TJ n'est pas seule 2

Chapitre 17 : Père et Fille 2

6496 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/04/2022 19:11

Les jours de février et mars s’écoulaient doucement, mais surement. Les enfants continuaient de travailler leurs traductions, aidés par Charles à certains moments, même si Ano semblait de plus en plus retissant à avoir son aide, sans que Nora ne sache vraiment pourquoi. Et puis, ils avaient aussi leur cours avec Pyrite et Wang.

-         Nous avons toute la phrase, annonça Toma en tendant le parchemin devant lui.

-         Qu’est-ce que ça dit ? demanda Nora.

-         Je lis : Ici se tient l’entrée du royaume des celtes où repose notre éternité, me semble le plus probable, précisa Ano, celui qui entre sans y être invité sera frappé par la malédiction, termina la fillette.

Ano leva la tête vers sa mère, avec le sourire, fière d’avoir réussi à traduire le texte que son père lui avait confié. Nora se dit que ce n’était pas une bonne idée que Voldemort entre dans cette grotte, il ne craignait peut-être pas cette malédiction, mais elle n’aimerait par le perdre, il lui manquait tant.

-         Est-ce qu’on doit prévenir votre père ? demanda Nora à ses deux enfants.

-         Ben oui, répondit Ano d’un ton si évident.

-         Tu n’as pas peur que cette malédiction lui fasse du mal.

-         Papa est plus fort que ça, rien ne l’arrêtera.

-         Ma puce, fit Nora en faisant un bisou sur la joue de sa fille.

-         Il faut parler avec Oncle William, dit Rina avec le sourire.

-         Je vais lui écrire une lettre, annonça Nora, sauf si vous préférez attendre lundi, vu qu’il viendra avec Mr Wang pour vos leçons.

-         Non, tu peux lui écrire cette lettre, répondit Toma.

Nora se demandait parfois qui donnait les ordres dans cette famille, enfin en toute logique, c’était Tom … mais elle n’avait pas l’impression d’être celle qui élevait ses enfants, où s’ils s’élèvent tous seuls, surtout Ano et Toma, qui étaient déjà très indépendants. La jeune femme écrivit sa lettre à Pyrite, et attendit qu’il arrive, c’était souvent comme ça. Et effectivement, une heure plus tard, William franchit la porte de la maison.

-         Il faut que tu appelles Papa ! exigea Ano en fixant William dans les yeux.

Il chercha du soutien auprès de Nora, mais la jeune femme ne savait pas trop quoi dire. Elle tenta de convaincre à nouveau sa fille, mais…

-         Maman, c’est important, ajouta Toma avec le sourire.

-         S’il te plait, ajouta Rina avec le sourire, et les trois enfants levèrent leurs visages souriant vers eux.

Nora leva le regard vers Pyrite, ils étaient bien incapables de leur faire entendre raison. Elle haussa les épaules, William découvrit son bras et appela le mage noir. Il apparut quelques minutes plus tard, dans le salon de la maison.

-         Papa, on a réussi, s’écria Ano en secouant le parchemin devant son père.

Il se pencha pour prendre le texte, et le parcourra. Nora doutait qu’il n’ait pas déjà traduit le texte bien avant eux. Il sourit et plia le parchemin qu’il glissa dans sa manche.

-         C’est bien, les enfants, dit-il puis il parla en Fourchelang.

William et Nora se regardèrent, ni l’un ni l’autre ne comprenait ce qu’ils étaient en train de se dire. Elle soupira et attendit qu’ils aient fini de parler. Voldemort se tourna vers Pyrite, qui baissa la tête.

-         Pyrite ! dit-il

Puis il se tourna vers Nora qui elle leva le regard vers lui, elle voulait qu’il soit avec elle. Ça fait 9 mois qu’il n’était rien arrivé entre eux.

-         Rina va venir avec moi, demain ! annonça-t-il avant de disparaitre, Pyrite fit de même.

Nora ne pouvait qu’acquiescer sans savoir, quoi dire d’autre, la fillette allait donc passer du temps avec son père, en soi c’était bien, que son père passe du temps avec elle.

-         Chouette ! dit la petite fille. Wiskhey, s’écria la petite fille en filant dans la cuisine.

-         Oui, petite maîtresse !

-         Il faut préparer un pique-nique pour papa et moi, demain, déclara Rina.

-         Bien, Miss !

 

La petite elfe et la fillette passèrent un moment à préparer le plus beau des pique-niques. Nora observait sa fille, ravie de passer un moment avec son père. Ano et Toma avaient déjà eu ce moment et elle n’avait jamais eu des détails et ce n’était pas faute d’avoir posé beaucoup de questions aux enfants, et à Tom, quand elle le pouvait encore. La jeune mère trouvait que ses enfants avaient un peu changé suite à ces entretiens. Toma avait gagné en assurance, et se montrait particulièrement intelligent, bien trop pour un enfant de huit ans. Anora avait commencé à se montrer plus calme, plus posée et cela s’améliorer avec les cours de Mr Wang.

 

Mais Nora continuait d’être présente pour ses enfants, peut-être un peu trop d’ailleurs, mais leur père était peu là, elle voulait compenser. Et puis elle n’avait pas d’exemple de ce que pouvait être une mère, alors elle faisait comme elle se sentait, comme elle pensait que c’était bien, en espérant que c’était le cas.

-         Est-ce que tu es contente, ma chérie ? demanda Nora à sa fille.

-         Oui, maman ! Tout ira bien, tu n’as pas t’inquiéter, répondit la fillette avec le sourire.

-         Je sais mon ange, ton père veille toujours sur toi, comme sur ton frère et tes sœurs.

-         Sur toi aussi, maman, ajouta la fillette.

Nora fit un sourire sans pouvoir confirmer, elle aimerait bien pour le faire, mais elle n’avait aucune certitude, personne n’en avait jamais, se rassura-t-elle. Ces derniers temps, toutefois, elle se sentait délaissée, seule. Ses enfants lui donnaient de la joie, et du bonheur, mais ce n’était pas la même chose avec Tom.

 

Le lendemain matin, Rina était habillée, portait son petit sac, et attendait son père dans le hall de la maison. Il arriva vers midi, Rina se tenait droite devant lui. Il lui tendit la main, et elle glissa la sienne, dans celle de son père, et ils disparurent tous les deux sous les yeux de Nora.

Ils arrivèrent dans une grande bibliothèque, la petite fille commença faire le tour des lieux en silence puis revint vers son père.

-         C’est Toma qui aime lire, ça lui plairait cet endroit, commenta la fillette.

-         Je crois en effet, mais certains livres sont encore trop durs pour lui.

-         Il est prêt à plein de choses comme Ano aussi.

-         Parle-moi de ce que tu aimes !

-         J’aime maman, Ano, Toma, Ana, et puis toi aussi papa, dit la petite fille. … Est-ce…. Que tu m’aimes…. Aussi, même si je ne parle pas …. Fourchelang ? demanda Rina, inquiète.

-         Tu es ma fille, n’en doute pas, répondit-il sans toutefois dire oui, ou je t’aime.

-         Maman a dit que tu veillerais toujours sur nous, dit la fillette.

-         Oui, vous êtes mes enfants, continua Voldemort en insistant sur le « mes ».

-         Pourtant, tu as fait du mal au bébé dans le ventre de maman.

-         Qui ? Qui t’a parlé de ça ? C’est Gomez ! s’écria Voldemort.

-         Non ! Je le sais parce que je le sais… ! Je vois plein de choses qui n’existe pas …. Encore, je ne vois pas bien. Ano dit que je ne vois pas les choses dans le bon ordre, et Toma dit que je manque de … contexte. J’ai vu ce qui arrivé à maman, mais… je t’ai vu en colère, et le bébé mort… mais je ne savais pas quand ça allait arriver.

-         Tu as le troisième œil ?

-         C’est comme ça, qu’on dit ? fit la petite fille surprise.

-         Oui... Les dessins que tu as fait pour mon anniversaire, c’est la famille ?

-         Oui, mais ce n’est pas encore sûre, tout change tout le temps. Je le mets sur papier, c’est plus facile quand je ne savais pas encore écrire.

-         Tes dessins sont très beaux, continue comme ça !

-         Vrai ?

-         Oui !

-         Merci, papa, c’est gentil.

-         Est-ce que je pourrais voir tes dessins ?

-         J’ai amené un des carnets, j’en ai plein. Ano m’a dit de les faire dans l’ordre, mais ça ne marche pas, dit la fillette.

Elle tendit un carnet à son père, ce dernier le prit en main, et feuilleta les images, il y avait beaucoup de dessins sur la famille, sur sa vie, et d’autres plus vaste, sur le monde des sorciers, il y avait la prison d’Azkaban entouré d’un énorme soleil. Il y a un dessin de lui devant une grotte celte, qui souhaite franchir. Il y a un dessin de sa mère, Nora, recroquevillée sur le sol entrain de pleurer et d’une tache rouge au sol.

-         Elle a oublié, n’est-ce-pas ? demanda Rina à son père.

-         Oui !

-         Tu lui as effacé la mémoire ?

-         Oui !

-         Pour…Ah ! dit Rina, elle ne savait pas si c’était bien de poser la question à son père.

-         Est-ce que Ano et Toma sont au courant ?

-         Oui, je leur dis tout ce que je vois, que je sais.

-         Pourquoi ne pas en avoir parlé avec ta mère ?

-         Cela l’aurait rendu triste, mais elle est triste quand même, répondit Rina

Elle ne savait pas s’il parlait de son don, ou de la tragédie de sa mère, mais la réponse était la même dans les deux cas. Le mage noir hocha la tête, puis quitta la pièce pour se rendre dans la pièce en face. Rina le suivit en trottinant, et remarqua qu’ils étaient toujours à la maison. Elle aurait voulu voir quelque de plus fantastique avec son père. Elle entra dans le bureau de son père, sa salle de travail, elle l’avait déjà vu dans un rêve. Le mage noir ouvrit un carnet avec un grand « M » sur le dessus.

-         Qu’est-ce que c’est ? demanda la fillette en montant sur un fauteuil en face de son père.

La petite fille se mit à genoux sur le fauteuil, et se pencha vers le registre de son père, elle voulait observer ce qu’il faisait.

-         C’est un registre. Un vieux registre qui contenait les noms de ceux qui avaient le troisième œil, comme … Trelawney, dit-il alors dans un petit rire. Voilà, Mopsus !

-         Qui est-ce ?

-         C’est un homme qui possède le troisième œil, il pourrait t’aider à le maitriser.

-         J’aurais des cours comme Toma et Ano ? demanda la fillette.

-         Quelque chose comme ça !

-         On peut aller le voir maintenant ? demanda Rina.

-         Je suppose que oui, répondit Voldemort en se levant de son fauteuil.

Il vint prendre la main de sa fille, ils transplanèrent devant une boutique, dans un quartier sombre moldu et désert. Le père et la fille entrèrent dans le magasin.

 

La petite fille entra dans la boutique, il y avait des rayons avec des articles à vendre tel que des cartes, des pendules, des livres et autres choses. L’atmosphère était agréable, et Rina commença à faire le tour de la boutique.

-         Bonjour ! Est-ce….. Ah ! fit une jeune femme avant de se figer, voyant Voldemort.

Son cerveau était incapable d’avoir une pensée cohérente, si ce n’est voir sa vie défilait devant ses yeux.

-         Bonjour ! Est-ce qu’on pourrait parler avec Mr Mopsus, s’il vous plait ? demanda Rina avec le sourire.

Voldemort pointa sa baguette vers la jeune femme qui tremblait, comme une feuille, elle pointa du doigt l’arrière-boutique, en se décalant sur le côté, d’un pas raide pour les laisser passer.

-         Merci ! fit Rina avec le sourire en passant la porte de l’arrière-boutique. Tu viens, fit-elle en prenant la main de son père pour le tirer avec elle.

La jeune femme, Stacey, une cracmole, s’enfuit de la boutique en criant et en courant dès que le mage noir fut hors de vue. La fillette tenait toujours la main de son père, quand ils passèrent la porte, il y avait un vieil homme assis sur une chaise, dans une cuisine.

-         Bonjour, fit Rina.

-         Bonjour, cher enfant, j’attends ta venue depuis un moment, dit l’homme. Est-ce que le thé est prêt ? demanda-t-il.

Rina lâcha la main de son père, et alla voir la théière, elle prépara le thé comme sa mère et sa grande sœur le lui avait montré. Puis elle posa deux tasses, et leva son regard vers son père, qui secouant la tête, puis elle remplit les deux tasses.

-         Fais attention, elle doit être chaude, le prévint le vieil homme à la barbe blanche.

-         Oui, dit Rina en servant les deux tasses.

Elle prit l’une des tasses, qu’elle glissa dans la main du vieil homme.

-         Merci, cher enfant !

Rina s’assit sur une chaise en face de lui et prit sa tasse. Ils restèrent silencieux l’un face à l’autre, ce qui rendait Voldemort nerveux et impatient.

-         Vous savez pourquoi nous sommes là ? demanda le mage noir d’un ton supérieur.

-         Oui, votre fille a le troisième œil, je peux dire sans trop me tromper qu’elle tient cela de sa mère.

-         Maman ! déclara Rina surprise.

-         Elle sait instinctivement que quelque chose va arriver, elle a beaucoup d’intuitions, et de prémonitions. Mais elle est bien incapable de dire quoi. Et elle se retrouve bien souvent au mauvais endroit, au mauvais moment, ou au bon endroit ou au bon moment, ça dépend de son point de vue, expliqua Mopsus, mais il est tout autre chose avec toi, cher enfant. Explique-moi ce que tu vois !

-         Euh …. Commença la fillette cherchant les mots pour expliquer ce qu’elle voyait, il y a des choses que je sais sans savoir comment, d’autres que je vois. Mais j’ai l’impression que ce que je sais va arriver quoi qu’on fasse, alors qu’il y en a d’autres qu’on peut changer.

-         C’est la différence entre une prédiction et la précognition, mais tu apprendras que les conséquences de nos actions sont toujours si compliquées, si diverses que prédire l’avenir est une affaire très difficile. Beaucoup de voyants se disputent encore de savoir si l’avenir peut être modifié. As-tu déjà essayé de changer l’avenir ?

-         Non, pas vraiment ! Je vois les choses, j’en parle avec ma sœur et mon frère, ensuite on attend de voir si ça arrive. J’ai voulu une fois, parce que ça rendait maman triste, mais quand j’ai compris que ça allait arriver, et bien ça arrivait donc je n’ai pas pu l’aider.

-         Comment, quand vois-tu les choses ?

-         La nuit, dans les rêves, mais ça n’arrive pas dans le bon ordre. Je peux faire cette nuit, un rêve pour ce qui va arriver dans les journées de lendemain, mais des fois, je vois le soir avant le matin. Du coup, c’est tout mélanger dans ma tête.

-         Il existe des techniques que tu peux apprendre, dit le voyant.

-         Oui, c’est pour ça que je suis là, vous allez pouvoir m’apprendre.

-         Ça ne va pas être possible, cher enfant !

-         Oh, pourquoi ? demanda Rina.

Le voyant leva ses yeux vides vers Voldemort, le mage noir se plongea dans le regard aveugle du voyant. Il savait qu’il allait mourir aujourd’hui et que Voldemort le tuerait.

-         J’ai vu cette conversation dans mes rêves de nombreuses fois. Ton thé est vraiment très bon, c’est l’un des meilleurs que je n’ai jamais goûtés.

-         Merci, dit Rina.

-         Je vais déjà te dire ce que je sais, donc tu as déjà expérimenté les rêves, tu peux essayer la méditation, le zazen.

-         Le zazen ?

-         C’est une technique des moines bouddhistes, les moines du zen, qui consiste à te plonger dans un état de transe, pour laisser l’inconscient prendre le dessus avec tes pouvoirs. Tu peux aussi analyser les rêves, et même les appréhender pour remarquer des détails, comme l’heure sur une horloge, ou bien la hauteur du soleil, pour te donner un contexte temporel, ce sont des rêves lucides.

-         J’ai commencé à faire des dessins de ce que je vois.

-         Oui, tenir un journal de rêve c’est une bonne idée, tu peux en ressortir des symboles et des signes.

-         J’ai remarqué que plus un rêve est …. Précis, lumineux plus il se réalise, alors que parfois c’est flou.

-         Parce que l’évènement prédit n’est pas encore certain, il peut être lié à d’autres évènements qui ne sont pas produits.

-         Comme la pierre qui tombe dans l’eau, et qui fait peur à la grenouille. Tant que cette pierre n’est pas tombée, la grenouille n’a pas peur.

-         Et si tu empêches la pierre de tomber, toutes les conséquences du saut de la grenouille n’a pas lieu…

-         Comme la feuille qui bouge, et fait envoler l’insecte.

-         Et tout un pan de l’avenir est modifié. Et comme les choses ne se produisent jamais deux fois de la même façon, tu ne peux pas savoir si cet insecte n’allait pas créer quelque chose d’encore plus beau.

-         Je comprends ! dit la petite fille.

Voldemort observa sa fille, parce que lui de son côté, ne comprenait rien à cette histoire de grenouille. Les prédictions, ce n’était pas son domaine. Pourtant il avait cru à une prophétie, sur lui et Harry Potter, et Nora lui avait ri au nez, enfin presque.

-         Et les prophéties ? demanda le mage noir.

-         C’est là que les voyants se … disputent le plus. La majorité des voyants prennent pour argent comptant, et y croit dur comme fer. Tous les ans, il y a une visite de la salle aux prophéties par les voyants qui espèrent trouver « la » Prophétie.

-         Nora a dit que moins de la moitié de la moitié des prophéties se sont réalisés parce que les gens n’en ont jamais rien su. Et c’est au moment où on y croit qu’elles se réalisent, commenta Voldemort.

-         Cette jeune femme est vraiment …. Intéressante. Elle a compris instinctivement ce que des voyants, et encore pas tout, ont fini par comprendre après des années de recherches. Ce que je vais te dire, dit Mopsus en parlant à la petite fille, ressort de ma propre conception des choses, mon point de vue. Je pense qu’il existe une infinité de futur en même temps, et que c’est au moment où l’on prend une décision qui influe sur l’avenir. Cependant les autres choix existent toujours, et crée…. D’autres « mondes ».

-         L’arbre ! fit Rina avec le sourire.

-         L’arbre ? répéta Mopsus

-         Maman parle d’un arbre et que chaque branche représente un « avenir », et alors que tous les possibles existent. Mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris.

-         Décidément cette femme ! Vous avez … de la chance, dit Mopsus en levant son regard vers Voldemort. 

Il n’avait jamais vraiment considéré la présence de Nora comme une chance, au mieux comme un atout… Elle était « utile ».

-         Qu’est-ce que tu as « vu » de cette rencontre ? demanda Mopsus à la fillette.

-         Euh…. J’ai « vu » la pièce et votre visage, mais je ne connaissais pas votre nom, et … je n’avais pas vu papa !

-         Parce que ton père est derrière toi, tu peux lui tourner le dos sans crainte, alors que dans ma vision, je lui fais face.

-         Ah… tout dépend d’où on regarde. Si on regarde par un trou de serrure, la vision est considérable réduite, comme de mettre des œillères, ou même un bandeau sur les yeux.

-         Oui !

-         J’ai encore pleins de question, fit Rina, est-ce que vous voulez un morceau de mon sandwich ? proposa la petite fille.

-         Je crains que cela ne soit pas possible, j’auras bien aimé.

-         Ah bon, pourquoi ?

Voldemort se retourna, sentant la présence de sorciers venant vers eux. Il regarda sa fille, puis quitta la pièce pour aller faire face à Harry Potter, encore lui ! Il y avait aussi quelques membres de l’ordre du Phoenix avec lui.

-         Qu’est-ce qui se passe ? demanda la fillette.

Mopsus se leva et ouvrit la porte à l’arrière, pour laisser entrer George et Ron. Rina les regarda d’un air curieux, en penchant la tête. La pierre venait de tomber, Rina sauta comme la grenouille et fila dans la boutique, abandonnant son sac, et courut vers son père. Elle lui rentra dedans, surprenant le mage noir, il serra sa fille contre lui, il posa une main sur la tête de la petite fille, et lança un sort mortel, vers l’arrière. Ron et George parvinrent à l’éviter en se jetant sur le côté, mais le sort fila et frappa de plein fouet, le voyant Mopsus. Voldemort et sa fille transplanèrent.

 

-         Tout le monde va bien ? demanda Harry.

-         Oui, George vivant ! dit George avec le sourire.

-         Mafalda vivante, dit la jeune femme. Tu vois, je te l’avais dit que Stacey n’était pas folle.

-         Oui, je vois ça, soupira Sirius.

-         C’était sa fille ? demanda Mafalda.

-         Sans doute, répondit George.

-         Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? demanda Ron en s’avançant dans la boutique.

-         Une consultation de voyance, répondit la cousine de Ron en haussant les épaules.

Hermione s’approcha du corps du vieil homme, elle lui mit les bras en croix et soupira. En se relevant, elle remarqua un sac posé sur la table.

-         Vous croyez qu’il a vu venir, la mort ? demanda Ron.

-         Je pense, sinon comment expliquer qu’il nous ait ouvert la porte.

-         Vous auriez dû attaquer la gamine, dès que vous êtes entrés, s’écria Bill.

-         Attaquer une enfant, ça aurait pu être celle du voyant, remarqua Hermione.

-         Les mangemorts le font bien eux, rétorqua Bill.

Tout le monde savait que le jeune homme avait perdu sa femme, parce que les mangemorts l’avaient obligé à faire un choix en attaquant sa fille. Victoire était maintenant partie avec Molly, sa grand-mère, vers la France. Un silence s’installa dans la pièce, pendant qu’Hermione fouillait le sac sur la table. Il y avait deux sandwichs, des grands verres de jus de citrouille, et deux parts de tarte au citron. La jeune femme posa le tout sur la table. Ron les regarda avec envie, mais le regard noir de sa femme le dissuadant de mettre la main sur la nourriture. Hermione prit le carnet de Rina entre ses mains, et l’ouvrit.

 

Sur la première page, il y avait un message : « Gare aux fesses de celui qui l’ouvre sans autorisation. » Hermione sourit, cela ressemblait à n’importe quel journal intime d’un enfant, avec ses petites fleurs partout. Puis Hermione tourna la première page. Il y avait le dessin d’un loup, chassant des humains à la pleine lune, et une esquisse de Fenrir sur l’autre page.

Le sourire d’Hermione disparu, elle tourna la seconde page, se trouvait un dessin de quatre personnes jouant dans la neige, en faisant un bonhomme de neige. La troisième page se trouvait la prison d’Azkaban avec le soleil, et des sorciers sur des balais, et il y avait une esquisse du visage d’Harry. Sur la page suivante, il y avait Nora tenant dans ses bras, un bébé. Sur la page suivante, elle était assise par terre dans une salle de bain, il y avait une tache rouge sur le sol. Hermione tourna la page suivante, il y avait un bateau, et eux en train de le regarder partir.

-         Harry, le bateau où Molly et les enfants ont embarquée, c’était le Calypso ? demanda Hermione.

-         Oui, pourquoi ?

-         Regarde ! dit-elle en donnant le carnet à la page du dessin en question, on voyait bien le nom du bateau.

-         Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Harry.

-         Je suis pas sûre … fit Hermione, en regardant le voyant couché au sol, elle remarqua les tasses sur la table… Oh, par Merlin, Harry, dit-elle soudainement.

-         Qu’est-ce qui se passe ? S’alarma Ron.

-         Ils n’étaient pas ici pour une consultation, enfin si… Harry, cette petite fille possède le don de double vue.

-         Comme Trelawney ? demanda Ron.

-         Oui… enfin non, je veux dire un vrai don. Regarde les autres pages, elle a vu l’évasion de Neville, l’attaque de Fenrir sur le village moldu. Un Voldemort capable de voir l’avenir.

-         Pourquoi, il ne nous a pas empêcher de libérer Neville, ou attaquer le bateau ? demanda Sirius.

-         Parce qu’elle… parce que c’est une petite fille, elle ne contrôle pas son don. Regarde mise à part celui de la neige, il n’y a aucun repère temporel. Elle ne sait pas quand va se produire les choses, mais ce sera facile à Voldemort de placer un espion, pour surveiller les endroits où on apparaitra sur les dessins de sa fille.

-         Comment ça se fait qu’elle possède un tel don ? demanda Harry.

-         Il doit venir d’elle, répondit Hermione en tourna la page sur Nora tenant un bébé dans ses bras.

-         Et … les autres gamins quel don, ils ont ? interrogea Sirius.

-         Nous devons le découvrir, répondit Harry en soupirant.

Un Voldemort capable de prédire l’avenir, c’était terrifiant jusqu’à maintenant, il pouvait encore faire des plans, agir avant le mage noir. Mais si cette petite était capable de voir encore avant. Il serait difficile de pouvoir le vaincre, d’autant plus qu’il n’avait pas la moindre idée où pouvait se cacher ses Horcruxes.

 

Voldemort et Rina apparurent au milieu du hall, Nora se précipita vers eux, et remarqua le visage inquiet de sa fille, et celui de Tom en fureur.

-         Qu’est-ce qui s’est passé ?

-         L’ordre nous a attaqué, répondit Voldemort en colère.

-         Papa, j’ai oublié mon carnet de dessins à la maison du vieux monsieur, dit la petite fille dans les bras de sa mère.

Voldemort soupira et transplana sans rien dire. Nora regarda sa fille et la serra dans ses bras, soulagée de la retrouver vivante.  Le mage noir revint quelques minutes plus tard, mais il n’avait pas le carnet avec lui. L’ordre allait découvrir le don de sa fille, mais il l’avait l’avantage.

-         Rina, je veux que tu m’informes dès que tu fais un dessin concernant les gens qui nous ont attaqué, dit le mage noir en Fourchelang.

-         Comment ? demanda Rina, en langue commune, vu qu’elle ne « sait » pas parler le Fourchelang.

Le mage noir fit apparaitre trois colliers représentant la marque des ténèbres, il jeta un sort, puis il glissa un, autour du cou de sa fille, et lui donna les deux autres.

-         Ils sont pour Toma et Anora. Il vous suffit de les serrer très fort en prononçant mon nom, continua-t-il toujours en Fourchelang.

-         Bien, papa ! dit la petite fille, en filant pour trouver son frère et sa sœur.

Voldemort leva le regard vers Nora et croisa son regard. La jeune femme crut y voir l’inquiétude, elle essaya de lui sourire pour le rassurer. Elle ne doutait pas de lui pour protéger les enfants. La jeune femme s’avança vers lui, et prit sa main dans la sienne, elle la porta à sa bouche, où elle fit un bisou dans le creux de la main de Voldemort. Et la posa sur sa joue. Il la laissa quelques instants, avant de transplaner sans un mot.

-         Papa, cria Ano, mais le mage noir était déjà parti.

La petite fille fut un peu déçue, de ne pas avoir pu lui parler, mais elle portait déjà son collier autour de son cou. Nora se dit que c’était mieux que de leur tatouer sur la peau. La jeune femme posa sa main sur sa joue encore chaude. Tom lui manquait tellement. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi il était si distant, elle n’avait même pas l’occasion de lui poser la question.

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