longtemps depuis la fin de la scolarité de celle qui était devenue employée du ministère. Au fil des nuits ensemble, Hermione avait développé certains rituels avant de dormir : pour commencer, elle se blotissait toujours contre lui, caressant son torse tout en plaçant ses pieds, qu'elle devait reconnaître assez froids en général à ce moment là, tandis qu'il laissait ses doigts vagabonder dans les longs cheveux d'Hermione. Par la suite, celui-ci s'endormant assez vite, Hermione laissait sa tête contre son torse pour se laisser bercer par ses battements de cœur et sa respiration avant de s'installer dans sa partie du lit et de s'endormir. Toutes ces petites choses étaient totalement absentes et cela l'avait assez perturbée.
Hermione était donc très fatiguée de son manque sommeil lorsqu'elle remarqua les premières lueurs du jour à travers les fenêtres de la Kammer Fraü distillant autant leur chaleur en ce mois de septembre qu'elles distillaient la clarté de l'aube naissante. De même, les bruits très campagnards qu'étaient les beuglements des bovins ou les bêlement des moutons y apportaient une certaine image d'Épinal qui n'était pas faite pour déplaire à Hermione. Cette dernière, malgré la matinée encore fraîche, se tortilla sous sa couette et choisit de l'enlever discrètement. Tout aussi discrètement, elle enfila un jean sur sa culotte noire mais garda le t-shirt orange de Ron sur les épaules et posa ses pieds nus sur le sol de bois de la chambre de dortoir. Elle avisa la petite Lycos sur son lit et qui semblait avoir un mot du dictionnaire inventé pour elle: remuante. En effet, celle-ci était littéralement en travers de son lit, les jambes pendantes dans le vide de l'autre côté du lit par rapport à Hermione, son oreiller par terre entre son lit et Hermione, la chemise de nuit remontée sur un corps assez frêle et encore juvénile. Hermione sourit attendrie par la petite lycanthrope et ce à cause de ce qu'elle pouvait voir dans ses bras. La petite Lycos serrait en effet sa nièce Freya dans ses bras, complètement enroulés autour de ses dernières et donnant l'impression à Hermione que la jeune fille tenait un doudou poilu et vivant. D'ailleurs le doudou vivant remua en la voyant bouger et se mit à glappir, obligeant Hermione à se pencher sur elle pour la caresser.
- Chuuut, fit Hermione tout bas tout en caressant la tête velue de la petite louve, ne fais pas de bruit.
Elle attrapa alors discrètement sa baguette en bois de vigne et un parchemin neuf ainsi que sa plume d'oie et son encrier, les trois derniers objets étant placés dans un petit coffret en acajou. Se levant doucement et aussi discrètement que possible connaissant les capacités auditives des pensionnaires de ce dortoir, elle observa alors Hatie, moins remuante que sa jeune sœur et très légèrement vêtue. Hatie portait une chemise de nuit en lin blanche si fine que les courbes de la lycanthrope lui étaient dévoilées, le haut de sa poitrine étant visible et cette chemise laissant également entrevoir un corps non seulement aguerris par ses anciennes fonctions de guerrière mais également assez séduisant pour un regard extérieur, poussant Hermione à penser que les mâles de la meute devaient lui faire une cour extrêmement assidue. Hatie avait également une petite masse noire posée sur elle, son fils Frey, dont la tête reposait sur le ventre plat de sa mère qui devait y être habituée.
" C'est incroyable, ils dorment les uns sur les autres, ces petits louveteaux semblent avoir énormément besoin de l'odeur de leur famille. Je plains quand même la petite Freya, Lycos semble autant être une tornade en dormant que quand elle est réveillée" pensa alors Hermione en réprimant un petit rire. " Par contre, j'aurai juré que cette nuit j'ai entendu Hatie récupérer sa fille en la mettant sur son lit après l'avoir enlevée du mien, je suis sûre de l'avoir entendue lui dire de me laisser tranquille la nuit... Elle se donne une image forte mais elle est capable d'une douceur incroyable... Et elle a une descente d'alcool à faire pâlir bien des gens" pensa-t-elle en observant Hatie sans faire de bruit.
Hermione se disait d'ailleurs que la mère des loups jumeaux allait sans doute avoir une migraine incroyable au vu de la quantité d'alcool ingérée tandis qu'elle se déplaçait entre les lits au beau milieu de la travée centrale se dirigeant vers la porte. Elle observa chacune des lycanthropes en passant près des lits, découvrant ainsi des jeunes femmes dont on ne pourrait imaginer la nature dans leurs effets personnels étaient d'une banalité assez normale. Comme toutes jeunes femmes, celles-ci avaient des bijoux, des brosses à cheveux, des livres de chevet,etc. Elle ne pensait pas avoir cette impression si grande de normalité quand elle y était entrée la première fois et pourtant c'était ça qu'elle voyait : des jeunes femmes. Elle continua sa progression en faisant attention de ne rien emporter dans son déplacement quand elle arriva près du dernier lit.
- Hermione ? fit une voix tout bas sur le lit.
Celle-ci tourna sur elle-même pour découvrir Frigg éveillée et déjà plongée dans la lecture d'un livre en toute discrétion.
- Bonjour Frigg, fit Hermione en murmurant. Je ne vous ai pas réveillée au moins ?
- Non, ne vous inquiétez pas. Vous avez besoin de quelque chose ? demanda Frigg en posant son livre et se redressant.
- Je n'ai besoin de rien, restez allongée. Je vais juste prendre l'air et rédiger quelques notes, fit elle en montrant son coffret d'écriture.
- Au besoin, n'hésitez pas, répondit alors Frigg en reprenant son livre.
Hermione était touchée de tant d'attention et lui sourit avant d'ouvrir la porte avec toute la discrétion dont elle pouvait faire preuve avant de poser son pied sur la petite terrasse devant le dortoir. Elle referma lentement derrière elle et s'assit sur les marches pour observer le début de la vie dans ce sanctuaire préservé. Elle remarquait les lycanthropes qui s'occupaient déjà en trayant les vaches ou en leur apportant du fourage. Il y avait en réalité encore assez peu de gens à l'extérieur et Hermione regretta de ne pas avoir de montre pour connaître l'heure exacte. Elle vit même une lycanthrope qui s'occupait d'un mouton la saluer d'un geste de la main et y répondit avec joie, heureuse que sa présence semblait déjà assez bien acceptée par les habitants des lieux. D'un mouvement lent et maîtrisé, elle posa sa boîte de travail et l'ouvrit prenant alors son matériel d'écriture et se mit à rédiger son début de rapport tandis qu'elle observait la nature environnante.
BUREAU D'INTÉGRATION DES LYCANTHROPES
RAPPORT D'IMMERSION
PAR HERMIONE JEAN GRANGER
JOUR UN
Moi, Hermione Jean Granger, née le dix-neuf septembre dix-neuf cent soixante-dix-neuf à Londres, certifie par la présente rédiger ce rapport en mon âme et conscience et en totale impartialité sans aucune forme de contrainte.
Hermione prit alors sa baguette et lança son sortilège de certification, obligation professionnelle devant figurer sur chaque document un tant soit peu officiel et qui permettait ainsi de certifier son origine et sa véracité pour le ministère. Elle reprit alors sa plume pour reprendre l'écriture du rapport sachant ce qu'elle ne devait dévoiler et ce qu'elle devrait préciser.
Ma découverte de la culture lycanthropique est en bonne voie, ceux-ci semblant souhaiter également que le monde magique leur reconnaisse des droits comme aux autres membres de la communauté. Grâce aux nombreuses explications que m'a apportées S sur leur culture et leurs propres termes dialectiques qui prennent souvent sens dans les langues germaniques ou scandinaves, je commence à cerner les différences entre ce que nous pensions connaître et la réalité des faits.
ATTRIBUTS MAGIQUES DES LYCANTHROPES
Durant le voyage jusqu'au sanctuaire des lycanthropes (également nommé Vi), j'ai eu l'occasion d'aborder de nombreux points sur les lycanthropes avec S ainsi qu'avec ses semblables durant mes premières heures parmi eux.
S m'a précisé qu'en tant qu'être profondément ancré dans la magie par leur nature, les lycanthropes sont capables de distiller la magie intrasèque de leurs corps dans les plantes, accroissant ainsi les fonctions naturelles de celles-ci. Un onguent confectionné avec de la sauge officinale possède effectivement un pouvoir calmant accru par la magie naturelle de celui-ci me poussant à croire que les lycanthropes pourraient indubitablement être d'une aide indiscutable dans les officines confectionnant des traitements et permettraient à ceux-ci d'acquérir une efficacité accrue.
J'ai également pu constater de nombreuses fois que la lycanthropie leur octroie des capacités supérieures à la normale, même sous forme humanoïde. J'en ignore encore l'étendue exacte mais il est évident que leurs capacités sensitives, ouïe et odorat en particulier, sont accrues de même que leur force physique. De même, à moins que ce ne soit lié au sens lui même, je pense qu'ils sont capables de détecter la magie présente chez un être vivant par l'odorat ou en tout cas en l'usant, il est impossible pour moi de comprendre comment cela se peut exactement.
Les lycanthropes sont également capables de communiquer entre eux sur de longues distances au moyen du wolfsanruf (appel du loup), un hurlement comme celui du canidé dont ils partagent les traits. La façon dont le wolfsanruf transmet le message semble particulière : sans doute par un effet de réverbération au sein de leurs cordes vocales, ils imprègnent la magie dans ce hurlement et transmettent leurs émotions, phénomène pouvant être ressenti également par les sorciers. Par deux fois déjà, j'ai ressenti l'effet secondaire du wolfsanruf, une sensation très perturbante de mon sens de l'équilibre liée aux émotions envoyées, peur et joie, d'une durée variable selon les individus et nommée Kernnadel (aiguille dans le cœur).
J'ai également pu vérifier ce qu'avait avancé Newt Scamender dans sa publication, devenue référence, de dix-neuf cent vingt-sept "Les Animaux Fantastiques" (même si il me semble que la précision est présente dans la vingtième édition après la création du registre des loups-garous en dix-neuf cent quarante-sept) ; qui stipule que deux lycanthropes sous forme lupine peuvent s'accoupler sous cette forme et également procréer, cette procréation donnant naissance à un enfant n'existant que sous forme de loup. En effet, H, une jeune femme de la meute et sœur de S, est mère de louveteaux jumeaux dont l'intelligence n'a rien à envier à un enfant humain du même âge et semblent capable de ressentir beaucoup de choses. Je n'ai cependant pas encore beaucoup d'informations à ce sujet, préférant attendre un lien de confiance avec H, avant de commencer à poser des questions gênantes sur la gestation de cette dernière.
CARACTÉRISTIQUES SOCIÉTALES
Indépendamment du monde sorcier, les lycanthropes ont établi leur propre système sociétal, assez complexe en soit mais compréhensible.
Tout d'abord la meute ( appelée Rott) vit donc dans le sanctuaire qui est lui même entouré d'une zone de vie, proche d'un territoire et d'une zone de chasse pour le gibier forestier, et où les membres d'une autre meute ne pénètreront en théorie jamais. Ce territoire appelé Gudakr (plaine des dieux), est délimité par un moyen repérable dont le besoin de conserver la sécurité de la meute m'oblige à en taire les spécificités.
Ensuite, leur société est divisée en deux types d'individus, dont les droits et le devoirs semblent identiques, nommés spécifiquement wargaz (loup) et unwargaz (non-loup). Les premiers sont des lycanthropes de naissances transmettant leurs dons à leur progéniture au moyen d'union avec d'autres wargaz tandis que les seconds sont ce que l'on pourrait vulgairement appeler des infectés, dont la nature à été transmise suite à une morsure en nuit de pleine lune.
Au premier abord, j'avais cru que, peut-être, il existait une différence d'importance sociétale entre les deux, comme celle qui fut bien trop présente dans la nôtre entre sang-purs et les autres, mais bien au contraire, il n'en est rien.
En effet, les unwargaz, ne connaissant pas réellement la culture, sont accueillis dès leur arrivée dans la meute par une de famille de wargaz qui l'éduque comme un membre partageant le même sang de celle-ci. S et H ont également une unwargaz dans leur famille, L, me permettant de comprendre les différences entre les deux. De par le fait que les unwargaz sont des membres à part entière de la meute, il m'est quelque peu impossible d'estimer un ratio entre les deux. La seule différence réelle entre les deux types d'invidus est que les unwargaz peuvent utiliser la magie au moyen de baguettes alors que les wargaz ont délibérément choisi de ne pas le faire. La raison de ce choix est un choix de raison et d'intégration, donnant ainsi aux unwargaz un rôle important par le fait d'être les seuls usant de magie.
Leur société semble, pour l'instant, établie dans un système hiérarchique de mono-dirigeant, dont j'ignore encore le modèle d'acquisition de la direction de la meute, nommé Alfodr ( Père de tout). Il semble posséder un pouvoir décisionnel qui n'implique pas de vote, au premier abord sachant que je ne l'ai que peu rencontré, mais qui vise obligatoirement à l'intérêt de la meute. La preuve en est que, afin de m'autoriser à pratiquer cette immersion, l'Alfodr J m'a demandé de participer à l'éducation magique des plus jeunes membres de la meute, ceux-ci n'ayant aucun accès à Poudlard et apprenant la magie par des moyens livresques ou par le biais d'unwargaz plus âgés.
Leur communauté est ensuite séparée en trois castes distinctes.
- Les Jarl: s'apparentant à une caste noble, par la présence de lignées anciennes, mais spécifiquement liée à une richesse de connaissances. La plupart des unwargaz se rendant dans le monde magique en font partie car ils apportent ce qu'ils ne peuvent produire (voir ci dessous), et également par l'apport de connaissances du monde extérieur au Rott.
- Les Karl: la caste des guerriers, terme cependant assez restrictif car leur fonction s'apparente beaucoup plus à la protection des leurs qu'à celle de fer de lance contre des ennemis. Ils sont également ceux qui chassent les proies telles les cervidés dans le Gundakr. J'ai appris plus de chose sur cette caste car mes principaux interlocuteurs en sont issus. Celle-ci semble répartie sous plusieurs statuts, s'apparentant à des grades. Certains Karl choissisent d'abandonner leur nom pour servir la meute jusqu'au moment de fonder une bereich ( terme signifiant spécifiquement "portée" mais usité dans le sens de cadre familial par opposition au terme "blutlinie" signifiant lignée au sens général du terme). Je suppute actuellement qu'ils doivent exercer également des fonctions particulières en des circonstances tout aussi particulières mais je n'en ai vu que les prémices.
- Les Thrael: il s'agit de la caste ouvrière, cultivant la terre et élevant le bétail pour apporter la subsistance à tout le Rott.
Les lycanthropes n'ont visiblement aucune disparité de statut qu'il s'agisse d'un homme (Wülf) ou une femme (Wülfin), ces dernières exerçant les même fonctions que leurs homologues masculins et pouvant même accéder au statut d'Alfodr ( j'ignore d'ailleurs si le terme varie dans ce cas, peu probable cependant sachant qu'il s'agit d'un terme honorifique).
Au sein de la meute existe cependant une pratique qui s'est imposée d'elle-même: les transfuges. En effet, afin d'éviter une consanguinité évidente dans l'absence de cette pratique, les jeunes lycanthropes changent de meute pour migrer dans d'autres afin d'en renouveller le lignage.
J'ignore encore beaucoup de leur fonctionnement, qu'il soit politique, économique ou encore juridique. Cependant, j'ai cru comprendre qu'ils condamnent fermement les actes que la communauté magique ou moldue classifie dans la catégorie des crimes et il semblerait que les sanctions semblent assez impressionnante pour provoquer la crainte de celles-ci.
Le dernier point important à noter sur une communauté lycanthrope est leur façon de placer le sens de l'honneur, qu'il place sous le terme hamr (peau) ou harmehre ( honneur du loup). Ceux-ci semblent y prêter énormément d'attention, d'ailleurs S a choisi de protéger ce projet en se plaçant comme Schützende (protecteur) de ma personne, impliquant qu'il était interdit à ses semblables de poser quelques menaces que ce soit envers ma personne.
PRÉVISIONS
Il existe encore de nombreux points que je désire développer avec eux:
- Système éducatif : je pense cependant que, comme dans la communauté magique, celui-ci est transmis par les parents même si dans la caste des Jarl existent les professeurs.
- Système de soins: Je suppose pour le moment que celui-ci est principalement fondé sur les onguents mais j'en ignore encore l'étendue.
- Communications : j'ignore totalement si la meute est en communication avec d'autres et j'espère encore le découvrir.
- Gudakr: je suppose que celui-ci doit avoir des spécificités liées aux lycanthropes et j'espère également les découvrir.
CONCLUSION
Actuellement, rien ne semble s'opposer à la viabilité et la continuité du projet. En effet, rien ne semble indiquer qu'un quelconque membre de la meute qui m'accueille soit lié aux attaques répertoriées et ayant démarré les répliques opérées par la T.A.X.E.S., du moins pour le moment sachant que la plupart des membres de la meute semble voir notre présence comme la bienvenue.
Hermione Jean Granger, Échelon Deux, Service de Régulation des Créatures Magiques, attachée au Bureau d'Intégration des Lycanthropes.
Hermione data et signa alors le document, prête à le sceller, lorsqu'une voix se fit entendre près d'elle la surprenant tout à coup et la faisant sursauter. Son encrier faillit se renverser si son interlocutrice n'avait pas eu le réflexe impressionnant de le rattraper avant sa chute.
- C'est quoi la T.A.X.E.S.? demanda Lycos en saisissant l'encrier au vol.
- Ho Lycos... tu m'as fait peur, dit Hermione en posant sa main sur sa poitrine.
- Navrée de t'avoir fait peur, répondit la jeune fille en lui rendant l'encrier.
- Ce n'est rien, et la T.A.X.E.S. n'a pas d'importance, fit Hermione en refermant son encrier.
Elle rangea alors la plume et l'encrier susnommé pour éviter de les perdre avant de sceller le parchemin qu'elle comptait bien confier à Harry qui devait repartir aujourd'hui avant de céder sa place à Blaise Zabini. Cependant, elle remarqua quand même que la jeune lycanthrope semblait intriguée de la surprise d'Hermione et de l'empressement avec lequel elle avait évité le sujet.
- Tu étais là depuis longtemps ? demanda-t-elle.
- Ho seulement depuis que tu comparais les hommes et les femmes, fit la jeune fille en s'asseyant. Ça sert à quoi au fait ?
- Ho, c'est lié à mon travail, je dois rapporter tout ce que je découvre pour prouver que les lycanthropes ont leur place dans la communauté magique, expliqua Hermione.
- Ha... d'accord. Alors? Ta première nuit dans le Rott? fit Lycos en haussant les épaules suite à l'explication.
- Un peu compliquée, fit elle en réponse.
- Freya t'a empêchée de dormir peut-être ? demanda Lycos inquiète.
- Non, ne t'inquiètes pas, fit Hermione en plaçant sa main dans le dos de la petite. L'absence de mon fiancé, c'est tout.
- Ho je vois, fit elle avec un grand sourire.
- Non, s'empressa de préciser Hermione, pas pour cela.
" Mais qu'est ce qu'elle a dû penser ? C'est extrêmement gênant..."
La jeune fille ne répondit pas à Hermione et releva la tête avant de sourire et de s'exclamer.
- Ho, bonjour Harry, fit elle un peu fort.
- Aïe... oui bonjour, répondit il d'une voix pâteuse.
Hermione regarda alors Harry et ne put que sourire en voyant celui-ci, légèrement débraillé dans son jean et avec le t-shirt blanc sortit d'un côté du jean, fermant l'œil gauche tout en massant sa tempe de son index et de son majeur. Tous les signes étaient probant sur l'état de ce dernier: Harry avait la gueule de bois.
- Alors Monsieur Potter? fit Hermione amusée. On ne sait pas s'arrêter ?
- J'aurai voulu t'y voir... ils étaient insistants, fit Harry en s'asseyant sur l'escalier. Et Hatie... elle avait l'air de pouvoir tenir la nuit entière.
- Il fallait t'arrêter avant, fit elle en riant.
Soudain la porte s'ouvrit, poussant Hermione à croire qu'elle avait peut-être fait bien trop de bruits et réveillé quelqu'un mais elle vit juste Frigg portant un plateau dans ses mains et y prenant une tasse qu'elle lui tendit.
- Un petit thé Hermione ? À moins que vous ne désiriez du café ? fit elle tout doucement.
- Ça ira, merci beaucoup, répondit la sorcière en prenant sa tasse.
- Monsieur Potter, voici pour vous et votre état, fit Frigg en lui tendant une tasse.
- Merci Madame, fut la réponse de celui-ci en prenant la tasse.
Hermione but alors une gorgée chaude et bienvenue, réalisant à quel point le thé semblait goûtu et observa son ami qui semblait se sentir mieux dès la première gorgée.
- C'est une potion ? s'enquit il immédiatement auprès de Frigg.
- Juste une infusion... quelque peu améliorée dirons nous, expliqua cette dernière.
Hermione avait saisi l'implicite de la réponse, elle avait dû renforcer les plantes infusées. Elle regarda alors Lycos tandis qu'elle buvait.
- Ta sœur dort toujours ? demanda-t-elle par acquis de conscience.
- Hatie est dans sa séance de calins matinaux avec les jumeaux, fit la jeune lycanthrope souriante.
- Ils sont demandeurs ? fit alors Hermione attendrie à l'image.
- C'est purement naturel, fit alors Frigg en réponse.
- Ha bon ? fit Harry en relevant les yeux de son désormais si précieux breuvage.
- Oui, et ce n'est pas tant parce qu'ils sont des loups, expliqua calmement Frigg en buvant de son propre thé. Jusqu'à environ l'âge de six ans, même les wargaz réclament énormément d'attentions olfactives. C'est en effet à cet âge là que nous développons nos capacités à détecter tout le spectre olfactif.
- Je suppose qu'il est plus large que le notre, fit Hermione. Vous sentez déjà la magie.
- En effet, vous avez dû le remarquer avec Skohell, fit en souriant devant le hochement de tête de la sorcière. Nous pouvons également détecter les traces de certaines maladies, les infections magiques, nous pouvons pister des proies sur environ six à sept cents mètres. Mais nous avons besoin de l'odeur des proches, nous pouvons nous retrouver sur des distances bien plus grandes mais il ne s'agit que d'instinct. Les jumeaux partent d'ailleurs avec un certain handicap à ce sujet.
- Un handicap ? fit Hermione très inquiète pour les petits.
- Oui, je ne juge nullement le choix d'Hatie, elle est une mère excellente mais l'absence totale de référence olfactive mâle peut leur poser des problèmes. Les mâles, reprit elle en voyant les mines déconfites des deux sorciers, émettent des phéromones très différentes de celles des femelles, autant en rapport avec la protection que la combativité. Il peuvent s'y habituer car nous sommes nombreux mais l'absence de cette référence peut les rendre moins prudents dans les contacts. Le retour de Skohell est un bon point sur cela.
- Excusez moi Frigg, fit alors Hermione en prenant la parole, vous voulez dire que la présence des mâles est nécessaire ? Et pourquoi leur oncle ne le fait pas?
- Uniquement pour l'éducation olfactive, et nous dirons que l'Alfodr n'est pas très... Non oubliez, je n'aurai pas dû dire ça.
Hermione était un peu plus suspicieuse désormais, visiblement l'Alfodr Jormun n'était pas un chef très aimé et apprécié et d'ailleurs la phrase concernant Fenrir Greyback poussait également Hermione dans cette idée.
Tandis qu'elle réfléchissait à l'éventualité de sa méfiance vis à vis de Jormun, elle remarqua alors qu'Harry fixait quelque chose et qu'il semblait assez surpris.
- Par le caleçon de Merlin, fit il exprimant sa surprise.
Hermione tourna alors immédiatement la tête dans la direction assistant ainsi à ce qui avait provoqué la surprise de son meilleur ami. Elle découvrit alors, en ouvrant la bouche d'étonnement, deux silhouettes masculines qui avançaient dans le sanctuaire. Il s'agissait de Zwölf et de Skohell qui avançaient leurs chemises ouvertes, blanche pour Zwölf et à carreaux bleus aux rayures rouges pour Skohell. Ils étaient très fortement bâtis, des muscles saillants et des abdominaux extrêmement dessinés ponctuaient des torses imberbes visibles par l'écartement de leurs bras. Ils étaient clairement à ranger dans la catégorie des colosses. Mais le regard d'Hermione n'était pas attiré par ces torses d'Adonis mais plutôt par les charges présentes sur chacun des dos des deux hommes retenus par leur mains ouvertes: des troncs d'arbres. Ceux-ci avaient une bonne soixantaine de centimètres de diamètre et une longueur de près de trois ou quatre mètres mais le plus étonnant était qu'il portait cela comme si ils transportaient un fétu de paille. Hermione était effarée de cette force physique extraordinaire et fut alors sortie de ses pensées par Harry.
- Mione... fit il tout bas.
- Qu... quoi? fit elle en ne pouvant pas réellement détacher son regard de l'étonnant spectacle.
- Si tous les wargaz sont comme eux... Je crois que cela sera problématique.
- Tu veux dire... si les ennuis continuent et que les conflits s'enveniment ? demanda-t-elle alors en le regardant.
- Oui... si ils s'allient tous ensemble... le ministère n'a aucune chance. Et ils ne sont pas transformé.
- Nous disons éveillé, fit alors Frigg un peu sèchement.
- Frigg, fit alors Hermione, nous ne voulions pas être désobligeants. Mais il s'est passé des choses et...
- Nous sommes au courant par nos unwargaz, notre meute ne partage pas cette manière de faire, en tout cas dans le sens général, précisa-t-elle.
- Dans le sens général ? s'enquit Harry.
- Chacun a le droit à des idées, après tout les Zauberer ont également classifié le Blutreinheit, fit alors Frigg avant de traduire au vu des têtes des deux jeunes. Sorciers et pureté du sang.
- Oui, c'est assez vrai, fit alors Hermione qui en portrait encore la trace sur son bras gauche, imprimée dans sa chair par une lame.
Hermione regarda les deux lycanthropes qui approchaient et posèrent les troncs près de la Kammer Frau comme si il déposait un simple sac de commissions.
- Vous avez déjà ramené l'équivalent au Kammer Mann? fit alors Frigg.
- Oui, fit Zwölf. Enfin réveillé Potter?
- Oui... vous n'aviez pas besoin d'aide? demanda celui-ci par acquis de conscience.
- On a l'habitude, on faisait déjà cela à l'âge de Lycos, fit Skohell. Pas aussi lourd quand même.
Hermione le vit se diriger vers une des bassines de récupération d'eaux de pluie et y plonger la tête avant de se redresser en plaquant ses cheveux.
- Tu devrais te raser le crâne, cela générait moins, fit Zwölf amusé.
La blague fit bien rire toutes les personnes présentes et le concerné également.
" Il est enfin parmis les siens, cela se voit par rapport à Azkaban. Il sourit plus aussi... rien d'étonnant."
Hermione regardait attentivement ce lycanthrope qui aurait clairement pû être oublié dans les sombres geôles du monde sorcier en se disant que même si son projet n'aboutissait pas au final, une famille avait au moins pu être réunie contre vents et marées. D'ailleurs, en parlant de famille, la porte s'ouvrit sur Hatie qui semblait totalement fraîche, tellement qu'en réalité Hermione se demandait même si elle avait seulement bu la veille, et ses louveteaux qui se lancèrent à pleine vitesse à l'extérieur de la Kammer Frau. Elle pouvait voir le petit Frey se mettre à galoper à l'extérieur comme si il ne l'avait pas vu depuis des mois. À l'inverse, la petite Freya se dirigea immédiatement vers elle pour la renifler avec hâte dans le cou.
- Oui oui, bonjour, fit Hermione en riant en essayant de l'écarter de son cou. Calme toi ma belle, doucement.
Freya glappissait en lui grimpant dessus avec encore plus d'insistance obligeant Hermione à l'enlacer pour la calmer malgré les nombreuses léchouilles qui risquaient clairement de l'obliger à se nettoyer rapidement. Elle entendit alors un son naturel, un rire cristallin qui la surprit et qui provenait d'Hatie.
- Bon si je me trouve un mâle et que je sors, je me suis trouvée une baby-sitter, fit elle en riant.
- Ça ne me... arf, s'interrompit Hermione sous un coup de langue. Ça ne me générait pas.
- Tout doux Freya, fit alors Hatie en riant, où est Frey?
Hermione chercha du regard le jumeau de son harceleuse et le trouva au loin en train de gambader.
" Une femelle caline et un mâle clairement survolté... Heureusement qu'elle n'en a que deux, elle serait débordée."
- Là bas! fit alors Harry en montrant le loup.
Hermione vit alors Lycos partir comme une fusée pour récupérer son neveu.
- Ils sont épuisant tous les trois, fit Hatie en soupirant quand elle vit Lycos tomber par terre en essayant de saisir son fils. Skoll va chercher ton neveu, lui ordonna-t-elle méchamment.
- Oui Madame, fit celui-ci sur le ton d'un enfant grondé.
Hermione se demandait comment Skohell allait pouvoir réussir là où sa sœur habituée à s'en occuper avait échoué. Elle l'observa faire et le vit juste s'approcher de Frey avant que celui-ci ne se fige et ne s'approche de son oncle en baissant la tête avant qu'il ne le soulève pour le ramener. Elle était assez épatée et surtout amusée de la mine déconfite de Lycos.
- À croire qu'il est habitué, fit Harry surpris.
- Il a simplement grondé dessus à une octave très basse, fit Frigg.
- Quoi? fit Hermione.
- Une fréquence que l'oreille humaine ne doit pas pouvoir saisir. Nous même devions être trop loin, annonça Hatie. Le fait qu'il soit un mâle doit pousser mon fils à obéir plus vite. Consternant.
Hermione vit alors Skohell amener doucement le loup qui poussait son visage avec son museau et le poser sur les marches pour s'approcher, tout pataud, de sa mère.
- Tu t'es rapidement soumis à ton oncle, fit Hatie en regardant son fils.
- Puis je demander comment vous le savez? l'interpella Hermione.
- Ho, c'est simple, fit alors Hatie. Normalement il aurait dû le lécher mais il n'est pas habitué à le faire, il l'a juste poussé du museau, c'est un acte très social.
- Est-ce comme des loups classiques? fit Harry. Sans vous offenser.
- Pas d'offense, fit Skohell. Sous notre aspect de loup, nous communiquons majoritairement comme le Canis Lupus, le loup générique. C'est plus simple par les phéromones et les grondements en faibles octaves.
Hermione essayait de tout mémoriser pour faire figurer cela dans son prochain rapport.
- Avez vous préparé vos affaires Monsieur Potter? demanda alors Zwölf.
- Euh oui... pourquoi ?
- Je vais vous guider en bordure du Gudakr. Vous pourrez transplaner là-bas et le montrer à votre collègue, s'expliqua le lycanthrope à la peau d'ébène.
- Je ne peux pas transplaner d'ici ? fit alors Harry peu motivé à devoir faire la route.
- Harry! fit Hermione. Je crois qu'ils pourraient prendre cela comme un manque de respect de leur territoire.
- C'est qu'elle apprend vite la sorcière, fit Hatie sans aucune méchanceté.
- Bon bon, d'accord, fit Harry en se levant.
- Attends, tiens pour le donner au ministère, dit alors Hermione en tendant son rapport sous forme de parchemin. Et hum... dis à Ron qu'il me manque et que je pense à lui, fit elle un peu gênée de s'exprimer comme cela devant les lycanthropes.
- Promis, fit celui-ci en s'éloignant avec Zwölf.
Elle le regarda alors s'éloigner en se disant qu'elle espérait avoir autant manqué à son fiancé qu'il avait pû lui manquer. Heureusement qu'elle le reverrait bientôt en espérant un accueil chaleureux.
- On peut lui faire visiter le Gudakr, fit alors Lycos.
- Quoi? fit Hermione intéressée. C'est vrai?
- Je peux vous guider, mais allez vous changer, quelque chose de confortable pour la marche.
Hermione s'était alors immédiatement levée pour filer à l'intérieur de la Kammer Frau, contente, et même plutôt deux fois qu'une, que les lycanthropes lui fassent découvrir le Gudakr. Elle se hâta de se nettoyer le visage d'un sortilège rapide, remerciant encore Freya de ses débordements d'amitiés, avant d'enfiler un sweat à capuche après avoir enlevé le t-shirt de Ron qu'elle plia pour le placer sous son oreiller. Elle attacha ses cheveux en maintenant sa baguette dans sa bouche et ressortit peu de temps plus tard.
- Vous étiez pressée, fit alors Skohell.
- Oui, je... j'étais impatiente de découvrir ce qu'il y a dans le Gudakr. Je suppose qu'il doit avoir un véritable intérêt pour que vous choisissiez de vous installer ici, répondit elle pour se justifier.
- Je vais pouvoir te montrer tout ça, fit Lycos enjouée.
- Allons-y, je vous suis.
Hermione emboîta alors le pas des deux lycanthropes qui se dirigèrent alors tranquillement dans une direction sans doute au hasard. Elle avait prévu de mémoriser tout ce que les deux frères et sœurs allaient lui apprendre sur l'endroit.
Le premier endroit que Skohell décida de lui montrer se trouvait au nord du Vi, à flanc de colline. Hermione se souvint alors qu'il lui avait déjà dit par le passé qu'ils vivaient près de grottes pour les nuits de pleine lune.
" Je vais pouvoir découvrir leurs aménagements, je me demande à quoi ils occupent la nuit."
Elle les suivit, attentivement et silencieusement jusqu'au pied de la colline rocheuse quand Lycos s'adressa à elle.
- Viens c'est par là, fit la petite en lui tirant le bras.
La jeune lycanthrope la fit alors longer quelques rochers quand elle remarqua enfin une faille dans la paroi rocheuse, cela devait être l'entrée. Lycos ne se fit pas prier et pénétra à l'intérieur quand elle sentit la main de Skohell dans son dos.
- Allez y, il n'y a aucun risque de tomber sur l'un des nôtres éveillé, fit il amusé.
- Je me doute, fit alors Hermione en souriant.
Lentement elle se pencha et pénétra à l'intérieur, non sans omettre de penser qu'il devait être compliqué pour des gens du gabarit de Skohell ou de Zwölf de pénétrer à l'intérieur. Elle arriva alors dans un long tunnel qui, lui par contre, n'avait aucun mal à le laisser passer.
- Allez Hermione, fit Lycos en lui faisant un signe de la main.
- J'arrive... fit elle espérant que cela ne glisse pas.
Elle avança alors dans ce tunnel qui avait dû être creusé des décennies, voir peut-être même des siècles auparavant. C'était une évidence pour elle tandis qu'elle progressait à l'intérieur. Il n'y avait aucune roche quelque peu pointue, poussant ainsi la jeune sorcière à se dire qu'ils devaient éloigner les dangers pour ces fameuses nuits. En plus, elle avait l'étrange et oppressante sensation de descendre dans les profondeurs même si les pentes des tunnels étaient faibles. Elle remarqua enfin que Lycos s'était arrêtée au bout du tunnel.
- C'est là que nous passons la nuit de pleine lune, fit Lycos avec un grand sourire.
Même si elle ne voulait pas se montrer surexcitée par ses découvertes, Hermione hâta tout de même quelque peu sa vitesse de percussion au sol pour la rejoindre. Elle y découvrit un spectacle assez étonnant : une immense cavité qui semblait être aménagée. Il y avait dans un petit renfoncement une immense bassine qui devait obligatoirement être une auge mais qui étaient visiblement fixées dans la roche, ou plutôt taillée dans la roche quand Hermione y fit bien plus attention. Il semblait également y avoir différents renfoncement, sans doute conçu pour qu'ils puissent y dormir sans se marcher les uns sur les autres. Mais elle remarqua un petit détail étrange, un rayon de lumière, dont elle s'approcha sans dire un seul mot. Elle regarda alors d'où provenait la lumière et cela pouvait ressembler à une cheminée, peut-être pour renouveler l'air. Quand elle reprit ensuite sa découverte, son regard fut très attiré par les surfaces au sol et sur les murs et plafonds, un léger miroitement argenté ou bleuâtre provenant de sous la surface de celle-ci donnant de magnifiques lueurs qui devaient l'être encore plus les soirs de pleine lune.
- On dort ici tous ensemble en compagnie de quelques wargaz qui vont nous empêcher de sortir, explica Lycos.
- Mais les unwargaz ne risque pas de tous se jeter sur eux? demanda Hermione.
- En fait, sous cette forme, nos différences semblent abolies, et nous pouvons les calmer. C'est pour ça que ces grottes sont spécialement choisies.
- Les reflets des parois ? C'est beau mais j'ai du mal à croire que cela suffise, fit Hermione quelque peu dubitative.
- Ho, fit Lycos. Mais si c'est vrai, ça marche je t'assure.
- Ce que Lycos essaye de dire sans aucun réel argument, fit Skohell en s'attirant le regard mauvais de sa sœur, c'est que ce n'est pas un simple minérai, c'est de l'adulaire. Et ses spécificités lui donnent le nom de...
- Pierre de lune, répondit Hermione en sachant ce que c'était.
- Tout à fait, fit Skohell souriant. En réalité, regarder la lune même sous forme humaine est une chose étrangement apaisante pour nous, alors ces minerais ont le même effet à cause de ces reflets. Ensuite, dans les anciens dogmes, ils étaient au cœur de beaucoup de croyances, s'apparentant plus à de la superstition.
- Du genre? fit elle désireuse d'un complément d'information.
- Placez une adulaire sous l'oreiller du lit nuptial et votre bereich sera nombreuse et en parfaite santé, fit il en comptant sur ses doigts. Si tu es malade depuis la dernière pleine lune, tu dois en avaler une jusqu'à la suivante et tu sera guéri, et d'autres trucs du genre comme une fois polie et montée en bijou, elle porte bonheur.
- Je comprends, cela fait partie du "folklore", fit elle en faisant les guillemets avec les doigts, comme chez nous.
- Mais elles ont de vrais pouvoir, fit alors Lycos, si tu la couvres de sang de wargaz avant de l'envelopper dans une feuille et que tu l'av...
- Lycos, Hermione n'a pas forcément envie d'entendre toutes les légendes qui parlent des pierres de lune.
- Mais c'est n'est pas une légende, tu sais bien que...
- Lycos ! Ça suffit maintenant, fit Skohell sur un ton dur et froid.
Hermione remarqua alors la tête de Lycos changer de celle de l'enfant reprimandée par un adulte responsable à celle de l'enfant qui en comprenait la raison.
" Ces adulaires ont donc de réelles capacités, je me demande lesquelles... En tout cas cela doit être important pour qu'il lui ait intimé le silence là-dessus. Peut-être pourrais-je pousser Lycos à me le révéler."
- Et cela suffit donc à garder la plupart des unwargaz calme? demanda Hermione pour calmer le jeu.
- Majoritairement, d'où la présence de wargaz mais en général cela se passe bien, il n'y a que très exceptionnellement des conflits durant la pleine lune, la plupart du temps, l'odeur des semblables suffit à apaiser.
- Vous voulez dire que si des lycanthropes transformés et n'ayant pas pris de potions attaquent des gens à l'extérieur c'est parce qu'ils se sentent perdus?
- Oui... mais naturellement il existe la nature belliqueuse de certains. Des gens qui aiment faire le mal, le feront quand même, justifia Skohell.
- Effectivement...
Une conclusion simple et nette de son passage dans la grotte et de sa marche dans le Gundakf qui reprenait de plus belle.
Par la suite, Hermione et ses deux guides marchèrent directement dans la forêt, sans doute un peu à l'est du Vi, mais sans sortilège de repérage, elle avait toujours eu du mal à estimer les directions. La forêt était clairement pleine de vie, que ce soit les petits mammifères gambadant dans la forêt ou les nombreux oiseaux, tous semblaient cohabiter sans soucis et nullement effrayés par les lycanthropes. Ses deux guides expliquèrent alors à Hermione que même si le mode de nutrition était majoritairement carnivore, ils vivaient en osmose avec la nature et profitaient de chaque richesse que ce monde infini leur offrait.
- Bill, c'est l'homme que je vous ai montré, est pourtant désormais très porté sur la viande saignante, dit alors Hermione en prenant quelques mûres sur son arbuste et les dégustant.
- C'est assez normal, fit alors Skohell en réponse, cela reste malgré tout la dominance dans notre alimentation et c'est sans doute car il n'est pas réellement l'un des nôtres.
- Et puis il y a des choses amusantes dans les plantes, fit alors Lycos.
Hermione vit alors Skohell se pencher vers une plante assez vivace d'une vingtaine de centimètres et en touffe dense. Sa tige était raide en forme de jonc et la fleur en elle-même était bleues et constituée de six tépales car il était impossible d'en distinguer les pétales des sépales, la couronne autour et était entourée à sa base d'écailles roussâtres. Elle le vit alors retirer un des sépales et lui tendre.
- Ce n'est pas censé pousser ici mais notre nature magique doit en faciliter la pousse, expliqua alors Skohell.
Hermione prit la fleur et la sentit, quelque peu hésitante avant de remarquer que les deux lycanthropes n'hésitaient nullement à en manger. Ce n'était pas très courant pour elle de se nourrir d'une fleur mais elle choisit de tenter l'expérience. Alors qu'elle la macha, elle sentit immédiatement une douceur extrêmement sucrée, presque celle d'un bonbon en réalité et regarda Skohell.
- C'est très sucré, fit elle alors. Mais très bon. La première fleur que je goûte, à part une fleur de courgette évidemment, précisa Hermione.
- C'est de l'Aphyllanthe, normalement cela ne pousse que dans les climats secs et chauds mais comme je le disais, notre présence doit en faciliter la pousse.
Lycos attrapa alors la main d'Hermione pour la tirer.
- Viens, je vais te montrer le plus bel endroit du Gudakr.
Hermione suivit alors difficilement tandis que Skohell marchait derrière elles. Elle se demandait à quoi pouvait ressembler le plus bel endroit et quand ses yeux purent le découvrir, elle en fut ébahie. Il s'agissait d'un petit lac entouré de roche et ayant l'aspect étonnant des sources chaudes que l'on pouvait trouver en Asie. Les cimes des arbres qui l'entouraient semblaient se plier pour former un dôme par-dessus mais laissant observer le ciel bleu et sans aucun doute le ciel étoilé la nuit. L'eau ruisselait dans un clapotis apaisant autour de la roche, provenant sans doute de bien plus haut et se véhiculant par la suite dans les terres. Il y avait également une légère cascade aux flots calmes qui charriait ses sédiments. Hermione vit surtout un nombre incalculable de fleurs identiques tout en étant dissemblables non seulement par la taille mais par les couleurs également. Le détail qui apportait encore plus à cette vision fantasmagorique était les douces odeurs diverses qui lui titillaient les narines.
- C'est très beau en effet, fit elle en s'approchant de l'eau et la touchant.
Hermione découvrit que celle-ci était chaude sans trop l'être et après avoir sorti sa main du flot, elle remarqua que l'odeur s'était fixée sur sa main.
- Cet endroit est un peu un paradis pour nous, fit Lycos, la journée nous y sommes rarement mais à l'aube ou au crépuscule, tu peux aisément trouver les nôtres ici. Ces odeurs qui se déposent sur nos peaux nous détendent et réfrènent nos tempéraments.
Hermione fut effarée quand la petite lycanthrope se mit à enlever sa robe pour rester en culotte et plongea. Elle se retourna aussitôt gênée du comportement de Lycos et tomba nez à nez avec Skohell qui la regardait amusé.
" C'est très gênant... elle n'a pas honte ? Son frère est un homme adulte, et en plus il n'a aucun lien de sang, il pourrait tout à fait avoir un comportement déplacé."
- Déshabille toi et viens, tu vas voir c'est agréable, fit alors Lycos augmentant sa gêne par la même occasion.
- Euh... non merci, ça ira, fit Hermione en rougissant.
Elle regardait alors Skohell qui sourit de la situation et préféra préciser ses craintes.
- Rassurez moi Skohell, vous n'allez pas plonger également ?
- Non, mais vu votre gêne, déplaçons nous.
Hermione choisit de le suivre et de s'éloigner ainsi du bruit et du spectacle gênant de Lycos dans l'eau. Elle remarquait le nombre grandissant de fleurs autour de la source mais fut interpellée par Skohell.
- Navré de la gêne occasionnée.
- Mais... ce n'est pas surtout gênant pour vous ? demanda-t-elle alors.
- Non, en fait, la plupart des meutes vivaient en parfaite osmose avec la nature jusqu'au dix-neuvième siècle.
- En osmose? fit elle surprise.
- Oui, totalement nus, les wülf comme les wülfin, sans aucune gêne et la plupart d'entre nous n'en éprouvent toujours aucune à se retrouver dans le plus simple appareil devant ses semblables, sans doute à cause de nos transformations.
- Ho... c'est vrai que vous devez tous vous retrouver nus après les nuits de transformation, répondit-elle comprenant.
- Tout à fait, nous n'avons pas le même rapport à la nudité que les autres personnes, précisa-t-il.
- Vous attirances ne sont pas physiques? demanda-t-elle avant de s'excuser. C'est peut-être gênant comme question.
- Non, je comprends et même si nous avons une priorité pour les odeurs et les phéromones, nous ne sommes insensibles au physique, fit il en souriant. Comme vous je pense.
- Oui, c'est sûr... Vous ne préfériez pas que nous nous tutoyons comme je le fais avec vos schwester? demanda-t-elle pour briser la glace.
- Si cela peut vous... enfin te mettre plus à l'aise.
- Je compte rester ici un moment, cela serait plus aisé. Tu ne penses pas? s'enquit-elle.
- Pourquoi pas, répondit il en prenant une fleur et la sentant en fermant les yeux.
Hermione choisit de faire de même et prit une de ces gigantesques fleurs, bien plus grandes que sa main, aux longues feuilles en pointes et aux pistils noirs tombant en dehors d'un bulbe légèrement velu. Quand elle la prit dans ses mains, elle eut l'étrange sensation de sentir la fleur palpiter, comme une émanation magique. Elle hésita quelques secondes avant de porter celle-ci à proximité de ses narines avant de la sentir en inspirant profondément.
" Quelle douce odeur, c'est apaisant... ils se baignent donc dans cette eau aux tendres fragrances. Ils doivent apprécier énormément que les leurs sentent ce mélange. Ça me rappelle tellement le parchemin neuf..."
Elle tiqua alors et recula la fleur de son visage, surprise comme par un souvenir scolaire.
- Un problème ? fit alors Skohell en l'observant.
- J'ai senti le parchemin neuf... c'est bizarre.
- Tu aimes cette odeur donc.
- Quoi? fit Hermione surprise. Cette fleur émet une odeur que j'aime?
- Toutes en réalité, c'est une plante magique: la Medeina. Elle se connecte à la personne qui la touche et lui transmet l'odeur dont elle a besoin. Si vous êtes stressés, elles transmettent en général des odeurs liées à des endroits sécurisants. Si vous êtes amoureux, l'odeur du partenaire. Si vous êtes tristes, celle de la chose qui vous remonte le plus le moral, expliqua Skohell.
- Cela pourrait faire penser à l'amortentia, le filtre d'amour... étonnant. Peut-être que les sorciers s'en sont inspirés, fit alors Hermione dubitative.
- Je ne saurais le dire, mais sache que la plupart d'entre nous vient ici pour se détendre peu avant les pleines lunes. Cela apaise les sens qui peu à peu sont poussé à leurs paroxysmes.
- Vous l'utilisez dans d'autres cas? demanda-t-elle.
- Oui, souvent quand la Wülfin s'apprête à accoucher, le père vient se baigner souvent pour que son odeur soit totalement apaisante pour son épouse.
- C'est très attentionné, fit Hermione avec sincérité.
- Nous en avons l'image mais nous ne sommes pas des bêtes, fit simplement Skohell.
- Je le sais bien. Et c'est même très intéressant de le prouver. Il y a d'autres usages?
- Avant, les wargaz venaient ici pour le premier éveil de leurs enfants. Pour que le traumatisme ne soit pas trop effrayant.
- Le traumatisme ? Physique ou psychologique ? demanda Hermione.
- Les deux... les sens perturbés et la façon de tout ressentir pourraient rendre fou. Et le physique est extrêmement douloureux, du moins les premières années.
- J'avais effectivement remarqué que Remus semblait souffrir le martyre durant sa transformation. Pourtant il était unwargaz depuis son enfance.
- L'acceptation de sa nature aide, et j'ai cru comprendre qu'il en avait honte, fit Skohell sous l'acquiescement silencieux d'Hermione, mais c'est très douloureux. Les muscles se déplacent, roulant sous la peau, les os se tournent en se reserrant sur vos organes. Le plus douloureux est peut-être la métamorphose de la tête, la mâchoire qui se disloque en s'allongeant tandis que les crocs sortent lentement des gencives en générant un goût de sang. Et la peau qui s'étend et change de texture...
- C'est le pire? s'enquit-elle.
- Oui, comme l'impression que l'on vous lacère la peau d'une lame aiguisée, chaque centimètre de peau est un marasme de sensations douloureuses comme si on l'arrachait.
- Lacéré d'une lame... prononça Hermione à voix basse se remémorant sa propre douleur. Je comprends l'horreur sur le visage de Remus, c'est vraiment douloureux.
- Quoi? fit celui-ci surpris.
- Non, rien d'important, dit elle alors. Et que l'on soit wargaz ou unwargaz, la sensation est identique ?
- Je suppose...
- Oui bien sûr... vous n'en parler pas entre vous. Compréhensible. Il y a autre chose peut-être ?
- Il y a les nouveaux arrivants pour obtenir une odeur apaisante pour les autres de la meute.
Hermione regarda alors dans la direction du petit lac, se demandant si elle devrait en faire autant, pour intégrer plus aisément parmis les lycanthropes.
" C'est vrai que je devrais respecter un peu plus leurs traditions, nous sommes des étrangers après tout... Cela serait normal... je devrais y songer."
Lentement, Hermione finit par se trouver une souche d'arbre coupé, sans doute pour le bois comme plus tôt dans la journée, et s'assit dessus. Le Gudakr était vraiment un endroit magnifique capable d'apaiser ses habitants et elle trouvait que les lycanthropes avaient eu une idée de génie lorsqu'ils avaient choisi d'occuper ce genre d'endroit. Le monde moldu comme celui des sorciers était tellement bétonné, tellement pollué qu'elle en avait oublié la beauté. C'était étonnant que ce soit ce projet qui la pousse à se rendre compte de la beauté de son monde. Au final, elle commençait même à estimer que leur éloignement du monde magique n'était pas que lié aux discriminations dont ils étaient la cible, le fait d'être en osmose devait également jouer.
Elle regardait attentivement Skohell qui semblait souvent toucher les arbres, se laissant sans doute aller à une contemplation de son passé et de la nature. Elle avait eu si peur de lui quand il avait prouvé pouvoir briser ses chaînes à Azkaban qu'elle avait du mal à le voir comme cela, détendu et à l'aise. Il était paradoxal en somme et désormais, elle devait poser la vraie question.
- Hatie m'a dit que tu t'es posé en Schützende, puis je savoir pourquoi avoir fait cela? Et ce serment sur ta hamr? demanda-t-elle alors.
- Est-ce si important ? fit il en l'observant.
- J'avouerai que quand Hatie me l'a dit, j'ai été quelque peu... surprise. Je ne pensais pas que ce projet puisse à ce point t'intéresser.
- Peut-être as tu pensé que je ne voyais en ce projet que l'occasion de prendre ma liberté, fit il en s'asseyant au sol.
- Cela m'a traversé l'esprit, avoue-t-elle, mais j'espérais te convaincre ensuite. Mais ce serment... pourquoi l'avoir fait en réalité ?
- Pourquoi ? C'est pourtant simple, parfois nous recevons les visites de membres d'autres meutes et certaines seraient clairement du genre à croquer du sorcier, explique-t-il effrayant légèrement Hermione. De même, j'ignorais les réactions éventuelles de Jormun. Il venait à peine de prendre le poste d'Alfodr quand j'ai été arrêté.
- Prendre sa place? Une élection ? demanda-t-elle.
- Non, un côté plus bestial, fit il en la regardant.
- Un combat? comprit-elle.
- Oui, le plus fort mérite de veiller sur la meute. Le combat n'est pas forcément à mort mais y vient souvent malheureusement.
- Ho... d'accord, fit elle légèrement déçue du système.
- Choquée ? s'enquit il.
- Surprise, juste de la surprise, précisa-t-elle.
- Et j'avoue que la mise à l'écart de Zwölf n'est pas pour me rassurer, fit il en réfléchissant.
- C'est mauvais signe? Tu penses que mon projet est en danger ? s'inquiéta-t-elle.
- Je le pense oui.
Hermione réfléchit un instant et se demandait encore si elle devait conclure certaines choses de ce qu'elle avait entendu la veille.
- Vous... le rott, j'entends... Vous alliez vous allier à l'armée de lycanthropes de Greyback n'est-ce-pas ?
- Ho... je vois qu'il l'a dit suffisamment fort. C'était ce qu'il voulait en effet, avoua Skohell.
- Tu ne sembles pas partager ses idées pourtant, dit elle.
- Je ne les partage pas, mais j'obéis à mon Alfodr ou presque..., dit il en laissant la fin de sa phrase en suspens.
- Presque ? Comment ça presque ? fit elle légèrement étonnée.
- J'allais refuser l'offre de Greyback, malgré tout. Puis les Aurors nous sont tombés dessus. Lui a transplané, moi je me suis défendu.
- Tu as été arrêté alors que tu allais refuser l'alliance? C'est... encore pire.
- Ce n'est pas grave, je peux comprendre, je ferai également n'importe quoi pour défendre les miens, même faire confiance à un employée du ministère assez idéaliste, fit il avec un sourire.
- L'employée te remercie tout de même, fit elle en riant. Mais sincèrement pourquoi l'Alfodr voulait rejoindre Greyback? dit-elle en reprenant son sérieux.
- Jormun pensait déjà à l'époque que nous vous étions supérieurs, que nous devions vous dominer sans honte tout en transformant ceux qui nous seraient utiles, fit il alors en vérifiant que Lycos n'entendait pas ou quelqu'un d'autre.
- Que les gens utiles? demanda-t-elle étonnée. Il comptait tuer les autres ?
- Ho il n'a pas dû réfléchir à ce point là. Je me comprends, fit il en voyant les yeux écarquillés de la sorcière. Quel âge a Greyback selon toi?
- Quoi? Son âge ? fit elle surprise de la question. Ben... il avait l'air d'avoir la quarantaine... mais il avait transformé Remus dans son enfance donc il doit être plus vieux...
- Greyback a cent deux ans.
- Quoi? Mais...
- Sa blutlinie est aussi ancienne que la mienne, et comme toutes les Erstelinie...
- Les quoi? demanda Hermione.
- Les... lignées originelles, les premières à avoir vu le jour.
- Les origines des lycanthropes ? Puis-je...
- Non, l'interrompit il, je n'en ai pas le droit. Ne le prends pas mal.
- Pas de problème, fit elle cependant très déçue.
- Ce secret est même inconnu de la plupart des nôtres, seuls certains membres particuliers les connaissent.
- Et pourquoi tu le sais ? voulut-elle savoir.
- Toujours secret... Puis-je continuer?
- J'aurai voulu savoir mais bon...
- La lignée des Greyback, comme la mienne, disposent de facultés qui apparaissent de façon aléatoire chez les descendants. Certains Greyback comme Fenrir, détiennent la Stasis, la faculté de vivre très longtemps, le plus vieux aurait vécu trois cents ans.
- Incroyable...
- Pour beaucoup d'entre nous ce n'est qu'une légende. Mais il a réellement vécu vieux. Et avant d'être le Greyback que tu connais, il défendait les nôtres avec ardeur.
- Il était comme un héros pour les lycanthropes ? demanda-t-elle étonnée.
- Oui, il en a sauvé plus d'un de braconniers sorciers, nos griffes et nos dents valent énormément. Il y a même des nerfs de cœur de wargaz dans certaines baguettes.
- J'aimerais corriger ce point, si tu le permets. Le ministère a posé depuis environ quarante ans des lois interdisant la vente de ces ingrédients, à défaut d'autres mots, surtout dans les baguettes, corrigea-t-elle quand elle eut son accord.
- Tant mieux, mais pour en revenir à Greyback, je crois qu'il a décidé de répliquer tout en puissance, ce qui a finit par en faire un Abfluss.
- Un quoi?
- Pardon, un sans meute, il y a deux façons de l'être, une bonne et une mauvaise. Les Abgelehnt sont les rejetés et les Vermesser sont les arpenteurs. Ces derniers choissisent de passer de meutes en meutes pour se rendre utiles.
- Donc il avait été rejeté et cherchait des partisans pour son règne du plus fort.
- Oui.
Hermione venait de comprendre que les lycanthropes avaient tellement à offrir et surtout tellement à perdre. Ce projet prenait réellement son importance aux yeux d'Hermione.
- J'aurai ton soutien contre Jormun si j'ai besoin de celui-ci ? demanda-t-elle.
- Je crois en ce projet, j'y crois peut-être pour une raison égoïste, la sécurité de mes sœurs et des jumeaux désormais mais je planterai mes crocs dans la gorge de toute personne qui tentera de leur faire du mal, fit il avec une lueur de détermination dans les yeux.
- Je comprends, et je veux que tous les lycanthropes soient en sécurité. Sans distinction aucune. Et je commence à apprécier tes sœurs, et ta nièce fait une fixette sur moi, dit elle en riant.
- J'avais remarqué, mais sache que cela concerne également les Aurors. Mon serment est à ton égard et pas aux leurs, si l'un d'entre eux fait du mal à des miens, je n'hésiterai pas.
- Ni Blaise, ni Harry ne leur feront du mal, crois moi. Nous croyons en l'avenir de la communauté magique.
- Alors me voilà rassuré, fit il en se levant. Bon Lycos doit avoir fini de faire trempette, on va pouvoir y aller.
- D'accord, fit elle en se levant. Skohell?
- Tu peux dire Skoll, fit il alors.
- Skoll... les Hariulf ont ils un don également ? demanda-t-elle curieuse.
- Curiosité professionnelle ou personnelle? fit il mesquinement.
- Personnelle, je ne pense pas parler de ces dons dans mes rapports, cela les inquiétera peut-être, précisa-t-elle.
- Tu comptes cacher des choses? fit il alors plus qu'étonné.
- Oui, ce qui pourrait vous causer des problèmes à toi et à la rott. Je veux aussi votre sécurité.
- D'accord et oui, nous en avons un.
- Lequel ? demanda-t-elle peu convaincue qu'il réponde.
- Cela s'appelle le Brüche, répondit il tout de même.
- Mais encore..., fit elle intéressée.
- Je n'ai pas le droit d'en parler, fit il alors.
- Tu m'as parlé de celui des Greyback, fit elle pensant son argument infaillible.
- Bon je te dirai juste que tu l'as déjà vu mais tu ne dois même pas t'en être rendue compte.
- Est-ce lié à ton wulfsanruf? demanda-t-elle à cause de l'effet qu'elle ressentait longuement.
- Non, fit il amusé.
- Peut-être à ta façon de faire avec Frey, un pouvoir de domination ? tenta-t-elle alors.
- Non, et je ne comptais pas jouer aux devinettes.
Hermione, amusée mais dépitée, reprit la route vers la petite source en compagnie de Skohell qu'elle appelait désormais par son diminutif. Elle avait appris une chose surprenante sur des capacités proches des légendes et malheureusement n'arrivait pas à cerner ce qu'elle devait découvrir sur sa capacité. Elle avait donc pû déjà l'observer.
" Cela ne pouvait pas être l'effet sur les plantes. Peut-être la puissance physique ? Non Zwölf et les autres semblent aussi fort et c'est censé être rare... Peut-être la puissance de son saut pour passer la ravine? Cela m'énerve de ne pas le savoir."
Hermione abandonna pour l'instant, mais ce n'était que partie remise, après tout son immersion commençait à peine. Elle aurait tout le temps de découvrir tous les secrets du rott car comme tout le monde le savait déjà, Hermione Granger était avide de connaissances et ne supportait pas de ne pas tout comprendre, surtout que cette information ne risquait pas d'être dans une bibliothèque.