TJ n'est pas seule 2

Chapitre 11 : Père et Fille

8389 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/01/2022 14:40

Anora marchait de long en large dans sa chambre, sa petite sœur était assise en tailleur sur le lit, et la regardait avec le sourire. Toma avait eu droit à son « moment » avec son père. Elle avait asticoté son frère pour savoir où il était allé, ce qu’ils avaient fait, ce qu’ils s’étaient dits. Le jeune garçon lui avait expliqué sa journée, Ano l’avait trouvé particulièrement ennuyeuse. Elle avait imaginé qu’il avait vu la magie de son père, mais ils n’avaient fait que s’asseoir et discuter, c’était ennuyeux. Elle espérait que lorsque son père viendrait pour elle, ils feraient quelque chose de plus excitant. Finalement le fameux jour arriva, un matin au mois de mars. Sa mère vint la réveiller de bonne heure en lui disant que son père voulait la voir. Ano s’était levée avec précipitation, elle s’habilla d’un pantalon et d’une chemise le plus confortable possible pour être à l’aise. Puis elle dévala les escaliers en grand bruit. Son père se tenait devant la porte, elle le salua en Fourchelang. Sa mère s’approcha pour lui donner un sac, lui indiquant qu’il y avait de la nourriture.

-         Passe une bonne journée, ma chérie ! dit Nora.

-         Merci maman, répondit la petite fille.

Puis elle s’approcha de son père et leva la tête vers lui, il prit sa petite main dans la sienne et tous les deux transplanèrent.

 

Ils arrivèrent au milieu d’un pré, Ano se dit qu’elle devait prouver à son père, qu’elle avait toutes les qualités, pour être la meilleure des sorcières, la meilleure des … filles. Ils marchèrent un moment en silence. La petite fille se demandait où son père pouvait la conduire. Soudain, ils s’arrêtèrent au milieu du champ.

 

Toute la conversation entre Ano et son père est en Fourchelang.

 

-         Où es-tu de ton expérimentation magique ? demanda Voldemort

-         C’est-à-dire ?

-         As-tu développé des pouvoirs ?

-         Oui, papa !

-         Montre-moi, exigea le mage noir.

Ano regarda autour d’elle, si elle pouvait trouver quelque chose sur lequel exercé sa magie. Ils étaient au milieu d’un champ de blé. Soudain, elle eut une idée, elle se frotta ses mains, l’une contre l’autre, comme si elle voulait créer un courant statique entre ses doigts, puis tendit les mains les épis de blé, qui se couchèrent au sol, pour ne plus se relever. Elle se tourna vers son père pour voir, s’il approuvait son geste, ou même s’il était impressionné.

-         Continue ! Montre-moi autre chose, dit-il d’un ton autoritaire.

 

La petite fille fronça les sourcils, et chercha une autre idée, un autre « sort » qu’elle pourrait montrer à son père. Elle ramassa un caillou sur le sol, et le fit léviter, une fois dans l’air, elle se concentra sur l’objet qui se mit à faire des pirouettes et des trajectoires de plus en plus rapides. Voldemort se saisit du caillou en vol. La petite fille se retourna vers lui, et sourit, il voulait jouer. Anora tendit les bras à l’horizontal, paumes vers le sol, une dizaine de caillou se mirent à trembloter, puis elle retourna les paumes vers le ciel, les cailloux se soulevèrent à sa hauteur. Puis elle tendit les bras vers son père, les cailloux fusèrent vers lui. Voldemort lança un sort pour se protéger et arrêta les projectiles. Ano fut propulsée de quelques mètres et tomba au milieu du champ de blé, à moitié assommée.

 

Voldemort s’avança vers sa fille, elle était allongée, les yeux ouverts fixèrent son père.

-         C’était bien ? demanda-t-elle timidement en se redressant, le regard un peu agar.

-         Très bien, ma fille ! fit Voldemort en s’accroupissant pour l’aider à s’asseoir.

Anora sourit jusqu’aux oreilles, il avait dit « ma fille », et l’avait félicité pour sa magie. Le mage noir s’assit à côté de sa fille.

-         Est-ce que ça fait longtemps que tu t’entraines ? demanda Voldemort

-         J’ai commencé après notre enlèvement, répondit la petite fille.

-         Tu sais faire d’autres choses ?

-         Je sais déplacer les objets sans les toucher, les animaux font ce que je veux sans les avoir dressés. Je peux attirer des ennuis aux gens qui sont méchants avec moi, avec la famille, leur faire du mal, si j’en ai envie, répondit la petite fille.

Voldemort la regarda surprise, c’était exactement les mêmes mots qu’il avait prononcé à Albus Dumbledore, lorsqu’il était venu à l’orphelinat, pour l’informer de l’existence de Poudlard. Le mage noir fixa l’horizon. Il sentait la présence de sa fille à ses côtés, et cette présente lui plaisait.

-         Tu te sens mieux ? demanda Voldemort

Il n’y avait pas été doucement avec son sort pour repousser son « attaque » de cailloux. Le mage noir savait qu’il n’en était rien, que ça n’avait jamais été l’intention de sa fille.

-         Oui, papa, dit-elle en se relevant.

Il fit de même dans un seul geste ample et rapide. Le père et la fille reprirent leurs chemins en silence. Le mage noir sortit sa baguette, et commença à jeter des sorts dans le champ de blé. Il souleva sa fille et tous les deux décolèrent du sol pour survoler un moment, le champ de blé. De nombreux épis de blé, étaient couché au sol pour former des figures géométriques complexes.

-         Oh ! fit la petite fille avec le sourire, puis ils transplanèrent tous les deux.

Dans quelques heures, le fermier moldu découvrirait ses étranges symboles dans son champ, sans savoir comment ils avaient été faits, et par qui. Quelle magie a bien pu être utilisé pour créer ses symboles ?

 

Voldemort et Anora arrivèrent dans une forêt, Voldemort reposa sa fille au sol. Elle frotta son pantalon encore couvert de blé puis se tourna vers son père, impatiente de découvrir de nouvelles choses avec son père. Sa mère avait toujours été là, douce et patiente, mais Ano avait toujours su qu’elle ne pourrait pas lui apporter, ce qu’elle aspirait. Son père lui montrait ce qu’était la vraie magie, pas la « simple » magie de transformer les murs de la maison en rose. Non elle en voulait plus, toujours plus.

 

Ils marchèrent dans la forêt un moment, et arrivèrent devant une grotte, il y avait une tablette en pierre, avec des inscriptions étranges. C’était des symboles qu’Ano n’avait jamais vu. La petite fille posa sa main sur chaque symbole.

-         On dirait un cercle ! dit Ano celui-là, c’est plutôt un rond, continua la petite fille, en tournant autour de la tablette.

-         Comment résoudrais-tu le problème ? demanda Voldemort. 

-         Avec des recherches. Mon frère est plutôt doué avec les livres, dit la fillette. On peut toujours entrer en force, mais cela peut déclencher des pièges, ce serait dommage de finir ensevelis, commenta Ano.

-         Effectivement, ce serait dommage !

-         Est-ce que tu as essayé de traduire les signes ? demanda Ano.

-         Ce sont des symboles celtes.

-         Celtes, les vieux anglais, les druides ? fit la fillette.

-         Oui les druides, confirma Voldemort avec un sourire, sur la façon dont elle avait de présenter les choses.

-         Ils ne parlaient pas notre langue, ni le Fourchelang ?

-         Ils parlaient le celte, le gaëlique écossais ou irlandais en est un dérivé.

-         Est-ce qu’on peut demander l’aide d’un bonhomme qui peut nous dire de quoi ça parle ? demanda la fillette.

-         Possible !

-         Qu’est-ce que les druides pourraient cacher dans cette grotte ? demanda la fillette.

-         Leurs secrets, savoirs, ressources ! répondit Voldemort. C’est le travail que je vais te demander, ton frère peut t’aider, ajouta le mage noir.

 

Il lui tendit un parchemin, et un crayon de pastel. Là où un mangemort aurait posé des questions, ou même demandé ce qu’il devait en faire, attendant un ordre de la part de Voldemort. La petite fille se rua vers la tablette pour recopier les symboles avec application. Voldemort leva les yeux vers la forêt sombre autour d’eux. Il avait été particulièrement impressionné par les pouvoirs de sa fille, avec l’intelligence de Toma. Ils pourraient tous réussir tous les deux. Toma serait la tête, et Anora le bras armé, s’ils se font confiance, rien ne les arrêterait. Peut-être même pas lui-même.

-         Tu as fini ? demanda Voldemort

-         Oui, papa, répondit Ano.

La petite fille plia son parchemin, et le glissa dans son sac, avant de rejoindre son père, tous les deux transplanèrent à nouveau.

 

 

 

 

Ils arrivèrent à la « cabane » en Albanie. Voldemort ouvrit la porte et entra, le même phénomène se produisit mais ayant déjà eu le rapport de son frère, la fillette suivit et ne posa aucune question.

-         Tu peux manger ! annonça le mage noir.

-         As-tu faim ? Tu viens manger avec moi ? demanda la petite fille.

Le mage noir s’assit en face de la petite fille, qui sortir la nourriture de son sac. Nora avait aussi prévu des sandwichs, des grands verres de boissons et cette fois-ci le désert était des parts de tarte aux noix.

-         C’est Rina qui l’a fait, commenta Ano.

-         Comme le gâteau au chocolat de Toma.

-         Oui !

-         C’était très bon ! commenta le mage noir avec le sourire, puis il prit un morceau du gâteau, celui-ci aussi, ajouta-t-il.

 

Le mage noir n’en avait pris qu’un bout, il ne ressentait pas vraiment la faim, il n’avait plus « besoin » de se nourrir pour vivre. C’était la même chose avec le sommeil, il ne dormait plus, ou si peu, mais il ne le faisait devant personne. Le repas se fit dans le calme, Ano était très, trop contente de passer du temps avec son père. Mais la journée passait trop vite à son gout. Son père s’installa dans le canapé. Ano rangea les restes du repas dans son sac, et vint se mettre en face de mon père. Le mage noir l’observa, et elle faisait de même avec le sourire. Voldemort trouvait qu’elle ressemblait beaucoup à sa mère. Elle avait le même regard… admiratif quand elle le posait sur lui. La fillette frottait ses mains sur ses jambes, c’était difficile pour elle, de rester silencieuse. Voldemort la sentait de plus en plus impatience. Elle ne savait pas rester en place. Elle aimait l’action.  

-         Que veux-tu voir ? demanda-t-il soudain.

-         Je voudrais te voir faire de la magie, je veux dire de la vraie magie, de la grande magie, précisa la petite fille avec le sourire.

-         Es-tu intéressé par la métamorphose, les sortilèges, les potions ? interrogea le mage noir.

-         Euh … Je veux tout voir, dit-elle avec impétuosité.

Voldemort fit un sourire, c’était le même ton qu’il avait quand il était enfant, et cela ne s’était pas arrangé avec le temps.

-         Sortons ! ordonna-t-il avec le même ton.

Ano et Voldemort se trouvèrent devant la maison. Il commença par transformer une pierre en un serpent. La petite fille se mit à parler à Fourchelang au serpent. Ce dernier fut attentif aux paroles de l’enfant. Puis il se sauva dans les bois.

-         Est-ce qu’il est vraiment vivant ? demanda Ano.

-         Que veux-tu dire par là ?

-         Et bien, il a été fait à partir d’une pierre. Est-ce qu’il a … euh une âme ?

-         Les animaux n’en n’ont pas, ils naissent avec des instincts, celui de survivre, de se reproduire, c’est tout.

-         Est-ce différent pour les humains ?

-         La magie. Elle donne une âme aux sorciers, mais si certains ne s’en servent pas. Quant aux moldus, ce sont des êtres vils, stupides et inutiles, qui n’ont aucune âme ! s’écria avec véhémence, le mage noir.

-         Je vois, papa ! dit la petite fille. Est-ce que je peux voir la magie qui tue ? demanda Ano, en fixant son père du regard.

-         Mmmh, dit-il avec de faire un lapin avec un autre caillou. Avadakedavra, fit-il en tuant le lapin.

La fillette s’avança vers le corps de l’animal, et le poussa de son bout du pied, elle s’accroupit devant l’animal et l’observa un moment.

-         C’est à ça que ressemble la mort ! Je ne vois rien ! Je veux essayer, dit-elle en se redressant.

-         Je t’apprendrais, mais c’est encore un peu tôt.

-         Promis, exigea l’enfant.

-         Promis, ma fille ! dit-il avec le sourire.

La forêt était sombre, il était temps de rentrer. Elle soupira de tristesse, elle aurait voulu en voir plus, en savoir plus sur la magie, passer plus de temps avec son père. Elle récupéra son sac et son père la ramena à la maison, auprès de sa mère. Voldemort déposa sa fille, salua son fils et son autre fille. Il hocha la tête à Nora et reparti sans un mot.

-         C’était trop génial, maman ! dit la petite fille avec enthousiaste, et c’est tout ce que Nora sut de la journée qu’elle avait passé avec son père.

 

Nora tenait la lettre de Mr Gomez dans sa main, il avait accepté de prendre soin de sa famille. Elle l’avait donc invité à venir pour qu’ils puissent discuter, et faire plus ample connaissance.

-         Est-ce que vous voulez quelque chose à boire ? demanda-t-elle avec le sourire.

Elle porta sa main dans son dos, son ventre était volumineux. Elle n’allait pas tarder à accoucher de sa troisième fille, de son quatrième enfant.

-         Oui, merci ! répondit-il nerveux de se retrouver dans le salon de Voldemort, lui un né-moldu.

-         Je peux vous demander ce qui vous à décider ? demanda Nora.

-         J’en ai discuté avec Tracey. Elle m’a dit du bien de vous. J’ai peu de chance de trouver de travail, il me faudrait quitter la Grande Bretagne, et je ne peux pas exercer parmi les moldus. Ma vocation est de sauver des vies, et vous êtes la seule personne à me le demander, expliqua Charles.

-         Il va falloir discuter de certaines choses, que je vous parle de ma famille, j’ai plein de questions à vous poser aussi, fit Nora

-         Je vous écoute !

-         Alors pour commencer, vous serez le médicomage de mes enfants, il n’est pas question que vous vous occupiez des mangemorts, sauf si c’est votre souhait, expliqua Nora, ensuite, j’ai vu que dans le village de Little Hangleton, il y avait une maison à vendre, vous pouvez vous installer dans le village avec Tracey, enfin si c’est ce que vous souhaitez. Et j’aimerais beaucoup être invité au mariage, ajouta la jeune femme qui avait le sourire.

Charles ne savait pas quoi dire, il y a encore un mois, il avait pensé à se suicider, et voilà que cette jeune femme lui offrirait un travail, certes un peu… disons que la présence du mage noir, ne le rassurait pas des masses, et en plus elle lui offrait un toit, et un avenir avec Tracey.

-         Merci, fit Charles d’une étrange voix rauque. La chance que vous m’offrait est exceptionnel… pour quelqu’un comme moi, mais ….

-         Vous avez peur de Voldemort !

-         Oui, madame, répondit Charles franchement, il sentait qu’il pouvait tout lui dire, parlait de tout, sans crainte.

-         Je lui parlerais.

-         Merci !

-         Ah non, ne dites pas ça ! C’est moi, qui vous met dans cette situation, il est bien normal que j’arrange les choses, j’aimerais que vous me fassiez une promesse. Ne dites pas que vous êtes différent de moi, ou de qui que ce soit d’autres. Ne vous dénigrez pas, promis ? fit Nora.

-         Oui, madame.

-         J’aimerais donc en savoir plus sur vous.

-         Qu’est-ce que vous aimerez savoir ? demanda Charles.

-         Où est-ce que vous êtes né ? Comment et pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

-         Eh bien, je suis né à Baghmor. C’est une ville, enfant un village sur l’île de Grimsay dans l’archipel des Hebrides extérieurs en Ecosse, précisa-t-il en voyant la tête curieuse de la jeune femme.

-         J’aimerais bien voir cette île, dit Nora.

-         Oh, vous savez, il y a une centaine d’habitants, pas grand-chose à voir, dit Charles. J’ai voulu quitter cette île au plus vite. J’ai fait mes études à Poudlard, j’étais souvent malade, je passais beaucoup de temps à l’infirmerie. C’est Mme Pomfresh, qui m’a fait aimer le métier.

-         Vous êtes plus jeune ou plus vieux que Tracey ? demanda Nora.

Elle avait aussi passé beaucoup de temps à l’infirmerie, c’était bizarre qu’elle ne l’ait jamais croisé, lorsqu’elle y était.

-         Plus vieux, j’ai cinq ans de plus qu’elle.

-         Ah, d’accord ! Est-ce qu’il y a des choses que vous voulez savoir sur les enfants ? demanda Nora.

-         Votre fils se nomme Toma, c’est ça ?

-         Oui, et mes deux filles, c’est Anora pour la plus grande, et Ariana pour la plus petite.

-         Avez-vous un nom pour lui ?

-         Elle, c’est une fille. Doriana.

-         Comment le savez-vous ?

-         Je ne sais pas, je le sais, c’est tout. Les jumeaux sont nés le 28 juillet 1997, et Ariana le 31 décembre 1998.

-         Est-ce que vous me permettez de prendre des notes ?

-         Bien sûr !

-         Quel âge avez-vous ?

-         25 ans, enfin à peu près, dit Nora avec le sourire

Le calcul était dur à faire, vu qu’elle était née en 1928. Charles ne posa aucune question sur le sujet.

-         Vous étiez jeune à la naissance des jumeaux.

-         Oui assez !

-         Je peux vous poser une question indiscrète ?

-         Si je peux vous y répondre. Allez-y !

-         Est-ce que Vous-sa… qu’il vous a forcé ?

-         Tout le monde me pose cette question. Non, j’ai choisi d’être là.

-         Maman ! fit Rina en courant vers sa mère, je suis désolée, je ne l’ai pas vu assez tôt pour te prévenir.

-         De quoi, tu parles, mon ange ?

-         Papa est là, répondit Rina.

-         Merci, ma puce.

Elle se tourna vers Charles, qui pâlit à vue d’œil, effectivement ce n’était pas prévu aussi vite et aussitôt leur rencontre.

-         Restez ici ! dit Nora

Elle se leva pour rejoindre Voldemort dans le hall, qui parlait à ses enfants en Fourchelang.

-         Tommy, tu tombes bien. Il y a quelque chose dont je dois te parler.

Nora expliqua alors à Voldemort ce qu’elle avait fait, et qui se trouvait dans la pièce à côté. Le mage noir fixa la porte comme s’il pouvait le voir à travers le bois.

-         Écoute, je sais que j’en fais souvent qu’à ma tête, mais …

-         Le serment inviolable ! dit-il.

-         Hein ?

-         Tu vas confier à cet homme, la santé de mes enfants, je veux, j’exige le serment inviolable.

-         D’accord, je vais lui dire.

Nora retrouva dans le salon, Rina était restée aux côtés de Charles. Elle lui sourit à lui disant que tout irait bien.

-         Maman, arrange toujours tout !

-         Mr Gomez ?

-         Euh… oui-oui ! répondit-il nerveusement.

Il leva le regard, et vit que le mage noir était dans la pièce, il n’y avait qu’une frêle jeune femme enceinte, entre lui et la … Mort. Il se redressa du canapé, et se tenait droit ne sachant pas s’il devait se prosterner ou un truc comme ça pour avoir la vie sauve.

-         Nora m’a parlé de son projet, vous concernant, fit la voix profonde du mage noir.

-         Oui…. Mon-sieur !

-         J’exige que vous lui promettiez avec le serment inviolable, exigea Voldemort

-         Le serment inviolable, répéta Charles d’une voix blanche.

-         Si vous n’avez pas l’intention de leur faire du mal, ou de nous trahir, je ne vois pas ce qui peut vous inquiétez ! rétorqua Voldemort.

-         Tommy, une promesse suffira, dit Nora.

Le mage noir leva le bras, Charles crut qu’il allait la frapper, mais il saisit fermement le visage de Nora, plongea son regard dans celui de la jeune femme. Charles se demandait comment elle faisait pour soutenir ce regard sans faillir.

-         Je suis d’accord ! répondit Charles, sous la forme d’une impulsion.

De toute façon, il doutait d’avoir vraiment le choix. Voldemort leva son regard vers lui, et Charles le baissa aussitôt. Nora se tourna vers lui à son tour.

-         Vous êtes sûr ? demanda-t-elle.

-         Oui !

-         Bien ! Approchez-vous, ordonna Voldemort au médicomage.

Ce dernier s’avança et tendit son bras vers le mage noir. Celui-ci sourit, il prit le bras de Nora et le posa sur celui de Charles.

-         C’est à elle que vous allez le promettre ! dit Voldemort.

Le mage noir commença l’enchantement du serment inviolable, les cordes du sort s’enroulèrent autour des bras de Nora et Charles.

-         Vous engagez-vous à soigner nos enfants ? demanda Voldemort

-         Je m’y engage.

-         Promettre de ne rien tenter contre nous de quelques manières que ce soit !

-         Je m’y engage.

-         Promettez de garder secret tout ce qui se déroulera dans cette maison, et ce qui nous concernera.

-         Je m’y engage, répondit Charles.

-         Bien ! fit Voldemort d’une voix claquante.

Les deux bras se séparèrent, et Charles croisa le regard de Nora, en larmes. Pourquoi est-ce qu’elle pleurait ? La jeune fille essuya ses yeux. Voldemort continua de fixer le médicomage pendant longtemps. Charles sentit qu’il essayait de pénétrer son esprit.

-         C’est fini ? demanda une voix douce.

Nora se tourna vers Voldemort. Il hocha la tête, et elle sourit. Le mage noir entraina Nora à l’écart, dans la pièce à côté. Charles remarqua que les trois enfants avaient disparu. Il s’approcha de la porte pour quitter cette maison. Il savait qu’il allait sans doute y revenir très vite, mais il avait besoin de prendre l’air. Le médicomage poussa la porte et assista à la scène la plus étrange du monde. Nora et Voldemort s’embrassaient à pleines bouches. Le mage noir s’éloigna et disparu, laissant la jeune femme, seule, au milieu du hall.

 

Elle revint dans le salon, où Charles l’attendait.

-         Je suis désolée, Mr Gomez, dit la jeune femme.

-         Je savais ce que je risquais en acceptant de venir, et encore je suis toujours vivant.

-         Oui ! S’il y a quelque chose que je peux faire en échange, dites-le-moi. Je vous rendrais la vie le plus … facile possible.

-         Je crois que je vais la prendre cette maison dans le village.

Nora sourit et Charles Gomez fut le premier sorcier à s’installer dans le village de Little Hangleton depuis la disparition de Morphin Gaunt.

 

 

 

 

-         Wiskhey, va chercher Mr. Gomez, s’écria Nora, alors qu’elle était courbée en deux.

La jeune femme venait perdre les eaux, et les contractions venaient de commencer.

-         Maîtresse !

-         Vite, s’il te plait, fit la jeune femme en proie à la douleur.

La petite elfe disparut, et revint quelques minutes plus tard, accompagnée de Charles et de Tracey.

-         Je suis désolée de vous déranger durant votre soirée, mais je ne crois pas qu’elle voulait attendre demain, fit Nora sincèrement désolée.

-         Tout va bien ! dit Tracey, en s’avançant vers la jeune femme.

La fiancée du Charles prit la main de Nora, et pour l’aider à rejoindre sa chambre. Elles remontèrent dans la chambre, où Tracey installa Nora pendant que Mr Gomez installer tout pour l’aider à accoucher.

-         Combien de temps entre chaque contraction ? demanda Charles.

-         Dix minutes environ, répondit-elle, j’ai compté, dit Nora en souriant,

Ce n’était pas son premier accouchement, même si Ano et Toma sont arrivés trop tôt, et elle n’était pas du tout prête. Puis, elle avait accouché Rina, avec l’aide d’Abelforth, le pauvre, elle avait dû lui broyer la main. Heureusement Rina était arrivée assez vite.

-         Oh, fit Nora en sentant une autre contraction, en se penchant pour essayer de moins souffrir.

-         Je vais regarder le col, informa le médicomage.

Le médicomage se pencha vers le col dilaté de la jeune femme, ce n’était pas encore le moment pour elle, de donner la vie.

-         Comment tu vas l’appeler ? demanda Tracey.

-         Doriana !

-         Et si c’est un garçon ?

-         Doriane, mais c’est une fille, Tracey.

-         Le mage noir n’a que des filles, commenta la jeune Davies.

Nora se mit à rire, devant cette étrange remarque. La jeune femme ne savait pas si elle aurait d’autres enfants, le tout dépendait vraiment de Tommy. Il pourrait en effet ne plus la toucher, ou même la tuer comme il lui a promis. Même si la jeune femme espérait passer encore du temps avec ses enfants.

-         Je ne sais pas, il y a Toma quand même, rectifia Nora.

-         Oui !

-         Oh, reprit Nora, une nouvelle contraction.

-         On en est à 5 minutes, dit Charles en observant le col de la jeune fille, il n’était pas encore assez dilaté.

-         Est-ce que tu veux un sort ou une potion anti-douleur ? demanda Tracey.

-         Non, dit Nora en secouant la tête. Je veux sentir ma fille venir au monde, ajouta-t-elle.

Charles hocha la tête, et chercha des serviettes, et tout ce qu’il faut pour accueillir le bébé, en toute sécurité. Il se demanda ce qu’il lui arriverait, si le bébé venait à mourir, est-ce qu’il allait mourir aussi, même si ce n’était pas dépendant de sa volonté.

-         Oh !

-         Il faut faire le petit chien, conseilla Tracey, j’ai lu ça quelque part, s’inquiéta la jeune femme.

-         Tracey, ce n’est pas mon premier accouchement, tu sais, répondit Nora.

-         Oui, oui, je sais ! fit Tracey avec le sourire.

-         Mais c’est peut-être le moins stressant, merci Mr Gomez.

-         De rien !

-         Oh !

-         On en est à 3 minutes, maintenant.

-         C’est bientôt.

-         Oui, très bientôt, dit Mr Gomez le col est dilaté, je commence à voir la tête du bébé.

-         Il va falloir pousser, informa Tracey.

 

Nora hocha la tête, elle regarda Charles, ce dernier se trouvait en face d’elle entre ses jambes. Il hocha la tête à son tour. Et la jeune femme commença à pousser, aussi fort qu’elle le pouvait. Elle tomba sur le lit, pour reprendre son souffle. Quelques instants plus tard, elle recommença à pousser. Elle avait les mains emmêlées dans les draps, et les serrer fort, vraiment fort ses mains devinrent blanches. Elle se le laissa aller sur le lit, et respirer doucement avant de pousser à nouveau.

-         C’est bon, parfait ! dit Charles en saisissant la tête du bébé, et tira doucement pour faire sortir le reste du corps du bébé.

Il posa l’enfant sur le ventre de sa mère. Nora posa sa main sur la tête du bébé.

-         C’est une fille, dit-il avec le sourire.

-         Doriana, murmura Nora.

Charles coupa le cordon ombilical, et observa un moment la petite fille qui était calme après avoir pleuré pendant quelques minutes. Maintenant, elle avait les yeux fermés.

-         Tracey, tu veux bien prendre la petite, quelques instants, demanda Charles.

La jeune femme prit la petite fille au bon moment, puisque Nora libéra le placenta, puis elle reprit son bébé contre elle, pour lui donner le sein.

-          Félicitation, dit Tracey avec le sourire.

Charles s’occupa de tout nettoyer, la jeune femme soupira et remercia chaleureusement le médicomage. L’accouchement s’était bien passé. Nora dormait paisiblement, heureusement Wiskey avait là pour s’occuper des enfants. Ils avaient été très sages. Nora avait beaucoup de chances, ses enfants étaient adorables.

 

Voldemort se présenta dans la chambre de la jeune femme. Il découvrit un bébé, c’était sa fille. Le mage noir se pencha vers le berceau de sa fille, elle était plutôt grande pour un bébé. Soudain, il sentit des bras l’enlacer.

-         Elle s’appelle Doriana !

Le mage noir soupira et se tourna vers la jeune femme, elle avait un air fatigué, mais son regard brillé de « joie ». Nora le regardait avec le sourire, elle se sentait si bien, si heureuse.

-         Elle est née, aujourd’hui, à 17h. Tout s’est bien passé.

-         Bien ! commenta le mage noir.

Il jeta un dernier regard sur son bébé, puis il disparut en transplanant. La jeune soupira, et se glissa dans son lit, bon, au moins il l’avait vu. A peine était-elle dans son lit, que Doriana se mit à pleurer. Nora se releva pour prendre la petite dans ses bras. Elle s’installa dans le fauteuil de Tom pour donner le sein à sa fille.

-         Tu as raté, ton papa, de quelques minutes, dit-elle à sa fille alors que celle-ci tétait tranquillement.

 

Après avoir couché sa fille, Nora s’endormit, elle fut réveillée par Rina, qui riait. Les trois enfants regardaient leur petite sœur.

-         Coucou, p’tite Ana, dit Toma

-         Bienvenue dans la famille, ajouta Rina.

-         Bonjour les enfants, dit Nora avec le sourire.

-         Maman ! s’écria Rina tout sourit.

-         La famille s’est agrandie, dit Ano en souriant.

Nora avait passé beaucoup de temps pour leur expliquer ce qui allait se passer. Qu’ils allaient avoir une petite sœur. Rina en avait heureuse, Toma avait dit plus on est de fous, plus on rit. Mais Ano avait eu un peu plus de mal à accepter ce petit être dans la famille. La jeune mère avait fait de son mieux pour dire que ça ne changeait rien de l’amour ou du temps qu’elle lui consacrerait. Mais c’était après la visite de son père, elle avait semblé plus détendue, plus souriante.

-         Oui, ma chérie ! La famille s’agrandit, on sera tous très heureux, fit Nora en tendant les bras vers ses enfants.

 

Ils montèrent tous les trois sur le lit pour faire un méga-câlin, comme les appeler Rina. C’était les rares moments où Anora acceptait les câlins, en tout cas avec elle. Nora s’était inquiétée de la chose, mais Ano lui avait dit qu’elle n’avait pas besoin de câlins pour vivre.

La petite famille se leva pour aller prendre le petit déjeuner. Quelques minutes plus tard, ils reçurent la visite de Charles pour veiller sur la famille, surtout la mère et la fille tout juste née.

-         Est-ce qu’on peut t’appeler Oncle Charles ? demanda Rina avec le sourire.

-         Euh…. Oui, bien sûr, répondit Charles, un peu surpris de cette demande.

-         Merci, Oncle Charles ! dit Rina avec le sourire, alors qu’elle buvait un lait chaud au chocolat.

Toma lui aussi buvait du chocolat chaud, mais Anora buvait du lait.

-         Avez-vous bien dormi ? demanda Charles à Nora.

-         Oui ! Montons, voir la petite, dit Nora en montant les escaliers avec Charles.

Il ausculta le bébé, tout était parfait pour elle, la toute petite fille dormait paisiblement.

-         Est-ce que son père… est au courant ? demanda Charles.

-         Oui.

-         C’est bien, je vais rentrer chez moi.

-         Dites-moi pour l’argent, comment faisons-nous ? demanda Nora.

-         Euh !

-         Est-ce que 200 gallions par mois, vous paraît bien ? demanda Nora.

-         Oui…. Oui, c’est … très bien ! comment Charles, qui ne s’attendait pas du tout à autant.

Mise à part la présence de Voldemort, et le serment d’inviolable, il aurait pu croire avoir trouver le boulot parfait dans cette famille de sang-pur. Nora quitta la chambre, et revint quelques instants plus tard, avec un sac rempli de gallions.

-         Tenez, merci d’avoir été là.

-         Je ne pouvais guère faire autrement, commenta Charles, regrettant ses paroles, en voyant le regard de Nora se volait de tristesse, et devenir brillant de larmes.

-         Oui, pardon !

-         Non, c’est à moi de m’excuser ! Je….

-         Non, ne dites rien, je comprends, l’interrompra Nora.

La jeune femme cligna des yeux pour chasser ses larmes, et raccompagna Charles, jusqu’à la porte, elle le salua avec un sourire triste. Charles marcha vers sa nouvelle maison dans la ville, en se sentant … mal. La jeune femme n’était pas responsable de la situation. Il avait fait un choix, il avait accepté, il ne pouvait pas lui en vouloir.

 

Nora soupira. Elle avait préparé un couffin où la petite Ana, comme l’avait appelé Rina, se promenait avec elle dans la maison pour la surveiller tout en passant du temps avec ses trois autres enfants. C’est ainsi que le mois de mai défila, Et ce fut le 8 juin, le jour de l’anniversaire de Nora.

-          Bon anniversaire, maman ! firent les trois enfants.

Rina arriva avec son cadeau, elle lui avait offert des dessins, comme à son habitude. Il y a dessins des Nora, puis de sa famille, sur l’un d’eux, la jeune femme était assise dans un fauteuil, autour se trouvait ses trois enfants, et une petite fille dans ses bras. C’était magnifique.

-         Merci, mon ange, fit Nora en embrassant sa fille.

Toma s’avança à son tour, et lui offrit des boucles d’oreille, c’était des notes de musiques incrusté de pierres précieuses. Nora les regarda, elle était très émue par le geste de son fils. Mais elle se demanda comment il avait fait pour lui acheter ça.

-         Merci, mon chéri, elles sont très belles.

Ce fut au tour d’Anora de lui offrir un cadeau, la fillette s’approcha de sa mère. Elle lui tendit son cadeau, Nora l’ouvrit, et découvrit un étui à baguette. La jeune femme leva la tête vers sa fille avec le sourire.

-         Merci, ma puce, il est très beau.

La jeune femme jeta un sort sur les dessins pour le protéger du temps, et de la poussière, puis elle glissa sa baguette dans l’étui, et elle mit les boucles à ses oreilles. La journée se passa bien, il y a un an, Voldemort revenait d’entre les morts. C’était étrange de voir tout ce qu’y avait changé dans sa vie en un an. Mais elle était heureuse, et c’était grâce à Tom, à Voldemort, elle en était bien consciente. Son bonheur est-il vraiment construit sur le malheur des autres ?

 

Le soir venu, Nora se trouvait seule dans sa chambre. Voldemort s’avança vers elle. La jeune femme se tenait debout devant lui, portant qu’une petite chemise nuit, dévoilant ses jambes fines, et ses bras découverts. Ses longs cheveux bruns détachés dans son dos. Le mage noir posa ses mains sur elle.

-         Bon anniversaire, dit-il d’un ton neutre.

Nora était surprise de son ton, qui n’était pas froid, sans être bien chaleureux non plus. Il n’y avait pas de mesquinerie, ni hautain. Elle vit les mains du mage noir se levait vers son cou, il lui caressa la nuque. Puis elle sentit quelque chose autour de son cou. C’était un collier, il représentait une goutte d’eau, recouvert par des diamants.

-         Il est magnifique, merci ! dit-elle avec le sourire aux lèvres.

Le mage noir descendit ses mains sur les hanches de la jeune femme. Nora le regardait perplexe, il lui semblait bien étrange ce soir.

-         Qu’est-ce qui se passe ? demanda timidement Nora.

-         J’ai gagné une autre victoire, aujourd’hui.

-         C’est-à-dire ?

-         Et bien, le ministère français est mort.

-         Tu vas placer un de tes … amis ?

-         Tout à fait.

-         Tu vas faire la même chose pour tous les pays ?

-         Effectivement.

-         Ah ! fit Nora sans savoir vraiment quoi dire, elle n’y connaissait pas grand-chose en prise de pouvoir, en contrôle des gens, magie noire ou meurtre.

-         Silence maintenant ! ordonna Voldemort, en écrasant la bouche de Nora avec la sienne.

Ils tombèrent sur le lit, elle ne pouvait plus le fuir.

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