TJ n'est pas seule 2

Chapitre 14 : Les enfants grandissent - Partie 2

5393 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/03/2022 21:49

Novembre arriva à sa fin, Ano avait continué de suivre ses entrainements avec Maitre Wang, que la petite fille appelait Sifu. Mais pourtant depuis quelques semaines, elle y allait en trainant les pieds, et revenait toujours d’une humeur maussade. Son frère ne lui posait aucune question et Rina avait essayé mais elle n’avait obtenu aucune réponse. Nora essaya à son tour de comprendre ce qui arrivait à sa petite fille.

Elle frappa à la porte de la chambre d’Ano, et entra après y avoir été invité. La fillette était assise sur son lit, et caressait la tête de son serpent.

-         Est-ce qu’on peut parler ma chérie ? demanda Nora.

-         Oui, on peut parler maman, répondit la petite fille.

La jeune mère s’installa donc sur le lit de sa fille, prés d’elle. Elle lui fit un sourire, et remit une mèche de la fillette derrière son oreille.

-         Est-ce que tu veux me parler de ce qui se passe en ce moment ?

Ano haussa les épaules pour toute réponse. Nora observa sa fille, cherchant à comprendre, mais elle était comme son père, Nora allait devoir deviner, pour lui apporter la situation sans en avoir l’air. Ou alors attendre qu’elle se confie.

-         C’est quelque chose qui se passe avec Wang, ou bien avec toi ? demanda Nora.

-         Je ne sais pas !

-         Tu n’aimes plus t’entrainer ?

-         Si mais …

-         Mais tu n’y arrives plus, supposa Nora.

-         Sifu a fait venir d’autres enfants pour s’entrainer à plusieurs. Il a dit que c’était mieux pour progresser, mais … même si j’ai bien revissé mes postures, et mes taos, je n’y arrive pas.

-         Oh ! Il y a une chose à savoir, c’est que ton travail et ta patiente portera toujours ses fruits. Ne crains pas d’avancer lentement, il vaut mieux ça que de s’arrêter et d’abandonner, dit Nora avec le sourire. Je crois en toi, ma chérie, ajouta la jeune mère en faisant un bisou à sa fille, qui la laissa faire.

Quelques jours plus tard, Ano revint toute joyeuse, elle avait réussi à vaincre l’un de ses adversaire et Wang lui avait donné son premier lisère, signifiant qu’elle maitrise les taos de base, ce sont les suites de mouvements représentant un combat réel.

-         Ano est de bonne humeur, aujourd’hui, commenta Nora avec un sourire à Wang qui venait de ramener la petite fille.

-         Dites-moi, avez-vous déjà suivit des principes bouddhistes ? demanda Wang.

-         Non du tout !

-         Votre fille passe beaucoup de temps à vous citer, ou bien à dire que vous dites la même chose que des principes de Bouddha, dit Wang.

-         Oh, je suis mère, ça explique tout, fit Nora avec le sourire.

-         Oui, sans doute, dit Wang avec le sourire en quittant la maison.

 

Décembre arriva à son tour, Toma, lui de son côté, continuait ses cours avec Pyrite, il développait ses pouvoirs. Il avait, enfin, montré à Pyrite ce qu’il était capable de faire. Déplacer des objets sans les toucher.

-         J’aimerais essayer quelque chose, dit Pyrite, mettant une baguette dans la main de Toma.

-         Maman a dit que j’aurais ma baguette à onze ans, dans deux ans.

-         Utilise le sort qui te plait.

-         Lumos !

La baguette se mit à briller, Pyrite sourit, il pourrait presque déjà commencer son apprentissage magique.

-         Intéressant ! commenta l’adjoint du ministre ne reprenant sa baguette.

-         J’ai avancé sur le carnet, dit Toma en lui tendant une page.

Toma avait confiance en lui, mais il n’a pas encore mis le carnet entier entre les mains de Pyrite, et il doute de le faire un jour. Pyrite est curieux des idées de l’enfant, même si elle manque de rigueur et de possibilités. Le jeune garçon avait presque commencé par la fin. Il y avait des idées de refonte du ministère, mais aucune façon de comment « détruire » l’actuelle organisation du ministère. Le mangemort avait suivi Voldemort, dans l’espoir de rendre le monde meilleur pour les sorciers, mais son petit garçon est tout aussi intéressant, tout aussi puissant. Il avait une intelligence brute qui pourrait peut-être manque d’empathie, de compassion.

 

A la maison, Doriana a sept mois, elle arriva déjà à ramper au sol, et s’amuse aussi à rouler sur le dos et le ventre. Elle met tout à la bouche, et aime rire. Nora et Wiskhey la laisse souvent assise dans le petit parc où elle s’amuse bien. Mais ce sont surtout les nuits, les plus difficiles avec la poussée dentaire qui continue. La jeune femme passe de longues minutes, des heures à observer sa fille dormir, regrettant que Tom rate ces moments, comme il l’avait fait avec Ano, Toma mais aussi Rina.

Le matin suivant, Rina vint chercher sa mère pour lui montrer quelque chose dans sa chambre, la petite fille tirait sa mère par sa main.

-         Ma chérie, qu’est-ce qui se passe ?

-         Canari est revenu, mais je ne sais pas trop quoi faire.

-         Ah bon, pourquoi ?

-         Regarde ! dit la petite fille en ouvrant une petite boite.

Le même nid qu’elle avait préparé lors qu’elle avait trouvé la petite vive dorée. Nora posa son regard à l’intérieur de la boite, il y avait des œufs de vive doré à l’intérieur.

-         Oh !

-         Oui, mais regarde, continua la petite fille en prenant dans ses mains, Canari.

Le petit oiseau était mort, il n’y avait plus rien à faire pour lui.

-         Il est mort ? demanda la petite fille.

-         Oui, ma chérie, répondit la jeune mère, elle posa sa main sur la joue de la petite fille, mais je crois qu’elle t’aimait beaucoup pour venir te confier ses œufs. C’est à toi de prendre soin d’eux maintenant.

-         Il va y avoir plein de petits canaris ?

-         Oui.

-         Au revoir, Canari ! fit la fillette.

Elle donna une dernière caresse à la créature, puis elle posa le corps de l’oiseau sur le bord de la fenêtre, et le fit tomber au sol à plusieurs mètres en contre-bas.

-         Hé ! On aurait pu l’enterrer, fit Nora en se penchant par la fenêtre, mais impossible de voir le petit oiseau.

-         A quoi ça sert de l’enterrer, il est mort, il ne reviendra pas. J’aurais pu donner à Aaron, mais il n’aime pas les plumes dans sa gorge, et Neige préfère chasser, commenta la petite fille en observant avec attention les œufs.

Nora regarda sa fille, la main sur son cœur, elle était bouleversée par les mots de sa fille. Qu’est-ce qu’elle était censée répondre à ça ? Que pouvait-elle dire ?

-         Qu’est-ce que tu vas faire pour ces petits oiseaux ? demanda Nora.

-         Je vais les nourrir, leur apprendre à voler. Canari m’a fait confiance, ils deviendront les canaris les plus forts et les plus rapides au monde. Tu crois qu’on peut trouver un livre pour apprendre à élever les oiseaux ? demanda la petite fille.

-         Ça doit se trouver, répondit la jeune mère qui avait l’impression de retrouver sa petite fille si gentille. On peut faire ça pour ton anniversaire, proposa Nora.

-         Chouette, fit Rina en sautillant sur place, toute joyeuse avec le sourire.

Nora se demanda si elle était triste d’avoir perdu Canari, elle avait peur de connaître la réponse, d’entendre des mots encore plus tristes. Nora avait peur de la façon dont ses enfants percevaient la mort. La jeune mère ne posa aucune question, et quitta la chambre de Rina, après un câlin pour la réconforter peut-être inutilement.

 

 

Les jours suivants se passèrent bien, ils firent un tour sur le chemin de traverse, ils retrouvèrent à la ménagerie magique, où Rina pu prendre tout ce qu’il faut pour s’occuper des petits oisillons toujours dans leurs œufs. A la librairie, elle trouva deux livres sur l’éducation d’oiseaux. Toma ajouta un livre sur la magique druidique.

Quelques jours avant Noël, Charles reçut le livre de sa mère.

-         On va s’installer dans le salon pour vous écouter, proposa Nora. Allez-y les enfants, je vais chercher le thé, et Wiskhey.

-         Attends, maman, c’est moi qui fais le thé, dit Anora, je connais tout maintenant, ajouta-t-elle fièrement en préparant le thé sous l’œil vigilent de sa mère.

Elles revinrent toutes les trois, Wiskhey posa le thé sur une petite table. Charles fut surpris de voir la petite elfe, rester, et même s’asseoir aux côtés de la petite fille, Rina et l’elfe levèrent le nez vers lui, avec le regard plein d’étoiles, assises sur le sol.

-         Elles aimaient les histoires tous les deux, commenta Nora avec le sourire en prenant place sur le canapé derrière elles, tenant Doriana sur ses genoux.

Toma prit place dans un fauteuil, et Ano dans celui d’en face. Charles avait donc pris la place en face de Nora.

-         Bien je commence. Il y a bien longtemps dans la forêt de Brocéliande, vivait le peuple de Dana. Les druides de ce peuple consacraient leurs vies à venir en aide à leur prochain. Sept druides sortirent du lot, ce sont nos sept histoires. Il y a Cerridwen, gardienne du chaudron de la connaissance, Manawyddan, gardien du chaudron de l’inspiration, Cuchulainn, le plus grand chevalier, Dazda, le chef des sept druides, Hermés Trismegisle, le scribe des druides, Dian Cecht, le docteur des druides, Brandwen, la plus belle sorcière du monde. Ce sont nos sept héros, chacun à sa légende. Par laquelle, on commence ce soir ?

-         Celle de Cuchulainn, le plus grand guerrier, décida Ano.

-         Très bien.

 

« Il était une fois, un chevalier du nom de Séadanda, c’était le fils du dieu Lugh, et d’une princesse humaine, Deichtine, la sœur d’un roi. Il fut élevé par plusieurs pères « terrestres », Ainsi, il est éduqué par son père adoptif le poète Amairgin. L'historien Sencha lui enseigne la sagesse, Fergus l'art de la guerre, le druide Cathbad la magie et tandis que les guerrières Aifa et Skatha lui offrent aussi leur savoir.

L'histoire d'un gamin, encore jeune fougueux,

à peine 7 ans, il a déjà le feu dans le bleu de ses yeux.

 

Son premier exploit fut de tuer le chien de Culann, qui avait la force de toute une armée, a seulement 5 ans. Pour réparer la perte, l’enfant propose de prendre la place de l’animal, jusqu’à ce qu’un autre soit dressé. C’est à ce moment que le druide Cathbad rebaptise l'enfant en Cúchulainn, c’est-à-dire le chien de Culann. 

Prendre les armes avant sa majorité,

il deviendrait le plus grands des guerriers que cette terre ait portés.

 

Cúchulainn sait pour en avoir été averti par des signes prémonitoires et par des visions, qu’il est voué à une existence brève mais intense. Il se préparera tout de même à combattre l'inéluctable, afin d'accomplir héroïquement son destin.

Mais éphémère serait sa vie,

devenir héros de guerre, mourir, avoir son nom dans les écrits.

Le gamin n'hésita pas une seule seconde.

Que ça doit être bon d'être le plus grand guerrier du monde.

 

Sa force physique, ses pouvoirs magiques et ses soutiens divins en font un homme extraordinaire, capable de tout. L'une de ses armes favorites est le gae bolga, le « javelot-foudre », mortel à tous les coups : quand il pénètre dans le corps d'un ennemi, l'extrémité ferrée se déploie en de nombreuses pointes – c'est lors de son séjour en Écosse, chez Scáthach, que Cúchulainn en apprend le maniement. Il est parfois appelé le « contorsionniste », car il a la faculté de prendre toutes les apparences. La chaleur de son corps fait bouillir l'eau et fondre la neige. Il incarne aussi le Savoir et sa tête irradie la Connaissance.

Sa vie était faite de défis, de conquêtes.

Chaque soleil levé faisait de lui un nouvel être à abattre,

combattre mais dangereux en fait,

Car tel était le fruit de ceux qui voulaient trouver la défaite.

 

Il est le seul homme à échapper au « sortilège de Macha » et à défendre l'Ulster face aux armées de Medb, la reine du Connaught. Il se bat continuellement et tue ses ennemis, jusqu'à ce que la malédiction cesse. Au cours d'un combat, sa fureur est telle que son physique s'en trouve atteint. Ainsi, ses cheveux se dressent et une goutte de sang ou une étincelle apparaissent au bout de chaque mèche. Des flammes sortent de sa bouche. Une bosse de la taille d'un poing se forme alors sur son front. Un jet de sang noir sort du haut de son crâne et peut atteindre la hauteur du mât d'un grand navire. Un œil est enfoncé dans son orbite tandis que l'autre devient gros et globuleux. Il brandit alors une lance barbelée, la gae bolga qui, dit-on, ne rate jamais sa cible. On dit aussi que pour le calmer, il faut le baigner dans trois bains successifs d'eau glacée.

 

Cúchulainn souhaite épouser Emer, fille de Forgall Manach. Mais celui-ci n'y tient pas et lui impose d'aller séjourner chez Domnall le belliqueux. La fille de Domnall tombe amoureuse de lui mais il la repousse parce qu'elle est horriblement laide. Pour laver l'affront, Domnall l'envoie chez Scáthach dans une île orientale. Il y passe un an et réalise divers exploits dont deux meurtres d'ennemis triples.

 

Scáthach étant en guerre contre la reine Aife, il part la combattre, la vainc par ruse et lui impose de lui engendrer un fils - Conlæ. Ceci fait, Aife lui promet que son fils viendra le rejoindre en Irlande dans sept ans. Cúchulainn repart alors enlever Emer. Mais Emer ne lui donne pas d'enfant.

 

A sept ans, Conlæ débarque en Irlande et défie les guerriers ulates. Malgré les avertissements d'Emer, Cúchulainn se laisse emporter par sa fureur guerrière et le tue.


De bataille en batailles, personne ne peut comprendre.

Le chemin de sa destinée était d'entrer dans la légende.

Un jour, la reine Medb de Connacht se querelle avec son mari Ailill. Enervée, elle décide d'aller voler le Taureau brun de Cualngé qui appartient à Dare, le roi d'Ulster. Il faut souligner qu'à cette époque, les razzias de bétails sont fréquentes. Avant de partir, Medb passe en revue son armée. Chaque section de cette armée lui parait meilleure encore que la précédente. Elle termine par celle de son champion, Cornac. Enfin, les troupes partent. Elles avancent rapidement. En effet, les hommes d'Ulster ne peuvent offrir qu'une faible résistance : ils sont soumis au sortilège de la déesse Macha qui les rend faibles comme des femmes en couches pendant cinq jours et quatre nuits. Cependant, Cuchulainn possède assez de force pour combattre et arrive à se positionner sur un gué avec son conducteur de char de manière à repousser les troupes de Medb et à défendre l'Ulster.

 

Medb décide alors d'envoyer ses meilleurs guerriers pour vaincre Cuchulainn, mais tous périssent. Elle envoie alors Ferdia, le frère de Cúchulainn. Celui-ci refuse tout d'abord de combattre, mais la reine use de son pouvoir de persuasion et le fait changer d'avis en jouant sur son honneur. Ferdia ayant reçu la même éducation par Scatach que son frère Cuchulainn, il a sensiblement la même force. C'est pourquoi les deux frères se combattent trois jours durant. A la fin des deux premières journées, ils s'embrassent, mais au troisième jour, Cuchulainn est pris de fureur et blesse mortellement Ferdia avec sa lance barbelée (gae bolga). Il embrasse alors une dernière fois son frère avant de l'emporter avec ses armes de l'autre côté du gué, en Ulster. 

 

Le combat n'est pas pour autant terminé ! Il reprend sur le gué. Pendant que les Ulstériens dorment, les hommes de Connacht pénètrent en Ulster et volent le Taureau brun de Cualngé. Le roi Conchobar et ses hommes se réveillent, mais il est trop tard : la reine Medb et ses hommes ont déjà regagné leur territoire. Fière d'avoir capturé le Taureau brun, elle le contemple, lorsque celui-ci est pris de fureur. Il s'attaque alors au Taureau blanc de Connacht. La reine se retrouve sans taureau, les deux ayant péri. La paix est alors rétablie, tout du moins pour une courte période.

De tout l'Ulster, il en était le champion,

gardien de l'île verte, il en est devenu patron.

S'il représente la magie guerrière, c'est vainement qu'il tente, à plusieurs reprises, d'obtenir la souveraineté. La pierre de Lia Fáil, la pierre du destin qui est censé danser de joie en présence du Roi.

 

Les druides lui ont prédit un drôle d'avenir,

un choix à faire, la conséquence de son devenir.

Un jour, les dieux ordonnent de faire un choix. Il doit choisir entre une longue vie ou la renommée. Il opte pour la renommée, mais se trouve alors lié à une obligation permanente (geis) : il ne devra jamais passer devant un foyer sans en goûter la nourriture et ne jamais manger de viande de chien. Ainsi, il lui est prédit que son dernier acte sera, comme le premier, le meurtre d'un chien, et qu'alors il saura que sa mort est proche.

Il meurt le jour de Samain, et Morrigan se pose sur son épaule sous la forme d’une corneille. Il a aussi pour épée Cruaidin Calcidheann.

 

Cuchulainn est l'archétypique de la vaillance. C'est le défenseur de la tribu, celui qui n'utilise des pouvoirs magiques que pour faire le bien de son peuple et combattre le mal. »

 

-         Fin, fit Charles avec le sourire.

Rina s’endormit avant la fin de l’histoire tout comme Doriana, mais bon la petite fille était trop petite pour comprendre l’histoire de Cuchulainn, ce héros celte. Nora le trouvait vaillant, mais particulièrement volage quand même, à moins que ça soit « normal » pour les celtes. En même temps, elle n’était pas mariée avec Tom, mais jamais il ne lui viendrait jamais à l’esprit de laisser un autre homme la toucher. Son cœur était déjà plein d’amour pour lui, il n’y avait pas de place pour un autre, de toute façon, elle ne le voulait pas.

 

-         Au lit ! dit-elle aux deux enfants avec douceur.

Toma et Anora se regardèrent tous les deux, hésitant à réclamer plus de l’histoire, mais finir par hocher la tête. Ils souhaitèrent une bonne nuit à Charles. Rina fut réveillée et marcha en fermant à moitié les yeux pour rejoindre son lit, où elle tomba directement dans le sommeil.

Toma et Ano ne firent pas les compliqués et se glissèrent dans leurs lits. Doriana fut installée dans son berceau, et Nora sourit. Elle avait de la chance, ses enfants étaient si mignons, et si gentils. Pourtant, il y avait des moments, des mots qui arrivaient à lui faire peur, mais cela ne changeait rien à l’amour, qu’elle ressentait pour eux. Elle ne réagirait pas comme ses parents, à les abandonner comme si c’était des monstres.

 

 

La jeune femme redescendit et proposa un dernier thé à Charles, mais celui-ci refusa, il voulait rentrer pour retrouver Tracey. Nora le raccompagna jusqu’à la porte, et le regarda un moment, marchait dans le chemin. La petite sorcière referma la porte, elle se retourna pour découvrir Voldemort face à elle.

-         Tom ! s’écria-t-elle.

Nora se précipita vers lui, elle était si heureuse de le revoir auprès d’elle. Voldemort soupira et fit reculer la jeune femme, en la prenant par les épaules.

-         Où est-ce que tu étais ? Est-ce que tu vas bien ? Tu restes avec nous ? questionna la petite sorcière.

-         Tu parles trop ! fit-il en la faisant taire en posant un doigt sur sa bouche. Je suis allé voir les enfants, tout le monde dort là-haut, dit Voldemort.

-         Est-ce que tu veux quelque chose ? demanda Nora.

-         Rien, je dois aller voir Fenrir, annonça le mage noir, en poussant la jeune femme de son chemin.

Il ouvrit la porte et glissa sur le sol, en quelques secondes, il était à l’autre bout du chemin, et disparu de la vision de Nora.

 

Cette dernière soupira et referma la porte derrière lui, il avait au moins été voir les enfants, c’était le plus important. Ce n’était pas grave, s’il ne voulait pas passer un moment avec elle, même si elle aurait beaucoup aimé. Si les enfants arrivaient en premier dans les pensées de Tom, c’était mieux comme ça.

Nora termina le rangement, et souhaita une bonne nuit à Wiskhey et monta les escaliers pour rejoindre sa chambre. Elle jeta tout de même, un coup d‘œil dans les chambres, des enfants. Elle se rendit dans sa chambre, et puis dans la salle de bain adjacente, pour se faire couler un bain. Nora se glissa dans l’eau, et se laissa aller, la tête en arrière, et fermant les yeux. Elle espérait que Tom reviendrait la voir après sa rencontre avec Fenrir. Mais Nora devait être loin de ses préoccupations, sans doute morbides.

-         Tu te sens bien ? demanda la voix de Tom au creux de son oreille.

Nora ouvrit les yeux, le mage noir était penché sur elle, il glissa sa main le long du cou de la jeune femme, jusqu’à ce que ses doigts touchent l’eau. Et le bain devint froid.

-         Hé ! s’écria Nora en se relevant, nue devant lui, frigorifiée et tremblante.

Elle attrapa une serviette, et se plia dedans. Voldemort la regarda de haut en bas, avec un étrange regard mêlant mépris et … désir. Il quitta la salle de bain, Nora s’essuya au plus vite, et se mit en tenue de nuit, avant de retourner dans sa chambre. Voldemort était debout et regardait par la fenêtre.

-         Que se passe-t-il ? Tu voulais parler de quelque chose ? demanda la petite sorcière.

Voldemort se retourna vers elle, et la fixa du regard, d’une manière hautaine, comme à son habitude.

-         Les choses avancent moins vite que je ne l’espérais, dit le mage noir.

Nora se ne savait pas quoi lui dire. De base, elle n’était pas d’accord avec ses idées, ses idéaux, mais elle se sentait un peu triste qu’il ne réussisse pas ce qu’il voulait entreprendre.

-         Qu’est-ce que tu …

-         Chut !

-         Tu ne vas pas revenir avec nous ? demanda Nora malgré tout.

-         Non, pas de suite !

-         Est-ce que c’est quand même possible que tu restes pour Noël ou le nouvel an ? questions la petite sorcière.

-         Non !

-         Juste un moment, ça fera plaisir aux enfants, s’il te plait, supplia la jeune femme.

-         Non, ne me le fait pas répéter, s’énerva Voldemort.

-         Pardon, fit Nora toute timide. Je crois que tu manques aux enfants. Tu leur as dit de travailler sur ce machin celte. Anora travaille bien avec Maitre Wang, et Toma avance avec Pyrite. Rina a refait plein de dessin pour toi, et puis Doriana a fait ses dents, et commence à se tenir assise, et elle parle Fourchelang, expliqua la jeune mère avec le sourire.

-         J’ai un rapport de Pyrite, aussi souvent que possible, rétorqua le mage noir.

-         Je vois ! commenta Nora, à moitié contente qu’il prenne des nouvelles des enfants, et déçue qu’il ne le fasse pas auprès d’elle, ou même des enfants.

-         Bien ! Bonne nuit ! dit Voldemort, en transplanant presque aussitôt.

 

Nora en resta bouche bée, devant cette étrange conversation. Elle se demanda ce qu’elle avait bien pu faire pour que Voldemort ne la regarde plus, la touche à peine. Elle en était très peinée. Elle se glissa dans son lit, sentit son cœur se serrait, cherchant quelle erreur, elle avait pu faire. En effet, Nora ne souvenait pas de la lettre qu’elle avait envoyé à Drago, concernant l’attaque sur l’ordre du Phoenix. Et encore moins de tout qui avait suivi, avant le Drame. Nora s’endormit en pleurant, serrant un oreiller contre elle. Voldemort apparut au cours de la nuit, se tenant au-dessus d’elle, il serra le point, et s’installa sur le fauteuil, en écoutant la respiration calme de la jeune fille, qui demandait pardon à Tom plusieurs fois dans son sommeil.

 

Le 25 décembre arriva, les enfants avaient ouverts les cadeaux, se souhaitant un joyeux Noël. Ano, Toma, Rina et Ana avaient eu la surprise d’avoir un présent de la part de leur père. Il avait laissé à Ano, une tenue pour les arts martiaux. A Toma, il avait mis un carnet que le garçon était le seul à pouvoir ouvrir. A Rina, il avait laissé un pincelier, une trousse regroupant quelques pinceaux en bambou. Ana avait eu une collection de hochet, et une peluche serpent. Nora sourit, en se demandant où Voldemort avait pu trouver ce genre d’objets. Nora trouva un cadeau de la part de Tom. Surprise, elle ouvrit tout de même, et trouva une paire de boucle d’oreilles, ressemblant à son collier. Deux gouttes plus petites, mais toujours recouvert de diamants brillant. La jeune femme les mit à ses oreilles avec le sourire.

 

Ils passèrent une bonne journée, tous les cinq. Ana a commencé à s’amuser avec son serpent en peluche. Ano s’était revêtue de ses habits de kung-fu, composé d’une veste chinoise et d’un pantalon bas. Toma transposa ses notes dans son nouveau carnet, puis déchira et brûla les morceaux de son ancien cahier. Rina observa chacun de ses nouveaux pinceaux avec le sourire. Nora ne cessait de porter sa main à ses oreilles, sans le vouloir, pour toucher les boucles.

 

Tard dans la soirée, ils eurent la surprise de voir, Voldemort arrivait dans le hall de la maison. Les trois enfants se levèrent et le saluèrent en hochant la tête.

-         Papa ! firent les deux filles.

-         Père, fit le garçon.

-         Schtt… ttsch ! fit Ana assise sur sa chaise haute, en secouant ses petits bras.

Nora se leva et posa sa main sur son cœur, elle sourit et lui dit merci en silence, quand elle croisa son regard. Elle était heureuse, qu’il soit venu pour les enfants. Il resta quelques minutes en parlant Fourchelang, puis il envoya les enfants au lit. Nora monta avec Ana dans ses bras, qu’elle mit au lit, avant de passer dire bonne nuit aux plus grands. Mais en redescendant, elle ne trouva aucune trace du mage noir, mais Nora s’en doutait déjà, un peu. Elle termina d’aider Wiskhey à ranger le repas de fête, puis monta se coucher, où elle rejoignit vite les bras de Morphée.



 

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