TJ n'est pas seule 2

Chapitre 5 : Le changement radical

10701 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/09/2021 19:30

Chapitre 4 – 26

 

Nora se tenait face à Voldemort, elle était consciente que c’était sans doute le moment de sa punition pour avoir laissé les enfants. Le mage noir ne disait rien, et cela stressait la petite sorcière. Elle aurait voulu qu’il se mette en colère, qu’il lui parle, mais non il restait silencieux à la regarder avec cet air méprisant qu’elle lui connaissait si bien. Elle se mit à trépigner sur le sol, et échappant à son regard, la tête baissée. La jeune femme n’en pouvait plus d’attendre comme ça. Elle avait toujours comblé les vides, les moments de silence de Tom. Il n’y avait que deux fois où elle n’avait pas pu réussir à parler. Celle où elle avait voté pour le retour de Hagrid, et le jour où … mais elle ne préféra pas penser à ce moment-là.

-         Tom, je …. Dis-moi quelque chose ! fit-elle presque suppliante face à ce lourd silence.

-         Que veux-tu que je te dise, Nora !

-         N’importe quoi !

-         Tu sais déjà … que tu n’as pas été à la hauteur… en tant que…

-         Non tais-toi, s’écria Nora en sentant son cœur se serrait.

Finalement, elle aurait préféré le silence qu’il ne prononce ces mots, si cruels. Ses yeux se mirent à briller de larmes, qu’elle ne voulait pas laisser couler.

-         Il est inutile de pleurer. Il n’y avait qu’une seule façon d’arranger les choses. Tu dois consacrer ta vie à mes enfants ! dit-il.

-         Je n’ai pas besoin que tu me le dises, c’est ce que j’avais l’intention de faire. Je te rappelle que ce sont aussi mes enfants.

-         Oui ! Des enfants que nous avons faits ensemble.

-         Euh… fit la jeune femme en rougissant.

Elle repensa à ces moments dans les bras l’un de l’autre. La jeune femme secoua la tête, parce que ça lui donnait d’autres envies.

-         Y-a-t-il autre chose que tu veuilles dire ? demanda Voldemort.

-         Oui ! J’aimerais qu’on s’installe ici ! Les enfants ont déjà choisi leurs chambres, et Wiskhey a …

-         Ici ! coupa le mage noir surpris.

-         Oui ! Je sais que c’est la maison, que c’était la maison de ton père, mais aujourd’hui elle est inhabitée, et nous avons besoin d’un endroit où loger. Je pense que ce serait ….

-         Comme danser sur sa tombe ! supposa-t-il dans un sourire mesquin.

-         Si tu veux ! fit Nora en haussant les épaules.

Il hocha la tête, et transplana dans un claquement. Nora prit son départ pour un accord, et décida d’en parler aux enfants. Ils n’avaient pas grand-chose, et faire un tour à leur ancienne maison était peut-être un peu risqué. La jeune sorcière ne connaissait rien à la situation politique du Ministère de la Magie.

 

Le soir venu, Nora et les enfants étaient installés à table. La jeune femme avait toujours voulu que la petite elfe mangeait avec eux, mais elle avait toujours refusé.

-         Maîtresse, vous m’accordez beaucoup trop d’importance ! Je suis là pour vous servir.

-         Non, tu fais partie de la famille. Tu n’es pas là pour nous servir, mais pour nous aider.

Mais les discours de Nora étaient restés sans réponse favorable, si bien qu’il fallait l’avouer la petite sorcière avait renoncé, et elle souriait tristement quand elle voyait, Wiskhey, assise sur sa petite chaise en silence, pendant que les enfants discutaient autour de la table.

-         Les enfants ! Nous allons, nous installer ici. Il va falloir donc ranger et nettoyer le manoir.

-         TOUT le manoir ! fit Ano en ouvrant grand les yeux.

-         Oui, tout le manoir ! reprit sa mère.

-         Eh bien, on n’a pas fini ! commenta le petit garçon d’un air las.

Nora sourit, elle était heureuse de voir à nouveau ses enfants, réunis tous les trois à se parler. Elle ne savait toujours pas ce qui leur était arrivés durant leur enlèvement. La jeune mère avait bien essayé de poser des questions, mais Ano ne disait rien, et Toma répondait que des « oui » ou « non », sans plus de détails. Cela l’inquiétait évidemment, mais les enfants n’étaient pas en mauvaise santé, et ils ne semblaient pas traumatiser. Il fallait juste attendre qu’ils décident d’en parler, et leur mère serait patiente et présente pour eux.

 

Anora, indépendante, était sortie du manoir, malgré les demandes de sa mère. Elle était partie à l’aventure afin de découvrir le jardin. Ça faisait plusieurs semaines qu’ils nettoyaient le manoir, et elle avait découvert les lieux par la fenêtre. Il était vraiment très grand, et elle savait qu’elle n’aurait pas le temps de visiter en une seule fois. La petite fille était curieuse, mais elle ne s’inventait pas d’histoire comme sa petite sœur, non pas qu’elle manquait d’imagination, mais elle ne voyait pas l’intérêt de masquer la réalité dans un rêve. Elle trouvait un sentier avec des cailloux, elle ne pouvait pas le voir à causer des hautes herbes, qui avait joyeusement envahi le jardin, mais elle sentait les graviers sous ses pieds. La fillette le suivit, en regardant autour d’elle, le paysage semblait sombre, malgré le jour, et que c’était le milieu de l’après-midi. Les grands arbres projetaient des ombres inquiétantes, sa sœur aurait dit que c’était des monstres, mais Ano savait que ce n’était que des ombres. L’herbe était haute, et lui arrivait presque au-dessus de la tête. Cela n’empêchait pas la petite fille d’avancer. Elle avait vu un kiosque par une fenêtre, et c’était un des premiers lieux qu’elle voulait voir. Après un quart d’heure de marche pour ses petites jambes, la fillette arriva sur les lieux. Elle se mit au centre de la scène pour mieux voir les alentours. Elle avait une belle vue sur le parc. Face à elle se trouvait de grands arbres, délimitant une forêt sombre. Sur sa gauche, on trouvait le manoir. Sur sa droite, il y avait encore un sentier qui descendait, et Ano pouvait voir des pierres tombales. Elle savait que son « méchant » grand-père était enterré dans cet endroit. Et derrière se trouvait un terrain vague, dont le vent couché l’herbe sur le sol.

 

La petite fille se trouvait là, et elle avait l’impression d’être seule au monde. Cela lui faisait du bien parfois. Avoir des amis, elle n’avait jamais tourné ça utile, elle avait son frère, sa petite sœur et sa mère. Et puis surtout son père, quand elle l’avait vu ce jour-là, tout le monde avait peur de lui, mais Ano l’avait trouvé fantastique, c’était après tout son papa à elle. Elle l’aimait. Elle en voulait d’ailleurs un peu à sa mère, d’avoir autant de temps avec lui. Elle était jalouse, mais il était beau et parfait son papa, elle comprenait que sa maman l’aime aussi.

 

Soudain un étrange sifflement se fit entendre, la fillette reconnut du Fourchelang, mais elle n’avait pas compris ce qu’il disait. Elle posa son regard sur le sol, et chercha du regard le serpent. Elle le vit glissant dans l’herbe vers elle. La fillette s’accroupit et le regarda dans les yeux, fixement sans ciller. Et attendit en silence, le serpent l’observa un moment.

-         Il doit se dire quelle étrange créature que voilà ! pensa la petite fille.

Brusquement il siffla et tenta de mordre Anora.

-         Non ! fit la fillette en Fourchelang.

Le serpent, surpris, se recroquevilla et resta coi face à Ano. La fillette continua à le regarder, puis tendit la main. Le petit animal leva la tête, et tendit le cou pour sentir les doigts de la petite fille. Elle approcha sa main, et caressa la tête du serpent, ce dernier siffla de contentement, comme un chat qui aurait ronronné. L’animal ne devait pas avoir de noms, les animaux sauvages ne se donnent pas de noms. Seuls les êtres humains donnent des noms, car ils veulent contrôler les gens, les animaux et même les choses.

-         Tu seras Aaron ! annonça Ano en se relevant.

La fillette reprit le chemin vers le manoir, et le petit serpent la suivit, il avait été apprivoisé par la jeune enfant.

 

De son côté, Toma se trouvait dans sa chambre, il l’avait aménagé avec du vert pâle et du blanc, comme Serpentard. Il était en train de lire, c’était des ouvrages que sa mère avait gardé de sa scolarité. Il ne comprenait pas tous les mots, et cela le frustré beaucoup. Mais il n’était pas du genre à abandonner, et trouverait la bonne personne pour poser ses questions. Il avait déjà une personne en tête : Son père. Il voulait comprendre le monde dans lequel, il vivait. Il était évident pour le jeune garçon que comprendre et savoir était la meilleure façon de pouvoir appréhender les autres, et …. Les contrôler, et les commander. Il voyait sa sœur jumelle se mettre en colère pour obtenir quelque chose, c’était souvent arrivé avec Scorpius, alors que lui était parvenu à ses fins par d’autres moyens. Un jour, il avait surpris son précepteur dans la chambre de sa mère, en train de faire une chose qu’il n’était sans doute pas permis, car l’homme lui avait demandé de garder le secret. Il avait alors compris qu’il pourrait obtenir tout ce qu’il voulait de Scorpius. A chaque fois qu’il avait demandé quelque chose, il avait regardé son précepteur avec un étrange sourire, et il obtenait ce qu’il voulait. Sa petite sœur, Rina était différente, étrangement elle ne demandait jamais rien, et elle prenait ce qu’on lui donnait et semblait toujours heureuse. Même s’il se doutait que ce n’était pas toujours vrai, puisqu’il lui arrivait de pleurer.

 

Un coup fut donné à la porte, et sa mère apparut dans l’encadrement. Elle venait lui annoncer que le repas était prêt. Il hocha la tête, et referma le livre pour aller rejoindre le reste de la famille. Il était le seul homme de la maison, il se faisait un devoir de veiller sur ses sœurs et sa mère. Il s’installa à table avec ses deux sœurs, et Rina était toujours la première à parler, elle ne se taisait presque jamais. Elle avait toujours une histoire à raconter, bien souvent inventé. Ce soir-là, elle racontait comment elle et Raina sa poupée, avaient courageusement combattu un monstre à huit pates. Elle s’était armée d’un lasso pour dompter la créature. La réalité était tout autre, Rina avait juste croisé une araignée minuscule qu’elle avait chassé de sa chambre en la poussant. Mais Toma aimait les histoires que raconter sa sœur, cela égayer la maison, surtout que sa mère continuait l’histoire, comme si tout était vraiment arrivé.

-         Et tu n’as pas eu trop peur ? demanda Nora

-         Ben non, je suis très courageuse ! fit la fillette d’un ton si sérieux.

 

Toma vit sa mère sourire, c’était souvent qu’il observait sa mère, elle était parfois triste, il l’avait souvent vu pleurer, il l’avait vu inquiète, heureuse, complice, parfois un peu fâchée, mais elle était douce et drôle. Mais aujourd’hui, il y avait quelque chose de différent, elle avait peur, vraiment peur.

-         Maman, tout ira bien tu sais ! fit le jeune garçon.

-         Que dis-tu mon ange ?

-         Tout ira bien pour nous. Les gens qui nous ont kidnappé, ils ne recommenceront pas.

-         Papa va y veiller ! ajouta Ano dans un sourire.

-         Que s’était-il passé ? demanda la jeune mère.

Les deux jumeaux échangèrent un regard, et Ano hocha la tête. Toma compris que sa sœur était d’accord pour qu’il raconte ce qui s’était passé durant ces quelques jours.

-         On dormait quand on a entendu un grand boom, j’ai sursauté dans mon lit, mais avant d’avoir pu quitter ma chambre, un homme est entré. Et puis je me suis endormi. Quand je me suis réveillé, j’étais avec Ano, nous étions dans une petite pièce, avec un lit.

-         Vous ont-ils fait du mal ?

-         Non, Ano n’a pas dit un mot pendant ces cinq jours. Ils nous ont posé des questions sur Papa, mais n’avions rien à dire. Et puis un matin, deux hommes sont arrivés, en disant que tous les enfants avaient disparu. Et ils nous amenaient dans le pré où on t’a retrouvé, maman.

-         Et Papa aussi ! Je n’ai pas peur d’eux ! fit Anora fière, mais aussi froidement.

-         J’ai eu peur de ne plus vous revoir, confia la jeune mère à ses enfants, en prenant ses enfants dans ses bras.

 

Cela faisait maintenant plus d’un mois que la petite famille rangeait et nettoyait le manoir. Ils avaient fait tout le bas, la cuisine devenant l’univers de Wiskhey, la petite elfe de maison. La créature avait rangé les placards. Dans les autres pièces, Nora et les enfants avaient enlevé les draps blancs qui recouvraient les meubles, nettoyer les rideaux, ouvert les fenêtres, fait la poussière… La jeune femme avait retrouvé la salle à manger, telle qu’elle était quand Tom avait tué son père, et ses grands-parents. Elle avait donc déplacé tous les meubles. Elle avait jeté un sort sur la table, et les chaises qui s’étaient mis à danser, sous les rires des enfants.

-         Un jour, on pourra faire la même chose ? demanda Toma.

-         Tout à fait ! répondit sa mère.

 

Aujourd’hui, Nora, Rina et Toma s’occupaient de nettoyer la chambre d’amis, Ano se trouvait dans sa chambre.

-         Attention ! fit Nora alors que Rina poussait un grand lit.

Le meuble était ensorcelé pour qu’il est le poids d’une plume, c’est pourquoi la fillette pouvait le pousser toute seule. Elle le mit au centre de la pièce, il y avait aussi une grande armoire, et un miroir, un bureau et une petite commode. Ce serait sans doute une chambre d’amis. Elle avait jeté des sorts pour changer la tapisserie, transforma les dessins et les couleurs.

Dans la chambre d’Ano, elle avait peint son coin en vert et en gris, Nora n’avait pas à chercher bien loin d’où lui venait ses couleurs. Alors que sa petite sœur avait choisi un rose pale. Rina avait voulu prendre la même chambre que sa sœur, comme avant. Anora n’y avait pas mis d’objections. Ces trois couleurs se retrouvaient alors dans la même pièce, c’était assez bizarre, mais avec le paravent pour faire une petite séparation, ça rendait plutôt bien. Tom lui avait un vert pâle et du blanc, il avait voulu une chambre pour lui tout seul.

-         Maman, on met quelle couleur dans cette chambre ? demanda Rina.

-         Du rose-fluo ! répondit-elle en riant et en lançant le sort qui rendit tous les murs d’un rose-fluo.

-         Ça pique les yeux ! firent Toma et Rina en éclatant de rire, et fermant les yeux.

Nora sourit et jeta un soir pour que les murs redeviennent blancs. La jeune mère aimait ce moment avec ses enfants. Elle regrettait un peu que Ano ne soit pas venue avec eux. Elle se rendit dans sa chambre, et y trouva sa fille en compagnie du serpent Aaron, qu’elle avait ramené, il y a quelques jours.

-         Il va rester avec nous ! avait dit la petite fille sans appel.

 

La jeune mère n’avait plus qu’à donner son accord, en même temps, c’était comme adopter un petit chien, non ? Surtout qu’Ano parlait Fourchelang, tout comme Toma. Rina le comprenait, mais ne semblait pas le parler, et bien sûr Tom le parlait aussi, il n’y avait qu’elle pour ne pas comprendre le serpent. Etrangement, elle le regrettait un peu.

 

Voldemort n’était pas revenu les voir depuis le sauvetage des enfants, enfin c’est ce que Nora croyait, parce que le mage noir venait souvent la nuit pour observer la jeune femme dormir, elle était sa muse. Et puis il regardait aussi ses enfants dans leur sommeil. Mais Tom manquait beaucoup à Nora, et les enfants posaient souvent des questions pour voir leur père, sauf que la jeune femme n’avait pas de réponse à leur donner. Il fait souvent ça, disparaitre un moment, avant d’arriver quand on ne l’attend pas. Il ferait son apparition à un moment ou à un autre, sans doute trop occupé par sa quête de pouvoirs pour se soucier d’eux. Enfin, Nora ne se sentait pas en danger, ni menacer dans cette maison, comme si les aurors ou qui que ce soit, ne pouvaient pas les trouver ici.

 

Une nuit, elle se réveilla, Tom était là sur le fauteuil de la chambre. Nora l’avait quand même placé là dans l’espoir qu’il y vienne.

-         Tu es là ! murmura-t-elle en se levant pour essayer de le rejoindre dans le fauteuil, mais il se leva avant qu’elle ne puisse s’asseoir. Les enfants veulent te…. Commença la jeune femme, mais il posa ses lèvres sur les siennes, avant de transplaner.

Nora soupira et retourna se coucher, que pouvait-elle dire ? Il était déjà parti et c’était quand même le plus grand mage noir de ces derniers temps. La jeune femme se rendormit quand même rassurée et le sourire sur le visage, il ne les avait pas oubliés.

 

Les jours passaient et le mois de juillet touchait à sa fin, dans quelques jours, les jumeaux auraient sept ans. Leur mère les observait souvent depuis qu’ils étaient venus au monde, mais elle ne savait pas toujours qui était ses enfants. Elle les aimait et passait tout son temps, avec eux, mais à certains moments, elle voyait une petite fille, et un petit garçon tout ce qu’il y avait de plus ordinaires. Mais à d’autres moments, l’innocence que pouvait avoir les enfants, n’étaient plus en eux. C’était plus évident chez Anora, même si Nora suspectait Toma de mieux le cachait. Comme cette discussion étrange dans le grenier, sur le père de leur père. Rina ne semblait pas avoir le même problème, mais la petite fille avait une interprétation des choses un peu étrange. Nombreux de ces dessins représentaient des scènes de batailles, de sang, et de morts. Et l’un d’eux frappa Nora, en particulier, il représentait un loup-garou avec un homme entre ses crocs avec du sang dégoulinant de ses babines. L’atmosphère de ses dessins faisait un peu peur à la jeune maman.

-         C’est quoi ce dessin ? demanda-t-elle à la petite fille.

-         C’est un rêve que j’ai fait ! répondit la jeune enfant.

-         Un rêve ? Pas un cauchemar ?

-         Non, un rêve !

Comment une enfant de quatre ans pouvait qualifier de rêve, cette scène ? Qu’est-ce que pouvaient bien être ses cauchemars dans ce cas ?

 

La fillette était à son tour sortit du manoir, dans le jardin, avec sa poupée Raina, et visitait-elle aussi le parc du château. Elle était descendue jusqu’au cimetière où elle regardait les noms sur les tombes, sans pouvoir les lire. Même si elle reconnaissait de nombreuses lettres.

-         Maman a dit qu’il y avait le monsieur qui a fait du mal à Papa, quelque part ici ! dit Rina à sa poupée. Je n’aime pas quand les gens disent qu’on est méchants. Ils ont pas le droit ! ajouta la fillette en serrant le poupon dans ses bras.

Le vent se mit à souffler sur le petit cimetière, et Rina s’en détourna pour observer les grands arbres autour d’elle, on aurait dit des géants avec les longs doigts crochus, qui veulent attraper la petite fille. La fillette sourit à sa poupée, et remonta l’allée pour rejoindre la maison. Quand un bruit se fit entendre, il y avait de l’herbe qui bougeait, comme si quelque chose d’y cacher. Rina serra sa poupée contre elle, et avança de quelques pas.

-         Qui est là ? demanda-t-elle.

 

Un petit cri plaintif se fit entendre, la petite fille s’approcha et une petite boule de plume dorée. Elle avait déjà vu cette créature d’un livre, c’était un canari. Rina se demandait ce qu’elle pouvait faire là. Il se redressa, et tenta de s’en voler, mais une de ses ailes était toute tordue et refusait de bouger. La fillette tendit la main mais la petite créature tentait de fuir en gémissant. Rina s’assit au sol à côté du petit oiseau, et se mit à chanter, une berceuse que sa maman lui fredonnait souvent. Au bout d’un moment, la petite boule dorée cessa de bouger, comme si elle était apaisée par le chant de la fillette. Cette dernière prit la créature dans le creux de ses mains, et couru jusqu’à sa maison.

-         Maman ! cria Rina en entrant dans la maison.

-         Oui. Que se passe-t-il ? Tu étais dehors… ! fit Nora en entendant le ton alarmé dans la voix de sa fille.

-         J’ai trouvé un petit canari, il a une aile cassée.

-         Fais voir ! fit doucement la petite maman.

La fillette ouvrit ses mains pour la laisser voir la petite créature. Nora et Wiskhey soignèrent le petit animal avec quelques sorts magiques. La jeune femme trouvait que le canari, était un peu étrange.

-         C’est un vive-doré, maitresse ! expliqua Wiskhey, C‘est un animal très rare, que les sorciers chassés pour ses plumes et ses yeux. Mes anciens maîtres en avaient capturé un ! ajouta la petite elfe.

-         Comment va mon petit canari ? demanda la fillette.

-         Ce n’est pas un canari, c’est un vive-doré.

-         Ah !

La fillette posa son regard sur le petit oiseau qui dormait dans un étrange nid fait de chiffons et de serviettes dans une boite, que la petite fille lui avait construit ! Nora sourit devant la gentillesse et la douceur de sa fille, elle espérait qu’elle resterait toujours comme ça.

 

Nora n’avait pas de nouvelles de Tom, elle espérait qu’il viendrait pour l’anniversaire des jumeaux, elle savait que ça ferait plaisir à Ano, surtout, mais à Toma aussi. La jeune femme ne savait pas non plus ce qui se passait dans le monde des sorciers, ils avaient été tous les quatre mis à l’écart. Le matin de l’anniversaire des jumeaux, Wiskhey lui ramena la Gazette des sorciers, bien qu’il datait déjà de plusieurs semaines, elle en apprit plus sur la situation du Ministère.

 

« Celui-dont-on-ne-dot-pas-prononcé-le-nom est revenu !

Après le kidnapping de douze enfants des employés du ministère le Ministre Dominic a confirmé le retour du Lord Noir. Nous ignorons toutefois la raison de ce kidnapping de masse. Heureusement aucune victime n’est à compter parmi les enfants. Un loup-garou est mort lors de l’attaque. Le Ministère ignore encore comment les enfants ont pu être kidnappé dans des maisons si bien protégées. La déclaration du Ministère sur son contrôle de la situation, a été accueilli avec inquiétude et méfiance par la communauté magique.

« Nous demandons à tous, de rester vigilent, un guide de défense sera distribué gratuitement dans tous les foyers de sorciers. Le Lord Noir est de retour parmi nous, ne le laissons pas gagner » Déclaration de Monsieur Lightyng, retrouvé mort, il y a deux jours dans sa maison.

-         Retrouver un article sur l’ascension de Lord Machin en page 2 et 3.

-         Ce qui nous attend au cours de ses prochains mois, page 5

-         Ce que nous savons du Lord Noir en page 6 et 7. »

 

La jeune femme soupira mais lu rapidement les pages 6 et 7 pour savoir ce qu’ils savaient sur Tom. Elle doutait qu’ils puissent en savoir plus qu’elle. Ils parlaient de son apparition dans les années 60 et de sa montée en puissance, jusqu’en 1981, et sa chute par Harry Potter. Il y avait aussi le même article sur Nora et les enfants qu’elle avait lu, il y a plus de trois mois. Il s’était passé tellement de choses, que Nora n’avait pas l’impression que cela faisait que trois mois, elle aurait dit des années.

 

Le soir venu, elle reçut la visite de Tom, il transplana dans sa chambre. Il était toujours aussi impérieux, et magistral, et plus il était, et plus Nora se sentait en sécurité, et elle se sentait elle, et les enfants protégés.

-         Tom ! appela la jeune femme en se levant du lit. Les enfants veulent te voir… C’est…

-         L’anniversaire de Anora et Toma, coupa Tom en lui lança un regard noir.

-         Je vais les chercher, même les réveiller s’il faut ! dit Nora

Elle se rua dans les chambres de Toma et Anora. Elle voulait que les enfants voient leur père, qu’il leur souhaite un bon anniversaire, s’était tellement rare qu’ils ne devaient pas louper ça, sous prétexte qu’ils étaient en train de dormir.

-         Ma chérie ! fit la jeune maman en secouant doucement sa fille.

-         O… ui ! fit Ano en ouvrant un œil.

-         Ton père est là ! fit Nora.

Ano mit à peine une seconde pour comprendre, elle se dressa sur son lit, soudainement bien réveillée, elle se leva de son lit. La petite fille vit alors son père dans l’encadrement de la porte. La fillette se mit à parler Fourchelang, et Tom lui répondit avec la même langue, Nora était vraiment triste de ne pas comprendre ce qu’ils étaient en train de se dire. Elle se leva et rejoignit son père en trottinant vers lui. Voldemort s’accroupit devant sa fille, et glissa alors à son bras, un bracelet en forme de serpent. La petite fille regardait le bracelet avec fascination. Voldemort lui dit autre chose en Fourchelang, et Ano retourna se glisser dans son lit. Elle avait un sourire extraordinaire sur le visage, et continuait de caresser le serpent sur son bras.

La jeune mère embrasse sa fille, et se rendit dans la chambre de Toma, qui se tenait debout au milieu de la chambre, dans son pyjama vert. Il se tenait bien droit devant son père.

-         Je savais que vous viendriez, père ! fit le petit garçon d’une voix claire, dans la langue commune.

Voldemort s’avança vers lui à son tour, s’accroupit aussi devant Toma, et lui donna un livre. La jeune femme essaya de voir le titre du livre, mais ne parvint pas à lire le titre en entier : Le premier guide du… mais elle pouvait voir la suite.

-         Merci ! dit Toma en serrant le livre contre lui.

-         Va maintenant te coucher ! dit Voldemort d’un ton étrangement doux, bien que pour n’importe qui d’autre, cela aurait pu paraitre autoritaire.

La jeune mère alla border son fils, une deuxième fois. Elle lui conseilla de ne pas lire le livre maintenant. Il hocha la tête, sans doute bien trop fatigué pour contrarier sa mère, maintenant. Elle sortit de la chambre, Voldemort n’était plus dans le couloir. Nora revint dans sa chambre, le mage noir était là assis sur le fauteuil de la chambre.

-         Tom, merci … merci pour les enfants ! dit-elle avec un magnifique sourire, lui la regardait d’une manière, toujours hautaine.

-         Nora, fit-il sèchement, claquant comme un ordre. Le Ministère tombera demain ! Annonça-t-il.

Nora soupira, et pinça sa lèvre avec ses dents, et baissant un moment le regard, un instant, un peu triste, puis elle tendit la main vers lui et l’invita dans son lit.

 

 


 

Le lendemain, Anora portait son bracelet sur son bras, et avait raconté ce qui était arrivé au cours de la nuit, à sa petite sœur et à son frère. Toma avait fait de même. Rina ne semblait pas jalouse de ne pas avoir eu de « moment » avec son père.

-         J’ai hâte d’être à mon anniversaire ! avait-dit la petite fille avec le sourire.

-         C’est quoi ton livre ? Demanda Rina à son frère

-         C’est le premier guide du sorcier, répondit Toma avec le sourire.

Nora ne leur avait pas offert de cadeaux aussi fabuleux à côté, puisque enfermée dans la maison, elle n’avait pas pu choisir de cadeaux. Elle avait offert un échiquier qu’elle avait trouvé dans la maison à Toma, et un cahier vierge à Anora, qui ressemblait à un carnet de secrets. Nora avait souri quand elle avait vu Anora écrire dans son nouveau carnet à secrets, cela lui avait fait plaisir. Rina avait offert des dessins à son grand frère. L’un d’eux, Toma représentait dans une rue lumineuse, avec de nombreuses boutiques, et le second, il y avait Toma debout, et un homme accroupit devant lui, lui donnant un livre. Anora avait eu aussi ses dessins, c’était fait que de serpents dont certains étaient dorés comme son bracelet.

 

Quelques jours plus tard, le ministère était effectivement tombé. Le Ministre Dominic était mort, chez lui. Empoissonné par sa femme, même si ce n’était sans doute pas la véritable raison de sa mort. En tout cas, un homme à Tom avait pris sa place. Nora était tout de même impressionnée, qu’en quelques mois, il avait réussi à imposer son régime, sa puissance et sa domination sur la communauté magique.

 

Le manoir avait pris l’allure d’une vraie maison, habitée, et joyeuse, toutes les pièces avaient été nettoyées, et la jeune femme et les enfants avaient commencé à couper l’herbe. La jeune femme utilisait souvent un sort pour couper l’herbe et le faire disparaitre. Parce que les enfants aimaient bien se lancer de l’herbe les uns sur les autres. Nora secoua la tête, mais souriait heureuse. Anora qui s’était montrée particulièrement maussade ces derniers jours, était méconnaissable depuis la venue de son père.

-         Bonjour Gamine, fit une voix, faisant sursauter Nora.

Elle se tourna pour faire face à Greyback, qui se tenait debout devant elle, avec un sourire. Nora lui sourit à son tour, ça faisait des semaines qu’elle n’avait pas vu Greyback.

-         Bonjour Fenrir, répondit la jeune femme.

Nora s’approcha de lui, et Rina s’arrêta de jouer pour venir s’accrocher aux jambes de sa mère, et fixer le nouveau venu. Toma et Anora s’avancèrent aussi à leur tour.

-         Vous étiez avec Papa dans le pré ? demanda Ano.

-         Il y était ! répondit en effet Toma.

Anora n’avait eu d’yeux que pour son père ce jour-là, alors que Toma lui avait bien vu son père, mais avait aussi observé les autres personnes, en particulier lui, et l’autre avec les gants blancs, qui se tenait aux côtés de son père.

-         Oui ! La dernière fois que je vous ai vu… vous n’étiez pas bien grands ! fit Fenrir Greyback. Je m’appelle Fenrir.

-         Fenrir est …. Un ami ! fit Nora avec le sourire en croisant le regard de Fenrir, qui lui répondit presque malgré lui.

-         Je suis venu vous chercher pour vous amener visite le chemin de traverse ! dit le loup-garou.

-         Ah bon ? Tom….

-         Est d’accord ! compléta Fenrir avant que Nora ne pose la moindre question.

-         Maman, on peut y aller faire un tour, fit Toma, c’était à moitié une question, et à moitié une affirmation.

-         Très bien, alors allez-vous préparer ! dit Nora.

 

Les enfants se mirent à courir vers la maison, même Rina sur ses petites jambes, essayaient de suivre les jumeaux. Nora et Fenrir entrèrent dans la maison à leur tour. La jeune femme proposa un café ou une boisson à l’homme, ce dernier avait maintenant une soixantaine d’années, mais Nora était née avant lui, c’était assez étrange quand même d’être plus jeune maintenant.

-         Pourquoi… On peut vraiment aller au chemin de traverse ? demanda Nora.

-         Oui, tout à fait ! répondit Fenrir.

Nora ne comprenait pas grand-chose de cette histoire, est-ce que les aurors, ne voulaient pas capturer les enfants ? Toma fut le premier à redescendre, il était tout propre et bien habillé avec un pantalon noir, et une chemise blanche. Rina fut la suivante, dans sa petite robe bleue, et portait une barrette dans les cheveux. Ano descendit la dernière, portant un pantalon vert, un tee-shirt blanc avec un serpent vert sur le dessus, et bien sûr son bracelet sur son poignet.

-         Il est joli ton bracelet, dit Fenrir.

-         Merci ! répondit la petite fille.

Nora fut un peu surprise qu’elle ne dise pas que c’était son père qui lui avait offert, elle l’avait chanté depuis ces quelques jours dans la maison. Fenrir termina son café, et proposa à tout le monde de partir.

-         Maman, Canari n’est pas rentré ! annonça la petite fille d’une petite voix.

-         Qui est canari ? demanda Fenrir.

-         C’est un oiseau. Mon chou, ça vole un oiseau, tu ne peux pas le retenir sans le mettre en cage, expliqua la jeune mère.

-         C’est vraiment méchant de mettre en cage, les animaux, fit la fillette en fronçant les sourcils.

Nora voyait bien que le fait d’être « méchant » la gênait beaucoup. Mais le petit oiseau revenait bien souvent au coin de la fenêtre de la chambre de Rina. Ariana était tout ce qu’il y avait de plus gentil en ce monde. La petite famille se rendirent donc au chemin de traverser. Nora voulait prendre le magicobus, mais Fenrir proposa le transplanage. Ils ne pouvaient pas se servir du réseau des cheminée, vu qu’aucune des cheminées du manoir était accordée au réseau. Nora et Rina transplanèrent ensemble, et Fenrir s’occupa des jumeaux. Ils arrivèrent devant la banque de Gringotts.

 

Nora observa ses enfants, aucun d’eux, ne semblait être malade. Ce n’était pas toujours agréable le transplanage. Rina avait quand même fait une grimace, et Toma et Ano étaient silencieux, à regarder la grande bâtisse. Ils avaient mis les pieds sur le chemin de traverse qu’une seule fois, auparavant, et ils étaient bien trop petits pour s’en souvenir. L’endroit était bien différent qu’à l’époque, Nora le voyait bien aux gens qui se promenaient dans la rue. Les promeneurs avaient l’air plus … prétentieux, plus …. Hautain. La jeune mère avait du mal à comprendre ce qui se passait vraiment ces derniers temps. Il y a six mois, elle se cachait des aurors et aujourd’hui, elle se promenait sur le chemin de traverse comme si de rien n’était.

-         Je veux aller à la ménagerie magique. Aaron a une écorchure sur sa peau ! annonça Ano.

-         Je voudrais voir la librairie, j’ai envie d’un nouveau livre ! fit Toma à son tour.

-         S’il te plait ! fit Rina, suivie par les jumeaux.

Rina commença à parler, et à poser mille et une questions. Quand est-ce qu’ils auraient leurs baguettes ? ou bien leurs livres scolaires ? Nora tachait de lui répondre au mieux, mais il faudrait encore quatre ans, avant de revenir pour leurs achats scolaires, du moins ceux d’Ano et Toma. La petite famille avait pris la direction de la ménagerie, c’était la boutique la plus proche de la banque.

-         Le seigneur des Ténèbres a ouvert un coffre pour chacun d’eux ! informa Fenrir à la jeune femme.

-         Ah ! fit Nora, en hochant la tête, il faut avouer que ce n’était pas un truc auquel, elle avait vraiment pensé.

 

Fenrir lui avait dit qu’il avait déjà posé des gallions dans les coffres des enfants. Nora hocha la tête, elle était agréablement surprise de la part de Tom. Il avait pensé à leurs anniversaires, il avait même bien choisi les cadeaux, quoique même s’il avait offert un galet à sa fille, elle aurait chéri autant qu’un bracelet. Il avait ouvert un coffre pour leur avenir. Il était peut-être un mage noir, un tueur de masse, il était quand même un père particulièrement attentif, et un amant particulièrement doué. (Bien qu’elle n’avait pas beaucoup d’éléments de comparaison). Tom était vraiment un être contradictoire.

 

La petite famille marchait sur le chemin de traverse, toujours là pour faire quelques achats et visitait les lieux.

-         On pourra voir Poudlard ? Demanda Rina.

-         Pas avant que tu n’y entres ! répondit Nora.

Nora ouvrit la porte de la ménagerie magique, mais Fenrir l’informa qu’il attendrait dehors. Alors que Ano et Rina étaient dans la boutique.

-         Je reste avec lui, maman ! proposa Toma.

-         D’accord, fit Nora en rejoignant ses deux filles.

-         Vous avez besoin d’un peu d’aide ? demanda la vendeuse en venant vers le trio de filles.

-         Oui, j’ai besoin d’une pommade, mon animal est blessé, il a une écorchure sur sa peau, expliqua la petite fille.

-         Quel animal as-tu ? interrogea la vendeuse d’une voix plus douce celle qu’on prend pour parler un enfant.

Nora posa ses yeux sur sa fille, elle n’aimait pas qu’on s’adresse à elle, avec autant de condescendance.

-         Un serpent ! répondit Ano d’un ton sec et dur.

 

La vendeuse leva la tête vers Nora, la jeune mère y lut de la surprise, peur, et un peu de dédain. La petite sorcière avait tellement l’habitude de croiser ce genre de regard. Puis un bruit se fit entendre, Toma était dehors à jouer avec Fenrir. La responsable du magasin, reconnut le loup-garou, puis son regard se posa à nouveau sur Nora, puis les deux fillettes. La jeune femme crut qu’elle allait les attaquer, crier, appeler à l’aide. Mais l’attitude de cette femme changea du tout au tout.

-         Oui, bien sûr, petite demoiselle ! dit-elle d’un ton joyeux bien que forcé.

La vendeuse lui proposa deux pommades pour le serpent, elle offra même des bandages, et Rina ajouta deux paquets de graines pour oiseaux. La commerçante accepta l’argent que parce que Nora lui posa sur le comptoir.

-         N’hésitez pas à revenir ! fit la vendeuse avec un sourire vain.

-         Merci ! dit Rina, en serrant ses graines pour Canari.

Les deux fillettes n’avaient sans doute pas compris que la vendeuse avait eu la peur de sa vie, puis elle avait compris son intérêt de bien servir les deux fillettes. Nora se sentait chamboulée par toute cette histoire. La jeune mère ne vit pas le sourire en coin qu’Ano lança à la vendeuse, avec un regard condescendant à son tour. 

 

D’ordinaire, on la regardait de haut, avec mépris, avec haine parfois, mais aujourd’hui, ils étaient attentifs, aimables, polis, et même si elle savait que ce n’était que par peur, ou par méchanceté, c’était un changement radical, dont elle prenait conscience. Elle n’aurait jamais cru que le monde des sorciers aurait tant changé, que les gens agissent comme ça à son égard.

Les trois filles retrouvèrent Fenrir et Toma devant la boutique, et se dirigèrent donc vers la librairie. Fleury et Bott’s était beaucoup plus animé, il y avait plus de monde. Cette fois-ci, Fenrir tint à les accompagner dans la boutique. Un silence craintif se fit entendre, à l’entrée du loup-garou dans le magasin. Rina ne remarqua rien, et Ano sourit, et Toma se dirigea vers les livres. La jeune mère suivit son trio sans rien dire. Des murmures se firent entendre, Nora soupira de lassitude. Ano et Rina jouaient avec Fenrir, elles faisaient un peu trop de bruits, la jeune mère les rappela à l’ordre.

-         Oh, laisse-les s’amuser un peu ! fit Fenrir de sa grosse voix.

Nora était tellement surprise par son ton, qu’elle en resta coi, ne sachant plus vraiment quoi dire. Son fils s’avança vers elle, avec deux livres dans ses bras.

-         Regarde le livre que j’ai trouvé ! dit Toma en tendant un livre vers sa mère.

-         Oui, c’est bien ! répondit la jeune mère en regardant le livre, c’était un livre sur la magie, forcément

-         Madame, je pense que vous ne devriez pas laisser les enfants avec cet individu ! C’est un loup-garou, dit une femme qui interpella Nora pour la prévenir.

-         Je… Je sais ! fit Nora encore un peu ailleurs.

-         Hein ? répondit la dame.

-         Pardon ! fit Nora en se tournant vers elle.

-         Il est dangereux ! répéta la dame en face d’elle.

-         Il n’est pas méchant ! Merci ! Mais ne vous en faites pas ! dit la jeune mère dans un sourire.

-         Qu’est-ce que vous voulez à Oncle Fenrir ? demanda soudain la petite voix de Rina.

 

Nora fut sans doute encore plus surprise que la dame. Elle n’imaginait pas sa petite fille, elle qui se montrait si timide d’habitude, elle avait pris la parole pour défendre le loup-garou. Sans doute parce qu’elle avait encore entendu le mot « méchant ». Le regard de la femme changeait, elle semblait avoir compris. Elle hocha la tête et quitta presque précipitamment la boutique. Nora fit un sourire à sa fille, elle était si mignonne de prendre la défense d’un loup-garou aussi féroce que Greyback. L’étrange groupe se dirigea vers la caisse pour payer les achats de son fils. La vendeuse leur sourit et ajouta un livre en faisant un clin d’œil à Toma.

-         Merci, madame ! dit-il d’un ton particulièrement poli.

Nora donna l’argent, et ils quittèrent la boutique. Fenrir proposa de prendre une glace à la terrasse. La jeune femme suivi le mouvement. Ils s’installèrent à une table, et après avoir passé commande, le vendeur ajouta des bonbons à leur commande.

-         Je vois ! fit Nora.

Elle comprenait que le monde était différent aujourd’hui, maintenant que Voldemort avait pris le pouvoir, elle était un peu, la « reine » et quiconque veillait sur la Reine, et surtout les enfants étaient forcément bien vus du mage noir.

-         Tu veux voir quelque chose, Rina ? demanda Nora à sa fille, qui était la seule à n’avoir rien demandé.

Elle était toujours comme ça, douce et tranquille. La petite fille secoua la tête, elle avait ses graines pour son petit oiseau, et tout allait bien. La petite famille profita donc de ce moment tous ensemble. Nora regretta un peu que Tom ne puisse pas être avec eux, pour profiter de ces moments. Elle lui avait « promis » qu’il ne serait plus seul dans le noir et dans le froid, elle espérait qu’il ressentait une telle chose, lui aussi. La jeune femme était heureuse, littéralement.

 

Nora était heureuse, il n’y avait aucune ombre au tableau. Sauf peut-être les sourcils froncés de Greyback, qui regardait quelque chose au-dessus de la tête de Nora. La jeune femme se retourna pour voir un groupe de personnes bruyantes, qui venaient dans leur direction, et semblait hostiles.

-         Restez-là ! ordonna-t-il en se levant pour aller à la rencontre du groupe.

Il était composé de sept individus. L’un était le dominant, et dirigeait le groupe. Il était accompagné de deux autres qui riaient, et tenaient chacun une fille par le cou, mais l’une d’elles ne semblait pas particulièrement ravis d’être là. Et les deux derniers marchaient silencieusement en trainant les pieds.

-         Tiens, voilà le domestiqué ! fit le chef, mais aussi le plus âgé, et ses cheveux poivre et sel, lui donnait un certain charme.

-         Restez-là ! dit-elle à son tour, avant de rejoindre Fenrir. 

-         Wilk ! salua froidement Greyback.

 

Nora avait déjà entendu ce nom, c’était le loup-garou qui avait mordu Fenrir quand il était enfant. Greyback avait raconté sa vie et son enfance à Nora, lorsqu’ils passaient du temps tous les deux, il y a quelques années.

-         Mes parents étaient des fervents partisans de la « causae lupus », la cause des loups. Chaque membre de la faction élève ses enfants dans les principes très simples. Les loups-garous sont les plus forts et les sorciers des moins que rien. Tout cela était bien clair dans ma tête ! dit le loup-garou.

Nora et Fenrir étaient assis sur le canapé du manoir Malefoy, la jeune femme ne disait rien, et se contentait de regarder et d’écouter Fenrir lui raconter son enfance.

-         Tu le penses toujours ? demanda timidement la jeune femme avec le sourire.

-         Non ! Lorsque cela a été le tour de ma sœur de rejoindre la meute, je ne le voulais pas, à vrai dire je ne sais pas trop pourquoi.

-         Peut-être que tu lui souhaitais une autre vie, supposa la jeune fille.

-         Je sais pas ! Mais l’homme que je considérais comme un second père, qui m’avait transformé, a tué ma petite sœur sous mes yeux, sans je ne me puisse rien faire. Je souhaite, non je désire plus que tout me vengeait de lui.

-         Pourquoi rester un loup-garou ? Je veux dire, être fier à ce point ! De se croire supérieur ? demanda Nora, consciente qu’on ne pouvait pas changer la nature du loup-garou.

-         Parce que c’est tout ce que je connais, Nora !

-         Comment s’appelait cet homme ? demanda la jeune fille.

-         Nathan Wilk.

 

Nora se retrouvait donc face au meurtrier de la petite sœur de son ami. Elle se plaça entre Fenrir et le vieux loup, repoussant Greyback avec son dos, pour l’obliger à reculer.

-         Vous devriez partir !

-         Oh, la sorcière parle ! Vous devriez tenir votre langue en présence de Wilk, s’écria-t-il perplexe.

Les autres loups-garous se mirent à rire. Nora n’aimait pas trop se faire renvoyer dans les roses comme ça. En pratique, il n’y avait que Tom qui pouvait lui parler de cette façon.

-         Je parle si j’en ai envie ! rétorqua-t-elle.

-         Silence ! dit-il d’une manière moins amusée.

Il leva la main pour la frapper, mais Fenrir fut plus rapide, et stoppa son geste en plein élan.

-         Oh, le domestiqué ! C’est elle ta maitresse, elle siffle et tu obéis ! Franchement où sont passé les préceptes que je t’ai enseigné, fit Nathan.

Fenrir repoussa Nora, et l’obligea à reculer. La jeune femme guère rassurée, Greyback se retrouvait seul face à sept loups-garous. La petite sorcière sortit sa baguette et recula vers ses enfants pour les protéger. Tous les trois n’avaient pas bougé de la table. Et observer la scène. Anora était debout, et semblait être en colère à serrer les dents. Rina tenait la main de sa sœur, et Toma se trouvait de l’autre côté de sa sœur.

-         Aidez-le et vous aurez tout ce que vous souhaitez ! dit Nora en regardant les loups-garous tour à tour.

Deux d’entre eux se mirent à rire en encerclant Fenrir, l’une des femmes souriraient, ravie du spectacle qui allait arriver, l’autre pleurait en silence et baissa le regard. Les deux derniers ne bougeaient pas.

-         Tu vas mourir, Greyback, et tu ne feras plus honte aux loups-garous !

Nora tenta d’éloigner ses enfants de la bagarre. Trois loups-garous s’étaient jetés sur Greyback, ils donnaient des coups de pieds, de poings, de dents sur Fenrir. Il se défendait bien, mais surtout comme il pouvait. Il finit par plier le genou.

-         Je vais m’occuper de la femme et des gamins ! dit Wilk.

Nora le vit s’approcher, elle commença à jeter des sorts, mais il parvint à éviter son sort, et se retrouva bien trop près, et d’un geste de la main, il envoya valser la baguette de la jeune femme. Nathan saisit la mâchoire de Nora, et souleva sa tête.

 

-         S’il vous plait ! supplia la jeune femme.

Mais ce n’était pas Wilk qu’elle suppliait, mais aux deux autres loups-garous qui n’avaient pas bouger. Soudain Wilk relâcha la jeune femme et porta sa main à son genou. Toma venait de lui donner un coup de pied. Ano fit de même de l’autre côté, et le loup-garou se redressa et regarda férocement les deux enfants. Mais étrangement, il ne bougeait plus, il recula même d’un pas fixant Toma du regard, et ne pouvant pas non plus échapper au regard d’Anora.

 

L’un de deux loups-garous surpris, s’avança vers eux, il empoigna Nathan, et le tira en arrière. L’autre aida Fenrir à se relever pour faire face aux deux autres loups-garous.

-         Alors vous trahissez votre propre race pour quoi ? Un domestiqué et une … sorcière ! s’écria Wilk, visiblement surpris.

Nora sentit la pression montée, et quelques secondes plus tard, des sorciers du Ministère apparurent. La petite sorcière se recula vers ses enfants, inquiète que les aurors viennent pour elle et les enfants. Mais les aurors se mirent à chasser les loups-garous. Wilk et un de ses copains parvinrent à transplaner.

 

Voldemort arriva à son tour, la jeune femme soupira de soulagement. Le mage noir tua un des loups-garous qui avait attaqué Greyback.

-         Non, fit Nora en poussant la main de Tom, alors qu’il menaçait celui qui était venu les sauver.

-         Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda le mage noir.

-         Eh bien…

Les trois enfants s’approchèrent et Anora s’avança vers mon père, elle lui parla Fourchelang et il hocha la tête avant de disparaitre. Nora poussa un autre soupir de soulagement qu’il n’ait pas tué tout le monde.

-         Qu’est-ce que tu lui as dit ma chérie ? demanda Nora à sa fille.

-         Qu’il avait bien fait de tuer le loup-garou.

-         Il voulait te faire du mal, maman ! Nous faire du mal, précisa Toma.

 

Nora s’approcha de Fenrir qui était en train de se faire soigner par un médicomage. La jeune femme lui sourit, contente de voir qu’il allait bien. Il confirma qu’il allait assez bien, même s’il maugréa sa réponse. La jeune femme se rendit auprès des quatre loups-garous qui étaient retenus prisonniers.

-         Vous ne devriez pas vous approcher, madame ! dit l’un des sorciers.

-         Merci ! fit-elle en s’approchant malgré vers eux.

-         Je voudrais vous remercier, et tenir ma promesse ! Dites-moi ce que vous voulez.

-         La liberté, nous voudrions partir, demandèrent les deux femmes.

-         Laissez-les partir ! fit Nora à l’auror qui se trouvait près d’elle.

-         Mais madame… commença l’auror.

-         Je m’en accommoderais, laissez-les ! répéta Nora.

-         Bien ! dit-il en laissant les deux femmes partir, qui quittèrent le chemin de traverse sans en demander plus.

La jeune femme n’en revenait pas d’avoir donné des ordres à un auror, et surtout qu’ils y obéirent sans trop discuter, alors qu’il y a six mois, ils n’auraient pas hésité à l’enfermer à Azkaban. Mais ce n’était pas les mêmes personnes, si ? En regardant autour d’elle, Nora croisa le regard de Molly Weasley. Elle fut un peu surprise de la voir là, mais elles ne purent pas se parler, la mère de sept rouquins quitta les lieux.

-         Et vous ? demanda Nora aux deux loups-garous.

-         Ils vont rester avec moi ! Annonça Fenrir en s’approchant des deux autres.

Ils se regardèrent dans les yeux, pendant un moment, puis les deux personnes baissèrent la tête devant Greyback. Nora n’était pas sûre d’avoir compris tout ce qui venait de se passer entre eux. Mais la meute de Fenrir venait d’augmenter avec deux membres de plus, alors que celle de Wilk qui était de sept membres au début, ils n’étaient maintenant plus que deux.

 

Le mois d’aout se termina, et Nora découvrit qu’elle attendait son quatrième enfant, son père était évidemment Tommy. Elle savait aussi que c’était une fille, et elle l’appellerait Doriana.

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