Les Premiers Chasseurs

Chapitre 22 : XXI La naissance

3360 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/12/2022 06:48

CHAPITRE XXI : LA NAISSANCE


Un cri de douleur résonna, déchirant la relative quiétude. Mathias et Charlotte se relevèrent d’un coup, se regardant, le cerveau encore embrumé par le sommeil. La lumière du matin filtrait au travers des rideaux.

Un autre cri les jeta hors du lit et de la chambre. Charlotte allait se précipiter vers la pièce où Rose s’égosillait, elle s’arrêta, se tournant vers son amant, apeurée à l’idée qu’il se rétracte et lui demande d’oublier cette chaste nuit. Il lui sourit :

— Vas-y, on se retrouve plus tard.

Rassurée, la jeune femme se précipita au chevet de la future mère.

Mathias se rendit au salon. Les deux comtesses n’étaient plus là, et Philippe s’était assoupi sur son siège. Sur une table se trouvaient une miche de pain, du fromage et un pâté, sûrement placés ici par les bons soins de Noé. Il se servit et s’installa près d’une fenêtre pour manger. Dehors, le ciel était clair.

Aux cris que poussait Rose, la délivrance ne tarderait plus. Mathias se demandait comment le comte pouvait dormir avec ce boucan.

Noé entra dans le salon, un rouleau de parchemin à la main. Il vint secouer doucement Philippe par l’épaule.

— Qu’est-ce que c’est ? fit-il en s’éveillant. Madame Corvus a accouché ?

— Pas encore, monsieur, répondit le majordome. Veuillez me pardonner de vous réveiller, une lettre du Ministère de la Magie vient d’arriver.

Philippe se saisit de la missive en remerciant son domestique et en lui demandant une tasse de café.

Alors qu’il déroulait le message, un nouveau hurlement déchira le silence, interrompant le comte dans son mouvement.

— Ça ne devrait plus être très long, lança Mathias.

— Oh, vous êtes là ! s’exclama Philippe. Vous n’êtes pas revenu cette nuit.

— La fatigue a eu raison de moi, je suis allé me coucher quelques heures. Je viens à peine de me lever. C’est de la part du ministre ? questionna-t-il en désignant le parchemin.

— Oui, voulez-vous que je la lise tout haut ?

— Non, vous me ferez un résumé.

Tout en dégustant son café, Philippe prit connaissance de la lettre d’Étienne Courneuf. Mathias vit la physionomie de son visage se tendre. Le sujet était, comme il s’y attendait, sérieux.

— J’espère que vous êtes remis, car nous risquons d’être de nouveau confronté à Taran, annonça Philippe.

— Je n’attends que ça, dit Mathias.

— Le ministre a reçu des informations de la part de son homologue espagnol, le señor de Farlès. Taran essaye d’étendre ses actions dans d’autres pays. La Guarda Magica a empêché ses sbires d’arriver à leur fin, et ils ont fait un prisonnier qui a été interrogé par la suite.

— Sait-on où se terre Taran ?

— Malheureusement non, mais il savait où sa prochaine attaque aura lieu. Le seul souci, c’est qu’on ignore quand exactement, une question de jours, c’est tout ce qu’on sait. Ce sera à Bressols, près de Montauban. Connaissez-vous ?

— Non, je suis déjà allé à Toulouse, mais pas à Montauban.

— Cela nous rapprochera d’y transplaner.

— Quand voulez-vous que nous partions ? demanda Mathias.

— Nous devrons nous absenter plusieurs jours, certainement. Je vais demander à Noé de faire préparer le nécessaire, il en aura au moins pour la journée. Nous partirons demain à l’aube, décida Philippe.

Mathias acquiesça. Il finit de se restaurer et alla fourbir ses armes. Il passait un chiffon huilé sur la lame de sa broadsword quand Noé se présenta devant lui.

— Je peux m’en charger, monsieur, proposa-t-il.

— Merci, Noé, mais non, refusa-t-il. Mon père m’a appris que celui qui porte une arme, en porte également les responsabilités : son utilisation, les raisons de la sortir, et aussi son entretien. Tant que je porterai une arme, je m’en occuperai moi-même.

— Votre père et feu le père de monsieur le comte se seraient bien entendus : lui aussi a appris à son fils à s’occuper de son épée.

— Du peu que j’ai pu apprendre sur le père de Philippe, je n’en doute pas.

Rose poussa un nouveau cri, ils étaient très peu espacés depuis quelques minutes. Et soudain, après un nouveau hurlement douloureux, un autre se fit entendre : les pleurs d’un nouveau-né.

Mathias lâcha aussitôt ce qu’il faisait pour se précipiter en direction de la chambre de Rose. À la porte, il retrouva les deux comtesses et Philippe, ils attendaient.

— Le guérisseur nous a priés de rester dehors pour le moment, informa le comte.

À travers le bois de la porte, les puissants cris du bébé les firent sourire. Les minutes leur parurent longues. Et finalement, la porte s’ouvrit sur le sourire de Charlotte.

— C’est un garçon ! annonça-t-elle en les invitant à entrer.

Rose se trouvait dans son lit, visiblement épuisée et soulagée que ça soit fini. Le père Mathérius se trouvait près d’elle, lui tenant la main. Dans un coin, la sage-femme s’affairait au-dessus d’un baquet d’eau, donnant son premier bain au bébé. Charlotte vint lui porter assistance.

La sage-femme emmaillota l’enfant qui cessait de pleurer et jetait autour de lui des coups d’œil, découvrant le monde dans lequel il était tombé. Elle le porta jusqu’à la nouvelle mère, celle-ci faisant l’effort de se redresser avec l’aide du curé.

Tous firent silence, admirant le tableau qui s’offrait à leurs yeux. Rose resta plusieurs minutes à regarder le petit être à qui elle venait de donner naissance. Puis elle leva les yeux vers l’assistance, s’arrêtant sur Mathias, lui faisant signe d’approcher.

— Voilà un neveu de plus, en attendant que tu sauves les autres, dit-elle en lui tendant l’enfant.

Avec mille précautions, le baroudeur prit la petite chose dans ses bras. Il posa sur lui un regard plein d’amour. Il leva les yeux vers Charlotte, elle lui souriait tendrement, attendrie par ce spectacle. Rose surprit cet échange, comprenant qu’un lien s’était créé entre eux.

— Comment vas-tu l’appeler ? demanda-t-il.

— Nathaël Orion Corvus… annonça-t-elle dans un souffle.

Mathias ne le montra pas, mais il en fut ému. Que Rose lui donne le prénom de son époux décédé, il n’en fut pas surpris, mais qu’elle lui donne aussi celui de son beau-père l’étonna.

— Ne veux-tu pas lui donner le prénom de ton père également ? questionna-t-il.

— Ma famille m’a abandonné quand j’ai épousé ton frère, rappela-t-elle. Alors que ta famille – et ton père en particulier – m’a tout de suite accueilli en son sein sans réserve. C’est pourquoi je veux lui donner ces prénoms.

— Nathaël Orion Corvus… répéta Mathias. Bienvenu parmi nous.

Un bruit à la fenêtre attira l’attention de tous, un corbeau frappait le verre de son bec. Les comtesses, la sage-femme et le guérisseur demandaient à ce qu’il soit chassé, mais Philippe leur intima de se calmer.

Mathias leva sa baguette, ouvrant la fenêtre pour que puisse entrer l’oiseau. D’un coup d’ailes, Bran vola jusqu’à l’épaule de Mathias. Il parut se pencher sur l’enfant, l’observant de ses yeux noirs. Il releva la tête, croassant à plusieurs reprises avant de s’envoler par le même chemin. Philippe se chargea de refermer derrière lui.

— Te voilà un Corvus, récita Mathias. Que tu suives la voie de tes ancêtres ou en choisisse une autre, ne laisse jamais personne te juger. Car qui nous juge nous défie, et qui nous défie en paye le prix.

Au loin, on entendit le croassement de Bran, comme pour faire écho aux paroles de Mathias et annoncer au monde cette naissance.

Le guérisseur intervint pour interrompre le silence quasi religieux qui s’était installé, insistant sur le fait que la mère et l’enfant devaient se reposer. Philippe proposa de descendre au salon prendre une collation.

— Venez-vous, Mathias ? demanda-t-il.

— Je vous rejoins, répondit-il.

Mathias avait remarqué que Charlotte restait en arrière, il s’approcha d’elle lorsqu’ils furent seuls, lui prenant les mains.

— Merci d’avoir été là pour Rose, fit-il.

— Je n’ai rien fait d’extraordinaire, avança-t-elle.

— Tu viens avec nous ?

— Non, j’ai besoin d’un bain.

— Je repars demain, avec Philippe, je risque d’être absent quelques jours.

Charlotte resta silencieuse quelques instants, elle savait qu’il devait partir, rien ne pourrait l’en empêcher. Une seule question, qu’elle jugea futile après coup, passa ses lèvres :

— On se retrouve ce soir ?

— Oui.

Charlotte se dressa pour l’embrasser, puis ils se séparèrent.

Lorsqu’il arriva au salon, le père Mathérius racontait l’accouchement, louant la force de Rose et de toutes les mères. Ses yeux étaient cernés, malgré la joie apportée par cette naissance, la fatigue se faisait sentir chez le vieil ecclésiastique.

— Monsieur le comte, vous m’avez offert le gîte et le couvert, ce que j’ai accepté pour une nuit, rappela-t-il. Serait-ce abusé de ma part d’en profiter quelques jours ? Je pense avoir besoin de repos, et je souhaiterais être présent pour Rose et le petit Nathaël.

— Cela va de soi, mon père, répondit Philippe. Vous êtes ici chez vous aussi longtemps que vous le désirez. Mathias et moi devons partir demain pour une durée indéterminée, annonça-t-il ensuite.

— Je prierai pour que votre mission soit couronnée de succès et que vous reveniez sains et saufs. En attendant, je vais aller dormir. Ce n’est plus de mon âge de faire des nuits blanches.

Le reste de la journée, Mathias et Philippe préparèrent leur expédition, Noé se chargeant des victuailles. Les deux hommes décidèrent de leur plan d’action : ils transplaneraient non loin de Toulouse et chevaucheraient jusqu’à Bressols, ce qui leur prendra la journée. Ensuite, ils trouveraient un endroit d’où surveiller le village avec discrétion et resteraient à l’affût autant de temps que nécessaire.

— Je pense que nous sommes prêts à partir, conclut Philippe alors que l’après-midi touchait à sa fin. Une bonne nuit de sommeil et nous serons d’attaque ! Espérons que l’assaut de Taran ne se déroule pas cette nuit ou demain.

— Oui, acquiesça Mathias. Je vais aller voir Rose et le bébé, puis j’irai faire une promenade.

— On se revoit au souper.

Quand il se présenta à sa chambre, la jeune mère était seule et donnait le sein à Nathaël. Le bébé semblait avoir de l’appétit, ce qu’il jugea bon signe.

— Comment te sens-tu ? demanda-t-il.

— Fatiguée, soupira-t-elle. Je ne fais que dormir et le nourrir. La sage-femme et Désirée se sont chargées de sa toilette jusqu’à maintenant. J’ai cru comprendre que tu partais demain avec monsieur le comte.

— En effet, nous avons une piste pour traquer Taran.

— Tu vas revenir avec les enfants ?

— Si l’occasion se présente… Mais je les ramènerai tôt ou tard, c’est sûr. Et une fois Taran mort, nous rentrerons chez nous.

— Serons-nous une personne de plus ?

Mathias ne répondit pas, se contentant d’interroger sa belle-sœur du regard.

— J’ai vu le regard que vous avez échangé tout à l’heure, justifia-t-elle.

— Je ne peux pas te répondre, cela n’ira peut-être pas jusque-là.

— Je vois… Je veux que tu saches que je ne m’y opposerais pas, au contraire, j’en serais heureuse pour toi. Ce que je t’ai dit l’autre jour n’était pas justifié. Je sais que tu ne nous abandonneras pas, et Nathaël aura la chance de t’avoir comme oncle. Et peut-être aura-t-il des cousins d’ici quelques années !

— Ne va pas trop vite, s’il te plaît ! arrêta Mathias. C’est peut-être un pis-aller.

— Pour elle ou pour toi ?

— Nous verrons… Je vais te laisser, enfin… vous laisser. On se revoit dans quelques jours.

— Soyez prudents.

Mathias chercha Charlotte. Il la trouva en discussion avec plusieurs lavandières. Lorsqu’il lui proposa une balade, il fit mine de ne pas remarquer les regards entendus de celles-ci.

Enveloppés dans leurs manteaux, ils attendirent d’être hors de vue pour se donner le bras.

— Je suis désolée pour les filles, dit-elle. Je n’en ai parlé à personne.

— Ce n’est rien, ça finira bien par se savoir, assura-t-il. Même si j’aime me dire que c’est notre secret pour le moment.

— Alors, restons comme ça.

La nuit tombait quand ils rentrèrent au château, se séparant lorsqu’ils furent à vue. Ils rejoignirent la famille d’Estremer et le père Mathérius pour le repas du soir. Celui-ci fut bref, Philippe et Mathias ayant prévu de partir à l’aube.

Mathias fit semblant de rejoindre sa chambre. Il attendit au détour d’un couloir et suivit Charlotte quand il la vit passer. Ils ne résistèrent pas à l’envie de tomber dans les bras l’un de l’autre une fois la porte refermée sur eux. Cette nuit encore, ils se contentèrent d’échanger quelques baisers avant de s’endormir l’un contre l’autre.

 

Mathias s’éveilla avant l’aube. Il essaya de quitter le lit sans éveiller son amante. Il sut que c’était peine perdue quand sa main gracile vint lui prendre la sienne. Il se pencha pour embrasser ses cheveux.

— Désolé, chuchota-t-il. Je ne voulais pas te réveiller.

Pour toute réponse, elle se redressa pour poser un dernier baiser sur ses lèvres.

— Reviens vite… souffla-t-elle.

Il ne répondit rien, se contentant de sortir sur la pointe des pieds. Il rejoignit Philippe qui grignotait avant le départ.

Une vingtaine de minutes plus tard, ils étaient dehors, prêts à partir. Noé et Flavius, le palefrenier, attendaient devant le château en tenant les chevaux par la bride. Les fontes étaient pleines de vivres et autres éléments qui leur seraient utiles.

— Merci, dit le comte. Veille sur tout le monde, Noé.

— Oui, monsieur.

— Si vous êtes prêt, Mathias, c’est quand vous voulez.

Mathias se positionna entre les chevaux, se saisissant des brides. Philippe posa une main sur son épaule et attendit, laissant son acolyte se concentrer. Et dans un claquement de fouet, ils disparurent.

Observant la cour depuis sa fenêtre, Charlotte soupira. Il lui manquait déjà…

 

Ils se matérialisèrent dans un bosquet aux arbres nus, hiver oblige. À travers les branches, la ville de Toulouse s’offrait à leurs yeux à une ou deux lieues. Une épaisse couche de neige recouvrait l’Occitanie, plongeant la nature dans une torpeur hiémale.

Ils s’assurèrent d’être seuls avant de rejoindre la route qui passait en lisière et prirent la direction de Montauban. Le vent glacé fouettait leurs visages. Ils ne croisèrent que peu de gens, la saison n’étant pas propice aux voyages. Et le peu qui arpentaient ce chemin ne leur accordèrent presque aucune attention, les yeux baissés, subissant la morsure du froid. Les deux cavaliers n’échangèrent, eux-mêmes, que peu de paroles.

Ils s’arrêtèrent dans une auberge au bord de la route pour déjeuner et laisser leurs chevaux se reposer. Autour d’un repas pauvre en goût et d’un pichet de vin insipide, la chaleur de la salle délia leurs langues. Ils parlèrent un moment de ce qu’ils feraient à Bressols, envisageant les options si, comme ils l’espéraient, Taran s’y montrait. Mais bientôt, ils préférèrent des sujets plus légers.

— Avez-vous le sommeil lourd ? demanda Philippe.

— Non, répondit Mathias après un temps de silence où il se demanda le pourquoi de cette question. Avec la vie que je mène, j’ai pris l’habitude d’être toujours sur le qui-vive.

— Ah ! Étrange…

— Pourquoi ?

— Je suis venu frapper à votre porte ce matin, mais vous n’avez pas répondu.

Pris de court, Mathias ne répondit pas. Il ne voulait pas avouer qu’il avait passé la nuit avec Charlotte, mais il ne souhaitait pas non plus mentir à Philippe, par respect.

— Je n’ai pas dormi dans ma chambre, finit-il par dire. Puis-je vous demander de ne pas me poser de questions à ce sujet, s’il vous plaît ?

— Bien sûr, si vous ne voulez pas en parler, je ne chercherai pas à savoir.

S’il ne pouvait plus l’interroger, Philippe se posait tout de même des questions. Était-ce les idées de son épouse qui avaient déteint sur lui ? Toujours est-il que la pensée que le représentant des Corvus ait passé la nuit avec mademoiselle Lehel lui vint immédiatement à l’esprit. Il avait remarqué qu’ils s’étaient tenus à l’écart l’un de l’autre durant deux jours, mais au matin de la naissance de Nathaël, tout avait l’air d’être rentré dans l’ordre entre eux. Peut-être plus…

Une heure avant la nuit, ils arrivèrent près de Bressols. Ils trouvèrent une position sur une colline boisée pour surveiller discrètement le village. Philippe y descendit en faisant un détour pour aller demander aux villageois s’ils avaient remarqué quelque chose d’inhabituel dans les parages. Pour cela, il métamorphosa sa tenue en uniforme des Mousquetaires du Roi.

Pendant ce temps, Mathias aménagea le bivouac. Lorsque le comte revint, il eut la surprise de trouver un igloo de neige.

— Il y a trois ou quatre ans, je suis allé dans les pays scandinaves, en Norvège et en Suède en particulier, raconta Mathias. J’ai appris quelques techniques locales pour survivre au froid.

— Vous avez beaucoup voyagé ! J’aimerais pouvoir en dire autant…

— Il n’est jamais trop tard.

— Malheureusement, la responsabilité qu’octroie mon titre vis-à-vis de mes terres et de mes gens fait que je ne peux m’éloigner gère plus de quelques semaines. D’une certaine manière, j’ai accepté cette mission de la part du ministre de la Magie pour avoir une excuse pour parcourir le royaume.

Ils continuèrent de parler voyage alors que la nuit s’abattait sur eux et que le froid s’intensifiait. Ils partagèrent un repas à base de pain brun, de fromage et de charcuterie, Mathias promettant de poser des pièges le lendemain pour tenter d’attraper un ou deux lapins.

Mathias prit la première garde, Philippe allant se coucher dans l’igloo. Et alors que le silence relatif de la nuit l’enveloppait, il se dit que la précédente, dans la chaleur des bras de Charlotte, lui manquait déjà.


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