Les Premiers Chasseurs

Chapitre 24 : XXIII Quildas Hautfaucon

3546 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/01/2023 06:04

CHAPITRE XXIII : QUILDAS HAUTFAUCON


Quand Mathias arriva au château d’Estremer, tout le monde y était endormi. Il se dit qu’il devait attendre le retour de Philippe pour savoir où mettre le prisonnier, ce fut sans compter sur Noé qui arriva en tenue de nuit. Mathias lui expliqua succinctement la situation tout en apportant des soins d’urgence au blessé. Le majordome le guida jusqu’à une cave inusitée dont la porte était solide.

Mathias fit apparaître des chaînes pour l’attacher alors que Noé amena un pichet d’eau qu’il posa à côté de lui. En refermant la porte, le spadassin l’enchanta pour la renforcer.

— Je vais attendre monsieur le comte dans le vestibule, indiqua Noé. Si vous le souhaitez, il y a de quoi se restaurer au petit salon, madame la comtesse a donné des ordres en ce sens au cas où vous reviendriez au milieu de la nuit.

— Merci, Noé, je vais en profiter, remercia Mathias.

Un jambon, du pain, du vin et de l’eau, entre autres choses, étaient posés sur la table. Mathias commença par se désaltérer à l’eau claire avant de déplier le torchon dans lequel se trouvait emmitouflé le jambon. Il en déposa une bonne part sur une tranche de pain, l’agrémentant de fromage.

Quelqu’un ouvrit la porte. Mathias s’attendit à voir entrer Philippe, il trouva Charlotte, vêtue d’une ample chemise de nuit. La jeune femme lui sourit, et se jeta dans ses bras.

— Heureusement que ça n’a pas duré très longtemps, tu m’as manqué, dit-elle.

Mathias ne répondit rien, il se contenta de refermer ses bras sur elle et de se pencher sur ses lèvres pour l’embrasser. Il la sentit frissonner contre lui, et refusa d’autant plus de la laisser s’éloigner de lui.

— Oh ! Excusez-moi, fit Philippe en entrant. Je ne savais pas que… Je ne voulais pas vous déranger…

— Vous êtes chez vous, Philippe, de quoi devriez-vous vous excuser, plaisanta Mathias. Venez donc manger un morceau avant d’aller dormir.

— Et après, j’irais prendre un bon bain chaud ! Inutile de le préparer, je m’en chargerai, ajouta-t-il à l’adresse de Noé qui le suivait.

— Je pense en prendre un également, dit le spadassin.

— Monsieur le comte, cette lettre est arrivée aujourd’hui par hibou. Si vous ne reveniez pas cette nuit, je comptais vous la faire suivre, expliqua le majordome.

— Merci Noé. C’est de maître Marchas.

— Peut-être a-t-il trouvé de nouvelles informations… émit Mathias.

— Je vais vous laisser, je suis transie de froid, dit Charlotte. Je vais dans ta chambre, ajouta-t-elle à son amant.

Philippe déroula le parchemin pendant que la jeune femme quittait la pièce. Il sourit à l’attention de son partenaire :

— Je comprends maintenant…

— Ouais… fit Mathias. Je ne sais pas quoi dire…

— Vous n’avez aucunement à vous justifier, cela est votre vie privée, à tous les deux. J’espère juste que vous vous apporterez ensemble le bonheur que vous méritez.

— On ne connaît jamais les deux bouts de sa vie. Que dit maître Marchas ?

Philippe débuta la lecture.

 

Monsieur le comte,



Veuillez me pardonner pour la présente lettre. Je sais que vous attendez de nouveaux renseignements et je suis au regret de vous décevoir sur ce point.

Si je vous écris, c’est parce que j’ai un problème personnel et je ne sais vers qui me tourner, mis à part vous.

J’ai été contacté il y a quelques semaines par un de mes anciens condisciples, celui que vous avez vu avec moi à l’auberge l’autre jour. Cet homme s’appelle Quildas Hautfaucon. Il est connu pour vendre ses services au plus offrant, Sorcier comme Moldu.

S’il est venu à moi, c’est pour essayer de m’arracher des informations concernant l’enchantement du Secret Magique, sujet que je ne maîtrise absolument pas.

À mesure que le temps passait, et au fur et à mesure de mes refus, il s’est montré plus pressant, me proposant des richesses, que j’ai bien sûr refusées. Et hier, il m’a donné un ultimatum. Il aurait inoculé un poison à une jeune fille que je connais. J’ai deux jours pour lui donner ce qu’il demande si je veux sauver Fannette.

Je souhaite la sauver, mais je ne veux pas trahir la confiance de monsieur le ministre.

Aidez-moi, je vous en conjure.

Je serais votre éternel obligé.

 

Odon Marchas

 

Mathias avait écouté attentivement Philippe lire la missive. Tous deux affichaient un air grave. Ils n’eurent besoin d’échanger aucun mot, d’un même mouvement, ils se rendirent dans le vestibule. Philippe prévint Noé qu’ils devaient repartir sur le champ.

Ils transplanèrent au Ministère de la Magie. Malgré l’heure tardive, il y avait quelqu’un pour les accueillir. Le concierge leur indiqua qu’Odon Marchas était encore à la bibliothèque. Ils le trouvèrent marchant entre les rayonnages, visiblement nerveux. Les cernes noirs sous ses yeux indiquaient qu’il ne devait pas avoir dormi depuis un certain temps.

— Monsieur le comte ! s’exclama-t-il soulagé. Avez-vous eu mon message ?

— Nous venons pour ça, indiqua Philippe.

— Monsieur Corvus, je présume, enchanté de vous rencontrer, malgré les circonstances.

— Nous ferons connaissance plus tard, maître Marchas, coupa Mathias. Pour l’heure, nous avons une jeune fille à sauver et un gredin à châtier. Savez-vous où se trouvent l’un et l’autre ?

— Tous deux à « La Table du Sorcier », je pense. Fannette y travaille et Quildas m’a dit y avoir élu domicile le temps de ses affaires dans la région. Je n’imaginais pas faire partie de celles-ci…

— Allons-y ! encouragea le comte.

— Un instant, Philippe, tempéra Mathias. Je connais un peu ce genre de situation, je souhaiterais en savoir plus pour agir de la meilleure façon.

— Je répondrai à vos questions, assura Odon.

— Quel genre d’homme est ce Quildas Hautfaucon ? Est-il téméraire ? Sait-il se battre ?

— Non, il est plutôt du genre cérébral et opportuniste. Je ne l’ai jamais vu se battre, il faisait tout pour éviter le conflit physique.

— Bien… Savez-vous de quelle façon il a empoisonné cette fille ?

Odon parut à la fois honteux et déçu. Il mit quelques secondes avant de répondre.

— Il a profité… d’un moment d’intimité qu’ils ont partagé. C’est ce qu’il m’a dit sans plus de précision. Je suppose qu’il a deviné que ça me ferait mal d’apprendre qu’elle s’est donnée à lui… Je n’aurais jamais imaginé ça d’elle…

— Comme vous dites : il a certainement deviné votre attachement pour elle. Peut-être vous a-t-il menti sachant que cela vous toucherait plus.

— À ses larmes de honte, je doute que ça ne soit qu’un stratagème… soupira Odon. Malgré tout, elle ne mérite pas la mort. Sauvez-la, je vous en prie. Après, je l’oublierais…

— Ne la rayez pas si vite de votre vie, objecta Mathias, attendez de connaître toute la vérité avant de vous décider.

— Allons trouver ce brigand ! lança Philippe.

 

Comme toutes les auberges à l’époque, la Table du Sorcier ne fermait jamais, assurant l’accueil des voyageurs de nuit souhaitant se restaurer et trouver un lit. Le hasard fit que ce fut Fannette qui officiait derrière le comptoir cette nuit-là. La salle n’était occupée que par deux clients.

Voyant le trouble qui saisit à la fois l’archiviste et la jeune fille, Philippe s’approcha d’elle.

— Mademoiselle Fannette, pouvez-vous m’indiquer la chambre de Quildas Hautfaucon ? demanda-t-il.

À l’évocation de ce nom, Fannette pâlit, visiblement apeurée. Elle recula tant qu’elle put, mouvement qui n’échappa pas au comte.

— Je vous assure que cet homme ne vous fera plus jamais de mal, promit-il doucement. Où se trouve-t-il ?

— À l’étage, la deuxième porte à gauche, indiqua-t-elle.

— Maître Marchas, peut-être devriez-vous attendre ici…

— Non, je veux entendre ce qu’il a à dire, répliqua Odon.

Sous le regard inquiet de Fannette, les trois hommes gravirent les marches menant à la chambre occupée par Quildas Hautfaucon. Philippe allait frapper à la porte quand Mathias arrêta son mouvement, demandant à passer devant.

— Laissez-moi faire, dit-il.

Mathias sortit sa baguette. Puis, prenant de l’élan, il fracassa la porte d’un puissant coup de pied et pénétra aussitôt dans la chambre.

Réveillé par le bruit, Quildas sursauta de terreur. Il chercha à se saisir de sa baguette posée sur la table de chevet, mais Mathias l’attira à lui d’un sort d’attraction. La peur se lisait dans les yeux de Quildas.

— Qui êtes-vous ? s’écria-t-il. Que me voulez-vous ? Je n’ai pas d’argent !

Odon rentra à son tour, changeant l’expression terrifiée en surprise. Philippe resta dehors, montant la garde.

— Odon ! Mais que…

— Ferme ta gueule, ordonna Mathias d’une voix dure. Tu ne l’ouvriras que pour répondre à mes questions. À chaque refus d’obtempérer ou si la réponse ne me satisfait pas, tu souffriras.

— Mais… Odon, dis-lui que nous sommes amis…

— Quel poison as-tu donné à Fannette ? interrogea le spadassin.

— Quel poison ? Mais je ne lui ai donné aucun poison ! C’est toi qui lui as raconté ça, Odon ?

Mathias fit tourner sa baguette au-dessus de sa tête dans un geste nonchalant. Puis il la pointa sur Quildas, le repoussant violemment contre le mur derrière lui. Il le maintenu plaqué contre la paroi.

— Je te laisse le choix, expliqua le spadassin. Répondre à mes questions, subir le Doloris, ou alors…

Il dégaina sa broadsword.

— … Je te découpe par petits morceaux. Ça te fera moins mal, mais tu y perdras. Alors ? La vérité, la douleur ou l’amputation ?

— Vous êtes fou ! s’exclama Quildas.

— Si tu ne choisis pas, je le ferais pour toi.

— Odon ! Aide-moi ! supplia-t-il.

— Quel poison as-tu donné à Fannette ? interrogea Odon.

— Je… Vous n’oserez pas, je le sais.

— Bien… souffla Mathias. Tu as choisi. Es-tu gaucher ou droitier ?

— Quoi ? blêmit Quildas.

— Il est droitier, répondit Odon.

— Dernière chance de répondre à la question : quel poison ? répéta Mathias.

Malgré la peur qui se lisait dans ses yeux, Quildas demeura silencieux. D’un geste vif et net, la broadsword vint trancher sa main droite au niveau du poignet, lui arrachant un cri de douleur.

Il le laissa choir sur le sol. Le blessé se recroquevilla sur lui-même, son moignon répandant du sang sur le plancher et ses sanglots résonnant dans la pièce.

Mathias attira devant lui la main tranchée et la réduisit en poussière d’un coup de baguette sous les yeux incrédules de son propriétaire.

— C’est trop facile de remettre une main coupée, justifia-t-il. Reprenons ! Dois-je répéter la question ou vas-tu y répondre maintenant ? Tu joues ton autre main.

Quildas affichait une mine totalement effrayée. Contrairement à ce qu’il pensait, il n’y avait aucun bluff dans les paroles de cet homme, pas plus que de pitié dans son regard. Soit il parlait, soit il finirait dépourvu de ses membres, coupés par petits bouts. Il n’avait jamais eu le moindre courage. Il parlerait. Peut-être le tuerait-il après, mais au moins, il ne souffrirait pas.

Et peut-être lui restait-il une carte à jouer…

— C’est un poison de ma création, avoua-t-il. Personne d’autre que moi n’en connaît la composition et l’antidote. Donc, si vous ne me donnez pas ce que je veux, elle mourra.

— Si elle meurt, toi aussi, prévint froidement Mathias. La seule différence, c’est que ton agonie sera longue et douloureuse, à un point que tu ne peux imaginer. Où est l’antidote ?

— Je veux juste quelques informations…

D’un geste de son artefact, Mathias immobilisa le bras gauche de Quildas contre le mur. Il leva son épée, prêt à l’abattre.

— Tu ne tiens donc pas tant que ça à tes mains…

— Dans ma poche ! hurla-t-il. Dans ma poche ! Il y a une fiole, c’est l’antidote !

— Comment être sûr que ce n’est pas une dose de ton poison.

— J’ai utilisé ma dernière dose sur Fannette, je vous le jure !

Sur un signe de Mathias, Odon fourragea dans les poches de son ancien condisciple et trouva la fameuse fiole. Il n’avait plus qu’à la faire boire à la jeune fille. Mais avant, il avait encore des questions :

— Toi et Fannette, vous avez vraiment couché ensemble ?

— Tu voudrais que je te dise non, n’est-ce pas ? Désolé, c’est la vérité. Ta tendre Fannette n’est plus pucelle, se moqua Quildas.

— Était-elle consentante ? intervint Mathias.

— Bi… bien sûr… balbutia-t-il.

— Le jures-tu sur tes attributs ? questionna le spadassin en posant la pointe de sa lame entre les jambes de Quildas.

Il savait qu’il n’hésiterait pas. Quildas avait toujours su mentir, embobiner faisait partie des talents qu’il usait pour gagner son or. Mais face à cet homme, il s’en sentait incapable. La douleur de son poignet tranché et le sang qui en suintait lui interdisaient de tenter le diable.

Surtout quand le diable le scrutait avec des yeux aussi noirs…

— J’ai usé de l’Imperium sur elle, avoua-t-il. Je… je savais que je pourrais me servir d’elle si tu refusais de m’aider.

Odon s’approcha de lui, obligeant Mathias à reculer d’un pas. Il le frappa d’une solide droite en plein visage, le renvoyant au sol. Plus habitué à manier la plume que l’épée, l’archiviste sentit une vive douleur à son poignet, mais il se refusa à en démontrer le moindre signe à Quildas.

— À qui voulais-tu vendre ces informations ? continua Odon.

— Au ministre Colbert, il veut savoir comment nous comptons disparaître de leur mémoire et comment nous protégerons ceux qui seront autorisés à se souvenir, raconta Quildas. Je suppose qu’ils veulent qu’on reste à portée de leur bras.

— Odon, portez l’antidote à Fannette sans attendre, suggéra Mathias.

L’archiviste sortit, remplacer par Philippe qui posa un regard dégoûté sur Quildas.

— Qu’allons-nous faire de lui ? questionna Mathias.

— Le remettre aux mains du Ministère, répondit le comte. Il sera jugé pour ses crimes.

— Sera-t-il condamné ?

— Chantage, tentative de meurtre par empoisonnement, viol, usage de l’Imperium[1] sur une sorcière… Il sera condamné à mort[2].

— Bien… Et si le hasard fait qu’il ne le soit pas, je m’occuperais personnellement de son cas.

Un frisson parcourut l’échine de Quildas, il savait que, quelle que soit l’issue de son procès, ses jours étaient comptés.

 

Odon trouva Fannette assise à une table, les yeux rougis par les larmes. Maintenant qu’il savait la vérité, il ne lui en voulait plus. Lui en avait-il vraiment voulu d’ailleurs ?

Elle le regarda s’asseoir devant elle. Elle se sentait honteuse.

— Pardonnez-moi, Odon, supplia-t-elle. Je ne voulais pas, je vous le jure.

— Je sais. Ce n’est pas ta faute, il a usé de l’Imperium sur toi. Tu ne pouvais rien faire. Bois ça, il t’a empoisonné pour faire pression sur moi.

Fannette fixa la fiole sans esquisser un geste vers elle.

— Que m’arrivera-t-il si je ne la bois pas ? Vais-je mourir ?

Odon garda le silence, ne sachant quoi répondre.

— Peut-être est-ce mieux ainsi… ajouta-t-elle.

— Ne dis pas ça… Il te reste tant de choses à vivre, dit Odon.

— Il m’a souillé. Quand mon père le saura, il me reniera, personne ne voudra de moi. Qui voudrait d’une fille salie comme moi ? Alors, autant en finir.

— Arrête, je suis sûr que tu trouveras quelqu’un qui t’aimera et qui ne te verra pas comme souillée.

— Mon père n’acceptera jamais de donner ma main, ce serait déshonorant. Et qui voudrait de moi ?

— Moi…

Ce simple mot laissa Fannette coite. Elle qui avait désiré depuis des mois qu’il la remarque… Pourquoi fallait-il que ça soit après de tels évènements ?

— Ne te méprends pas : ce n’est pas à cause d’une quelconque culpabilité ou par pitié que je te dis ça, s’expliqua Odon. Cela fait des mois que j’y pense, je n’ai juste pas trouvé le courage de t’en faire part plus tôt. J’aime te regarder naviguer entre les tables avec ta souplesse naturelle, j’aime te voir sourire et t’entendre rire. Mon monde s’effondre quand tu pleures. Je veux t’épouser, Fannette, parce que je t’aime. Je n’ai besoin d’aucune autre raison.

— Mais mon père n’acceptera pas, se morfondit Fannette. Pas avec ce déshonneur…

— Ton père n’a pas besoin de le savoir, fit remarquer Odon en lui prenant les mains. Ce sera notre secret. Et une fois mariés, cela ne regardera personne d’autre que nous.

Il prit la fiole et lui tendit.

— Alors, je t’en prie, bois cet antidote.

D’un geste lent, elle prit la fiole.

— Si c’est le souhait de mon futur époux, finit-elle par sourire en portant le goulot à sa bouche.

 

De la mezzanine desservant les chambres, Philippe souriait en regardant Odon et Fannette. Il se retourna en sentant la présence de Mathias dans son dos. Ce dernier observait le couple avec un air satisfait.

— Vous ne surveillez pas Hautfaucon ! s’étonna Philippe.

— Il ne s’enfuira pas, dit Mathias. Il est conscient que je le poursuivrai et le tuerai. M’en empêcheriez-vous ?

— Dans son cas, non. Je crois en la Justice, mais je ne suis pas aveugle au point de la laisser agir seule.

— Nous allons finir par devenir amis, vous et moi.

— N’est-ce pas déjà le cas ?

— Peut-être bien…

Ils laissèrent Quildas Hautfaucon au Ministère avant de rentrer à Estremer. Il était tard, l’aube poindrait d’ici peu.

Mathias glissa silencieusement dans la chambre où se faisait entendre la respiration endormie de Charlotte. Il se rendit dans le cabinet attenant où se trouvait une baignoire.

— Aguamenti, incanta-t-il pour la remplir. Caleos, enchaîna-t-il pour chauffer l’eau.

Il se déshabilla et entra dans le bain. Après s’être frictionné et rincé, il retourna à la chambre, nu, sa chemise de nuit se trouvant sur une commode près du lit. En ouvrant la porte, il eut la surprise de tomber sur Charlotte qui visiblement venait le rejoindre.

— Tu ne dormais pas ? questionna-t-il alors que le regard de la jeune femme se perdit dans la contemplation de son corps.

— Si, mais je t’ai entendu, répondit-elle. Et je…

Troublée, elle en oublia ce qu’elle voulait dire.

— Je devrais passer une chemise, estima-t-il.

— Ou je devrais peut-être enlever la mienne, répliqua-t-elle.

Et avant que Mathias ne puisse dire quelque chose, elle fit passer son vêtement de nuit au-dessus de sa tête, dévoilant son corps d’albâtre aux formes voluptueuses. Ce fut au tour de Mathias de se perdre dans la contemplation. Il s’approcha d’elle, la prenant dans ses bras, l’embrassant fougueusement, la soulevant doucement pour la porter jusqu’au lit.

Leurs lèvres refusaient de se quitter. Il se glissa entre ses douces cuisses qui s’écartaient. Et ils ne firent bientôt qu’un, leurs soupirs de jouissance s’entremêlant amoureusement alors qu’ils savouraient leur première étreinte.


[1] On ne parle pas encore d’Impardonnables, cette désignation date de 1717. (Source Wiki Harry Potter)

[2] Les détraqueurs existaient déjà, créés durant le 15e siècle par le mage noir Ekrizdis. Ce ne fut qu’en 1718 que les Britanniques transformèrent la demeure de celui-ci, Azkaban, en prison et se servirent des détraqueurs comme gardiens et bourreaux. (Source La Gazette du Sorcier)


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