Sauvetage imprévu

Chapitre 11 : Garder le silence

1348 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/03/2022 20:08

Suite à un commentaire que j'ai eu sur le chapitre précédent, je me rends compte que je n’ai pas été très précise sur un point. Quand Severus ignore si “Potter” a de la famille, il parle de James.

Il connaît Pétunia, bien sûr, mais il sait à quel point elle déteste la magie et à quel point elle peut-être mauvaise. Cependant, il n’imagine pas que le héros du monde magique puisse être confié à cette femme. Ça ne collerait pas avec l’image d’enfant roi, choyé.

Lorsque Dumbledore évoque la famille qui prends soin de Harry, Severus imagine donc automatiquement qu’il s’agit de sorcier côté Potter puisqu’il sait parfaitement que Lily n’a que sa soeur comme famille.


En espérant avoir été plus claire, je suis désolée de ne pas avoir développé ce point…

Voici le chapitre du jour. Bonne lecture !



****************




Severus plissa les yeux, soudain suspicieux, et Lucius roula des yeux. Si la situation n’avait pas été aussi dramatique, il aurait probablement pris le temps de se moquer de l’homme bien trop paranoïaque.

À la place, il se laissa aller dans son fauteuil, laissant quelques secondes à Severus pour prendre une décision.


Finalement, le maître des potions ne put masquer totalement sa curiosité et abdiqua.

   — Très bien. Tu veux un serment pour mon silence ?

Lucius hésita, puis hocha la tête.

   — Pour tout autre sujet, j’aurais choisi de te faire confiance, parce que tu es de la famille, mon ami. Je me moque bien de ta nouvelle place auprès de Dumbledore et des rumeurs qui courent sur ta traîtrise au sein de nos… anciens compagnons d’armes. Mais… la situation est… La situation exige que je prenne toutes les précautions possibles. Crois-moi, tu comprendras très vite.


Il nota parfaitement la lueur de surprise dans le regard sombre et Severus lui jura sur sa magie et sa vie de protéger ses secrets. Avec un rictus moqueur, Lucius leva sa baguette et jura à son tour de protéger les secrets de Severus, quoi qu’il arrive.


Il retint un ricanement moqueur face à l’expression de surprise comique qu’afficha l’homme : lui qui avait toujours été fier de parfaitement cacher ses idées et pensées était plutôt transparent en cet instant. Il se reprit rapidement cependant, et se redressa, avide de savoir enfin ce qui lui avait valu cette invitation précipitée.


Lucius revint au présent et se frotta le visage avec un soupir résigné.

   — L’an dernier, Narcissa a fait une étrange rencontre dans le monde moldu. Un gosse, un petit moldu, visiblement terriblement maltraité.


En voyant Severus se tendre et pâlir, Lucius se traita d’idiot alors qu’il se souvenait que l’homme avait lui-même était un enfant battu. Il grimaça, et continua malgré tout.

   — Avant qu’elle ne puisse lui poser des questions ou au moins en savoir plus, il avait filé, et disparu dans la foule.


Le maître des potions s’était repris et il renifla moqueur.

   — Que faisait ton épouse dans le monde moldu ?

Loin d’en avoir honte, Lucius répondit tranquillement.

   — Bien qu’ils soient limités dans bien des domaines, les moldus ont un don certain pour ce qui est de produire le champagne le plus fin qui soit. Nous profitons donc de la période des fêtes pour… acheter ce genre de choses et pouvoir nous vanter de n’offrir à nos convives que le meilleur.


Un ricanement moqueur secoua Severus, mais il resta silencieux. Après quelques secondes, Lucius reprit.

   — Elle y est retournée, le lendemain. Puis chaque jour jusqu’à la fin de la période des fêtes. En vain. Pour ma part, j’ai engagé plusieurs détectives pour mettre la main sur ce pauvre gosse…

   — Pourquoi ?


Lucius haussa un sourcil, perplexe. Severus grogna et insista en s’expliquant.

   — Pourquoi s’intéresser à un pauvre gosse inconnu ?


Avec un soupir, Lucius secoua la tête.

   — Narcissa avait été choquée, suffisamment pour m’inquiéter. Pire encore, le gamin avait l’âge de Drago à peu près. Nous… Tu es son parrain, Severus, mais s’il nous arrivait malheur et que par un terrible concours de circonstances tu ne pouvais pas nous remplacer dans son éducation… qu’adviendrait-t-il de notre fils ? Je suppose que… je voulais faire quelque chose de bien, en espérant que mon fils ne soit jamais abandonné à lui-même…


Severus hocha la tête sèchement, et son ami continua, le regard perdu dans le vague.

   — Le gamin s’était volatilisé. Personne n’avait vu un petit bonhomme maltraité et vêtu de haillons. Cette année, Narcissa a repris ses allées et venues dans cette rue moldue, avec l’espoir que ses… tuteurs si l’on peut les nommer ainsi reviendraient en sa compagnie.

   — Donc ton épouse passe ses journées à chercher un gosse invisible ?


Lucius étira ses lèvres en un sourire.

   — Aujourd’hui, une espèce de petite brute s’en est prise à Drago.


Cette fois, Severus se pencha brusquement, les yeux plissés.

   — Il est blessé ? C’est pour ça que je suis ici ?

Lucius ricana.

   — Méfie-toi, je vais finir par penser que tu es inquiet pour le filleul que tu ne voulais pas voir… rassure-toi, mon fils se porte bien, Severus. Notre petit fantôme a surgi de nulle part pour le défendre. Narcissa en a donc profité pour le ramener à l’abri.


Severus grogna.

   — Et je suis ici pour soigner le petit moldu, que tu es prêt à adopter parce qu’il a protégé ton précieux héritier ?

   — Tu es ici pour l’examiner, déjà. Et je me moque bien des convenances en cet instant. Cet enfant ne connaissait pas son propre prénom parce que ses tuteurs l’appellent « Monstre ». Il nous a dit… Peu importe. Narcissa a réussi à l’apaiser assez pour lui faire prendre un bain et pour le faire manger un peu, mais… il a clairement besoin de soins. Je n’ose même pas imaginer les dégâts qu’auraient pu faire ces porcs de moldus s’il était resté chez eux !


Lucius haleta, les poings crispés, avant de secouer la tête, toujours aussi furieux. Severus leva un sourcil perplexe.

   — Il me semblait que tu étais conscient que les moldus sont moins… protecteurs envers leurs enfants que les sorciers. Contrairement à notre monde, la natalité ne semble pas être un obstacle chez eux. Alors… la pauvreté et la précarité font des gosses les premières cibles. Je ne parle même pas de ceux qui… se défoulent sur les gamins à la première contrariété, les tordus qui s’en prennent aux enfants par plaisir.

   — Foutus moldus ! Ce gosse… il a besoin d’aide, et nous allons discrètement faire de notre mieux. J’espère que tu seras… prêt à nous aider, sans jamais révéler à qui que ce soit sa présence ici.


Severus hocha la tête, impatient d’en finir. Lucius eut un sourire étrange puis il se leva, invitant son ami à le suivre. Au moment de quitter son bureau cependant, il lui jeta un regard d’avertissement.

   — Essaie de ne pas hurler ou élever la voix. Narcissa est… particulièrement déterminée à le protéger et si tu effraies son petit protégé elle risque de t’écorcher vif. Et dès lors qu’il s’agit d’enfants, ma chère épouse pourrait faire passer sa sœur cinglée pour une sainte inoffensive.



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